Visite de Laëtitia Bourget

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Visite de Laëtitia Bourget
Visite de Laëtitia Bourget
Laëtitia Bourget est venue à Caen pour le salon du livre « passage de témoin »et
aussi pour nous présenter son métier le vendredi 24 mai 2013 à l’école
Bosnières à la classe de cm1-cm2.
Qu’est-ce qui vous a donné envie
d’écrire ?
« Quand j’étais enfant à 10 ans je n’avais
pas de livre. Mon petit bonheur c’était le
bibliobus. J’ai commencé à écrire des
livres sur un cahier et dessiner mais j’ai
tout jeté quand j’ai grandi. Je suis allé
dans un atelier à Paris. Emmanuelle
Houdart, ma voisine m’a proposé d’écrire
une histoire pour sa fille et c’était comme
si j’avais ouvert une porte et je ne me suis
plus arretée depuis ce temps-là. »
D’où vient votre inspiration ?
« L’inspiration c’est comme une voix qui
ne s’arrête jamais. A un moment donné, on
entend cette voix : « mais ça c’est en fait »
... Une chose vécue, entendue ou vue, si on
les mettait ensemble ça ferait un bon point
point de départ pour un livre. »
Combien de temps vous faut-il pour écrire
un livre ?
« Je n’en sais pas grand-chose c’est jamais
la même chose mais je peux dire qu’il faut
parfois des années pour trouver
l’inspiration mais pas beaucoup de temps
écrire le livre. »
Pourquoi écrivez-vous ce genre
d’histoire ?
« Comme je l’expliquais, ce qui m’a
amené à l’écriture c’est cette demande
d’Emanuelle Houdart qui illustre des
albums pour enfants. Je dois dire qu’au
fond l’écriture, pour moi, c’est une
manière de s’adresser à l’enfant qui
continue de vivre en moi. Pour l’instant,
j’ai encore beaucoup de choses à lui dire.
Actuellement, j’ai commencé à écrire un
texte pour les adolescents. En fait, ce qui
me plaît dans l’écriture c’est le fait d’écrire
pour les enfants : quand on écrit un texte à
destination des enfants on écrit un texte à
destination des humains depuis l’enfance
jusqu’à ce qu’ils disparaissent. C’est plutôt
se dire quand on écrit on inclut les enfants
dans notre écriture et qu’on espère que le
livre va continuer son chemin dans la vie
de la personne.»
Parmi les albums que vous avez écrit
lequel préférez vous ?
« Je dirais, celui que je n’ai pas encore
publié.(rires)
Non , je pense au prochain et bien sur mon
premier parce qu’il était magique d’avoir
écrit quelque chose et d’avoir un éditeur
qui nous ouvre la porte et nous dire « oh
bien c’est bien on va le faire » depuis ce
premier livre, les autres, je sais ce que j’ai
à faire donc tous les autres à chaque fois je
m’investis de la même manière avec la
même conviction mais une fois le livre fini
je pense toujours au prochain. »
Comment êtes-vous passé de l’art plastique
à l’écriture ?
« Je ne passe pas de l’art plastique à
l’écriture c'est-à-dire je suis plasticienne et
écrivain. Mon métier a plein de dimensions
Les arts plastiques c’est réaliser une image
ça enveloppe toutes les formes d’art, , on
peut utiliser différents matériaux vidéos,
photos, dessin, peinture mais aussi des
mots. Ma manière d’écrire très
particulière elle a plusieurs dimensions ..
Mon métier n’est pas facile à étiqueter,
plus je travaille plus j’ai d’outils de
plusieurs dimensions quand j’écris à partir
de photos que j’ai faite pour une
exposition je continue mon travail de
plasticienne en tant qu’écrivain.
Pourquoi vu que vous êtes plasticienne
n’avez vous pas illustré vos albums ?
« Parce que je préfère faire un mariage
avec le travail de l’illustrateur et le travail
de l’auteur. Et que je préfère avoir les
talents particuliers de chacun. J’aime bien
parce que chacun travaille de son côté et
après on réunit nos deux univers, Quand on
écrit ou quand on dessine, on donne une
part de soi-même à chaque fois, l’image
n’est pas forcément fidèle au texte. Pour
moi quand j’ecris c’est comme si je
construisais un nid où quelqu’un va
s’installer, un nid avec une forme
particulière, d’une matière particulière, qui
soit à un endroit de l’arbre particulier
quand on s’installe dans ce nid, ça donne
un point de vue qui permet à l’illustrateur
d’exprimer une partie de lui-même dans
ses dessins et je suis très attachée à ça. »
Lisez-vous beaucoup de livres ? Et si oui
lesquels ?
