Normes de genre, infertilité et nouvelles technologies de

Transcription

Normes de genre, infertilité et nouvelles technologies de
Normes de genre, infertilité et nouvelles technologies de
reproduction au Sénégal
Marie Brochard
INTRODUCTION
L’assistance médicale à la procréation (AMP) se pratique à Dakar depuis la fin des années 1980. La législation
sénégalaise n’encadre pas cette pratique, alors les médecins ne pratiquent qu’une assistance médicale à la
procréation intraconjugale1 comme le préconise la religion musulmane, religion majoritaire au Sénégal.
L’activité est décentralisée et relève du secteur privé. Seuls les couples des classes aisées peuvent y recourir.
Alors que l’infertilité met les couples, et en premier lieu les femmes, dans des situations de stigmatisation
sociale, les politiques sanitaires se détournent de ce problème qu’elles évaluent comme un problème mineur pour
le pays. L’infertilité masculine est encore largement méconnue et déniée par les hommes et le grand public et les
femmes sont jugées comme étant responsables de ce problème conjugal. L’enfant a une grande valeur
symbolique au Sénégal. Ainsi, quelques mois après le mariage, les familles et l’entourage questionnent le couple
sur ses projets d’enfant. Les femmes, poussées par les pressions des familles et de l’entourage, s’engagent dans
des parcours de soins longs et douloureux. Les médecins et les couples voient dans les nouvelles technologies de
reproduction une solution efficace face au problème de l’infertilité. Cependant, les parcours d’AMP s’appuient
essentiellement sur les femmes-patientes et leur corps, laissant la place de l’homme en questionnement. Les
maris choisissent ou non de s’impliquer aux côtés de leurs épouses, ce qui constitue parfois, quand le mari est
peu présent, une lourde charge à porter pour la femme.
METHODOLOGIE DE TERRAIN ET CADRE THEORIQUE
J’ai effectué deux enquêtes de terrain de 3 mois chacune pour pouvoir réaliser des entretiens avec des couples
infertiles et avec des spécialistes de l’infertilité. J’ai recueilli 24 entretiens de couples, de femmes ou d’hommes
infertiles, 16 entretiens de spécialistes de l’infertilité (gynécologues, urologues, biologistes, androloguesexologue), 2 entretiens avec des personnes travaillant au sein de la division ministérielle de la santé de la
reproduction, 7 entretiens de chercheurs dont des anthropologues de la santé, des sociologues travaillant sur
l’infertilité, la famille, la religion musulmane et la conjugalité au Sénégal. Ce sont deux gynécologues du privé
qui m’ont mis en contact avec leurs patients. Deux urologues du secteur public m’ont mis en contact avec des
hommes dans le cadre du traitement de l’infertilité, mais n’ayant pas recours à l’assistance médicale à la
procréation.
1
Assistance médicale à la procréation pratiquée avec les gamètes du couple uniquement (spermatozoïdes du mari, ovocytes
de l’épouse). 1 Difficultés de l’enquête :
L’infertilité est un sujet très tabou dans la société sénégalaise donc peu de couples ont participé aux entretiens.
L’infertilité masculine est un sujet plus tabou et donc très peu d’hommes infertiles ont participé aux entretiens
lors de la première enquête (un seul homme sur onze entretiens). Les femmes me parlaient parfois d’une sœur ou
d’une amie dans la même situation d’infertilité qu’elles ; cependant elles ne me mettaient pas en contact avec
celle-ci car elles n’avaient pas forcément confié en retour leur propre situation ou leurs démarches d’AMP. Je
souhaitais rencontrer des couples ayant eu recours à l’AMP avec don2 ; aucun couple ne m’a été présenté, étant
donné l’aspect encore plus tabou de l’AMP avec don interdit par la religion musulmane.
Les gynécologues sont très occupés et consacrent peu de temps à l’anthropologue ; ils ne s’investissent pas dans
l’enquête. Ils répondent vite aux questions et n’approfondissent pas leurs réponses. On sent toujours qu’ils sont
pressés. Il n’y a pas d’unité de lieu pour interroger les gens (médecins et couples). Il est donc nécessaire de se
déplacer dans toute la ville de Dakar. Il n’y a pas d’équipe médicale autour de l’AMP, donc les médecins ne
peuvent pas mettre l’anthropologue directement en contact avec d’autres spécialistes. J’ai voulu accéder aux
cliniques privées de Dakar. J’ai adressé des demandes qui sont restées vaines.
Cadre théorique :
Mon cadre théorique s’est basé essentiellement sur les théories du genre concernant les sujets de la reproduction
humaine, de l’infertilité et des nouvelles technologies de reproduction. Je souhaitais comprendre les enjeux de
pouvoir entre les sexes à travers la reproduction, l’infertilité, et les nouvelles technologies de reproduction par
l’analyse des institutions familiales, médicales et politiques. Je voulais comprendre à travers cette recherche, si
l’AMP, qui introduit un changement dans la reproduction humaine, introduisait par la même occasion, un
changement dans les normes de genre au sein de la société sénégalaise.
