accident à quartier-morin : 18 morts
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accident à quartier-morin : 18 morts
Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: [email protected] Web: www.haitiliberte.com LE CEP ANNONCE LE RÉSULTAT DE SES SÉLECTIONS ! Pouki tout bri? Page 6 English Page 9 New-York : des haïtiens ont marché contre la déportation illégale et raciste de la RD Voir page 4 Page 7 Les soi-disant résultats qui vont être publiés ne seront autres qu’une sélection. Il y a une chose que tout le monde doit savoir. Ce qui s’est passé le 9 août n’est pas un accident, ça a été voulu. ACCIDENT À QUARTIER-MORIN : 18 MORTS ! Discours d’Obama sur l’Iran: si l’accord échoue c'est la guerre ! Page 10 Voir page 4 Alors qu’on prépare la Carifesta où des milliers de dollars seront dépensés dans des plaisirs fous, de pauvres paysans ne cessent de perdre leur vie juste à cause d’un pays dépourvu de dirigeants compétents. Nous demandons justice pour toutes les victimes, vu qu’elles ne sont en rien responsables de leurs malheurs. Au Brésil, des manifestations dans plus de 200 villes contre Rousseff Page 17 Editorial HAITI Pas de Bois Caïman, mais Carifesta, et demain ? Par Berthony Dupont L e présent d’un pays ne peut pas être dissocié de son passé vu que le passé détient la clef de l’avenir. L’existence d’une nation signifie une continuelle accumulation de faits historiques qui mettent leur empreinte sur toute son évolution. Ainsi donc « les peuples sans histoire sont des peuples sans avenir » ! Il est un fait certain, nous dit un haut prélat français, Mgr Jean-Louis Bruguès, que « la vitalité de la mémoire est la condition de tout progrès humain. N’importe quel individu pourvu qu’il soit touché par l'amnésie, il ne sait plus qui il est ». De même que tout pays qui se laisse envelopper par l’ignorance historique ne sera point capable de rien construire de grand et de valeureux. L’histoire peut servir de guide précieux dans l’analyse des phénomènes contemporains. Notre histoire est une chronique de durs combats pour la liberté et la justice sociale pour l’indépendance et la souveraineté nationales. Il est difficile d’imaginer qu’en Haïti, de façon voulue, des dirigeants ont préféré faire l’obscurité absolue sur notre glorieux passé historique rien que pour satisfaire d’autres projets, d’autres objectifs. Alors que nos ancêtres ont brisé les chaînes de l'esclavage pour contribuer à l’avancement de l’humanité, nous continuons à ne leur accorder aucun respect, voire de l’honneur à leur égard. Et ce n’est pas sans raison que nous sommes devenus incapables de prendre en main les destinées de notre patrie, laissant aux ennemis d’Haïti le soin de la faire mourir à petit feu. Les 14 et 23 Août 1791 sont les dates de deux événements déclencheurs de la formidable épopée de Saint-Domingue menée par les Premiers Noirs qui, glorieusement, arrachèrent, dans le sang, leur indépendance à la France colonialiste ! Ainsi, à travers cet élan, naquit la première République Noire indépendante: Haïti ; de sorte que le vent libérateur qui s’était levé dans les Caraïbes, a fini par devenir un véritable et inépuisable esprit de sacrifice particulièrement riche s’étendant partout, soulevant l’espoir de centaines de millions d’hommes à travers le monde. Le 14 août 2015, date commémorant le 224ème anniversaire du grand Congrès des esclaves au Bois-Caïman et les 22 et 23 août, date de leur soulèvement général, une semaine après, dans la nuit, ne sont nullement commémorés en Haïti. Ces deux grandes dates, malgré leur haut degré de symbolisme et de signification historiques n’inspirent nullement les dirigeants haïtiens, voire qu’elles créeraient en eux quelque impact nationaliste ! En vérité, le 14 est passé inaperçu comme le seront les 22 et 23, alors que le gouvernement s’adonne à d’autres activités comme le Festival des arts caribéens (Carifesta), du 21 au 30 août prochains, une activité de la Caricom, alors que nous n’y sommes pas obligés, que nous n’y sommes pas habitués alors qu’une misère atroce dessèche le quotidien haïtien. Est-ce à dire que notre passé est moralement vide, qu’il ne transmet aucun message, aucune leçon recevable par un esprit moderne, en d’autres termes aucun programme ? Non ! Assurément non. Notre passé historique est et devra toujours rester une source d’inspiration politique inestimable pour l’humanité progressiste ; puisque nous avons pu contribuer à la cause de la liberté en mettant un terme à l’esclavage et en combattant le colonialisme. Le congrès du Bois-Caïman et la révolte des esclaves sont deux événements riches culturellement, spirituellement et politiquement. C’est une honte nationale quand l'ambassadeur d'Haïti auprès de la Caricom, Peterson Benjamin Noël piétinant nos valeurs et la valeur de nos traditions « exhorte tous les secteurs de la vie nationale à œuvrer pour le succès de cette édition du Carifesta qui permettra à Haïti d'offrir une meilleure image aux caraïbéens ». Poser ainsi la réalisation de cette activité suffit pour situer le clivage. Une telle réflexion de la part d’un dirigeant haïtien nous rappelle que les colonialistes et néo-colonialistes montrent encore les dents et nous dominent à travers certains valets, ces cadres jouant le rôle de nouveaux commandeurs. Si c’est Carifesta qui devait permettre à Haïti d’offrir une nouvelle image, ce serait alors parce que nous avons rejeté nos racines, nos valeurs et notre culture pour nous adonner à valoriser d’autres cultures. Est-ce le fruit d’une éducation de colonisés ? On nous a éduqués ainsi pour haïr nos pratiques dérivées d’un passé glorieux tout en favorisant d’autres. Pour tout gouvernement qui voudrait promouvoir quelque chose de grande portée culturelle, ces deux dates ne sauraient passer inaperçues. Au lieu de gaspiller les ressources du pays dans des carnavals insignifiants, ou des activités à l’instar de la Carifesta, les prouesses haïtiennes qui auraient pu servir comme des catalyseurs touristiques et culturels ne sont guère utilisées comme une fierté et un trésor, ni pour raviver la mémoire historique du citoyen haïtien ni pour vendre une image de marque aux autres peuples. Ignorer Bois-caïman et la révolte des esclaves pour embrasser la Carifesta, c’est aller vers quels horizons? Ce n’est pas poursuivre l’idéal des précurseurs de la pensée dessalinienne, c’est même une politique d’autodestruction dans laquelle nous nous engageons. C’est nous faire oublier notre passé pour nous perdre dans de superficielles festivités. L’esprit de la Carifesta reflète certes une dimension régionale, mais elle ne nous mène pas, nous autres haïtiens, à embrasser notre culture, sinon qu’à valoriser ce qui est étranger au détriment de ce qui est national, patriotique. Il est bruit que 300 millions de gourdes ont été décaissés du Trésor public pour la réalisation de cette édition du Carifesta. A qui profitera ce pactole? Précisément pas les masses populaires, mais les hôtels et restaurants luxueux des multinationales et les éléments de la bourgeoisie qui les gèrent. Il est un fait certain que l’ennemi a changé de costume ; mais celui-ci cache le même corps hideux. L’ennemi garde en sourdine la même chanson du colonisateur sous sa forme néocoloniale. Tout le reste n’est que poudre aux yeux. ! Bulletin d'Abonnement Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: 2 _______________________ Haiti Liberté/Haitian Times Modalités de paiement Etats-Unis Première Classe $100 pour un an $50 pour six mois Montant : $ ___________ Chèque 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Fax:718-421-3471 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti Email : [email protected] Website : www.haitiliberte.com DIRECTEUR Berthony Dupont EDITEUR Dr. Frantz Latour RÉDACTION Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Daniel Tercier Bissainthe Anneseau COLLABORATEURS Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Yves Camille Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. 