Rapport annuel de l`ICRA 2007-08
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Rapport annuel de l`ICRA 2007-08
Rapport annuel 07-08 icra.ca L’Institut canadien de recherches avancées 180, rue Dundas Ouest, bureau 1400, Toronto, Ontario M5G 1Z8 Tél. : 416.971.4251 Téléc. : 416.971.6169 Rapport annuel 07-08 TA B L E D E S M AT I È R E S 2 À propos de L’ICRA 3 Message du président du conseil d'administration 4 Message de la chef de la direction 5 Message du président du comité de l'avancement 7 Rapport du programme : Cosmologie et gravité 9 Rapport du programme : Biodiversité microbienne intégrée 11 Rapport du programme : Institutions, organisations et croissance 13 Rapport du programme : Évolution du système terrestre 15 Rapport du programme : Développement cérébral et biologique fondé sur l’expérience 17 Rapport du programme : Informatique quantique 19 Rapport du programme : Sociétés réussies 21 Rapport du programme : Nanoélectronique 23 Rapport du programme : Réseaux génétiques 25 Rapport du programme : Matériaux quantiques 27 Rapport du programme : Interactions sociales, identité et mieux-être 29 Rapport du programme : Calcul neuronal et perception adaptative 30 Analyse par la direction des résultats financiers 32 Rapport des vérificateurs 33 États financiers condensés 2007/2008 38 Donateurs annuels de l'ICRA 2007/2008 40 Conseil d'administration 41 Conseil consultatif 42 Comités consultatifs 44 Conseil de recherches 45 Administrateurs émérites 46 Personnel de l'ICRA Voir loin, aller encore plus loin SURVOL VISION L’Institut canadien de recherches avancées est un incubateur d’idées qui révolutionnent la communauté de recherche mondiale et qui changent la vie des gens de par le monde. Par l’entremise de ses programmes de recherche, l’ICRA procure à de grands chercheurs le temps, l’encadrement, la liberté et l’inspiration nécessaires pour étudier des questions fondamentales sur la société, la technologie ainsi que la nature même de l’humanité et de l’univers. L’Institut canadien de recherches avancées aspire à devenir la plus grande organisation de recherches avancées concertées au monde. L’ICRA permet aux penseurs les plus talentueux du monde de collaborer à nombre de projets innovateurs et provocateurs. Et, grâce à sa portée internationale, l’ICRA assure la position du Canada à titre de chef de file mondial en recherche avancée. Grâce à des réunions régulières de programmes, l’ICRA réunit des chercheurs de pays, d’institutions, de disciplines et de niveaux d’expérience différents. Ces réunions favorisent de nouveaux liens, des idées et des relations à long terme qui émergent sur des axes de recherche dont l’influence transcende la communauté de l’ICRA pour toucher le milieu général de la recherche. Grâce à l’approche interdisciplinaire et de collaboration de l’ICRA, les membres de programmes s’attaquent à des questions qu’aucune université ni institution de recherche traditionnelle ne pourraient aborder. MISSION Afin d’enrichir les connaissances humaines et améliorer la vie en société, l’ICRA vise à devenir un des chefs de file du programme de recherche mondial et ce, pour des questions de plus en plus complexes. Dans ce but, il élabore son propre programme de recherche et met sur pied et utilise des modèles de recherche innovateurs pour repousser les limites du savoir et de la compréhension. L’organisation se perçoit comme une icône de l’excellence intellectuelle. Elle réunit d’éminents chercheurs de partout au monde dans un environnement puissant qui inspire confiance, audace dans les idées et esprit unique de profonde collaboration. L’ICRA offre son appui aux chercheurs pour tous les risques professionnels qu’ils doivent assumer afin de mener à bien leurs programmes de recherches avancées d’importance mondiale. L’ICRA est à la fois d’envergure solidement nationale et internationale, et s’engage à créer et à maintenir une communauté intellectuelle emballante qui met en lien les chercheurs canadiens et leurs collègues de par le monde. 2 VIVE LA RECHERCHE! Les réponses à de grandes questions semblent toujours mener à des questions encore plus vastes. Cette complexité croissante se reflète dans la façon dont l’ICRA a évolué. Au cours des 25 premières années de l’Institut, notre monde est devenu plus complexe, plus rapide, plus étendu. L’ICRA compte maintenant plus de chercheurs et de programmes de recherche que jamais – et les questions continuent à fuser. Des masses de nouvelles données – en génomique, en économie, en astrophysique et autres – ouvrent de nouvelles frontières et permettent aux chercheurs de comprendre des domaines qui récemment encore étaient trop complexes pour qu’on les examine d’un œil entendu. Je suis fier de vous présenter notre Rapport annuel 2008 qui devrait vous permettre de mieux comprendre la position de chef de file international qu’occupe l’ICRA dans tant de domaines fertiles de l’exploration intellectuelle. J’espère que votre imagination sera captivée par les possibilités que recèlent nos programmes de recherche. Les faits saillants sur la dernière année nous permettent de jeter un regard sur l’avenir incroyable que ces chercheurs contribuent à façonner. Il n’est jamais sage d’essayer de prédire l’avenir. Je ne me risquerai même pas à spéculer sur le moment où nous aurons le premier ordinateur quantique fonctionnel, le génome à mille dollars, les supraconducteurs à température ambiante ou toute autre innovation qui se rapproche de la réalité à chaque année de recherche qui passe à l’ICRA. Mais je prédirai que chaque découverte, chaque percée, chaque réponse mèneront inévitablement à de nouvelles questions encore plus complexes et fascinantes. Et je prédis que l'ICRA sera présent pour réunir les chefs de file intellectuels du Canada et du monde pour relever ces nouveaux défis. Dans les années à venir, le besoin et les possibilités de recherche avancée en collaboration ne feront que s’intensifier. Et nous sommes prêts, en effet, à poursuivre nos recherches. Richard W. Ivey PR ÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTR ATION INSTITU T C ANADIEN DE R ECHER C HES AVANCÉES 3 LES GRANDS ESPRITS PENSENT DIFFÉREMMENT J’aimerais féliciter et remercier les chercheurs, le personnel, les donateurs et autres bienfaiteurs de l’ICRA qui ont fait de la 25e année financière de l'ICRA l'une des plus étonnantes et réussies de son existence. Vous avez permis à l’organisation d’atteindre de nouveaux sommets et vous nous avez donné à tous de nouvelles idées emballantes à étudier. Quand on dit que les grands cerveaux pensent autrement, on fait allusion à plusieurs choses. Nous reconnaissons ainsi ces quelques visionnaires dont l’intellect permet de dépasser les règles établies et les obstacles pour réaliser des découvertes qui changent la façon dont nous comprenons le monde, l’univers et nous-mêmes. La communauté de l’ICRA a la chance de compter de nombreuses personnes de ce calibre. On fait aussi référence à l’idée fondamentale selon laquelle il faut examiner une question sous plusieurs angles pour pouvoir y répondre et que c’est seulement par la collaboration que de nombreuses questions de recherche pourront être élucidées. Toutefois, même si les gens en lien avec l’ICRA symbolisent la diversité et l’éclectisme, nous partageons tous le même objectif d’élargir les frontières de la connaissance humaine. À la lecture de ce rapport, vous verrez que nous sommes en train d’explorer davantage de frontières d’un plus grand nombre de façons que jamais. Les histoires présentées dans cette publication ne vous donneront qu’un avant-goût de tout le travail réalisé par les chercheurs de l’ICRA dans des laboratoires, des bureaux et sur le terrain de par le monde. J’espère que cela aiguisera votre appétit et vous incitera à participer davantage aux événements, aux débats et aux discussions de l’ICRA. 4 Le deuxième volet de ce rapport illustre à quel point cette année financière a porté fruit pour l'Institut en matière de collecte de fonds. Évidemment, cela nous emplit d'optimisme pour nos plans d'expansion du soutien que nous accordons à la recherche avancée dans les années à venir. Je suis ravie de voir que nous avons plus de donateurs que jamais à remercier. Il s'agit là d'un signe que de plus en plus de personnes croient en cette organisation et reconnaissent la valeur de la recherche avancée au Canada et de par le monde. La réussite de l’ICRA s’explique par le fait que l’Institut se trouve dans un pays où foisonnent les grands cerveaux. Notre recherche, nos efforts de financement et notre notoriété publique poursuivent leur croissance. Je suis fière des accomplissements de cette organisation et je sais que c'est annonciateur de réalisations encore plus importantes. Chaviva M. Hošek, O.C. MEMBR E DE LA FONDATION LAWSON C HEF DE LA DIR EC TION INSTITU T CANADIEN DE R ECHER C HES AVANCÉES VOIR LOIN, ALLER ENCORE PLUS LOIN L’ICRA s’enorgueillit d’être une organisation sans pareil. De certaines façons, toutefois, elle n’est pas aussi différente qu’on pourrait le croire. Comme nombre d’autres organisations internationales sans but lucratif, l’ICRA a pour objectif d’enrichir l’humanité de la façon la plus large possible. Selon moi, àil est juste de dire que les moyens que nous prenons pour atteindre cet objectif ne ressemblent à aucun autre sur la planète mais comme bien d’autres nous nous efforçons d’être une force du bien. Je suis fier du rôle inhabituel que nous jouons : nous travaillons avec des chercheurs qui excellent dans leurs domaines. Nous appuyons la recherche avancée dont les répercussions sur la vie quotidienne pourraient prendre des années à se faire sentir (mais quand cet effet se fait sentir, il est transformateur). Nous cultivons des équipes multidisciplinaires dont le travail est époustouflant et inspirant - comme vous pourrez le constater à la lecture de ce rapport. Et les connaissances que nous créons éclairent les décisions scientifiques et sociales à la base du progrès humain. Si vous êtes déjà un donateur de l’ICRA, je vous remercie sincèrement au nom de l'Institut. Et si vous ne l'êtes pas encore, pourquoi ne pas nous aider à faire de ce monde un endroit meilleur - et plus intéressant? George A. Fierheller PR ÉSIDENT DU C OMITÉ DE L’AVANCEMENT ET DES C OMMU NICATIONS INSTITU T CANADIEN DE R ECHER C HES AVANCÉES Il y a plusieurs raisons qui expliquent pourquoi nous avons décidé de créer « L’édition t-shirt » du rapport annuel, entre autres parce que nous avons pensé que cela serait amusant. Amusant pour nous et, je l’espère, amusant pour vous. Mais c’est aussi un rappel du fait que bien que nous ne soyons pas une organisation sans but lucratif typique, nous avons quand même besoin de donateurs et de bienfaiteurs pour mener à bien nos travaux. J’espère que ce petit jeu avec les t-shirts – un élément type de l’univers des collectes de fond – en sera un rappel. 5 « Matière sombre, idées claires! » Présenté par Jen McNeely, gourou de la mode et observatrice d’étoiles. 6 COSMOLOGIE ET GRAVITÉ Par Dick Bond, Directeur du programme Les chercheurs de l’ICRA ont contribué à démontrer que les étoiles, les planètes, les galaxies, et les gaz et la poussière entre tous ces objets – tout ce que nous pouvons voir directement – ne représentent qu’environ 4 % de la masse totale de l'Univers. Un autre élément, invisible par des méthodes de détection conventionnelles, est la matière sombre qui tient ensemble les galaxies et empêchent les étoiles de s’évader dans l’espace intergalactique. La matière sombre représente environ 22 % de la masse totale de l’Univers. Notre première source de renseignements à cet égard est la première lueur de la galaxie que l’on appelle fonds diffus cosmologique; il s’est libéré de la matière ordinaire au moment où l’Univers n’avait que 380 000 ans. On a annoncé des résultats forts anticipés cette année issus de quatre expériences sur le fonds diffus cosmologique; l’ICRA a participé de façon importante à trois d’entre elles. Grâce à ces expériences, nous avons pu solidifier et améliorer la précision de nos mesures de la matière et de l’antimatière. Et plus important encore, nous avons pu perfectionner notre théorie de l’« expansion accélérée » de l’Univers. Les membres de l’ICRA sont déjà à réaliser la prochaine génération d’expériences qui vont nous permettre d’atteindre une précision encore plus grande. Les membres de l’ICRA participent à de nombreuses expériences importantes : ils utilisent des télescopes optiques pour observer la gravitation lenticulaire de galaxies lointaines causée par la matière sombre qui déforme les images de la galaxie. On a obtenu d’autres résultats importants grâce au télescope Canada-France-Hawaii et au télescope spatial Hubble. Actuellement, on déploie des efforts considérables pour réaliser des relevés de plus grande envergure pour miser sur ces succès. Par exemple, un grand nombre d'associés internationaux de l'ICRA participent au projet du télescope Panstarrs (dirigé par Nick Kaiser, associé de l'ICRA) et à des propositions pour une mission spatiale. Deux autres expériences ont confirmé la gravitation lenticulaire du fonds diffus cosmologique lui-même. Nous sommes sur le point de déterminer comment la matière sombre se rassemble dans l’espace intergalactique, les galaxies et les amas galactiques. Mais rien de tout cela ne nous révèle sa nature. L’hypothèse la plus plausible est qu’il s’agit d’un vestige libéré par la matière ultra-chaude dans les premières nanosecondes du Big Bang et nous espérons pouvoir la détecter directement. Elle pourrait s’annihiler au centre des galaxies créant ainsi un rayonnement détectable. De nouvelles expériences internationales auront cours dans une mine ultra-profonde à l’Observatoire de neutrinos de Sudbury (SNO) au Canada. Le laboratoire SNO est l'endroit idéal sur Terre où chercher la