I. NORMES DE GENRE AU SENEGAL
J’entends par « normes de genre » les représentations culturelles, sociales et religieuses portant sur les questions
d’identités sexuelles, de rôles sexuels, de rôles reproductifs et de hiérarchisation des sexes.
1. Le mariage au Sénégal
Pour Binetou Dial, une sociologue sénégalaise, le mariage est une institution sociale et il est considéré au
Sénégal comme la « seule source légitime de formation d’une famille. » (Dial, 2007, p. 358). Selon elle, le
mariage est sacré et toute femme se doit d’être mariée. De plus, l’Islam recommande le mariage et condamne le
célibat. La femme mariée a plus de valeur de la femme non mariée. Selon Mme H. (34 ans, Ivoirienne,
musulmane) : « Au Sénégal, on ne conçoit pas l’évolution d’une femme sans le mariage. La femme non mariée
est mal vue. ». A ce sujet, Benoît Ferry écrit : « Le célibat continue à être considéré comme une situation
anormale ; à 25 ans presque toutes les jeunes filles sont mariées, à 35 ans elles le sont toutes. » (Ferry, 1978, p.
106). Les normes sociales et religieuses restent prégnantes au Sénégal et situent le destin féminin dans le
mariage et la maternité.
2
Assistance médicale à la procréation pratiquée avec les gamètes de donneurs (don de spermatozoïdes ou don d’ovocytes ou
les deux). La gestation pour autrui entre aussi dans ce cadre en tant que don d’engendrement. 2 2. Asymétrie dans le couple
Selon Dial (2007), la femme est, « partout et toujours subordonnée à un homme », quand elle est fille, mère et
épouse. Autrefois l’autorité de l’homme sur l’épouse était légitimée par la prise en charge financière de celle-ci,
mais qu’aujourd’hui, beaucoup de femmes contribuent aux revenus nécessaires au ménage (Dial, 2007). Malgré
leur participation à l’économie du ménage, leur statut n’évolue pas. Elles doivent obéir au mari, ainsi qu’aux
parents de celui-ci car leur non-obéissance peut entraîner un divorce.
La différence d’âge entre les époux entretient aussi l’asymétrie dans les couples sénégalais. Selon Dial : « Il y a
souvent un écart d’âge moyen de dix ans. Ce qui renforce le pouvoir du mari car le droit d’aînesse s’ajoute au
pouvoir de sexe. La femme est complètement sous son contrôle du fait de la différence d’âge. ». (Dial, entretien
du 30/03/11).
3. La famille, la belle-famille
Selon Dial, le couple au Sénégal est social : les parents peuvent choisir le conjoint, la conjointe. Quand ils ne
choisissent pas, leur consentement est très important. Ils ont un aussi droit de regard sur le vécu du couple,
l’évolution du mariage. Pour Folade, « le choix du conjoint, qu’il s’agisse d’une jeune fille aussi bien que d’un
jeune homme qui prend femme pour la première fois, est l’affaire des parents. » (Folade, 1960, p. 210). On
retrouve cette idée dans les entretiens. Mr F. (50 ans, Sénégalais, sans religion) explique : « Quand tu te maries,
tu te maries avec ta belle famille. ». Pour Mme C. (37 ans, Sénégalaise, catholique) : « En Afrique, on n’est pas
seulement mari et femme, on est marié avec la famille, la belle-famille. ».
4. L’enfant
Au Sénégal, le mariage est très important et les enfants occupent une place centrale. Pour Ferry : « Que ce soit en
ville ou en brousse, les enfants occupent une place centrale dans la vie de la famille. La vie du ménage est en
très large mesure conditionnée, sinon déterminée par la présence des enfants. » (Ferry, 1978, p. 104). Mr G.
(Sénégalais, musulman) partage cette opinion : « Au Sénégal, le lien conjugal est un lien recherché dans le but
d’avoir une progéniture ; c’est ça qui sous-tend la société. ». Un gynécologue explique que dans la société
sénégalaise il y a une interdiction de la contraception car l’enfant a une grande valeur sociale.
Au Sénégal, il existe l’idée que c’est l’enfant qui fait l’union du couple. Pour Mme N. (41 ans, Sénégalaise,
musulmane) : « Mieux souder le couple avec plusieurs enfants. Plus il y a d’enfants ; mieux c’est pour le
couple. ». Elle ajoute : « Avoir un seul enfant ce n’est pas bien vu. Les gens vous rappellent toujours qu’il faut
lui faire un petit frère ou une petite sœur. Les enfants soudent un couple. ». Selon Tidiane Ndoye, un
anthropologue de la santé : « La femme qui n’a pas d’enfant est à l’origine de l’extinction d’un nom de famille.
Elle annule la perpétuation de la lignée. Elle est quelqu’un qui menace la reproduction du groupe social ».
5. Le devoir de reproduction
Folade insiste sur l’importance de la grossesse chez les femmes sénégalaises : « La maternité est un de ses désirs
les plus ardents, la stérilité peut être une cause d’annulation de son mariage. Etre mère non seulement assure la
stabilité de l’union, mais confère un respect accru à la femme. » (Folade, 1960, p. 213). Ce désir de grossesse est
fortement encouragé socialement et il est lié à la réussite sociale pour la femme sénégalaise : « Le statut
d’épouse et de femme féconde reste enviable et recherché : la valorisation des femmes passe toujours par le
mariage et la fécondité. » (Lecarme-Frassy, 2000, p. 194).