J’ai beaucoup de travail et vu que j’ai 4
enfants, je lis un peu moins.
Je lis au moins 1 roman par mois et quand
j’ai le temps je lis 3,4 romans par semaine.
Et je lis beaucoup d’albums pour mon
travail d’écriture.
Dans quelles conditions écrivez-vous (où et
sur quel(s) support(s)) ?
« J’ai un petit carnet de note et quand je
me promène ou quand je fais ce que j’ai à
faire je repense à une idée qui m’est passée
par la tête alors je sors mon petit carnet de
note puis j’écris mon idée. Et parfois
quand j’ai un peu de temps libre je vais
dans une pièce de ma maison (mon lieu de
travail), une pièce ou je peux me
concentrer : sans téléphone, sans bruit,
sans que personne ne vienne me déranger,
une pièce où je peux vivre ce que
j’écris. Dans ma petite pièce, je vais sur
mon ordinateur ou j’ai écrit ce que j’avais
marqué sur mon petit carnet. »
Connaissez-vous le monde de l’écriture
avant d’être écrivain ?
Biographie et
« Je ne connais toujours pas le monde de
l’écriture .Moi, je connais mon propre
informations
monde. Quand je suis invité chez des gens
Nationalité : France
et que je suis entouré d’écrivains, j’ai
Né(e) à : La Rochelle , 1976
l’impression d’être une extraterrestre. Je
pense que ceux qui sont libraires ou
Biographie :
bibliothécaires connaissent vraiment mieux
le monde de l’écriture. »
Laetitia Bourget a suivi des études d'art
Qui vous a aidé dans votre carrière ?
plastique à l'université de Bordeaux.
« Déjà comme je vous le disais c’est cette
Elle développe depuis 1997 une activité
rencontre avec Emmanuelle Houdart c’est
artistique sous diverses formes: vidéo, photo,
ce qui m’a donné cette première impulsion
édition, installation, intervention, sculpture,
pour écrire. Ce n’était pas une carrière que
peinture...
je voulais suivre où on pouvait compter sur
Ses premiers albums pour enfants naissent de
les gens, je me suis appuyée sur
sa rencontre avec Emmanuelle Houdart avec
Emmanuelle Houdart et aussi mon premier
laquelle elle poursuit une collaboration nourrie
éditeur m’a beaucoup aidé mais le meilleur
par une profonde connivence dans leurs
soutien c’est soi-même. »
expériences de vie respectives.
Avez-vous déjà été en panne
Elle a reçu le Prix graphique 2003 du Centre
d’inspiration ?
international d'études en littérature de
« Je ne sais pas ce que cela veut dire ça ne
jeunesse, pour Les choses que je sais, en
m’arrive jamais vu la manière où je
collaboration avec Emmanuelle Houdart.
travaille : j’ai toujours plein de projets et
comme je suis très occupée, je manque
Laetitia Bourget vit et travaille à Paris,
Bordeaux et La Rochelle.
plutôt de temps pour tous les réaliser. »
Source : ricochet-jeunes.org
Avez-vous travaillé avec quelqu’un d’autre
qu’Emmanuelle Houdart ?
« Oui je travaille aussi avec des musiciens
et des plasticiens. J’ai travaillé avec un
illustrateur Benjamin Chaud, il est auteurillustrateur sur une série de livre qui
s’appelle Pomelo, ainsi qu’ Alice Gravier,
j’étais sa première auteur, avant elle faisait
des illustrations pour la Presse et pour les
manuels scolaires) »
Êtes-vous en train d’écrire un nouveau livre ?
« Oui, je suis en train d’écrire plusieurs livres avec plusieurs illustrateurs. J’ai 4 livres en
attente d’éditeur.dont maman louve, graine d’amoureux et elle est bien dans sa peau.Ce
dernier qui parle des adolescents, je suis sur qu’il ne sera pas édité, en fait les éditeurs
pensent que les albums illustrés pour adolescents ça n’existe pas et qu’il ne trouvera pas sa
place et que personne ne l’achètera. Emmanuelle Houdart n’a même pas terminé les dessins
pour cet album. Vous savez il n’y a que la moitié des livres que j’écris qui sont publiés.»