matière sombre. Ces expériences auxquelles participent Mark Chen, boursier de l'ICRA, tirent profit du bouclier laurentien pour filtrer les débris de collisions de rayons cosmiques de haute énergie qui autrement camoufleraient les faibles indicateurs de la matière sombre. Nous espérons aussi que le grand collisionneur de hadrons, le plus grand accélérateur de particules au monde situé au CERN à Genève pourra détecter ces particules de matière sombre. Donc, nous sommes peut-être à la veille de la détection directe de la matière sombre par l’une de trois voies; nous participons pleinement à deux d’entre elles et nous avons des plans pour la troisième. À la frontière des connaissances se trouvent aussi les éléments les plus denses de l’Univers : les trous noirs et les étoiles à neutrons. Les membres du programme ont observé des étoiles à neutrons à rotation rapide et ont avancé des théories de la matière et de l'énergie dans ces environnements gravitationnels extrêmes. Leur extraordinaire gravité peut se faire fusionner les trous noirs et les étoiles à neutrons à proximité. Il est toutefois très difficile de comprendre ce qui se produit lors de ces fusions car le concept de l'espace-temps s’effondre dans de tels environnements. Malgré les défis, les membres du programme ont réalisé des percées incroyables dans le calcul du rayonnement gravitationnel – des ondes dans l’espace-temps qui émanent d'incidents catastrophiques de la sorte. Nous espérons détecter ces ondes pour démystifier le cœur de la gravité forte. Les membres de l’ICRA continuent à recevoir des prix d’institutions nationales et internationales comme les Sociétés royales de Londres et du Canada, l’Académie nationale des sciences et le CRSNG. Pour ma part, ce fut une année exceptionnelle car j’ai été fait membre de l'Ordre de l'Ontario et j'ai reçu le prix de cosmologie de la Fondation Gruber 2008 - le prix le plus prestigieux dans le domaine. Au cours de la cérémonie, j’ai louangé l’ICRA et sa magnifique structure en collaboration qui permet de tisser un réseau mondial de chercheurs avec une assise canadienne solide. L’appui de l’ICRA fut déterminant et m’a permis d’entrer en lien avec les plus grands cerveaux du monde. En fournissant des données tangibles et des théories fiables sur le cosmos, le programme Cosmologie et gravité de l’ICRA transpose le monde de l’invisible au monde de la compréhension. 7 « 90% microbes, 10 % humains » Présenté par Naveen Rana, comptable et écosystème complexe. 8 BIODIVERSITÉ MICROBIENNE INTÉGRÉE Par Patrick Keeling, Directeur du programme Le corps est un écosystème qui abrite environ 100 trillions de microbes qui vivent et qui agissent au niveau de la peau, des cheveux et des poils, de la bouche et des intestins. Nous donnons un gîte à ces organismes qui, en retour, nous aident à réaliser de nombreuses tâches, de la digestion des aliments à la lutte contre la maladie. La planète est une palette de nombreux écosystèmes différents dont les plantes, les animaux et les microbes créent, conservent et utilisent des environnements sains. L’activité microbienne façonne ces écosystèmes aquatiques ou terrestres, naturels ou anthropogènes. Les microbes sont parmi les composantes les plus influentes de tout écosystème; ils dégradent les déchets organiques, aident les plantes à croître et éliminent près de la moitié du CO2 et d’autres gaz à effet de serre de l’atmosphère. Ils foisonnent en plus grand nombre, en plus grand volume et en plus grande diversité que tous les autres êtres vivants mis ensemble. Mais malgré leur ubiquité et leur rôle dans le maintien d’une planète en santé, on ne sait pratiquement rien sur les microbes. À sa deuxième année, le programme Biodiversité microbienne intégrée a regroupé son expertise microbienne pour étudier de nombreuses dimensions des écosystèmes de notre planète. Cette recherche intégrée révèle un tableau approfondi de la diversité au sein de divers environnements. Inlet Saanich est l’un de ses environnements. Située juste au nord de Victoria (Colombie-Britannique), cette région est une « zone morte » : un environnement marin qui contient de très faibles quantités d’oxygène. Steve Hallam travaille à Inlet Saanich depuis des années et il a récemment découvert que les archées, un groupe d'organismes unicellulaires dépourvus de noyaux, dominent maintenant la région. Ce résultat sous-entend qu'en l'absence d'oxygène, les archées sont capables de survivre en absorbant le nitrate (le meilleur nutriment disponible après l’oxygène). Bien qu’il soit toxique à forte concentration pour de nombreux autres organismes, le nitrate pourrait être un choix alimentaire naturel pour les archées. Les travaux du Dr Hallam ont pour objectif de mieux comprendre ce phénomène. Qui plus est, le Dr Hallam collabore avec Forest Rohwer et Curtis Suttle, membres du programme, pour découvrir quels autres microbes, y compris des virus vivent à Inlet Saanich. Pour ce faire, les chercheurs font appel à l’analyse métagénomique qui utilise la génétique pour étudier une population microbienne intacte. Le Dr Rohwer est un pionnier de la métagénomique. Cette année, son groupe de recherche a publié la première analyse exhaustive des processus métaboliques qui ont cours dans les communautés microbiennes et virales de plusieurs grands écosystèmes. Leur analyse a révélé que les communautés virales servent de dépôt pour l’entreposage et le partage de gènes ce qui en retour influence les processus évolutifs et métaboliques mondiaux. Les membres du programme Biodiversité microbienne intégrée tentent aussi de trouver de nouveaux processus biochimiques et formes de vie. Alastair Simpson a découvert et a caractérisé plusieurs nouvelles espèces d’anaérobes, des organismes qui peuvent croître et survivre en l’absence d’oxygène. Son équipe de recherche se sert de ces organismes pour mieux comprendre comment les organites, des sous-unités intracellulaires aux fonctions spécialisées, se dégénèrent. Dans le même ordre d’idée, Brian Leander, membre du programme, utilise les nouvelles espèces microbiennes marines abyssales (découvertes par son groupe) pour retracer comment les parasites et les endosymbiotes (organismes qui vivent dans le corps ou dans les cellules d’autres organismes) évoluent. Qui plus est, les membres du programme Biodiversité microbienne intégrée organisent et participent à des ateliers spécialisés. Plus récemment, le Dr Suttle a organisé un symposium à Vancouver sur les virus aquatiques et les Drs Keeling, Leander, et Simpson ont organisé un grand atelier à Halifax pour contribuer au projet de l'arbre de la vie sur le Web. Ce projet prend la forme d’un répertoire d’envergure, accessible au public, de toutes les connaissances scientifiques sur la diversité, l'histoire évolutive et les caractéristiques de toutes les espèces et groupes d’organismes importants sur Terre, vivants et disparus. Cette incroyable mine de renseignements, alimentée par une alliance sans précédent d’experts mondiaux, vise une meilleure compréhension de toute la vie sur la planète. Des experts de nombreux pays – Japon, Russie, Suisse, Allemagne, France, République tchèque, Royaume-Uni, États-Unis et Canada – ont participé à l'atelier d'Halifax. Cet événement a fait l’objet d’une couverture médiatique grand public, y compris un article d’opinion par le Dr John Archibald, membre du programme, intitulé « Look on the bright side of microbial life », publié dans le Chronicle Herald d’Halifax. Cette publication transmet un message essentiel du programme Biodiversité microbienne intégrée : plutôt que de percevoir les microbes comme l’ennemi, nous devrions respecter les nombreux rôles essentiels qu'ils jouent dans nos vies et mieux les comprendre. 9 « Je suis une institution » Présenté par Clifton Brown, champion mondial de boxe Muay Thai et institution athlétique. 10 INSTITUTIONS, ORGANISATIONS ET CROISSANCE Par Elhanan Helpman, Directeur du programme Depuis sa création en 2004, le programme Institutions, organisations et croissance a réussi avec brio à aborder des questions clés sur le développement économique, la prospérité et la pauvreté – questions qui continuent à inquiéter un ensemble divers d’institutions et de personnes sur la scène internationale, allant de la Banque mondiale à Bono, la vedette du rock. On a pu être témoin d’une illustration frappante des répercussions du programme au cours d’un événement public spécial à Ottawa, en octobre 2007 qui avait pour thème : « Pourquoi est-ce que certains pays sont riches et d’autres pauvres? ». (Cet événement faisait partie de la tournée d’événements pancanadienne, La prochaine grande question.) Les membres ont abordé la question dans une série de conférences et l’événement a suscité un niveau d’intérêt et d’enthousiasme inégalé au sein des décideurs, des politiciens et des gens d’affaires prestigieux. Dans le cadre de leur travail, les membres du programme rencontrent aussi des représentants de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Nos résultats révèlent sans exception que les gens dans toutes ces communautés ont soif de nouvelles idées et de nouvelles connaissances et désirent mieux comprendre les nouveaux résultats de recherche du groupe. Dans certains cas, on incorpore les résultats du programme Institutions, organisations et croissance aux politiques et aux objectifs. La Banque mondiale, par exemple, a compris l’importance des réformes institutionnelles, allant de l’amélioration de la prestation des services publics à la réforme juridique en tant qu’élément politique essentiel. Au cours de la dernière année, de nombreux articles de recherche ont contribué à étoffer notre compréhension des institutions et organisations économiques et politiques. Par exemple, James Fearon et David Laitin ont élaboré un modèle qui démontre comment les enjeux inhérents à l’engagement tendent à mener à des luttes de contrôle « à prendre ou à laisser » quand diverses factions mettent au point des arrangements de partage du pouvoir au sein de gouvernements centraux et régionaux. Timothy Besley et Torsten Persson de concert avec Daniel Strum ont fait appel à une association entre la théorie, l’Histoire et l’économétrie pour étudier les effets de la concurrence politique sur l'élaboration de la politique économique et le rendement économique. La théorie illustre comment la domination d’un seul parti peut déprimer le développement économique en favorisant une approche partisane à la recherche de politiques économiques qui, en retour, répondent aux intérêts d'une petite élite plutôt qu’à ceux de la population dans son ensemble. En 2008 sera publié l’ouvrage Institutions and Economic Performance, un recueil de 13 essais dont j’ai eu le plaisir d’être le corédacteur. Ces articles soulignent le travail en collaboration des membres du programme et examinent le lien entre la façon dont les entreprises s’organisent et innovent et comment ce processus façonne la structure industrielle, tout en explorant la question de savoir pourquoi le revenu par habitant varie tant entre pays – même en prenant en compte les inégalités évidentes. Comme par les années passées, les membres du programme ont reçu de nombreux prix. On doit mentionner tout spécialement Roger Myerson, membre du comité consultatif du programme Organisations, institutions et croissance, l’un de trois récipiendaires du prix Nobel de sciences économiques à la mémoire d’Alfred Nobel 2007. On a reconnu le Dr Myerson pour sa contribution à la théorie des incitations. En 2007-2008, deux chercheurs se sont joints au programme : Gustavo Bobonis, économiste de l’Université de Toronto, et Benjamin Nyblade, politologue de l’Université de la Colombie-Britannique. Ces nominations ajoutent à notre masse critique de jeunes chercheurs au pays et positionnent le Canada comme chef de file dans ce champ d’études spécialisé. Le programme entame sa cinquième année et il est clair que les membres de concert avec d'autres spécialistes des sciences sociales ont réalisé des progrès considérables quant à la documentation du rôle des institutions politiques et économiques (à l'aide de définitions larges et non conventionnelles) dans la croissance économique. Les membres ont élaboré des cadres analytiques pour évaluer comment les institutions et les organisations influencent les dénouements économiques et ont utilisé ces cadres pour interpréter les résultats probants. La théorie des jeux, par exemple, met l'accent sur la façon dont les personnes au sein d’un groupe interagissent et le résultat net de ces interactions dans la population du groupe. En effet, la masse de recherches réalisées par les membres a contribué de façon notable à une nouvelle et profonde compréhension des institutions et organisations comme étant non pas des entités statiques, mais bien des forces dynamiques ayant le pouvoir et la possibilité d'influencer les citoyens, les communautés et le développement de par le monde. 11 « Gagner sa croûte en explorant celle de la Terre » Présenté par Bettina Share, publicitaire et distributrice de chaleur. 