3 Au Sénégal, après le mariage, tout l’entourage d’un couple (famille, amis, collègues de travail, etc.) attend de la
femme mariée qu’elle soit enceinte. Ainsi, après un an de mariage, Mme D. (30 ans, Camerounaise) s’est
inquiétée de ne pas avoir d’enfant. Elle se sentait coupable car pour elle son mariage était en jeu. Une autre
femme, Mme C. (37 ans, Sénégalaise, catholique) nous explique que :
« L’infertilité, on le vit socialement très difficilement surtout au Sénégal. La famille sénégalaise : vous
vous mariez et pour eux, dans l’année, c’est le bébé qui doit suivre. Ils veulent voir est-ce que la femme
peut faire des enfants. Alors il faut faire un enfant la première année. La pression est assez forte. Avoir
un enfant la première année qui suit le mariage, c’est forcé, même si on n’en veut pas, il faut le faire. »
II. LE COUPLE INFERTILE FACE A LA SOCIETE
SENEGALAISE
1. Le tabou de l’infertilité : la stigmatisation des couples
Sokhna Seck explique : « En Afrique, elle (l’infertilité) n’est pas seulement un problème du couple, mais un
problème de famille difficilement toléré par la société. » (Seck, 2010, p. 105).
Souvent le couple ne se confie pas ses problèmes d’infertilité à sa famille et cela reste un secret entre le couple.
Parfois une ou deux personnes de la famille (mère, sœur) sont mises dans la confidence du problème d’infertilité.
L’infertilité du mari représente le sujet dont on ne parle jamais avec les familles. Mr B. (38 ans, Sénégalais
d’origine libanaise, catholique) explique qu’avec sa femme, ils ont annoncé à leurs parents qu’ils faisaient une
fécondation in vitro. Cette annonce a un peu choqué leurs parents. Cependant, ils ne leur ont pas dit qui dans le
couple avait un problème d’infertilité ; ils ont gardé le secret pour eux. La mère de Mr B. a cherché à savoir,
mais il lui a dit que ce n’était pas important. Les couples n’en parlent pas car ils ne veulent pas que leurs proches
s’immiscent dans ces questions intimes. Mme F. (36 ans, Sénégalaise, musulmane) dit : « L’entourage veut venir
dans l’intimité du couple. Ils te traumatisent ; si tu ne fais pas attention, tu peux péter les plombs. ». Certains
couples ne souhaitent pas parler de leur infertilité par peur du jugement. Mme H. (34 ans, Ivoirienne,
musulmane) ne parle pas de l’infertilité de son mari à ses parents car elle ne veut pas que ses parents le jugent
par rapport à son problème et non pour ce qu’il est réellement. Ainsi les couples sont très peu soutenus par leurs
familles dans cette épreuve. Parler de leur infertilité leur créerait d’autres problèmes ; alors ils préfèrent se taire.
Selon Tichit, la famille exerce un contrôle sur la fécondité d’un couple : « Le contrôle familial n’intervient pas
que dans le choix du conjoint mais également dans la surveillance de son comportement fécond. Une fois marié,
tout dysfonctionnement fécond engendre des difficultés conjugales et suscite l’inquiétude de l’entourage
familial. » (Tichit, 2004, p. 264).
Le couple préfère ne pas parler de son infertilité à leurs familles car la belle-famille brandit souvent la menace de
la deuxième épouse, même si l’homme ne veut pas de seconde épouse. Ce qui n’est pas sans mettre beaucoup de
tensions dans la relation conjugale et aussi entre le couple et la famille du mari. La belle-famille de Mme M. (51
ans, Sénégalaise, musulmane) lui a clairement dit qu’elle voulait la remplacer par une autre femme car elle ne
tombait pas enceinte. Mme V. (29 ans, Sénégalaise, musulmane) raconte : « Ma belle-famille ne pense qu’à une
seule chose : m’éjecter et me remplacer par une autre ».
Souvent le médecin est le seul à connaître l’infertilité d’un couple et leurs démarches d’AMP. C’est pour cela
que le médecin a un rôle de confident pour le couple. Certains couples ne veulent pas parler de leurs démarches
d’AMP. Selon un gynécologue, l’AMP est cachée aux familles car les couples ont peur que l’enfant soit
stigmatisé.