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Par Catherine Charlemagne « Même si les dirigeants haïtiens avaient cent ans devant eux et disposaient de cent milliards de dollars américains pour préparer les élections, le résultat aurait été le même. Ce n’est pas une question de temps ni de moyens. Il s’agit d’incompétence ». C’est ainsi qu’un membre d’un groupe d’observateurs internationaux avec qui nous avons suivi le déroulement du scrutin la journée électorale du dimanche 9 août 2015 en Haïti a résumé le fiasco. En effet, ce qui s’est passé en Haïti, sur le plan électoral, le dimanche 9 août 2015 c’est quelque chose de surréaliste. C’est à un événement totalement incompréhensible, voire écœurant, qu’on a assisté ce jour-là. Même les élections de novembre 2010 que les Haïtiens ont l’habitude de qualifier comme les pires que ce pays ait connus n’étaient à ce niveau d’inorganisation, d’incompétence, de violence et de sousdéveloppement. Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), le Conseil National d’Observation (CNO) et le Conseil Haïtien des Acteurs Non Etatiques (CONHANE) ont observé le déroulement du scrutin du 9 août 2015. Ces organisations non gouvernementales (ONG) ont été catastrophées à ce qu’elles ont assisté lors de la journée électorale. Selon ces trois ONG, les plus crédibles du pays, les irrégularités, les incidents, les cas de fraudes et les nombreux cas de violence recensés ne peuvent être en aucun cas des actes spontanés. Elles sont persuadées qu’il y avait une volonté de nuire, de détruire et d’intimider la population. C’est aussi notre avis d’après le constat fait sur le terrain. Lors des scrutins de novembre 2010, on était présent. Mieux, on avait un badge d’assesseur. Donc l’on était au cœur des évènements. On avait assisté, comme tout le monde, à la volonté du pouvoir en place de l’époque d’accaparer cette élection. Mais jamais il n’y avait autant de volonté de la part de ceux qui voulaient gagner ces élections coûte que coûte, d’empêcher les citoyens d’accéder à leurs Centres et Bureaux de vote pour accomplir leur devoir civique. Une volonté de remplir les urnes au nom du candidat du pouvoir, certes ; mais pas de gestes manifestes pour gâcher le scrutin. Dimanche 9 août 2015, c’était tout le contraire. Nous avons assisté à une prise de contrôle par la vio- Director: Florence Comeau Interlink Translation Services * Translations * Interpreters * Immigration Services * Resumé * Fax Send & Receive * Much more. English • French • Kreyòl • Spanish lence de toutes les urnes. Dès le départ, l’envie et la volonté que tout se passe mal étaient visibles de la part de la quasi-totalité des partis politiques et des candidats. Et c’est là tout le paradoxe de ce scrutin. Une partie du pouvoir, une partie de l’opposition, certaines organisations locales et étrangères, une bonne partie de la population, personne ne voulait vraiment cette élection. Le Conseil Electoral Provisoire (CEP), mené par son Président Pierre-Louis Opont, voulait à tout prix conduire cette première opération électorale, histoire de prouver au monde qu’il allait tenir parole. Sauf qu’en amont, tout était prévu pour que ce soit un vrai fiasco. Pire que cela, une catastrophe électorale. Bureaux et Centres de vote mal indiqués. Pas de mandats ou presque pour les mandataires des partis de l’opposition. Des observateurs qui ne l’étaient pas. Une sécurité qui laissait à désirer. La police passive et complice parfois des actes de violence. Bref, aucune organisation technique visible pouvant laisser croire que la réalisation du scrutin était possible ce jour-là. Il se trouve que ce dimanche 9 août 2015, nous l’avons vécu comme il y a cinq ans. Cette fois-ci pas en tant qu’assesseur. L’on s’était arrangé des semaines plus tôt pour avoir accès partout avec un groupe d’observateurs électoraux européens ; ce qui nous a permis de passer comme un des leurs. Sans savoir comment, ces observateurs, parmi lesquels on compte quelques contacts, nous ont procuré tout ce qu’il fallait pour pouvoir les accompagner partout. Ainsi, nous avons vécu la débandade électorale en direct et de l’intérieur. Première faille dans le système, à l’entrée des Centres de vote, personne ne vérifie vraiment l’authenticité des badges que portent les observateurs internationaux. N’importe qui pouvait se prévaloir du titre d’observateur électoral local ou international. Il suffisait qu’on se présente sur le lieu et que le chef de groupe annonce que nous sommes des observateurs internationaux et qu’il montre son badge, un coup d’œil furtif du responsable du Centre de vote, le tour est joué. Même si l’on était mille ou deux membres on passerait tous sans aucun problème. C’est déjà une première anomalie que nous avons notée dans notre blocnotes. Deuxième point faible de cette affaire d’observation électorale : les observateurs n’avaient en vérité rien à observer. Ils constataient tout simplement la faillite d’une société ne répon- LEARN A NEW LANGUAGE with RINCHER’S SYSTEM Spanish ● English ● French ● Kreyòl Kits contain a BOOK and 2 or 3 CDs Price range: only $25 - $35 Write, call, email, or visit: Universal Book Store Tel: 718-363-1585 (formerly Rincher’s Book Store) 826 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 899 Franklin Avenue, Brooklyn, NY 11225 Email: [email protected] 718.282.4033 Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 Le Président du Conseil Electoral Provisoire (CEP) Pierre-Louis Opont dant à aucune norme. Aucune règle. Aucune consigne. L’atmosphère même aux environs des lieux de vote porte la preuve qu’il n’y avait rien de sérieux dans ce que les autorités haïtiennes appellent : processus électoral, élections et enfin scrutin. En fait, tout était faux. Tout était risible. Tout était enfantin. Tout était triste pour un peuple qui a célébré le bicentenaire de la création de son Etat. Il y a dejà onze ans. En Haïti, il y a que de titre ronflant qui cache en fin de compte l’avidité des gens pour l’argent. La moindre activité primaire est chapeautée par une cohorte de chefs : directeur général, directeur technique, directeur de l’opération, directeur de Service, directeur des ressources humaines, directeur ceci