12 ÉVOLUTION DU SYSTÈME TERRESTRE Par Jerry X. Mitrovica, Directeur du programme Les humains se révèlent être une source dominante de changement dans le système terrestre. Ce changement menace de perturber l’équilibre dynamique et la stabilité de l’environnement abritant la vie sur Terre, y compris le système de soutien de la vie dont les humains dépendent pour leur mieux-être et leur survie. De nombreux experts en sciences de la terre s’intéressent uniquement aux données climatiques actuelles. Par opposition, les scientifiques du programme Évolution du système terrestre de l’ICRA positionnent l’enjeu actuel du changement climatique dans le contexte bien plus large de l’avenir et de l’histoire de notre planète qui s’étend sur des milliards d’années. L’une des choses étranges que nous révèle ce contexte sur la situation actuelle est que même si le réchauffement climatique actuel est un enjeu pressant, cela ne changera probablement rien au fait que la Terre connaîtra une autre époque glaciaire dans des milliers d’années. On ne doit pas interpréter ce renseignement comme minimisant la crise actuelle – en fait, nous espérons que l’étude du contexte à long terme nous aidera à mieux comprendre ce qu’il faut faire dans la situation présente. Le programme Évolution du système terrestre de l’ICRA a pour objectif d’évaluer le véritable potentiel de la société à modifier de façon significative l’environnement mondial. Nos recherches sont déterminées par la philosophie selon laquelle l’histoire terrestre est un guide pour prédire l’avenir de la Terre. En œuvrant de concert pour interpréter le profil géologique et mieux comprendre comment la Terre fonctionne aujourd’hui comme un système autorégulateur, nous pouvons réussir à prévoir les changements géologiques à venir. Récemment, le groupe s'est concentré sur la détermination des mécanismes à l’origine de nombreuses caractéristiques topographiques intéressantes sur Terre. Les manuels avancent que les variations du niveau de la mer reflètent des changements dans le rythme de formation des plaques tectoniques à la surface. Quand le rythme augmente, les niveaux d’eau montent et les continents sont inondés; et quand le rythme diminue, les niveaux d'eau chutent et les rives migrent vers l'extérieur. Notre programme a réécrit ce chapitre du manuel : David Rowley, membre du programme, a démontré que le rythme de formation des plaques est en fait stable depuis 80 millions d'années. Robert Moucha, boursier postdoctoral, Dr Rowley, Alessandro Forte, membre du programme, et moi-même avons utilisé des simulations pour démontrer que les mouvements verticaux des océans ou la topographie dynamique influencent fortement les changements à long terme du niveau de la mer. Ces simulations ont aussi contribué à la résolution de deux énigmes de longue date – le récent soulèvement du plateau du Colorado et la survenue de tremblements de terre de forte intensité à bonne distance des limites tectoniques. Le groupe étudie aussi les feux de friches, problème bien connu du changement climatique, et divers événements comme l'impact de météorites. Peter Reiners, membre du programme, a mis au point des méthodes novatrices pour identifier les effets de feux de friches sur le profil géologique. Abir Biswas, boursier postdoctoral à l'ICRA travaille maintenant avec le Dr Reiners et Lee Kump, membre du programme, pour élargir ces méthodes et déterminer la fréquence et l’intensité de feux de friches anciens ainsi que de cerner leur corrélation avec d’autres phénomènes comme le changement climatique. Mark Jellinek, membre du programme, étudie aussi la tectonique des plaques, mais il désire mieux comprendre les différences entre la Terre et d’autres planètes terrestres comme Vénus, Mercure et Mars. Ces recherches pourraient contribuer à la détermination de conditions possibles existant sur des planètes ressemblant à la Terre au-delà du système solaire. Avec ses collaborateurs, il a récemment démontré que le réchauffement prolongé de l’atmosphère peut arrêter le mouvement des plaques tectoniques et verrouiller la croûte planétaire en place. Ce mécanisme de verrouillage peut entraîner une augmentation de l’activité volcanique. Vénus présente des indications probantes appuyant cette possibilité : elle ne présente aucun signe extérieur d’activité volcanique et un grand nombre de volcans jonchent sa surface très chaude et absolument sèche. Le thème planétaire représente une nouvelle orientation pour le groupe; elle découle des intérêts de recherche dynamiques de nombreux membres de programme de longue date et des recherches principales de plusieurs nouveaux membres. Nous avons pour objectif d’explorer les planètes du système solaire et les planètes extrasolaires afin de recueillir de nouvelles données qui pourraient nous permettre d’approfondir notre compréhension de l'évolution et de l’avenir de la Terre. 13 « Lui c’est l’inné.” et “Lui c’est l’acquis. » Présenté par Jenna et Robyn: mêmes gènes, personnes différentes. 14 DÉVELOPPEMENT CÉRÉBRAL ET BIOLOGIQUE FONDÉ SUR L’EXPÉRIENCE Par Ron Barr, Directeur du programme, et Bryan Kolb, Directeur associé Quel est le facteur déterminant de la superficie d’un rectangle, sa longueur ou sa largeur? Pour les membres du programme Développement cérébral et biologique fondé sur l’expérience, cette question est aussi dénuée de sens que de se demander si c’est l’inné ou l’acquis qui contribue le plus à la personnalité. Il est futile d’examiner l’inné et l’acquis comme des entités distinctes. Nous étudions les deux ensemble, car l’un n’a aucun sens sans l’autre. Notre programme étudie les effets enchevêtrés des gènes et de l'environnement. Nous contestons l'idée traditionnelle selon laquelle on naît avec un ensemble de gènes qui déterminent inéluctablement tout de nous, de la forme du nez aux capacités d’apprentissage. Il semble qu’on ne soit pas aussi limité par notre ADN que ce l’on croyait. Comme les gènes peuvent être activés et désactivés, aucun destin définitif n'est enchâssé dans le génome. Notre programme analyse comment les expériences sociales s’intériorisent pour influencer l’expression des gènes et ainsi influencer les premières trajectoires du développement et de la santé tout au long de la vie. Plusieurs chercheurs utilisent une approche épigénétique pour répondre à cette question : ils étudient comment des facteurs environnementaux influencent l’expression des gènes, même si la séquence génétique elle-même ne change pas. Nombre de ces projets s’inspirent des travaux de Michael Meaney et Moshe Szyf, membres du programme qui ont révolutionné ce domaine de la recherche. Ils ont réalisé certaines de leurs découvertes en étudiant diverses méthodes de soins prodiguées à de jeunes rats. Ils ont comparé des bébés rats qui ont été moins léchés par leur mère à d’autres qui ont été plus léchés. Ils ont découvert que les petits que la mère avait davantage léchés résistaient mieux au stress à l’âge adulte. Ils ont ensuite étudié comment ces différences se reflétaient dans les cellules cérébrales. Les profils épigénétiques – essentiellement des cartes d'expression des gènes – ont révélé de nettes différences dans les cellules d’une aire cérébrale influencée par les soins. Conséquemment, une exposition environnementale qui influence l’expression génique peut influencer les traits comportementaux des adultes. Le Dr Szyf travaille aussi avec Steve Suomi, membre du programme, à des recherches similaires sur les singes rhésus. Ils étudient les différences dans les mécanismes de méthylation des singes. (La méthylation est le moyen le mieux connu d’activer et de désactiver des gènes). En étudiant un groupe de singés élevés par leur mère naturelle et d’autres élevés par leurs pairs, ils tentent de cerner des différences dans les mécanismes de méthylation qui reflètent les divers cadres de soins. Tout en poursuivant l'analyse de leurs résultats de recherche, ils élaborent de nouvelles méthodes de recherche novatrices. Ils explorent l’utilisation d’échantillons « périphériques » – sang ou cellules muqueuses – plutôt que des échantillons « centraux » – comme des cellules cérébrales – pour déterminer les différences épigénétiques. De telles méthodes moins vulnérantes revêtent une grande importance pour la recherche menée sur les êtres humains. Par exemple, Ron Barr, directeur du programme, Tom Boyce, expert en développement de l'enfant, et Michael Kobor, épigénéticien, essaient de voir si les différences quant aux soins dans les premières années de la vie influencent les profils épigénétiques humains. Des études démontrent entre autres que certaines mères tiennent leur enfant dans leur bras jusqu’à six heures de plus que d’autres. Les chercheurs essaient d’analyser les effets de telles différences en comparant les profils épigénétiques issus d’échantillons sanguins. Cette méthodologie plante le décor à l’analyse de l’influence de nombreuses autres expositions sur le développement humain. Clyde Hertzman, membre du programme et épidémiologiste, va encore plus loin avec le profilage épigénétique – il travaille avec le Dr Szyf pour évaluer le lien entre le statut socio-économique et les mécanismes de méthylation. Leurs travaux préliminaires signalent déjà l’existence possible d'un fondement épigénétique à certaines caractéristiques humaines que l'on sait depuis longtemps être en corrélation avec le statut socio-économique, y compris la sensibilité insulinique, l'obésité et le système immunitaire. L’épigénétique n’est que l’un des points de mire du programme. D'autres chercheurs se penchent sur des domaines comme les effets des expériences avant et après la naissance sur le développement neuronal et les périodes d’apprentissage clés où les enfants affichent la plus grande capacité à apprendre à parler. En plus des recherches innovatrices de cette dernière année, le programme Développement biologique et cérébral fondé sur l’expérience a connu un autre moment déterminant : un examen quinquennal par des pairs internationaux. Dans la foulée de cet examen, nous sommes déjà en train de dresser la liste d’autres membres, d’autres expertises et d’autres méthodologies qui pourraient élargir nos réussites initiales. Même si cette année fut très emballante, l'avenir nous réserve encore bien plus de possibilités. 15 « Être et ne pas être là… telle est la question » Présenté par Rob Zdancewicz, entrepreneur, homme d’autorité. 16 INFORMATION QUANTIQUE Par Raymond Laflamme, Directeur du programme Les photons enchevêtrés sous-tendent l'une des plus grandes percées de l’année du programme Information quantique de l’ICRA. Lorsque deux particules sont enchevêtrées, des changements à l’état quantique d’une particule influencent l’autre immédiatement, peu importe la distance qui les sépare. L’enchevêtrement est un principe de la mécanique quantique utilisé par les physiciens pour manipuler l’information de façon beaucoup plus puissante (parfois de façon exponentielle) que ce que permet la physique classique. Gregor Weihs, membre du programme, a utilisé les photons enchevêtrés pour créer le premier « dispositif cryptographique quantique en espace libre » au monde. La cryptographie quantique, une branche des communications quantiques, tire profit d’une propriété tout aussi bizarre du monde subatomique : le simple fait d'observer un système quantique en change la nature. En cryptographie quantique, l'information est encodée dans des paires de particules enchevêtrées. L'expéditeur et le destinataire ont chacun une des paires enchevêtrées. Par la manipulation et l’observation de ces paires, on peut coder et décoder les messages à un niveau de protection très élevé. Et si un intrus tente de jeter un coup d’œil aux particules, le simple fait de les observer aura un effet sur les paires et un message d’alerte sera transmis pour dire que le message a été compromis. Hoi-Kwang Lo, membre du programme, a identifié des vulnérabilités dans des méthodes antérieures de cryptographie quantique qui pouvaient rendre les messages vulnérables au piratage. La méthode du Dr Weihs résout ces problèmes et accroît la fiabilité et la convivialité de la cryptographie quantique. Une question importante se pose sur la mise en œuvre des dispositifs quantiques : comment pouvons-nous vérifier s'ils font vraiment ce que l'on veut qu'ils fassent? Michele Mosca, membre du programme, tente de trouver des façons pour un appareil quantique de s’auto-vérifier. Cette idée pourrait être essentielle à l’équipement cryptographique quantique vulnérable aux altérations malicieuses ou à la dégradation pendant l’utilisation. Au départ, les travaux de la Dre Mosca étaient fort abstraits mais, grâce à l’influence de l’ICRA, ils ont pris la forme d’un outil concret et puissant pour les expérimentateurs. Dr Weihs et moi-même, de concert avec plusieurs autres membres du programme avons maintenant l’intention d’étudier plus à fond l’auto-vérification pour nos systèmes. Alexandre Blais, membre du programme et théoricien aussi associé au programme Matériaux quantiques, utilise des supraconducteurs pour traiter l’information quantique. En collaboration avec des collègues de l’Université Yale, le Dr Blais a créé un « autobus quantique ». Grâce à ce système, on peut transmettre l’information quantique – transmise en unités appelées « qubits » - d’un endroit à l’autre. À ce jour, la plupart des études sur les qubits ont mis l’accent sur l'entreposage d'information. Les travaux du Dr Blais constituent le premier exemple de transmission de qubits. On a souligné cette découverte dans Nature, Science et Physical Review Letters. Même si je suis emballé par nos avancées de la dernière année, nous ignorons toujours l’origine de la puissance du calcul quantique. Intuitivement, nous croyons qu’un plus grand enchevêtrement équivaut à une puissance plus grande, mais nous n'avons pas réussi à prouver cette hypothèse. Debbie Leung et John Watrous, membres du programme, étudient comment l’enchevêtrement quantique peut aider ou entraver le traitement de l’information. Ils ont été étonnés de trouver des exemples de tâches en collaboration où l'enchevêtrement n'a pas de limite. Conséquemment, si deux collègues partageaient un milliard de particules enchevêtrées, ils pourraient accomplir encore davantage en ayant une particule enchevêtrée de plus. Les travaux réalisés au sein du programme visent à améliorer notre compréhension de tels phénomènes étranges et par le fait même d'évaluer la véritable puissance du calcul quantique. Qui plus est, nous avons l’intention de continuer à tirer profit de la puissance de l’information quantique pour étudier des problèmes clés à la frontière de l'informatique et de la physique. Même si nous jouissons d'une réputation exceptionnelle à l'échelle mondiale, particulièrement en informatique, nous continuons à prendre de l’expansion et à accroître le nombre de membres de programme pour nous aider à atteindre nos buts. Scott Aaronson, associé du programme et informaticien basé au Massachussets Institute of Technology est l’une de ces nouvelles recrues. Le Dr Aaronson est bien connu pour ses recherches sur les limites des ordinateurs quantiques, pour son blog où il parle de tous les sujets en passant par les mathématiques, la montagne et la politique, et pour ses contributions à la revue Scientific American. Le Dr Aaronson apporte une nouvelle perspective à notre solide équipe multidisciplinaire de mathématiciens, informaticiens, théoriciens de l’information et physiciens théoriciens et expérimentaux. 