4 Les amis, les collègues de travail jugent le couple. Les amies de Mme L. (30 ans, Sénégalaise, musulmane) lui
demandent souvent : « tu attends quoi ? » ; elle répond alors : « j’attends Dieu. Arrête de poser cette
question ! ». Elle préfère éviter d’en parler à ses amies, même à celles qui vivent aux Etats-Unis et au Canada
depuis plusieurs années, car si un jour elles se fâchent, ces dernières pourraient lui causer du tort. Elle garde ça
pour elle et sa famille. Mme V. (29 ans, Sénégalaise, musulmane) déclare : « Les amis de mon mari lui lancent
des phrases comme : « tu es un homme ou quoi ? » qui sous-entend pourquoi n’as tu pas d’enfant ? Tu n’as pas
d’enfant = tu n’es pas viril, tu n’es pas un homme. ». Elle ajoute :
« Les femmes qui ont des enfants aiment montrer aux autres femmes qui n’en ont pas qu’elles ont un
avantage sur elles. Elles parlent longuement de leurs enfants devant elles. Elles insistent sur ce sujet ;
elles parlent de leur grossesse. Une femme m’a même dit : « toi tu n’as rien à dire ; va accoucher avant
de parler ». Ou des femmes qui ont déjà six enfants viennent te voir, toi qui n’en a aucun, pour te parler
de leurs bobos et se plaindre. ».
Les couples ne peuvent pas non plus s’appuyer sur des amis, ni sur des collègues de travail car partout leur
différence est soulignée et ils sont mis à l’écart. Mme C. (37 ans, Sénégalaise, catholique) dit :
« C’est la société qui vous met une pression incroyable. Même si vous n’avez pas envie de faire des
enfants, vous allez le faire pour dire je suis clean. Mais les gens sont là à vous pousser à avoir un enfant,
mais après, une fois que l’enfant est là, personne ne vous aide. Si on les suit dans le raisonnement, on est
fichu. En fait vous n’avez pas planifié cet enfant ; vous l’avez fait pour le faire. Cette pression, on ne s’en
rend pas compte, mais ça vous pourrit la vie. Ca met le mariage en l’air. ».
Il ressort des entretiens que la « pression familiale » et la « pression sociale » poussent les couples à avoir des
enfants dès les premiers mois qui suivent le mariage. Cette naissance rassure beaucoup l’entourage du couple.
Selon Mme P., (39 ans, Sénégalaise, catholique) : « Les représentations peuvent évoluer, mais c’est la société
qui est comme ça. Au bout d’un an de mariage on te demande : est-ce que tu as un enfant ? ». Le couple infertile
dérange la société dans son ordre préétabli de normes reproductives dont l’idée est : un couple doit procréer.
2. L’infertilité, la responsabilité des femmes
Les femmes sont les premières à consulter les médecins et guérisseurs pour un problème d’infertilité. Selon un
gynécologue : « Les femmes viennent souvent assez rapidement car elles subissent des pressions des fois deux ou
trois mois après le mariage ». Pour un des gynécologues interrogés, l’absence d’enfant n’est pas sans poser de
problème. La femme est toujours accusée de l’infertilité du couple. Selon lui, c’est une infirmité pour une femme
de ne pas avoir d’enfant. Mme P. (39 ans, Sénégalaise, catholique) explique le rejet des couples sans enfants :
« un couple sans enfant n’a pas sa place au Sénégal !». Elle ajoute : « en Afrique, si tu n’as pas d’enfant, tu es la
risée de tout le monde. C’est pour ça qu’on se donne corps et âme pour en avoir. ».
Au Sénégal, la femme est responsable de la reproduction ; donc s’il y a un problème d’infertilité dans le couple,
c’est forcément de son côté. Selon Mme D (30 ans, Camerounaise), « En Afrique c’est la femme qui fait les
enfants ; ce n’est pas l’homme. Mais ça dépend de la culture, du niveau d’instruction. ». Le mari est lui aussi
bien souvent convaincu que l’infertilité provient de sa femme. Mr F. (50 ans, Sénégalais, sans religion) dit : « La
société sénégalaise est une société phallocrate. Concernant les problèmes d’infertilité, les hommes se
rétractent ; ce n’est pas eux. Sans jamais aller chez le médecin. ». Les femmes ont aussi tendance à s’accuser et
accepteront facilement la polygamie car elles veulent que leur époux puisse avoir des enfants.
Dans son mémoire de maîtrise, Sokhna Boye (2007-2008) évoque le processus de « féminisation de
l’infertilité » : la femme est indexée comme la responsable. Elle explique que les femmes s’indexent aussi ellesmêmes. Avoir un enfant est une preuve de féminité, preuve d’être une femme. Selon une andrologue-sexologue,
au Sénégal on éduque les femmes à la soumission à l’homme : l’homme ne doit jamais être remis en question.
Elle voit les dégâts causés par le tabou de l’infertilité et voit comment les femmes souffrent à cause d’un
problème d’infertilité de leur mari. Elle dit : « C’est la femme qui prend le coup de la belle famille et elle
encaisse sans rien dire ; elle ne dira jamais que son mari a le problème d’infertilité. C’est un fait culturel ».
5 3. L’infertilité masculine taboue
Dans la société sénégalaise, les gens connaissent l’infertilité masculine, mais ne l’admettent pas. Il en va de
même pour les hommes. Selon un étudiant en gynécologie, « La femme accepte mieux que l’homme l’infertilité.
