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Journal Ouest-France du mercredi 29 octobre 2003
L'association maintient les liens familiaux des détenus
Le « Relais » lance un appel au mécénat
« Parents en prison, parents quand même », c'est la
raison d'être du Relais enfants-parents, une
association qui s'attache à maintenir les liens
familiaux en milieu carcéral. Confronté à de
sérieuses difficultés financières, le Relais lance un
appel au mécénat, en se basant sur la loi du
1er août dernier.
Avec une directrice, deux éducatrices à mi-temps,
une secrétaire et un emploi-jeune, et aussi une
vingtaine de bénévoles, le Relais enfants-parents
Isabelle Marchand et Rénald Martin : « l'aide des pouvoirs
intervient auprès des prisons de Caen, Saintpublics au Relais n'est plus suffisante ».
Brieuc, Saint-Malo, Laval, Le Mans, Nantes et
Ploemeur (Morbihan). Ainsi qu'auprès des deux
établissements rennais, le centre pénitentiaire chez
les femmes, la maison d'arrêt chez les hommes.
« Notre mission : favoriser les relations entre les enfants et leurs parents incarcérés d'une part,
et d'autre part entre les mineurs détenus et leurs parents, rappellent la directrice Isabelle
Marchand et le président Rénald Martin. Nos éducatrices rencontrent chaque année quelque
150 parents détenus. Nous suivons annuellement 450 heures de parloir. Du nourrisson au
jeune majeur, 350 enfants sont concernés par notre action ».
Depuis dix ans qu'il existe, le Relais a prouvé son utilité. « Car au-delà de la séparation
familiale, la réalité d'actes prohibés et graves vient tout bouleverser » dans la relation entre
parents détenus et enfants.
Une utilité d'ailleurs appréciée par les partenaires publics. « Il existe une vraie reconnaissance
de notre action, et une véritable confiance avec ces partenaires, poursuivent la directrice et le
président. L'administration pénitentiaire, la protection judiciaire de la jeunesse, les conseils
généraux, les Villes et d'autres organismes publics nous aident financièrement. Mais ce n'est
plus suffisant ».
Car en cette année 2003, le budget du Relais 220 000 € sera à découvert de 15 000 €. Et si
rien n'est fait, ce déficit sera aggravé l'an prochain. D'où un appel au mécénat. Déjà, Mac
Donald (via la Fondation de France) et la Caisse d'Épargne ont aidé le Relais ces dernières
années. « Nous inscrivons notre action dans une culture de service public, rappellent Isabelle
Marchand et Rénald Martin. Cet appel au mécénat a donc provoqué un débat éthique parmi
nos militants. Mais c'est le seul moyen pour que notre action continue. A condition de ne pas
vendre notre âme en acceptant ces dons. D'ailleurs, la loi interdit toute contrepartie au profit
du donateur ».
Cette loi du 1er août 2003 rend plus attractif le mécénat : sur 100 000 € de versés par
exemple, le crédit d'impôt atteint désormais 60 000 €, au lieu de 33 000 auparavant. « Sans
ces aides privées, la pérennité de nos actions sera menacée », affirme le Relais.
Michel TANNEAU.