directeur cela. Finalement, pour un résultat nul et un gaspillage d’argent. En ce jour du dimanche 9 août 2015, il était 5H30 du matin lorsqu’on a commencé à arpenter les rues et les bureaux de vote de Port-au-Prince et de ses environs. Comme la majorité des observateurs internationaux logent dans les hôtels à Pétion-Ville, on ne sait pas pourquoi, un grand nombre d’entre eux, comme par hasard, préfèraient commencer leur ballade électorale dans la Cité d’Alexandre Pétion. Mieux éclairée, plus propre, plus chic sans doute. Mais aussi plus près de leur base au cas où. Car l’on a remarqué que l’obsession de ces « touristes » quinquennaux, c’est-à-dire, ceux qui viennent tous les cinq ans, c’était de rester non loin de leurs lieux de résidence ou de l’ambassade de leur pays. Il y a une autre anomalie qu’il faut souligner dans le déploiement des observateurs électoraux. Ils se regroupaient tous ensemble pour raison de sécurité disent-ils. De Pétion-Ville au centre ville de la capitale haïtienne, on a vu des choses qu’aucun pays au monde n’oserait accepter comme quelque chose d’acceptable en matière d’élections. Un exemple parmi mille et un autres. Personnellement l’on devait voter dans un bureau de vote situé à Turgeau où depuis toujours on a l’habitude de voter à chaque scrutin. Bien entendu on était accompagné de notre groupe d’observateurs de l’Union européenne. Arrivés sur les lieux, la cacophonie, le brouhaha, l’incivilité, le désordre organisé par les candidats de tous les partis indistinctement, l’impuissance des forces de l’ordre étaient tels que certains membres du groupe prirent peur et ont refusé de descendre de la voiture. Ce d’autant plus que ces Européens ne comprenaient pas un mot de ce que gueulaient, en créole, les manifestants. Dans un premier temps, ils croyaient à une émeute. Puisque la veille le bruit courrait que le pays serait à feu et à sang le dimanche matin. Sans oublier la rumeur de couvre-feu à partir de 20 heures qui gagnait la région métropolitaine de Port-au-Prince le samedi 8 août. Et curieusement, aucun démenti de la part du gouvernement pour dire qu’il n’avait jamais été question d’interdire à la population de vaquer à ses occupations, donc aucun couvre-feu Le sénateur de l’Artibonite, l’ancien prêtre François Annick Joseph, lui réclame l’arrestation purement et simplement du Président PierreLouis Opont n’était envisagé. Sauf que le mal état fait. Samedi 8 août, dès 19h, il n’y avait personne dans les rues. La capitale et ses faubourgs étaient vidés de ses habitants. La population restait calfeutrée chez elle. Idem pour dimanche d’ailleurs où il y avait très peu de gens dans les rues. A l’exception des casseurs qui voulaient en découdre avec ceux qui voulaient aller voter. Revenons à nos amis observateurs électoraux et notre bureau de vote de Turgeau. Etant Haïtien, nous avons pris notre courage à deux mains. Nous sommes allés nous renseigner auprès des gens qui couraient un peu partout. Nous avons appris que le peu de gens présents devant ce Centre de vote ne trouvaient pas leurs noms sur la liste affichée. D’autres, au contraire, avaient trouvé leurs noms ; mais ne figuraient pas sur la liste d’émargement. Ceci a créé une atmosphère de révolte dans ce quartier de Turgeau. Les deux policiers présents pour un Centre de plusieurs bureaux ont tout bonnement préféré se mettre à l’abri sous un arbre très éloigné du site. Finalement quelques observateurs nous ont accompagnés et aidés à trouver notre nom sur la liste affichée. Bonne nouvelle, notre nom est affiché en toute lettre. On peut entrer pour accomplir l’acte citoyen: voter. Sauf que, une fois à l’intérieur du bureau dument accompagné de nos amis observateurs faisant leur travail d’observer, impossible de voter. Notre nom n’est inscrit nulle part sur les listes d’émargement. Or, si on n’est pas inscrit sur cette liste, impossible de voter. Dans une petite salle exiguë où la chaleur est suffocante et l’odeur nauséabonde en plus, la tension est vite montée d’un cran entre les rares électeurs et ceux chargés de gérer les fameuses listes d’émargement. Au moment où quelqu’un nous apprend que notre nom est peut-être du côté du Stade Sylvio Cator, en bas de la ville, comme pour des milliers d’autres qui font les coups de poing dehors, quelqu’un à l’extérieur du bâtiment a fait usage de son arme à feu. Panique, cris, bruits, bousculades. Tout le monde, y compris les observateurs nationaux et internationaux, se sont mis à plat ventre un peu partout sur le site. Entretemps, quelqu’un n’ayant pas pu accomplir son acte de citoyen décide purement et simplement de faire sortir tout le monde et de fermer le Centre de vote avant de partir tranquillement avec les clés. Si Opont bezwen kle biwo a, l’ap vi n cheche l lakay la ». « Si Pierre-Louis Opont a besoin la clé de ce bureau de vote, qu’il vienne la récupérer chez moi » dit-il en souriant et disparaît dans la foule massée devant l’immeuble sans que personne ne réagisse. Ce n’est pas aux observateurs de réagir, ils sont là pour prendre des notes. Dix minutes après, les gens continuent à discuter un peu partout dans la rue, sur la cour du bâtiment et à s’engueuler. Des disputes fermes s’ensuivent entre les membres des bureaux de vote fermés et des excités visiblement réjouis de la fermeture du Centre de vote et cherchant la bagarre. Comme des visiteurs débarquant de la Planète Mars, quatre agents de police arrivent sur le lieu armés jusqu’aux dents. Sauf que, il n’y avait personne à interpeller et que les bureaux sont restés fermés pendant toute la journée du scrutin. Il était midi quand on a quitté le lieu. De Turgeau, l’équipe s’est rendue en urgence au Champ de mars. A la radio, on annonce que les choses vont très mal dans un Centre de vote dans une Ecole Nationale non loin du Ciné-Théâtre Triomphe fraichement rénové. Arrivés sur place, là, les forces de l’ordre sont présentes. Nous sommes à quelques mètres de la présidence haïtienne. Le Commissariat de police de Port-au-Prince est à quelques encablures du théâtre de l’opération. Mais la présence des policiers n’a pas dissuadé les casseurs et leurs chefs de perturber le bon déroulement du vote. Bulletins et urnes jonchent le sol des bureaux de vote jusqu’au macadam et les murs du Triomphe. Les électeurs potentiels se tiennent à distance. L’opération est suspendue. Le Centre de vote n’est pas fermé, les gens veulent voter mais les membres des bureaux ont peur. La police a tenté de dégager le devant du Centre dont les responsables attendent les ordres du CEP pour prendre une décision. En attendant, l’heure passe. Finalement l’on s’est rendu au Centre du Stade Sylvio Cator où en théorie l’on est censé voter. Bonne pioche, notre nom est bel et bien affiché. Cette fois-ci impossible d’accéder au bureau de vote. Les partisans des candidats PHTK et BOUCLIER occupent l’espace. Ils laissent entrer qui ils veulent. Il faut prouver que vous allez voter pour leurs partis pour que vous ayez la chance d’y accéder. A notre arrivée, il y avait sur place des observateurs haïtiens connus pour être des critiques du pouvoir qui