Fiche 1 Père Alain_Pourquoi le Christ a souffert autant pour nous

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Fiche 1 Père Alain_Pourquoi le Christ a souffert autant pour nous
Vidéo – entretien Œ : avec le Père Alain Hocquemiller (Institut de la Sainte Croix de Riaumont -­‐ www.riaumont.net) Pourquoi Jésus a t-­‐Il enduré autant de souffrances sur la Croix pour nous ? La somme de souffrances que le Seigneur a subie est inexplicable. C'est un mystère absolu. Le Fils de Dieu Tout-­‐Puissant a semé les miracles tout au long de sa vie mais ne nous a pas sauvés par miracle. Jésus a sauvé les autres mais Il ne s’est pas sauvé lui-­‐même. Rappelons-­‐nous la provocation des juifs qui sont au pied de Sa Croix : « Il a sauvé les autres qu’Il se sauve donc Lui même. » « Qu’Il fasse donc un grand miracle à ce moment-­‐là ». Oui mais ce n’est pas un miracle qui sauve les hommes ; justement c'est l'impuissance et c'est la faiblesse, c’est la souffrance du Christ, c’est la souffrance du Fils de Dieu qui nous sauve et non pas Sa toute puissance. N’y aurait-­‐il pas une opposition entre le dépouillement de Notre Seigneur qui accepte volontairement de souffrir jusqu'à dernière extrémité et en même temps sa toute puissance divine gardée en sommeil? Absolument. C’est dans le mot volontairement que gît le mystère. Cette souffrance est un mystère d'amour. C'est parce que cette souffrance est volontaire qu’elle a un sens. Il faut méditer sur cette obligation qui s'imposait au Christ lui-­‐même. Lors de la rencontre merveilleuse du Christ ressuscité avec les pèlerins d’Emmaüs, Jésus les reprend et leur fait un affectueux reproche en leur disant : « mais enfin ne saviez-­‐vous pas qu'il fallait que le Christ souffrît avant de rentrer dans sa gloire ? » Il le fallait. L'épître aux hébreux s’exprime de la façon suivante : il convenait que Dieu rendît parfait, par des souffrances, le Chef qui devait sauver une si grande multitude d’hommes. L’épître aux hébreux nous présente le Christ comme le chef de l'humanité, comme le second Moïse qui va guider l'humanité comme Moïse avait guidé le peuple Hébreu à travers le désert, des tentations et des épreuves pour le faire échapper définitivement au péché. Le Christ, lui va guider toute l’Eglise, le peuple de Dieu, à travers le désert,. Il va traverser la mer Rouge. Il va traverser la mort par la souffrance. Il va traverser la mort et ressusciter, comme Moïse est descendu dans le fond de la mer Rouge puis en est ressorti vivant. A nous pauvres êtres humains qui essayons désespérément d’éviter la souffrance, il faut nous recentrer sur cette obligation que Dieu s'est imposée à lui-­‐même. Dans toute existence humaine il y a une place à la souffrance. Vouloir absolument repousser toute souffrance revient à ne pas vouloir suivre le Christ. Parce que le chemin du Christ à un moment, c’est nécessairement le chemin de la Croix. Il le fallait. Quelle somme colossale de souffrances Notre-­‐Seigneur a t-­‐Il enduré ? On peut méditer les 14 stations du chemin de la Croix auxquelles il ne faut pas oublier d'ajouter les souffrances préalables : la nuit terrible qui a précédé la Passion qui commence dans le palais de Pilate, puis d’Hérode, les souffrances successives de l'agonie, de la flagellation, du couronnement d'épines. Après cela suivent les 14 stations, Jésus tombe une première fois, une deuxième fois, une troisième fois, Il porte cette croix, Il va la porter jusqu'au bout. On va lui enfoncer les clous dans les mains et puis finalement on va dresser cette croix après avoir arraché au Christ ses derniers habits. Le livre « La Passion du Christ selon le chirurgien », basée sur l’étude du Saint Suaire de Turin, permet de détailler une par une Ses souffrances. Avec un regard de foi, nous pouvons affirmer à la suite de saint Thomas que le Christ est l'homme, qui dans toute l’histoire de l'humanité, a le plus souffert parce qu'Il est aussi l'homme qui a le plus aimé. Notre-­‐
