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ECONOMIE
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Q JEUDI4JUILLET2013
MÉTALLURGIE Le syndicat patronal a réussi sa régionalisation
IMMOBILIER Stradim
Mille logements certifiés
BBC-Effinergie
L’UIMM soude ses
forces
En ordre de marche à l’échelle régionale, l’Union des industries et métiers de la
métallurgie veut faire entendre le message des entreprises au public et aux élus.
L
L’un des derniers programmes Stradim certifié BBC-Effinergie
borde la route de La Wantzenau à Strasbourg.
PHOTO DNA – J-C. DORN
Depuis près de trois ans,
Stradim, promoteur immobilier alsacien, joue la carte
de la certification thermique. À ce jour, plus de 1 000
logements ont obtenu le
label BBC Effinergie.
LA NOUVELLE RÉGLEMENTATION
thermique 2012, entrée en vigueur au début de l’année pour
les bâtiments neufs à usage
résidentiel, impose en Alsace un
coefficient de consommation
d’énergie primaire de 65 kWh/
m²/an. Ce niveau est équivalent
au référentiel du premier label
BBC lancé par l’association Effinergie en 2007, qui vient d’être
remplacé par un nouveau référentiel dénommé Effinergie +.
Sans attendre les nouvelles prescriptions, de nombreux maîtres
d’ouvrage avaient pris les devants
en faisant certifier la performance
thermique de leurs réalisations.
Parmi eux figure notamment le
groupe alsacien Stradim, promoteur immobilier basé à Entzheim
(115 salariés, 5 agences en France,
550 logements livrés en 2012)
dont le premier programme certifié BBC, en l’occurrence un immeuble collectif de 15 logements
érigé à Haguenau, a été livré en
2011.
Hier, Rémy Hagenbach, président
de Stradim, avait convié son
personnel, les fournisseurs
d’énergie et les instructeurs de
permis, à fêter le cap des mille
logements (dont 600 en Alsace)
labélisés BBC-Effinergie par
Cerqual, un des principaux organismes certificateurs nationaux
pour l’habitat, filiale de l’association Qualitel.
« 80 % d’entre eux ont déjà été
livrés. Les autres sont certifiés au
stade de la conception avant
d’être testés et confirmés une fois
livrés », explique Hervé Anstett,
responsable qualité chez Stradim.
« Nous avons fait le choix de la
certification BBC pour, d’une part,
permettre aux investisseurs de
justifier leurs avantages fiscaux
et, d’autre part, pour promouvoir
la qualité au sein de nos équipes
car celle-ci impose des pratiques
vertueuses à tous nos collaborateurs, architectes, techniciens du
bureau d’étude, dessinateurs,
économistes et conducteurs de
travaux », précise Clément Hagenbach, le secrétaire général.
Un guide des « gestes verts »
en projet
Depuis deux ans, tous les programmes réalisés en France par
Stradim font l’objet d’une certification : « A 85 % il s’agit du label
BBC-Effinergie qui, au-delà de la
performance thermique impose
également des normes de confort
acoustique et de luminosité »,
indique M. Anstett. S’y ajoutent
les résidences construites pour les
bailleurs sociaux qui eux, dit-il,
« exigent d’autres certifications,
le plus souvent Qualitel habitat &
environnement ».
Alors que le label BBC promet des
économies sur les factures d’énergie, on reconnaît néanmoins chez
Stradim « un décalage » avec les
consommations réellement constatées par les occupants des
logements concernés. « Ceux-ci
n’en font pas l’usage qui est prévu
pour établir les calculs du référentiel », estime Clément Hagenbach qui projette la réalisation
d’un guide des « gestes verts » à
remettre sous une forme ou une
autre aux résidents. « On insiste
aussi auprès de Cerqual pour qu’il
intègre à l’avenir cet aspect dans
ses référentiels », ajoute-t-il.
X.T.
ECKBOLSHEIM Industrie pharmaceutique
Biosynex lance trois nouveaux tests
de diagnostic rapide
SOCIÉTÉ SPÉCIALISÉE dans le
diagnostic in vitro, fondée en
2005 et basée à Eckbolsheim,
Bisosynex enrichit son catalogue
de trois nouveaux tests dans le
domaine des pathologies infectieuses. Issus du laboratoire de R
& D de la société, ils ont obtenu
le marquage CE et peuvent, pour
commencer, être mis sur le marché dans l’Union européenne.