17 « Demandez-moi les sept habitudes des sociétés les plus prospères » Présenté par Anthony Upshaw, agent de soutien et bâtisseur de sociétés. 18 SOCIÉTÉS RÉUSSIES Par Peter Hall et Michèle Lamont, Co-directeurs du programme Les chercheurs tout comme les non spécialistes savent depuis longtemps que la qualité des relations sociales dans une société a des effets importants sur la santé et le développement humain. Toutefois, il nous reste encore beaucoup à apprendre sur la façon précise par laquelle les relations sociales influencent la santé et sur le rôle des cadres culturels inhérents à ce processus. Au cours de la dernière année, nos membres ont terminé l’ouvrage collectif Successful Societies: How Institutions and Cultural Repertoires Affect Health. Ce livre contribue à combler cet écart et ouvre la voie à de nouvelles perspectives sur la réussite sociétale. On y parle de la relation entre les processus sociaux et culturels et les résultats en matière de santé des communautés et des pays. Bien que nous ne pourrons jamais cerner des pratiques qui garantiraient la réussite de toutes les sociétés, peu importe le contexte, nous avons beaucoup appris sur les raisons pour lesquelles certaines sociétés sont plus saines, riches et équitables que d’autres. La rédaction de cet ouvrage a contribué à élaborer un plan de recherche distinctif pour le programme Sociétés réussies qui continue à influencer le travail de nos chercheurs. Entre autres choses, les articles de cet ouvrage explorent les facteurs sociaux qui entraînent des différences en matière de santé des populations dans les pays développés et en voie de développement, les façons dont les gens composent avec le racisme et la stigmatisation, et les conditions qui sous-tendent une politique de la santé efficace. Ce document dresse un nouveau plan de recherche au sein du programme et au sein des sciences sociales en général. L’influence du programme se manifeste clairement dans la participation de Gérard Bouchard à la Commission de consultation sur les accommodements reliés aux différences culturelles organisée par le gouvernement du Québec, événement fort médiatisé. Il y a fait état des enjeux de la reconnaissance et de l’inclusion sociale, éléments importants du programme Sociétés réussies. Cette année, Ron Levi examine la question de l’inclusion sociale selon d’autres perspectives. Entre autres, il a publié des articles qui contestent les stéréotypes sur les jeunes immigrants et le crime. Selon une vaste étude, ses résultats démontrent qu’il est moins probable que les jeunes immigrants de première génération s’adonnent à la criminalité que les adolescents du pays d’accueil, et que la probabilité que les jeunes de deuxième génération s’y adonnent n’est pas plus élevée que chez leurs homologues du pays d’accueil. Dans le cadre de recherches qui abordent dans une perspective sociologique les problèmes associés à l’élaboration de politiques publiques, Ann Swidler met l’accent sur les conditions sociales qui améliorent les efforts de prévention de l’infection par le VIH en Afrique. Dans un article qui a connu un bon accueil dans la revue Science, la Dre Swidler, de concours avec ses collaborateurs, souligne que les approches les plus populaires en matière d’interventions contre le SIDA – counseling, condoms et abstinence sexuelle – ne fonctionnent pas. Selon des recherches axées sur le contexte culturel où s’articulent les stratégies de prévention, elle préconise comme stratégies de prévention plus efficaces d’accorder la priorité à la circoncision masculine et à la réduction du nombre de partenaires sexuels. Dan Keating étudie les gradients qui mettent en lien la situation socioéconomique et la santé, l’éducation et d’autres dimensions du mieux-être. Il s’est penché sur les moyens d’évaluer la relation entre l’éducation pendant la petite enfance et le mieux-être tout au long de la vie. Ces travaux ont pour objectif d’élaborer de meilleurs indicateurs pour mesurer les effets de programmes de développement de l'enfance et d'améliorer leur mise en œuvre. Le Dr Keating a terminé une revue importante des résultats probants en la matière, y compris une analyse des résultats de l'initiative sur le développement pendant la petite enfance issue du programme Santé des populations de l’ICRA. Le groupe a aussi été très actif dans des programmes de transfert de connaissances avec d'autres organisations. Clyde Hertzman, par exemple, a travaillé pour améliorer la convention de l'ONU sur les droits de l'enfant; il a aussi collaboré avec la commission internationale de l’Organisation mondiale de la santé sur les déterminants sociaux de la santé qui incorpore des recommandations du Rapport sur le savoir global lié au développement pendant la petite enfance, dont il est le co-auteur. Les articles dans Successful Societies: How Institutions and Cultural Repertoires Affect Health offrent de nouvelles perspectives sur les problèmes inhérents à la création de sociétés plus saines qui reflètent l’importance d’une quête interdisciplinaire. Pour poursuivre dans cette voie, les membres du programme réalisent des recherches sur les problèmes d’application des expériences institutionnelles réussies à de nouveaux contextes nationaux, aux sources sociales des gradients qui définissent le mieux-être social, et au rôle que jouent les cadres culturels dans la création des relations sociales. 19 « L’infiniment nanopetit voit grand! » « Dans les très petits pots, les bons électrons » et « L’énergie photovoltaïque illumine nos vies » Présenté par Darryl, Christie, et Mackenzie, la famille nucléaire. 20 NANOÉLECTRONIQUE Par Peter Grütter, Directeur du programme À l’aide de matériaux 10 000 fois plus petits que le diamètre d’un cheveu humain, les chercheurs du programme Nanoélectronique peuvent créer des cristaux photoniques qui piègent et canalisent la lumière, des structures d'ADN tridimensionnelles qui organisent les métaux et les nanoparticules, et des nanocristaux qui utilisent le spin de l'électron pour transférer l'information. Ce ne sont que quelques-unes des approches où le programme fait figure de pionnier dans la quête de la prochaine plate-forme électronique. Aujourd’hui à la fin de son deuxième mandat quinquennal, le programme Nanoélectronique surmonte certains des grands défis associés à la conception, à la création et à la manipulation de matériaux à cette infime échelle, et les réunions interdisciplinaires de l'ICRA permettent la concrétisation de ces résultats. Le programme réunit des chimistes, des physiciens et des ingénieurs spécialisés en recherche expérimentale et théorique. Les réalisations clés de l’année illustrent ce que cette singulière fourchette d’experts peut accomplir. Le prix Nobel John Polanyi, chimiste expérimental, et Werner Hofer, physicien théoricien, œuvrent en collaboration pour améliorer la façon dont on imprime les motifs moléculaires sur les surfaces de silicium. Ils ont élaboré une nouvelle méthode appelée « impression à l’échelle moléculaire » qui permet la croissance de structures moléculaires dans des lignes de silicium. Ces recherches ont amélioré de façon considérable notre compréhension des propriétés fondamentales de cette surface complexe et utile en plus de mener à des résultats aux répercussions emballantes pour l'électronique, la catalyse de réactions chimiques et la conversion d'énergie solaire en énergie utilisable. Une autre percée emballante provient des recherches de Sajeev John, membre du programme. Le Dr John, physicien théoricien, et Geoff Ozin, membre du programme et chimiste des matériaux, sont des spécialistes des matériaux à bandes interdites photoniques - des structures cristallines qui piègent, guident et contrôlent la lumière. Cette année, le Dr John a fait passer ces matériaux à un autre niveau : il a élaboré une nouvelle architecture de cristaux photoniques de moindre poids capables de piéger plus longtemps lumière ou photons. Plus le photon passe de temps dans le cristal, plus le temps de calcul des chercheurs avec ce photon est long. Les cristaux photoniques du Dr John ont aussi la capacité d’améliorer l’efficacité des piles solaires. Il s'attend à ce que cette architecture ouvre la voie à un nouveau champ de recherche à l’intersection de la science des matériaux, de l’optique et de la physique quantique, et mette en lumière des mécanismes de contrôle du comportement quantique de photons uniques aux fins de calcul. Alors que les travaux du Dr John tirent profit de la puissance du monde quantique, les travaux de Hanadi Sleiman se tournent vers la nature pour y trouver l'inspiration. Les plus récentes nanostructures de la Dre Sleiman se prolongent dans la troisième dimension et recèlent d’incroyables possibilités d’applications. Son groupe de recherche a synthétisé des formes bidimensionnelles à l’aide d’ADN comme des triangles, des carrés, des pentagones et des hexagones, et les a reliés par des brins d’ADN pour ainsi créer des cages d’ADN tridimensionnelles. Celles-ci pourraient piéger et libérer des médicaments, réguler le repliement et l'action des protéines et assembler des réseaux tridimensionnels qui agiraient tels des catalyseurs de réactions chimiques. La Dre Sleiman collabore avec plusieurs physiciens du programme Nanoélectronique, y compris Thomas Szkopek, Martin Moskovits et moi-même pour étudier ces cages et évaluer leurs applications. Il s’agit évidemment de recherches très puissantes qui s’accompagnent de ce fait de responsabilités. Comme il y a déjà sur le marché plus de 600 produits de consommation fondés sur la nanotechnologie – des lotions solaires et des revêtements antitaches aux dispositifs médicaux ou électroniques – la réglementation devient un sujet chaud. Cette année, j'ai participé à une tribune d'experts organisée par Santé Canada, Environnement Canada et le Conseil des académies canadiennes pour évaluer la sécurité des nanomatériaux et faire des recommandations sur leur gestion. L’un des principaux défis associés à la réglementation des nanomatériaux est de décider ce qui serait le facteur déclencheur d’une réponse réglementaire. De nombreux paramètres viennent à l’esprit y compris la taille, la superficie et la toxicologie. Qui plus est, nombre de nanomatériaux ne sont pas encore caractérisés – nos connaissances sont parfois insuffisantes pour prendre des décisions éclairées. Nous avons émis plusieurs recommandations : 1) élaborer des définitions et nomenclatures normalisées pour contribuer à combler les lacunes de connaissances (travail en cours) 2) mettre au point de nouveaux outils et normes pour surveiller l’exposition et partager ces renseignements au Canada et de par le monde à grande échelle 3) réaliser davantage de recherches interdisciplinaires, objectif que l’ICRA nous aide à atteindre. 21 « L’union des gènes fait la force » Présenté par Desiree Tillo, chercheure et spécialiste en réseautage génétique. 