se faisaient prendre à partie par ces énergumènes qui imposent leur loi. Visiblement armés et n’ayant peur de personne, ces sympathisants des partis proches du pouvoir, sans nul doute payés pour leurs forfaits, n’obéissent qu’à euxmêmes. Le Centre de vote Sylvio Cator, comme la majeure partie des autres Centres ou bureaux de vote de la région de Port-au-Prince, était dans l’incapacité de permettre aux gens de voter correctement. Nous n’avons pas pu voter le dimanche 9 août 2015. Qui en Haïti s’étonnerait de ce bordel organisé ce dimanche 9 août 2015 ? Honnêtement personne. Aucune condition n’était réunie pour que ce scrutin se passe bien. Il aura suffi de visiter un seul Centre de vote pour comprendre qu’il n’y avait pas d’élection et que le pays dans son ensemble n’avait assisté qu’à un simulacre électoral qui fait honte aux haïtiens. Le pire, le soir même de cette soi-disant élection, sans prendre le moindre recul, tous les dirigeants qui sont co-responsables de cette mascarade sont montés aux créneaux, sans se gêner en bombant le torse, et ont crié victoire. Comment peut-on parler d’élections acceptables face à une telle farce ? Que la Communauté internationale voulant se voiler la face puisqu’il s’agit de son échec, parle de progrès, on peut comprendre. Après tout, elle n’a rien à perdre. Car son crédit auprès de la population, depuis longtemps et elle le sait, est au niveau zéro. Qu’elle cherche à couvrir sa faillite dans la mise en place d’un système démocratique fiable en Haïti depuis plus de trente années, c’est son problème. Et certains disent même que c’est la moindre des choses qu’elle revendique la victoire. Suite à la page (16) Haiti Liberté/Haitian Times 3 Le CEP annonce le résultat de ses sélections Par Thomas Péralte Accident à QuartierMorin : 18 morts ! L L’ancien député de Delmas Tabarre Arnel Belizaire les résultats préliminaires du premier tour des législatives seront publiés le 19 août 2015. La cheffe de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah) déplorant le comportement des acteurs politiques qui ont utilisé la violence pour perturber le processus de vote appelle au calme et Le Nouvelliste a Communauté Internationale quand elle vous prépare un plat, qu’il soit mal cuit, insipide ou même rebutant, il faut le déguster à belles dents. Vu que l’argent destiné à préparer ce plat a bel et bien déjà été dépensé, ainsi il n’est pas permis de le jeter, encore moins de le refaire. Que tout le monde passe donc à table, et bon appétit ! Bref, les missions étrangères d’observation électorales comme l’UE ou l’OEA travaillant pour la mafia internationale estiment elles-mêmes que les graves irrégularités et fraudes pourtant rapportées par des observateurs locaux crédibles ne sont pas susceptibles d’invalider le processus. Ce fut la même réalité lors des élections-sélections de 2010. Il n’y a pas eu un vrai premier tour, puisque Kenneth H. Merten et Pierre Louis Opont. Le lundi 17 août 2015 Kenneth H. Merten a remplacé Thomas C. Adams au poste de Coordonnateur Spécial pour Haïti au Département d'Etat c’est le Blanc lui-même qui a fait «monter» Martelly à la place de Jude Célestin. Un (faux) résultat a été avancé pour permettre à Martelly d’affronter Mirlande Manigat dans un deuxième tour qui allait être également piégé. La classe politique ne s’est-elle pourtant pas bien rassasiée ? Et la digestion a bien continué jusqu'à la présente mascarade ! C’est dans un climat pareil de désordre qu’un des membres du CEP, Marie Carmelle Austin a fait savoir que son institution ne fera pas marche arrière puisque l’annulation du scrutin n’est pas à l’ordre du jour d’autant que la cheffe civile des forces occupantes Sandra Honoré vient de confirmer que conseille aux dirigeants des partis politiques d’utiliser plutôt les recours prévus par la loi. Toutes ces salaisons sont pour nous faire accepter l’inacceptable. Les soi-disant résultats qui vont être publiés ne seront autres qu’une sélection. Il y a une chose que tout le monde doit savoir. Ce qui s’est passé le 9 août n’est pas un accident, ça a été voulu. C’est déjà arrivé en 2010, la Communauté Internationale nous a imposé sa volonté. C’est cela qui va arriver à nouveau sans aucun doute. Ce parlement annoncé ne sera qu’un agglomérat de bandits choisis par les forces impériales. HAÏTI EN ONDES & SÉRUM VÉRITÉ 96.3 FM SCA WSRF 1580 AM www.radioomegasca.com Monday - Friday 2:00 - 3:00 p.m. Audio Now: 712 432 6353 Guy Dorvil, Henriot Dorcent, Bedwit Dorsainvil, Jean TH Pierre-Louis, Claudy Jean-Jacques, et pour Haïti Liberté, Kim Ives. En direct avec Jean Claudel Merismas depuis Haïti. Soyez à lʼécoute sur Radyo Panou, Radyo Miramar, et plusieurs autres stations à travers le monde. 4 Ces résultats annoncés ne seront autre qu’un partage de gâteau ou chaque parti aura à recevoir quelques miettes. Cela va être une collaboration contre le pays et contre le peuple quand les partis politiques auront accepté cette mascarade électorale. Pour sa part, Antonal Mortimé, le Secrétaire exécutif de la Plateforme des « Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains » (POHDH) lors d'une conférence de presse expliquait qu'entre autres « Le faible taux de participation est lié à plusieurs facteurs, tels que la perte de confiance dans les politiciens, la crainte d`être victimes de violence lors des affrontements entre les partisans des candidats et le nonaffichage de la liste électorale dans les centres de vote 30 jours avant les élections...» Il a aussi exprimé que la faible participation observée ne garantirait pas la légitimité des sélectionnés pour le parlement. A ce stade, Opont va sans nul doute remercier le coordonnateur de l’Organisation du peuple en lutte, Sauveur Pierre Etienne, pour lui avoir filé cette idée géniale d’essayer de sortir de l’impasse des urnes en punissant des partis cités dans des actes violents perpétrés lors du vote. Cela constitue un véritable test pour le CEP qui devra se montrer rigoureux et sans état d’âme dans l’application stricte du décret électoral à l’encontre de ceux qui ont enfreint la loi. Ainsi dans son communiqué # 48, déjà le CEP annonce les couleurs en publiant une liste de 14 candidats à la députation et au Sénat qui sont tombés sous le coup des articles 196, 199, 203, 213, 214 et 218 du décret électoral. Voici la liste des candidats radiés, tels que publiés par le CEP : FRANCOIS Tony Antonelly Claude, candidat à la députation / Portde-Paix (Nord-Ouest), PHTK Saccage du Centre de vote de l'Ecole Nationale de Fatima, destruction de bulletins et perturbation du déroulement du scrutin. DORLEUS Gergot, candidat à la députation / Savanette (Centre), RENMEN AYITl Irruption armée au Centre de vote de Savanette enlèvement de bulletins de vote. Allo Miami! Former - Informer - Transformer Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m. Deux heures dʼinformation et dʼanalyse politiques animées par des journalistes chevronnés haïtiens à la pointe de lʼactualité tels: Sandra Honoré la cheffe civile des forces occupantes Vladimir Petit-Frère, Journaliste Directeur Général • News • Analysis • Culture • Advertising 486 East 34th Street Brooklyn, N.Y 11203 [email protected] (561) 670 0122 Studios: 347 985 2028 347 985 2029 347 985 2030 Office: 347 985 2031 Haiti Liberté/Haitian Times Wilner Valcin, Master V Productions, CEO 786.213.9663 mastervproductions.com [email protected] Terrible accident où deux camions de transports en commun chargés de marchandes ont fait une collision frontale Par Marie Laurette Numa O n ne devrait plus parler d’accidents quand ces calamités arrivent au pays, tellement ils sont coutumiers. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on ait à enregistrer des décès collectifs au sein des masses populaires toujours à cause de la déficience de service du trafic en commun. Ainsi, sur la route nationale # 3, le samedi 15 août 2015, un terrible accident a eu lieu, où deux camions de transports en commun chargés de marchandes ont fait une collision frontale, le bilan est très lourd. On compte près de 18 morts et 28 blessés. L’un des véhicules assurait le transport de Saint Raphaël au Cap Haïtien. L’accident s’est produit dans MOISE Frantz, candidat à la députation / Marigot (Sud-Est), ADRENA Violation du scrutin, saccage du Centre de vote, destruction de matériels électoraux. LUBIN Jean-Claude, candidat à la députation / Mirebalais (Centre) PITIT DESSALINES Irruption au Parquet de Mirebalais et casse de matériels. DESGROTES Jean Franchi, candidat à la députation / Mirebalais (Centre) VERITE Irruption au Parquet de Mirebalais et casse de matériels. DORELIEN Fantal, candidat à la députation / Mirebalais (Centre) FANMI LAVALAS Irruption au Parquet de Mirebalais et casse de matériels. JEAN-PIERRE Jephté, candidat à la députation / Chardonnière / les Anglais, FUSION Irruption armée au local du BED et saccage de bureaux de vote. BELIZAIRE Arnel, candidat au Sénat / Département de l'Ouest, APLA Tirs à l'arme automatique à proximité du Centre de vote de Drouillard, panique généralisée, perturbation du scrutin. PREVILON Lionel, candidat à la députation / Desdunes (Artibonite), PHTK Violation du scrutin et enlèvement d'urnes. ALTENOR John, candidat à la députation / Grande Saline (Artibonite), AAA Tirs à l'arme automatique, saccage du Centre de vote Ecole nationale Chevreau Lombard. FREDERIC Ozite, candidat à la députation / Grande Saline PHTK Violation du scrutin et destruction du matériel électoral. DESHOMMES Wilbert Joseph, candidat à la députation / Grande Saline (Rossignol) Artibonite, VERITE Violation du scrutin, saccage de centres de vote, tirs à l'arme automatique. GAMANIEL Placius, candidat à la députation / Grande Saline (Artibonite) KID Saccage du centre de vote, Ecole L’accident s’est produit dans la localité de Bonay Dugal dans la zone de quartier Morin la localité de Bonay Dugal dans la zone de quartier Morin. L’un des chauffeurs voulait épargner un motocycliste transportant 3 personnes. N’ayant pas remarqué à temps l’autre camion venant en face, il n’a pas pu réagir promptement, d’où le terrible accident. Alors qu’on prépare la Carifesta où des milliers de dollars seront dépensés dans des plaisirs fous, de pauvres paysans ne cessent de perdre leur vie juste à cause d’un pays dépourvu de dirigeants compétents. Nous demandons justice pour toutes les victimes, vu qu’elles ne sont en rien responsables de leurs malheurs. Martelly n’a fait qu’envoyer ses condoléances émues aux familles et proches des victimes de ce drame en attendant le prochain grave accident. nationale Rossignol, violation du scrutin, tirs à l'arme automatique. ROMULUS Marc Faublas, candidat à la députation / Saut d'eau (Centre) PHTK Agression armée sur le Président du BEC et saccage de plusieurs centres de vote, dont celui de l'Ecole ECOSA de Dalaise. Conformément aux dispositions du Décret électoral en vigueur, les dossiers de ces candidats seront acheminés aux Parquets des juridictions concernées pour les suites légales. Parmi les candidats sanctionnés par le CEP, l’ancien député de Delmas Tabarre Arnel Belizaire a rejeté ces accusations qui, selon lui, sont le produit personnel du président du CEP, Pierre Louis Opont. Belizaire, lui sur les antennes de plusieurs stations de radios de la Capitale a fait savoir que Opont a menti effrontément en l’accusant de tirer à proximité du Centre de vote de Drouillard ; alors qu’il n’y avait même pas un centre de vote à ce dit endroit. Il a également indiqué que si réellement, il avait dégainé son arme, pourquoi la presse ne l’avait-elle nullement rapporté ? Un autre candidat à la députation pour la circonscription de Grande Saline, Joseph Wilbert Deshommes, a également démenti les allégations selon lesquelles il aurait participé à des actes de violation du scrutin, de saccages de centres de vote et des tirs à l’arme automatique. Il semblerait que tous les boucs émissaires choisis par Opont et les autres conseillers pour cacher leur incompétence et leur complicité ont réussi à démentir publiquement le CEP. Comment donc allons-nous croire aux résultats annoncés d’un CEP qui n’inspire aucune confiance même dans ces petites accusations ? Par ailleurs, l’ancien député du (MOCHRENHA Sadrac Dieudonné candidat au Sénat pour le département de l’Artibonite sous la bannière de ce même parti demande tout bonnement l’annulation totale des élections du 9 août : « Je remercie tous les électeurs et toutes les électrices qui ont supporté les candidats du Suite à la page (18) Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 Perspectives Non à l’occupation étrangère d’Haïti! Haïti/RD: Un père de famille, sa sœur et ses quatre enfants rapatriés à Malpasse et secourus par le GARR Par Gérard Bissainthe [Ndlr]. Nul doute que la position affichée par Bissainthe dans le texte qui suit plait à la ligne du journal: nationaliste, dessalinienne, progressiste, anti-impérialiste, anti-occupation, anti-élections «dans une conjoncture de tutelle doublement étrangère». Si nous appuyons Bissainthe dénonçant «toutes ces simagrées, toute cette hypocrisie de "Collabos" qui refusent de s'identifier comme des "Collabos"», nous n’appuyons pas pour autant l’homme, ce Bissainthe qui a accepté d’être ministre des Haïtiens Vivant à l’Étranger pendant les dixhuit mois au pouvoir du duvaliériste despote et sanguinaire que fut Prosper Avril. Ce Bissainthe si proche du courant duvaliéro-militaro-macoute anti-peuple qu’il accepta de devenir ministre de facto de l'Information durant le coup d’Etat de 1991-1994 contre un président légitime et populaire. Bissainthe qui était tellement à l’odeur du ‘‘fricot’’ cedrasso-militaromacouto-impérial qu’il recommanda au fantoche Nérette de faire appel à Marc Bazin au poste de Premier Ministre, Bazin l’homme de Washington et d’un FMI étrangleur de peuples. Bissainthe qui, revenu en Haiti après le 7 février 86, « ne voyai(t) pas d'objection à travailler avec les anciens duvaliéristes, pourvu qu'ils fussent ouverts au changement. Je ne pouvais faire la fine bouche…» (sic) Le site Moun Forum rappelait en décembre 2004: «il ne faut pas oublier que le trio Bissainthe, Jean Daniel et Achange Préval avait fait main basse sur l'UEH en général en 1992 