Le premier permet de détecter à
partir d’une goutte de sang les
anticorps spécifiques des virus
de la dengue, infection tropicale,
avec à la clé une meilleure prise
en charge du patient. Le second
permet de détecter des toxines de
Clostridium difficile, bactérie
nosocomiale qui entraîne des
diarrhées post-antibiotiques en
milieu hospitalier.
Le troisième détecte en moins de
5 minutes les anticorps dirigés
contre l’agent responsable de la
syphilis, maladie sexuellement
transmissible qui peut aussi être
transmise de la mère au fœtus.
L’ensemble de ces réactifs est en
partie fabriqué sur le site d’Eckbolsheim où une nouvelle chaîne
RTE 05
es quelque 320 membres
de l’Union des industries
et métiers de la métallurgie (UIMM) en Alsace seraient les premiers en France à
avoir franchi le pas de l’union à
l’échelon régional. L’UIMM Alsace, que préside le patron de Behr
France, Henry Baumert, ne fait
qu’une en effet depuis le 1er janvier 2013. Tout en conservant ses
trois sites d’Eckbolsheim (Strasbourg), Colmar et Mulhouse, gages du maintien de la proximité
avec ses membres.
Le secrétaire général de l’UIMM
Alsace, Yves Lemaître, est désormais appuyé par un homme venu
de l’industrie, Éric Daliguet. Avec
ses puissants organismes de formation et son expertise des relations sociales, forte de 120 collaborateurs dans les différentes
entités qui la composent, l’UIMM
régionale est donc en ordre de
marche. On le sait peu, mais ces
organismes de formation abritent
pas moins de 1400 apprentis,
avec un taux de réussite proche
de 90 %. Le CFAI (apprentissage
industriel) et l’AFPI (formation
continue) sont désormais regroupés sous la bannière commune de
« Pôle formation des industries
technologiques ». Autrement dit,
le patronat alsacien a engagé un
travail de rationalisation et de
modernisation de ses infrastructures.
Désireux de rester proche du terrain, Henry Baumert a réuni mardi son conseil d’administration
chez SEW Usocome, à Haguenau,
une des usines phares de la branche en Alsace.
À vrai dire, la semaine est faste
pour cette branche du patronat
puisque c’est l’un des siens, Pierre Gattaz, qui a été élu hier à la
tête du Medef pour prendre la
succession de Laurence Parisot. Il
Le patron de SEW Usocome Michel Munzenhuter a présenté mardi l’usine de Haguenau aux
administrateurs de l’UIMM. PHOTO DNA – FRANCK KOBI
est vrai que la métallurgie est le
plus gros contributeur du mouvement patronal.
« Il faut rendre de la
liberté aux entreprises,
leur faire confiance. »
Mais le premier président de
l’UIMM Alsace souhaite avant
tout faire valoir la position de la
métallurgie, et plus largement de
l’industrie, dans son territoire régional.
Ses membres représentent en effet près de 80000 salariés en
Alsace, la métallurgie dans son
ensemble pesant 15 % des em-
plois régionaux : « La fusion s’est
passée vite et bien. Il y avait une
volonté nette de faire cela, les uns
et les autres ayant compris que
cela allait dans le sens de l’histoire. Notre mission est avant tout la
défense des intérêts de nos adhérents mais aussi, plus largement,
de faire entendre la voix des entreprises. C’est très utile et nécessaire dans la situation actuelle du
pays », explique Henry Baumert.
Si l’on demande au conseil de
l’UIMM Alsace quelle réforme serait la plus urgente, la réponse
fuse, immédiate : « Il faut rendre
de la liberté aux entreprises. Il
faut leur faire confiance. Ce sont
elles qui créent la richesse et
donc les emplois », affirme Michel Munzenhuter, secrétaire du
conseil de l’UIMM Alsace. Avis
automatisée doit entrer en fonction à l’automne. « Ces trois tests
s’adressent à des marchés importants. Leur commercialisation
aura un effet significatif sur
notre chiffre d’affaires », indique
Thierry Paper, PDG de Bisosynex.
Pour le test de détection de la
dengue, des demandes d’autorisations locales sont en cours
pour plusieurs pays situés notamment dans les régions endémiques.