22 RÉSEAUX GÉNÉTIQUES Par Brenda Andrews, Directeur du programme On découvre chaque jour de nouveaux liens génétiques. Et au fil de l’accessibilité croissante du séquençage du génome, les chercheurs se retrouvent avec de multiples téraoctets de données à portée de main. Nous devons de toute évidence améliorer notre compréhension des gènes afin de tirer profit des possibilités du séquençage de génomes. Il est toutefois un constat moins évident : certains troubles courants sont le résultat confirmé de l’interaction de nombreux gènes entre eux et avec des facteurs environnementaux. Nous devons chercher au-delà des gènes individuels et éclaircir comment ils interagissent en réseaux pour nous rendre malades et nous maintenir en santé. Le programme Réseaux génétiques étudie ces interactions génétiques, principalement par l’étude de systèmes modèles, notamment des organismes comme les levures, les nématodes et les rats. De nombreux membres du programme utilisent l’information génétique issue des systèmes modèles pour évaluer s’il y a conservation des interactions génétiques entre espèces. Par exemple, la carte de réseaux génétiques de la levure mise au point par Charlie Boone, Howard Bussey, Brendan Frey, membres du programme, et moi-même pourrait révéler beaucoup de choses sur ce qui se passe au niveau génétique dans les cellules mammaliennes comme les nôtres. Le groupe a réalisé des avancées importantes cette année dans les travaux visant à vérifier s’il y a conservation des interactions génétiques entre espèces. Le Dr Boone et moi-même étudions la conservation en comparant deux espèces de levures : l’une se reproduit par bourgeonnement et l’autre par division, ou fission. Même s’il s’agit de deux levures, leur lien de parenté est assez éloigné car un milliard d’années d’évolution les séparent. Qui plus est, ils présentent des différences biologiques – les cellules de levures qui se reproduisent par fission ont des caractéristiques plus similaires à celles des cellules humaines que les cellules de levures bourgeonnantes. Malgré ces différences, nous avons noté que les levures à fission et à bourgeonnement partagent environ trois-quarts de leurs gènes. Et au moins le tiers de leurs interactions génétiques sont les mêmes. Ces résultats, qui seront publiés sous peu, laissent croire à l’existence d’un réseau génétique principal chez les cellules eucaryotes éloignées au plan évolutif, y compris les cellules humaines. L’étape suivante sera de comparer les interactions génétiques entre les levures, des organismes unicellulaires et des organismes multicellulaires plus complexes. Le résultat positif obtenu avec des espèces de levures qui sont des parentes éloignées ravive la recherche dans le domaine des interactions génétiques. Plus tôt cette année, des recherches sur des modèles de nématodes avaient mené à la conclusion opposée, soit qu'il est peu probable que les interactions génétiques représentent un facteur prédictif entre espèces. Andrew Fraser, nouveau membre du programme, a dirigé ces recherches; l’ICRA a contribué à l’embauche du Dr Fraser qui travaillait alors au Wellcome Trust Sanger Institute au Royaume-Uni. Il réalise maintenant ses recherches de renommée mondiale en génétique à l’Université de Toronto. Au cours de la dernière année, le Dr Fraser a réalisé l’analyse phénotypique la plus large du ver de terre et a comparé ces résultats avec des données génétiques du réseau de levures bourgeonnantes. Il a découvert que moins de dix pour cent des interactions sont conservées entre deux organismes. Toutefois, de plus amples analyses pourraient se révéler nécessaires pour confirmer que les caractéristiques observables des organismes unicellulaires, comme la croissance cellulaire – mesurées pour déterminer l'effet d'interactions génétiques – peuvent aussi s'appliquer aux organismes multicellulaires. Les généticiens des levures ont longtemps perçu la taille des colonies comme un indicateur de la croissance des cellules, mais ils vont maintenant plus loin pour analyser d'autres caractéristiques qui mettent en lumière les mécanismes d’interaction des gènes et des processus biologiques importants dans la cellule de levure. Par exemple, je me penche sur la façon dont un outil cellulaire clé, le fuseau mitotique, change quand des paires de gènes différentes fonctionnent ensemble. Le fuseau mitotique se compose d'une masse de petites fibres observables au moment de la division cellulaire; les fibres irradient des deux pôles et se rencontrent à l'équateur au milieu de la cellule pour permettre la division. L'étude du fuseau mitotique nous permet de mieux comprendre la mitose, le processus essentiel au cours duquel une cellule eucaryote sépare les chromosomes de son noyau en deux ensembles identiques qui se retrouvent dans deux noyaux de filiation. Ces travaux ont pour objectif de découvrir les gènes qui contrôlent la morphologie et la dynamique du fuseau. Pour ce faire, il faut réaliser des épreuves biologiques cellulaires sensibles dans le cadre d'études sur les réseaux génétiques, autre grand pas pour mieux comprendre l'interaction entre les gènes. 23 « Les matériaux quantiques…bizarres autant qu’étranges » Présenté par Matthew Bebenek, étudiant du secondaire irrésistible. 24 MATÉRIAUX QUANTIQUES Par Louis Taillefer, Directeur du programme Écouter les gens parler du monde quantique ressemble un peu à écouter une conversation dans une langue étrangère. À certains égards, il est encore plus difficile de comprendre la terminologie de la physique subatomique, car nombre des concepts qui sous-tendent ces termes sont intraduisibles : le monde réel ne comporte aucune métaphore pour décrire les phénomènes quantiques étranges qui sont au cœur de nos recherches. Heureusement, vous n’avez pas à connaître la nature d’un pseudogap pour comprendre les possibilités énormes que recèlent les matériaux que nous étudions. Les supraconducteurs sont des matériaux qui conduisent l'électricité sans résistance. Nombre d'entre eux ne fonctionnent qu'à des températures très basses - près du zéro absolu. D'autres matériaux, les « supraconducteurs à température élevée » ont encore besoin d'un environnement très froid pour fonctionner, mais leur utilisation est parfois plus facile. On utilise les supraconducteurs à température élevée dans les dispositifs d'imagerie par résonance magnétique (IRM), les lignes électriques ultraminces et les trains grande vitesse à sustentation. Toutefois, pour tirer profit de la pleine puissance des supraconducteurs, nous essayons de les faire fonctionner à température ambiante. Pour ce faire, nous devons mieux comprendre la source de leurs propriétés exotiques. L’année dernière, le programme Matériaux quantiques de l’ICRA a résolu un grand mystère qui, dans le jargon technique, se décrirait comme suit : nous avons observé des oscillations quantiques dans le pseudogap de certains supraconducteurs à température élevée prouvant ainsi que ces matériaux comportent des surfaces de Fermi. Plus simplement, nous avons découvert que ces matériaux sont en fait des métaux. Peut-être que cette découverte ne semble pas bouleversante, mais cet élément d’information nous fournit la clé que recherchaient les scientifiques : nous savons quelle voie prendre pour résoudre la question des supraconducteurs à température ambiante. Cette découverte a eu des répercussions exceptionnelles – on a déjà cité plus de 50 fois notre article de recherche sur le sujet. En fait, seulement six mois après la publication de l’article, Walter Hardy, Doug Bonn, Ruixing Liang, membres du programme, et moi-même sommes passés de la découverte à la caractérisation de ces propriétés physiques. Un problème qui jadis était une énigme totale est devenu gérable et, je crois, résoluble. Nous avons examiné les poches de ces matériaux en profondeur, la source de leur supraconductivité, et nous y avons découvert des électrons. Ce résultat était tout à fait inattendu : environ 99 % des théories prédisaient le contraire, c'est-à-dire que les trous à la surface, là où les électrons sont absents étaient en fait les porteurs de charge. Nous devons maintenant comprendre pourquoi les électrons résident dans ces poches et quel est le mécanisme qui les y a amenés. Cette dernière découverte est la pointe d’un tout nouvel iceberg. Nous sommes encore plus près de répondre à la plus grande question entre toutes : quelle est la force entre les électrons qui détermine la supraconductivité? Qui plus est, nous avançons sur d’autres fronts. Il y a quelques mois, les matériaux à base de cuivre, comme ceux avec lesquels je travaille, étaient les supraconducteurs à température élevée les plus prometteurs. Mais Hai-Hu Wen, nouveau membre associé basé à la Chinese Academy of Sciences à Beijing, a récemment découvert la supraconductivité dans des matériaux à base de fer. Non seulement ces matériaux à base de fer sont-ils un ajout emballant à la famille des supraconducteurs, mais ils représentent aussi un outil prometteur pour mieux comprendre leurs cousins à base de cuivre. Une autre nouvelle recrue du programme tente de déceler la supraconductivité dans un endroit plus inhabituel : à l'interface entre deux matériaux. Jochen Mannhart, un Allemand membre du comité consultatif, étudie l’interface entre deux oxydes isolants, des matériaux qui résistent au passage du courant électrique et qui forment un nuage d’électrons à l’interface. Le Dr Mannhart a démontré que l’on pouvait modifier la supraconductivité de ce nuage d’électrons en modifiant l’épaisseur de l’un des oxydes isolants ou en appliquant une tension, tout comme on le fait dans une certaine mesure avec un transistor. Il a aussi démontré qu'à très basse température, l'interface passe à un état supraconducteur. Le Dr Mannhart ne fait que commencer à explorer ce système et ces résultats promettent d’élucider des secrets véritablement spectaculaires de la physique. De nombreux membres du programme Matériaux quantiques, y compris Allan Griffin, Kirk Madison, Joseph Thywissen et Fei Zhou, étudient le comportement quantique étrange d'autres matériaux appelés atomes froids. Aussi connus sous le nom de condensat de Bose-Einstein, les atomes froids sont des gaz qui sous une température donnée interagissent soudainement très fortement. Dans cet état, ils sont tout comme un superliquide – un liquide en mouvement sans friction. Le printemps dernier, l'ICRA a organisé un atelier intitulé « Atelier sur les atomes froids » qui a réuni des théoriciens et des expérimentateurs pour parler de cette catégorie de matériaux fort intéressante. Les atomes froids pourraient être utiles pour la prise de mesures précises, la mise au point d'un ordinateur quantique et bien plus. L'objectif au cœur des recherches sur tous ces matériaux quantiques est de mieux comprendre leur comportement pour pouvoir tirer profit de leurs puissantes propriétés. Les principes de collaboration et d’interdisciplinarité de l’ICRA sont des forces motrices vers l’atteinte de ce but. Nous avons hâte de poursuivre l’an prochain la démystification de l’univers quantique, grâce à l’ICRA. 25 « Équation du bonheur : LSij = α + δln (yij) + µXij + γ Zj + εi » Présenté par Je-an Salas, professeure de pilates et être humain équilibré. 26 INTERACTIONS SOCIALES, IDENTITÉ ET MIEUX-ÊTRE Par John Helliwell et George Akerlof, Co-directeurs du programme La plupart des gens qui se sont réunis pour créer le programme Interactions sociales, identité et mieux-être n’avaient au préalable aucun lien. Toutefois, depuis la fondation du programme il y a deux ans, nous nous sommes regroupés et unifiés. Les diverses expertises des membres se sont rejointes autour de nombreux intérêts communs et ensemble nous avons élaboré un programme de recherche novateur et audacieux. Quel est ce programme de recherche? Nous nous intéressons au mieux-être et au bonheur, à l’identité, à la scolarisation, aux relations entre les sexes, à l’immigration et à la macroéconomie. Nous observons la motivation humaine selon le point de vue de l’être entier : nous ne croyons pas qu'il faille séparer les motivations psychologiques, économiques et sociales. En fait, ces entités sont si liées que pour en comprendre une correctement, il faut les étudier toutes. Même si cela semble aller de soi pour nombre de non-économistes, il s'agit ni plus ni moins d’une révolution dans l'univers de l'économie conventionnelle. D’un autre côté, il peut sembler absurde de quantifier un concept comme le bonheur à l’aide d’équations et de formules complexes qui sont les piliers de la recherche en économie. Néanmoins, notre recherche a maintes fois démontré que des concepts très humains comme le mieux-être et l'identité se prêtent très bien à la rigueur scientifique de la recherche universitaire. En projetant les trois thèmes éponymes du programme dans la sphère économique, nous ébranlons un éventail impressionnant de domaines de recherche. Les membres du groupe prennent part à des études sur l’immigration, l’éducation et la macroéconomie, les causes du bonheur et du mieux-être, les causes de la pauvreté (particulièrement la pauvreté chez les minorités), le rôle des sexes à la maison et au travail, la race et les relations ethniques, la relation entre la bureaucratie et les pauvres et de nombreux autres sujets. Nos trois rencontres cette année ont réuni des politologues, des psychologues, des sociologues, des anthropologues, des économistes et bien d'autres. L’un des nombreux points forts de l’année fut une rencontre entre le programme Interactions sociales, identité et mieux-être de l’ICRA et le groupe « Social Change: A Harvard-Manchester Initiative ». Cette rencontre qui a eu lieu près de Manchester (Angleterre), nous a donné l’occasion d’avoir un survol des recherches actuelles les plus pertinentes sur l’immigration au Royaume-Uni et en Europe. Les trois thèmes centraux de notre programme - interactions sociales, identité et mieux-être – sont des facteurs déterminants de la façon dont on compose avec l’immigration et la diversité, particulièrement dans les centres urbains. Les villes ont le roulement le plus élevé et les défis pour l'établissement d'un capital social, du mieux-être et des identités universelles y sont les plus grands. Nous avons parlé d’intégration, d’attitudes culturelles, d’idéologies et de bien d’autres sujets. Ces recherches jouent un rôle essentiel dans la façon dont les cultures, les sociétés et les économies peuvent s'ajuster à la diversité croissante et en tirer profit. Alors que les membres du programme aiguillent leur perspective collective sur des questions générales comme l’immigration et la diversité culturelle, ils s’attardent aussi aux détails dans nombre de domaines de recherche plus spécifiques. Qu’il s’agisse du rôle de l’identité dans les croyances et les illusions dans le monde des affaires ou la façon dont les groupes sociaux peuvent améliorer la qualité de vie des victimes d’un ACV, les chercheurs de l’ICRA étudient de nombreux aspects de la vie que façonnent les interactions sociales, l'identité et le mieux-être. Un membre du programme, par exemple, fait des recherches sur la croissance remarquable de la participation des femmes au marché du travail – le changement le plus important sur le marché du travail depuis cinquante ans. Le mouvement de libération des femmes des années 1970 a joué un rôle particulièrement important dans cette croissance. Ce mouvement a réussi entre autres à proposer une nouvelle identité, celle de « femme de carrière ». Avant cela, nombre de femmes se définissaient par leur état de femme au foyer. Nos recherches ont démontré que les gens sont les plus heureux et les plus productifs quand ils sont à la hauteur de l’identité dont ils doivent à leur avis être l’exemple. De toute évidence, lorsqu'un nouveau paradigme sur l’identité a gagné en popularité chez les femmes, les répercussions sur l’économie se sont révélées gigantesques. Une des grandes réussites de ce programme a été d'assurer le rayonnement de nos recherches dans le monde. Les membres du programme Interactions sociales, identité et mieux-être ont parlé et ont demandé conseil à des groupes influents de par le monde, y compris la Banque mondiale, l'Association économique européenne, l'Association canadienne des psychologues, la Banque réserve de Boston et bien d'autres encore. La réalisation dont nous nous enorgueillissons le plus est que notre recherche ait vraiment contribué à améliorer le monde. 