et sur la Faculté des sciences en particulier…. Tout le monde sait ce qui s'était passé. Des profs ont été malhonnêtement révoqués par M. Bissainthe, les caisses du rectorat étaient retrouvées vides». Dans le cadre du scandale à la représentation d’Haïti à Genève, Radio Métropole rapportait: «Dans une conférence de presse, le jeudi 23 décembre 2004, le Premier ministre Gérard Latortue a révélé que M. Bissainthe, ancien recteur contesté de l’Université durant le coup d’Etat militaire de 1991, a conservé une partie du salaire de Jean Bony Alexandre et partagé l’autre moitié avec les employés» (Métropole, Vendredi, 24 décembre 2004). Vrai ou faux? N’empêche que pour avoir fréquenté les couloirs de corruption de la marionnette Gwo Jera au service de la pègre politique washingtonienne, il s’est fait proprement salir. Le journal fait donc la différence entre une position conjoncturelle correcte de Bissainthe et l’homme lui-même au passé politique très peu reluisant sinon opaque. Un message au Patriote Cyrus Sibert et à tous les Patriotes haïtiens. Cyrus Sibert, est-ce que l'erreur fondamentale n'est pas d'accepter un Conseil Electoral Provisoire qui, fonctionnant dans un système et une conjoncture de tutelle doublement étrangère ( militaire et économique) n'aura jamais ce minimum d'indépendance qui est la condition sine qua non d'un fonctionnement démocratique, libre et honnête pour une institution qui a pour mission de permettre au peuple haïtien de choisir ses dirigeants ? Tout est là. Si c'est "l'Etranger" qui paie, c'est "l'Etranger" qui mène. Et toutes nos élections depuis l'occupation d'Haïti par la Minustah nous ont montré que finalement, c'est presqu'une perte de temps d'aller aux urnes, car lorsque viendra l'heure de la décision suprême, c'est "l'Etranger" qui imposera son poulain. Et vous tous qui I Gérard Bissainthe êtes entrés dans le système, n'aurez que le choix entre un "Yes Sir" bien sonore ou des pleurs et grincements de dents aussi sonores. Quelle est la solution? D'abord comme les Révoltés dans notre Cérémonie du Bois Cayman: dire NON au système. Puis, une fois ce NON catégorique acquis, faire appel ou à la Dialectique des Armes, comme en 1804, ou à l'Arme de la Dialectique. Comme la présence de la Minustah ne s'est pas faite avec la Dialectique des Armes (il n'y a pas eu l'écrasement d'une résistance armée haïtienne par une force brutale étrangère), mais simplement une demande formelle par des civils haïtiens (sans mandat et sans "nannan") d'une intervention étrangère, il faut détricoter le tricot comme il a été tricoté: c'est-à-dire, sans coup férir, C'EST AUX CIVILS HAITIENS A DEMANDER LE DEPART DE LA MINUSTAH. Et si nous le faisons aujourd'hui, demain matin ils plient bagages. Alors arrêtons toutes ces simagrées, toute cette hypocrisie de "Collabos" qui refusent de s'identifier comme des "Collabos". Il faut que la classe politique haïtienne, reconnaissant ouvertement qu'elle est faite de "collabos" sans "nannan" et sans colonne vertébrale, mette fin à toutes ces farces d'élections qui sont une perte de temps pour tout le monde et une perte d'argent pour les contribuables étrangers américains, français, canadiens et autres toujours plumables à merci et sans leur consentement, et que cette classe politique demande aux puissances tutrices de prendre en main ouvertement et effectivement le pays. Qu'au moins nous ayons une occupation étrangère en bonne et due forme sans doublure locale. Alors chaque Haïtien pourra et devra prendre ses responsabilités personnelles en face de cette situation claire, transparente, sans équivoque. Fin des mascarades. C'est alors que devront se manifester dans le pays les vrais Haïtiens. Les Collabos s'identifieront ouvertement comme des "Collabos", des "Jaunes". En face, il y aura les Résistants qui s'identifieront ouvertement comme des Résistants. Dans ce cas, Jaunes et Résistants étant d'espèces différentes ne pourront plus partager le même drapeau Bleu et Rouge de l'unité. Que les Jaunes gardent leur couleur "Jaune". Les vrais Haïtiens reviendront en attendant aux couleurs révolutionnaires "Noir et Rouge" de Dessalines et de Christophe, jusqu'au départ des occupants. Alors ils reprendront le Bleu et Rouge. En ce qui me concerne d'ores et déjà je suis désormais "Noir et Rouge". A chacun maintenant de choisir son camp et sa couleur. Dans son cœur et dans les faits. l était environ 1 heure de l’après midi quand Célestin, 33 ans, ses quatre enfants âgés respectivement de 14 ans, 5 ans, 3 ans, 4 mois et sa sœur Naïka, 18 ans, ont été accueillis par le GARR au commissariat de Port-au-Prince, le samedi 15 août 2015. Cette famille de 5 personnes a été rapatriée au point frontalier de Malpasse/Jimani, le vendredi 14 août 2015. Elle vivait à Bávaro, une ville touristique dominicaine située à la côte nord de Punta Cana depuis environ deux ans. Cette famille qui est originaire de Ouanaminthe, département du Nord-est d’Haïti, a été interceptée chez elle par des agents de la migration dominicaine dans la matinée du 12 août 2015. Elle a été placée dans un centre de détention à Haina avant d’être rapatriée, le 14 août 2015. Suite à sa reconduite humiliante, cette famille que dirige M. Célestin a marché depuis la frontière de Malpasse pour aboutir à Radio Kiskeya puis au Commissariat de Port-au-Prince, qui se trouve au Champ de Mars. Selon les déclarations du jeune père rapatrié, sa femme a été épargnée dans ce rapatriement parce qu’elle était allée travailler au moment où les agents de la migration dominicaine s’étaient violemment introduits dans sa maison. « L’un des agents m’a rudement frappé avec son bâton pour me forcer à monter très vite dans le véhicule avec ma famille. Ma femme n’est même pas au courant si nous sommes rapatriés vers Haïti. Nous voilà ici sans un sous avec les mains vides.», s’est plaint le chef de famille d’un air déçu. Les rapatriés étaient visiblement fatigués après avoir marché plus de 45 kilomètres en quête d’une solution pour regagner leur commune d’origine. Suite à la page (18) Gérard Bissainthe Ex-Recteur de l'Université d'Etat d'Haïti Ex-Ministre de la Culture d'Haïti Ex-Commissaire Général aux Haïtiens d'Outre-Mer 15 août 2015 A seed-based supplement hailed as one of the most important anti-aging antioxidants ever discovered! An ELIXIR of Black Rasberry Seed, Black Cumin Seed, Chardonnay Grape Seed & D-ribose. Detoxify • Prevent & Lower High Blood Pressure • Reduce Cancer & Cardiovascular Disease • Improve Brain Function • Prevent Hearing Loss • Keep Bones Strong • Lose Weight • Improve Digestion & Vision • Increase Energy, Performance & Stamina • Lower Bad Cholesterol • Reduce Infection • Much, Much More. 