Le grimoire de Dampierre
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Le grimoire de Dampierre
secrets de châteaux LA ROCHELLE H Dampierresur-Boutonne Le grimoire de Dampierre «D photo sd Le château des pierres philosophales… En incrustation, le labyrinthe (« Les destins sauront bien trouver leur voie ») : histoire de Thésée et du Minotaure ou « symbole parlant du GrandŒuvre considéré sous le rapport de sa réalisation matérielle ». 1. Louis d’Estissac (c.1502-1565), natif de Coulonges-sur-l’Autize, fut gouverneur de La Rochelle, d’Aunis et de Saintonge et lieutenant-général du Poitou. Il est considéré par Fulcanelli comme « un alchimiste pratiquant et l’un des Adeptes les mieux instruits des arcanes hermétiques ». 2. Fulcanelli est un pseudonyme qui cache un amateur d’ésotérisme désormais célèbre mais dont on ignore encore l’identité. ans la région santone à laquelle appartient Coulonges-sur-l’Autize, – chef-lieu de canton où s’élevait autrefois la belle demeure de Louis d’Estissac1 – le touriste prévenu peut découvrir un autre château, que sa conservation et l’importance d’une décoration singulière rendent plus intéressant encore, celui de Dampierre-surBoutonne […]. Par l’abondance et la variété des symboles qu’il propose, comme autant d’énigmes, à la sagacité du chercheur, il mérite d’être mieux connu, et nous sommes heureux de le signaler particulièrement à l’attention des disciples d’Hermès ». L’auteur de ces lignes, le mystérieux Fulcanelli2, développe très longuement à leur suite sa théorie sur « le merveilleux grimoire du château de Dampierre » dans un ouvrage qui fait référence chez les adeptes de l’alchimie, Les Demeures philosophales. L’eau et le feu Le château de Dampierre se situe au nord-est de la Charente-Maritime, aux limites de ce département avec les Deux-Sèvres et non loin de la magnifique église romane d’Aulnay-de-Saintonge. Si le village est situé sur la rive gauche d’un méandre la Boutonne, le château s’est blotti au cœur 44 | Le Picton n° 226 | Juillet Août 2014 | des nombreux bras que développe ici avec prodigalité cet affluent de la Charente. Succédant au vieux château Gaillard, bâti lui sur les hauts du village, et pensé à l’origine comme une forteresse du xve siècle, il profitait ainsi de la protection des eaux de la rivière en même temps que des terres fertiles adjacentes où s’implantèrent ses jardins. Commencé en 1495 par François de Clermont, l’édifice fut achevé plus de cinquante ans et trois générations plus tard, en pleine Renaissance. Au cours de ces longues années, cet ensemble eut largement le temps de s’adapter aux goûts de l’époque, marqués d’abord par l’apport des guerres d’italie qui firent découvrir aux seigneurs français les beautés architecturales du Quattrocento italien. C’est à Claude de Clermont et à son épouse, Jeanne de vivonne, que l’on doit la double galerie ouverte, voulue pour orner la cour intérieure du château et qui marquait fortement le passage du château-fort à la demeure de plaisance. À l’étage, « architectes et sculpteurs déploient tout leur art et leur habileté dans l’harmonie des proportions et la variété de la décoration. Le remarquable recueil des emblèmes et des devises énigmatiques des quatre-vingt-treize photo sd Les deux galeries superposées du corps de logis de Dampierre ouvrent sur le parc. C’est dans celle de l’étage que se trouvent les caissons ouvragés. Adrien HUBERT