27 « Les yeux sont le miroir du cerveau » Présenté par Sophia, propriétaire exploitante de l’un des ordinateurs les plus puissants de la planète. 28 CALCUL NEURONAL ET PERCEPTION ADAPTATIVE Par Geoffrey Hinton, Directeur du programme Bien qu’on ne puisse pas toujours deviner les pensées d’une personne en la regardant dans les yeux, on peut améliorer de façon surprenante notre compréhension du fonctionnement cérébral en étudiant les mécanismes de la vision. Les membres du programme Calcul neuronal et perception adaptative étudient le système visuel et tentent de reproduire ses nombreuses capacités étonnantes par le truchement d’algorithmes informatiques. La vision humaine va bien plus loin que l’enregistrement de la luminosité, des formes et de la couleur. Quand nous posons notre regard sur une image ou une scène, nous repérons des objets et des limites, nous détectons le mouvement, nous déduisons ce qui pourrait se trouver derrière les objets à l’avant-scène. Encore plus incroyable, nous comprenons ce que nous voyons : discernement de formes et de symboles, comme les chiffres et les lettres; identification du sexe d’une personne; reconnaissance de ressemblances familiales; comparaison et catégorisation de ce que nous voyons pour évaluer les motifs, les dangers, les possibilités et autres formes de sens. Une zone d'une grandeur disproportionnée de notre cerveau est réservée au traitement visuel. Cela suggère que nous comprenons avant tout le monde par la vision et que l'étude de la façon dont nous percevons visuellement le monde pourrait être le moyen idéal de répondre aux grandes questions sur le fonctionnement du cerveau humain. À cette fin, notre programme a réalisé plusieurs percées importantes cette année. Des travaux en collaboration entre plusieurs membres du programme, par exemple, ont mené à des percées importantes permettant aux ordinateurs d’apprendre à repérer le mouvement dans une vidéo – comme de suivre le mouvement d’un être humain contre une toile de fond chargée. En plus de discerner l’avant-plan de la toile de fond, de repérer des objets et des limites et autres tâches clés, ces systèmes informatiques incorporent aussi des modèles physiques réalistes et utilisent d’autres types de données pour faire des déductions et s'assurer de la plausibilité physique des mouvements. Ces nouveaux modèles nous aident à comprendre comment les humains perçoivent les gestes et les actions des gens et des autres animaux. Ils permettront aussi toute une pléthore d’applications dans des domaines aussi divers que la saisie du mouvement sans marqueurs (un progrès important de la technologie actuelle servant à créer des personnages animés basés sur le mouvement de véritables acteurs, comme Gollum dans Le seigneur des anneaux), la théorie ergothérapeutique et la biomécanique, de même que la surveillance vidéo. D'autres recherches en collaboration réunissant des membres du programme Calcul neuronal et perception adaptive basés au MIT, à l’université de New York et à l’Université de Toronto ont mené à une percée importante liée à une habileté visuelle fondamentale qui, quoique facile pour les êtres humains, s’est révélée être un véritable défi pour les ordinateurs : la capacité d’extraire des images qui ressemblent à l’image d’une interrogation. Peut-être croyez-vous que des moteurs de recherche comme Google peuvent déjà réaliser cette tâche – si vous demandez à Google de trouver des images d’avions, il vous en montrera des milliers. Mais pour ce faire, le moteur de recherche de l'ordinateur ne regarde pas vraiment ce que comportent ces images - il se fie aux légendes d'images et au contexte textuel connexe pour générer son résultat. Conséquemment, en plus d’images de Boeing 767, il pourrait aussi y avoir des images de la pochette d'un album du groupe Jefferson Airplane ou des images de parents qui font voler leurs enfants à bout de bras. La nouvelle méthode novatrice des membres du programme Calcul neuronal et perception adaptative permet aux ordinateurs de catégoriser le contenu réel des images pour ouvrir la voie à une extraction d’images très rapide. (De plus amples calculs sont nécessaires après l’extraction pour éliminer les mauvaises concordances.) Google qui a récemment octroyé des fonds pour faciliter ces recherches a aussi affiché « Techtalks » de Geoff Hinton, directeur du programme, et Rob Fergus, membre du programme, sur Youtube. Grâce à ces percées et à bien d’autres, les objectifs fixés par le programme – comprendre précisément comment notre cerveau interprète le monde et simuler cette capacité dans un système artificiel – n’ont jamais été aussi près de notre portée. 29 L ' I N S T I T U T C A N A D I E N D E R E C H E R C H E S AV A N C É E S ANALYSE PAR LA DIRECTION DES RÉSULTATS FINANCIERS Au 30 juin 2008 R É S U LTAT S D E S A C T I V I T É S L’exercice financier 2008 fut une année importante pour l’ICRA avec l’achèvement d’un plan stratégique quinquennal pour l’organisation. Ce plan représente une feuille de route pour la croissance et l’intensification des réalisations de l’Institut et met de l’avant des critères précieux à l’aide desquels évaluer les initiatives présentes et futures. Nous avons aussi continué à réaliser des progrès dans l’obtention d’un financement stable à long terme pour l’ICRA jusqu’en 2012 et après. Les revenus pour l’exercice terminé le 30 juin 2008 ont totalisé 20,3 millions de dollars, soit une diminution de 1,7 million de dollars par rapport à l’exercice précédent où ils avaient totalisé 22 millions de dollars. Au cours de l’exercice, l’Institut a conclu une nouvelle entente de financement avec la province de Québec ce qui porte à quatre le nombre total de gouvernements provinciaux qui appuient l’ICRA, et ce qui procure un revenu de sources provinciales atteignant 11,3 millions de dollars après le report d’une somme de 3 millions de dollars à des périodes futures. Les revenus provenant du gouvernement fédéral totalisant 5,0 millions de dollars signalés en 2008 sont les mêmes qu'au cours de l’exercice précédant. Les dons du secteur privé ont atteint 2,7 millions de dollars, soit une diminution de 230 000 dollars ou 8 % par rapport à l'exercice précédent. Le nombre de donateurs individuels contribuant à l’Institut a continué à augmenter. Au cours de l’exercice, on a dénombré 242 donateurs, en hausse par rapport aux 225 donateurs lors de l’exercice précédent. D’autres revenus totalisant 320 000 dollars représentent un revenu de commandite pour couvrir les frais des célébrations du 25e anniversaire, soit une augmentation par rapport à l’exercice précédent où ils avaient totalisé 130 000 dollars. D’autres revenus en 2007 incluaient aussi des honoraires associés au Réseau des fondateurs qui ne reçoit maintenant plus de soutien financier de l’ICRA. Le gain sur placement représente 1 million de dollars gagnés et reçus sur un portefeuille de placement lors de l’exercice, soit une augmentation de 42 % comparativement à l’exercice précédent en raison de dépôts à court terme plus élevés et de taux de rendement plus élevés. De plus, l’ICRA reconnaît des pertes non réalisées en fonction de la valeur marchande de placements détenus à des fins d’investissement à long terme de 613 000 dollars comme une diminution de l’actif net. Un gain de change totalisant 156 000 dollars associé au portefeuille obligataire de l’ICRA libellé en dollars US a été reconnu comme une augmentation de l’actif net. 30 Les dépenses ont totalisé 13,4 millions de dollars, contre 12,7 millions de dollars pour l’exercice précédent, une augmentation due à une croissance dans deux des programmes de recherche lancés plus récemment et à une activité accrue dans les dix autres programmes et les nouvelles initiatives de l’ICRA. Les dépenses relatives aux programmes, totalisant 10,9 millions de dollars pour l’exercice 2007-08, ont augmenté de 76 000 dollars ou 1 % comparativement à l’exercice précédent où elles avaient totalisé 10,8 millions de dollars. Elles se répartissent comme suit : Programmes actifs – les dépenses directes de 8,2 millions de dollars pour la rémunération des chercheurs et les coûts d'interaction ont diminué de 261 000 dollars comparativement à l’exercice précédent, établies à 8,5 millions de dollars. Bien que la plupart des programmes comptent maintenant davantage de membres par rapport à l’exercice précédent, des dépenses accrues ont été compensées par la diminution des dépenses associées à la conclusion du programme Biologie évolutive de l'ICRA en juin 2007. En juin 2008, on dénombrait en tout 284 membres de programmes, en baisse par rapport aux 302 membres en juin 2007. Programmes actifs – les dépenses de soutien de 1,9 million de dollars ont augmenté de 80 000 dollars comparativement à l’exercice précédent. Bien qu’il y ait eu une augmentation de 4,4 % de la structure de coûts générale, y compris des dépenses additionnelles reliées à de nouvelles initiatives comme le transfert de connaissances, le rayonnement international et une étude interdisciplinaire, les activités associées aux examens de programmes et au développement de nouveaux programmes ont été moins élevées comparativement à l’exercice précédent en raison d’un plus petit nombre d’examens de programmes. Les autres dépenses de l’ordre de 754 000 dollars ont été plus élevées comparativement à celles encourues lors de l’exercice précédent, en raison de dépenses associées au 25e anniversaire de l’ICRA dont les célébrations se sont déroulées surtout au cours de l’exercice financier 2008. Les dépenses non liées aux programmes qui correspondent aux rubriques Avancement et communication, et Gouvernance et administration ont connu une augmentation de 24 % comparativement aux dépenses encourues lors de l’exercice précédent, principalement en raison d’une augmentation du nombre d’employés recrutés pour appuyer la croissance des activités, de dépenses connexes comme le loyer et autres frais généraux, et d’une augmentation des dépenses en communications, y compris des dépenses associées aux activités de rayonnement et à des améliorations apportées au site web de l’ICRA. BILAN, LIQUIDITÉ ET ACTIFS NETS RISQUES ET INCERTITUDES Le fonds de roulement de l’Institut s’élevait à 5,8 millions de dollars à la fin de l’exercice financier en raison d’une augmentation des liquidités et des soldes de dépôts à court terme, et d’un solde élevé sur la portion courante des placements. Les activités de l’Institut sont entièrement financées par des subventions du secteur public et des dons du secteur privé. Les investissements à long terme ont augmenté de 2,4 millions de dollars au cours de l’exercice, principalement en raison d’un excédent des revenus sur les dépenses et d’une augmentation correspondante de 5 millions de dollars du Fonds « See Far » dont 4 millions de dollars ont été investis dans des placements à long terme additionnels et 1 million a été investi en obligations additionnelles au cours de l’exercice. Il y a eu une diminution de 2 millions de dollars en raison de la venue à échéance d’obligations associées à la subvention de la province de la Colombie-Britannique. Une autre diminution de 613 000 dollars est attribuable à une baisse des valeurs du portefeuille lors de l’exercice. Au cours de l’exercice 2007, le conseil a approuvé la création du Fonds « See Far » qui vise à mettre des fonds de côté pour les besoins futurs de l’Institut. Au cours de l’exercice 2008, une somme additionnelle de 5 millions de dollars d’actifs nets sans restriction a été transférée au Fonds « See Far » à la fin de l’exercice, pour un solde total de 20,8 millions de dollars au 30 juin 2008. Les actifs du fond sont répartis dans un portefeuille d’actions (9,7 millions de dollars) et dans un portefeuille obligataire (11,1 millions de dollars). L’Institut a aussi reçu son premier legs de dotation totalisant 500 000 dollars. L’ICRA a conclu des ententes de financement ou a reçu des engagements pour un total en subventions gouvernementales de 31,5 millions de dollars, somme destinée à financer les recherches menées par l'ICRA au cours des quatre prochaines années. Bien que ces ententes et engagements dissipent une bonne part des incertitudes associées aux subventions du secteur public pour les quatre prochaines années, l'ICRA doit continuer à solliciter des dons du secteur privé. Bien que l'Institut ait rempli ses engagements de financement pour le secteur privé par le passé, rien ne garantit que cela se poursuive. La capacité de budgéter les dépenses de programmes à des périodes distinctes dépend d’un grand nombre de facteurs que l'Institut ne peut maîtriser, notamment le moment des nominations à différents programmes. Cette difficulté augmente lors de la création de nouveaux programmes. La valeur au marché des investissements fluctue à tout moment. Les fonds détenus à des fins d’investissement à long terme dans le See Far Fund, placés aujourd’hui dans le fonds LTCAP de l’Université de Toronto ont maintenant une valeur au marché de 9,7 millions de dollars, dépassant ainsi le coût initial de 9,2 millions de dollars du portefeuille. Toutefois, l’Institut pourrait encourir des pertes s’il devait se départir de façon prématurée d’investissements ou s’il y a une moins-value permanente dans la valeur de ses titres de placement. Au cours de l’exercice, la position nette débitrice a augmenté de 6,9 millions de dollars en raison d’un excédent des revenus sur les dépenses totalisant 6,9 millions de dollars, et de l’octroi de fonds de dotation d’une valeur de 500 000 dollars, compensés par une diminution de la valeur des portefeuilles correspondant à 613 000 dollars. Le niveau des actifs nets sans restriction associés à la portion courante des revenus reportés, totalisant 13 millions de dollars équivaut à environ neuf mois de dépenses budgétées pour l’exercice 2008-2009. 