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Kòmkwa konsitwayen sa yo te manke nan devwa sivik yo lè yo pa al depoze bilten pou kriminèl k ap chèche iminite, S a ki te pou rive a rive. Dimanch 9 dawou 2015 pèp ayisyen an boude maskarad premye tou eleksyon lejislatif yo. Pi fò sitwayen te chita lakay yo. Se sa pri nobèl literati Frederico García Marquez ta rele kwonik yon lòbèy anonse. Se dat radyo televizyon jounal yon bò, san konte lari a yon lòt bò, ap klewonnen gen anpil chans pou eleksyon pa fèt. E si li fèt se ap nan gwo lese frape epi li ka gate. Se pa ti pale ki fèt sou kagezon zam fannfwa move lawon kòmande nan peyi Izrayèl. Zam pèsonn pa ka di kote yo pase lè yo rive Ayiti. Ki moun ki pa t konnen gen men k ap distribye zam nan plizyè zòn nan peyi a? Kilès ki te iyore kandida pou pòs depite ak senatè t ap gonfle ponyèt patizan yo sou teren an? Se pa jodi a Egzekitif la ap pran dispozisyon pou bay politisyen anganman panzou. Li achte majorite palmantè 49èm Lejislati a. Li ranplase depi se majistra kominal ak ajan egzekitif ki sou lobedyans li. Li envante 50 pati politik epi li envite klas politik la El Rancho. Pati lopozisyon reponn prezan, apre sa yo babye. Li fè Best Western pati lopozisyon la, menm lè 6 yo voye pye. Li fè Karibe, yo la pi rèd. Egzekitif la siyen akò sou akò, li pa respekte youn. Pati yo kritike, yo kritike men yo kontinye reponn prezan. Yo konjige pito nou lèd nou la. Mesyedam gade figi nou nan glas epi nou va konprann poukisa pèp la te vote absan jounen 9 dawou a. Egzekitif la achte palmantè lajan kontan, li plwaye jij ak komisè gouvènman mete nan pòch dèyè l, li domestike lapolis epi li rele viv eleksyon pandan l ap peze tèt zòtèy li. Apre plis pase katran. Anba gwo redi. Klas politik la pote boure san gade dèyè. Pèsonn pa deside dòmi deyò.Lekontrè mande kouraj ak konviksyon; sa mande fòs moral, sa mande lanmou tout bon pou peyi a. Jounen jodi a reyalite a mòde nou kote nou chita a. Nou tout sezi, nou pran rele anmwe. Granmoun lontan te konn di nanpwen bann ki egzèse ki pa soti. Pou Manno Charlemagne menm: simagri nan salon/ simagri nan Lachanm/konplotay dèyè kay/tou sa se menm bagay. Editoryalis youn nan medya ki pi ansyen nan peyi a fistijye konpòtman konpatriyòt ki pa t fè wonn pòt jou similak eleksyon an. Kòmkwa konsitwayen sa yo te manke nan devwa sivik yo lè yo pa al depoze bilten pou kriminèl k ap chèche iminite, kowonpi ki dèyè piye kès leta ak opòtinis tout koulè k ap defann enterè pèsonèl yo. Popilasyon an te gen tan pran sant sa ki t ap boukannen an e li konnen sa pa t ap bon ni pou li ni pou peyi a. Klas dominan yo ak alye yo vle fè nou konprann si nou pa vote lòt moun ap vote pou nou. Men, pouki yo pran nou? Kounyeya yo tire kont gwo lajounen? Depi ki lè moun te konn vote pou moun? Depi ki lè prensip yon moun yon vòt la chanje? Yo bezwen trennen nou kou bèf ki pral labatwa pou n al tranpe dwèt nou nan lank (50 fwa si nou kapab). Apre sa, lè kont mal taye a fin regle, oligachi lokal la ak konplisite boujwazi entènasyonal la pral mande nou fèmen Haiti Liberté/Haitian Times bouch nou poutèt nou te patisipe nan mete machann peyi sou pouvwa ak frèt pou kale dèyè nou. Elektè pa pran lari pou bèl figi kandida. Elektè vote pwogram pati politik. Yo sipòte lide ki nan enterè yo ak enterè klas yo. Ki kote yo brase lide sou pwoblèm serye k ap gagannen Ayiti: souverennte peyi a, Minista ak kolera, fayit ekonomik, kriminalite, delenkans, degradasyon anviwonnman an, anti ayisyanis dominiken elatriye. Kote pwojè kandida yo? Epitou eleksyon pa yon bi jan yo vle fè nou konprann; eleksyon se yon mwayen. Sèl bagay, mèt jwèt la deja ranje jwèt la. Li jwe ak kat doye, li bat kat la, li mare l epi li distribye zèl kat li vle bay moun li vle. Tout amatè okouran men youn pa p mande chanje je kat la pou rival yo pa soti ak yon bèl men. Yo pito pran chans yo ak kat make a. Ositou mèt jwèt la nan tèt jwèt li. Li lè pou nou ranmase ti kal diyite nou rete a pou mande kanpe jwèt la. Nou dwe chita pou tabli règ jwèt la epi rebat kat la. Se sèl jan pou peyi a fè yon pa douvan. Apre fyasko 9 dawou a prezidan Konsèy Elektoral Pwovizwa a mete vwa l odyapazon ak pa kominote entènasyonal la plis OEA pou di tout bagay byen pase. Nou oblije mande ki jwèt KEP a ap jwe, menm lè deklarasyon alatèt konsèy la pa etone nou. Se tou lòtrejou Pierre-Louis Opont admèt ak je l byen chèch: rezilta eleksyon li te pibliye ansanm ak Gaillot Dorsinvil la pa t konfòm ak reyalite a. Kesyon pou nou poze se: èske nou ta ka espere pou KEP la òganize bon jan eleksyon tout bon, menm lè mal kou mizè sektè pwogresis la te rive chwazi youn osnon de manm konsèy la. Depi byen bonè anpil vwa te leve pou montre nesesite pou pwosesis elektoral la kenbe karaktè nasyonal li. Se te youn nan mwayen pou asire kredibilite eleksyon an ki se yon zak souverennte nasyonal. Ki sa nou wè? Konsèy elektoral la pa wè lòt moun pou bay prezidans konsèy la se ansyen direktè jeneral konsèy diskredite Gaillot a. Yo aksepte se PNUD, yon òganis etranje, ki ap jere fon pou òganize eleksyon yo. KEP la iyore pwopozisyon pou itilize etidyan Inivèsite Leta a nan diferan biwo elektoral yo kit nan kapital la, kit nan pwovens. Se jis Dubaï, nan ziltik, yo voye enprime bilten vòt, kant gen kont enprimri la an Ayiti ki ka fè travay la. Mete sou sa, konbyen tan kandida yo te genyen RINCHER Anba yon touf maskreti yon timoun ap dòmi Dèyè pòpyè l zetwal sispann fè parad Yon ti van fen mwa jen anmoure flanbwayan fè yon kout pye tanzantan vini rann li vizit Tou pre yon pye kenèp Yon timoun ap dòmi Non li vanse disparèt sou yon vye kwa bwa ki kouche jodi a Tifi sa a kolera Depoze nan ren mòn nan li poko ap leve Guy-Gérald Ménard OEA Si ou wè yon bouzen yo rele OEA Kouri, pitit mwen Yon bouzen yo rele OEA an franse, OAS an angle, bouche nen w Kouri, pitit mwen Odè l se kont pou pwazonnen Lespri pitit pitit ou Si ou wè yon manman kannay yo rele OEA Mande pye sa m te manje Si yo nonmen non OEA douvan w Pa rete koute pase sa Grennen san gade dèyè Si ou wè yon restavèk yon tyoul yo rele OEA Pa rete tande sa li vle Bwaze kraze rak rele anmwe. Félix Morisseau-Leroy pou fè kanpay? Nan ki moman Leta te fè yo jwenn lajan ki disponib pou sa? Dapre ki planifikasyon yo te òganize distribisyon kat mandatè yo? Kesyon enpòtan pou nou poze jounen jodi a se: èske peyi a pa pran nan yon angrenaj k ap mennen nou yon kote nou pa konnen, osnon nan yon dyagonal nou refize rekonèt? Èske eleksyon bouyi vide sa yo se pa yon etap nan demach la? Pa gen twò lontan rimè a te fò René Préval t ap konplote pou chanje konstitisyon an an favè tèt li ak patizan li. Enkredil yo te refize kwè se vre jouk nou manke pran nan mera. Nan dènye moman Abraham prete bouch Tonton Sam pou di sètase. Malgretou palmantè JETCO Batmannkè manman, se rad maldyòk pitit. Se an trèt, listwa aprann reny laterè san non kòmanse sou latè. On dyondyon plen movèzte, on chandèl dife ki pa rete ak dife. On lafimen gonfle ki kouvri tout kay ozalantou. Iwochima on majigridi kapitalis fè ak vi moun sou latè. On bagay san pye ni tèt, san devan, ni dèyè. On tribilasyon anplis pou travayè ki deja lan bouyay. Ou kwè kalvè pou manman pitit ki wè tèt ti moun ap donnen vè etan ti kadav kò yo ap fonn tankou wòch tif! Ata pye bwa gwo ponyèt vi n pi chòv pase po ze! Moun sispann mache lan lari, tout bagay vin pran you sant kankannen. Sa k rete, se mò an vakans. Iwochima, nway lan syèl dekale moso pa moso. Wa di on gwo pwasondavril yo ba limanite kenbe. Gad Albè! Nanpwen bouch pou pale. Bèl sivilizasyon, kanta sa! Sivilizasyon