PORTRAIT DE A À Z PIERRE ANDRIEU / NETLOOKS

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PORTRAIT DE A À Z PIERRE ANDRIEU / NETLOOKS
PORTRAIT DE A À Z PIERRE
ANDRIEU / NETLOOKS
C’est à Nancy que le premier point de vente Netlooks a ouvert ses portes, le 5 mai dernier.
Pierre Andrieu
Plus qu’un simple magasin d’optique généraliste,
, le fondateur de la société, a
développé un concept innovant de montures sur mesure, mixant qualité des produits, production made in France
et prix accessibles, qui a récemment obtenu le label “Entreprise innovante”. Ce point de vente pilote est la première
étape d’un projet beaucoup plus ambitieux de création d’un réseau d’optique, basé sur les possibilités des nouvelles
technologies dans la production lunetière.
l'oL [mag] 690 MAI 2015
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A
comme
alternatif
Pour être homogène avec
son concept innovant, Pierre
Andrieu a choisi de sortir des
sentiers battus des pratiques
habituelles dans notre secteur :
« Si on veut se différencier, il
faut le faire intégralement. Par
exemple, nous ne faisons pas la
deuxième paire. Pour les opticiens qui misent sur la qualité,
cela n’a pas de sens d’offrir des
montures bas de gamme gratuitement. Même chose pour la
communication, nous n’avons
pas voulu utiliser les leviers traditionnels et avons décidé de
dresser un vrai plan de communication dans la presse. »
Pari réussi, puisqu’en quelques
semaines, le magasin Netlooks
peut déjà compter sur de nombreuses retombées presse au
niveau local comme national.
I
comme Internet
Que pense Pierre Andrieu
de la vente de produits optiques
sur Internet, lui qui utilise les
nouvelles technologies dans son
concept ? « La technologie n’est
pas assez aboutie pour des produits aussi techniques que les
lunettes. Cela peut être une solution à la rigueur pour les petites
amétropies, mais pas pour les cas
plus complexes. Si les ventes de
ces sites ne décollent pas, c’est
bien que le conseil de l’opticien a
encore toute son importance et je
pense sincèrement que la qualité
et le conseil sont indissociables. »
P
comme pilote
« Le magasin de Nancy
va nous permettre de valider
notre modèle, d’affiner le parcours client et le logiciel. Cette
boutique de 60 m2 est dirigée
par un responsable de magasin,
opticien diplômé expérimenté.
Les prochains recrutements se
feront en fonction du chiffre
d’affaires. Mais nous sommes
déjà contents du flux et des
premiers paniers moyens. »
C
comme concept
M
comme
mutuelles
Le concept Netlooks a nécessité environ deux ans de travail avant
de voir le jour. « Nous avons d’abord réalisé 6 mois d’étude de marché,
de sourcing, de faisabilité, puis 18 mois ont été nécessaires en R&D pour
trouver les laboratoires et les start-up disposant des technologies que
nous recherchions. Notre but était de créer un dispositif à la fois simple
et ludique. » Concrètement, le visage de chaque client est numérisé en 3
dimensions pour créer son avatar, en mesurant des millions de points
pour respecter l’ensemble de ses coordonnées morphologiques. Avec
l’opticien du magasin, il crée alors sa monture sur l’écran en choisissant
la forme de la monture, les motifs, la couleur et, s’il le souhaite, un texte
personnalisé sur les branches. Le résultat est visible en temps réel sur son
avatar. En parallèle, il peut essayer dans le magasin des montures de tailles
similaires pour se rapprocher du modèle final. Après signature du devis,
la monture est façonnée dans les ateliers Netlooks en France. La livraison
et l’ajustage se font dans le point de vente.
O
E
comme
entrepreneur
S’il n’est pas opticien,
Pierre Andrieu est loin d’être
un novice dans notre secteur.
Ce scientifique, physicien
de formation, a découvert
l’optique-lunetterie en créant
des centres de formation.
Il y a deux ans, il a l’idée
de lancer un concept avec un
nouveau modèle pour proposer
un choix quasiment infini de
montures, sans réduire la qualité, mais tout en assurant un
prix accessibles aux porteurs.
comme offre
Les montures Netlooks sont réalisées en acétate de cellulose, achetée en Europe. 70 plaques sont proposées aux clients
avec 27 formes de faces et 6 formes de branches par type de
morphologie, soit au total plus d’un million de combinaisons. Pour
l’heure, la collection s’adresse
comme
aux hommes et aux femmes
marques
en optique et solaire. « Notre
prochain dossier sera le lanPeut-on aujourd'hui lancer un
cement de la collection enfants
concept magasin sans marques
d’ici un ou deux mois. Nous traou griffes connues mondialevaillons également au dévelopment ? Pierre Andrieu pense que
oui. « La majorité des gens ne
pement de partenariat, notamconnaissent pas la marque de leur
ment pour une ligne de lunettes
monture. Je ne crois pas à la force
en bois. » Pour les verres, Netde la marque, mais je crois dans
looks travaille en exclusivité
la marque avec un concept fort
avec Essilor.
qui ouvre une vraie opportunité.
On le voit d’ailleurs aux premiers
comme prix
clients qui ont franchi les portes
de notre point de vente. Ils ne
Le prix est bien évidemment un critère de choix important pour les
sont pas venus pour une marque,
consommateurs que nous sommes. Afin de proposer des produits de quapuisqu’il ne nous connaissent pas
lité à un prix juste (les modèles Netlooks sont proposés à partir de 179 €),
encore, mais bien pour un concept
Pierre Andrieu a repensé l’ensemble du canal de distribution : « L’idée
qui les a intéressés. »
était de profiter de l’apport technologique et des transferts de techniques
comme réseau
pou intégrer le design, la production,
Très rapidement, Netlooks vise à se développer dans
les logiciels et les points de vente en
l’Hexagone en réseau. « Le magasin de Nancy n’est que la
supprimant ainsi les intermédiaires.
première étape du projet. Nous souhaitons nous développer
On crée simplement un gain de marge
en réseau pour mailler le territoire, en centre-ville, dans les
en supprimant les étages. »
agglomérations de plus de 150 000 habitants. Il s’agira dans un
premier temps de succursales, avant une ouverture à la franchise. Certes, nous voulons grandir, mais pas grossir trop vite. »
Pour Pierre Andrieu, la pression
actuelle des mutuelles est un
vrai problème. « Il est normal
que les OCAM fassent attention à la nature et aux montants des remboursements.
Néanmoins, je pense qu’on ne
doit pas se baser uniquement
sur le prix. Cela entraîne obligatoirement une dégradation
de la qualité des produits. Le
prix ne doit pas être le seul
critère de référence, et malheureusement, je n’ai rien vu
d’autre dans les contrats. C’est
pourquoi, nous avons choisi de
rester totalement indépendant. »
M
P
R
R
comme relation
Qui dit concept innovant, dit changement de la relation client. Pour Pierre Andrieu « le fait de
créer la monture avec l’opticien, le replace en tant que professionnel de l’optique et non plus comme
un simple vendeur. Son intervention ne se limite plus seulement au choix des verres. D’autant que nous
avons remarqué que le premier bouche à oreille se fait sur le produit et non plus sur le prix. Ce n’est
plus du tout la même relation d’entrée de jeu et cette expertise exprimée avec le client combat d’ellemême l’image que les médias grand public ont donné des opticiens ces derniers mois. »
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