X.T.
R
PHALSBOURG FM Logistic
Une réussite insolente
Dans un contexte économique morose, FM Logistic
affiche une croissance de
l’ordre de 10 % cette année.
Sur cette lancée, le groupe
de logistique basé à Phalsbourg vient d’acquérir deux
nouvelles entreprises, en
Russie et au Brésil.
« UNE BONNE NOUVELLE », an-
Thiery Paper, PDG de
Biosynex. PHOTO ARCHIVES DNA
partagé par le vice-président
Bruno Russo, qui précise : « Ce
qui nous manque en France, c’est
un état d’esprit et une volonté.
L’emploi n’est pas une cause,
c’est une conséquence du développement des entreprises ».
Ce que redoutent par-dessus tous
les industriels, c’est l’inflation de
textes, notamment dans le domaine des relations sociales,
mais aussi les dispositifs jugés
inutilement compliqués : « Le
crédit d’impôt compétitivité et
emploi est un bel exemple d’usine à gaz… Pourquoi ne pas baisser les charges, tout simplement ? », s’interrogent les
patrons de la métallurgie. Ils vont
s’employer activement à faire
passer le message.
ANTOINE LATHAM
nonce Jean-Christophe Machet,
président du groupe FM Logistic. Ou plutôt deux bonnes nouvelles.
Implanté depuis 1967 à Phalsbourg, le groupe lorrain de logistique vient d’acquérir, ce lundi, la filiale logistique du groupe
américain McLane Company au
Brésil. « Grâce à ce rachat, nous
allons développer notre activité
au Brésil, en prenant en charge
un portefeuille de clients dans
les domaines de la cosmétique,
de l’électronique grand public,
des produits de grande consommation et de l’automobile. »
Avec cette implantation dans le
sud du Brésil, le groupe compte
renforcer son activité transport
ainsi que le co-packing (produits regroupés par lots pour
des opérations de promotion)
d’ici à trois ans. Un projet de
croissance géographique est
Implanté à Phalsbourg, FM Logistic affiche une hausse de son
chiffre d’affaires de 10 % en 2012. DOCUMENT REMIS
également à l’étude dans le
nord-est du pays.
Ce rachat fait suite à l’acquisition, début juin, d’Univeg logistics Russia, spécialisé dans la
distribution de produits frais.
« Cette activité permettra de
compléter notre gamme de services à destination notamment
des grandes surfaces qui souhaitent la livraison en même
temps de produits frais et
secs », explique Jean-Christophe Machet. Déjà implanté en
Russie, FM Logistic compte
« utiliser cette nouvelle activité
pour se développer dans
d’autres pays ».
Grâce à ces deux acquisitions, le
groupe - 17 000 collaborateurs
présents sur douze sites à travers l’Europe, la Chine, la Russie et le Brésil - espère « deven i r u n l e a d e r au n ive au
international ». Dans un discours rodé par 20 ans de management, le président du groupe
explique : « Cette perspective
s’inscrit dans Ambition 2022,
notre plan stratégique pour les
dix ans à venir, qui s’appuie
notamment sur le renforcement
de nos secteurs d’activités (alimentation, produits cosmétique, grande distribution),
l’ouverture à d’autres gammes
de services et à d’autres secteurs géographiques ainsi que
sur le développement de nouveaux savoir-faire ».
Un concept qui fonctionne : FM
Logistic clôt son bilan annuel
avec un chiffre d’affaires de
870 millions d’euros, soit une
hausse affichée de 10 % par
rapport à l’an passé. Une croissance limite indécente au vu du
contexte économique actuel.
« Bien sûr, nous subissons la
crise, indique Jean-Christophe
Machet. Notre atout différenciant, c’est notre vision à long
terme. »
Ouvert à d’autres
acquisitions
L’implantation au Brésil est
pensée depuis un an et demi.
« Nous avons énormément investi pour soutenir notre stratégie de croissance externe (une
première pour le groupe) en
Russie et au Brésil. C’est un développement à risque, il se peut
que la greffe ne prenne pas. »
Outre cette croissance externe,
FM Logistic se dit « ouvert à
d’autres acquisitions » pour
renforcer ses bases dans les
pays où le groupe est déjà présent, dans les domaines du
transport et de la logistique.
VÉRONIQUE KUHN
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