31 L’ I N S T I T U T C A N A D I E N D E R E C H E R C H E S AV A N C É E S RAPPORT DES VÉRIFICATEURS ÉTATS FINANCIERS SIMPLIFIÉS 2008 AU C O N S E I L D’A D M I N I S T R AT I O N D E T H E C A N A D I A N I N S T I T U T E F O R A D VA N C E D R E S E A R C H L’ I N S T I T U T C A N A D I E N D E R E C H E R C H E S A V A N C É E S Le sommaire du bilan ainsi que le sommaire des résultats d’exploitation, des changements de l’actif net et des flux de trésorerie ci-joints ont été établis à partir des états financiers complets de The Canadian Institute for Advanced Research - L’Institut canadien de recherches avancées au 30 juin 2008 et pour l’exercice terminé à cette date à l’égard desquels nous avons exprimé une opinion sans réserve dans notre rapport en date du 23 août 2008. La présentation d’un résumé fidèle des états financiers complets relève de la responsabilité de la direction. Notre responsabilité, en conformité avec la Note d’orientation pertinente concernant la certification, publiée par l’Institut canadien des comptables agréés, consiste à faire rapport sur les états financiers simplifiés. À notre avis, les états financiers simplifiés ci-joints présentent, à tous les égards importants, un résumé fidèle des états financiers complets correspondants selon les critères décrits dans la note d’orientation susmentionnée. Les états financiers simplifiés ci-joints ne contiennent pas tous les renseignements requis selon les principes comptables généralement reconnus du Canada. Le lecteur doit garder à l’esprit que ces états financiers risquent de ne pas convenir à ses fins. Pour obtenir de plus amples renseignements sur la situation financière, les résultats et les flux de trésorerie de l’entité, le lecteur devra se reporter aux états financiers complets correspondants. Comptables agréés, comptables publics autorisés 23 août 2008 Toronto, Ontario 32 L’ I N S T I T U T C A N A D I E N D E R E C H E R C H E S AV A N C É E S SOMMAIRE DES BILANS au 30 juin 2008 2007 ACTIF Espèces et dépôts à court terme Débiteurs et charges payées d’avance Investissements, y compris portion courante Équipement et améliorations locatives, valeur comptable nette Total de l’actif 8,507,437 $ 3,644,696 1,341,552 1,407,619 9,848,989 5,052,315 31,815,188 29,380,660 275,204 161,079 $ 41,939,381 $ 34,594,054 $ Créditeurs et charges à payer 2,458,209 $ 2,647,338 $ Revenu reporté, y compris portion courante 10,401,049 9,782,275 Total du passif 12,859,258 12,429,613 275,204 161,079 PASSIF ET ACTIF NET Actif net Investi dans l’équipement et les améliorations locatives Fonds « See Far » Restreint à l’externe aux fins de dotation Restreint à l’interne Gain cumulatif non réalisé sur les placements susceptible de vente 500,000 - 20,324,600 15,271,466 476,100 1,103,934 7,504,219 5,627,962 Total de l’actif net 29,080,123 22,164,441 Total du passif et de l’actif net 41,939,381 Actif net sans restriction $ 34,594,054 $ Voir note ci-jointe 33 L’ I N S T I T U T C A N A D I E N D E R E C H E R C H E S AV A N C É E S SOMMAIRE DES RÉSULTATS D’EXPLOITATION ET DES ACTIFS NETS Exercice terminé le 30 juin 2008 REVENUS Contribution aux programmes Secteur privé Gouvernement fédéral Gouvernements provinciaux Autres contributions Revenu de placement Revenus totaux 2,681,623 5,000,000 11,268,750 320,000 998,057 2007 $ 2,912,473 5,000,000 13,090,000 261,887 705,486 $ 20,268,430 21,969,846 1,039,003 651,983 (97,665) 511,634 459,246 714,783 549,815 980,529 446,725 682,129 1,039,865 504,926 782,766 1,350,386 552,534 564,631 522,887 363,826 775,440 41,000 1,043,742 402,358 720,075 1,009,988 381,687 799,357 8,265,739 8,527,911 1,480,760 108,668 60,544 17,542 94,050 122,439 1,350,207 299,402 29,154 125,331 1,884,003 1,804,094 754,876 355,527 10,904,618 10,687,532 1,827,350 628,048 36,116 1,482,400 524,825 - Dépenses totales 13,396,132 12,694,757 Excédent des revenus sur les dépenses 6,872,298 $ 9,275,089 $ (133,938) 5,053,100 1,953,136 $ (88,998) 9,139,500 224,587 $ 6,872,298 $ 9,275,089 $ DÉPENSES Programmes Programmes actifs, direct Cosmologie et gravité Évolution du système terrestre Biologie évolutive Développement cérébral et biologique fondé sur l’expérience Réseaux génétiques Institutions, organisations et croissance Biodiversité microbienne intégrée Nanoélectronique Calcul neuronal et perception adaptative Information quantique Matériaux quantiques/supraconductivité Interactions sociales, identité et mieux-être Sociétés réussies Programmes actifs, soutien Développement et évaluation de programmes Examen des programmes et Conseil de recherche Transfert de connaissances Rayonnement international Étude interdisciplinaire Développement de nouveaux programmes Autres Dépenses totales pour les programmes Avancement et communications Gouvernance et administration Autres Affectation : Investi dans l’équipement et les améliorations locatives Fonds « See Far » Actif net sans restriction Voir note ci-jointe 34 L’ I N S T I T U T C A N A D I E N D E R E C H E R C H E S AV A N C É E S SOMMAIRE DES CHANGEMENTS DE L’ACTIF NET Exercice terminé le 30 juin 2008 2007 Solde, début de l’exercice 22,164,441 Excédent des revenus sur les dépenses 6,872,298 9,275,089 500,000 - 156,184 - (612,800) 819,663 Contribution de dotation Gain de change non réalisé Gain (perte) de placement non réalisé Solde, fin de l’exercice 29,080,123 $ $ 12,069,689 22,164,441 $ $ Voir note ci-jointe 35 L’ I N S T I T U T C A N A D I E N D E R E C H E R C H E S AV A N C É E S SOMMAIRE DES FLUX DE TRÉSORERIE Exercice terminé le 30 juin 2008 2007 Activités d’exploitation Excédent des revenus sur les dépenses Perte de placement non réalisée 6,872,298 $ - 9,275,089 Amortissement de l’équipement et des améliorations locatives 133,938 118,600 Écart du fonds de roulement hors-caisse 495,712 4,064,357 7,501,948 13,502,459 500,000 - (2,891,144) (14,612,123) (248,063) (29,602) (3,139,207) (14,641,725) 4,862,741 (1,139,266) 3,644,696 4,783,962 Flux de trésorerie liés à l’exploitation $ 44,413 Activités de financement Contribution de dotation et flux de trésorerie liés au financement Activités d’investissement Investissements Équipement et améliorations locatives Flux de trésorerie liés à l’investissement Augmentation (diminution) nette de la situation de trésorerie pour l’exercice Espèces et dépôts à court terme, début de l’exercice Espèces et dépôts à court terme, fin de l’exercice Voir note ci-jointe 36 8,507,437 $ 3,644,696 $ L’ I N S T I T U T C A N A D I E N D E R E C H E R C H E S AV A N C É E S NOTE AFFÉRENTE AUX ÉTATS FINANCIERS SIMPLIFIÉS Exercice terminé le 30 juin 2008 1 . N AT U R E D E S A C T I V I T É S E T F O N D E M E N T D E S É TAT S F I N A N C I E R S The Canadian Institute for Advanced Research - L'Institut canadien de recherches avancées (l’Institut) est constitué en vertu de la Loi sur les corporations canadiennes à titre d’organisme sans but lucratif et est un organisme de bienfaisance enregistré en vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu (Canada). L’Institut a comme principal objectif de réunir des chercheurs de pointe pour leur permettre de collaborer à des projets de recherches avancées traitant de questions d’ordre scientifique, économique et social d’importance pour l’avenir du Canada et du monde. L’Institut finance des projets pluriannuels qui transcendent les frontières institutionnelles, régionales, culturelles et nationales. Le financement fournit par l’ICRA contribue au soutien à la recherche et au coût des salaires des membres de programmes. Tout comme d’autres organismes sans but lucratif, l’Institut dépend du soutien financier continu des gouvernements fédéral et provinciaux et du secteur privé pour pouvoir remplir ses engagements de longue durée. 37 DONATEURS ANNUELS DE L’ICRA (Dons reçus entre le 1er juillet 2007 et le 30 juin 2008) CERCLE DES VISIONNAIRES CERCLE DES E X P L O R AT E U R S CERCLE DES R É A L I S AT E U R S (100 000 $+) 2 millions de dollars Gouvernement de la Colombie-Britannique (25 000 $ - 49 999 $) Peter Allen James C. Baillie Peter Bentley Fondation de la famille S.M. Blair Fondation John Dobson George Weston ltée Hydro One Gilles et Julia Ouellette Banque Scotia (2500 $ - 4999 $) C. Bruce Burton Genus Capital Management Ralph et Roz Halbert Vahan et Susie Kololian Fondation de la famille Mauro David et Anne Patterson Huntington Sheldon 750 000 $ Gouvernement de l’Alberta C E R C L E D E S B ÂT I S S E U R S 10,75 millions de dollars Gouvernement de l’Ontario 5 millions de dollars Gouvernement du Canada 100 000 $ - 199 999 $ Fondation Max Bell BMO Groupe financier Fondation Arthur J.E. Child CIBC Fondation Ivey Financière Manuvie Fondation de la famille T.R. Meighen Fondation R. Howard Webster (un donateur anonyme) (10 000 $ - 24 999 $) Bill Blundell Anthony F. Comper N. Murray et Heather Edwards Irving et Gail Gerstein Ira Gluskin et Maxine Granovsky-Gluskin Anthony R.M. Graham John F. et Judith I. Helliwell Richard M. Ivey Sheryl et David Kerr Fondation McLean Fondation caritative George Cedric Metcalf PricewaterhouseCoopers LLP Arthur R. Sawchuk Allan R. et Shirley I. Taylor (un donateur anonyme) CERCLE DES DÉCOUVREURS CERCLE DES BIENFAITEURS 500 000 $ Gouvernement du Québec La succession de Beryl Ivey 200 000 $ - 499 999 $ Fondation Lawson Fondation RBC (50 000 $ - 99 999 $) CN Fondation Harold Crabtree George A. Fierheller Fondation Flair Margaret et Jim Fleck Dr Gerald G. Hatch Jerry et Geraldine Heffernan Richard W. et Donna Ivey Fondation Henry White Kinnear Michael M. Koerner Margaret et Wallace McCain Bruce H. Mitchell Power Corporation du Canada Fondation W. Garfield Weston Alfred G. Wirth (un donateur anonyme) 38 (5000 $ - 9999 $) Guy Carr-Harris Evan V Chrapko Pierre Ducros Brian J. Gibson Charles Hantho Harris Steel Group Inc. Chaviva M. Hošek Syd Jackson Lorraine et Claude Lamoureux Peter Nicholson Richard Rooney et Laura Dinner Barbara Stymiest Fondation caritative de la famille Lawrence et Judith Tanenbaum Ilse Treurnicht (deux donateurs anonymes) CERCLE DES MÉCÈNES (1000 $ - 2499 $) Patricia Baird Mona H. Bandeen, C.M. Beverley Brennan Canadian Centre for Knowledge Mobilisation Philippe Casgrain Minu et Raj Chandaria Larry D. Clarke Ronald L. Cliff John A. Cook Fondation Sydney et Florence Cooper William Downe Rob Dowsett et Anne Folger James C. Duffield Will Falk et Kate Fillion Fondation Galin Robert T.E. Gillespie Heather Gordon Douglas et Ruth Grant H. Donald Guthrie Sabrina Hasham et Gulzar Raisa Charania Richard F. Haskayne Thomas E. Kierans David Laprise Michael Mackenzie John C. Madden Carol Mitchell et Richard Venn Jerry Mitrovica Fonds de la famille Rose de la Fondation communautaire de Toronto Mel Silverman Kara M. Spence Douglas Steiner Sunville Printco The Toronto Star Ian Tudhope (trois donateurs anonymes) CERCLE DES PARTISANS CERCLE DES AMIS (500 $ - 999 $) Gérard Bouchard William Buyers Wendy M. Cecil CIGI Geoffrey Clarkson George Connell Anne et Stefan Dupré Derek et Adrienne Fisher Reva Gerstein F. David A. Hartwick Nancy et Frank Iacobucci David H. Laidley, FCA Spencer Lanthier Sylvia B. Lockyer Yvon Martineau John B. Mitchell Bruce Miyashita Kara Palleschi Roger Parkinson Joseph A. Peller QRCA – section canadienne Gail Regan Mary C. Ritchie Ed Safarian Bette Stephenson Gabor G.S. Takach Doug Todgham Fondation Pierre Elliott Trudeau Fondation William et Nancy Turner Susan Waterfield (deux donateurs anonymes) (100 $ - 499 $) Susan Abbott Michael Adams David J.R. Angell John M. Archibald Patchen Barss Harry Baumann Dennis Bennie Mona I. Berciu John Berlinsky Timothy Besley Alexandre Blais W. Thomas Boyce R.L. Brooks Reta Burrows Business Information Group Marcel Côte Crawford Connect Stefanie Crispino Ian Currie Ana D'Avila Marie Day Paula Driedger James R. Dunn EQ - Environmental Quescense Lesley Evans David Ferguson Patricia Fitzpatrick Jack L. Frankel Thérèse Gaudry Peter George Guillaume Gervais Germaine Gibara Joseph Glaister Hilliard T. Goldfarb David et Annette Grier Peter A. Hall Harold et Suzanne Heft B. Heinrich Elhanan Helpman Nancy Howe Sally-Anne Hrica En l’honneur de la famille Ivey David L. Johnston Joan Johnston Catherine Kallin Hae-Young Kee Gillian Kerr George Kirczenow Carol Kirsh CERCLE DES AMIS SUITE Kenneth Knox Murray B. Koffler Lee Kump Jack Laidlaw Scott et Sara Lamb Michèle Lamont Ron Levi Igor Livshits Graeme Luke John Macaulay Frank Marsiglio May Maskow Arthur B. McDonald Simon Miles Jatin Nathwani Mick O'Meara Alison L. Palmer Margaret Phillips Harry G. Rogers André Saumier Hak Savani William Sewell Eldar Shafir T. Ann Smiley Marnie A. Spears Margaret Strus Harry S. Swain Louis Taillefer Michèle Thibodeau-Deguire Thomas Timusk André-Marie Tremblay Ed Waitzer Diane Wilson Hugh R. Wilson et Frances Wilkinson Jane M. Wilson Rose Wolfe Woods LLP Hugh Wright Adam Zimmerman (quatre donateurs anonymes) L’ICRA tient aussi à remercier Les Aliments Maple Leaf de leur soutien. Si vous avez des questions sur cette liste ou si vous désirez modifier la mention de votre don, veuillez communiquer avec Adam Stewart au (416) 971-4878 ou au [email protected]. 