Un homme ne peut pas accepter ça. C’est impossible. ». Mme H. (34 ans, Ivoirienne, musulmane) explique :
« L’infertilité masculine est cachée, taboue. Pour l’homme c’est une atteinte grave à la virilité. Ne pas avoir
d’enfant c’est synonyme d’être impuissant et l’homme vit ça très mal ». Elle explique que son mari s’est senti
très mal à l’annonce des résultats du spermogramme3. Il avait l’impression de manquer à son devoir dans le
couple. Il devient le responsable de l’infertilité conjugale. Elle ajoute : « La femme est plus préparée à
l’infertilité. Il y a souvent dans l’entourage des femmes, des femmes infertiles. Elles sont préparées à cette
éventualité. L’homme n’est pas préparé à ça car il méconnait les problèmes d’infertilité car c’est caché. ». Selon
Sow, sociologue sénégalaise :
Le plus souvent, elle (la femme) est d’ailleurs déclarée responsable de la stérilité du couple parce que, en
dehors de certains milieux informés, l’homme ne peut accepter d’être porteur d’un tel handicap. Cela
signifierait pour lui de remettre en cause sa virilité et sa dignité d’homme – virilité et fécondité ne
constituant qu’une seule et même chose dans les cultures africaines. (Sow & Bop, 2004, pp. 165)
Selon un gynécologue interrogé, au Sénégal, les hommes associent virilité et fertilité. Il explique que les hommes
se désinvestissent de leur fertilité. Selon lui, beaucoup d’hommes divorcent à cause de problèmes d’infertilité
dans le couple, alors que le problème provient d’eux. Il explique que les hommes ne connaissent ni les
urologues, ni les andrologues. Ils ne savent pas qu’il y a des spécialistes des organes génitaux des hommes. Ils
viennent consulter les gynécologues pour des problèmes d’érection, mais pas pour des problèmes d’infertilité.
Boye affirme que les hommes méconnaissent l’infertilité masculine. Selon elle, les sénégalais confondent
l’infertilité et l’impuissance sexuelle : « (…) il y a bel et bien confusion entre les deux (infécondité/impuissance).
C’est ce qui fait que l’on attribut respectivement l’impuissance à l’homme et l’infécondité à la femme. Par
conséquent, un homme impuissant sexuellement ne peut pas être considéré comme infécond. » (Boye, 20072008, p. 82). De même, elle explique que l’infertilité secondaire est largement ignorée au Sénégal : « (…)
l’ignorance de l’infécondité secondaire chez l’homme est indéniablement l’une des causes de la féminisation de
l’infécondité conjugale. » (Boye, 2007-2008, p. 83). Boye analyse les représentations de la masculinité au
Sénégal :
Dans le langage populaire, on a l’habitude de qualifier un homme qui a beaucoup d’enfants de goor bù
dëguër (un homme puissant). Donc, celui qui n’arrive même pas à en avoir un est souvent considéré
comme un homme manqué, faible, etc. Ainsi la fait de considérer un homme comme infécond risquerait
d’apparaître à ses yeux comme une sorte d’attaque à sa virilité. Aussi, l’impuissance sexuelle est mal vue
dans nos sociétés. Un homme impuissant n’est pas considéré comme un vrai homme. (Boye, 2007-2008,
p. 84)
Certains couples viennent ensemble à chaque consultation avec le gynécologue pour leur problème d’infertilité.
Mr B. (38 ans, Sénégalais d’origine libanaise, catholique) déclare : « On a un problème, on le règle ensemble. ».
Cependant, dans la grande majorité, les hommes viennent très difficilement aux consultations. Parfois la femme
n’est pas infertile, mais le mari refuse d’aller aux consultations, de suivre les traitements, ou de faire le
spermogramme. Selon un gynécologue :
« Beaucoup de femmes viennent seules aux consultations : souvent dans ces cas, le mari refuse les
examens, et de faire le spermogramme. 90% des femmes viennent seules en consultation et 10% en
couple. Les hommes viennent soit parce que le médecin les convoque, soit parce qu’ils subissent aussi la
pression sociale. »
Les gynécologues sont souvent confrontés à ce refus du mari de faire des analyses ou à son déni lorsqu’il doit
admettre que c’est lui qui est infertile.
Mme A. (40 ans, Sénégalaise, musulmane) dit:
« Les hommes, ils n’acceptent jamais ça. Ils ne veulent même pas en parler. Ca concerne tous les
hommes. Ils connaissent l’infertilité masculine, mais ils ne veulent pas en parler. C’est la fierté de
3
Recueil les spermatozoïdes de l’homme par masturbation. 6 l’homme. Pour qu’il y ait une évolution, ça doit venir des hommes : ils doivent en parler et accepter de se
faire soigner. Sur l’infertilité, il y a trop de tabous. Les gens ne parlent pas des problèmes d’infertilité.
Les gens se tournent toujours du côté de la femme, alors que ça peut venir de l’homme. Mais les hommes
refusent souvent de faire les analyses. Alors que si on s’y mettait des deux côtés, ça irait plus vite ».