Seigneur Jésus-­‐Christ a exploré toute la souffrance humaine. Tout être humain qui souffre doit se raccrocher à cette vérité de foi qui est toute remplie d'espérance : ce que je suis en train d'expérimenter et qui est si atroce à ma nature, le Christ l’a souffert avant moi avec moi et pour moi. Le pape Jean-­‐Paul II a écrit en février 1984 une lettre apostolique sur « le sens chrétien de la souffrance », comment peut-­‐on le décrire ? Notre Dame de Chrétienté www.nd-­‐chretiente.com Vidéoformation 2015 Cela consiste à rapprocher toujours la souffrance de l'être humain à celle de Notre-­‐Seigneur Jésus-­‐Christ. En elle-­‐même, la souffrance c'est ce qu'on ne peut pas vouloir, c’est ce qui ne doit pas arriver. La souffrance, en dehors de la lumière de la foi, est fatalement scandale et un non-­‐
sens, c’est un mal. Il ne faut surtout pas en venir à aimer la souffrance. Jamais la piété chrétienne n’a demandé à l’être humain d’aimer la souffrance, jamais. Par contre, lorsque l’on découvre avec stupéfaction la somme extraordinaire de souffrances que le Fils de Dieu s'est imposée à Lui-­‐même dans la Passion, on peut méditer l’expression de Jean-­‐Paul II : « sur la Croix, le Christ a transformé la souffrance en amour », non seulement en preuve d'amour mais en augmentation d’amour. Cette souffrance est volontaire, elle est l'expression d'une volonté : « il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime » et ce don de la vie, à un certain moment, il devient forcément onéreux et douloureux. Peut-­‐on dire qu’il n’existait pas de sens de la souffrance avant la Croix ? Les païens, les poètes tragiques grecs en particulier, ont pressenti la grandeur de l'âme humaine capable d'endurer la souffrance et de la sublimer par amour pour des réalités qui les transcendaient. Mais défier la souffrance, la surmonter ou accepter de la subir, ce n'est pas encore lui donner positivement un sens. Véritablement, c’est la Croix de Notre Seigneur qui a donné un sens à la souffrance. L’Épître aux Philippiens nous dit que le Christ étant dans la forme de Dieu, donc tout puissant et impassible, s’est anéanti lui-­‐même en prenant la condition d'homme et pas n’importe quel l'homme, Celui qui a souffert, Celui qui va obéir et obéir jusqu'à la mort et pas de n'importe quelle mort, à la mort de la Croix, donc là vraiment Il est arrivé au fin fond de la misère humaine de la souffrance humaine et « propter hoc » « à cause de cela » Dieu l’a exalté et lui a donné un nom qui est au-­‐dessus de tout nom afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse en disant que Jésus est Dieu. Entre les souffrances physiques qui concernent le corps et les souffrances morales qui concernent l‘âme, comment peut-­‐on transformer ces souffrance pour les offrir? C’est tout à fait impossible si on n'est pas en union avec Notre Seigneur Jésus-­‐Christ : je peux tout en Celui qui me fortifie et Jésus-­‐Christ est Celui qui nous fortifie et qui va nous donner la force en le suivant, de suivre le même chemin que Lui et de faire de nos souffrances en fait une agréable offrande à la gloire de Dieu pour son propre salut et pour le salut des autres. Sans la grâce on ne peut rien, spécialement dans ce domaine là. Sans la grâce, contre la mort, on ne peut rien. Contre la souffrance, on ne peut rien. Et contre le péché qui est la cause de la souffrance et de la mort on ne peut rien non plus Cet acte d’offrande de la souffrance peut-­‐il rentrer dans le cadre de la communion des saints ? Absolument, la communion des saints c'est ce mystère qui fait que nous sommes tous membres d'un seul et même corps. Le Christ est la tête de ce corps. Il y a ce lien qui nous relie à Notre-­‐
Seigneur Jésus-­‐Christ et il y a le lien qui, à travers le corps du Christ, nous relie aussi à nos frères. Nous sommes capables de compatir à la souffrance des autres et de la porter d’une certaine façon, de les aider dans leur souffrance, parce que nous sommes tous membres du même corps. Saint Paul le dit bien : quand un des membres souffre, forcément les autres souffrent aussi. Bibliographie -­‐ Pour aller plus loin : -­‐ « La Passion de Jésus-­‐Christ selon le chirurgien » -­‐ Pierre Barbet -­‐ Editions Mediaspaul -­‐ Lettre apostolique « Le sens chrétien de la souffrance » (Salvifici doloris) 11 février 1981 -­‐ Jean Paul II Editions Téqui Notre Dame de Chrétienté www.nd-­‐chretiente.com Vidéoformation 2015