39 CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ICRA 2007-2008 Richard W. Ivey Evan V. Chrapko Anthony R. Graham (Président, ICRA) Chef de la direction Président Président et chef de la direction The Growing Power Group of LPs Wittington Investments, Ltd. Ivest Corporation Edmonton Toronto Anthony F. Comper Claude Lamoureux Toronto Chaviva M. Hošek Président sortant et chef de la direction Chef de la direction BMO Groupe financier ICRA Toronto Toronto David Dodge Ancien président et chef de la direction Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario Toronto Patricia A. Baird Ancien gouverneur (Vice-présidente) Banque du Canada Gilles G. Ouellette Département de génétique médicale Ottawa Président et chef de la direction Groupe gestion privée et vice-président Université de la Colombie-Britannique Vancouver Bruno Ducharme BMO Nesbitt Burns Président Toronto Bruce H. Mitchell TIW Capital Partners (Vice-président) Montréal Président et chef de la direction Permian Industries Limited Pierre Ducros Toronto Président P. Ducros & associés Thomas E. Kierans Montréal (Président sortant) Président George A. Fierheller La Fondation du journalisme canadien Président Toronto Four Halls Inc. Toronto Peter J.G. Bentley Arthur R. Sawchuk Président Financière Manuvie Toronto Barbara Stymiest Chef de l’exploitation RBC Groupe Financier Toronto Ilse Treurnicht Président Pierre Fortin Présidente et chef de la direction Canfor Corporation Département d’économie MaRS Discovery District Vancouver Université du Québec à Montréal Toronto Montréal David Choi Président et chef de la direction Irving R. Gerstein Royal Pacific Realty Président Vancouver Glenoak Capital Inc. Toronto 40 CONSEIL CONSULTATIF 2007-2008 Peter A. Allen Reva Gerstein Margaret Norrie McCain Président Chancelière émérite Toronto, Ontario Mercator Investments Ltd. Université de Western Ontario Toronto, Ontario Toronto, Ontario Mona Bandeen Allan E. Gotlieb Présidente et fiduciaire Conseiller principal Fondation de la famille S. M. Blair Stikeman, Elliott Toronto, Ontario Toronto, Ontario William R.C. Blundell H. Donald Guthrie Ancien président Cassels, Brock & Blackwell LLP Financière Manuvie Toronto, Ontario Rothesay, Nouveau-Brunswick J. Robert S. Prichard Président et chef de la direction TorStar Corporation Toronto, Ontario C. William Stanley Ancien chef de la direction Fundy Communications Inc. Toronto, Ontario Richard F. Haskayne Dre Bette M. Stephenson Beverley Brennan Président Ancienne députée et ministre Secrétaire générale et directrice Haskayne and Partners Gouvernement de l’Ontario Philom Bios Inc. Calgary, Alberta Toronto, Ontario Edmonton, Alberta Gerald G. Hatch Angus A. Bruneau Allan R. Taylor Président Président Président et chef de la direction retraité Hatch Investments Ltd. Bruneau Resources Management Ltd. Banque royale du Canada Toronto, Ontario Toronto, Ontario St. John’s, Terre-Neuve Gerald R. Heffernan Purdy Crawford Président Avocat G.R. Heffernan & Associates Osler, Hoskin & Harcourt LLP Toronto, Ontario Toronto, Ontario David W. Kerr Richard H. Tomlinson Fondateur et ancien directeur Gennum Corporation Hamilton, Ontario John T. Ferguson Président exécutif Milton K. Wong Fondateur, président et chef de Noranda Inc. Président Toronto, Ontario HSBC Placements (Canada) Ltée la direction Princeton Developments Ltd. Edmonton, Alberta Vancouver, Colombie-Britannique Michael M. Koerner Président Victor L. Young James D. Fleck Canada Overseas Investments Ltd. Ancien président et chef de la direction Président Toronto, Ontario Fishery Products International Fleck Management Services Ltd. Toronto, Ontario St. John’s, Terre-Neuve 41 COMITÉS CONSULTATIFS DE PROGRAMMES DE L’ICRA 2007-2008 Évolution du système terrestre Biodiversité microbienne intégrée Garry Clarke (président) Michael W. Gray (président) Département des sciences terrestres et d’océanographie Université de la Colombie-Britannique Département de biochimie et de biologie moléculaire Université Dalhousie Raymond Price E. Virginia Armbrust Département des sciences géologiques Université Queen’s École d’océanographie Université de Washington, États-Unis Leigh H. Royden Thomas Cavalier-Smith Département d’astronomie California Institute of Technology, États-Unis Département des sciences terrestres, atmosphériques et planétaires Massachusetts Institute of Technology, États-Unis Département de zoologie Université d’Oxford, Royaume-Uni Renata Kallosh Norman Sleep Cosmologie et gravité Scott Tremaine (Président) École des sciences naturelles Institute for Advanced Study, États-Unis Roger Blandford Directeur, Institut Kavli d’astrophysique des particules et de cosmologie et Département de physique Université Stanford, États-Unis Richard S. Ellis Département de physique Université Stanford, États-Unis Lyman Page Département de physique Université Princeton, États-Unis Département de géophysique Université Stanford, États-Unis Rob Van der Voo Département des sciences géologiques Université du Michigan, États-Unis Julian E. Davies Département de microbiologie et d’immunologie Université de la Colombie-Britannique W. Ford Doolittle Département de biochimie et de biologie moléculaire Université Dalhousie Simon White Institut Max Planck d’astrophysique Allemagne Jan Veizer Département des sciences terrestres Université d’Ottawa Calcul neuronal et perception adaptative Développement cérébral et biologique fondé sur l’expérience Genetic Networks Barrie Frost (président jusqu’en janvier 2008) David Botstein (président) Département de psychologie Université Queen’s Charles A. Nelson (président) Harvard Medical School Université Harvard, États-Unis J. Fraser Mustard Président fondateur Institut canadien de recherches avancés et Réseau des fondateurs Nancy E. Adler Programme de psychologie de la santé Université de la Californie, San Francisco, États-Unis Sir Michael Rutter Institut de psychiatrie King’s College London, Royaume-Uni Lewis-Sigler Institute for Integrative Genomics Université Princeton, États-Unis Gary A. Churchill The Jackson Laboratory, États-Unis Leland Hartwell Lauréat d’un prix Nobel Fred Hutchinson Cancer Research Center, États-Unis David Sankoff Département de mathématiques et de statistiques Université d’Ottawa Yann LeCun (président après janvier 2008) The Courant Institute of Mathematical Studies Université de New York, États-Unis Terry J. Sejnowski Laboratoire de neurobiologie computationnelle The Salk Institute for Biological Studies États-Unis Sebastian Seung Département des sciences cérébrales et cognitives Massachusetts Institute of Technology, États-Unis Richard Szeliski Microsoft Research Washington, États-Unis 42 Nanoélectronique Eli Yablonovitch (président) Institutions, organisations et croissance Département de génie électrique et d’informatique Université de la Californie, Berkeley États-Unis Joel Mokyr (président) Don Eigler IBM Almaden Research Center San Jose, États-Unis Lauréat d’un prix Nobel Département d’économie Université de Chicago, États-Unis Jörg Peter Kotthaus Kenneth Shepsle Centre de nanosciences et Faculté de physique Ludwig-Maximilian-University Allemagne Mark Ratner Département de chimie Université Northwestern, États-Unis Michael G. Scott Directeur technologique (retraité) Bookham Technology Kanata, Ontario Interactions sociales, identité et mieux-être Pierre Fortin (président) Département de physique Université du Texas à Austin, États-Unis Roger B. Myerson Richard L. Greene (président après novembre 2007) J. C. Séamus Davis Information quantique Hidetoshi Fukuyama Sir Anthony J. Leggett (président jusqu’en novembre 2007) Centre for Economic Performance London School of Economics Royaume-Uni Kimberly Matheson Département de psychologie Université Carleton, Ottawa Robert Putnam John F. Kennedy School of Government Université Harvard, États-Unis Département de physique appliquée Université des sciences de Tokyo, Japon Tin-Lun (Jason) Ho David G. Cory (président après novembre 2007) Jochen Mannhart Charles H. Bennett Richard Layard Département de physique Université Cornell, États-Unis Lauréat d’un prix Nobel Département de physique Université de l’Illinois à Urbana-Champaign, États-Unis et Institut de calcul quantique Université de Waterloo B. Curtis Eaton Lauréat d’un prix Nobel Département de psychologie Université Princeton, États-Unis Centre de recherche en supraconductivité Université du Maryland, États-Unis Département du gouvernement Université Harvard, États-Unis Département de génie nucléaire Massachusetts Institute of Technology États-Unis Daniel Kahneman Allan H. MacDonald (président jusqu’en novembre 2007) Département d’économie Université Northwestern, États-Unis Département d’économie Université du Québec à Montréal Département d’économie Université de Calgary Matériaux quantiques IBM Research Yorktown Heights, États-Unis Harry M. Buhrman Centrum voor Wiskunde en Informatica (CWI ), Pays-Bas Artur Ekert Centre de calcul quantique Université de Cambridge, Royaume-Uni et Département de physique Université nationale de Singapour Singapour Hideo Mabuchi Département de physique appliquée Université Stanford, États-Unis Peter W. Shor Département de physique Ohio State University, États-Unis Bernhard Keimer Institut Max Planck de recherche sur l’état solide, Allemagne Institut de physique Université d’Augsburg, Allemagne Hidenori Takagi Département des sciences des matériaux avancées Université de Tokyo, Japon Sociétés réussies Jonathan Arac (président) Département d’anglais Université de Pittsburgh, États-Unis Natalie Zemon Davis Département d’histoire Université de Toronto Danielle Juteau Département de sociologie Université de Montréal Richard Simeon Département des sciences politiques Université de Toronto Département de mathématiques Massachusetts Institute of Technology États-Unis 43 CONSEIL DE RECHERCHES 2007-2008 Chaviva M. Hošek (présidente) Arnold Naimark Chef de la direction Directeur, Centre pour l’avancement de la médecine ICRA Université du Manitoba Patricia Baird Susan Pfeiffer Département de génétique médicale Doyenne, École des études supérieures Université de la Colombie-Britannique et vice-doyenne, Études supérieures Université de Toronto Edward Cox Département de biologie moléculaire Adel Sedra Université Princeton, États-Unis Doyen, Faculté de génie Université de Waterloo Natalie Davis Département d’histoire Brian Cantwell Smith Université de Toronto Faculté des sciences de l’information Université de Toronto Pierre Fortin Département d’économie Stephen J. Toope Université du Québec à Montréal Président et vice-chancelier Université de la Colombie-Britannique Wlad Godzich Département de littérature D. Lorne Tyrrell Université de la Californie à Santa Cruz Département de microbiologie et d’immunologie médicales Université d’Alberta W. John McDonald Département de physique Université d’Alberta et Département de physique et d’astronomie Université de Victoria 44 ADMINISTRATEURS ÉMÉRITES 2007-2008 Robin L. Armstrong J. Stefan Dupré Peter C. Maurice Professeur émérite Ancien président Administrateur de sociétés Université de Toronto ICRA London, Ontario Directeur exécutif, Secrétariat du conseil Toronto du Consortium des collèges et universités Toronto Fraser M. Fell Avocat Fasken Martineau DuMoullin William R.C. Blundell Toronto Administrateur de sociétés Toronto Reva Gerstein Ernest A. McCulloch Scientifique principal Division des cellules souches et de la biologie du développement The Ontario Cancer Institute Princess Margaret Hospital Toronto Toronto Professeur émérite Hugh G. Hallward J. Fraser Mustard Université de Calgary Président Président fondateur, ICRA Propriétaire-exploitant, Lochend Luing Argo Construction Inc. Le Réseau des fondateurs Ranches Montréal Toronto Robert Church Airdrie, Alberta Gerald G. Hatch Joseph A. Peller Larry D. Clarke Président Président et directeur Vancouver Hatch Investments Ltd. Andres Wines Ltd. Toronto Winona, Ontario Sydney C. Cooper Président Gerald R. Heffernan Toril Holdings Président Président G.R. Heffernan & Fondation Sydney et Florence Cooper Associates Toronto Toronto Allan R. Crawford E. Sydney Jackson RBC Groupe Financier Président Toronto Toronto David L. Johnston Douglas Wright Membre honoraire et président Président émérite Bette Stephenson Toronto Allan R. Taylor Chef de la direction (retraité) Allan Crawford & Associates North Vancouver David M. Culver émérite, ICRA Associé fondateur Président et vice-chancelier CAI Capital Corporation Université de Waterloo Montréal Waterloo, Ontario Université de Waterloo Waterloo, Ontario 45 PERSONNEL DE L’ICRA 2007-2008 Bureau de la chef de la direction Programmes et recherche Chaviva M. Hošek Vice-président - recherche Kara Spence Penelope Codding Vice-présidente – avancement et communications Chef de la direction Mel Silverman Pat Fitzpatrick Vice-présidente adjointe - recherche Adjointe exécutive de la chef de la direction Elizabeth Gerrits Sally-Anne Hrica Adjointe administrative Finances Heather Gordon Directrice – services aux programmes et à la recherche Sue Schenk Directrice – programmes et systèmes informatiques Susan Leclaire Vice-présidente - finances Agente – gestion de programmes et de réunions Kathy Zhang Paula Driedger Contrôleure Agente – programmes et information Macillamani Ragulan Andrea Sipek Comptable stagiaire Agente – services aux programmes et à la recherche Jenna Scott Adjointe administrative et à la comptabilité (temps partiel) Lori Dunn Coordonnatrice – événements et réunions Avancement et communications Patchen Barss Directeur – communications et relations avec les médias Kara Palleschi Directrice – avancement et campagne de mobilisation de fonds Adam Stewart Agent principal - avancement Stefanie Crispino Agente - avancement Ana D’Avila Recherchiste - avancement Vicki Mackenzie Coordonnatrice – administration et événements Alison Palmer Rédactrice aux communications Sofia Ramirez Agente – communications avec les nouveaux médias 46