Il semblerait cependant, qu’il y ait une légère amélioration des comportements masculins. Selon un étudiant en
gynécologie, « L’infertilité masculine était avant très taboue. Mais ça évolue. Les hommes viennent de plus en
plus en consultation. Le niveau d’éducation des personnes joue beaucoup. ». D’après un urologue : « C’était
aussi un phénomène culturel, mais de plus en plus d’hommes sont conscients qu’ils peuvent être à l’origine de
l’infertilité d’un couple. Ils vont sur internet. Même dans le cas de l’infertilité secondaire, ils sont de plus en plus
conscients que le problème peut venir d’eux. ».
III. L’AMP A DAKAR : UNE REMISE EN QUESTION DES
NORMES DE GENRE ?
1. La pratique de l’AMP au Sénégal
La santé de la reproduction constitue une des priorités fixée par le gouvernement sénégalais. Il existe cependant
un grand vide juridique concernant l’assistance médicale à la procréation. Aucun texte de loi n’existe sur ce
sujet. Seule une loi existe sur la santé de la reproduction, mais elle ne parle pas des techniques d’AMP. De plus
cette loi n’a pas de décret d’application.
L’AMP n’est pas un axe prioritaire dans la politique sénégalaise car elle est contraire à la maîtrise de la fécondité
qui est un des axes prioritaires de la santé de la reproduction. La politique de prévention au Sénégal est axée sur
la contraception, l’espacement des naissances et la santé materno-juvénile. Selon Faye, un anthropologue de la
santé :
« Au niveau de la politique nationale, il n’y a rien. Toute la politique est orientée vers les femmes qui
peuvent avoir des enfants. Rien n’est dit au plan politique ; ils prolongent une mise à l’écart de celles qui
ne peuvent pas avoir d’enfant. L’Etat ne fait rien pour ces femmes. Alors elles courent de gauche à
droite ; celles qui ont de l’argent vont voir les guérisseurs. Elles y croient, c’est un besoin social, une
question d’identité : être femme, c’est être capable d’avoir un enfant. »
Selon un urologue, l’infertilité est un sujet qui pose un réel problème de santé publique car en Afrique la
résultante d’un couple réussi est appréciée par le nombre d’enfants mis au monde. Selon lui, « un couple sans
enfant, c’est un couple voué à l’échec à causes des pressions des familles ». Un gynécologue prétend que la
santé de la reproduction doit être considérée comme un tout et que l’absence d’enfant chez un couple pose
problème.
La dernière enquête démographique DHS, menée en 2011 mentionne un taux de stérilité primaire4 au Sénégal
chez les femmes comprise entre 2,5% (femmes en union) et 4,8% (toutes femmes) (Dieme, 2012, p. 76-77).
Cependant, aucun chiffre n’est avancé sur l’infertilité secondaire5, qui est connue pour être la plus fréquente en
Afrique subsaharienne (Larsen, 2000/2004). Aucun chiffre n’est non plus avancé sur l’infertilité masculine
(primaire et secondaire). Le rapport d’un groupe scientifique de l’OMS de 1992 avait calculé qu’au Sénégal,
l’infécondité primaire est estimée à 6% et l’infécondité secondaire est estimée à 13%. Les gynécologues et
4
5
Lorsqu’aucun enfant n’est né d’une union. Intervient après la naissance d’un ou plusieurs enfants. 7 urologues interrogés évaluent, quant à eux, entre 15% et 30% les consultations pour infertilité sur l’ensemble de
leurs consultations.
La FIV est pratiquée à Dakar depuis 1989 par le Dr Diallo et le Dr Diab El Hadi. Ils ont été les précurseurs de
l’assistance médicale à la procréation au Sénégal, cependant ils n’ont jamais rendu compte publiquement de
leurs activités. D’autres gynécologues ont pratiqué cette activité dans le privé en collaboration avec un
laboratoire faisant de la biologie de la reproduction. Cette activité a débuté pour eux en 2007. Une dizaines de
gynécologues pratiquent actuellement l’AMP au Sénégal et à Dakar. Le Sénégal n’a aucune loi pour encadrer
l’AMP, alors les gynécologues se basent sur les lois françaises essentiellement, car pour la plupart, ils ont fait
leur formation en France.
Les gynécologues prennent souvent le parti de ne pratiquer qu’une AMP intraconjugale, c’est-à-dire, avec les
gamètes du couple uniquement. Cette décision est prise par rapport à l’Islam qui ne préconise l’AMP que dans le
cadre conjugal. Selon les gynécologues, l’AMP intraconjugale est plus accessible et moins périlleuse. Ils ont le
sentiment de prendre moins de risques par rapports aux positionnements de la religion islamique. Pour les
couples nécessitant une AMP avec donneurs, les gynécologues les envoient à l’étranger, en France ou en
Espagne. Les urologues envoient aussi leurs patients en Europe pour avoir recours aux banques de sperme, mais
ils indiquent que très peu d’hommes s’y rendent.
2. La femme principale actrice des parcours d’AMP
Toutes les opérations sont pratiquées sur le corps des femmes, qu’elles soient elles-mêmes infertiles ou non. Un
mois avant l’assistance médicale à la procréation, les femmes reçoivent un traitement de stimulation ovarienne
sous forme d’injections. Tout au long du parcours d’AMP le corps féminin est sollicité. Voici quelques extraits
en témoignant. Selon Mme N. (41 ans, Sénégalaise, musulmane), la stimulation n’est pas douloureuse, mais très
contraignante car elle consiste en deux injections par jours. Mme D. (30 ans, Camerounaise) était très stressée
avec les injections qui lui faisaient mal et les hormones et les médicaments la rendaient hypersensible. Les
injections ont été dures pour elle car elle a eu des nausées. C’était selon elle beaucoup de fatigue et beaucoup de
stress. Le retrait de l’ovocyte a été douloureux pour elle pendant deux à trois jours. Selon Mme E. (33 ans,
Mauritanienne, musulmane) le protocole est très contraignant car il faut faire une injection tous les jours à la
même heure. Elle se plaignait tout le temps, notamment de maux de ventre, mais elle avait été prévenue de toutes
ces douleurs par le gynécologue. La tentative de FIV de Mme C. (37 ans, Sénégalaise, catholique) a été pour elle
une mauvaise expérience qu’elle n’est pas prête à revivre : « J’ai vécu un stress incroyable que je ne voudrais
pas revivre. ». Entre la FIV et le test de grossesse, elle a eu des douleurs et le médecin ne l’en avait pas avertie.
Mme D. (30 ans, Camerounaise) raconte que pendant la FIV, son mari avait pitié d’elle car elle souffrait pour
son problème à lui. Il se sentait un peu coupable de voir sa femme souffrir. Mr B. (38 ans, Sénégalais d’origine
libanaise, catholique) déclare que le traitement est dur et les échecs sont difficiles à accepter. Il ne voulait plus
voir son épouse souffrir au bout de quelques tentatives, il voulait arrêter. Elle souffrait pendant les traitements et
après l’échec de la FIV :
« Mon épouse et moi on est très proches. Ca nous a encore plus rapprochés ; on s’est épaulés. La grosse
partie dans cette histoire c’est la stimulation qui provoque la prise de poids, les injections. Le mari en
face il devrait se sentir presque obligé de soutenir son épouse. C’est banalisé, alors que ça reste assez
lourd sur le plan physique, surtout pour l’épouse. » (MrB.)
3. L’homme en retrait
Dans certains couples, les maris accompagnent systématiquement leurs épouses aux consultations pour l’AMP,
mais la plupart des maris ne viennent que lorsque leur présence est indispensable. Dans les parcours d’AMP,
l’homme intervient au moment du spermogramme qui consiste à recueillir les spermatozoïdes de l’homme par la
masturbation. Autrement, les hommes sont souvent présents que le jour du transfert des embryons. Selon Mme
A. (40 ans, Sénégalaise, musulmane) : « Les médecins peuvent obliger les maris à venir aux consultations avec
8 leur épouse. Les obliger à faire les analyses, leur expliquer. Il faut les obliger, mais je ne sais pas comment il
faudrait faire. ». Mme H. (34 ans, Ivoirienne, musulmane), dont le mari est infertile, explique:
« Je suis celle qui a le plus d’interactions avec le gynécologue, alors que ça n’est pas moi qui ai le
problème. Quand c’est le problème de l’homme, il n’est pas souvent pris en charge. Il réussit à surmonter
son problème quand ça se passe bien, mais si ça ne marche pas, il ne le surmonte pas bien. ».
D’après elle, « la prise en charge de l’homme n’est pas très optimale ; c’est la femme qui reste un mois avec le
médecin. J’ai reçu de la motivation moi ! » Son mari ne venait qu’à des moments bien précis où elle n’a pas
besoin d’être là. Elle raconte qu’il n’a vu une seule fois seul le gynécologue. Sinon, ils venaient en couple, ou
elle y allait seule.
4. L’AMP, une solution à la stigmatisation sociale ?
Pour Mr B. (38 ans, Sénégalais d’origine libanaise, catholique) les nouvelles technologies de reproduction sont
un espoir pour le traitement de l’infertilité : « Il n’y pas un mot plus fort qu’espoir. C’est une joie énorme ; c’est
plus que de l’espoir. ». Mme D. (30 ans, Camerounaise) déclare :
« Les techniques d’AMP c’est comme le sauveur. C’est une belle opportunité pour les personnes qui ont
des problèmes de procréation. Après deux ans sans enfant dans la même maison avec des rapports
sexuels réguliers, l’idéal est de penser à ces techniques. Plus vous attendez, plus vous stressez et plus
vous perdez vos chances de procréer. Le stress joue un grand rôle dans la procréation. »
Selon Mme P. (39 ans, Sénégalaise, catholique), l’AMP est une bonne méthode qui vaut la peine d’être tentée.
Mme H. (34 ans, Ivoirienne, musulmane), qui a eu un enfant après une FIV, pense que les nouvelles technologies
de reproduction sont utiles : « ça donne de l’espoir ! » Elle connaît beaucoup de personnes de son entourage qui
sont dans cette situation : « Quand on dit qu’il existe des solutions, il y a un grand espoir chez ces couples. Le
protocole est lourd et fastidieux, et les résultats sont incertains, mais ça reste un espoir ». Elle a d’ailleurs
souvent conseillé cette pratique aux gens qui ont des problèmes d’infertilité et elle est consciente de sa chance.
Parmi les personnes enquêtées, deux couples sur onze ont eu un bébé à la suite de leurs démarches d’AMP faites
à Dakar et une femme était enceinte au moment de l’entretien.
CONCLUSION
Les normes de genre au Sénégal renvoient à l’image d’un couple marié avec des enfants. Les couples infertiles
dérogent à la norme et indisposent la société. Ils sont donc marginalisés et sans cesse rappelés à l’ordre par leur
entourage sur la venue d’un bébé. La maternité définit une femme ; donc les femmes infertiles ne sont pas
perçues comme des femmes. De même, la virilité d’un homme est remise en question dès lors qu’il n’a pas
d’enfant.
L’infertilité est toujours pensée au féminin car la reproduction est l’affaire des femmes et il existe un déni social
de l’infertilité masculine. L’AMP au Sénégal se pratique sur la base des normes de genre de la société
sénégalaise. La femme est la principale actrice des parcours d’AMP, alors que l’homme se place en retrait, en
spectateur souvent mal à l’aise face à la souffrance de sa femme. Les interventions d’AMP se pratiquent sur le
corps des femmes et sont parfois douloureuses, comme en témoignent les extraits que j’ai retranscris. Ainsi le
corps des femmes garde une place centrale dans la procréation et la femme reste la responsable de la fertilité de
l’union. Les médecins, en plaçant les femmes au centre des parcours d’AMP, sont dans une logique du « corps
reproducteur féminin » (Tain, 2003), et non dans une logique conjugale de la reproduction.
Néanmoins, les médecins sont les seuls à proposer une solution à l’infertilité conjugale, là où la politique
sanitaire sénégalaise est inefficace. Ainsi l’AMP propose une sortie face à la stigmatisation sociale de
l’infertilité. Puisque les décideurs nationaux ne semblent se préoccuper que des femmes fertiles, en tant que
9 femmes-reproductrices, et oublier celles qui ne peuvent entrer dans ce cadre là, alors les médecins ont au moins
eu le courage de proposer une solution ; de s’intéresser aux autres femmes qui ont des difficultés à procréer. Ils
apportent aussi des solutions aux hommes infertiles et offrent enfin un espoir aux couples dans leur désir
d’enfant.
BIBLIOGRAPHIE
Boye, S. (2007-2008). La féminisation de l’infécondité conjugale à Dakar, Mémoire de DEA. Dakar : UCAD.
Dial, F. B. (2007). Le divorce, une source d’émancipation pour les femmes ? Une enquête à Dakar et SaintLouis. In T. Locoh. Genre et sociétés en Afrique : implications pour le développement (pp 357-372). Paris :
INED.
Dieme, N. B. (2012). Fécondité. In Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) Dakar,
Sénégal. Enquête Démographique et de Santé à Indicateurs Multiples Sénégal (EDS-MICS) 2010-2011. Rapport
Final (pp. 71-85). Calverton, Maryland, USA: MEASURE DHS.
Ferry, B. (1978). Caractéristiques et comportement de la famille à Dakar, Sénégal. In C. Oppong & G. Adaba &
Bekombo-Priso & J. Mogey, Mariage, fécondité et rôle des parents en Afrique de l’Ouest (pp 103-122).
Canberra : Université nationale Australienne.
Folade, S. (1960). Femmes de Dakar et de son agglomération. In D. Paulme, Femmes d’Afrique noire (pp. 207218). Paris : Mouton & Co.
Larsen, U. (2000). Primary and secondary infertility in sub-Saharan Africa. International Journal of
Epidemiology, 29(2), 285-291.
Larsen, U. (2004). Infertility in sub-Saharan Africa. In Santé de la reproduction au Nord et au Sud : de la
connaissance à l’action (pp. 243-256). Louvain-la-Neuve : Actes de la Chaire Quetelet.
Lecarme-Frassy, M. (2000). Marchandes dakaroises entre maison et marché. Approche anthropologique. Paris :
l’Harmattan.
Rapport d’un groupe scientifique de l’OMS. (1992). La procréation médicalement assistée : acquisitions
récentes. Genève : OMS.
Seck, S. (2010). Vécu psychologique de l’infertilité du couple au Sénégal : étude qualitative de 20 couples suivis
à la clinique gynéco-obstétricale du CHU Aristide Le Dantec. Dakar : U.C.A.D.
Sow, F. & Bop, C. (2004). Notre corps, notre santé. La santé et la sexualité des femmes en Afrique
subsaharienne. Paris, Budapest, Torino : L’Harmattan.
Tain, L. (2003). Corps reproducteur et techniques procréatives : images, brouillages, montages et remue-ménage.
In I. Löwy & H. Rouch, Distinction entre sexe et genre. Une histoire entre biologie et culture (pp. 171-192). Les
cahiers du genre n°34. Paris : l’Harmattan.
Tichit, C. (2004). Les conséquences sociales de la stérilité au Cameroun. In Santé de la reproduction au Nord et
au Sud : de la connaissance à l’action (pp. 257-275). Louvain-la-Neuve : Actes de la Chaire Quetelet.
10