Batmann ak Sipèmann, Sivilizasyon pou mechanste boujwa, sivilizasyon annanfans kote A vle di bonm A lan alfabè bèbè chòchòt ak kokobe. Georges Castera malpouwont amande konstitisyon sou mezi nan konfyolo ak Martelly. Yon fwa ankò nou t app ran nan zen si sitwayen konsyan nan peyi sa pa t bande alaksyon pou fè vwa yo donnen. Ayè bri te kouri Michel Martelly t ap fè magouy pou kraze palman an. Enkredil yo di se pa vre jis lè palman an vin pa fonksyonèl ankò akòz li redui ak yon tyè nan manm li yo. Jodi a nouvèl ap sikile nan lari pou di ni prezidan an ni kominote entènasyonal la pa sou eleksyon vre; se tranzisyon y ap mitonnen. Enkredil yo pa konvenki. Gen yon koze ki di : eleksyon tèt dwat. Yon lòt pawòl se: eleksyon osnon demisyon. Eleksyon! Ki eleksyon? Shipping Translations Cheapest in Town Birth Certificate • Resume • Divorce/Marraige Certificates Universal Book Store Languages • Religious • Political • History • Educational Radio Optimum Mondiale Advertising • Radios • Annonces • Nouvelles 826 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 (718) 282-4033 Email: [email protected] ● Boxes, Barrels, Containers ● Cheapest Rates & Best Service ● Door to Door Service to All 10 Haitian Departments ● Shipping within 6 Weeks Etienne Victorin 963 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 Office: 718.856.2500 Cell: 347.998.7112 Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 Perspectives New-York : des haïtiens Carifesta, Mickyfesta, mimifesta ont marché contre la déportation illégale et raciste de la RD Par Piere Kiroul Les Manifestants traversant le pont de Brooklyn Photo: Edgar Lafond Rassemblement au Grand Army Plaza Photo: Edgar Lafond Par Pierre L. Florestal A l’initiative de plusieurs personnalités de la Communauté haïtienne et surtout d’une coalition pour le respect des droits humains, des citoyens haïtiens dans l’esprit du Bois-Caïman ont marché le 14 Août 2015 à New-York pour dénoncer la nouvelle loi sur la « nationalité de la république voisine d’Haïti, qui depuis l’arrêt raciste et inhumain (TC 016813) du 23 septembre 2013 réaffirme et confirme la volonté de l’État dominicain de violer de manière systématique les principes fondamentaux des droits humains. Ainsi comme prévu, la manifestation a laissé Grand Army, Plaza à Brooklyn, son point de départ à 9 hrs du matin pour se rendre à Manhattan devant les bureaux de la Mairie, surtout que le Maire de New York, Bill de Blasio, est extrêmement préoccupé par les expulsions forcées de centaines de milliers de personnes de la République dominicaine. Il ne l’a pas caché en appelant le gouvernement dominicain à respecter les droits fondamentaux garantis à toutes les personnes, y compris les Dominicains d’origine haïtienne, en vertu du droit international. Alors, devant la faiblesse, sinon la lâcheté aussi criante du gouvernement haïtien à répondre à cette gifle, et quand l’OEA elle même semble impuissante à se prononcer catégoriquement sur la question, il était normal pour nous de nous rendre à Manhattan et de joindre nos voix pour la défense de ces laissés-pourcompte. Sur tout le parcours de cette manifestation nous avions rencontré beaucoup d’anciennes figures militantes qui continuent encore à défendre leur patrie ; il s’agissait entre autres de Joseph D. Chéry, Smith Georges, Marlène Jean Noel, Marie Yolène Borgella, Ray Laforest, Maryse Jason Augustin, Vladimir Menez Jean-Jerome Attorney at Law Real Estate Immigration-Divorce 4512 Church Avenue Brooklyn, NY 11203 « Le Festival des Arts des Caraïbes (CARIFESTA) est un festival d’art multidisciplinaire itinérant tenu dans divers pays de la CARICOM depuis sa création en 1972. C’est un forum régional où les artistes, interprètes et autres personnes dans le domaine de la culture se rencontrent et échangent des idées à travers des présentations de musique, de danse, de théâtre, des expositions sur l’art, la sculpture, la poésie, et des colloques, entre autres. Le Secrétariat de la CARICOM à travers le Conseil sur le Développement Humain et Social (COHSOD) a depuis été impliqué non seulement dans la formation et la préservation de CARIFESTA, mais aussi dans la promotion d’une approche coordonnée du développement d’une politique culturelle incarnée dans la politique culturelle régionale de la CARICOM approuvée par la Communauté Caraïbéenne en 1994» (Secrétariat de la CARICOM). Cette courte présentation de CARIFESTA montre manifestement que depuis environ une vingtaine d’années, il y a de la part de gouvernements, élites et sociétés stables de divers pays de la Caraïbe une volonté affichée de rencontres et d’échanges, de préservation d’une démarche originale et de «développement d’une politique culturelle incarnée dans une politique régionale» faisant la fierté d’un concert de nations orientées vers un avenir commun, et dont les dirigeants partagent la même vision, le même élan d’appartenance. Comment ne pas y applaudir ? Mais chez nous, depuis une vingtaine d’années, et même plus, on est aux antipodes de tels élans de société. C’est la pagaille, le désordre presqu’organisé, l’absence de concertation des élites pour un programme minimum de relèvement du pays, un àplat-ventrisme écœurant pour se plier aux quatre volontés du Blanc, un tetelang goulu entre les bourgeoisies dominicaine et haïtienne, un laisser-aller délibéré à la corruption entre fripons et friponnes, fripouillons et fripouillones. Atmosphère et pratiques délétères qui voient leur apogée avec les dérives, dé- lires et frasques d’un président dépravé, adepte de joies frivoles, de carnavals, de déhanchements lubriques, et gourmand de mots obscènes et de propos malodorants et choquants. N’ayant pas eu l’opportunité de faire leur jeanclaudiste carnaval des fleurs, cette année, les bambochards et les charognards du régime, les profiteurs et roulibeurs accrocs au plaisir cru et débridé, rompus aux pratiques de s’emplir les poches lors de festivités carnavalesques ou autres, se sont rabattus sur Carifesta : une aubaine pour les patripoches. Sous prétexte d’ambiance culturelle, musicale, de fête caraïbéenne, les jouisseurs du pouvoir et leurs proches vont se tailler la part belle en enfonçant le couteau de leur akrèkté dans le gros gâteau de 450 millions de gourdes (US $ 865.391.83) que la pauvre Haïti va devoir dépenser pour satisfaire les délires, les dévergondages, et extravagances d’une poignée de petits vauriens. Au diable les présentations de musique, de danse, de théâtre, les expositions sur l’art ! Au diable l’esprit même de Carifesta ! Du 21 au 30 août prochains, soyez aux aguets, ce sera la fête à Micky, la fête aux jouisseurs, la fête aux fripons aux longs doigts. En d’autres termes ce ne sera pas un Carifesta, ce sera un Mickyfesta, un gwo mimifesta. Petit Frère de Radio Oméga, Martial Bonhomme et tant d’autres compatriotes. Parmi eux, le fils de l’ancien consul Philippe Wilson Désir, ti Patoutou, pancarte en main, reprenant le travail de son père, sur le béton de la mobilisation et également au bureau m’avouant désormais qu’il a réouvert à Pedergate, Brooklyn, l’office de son feu père et de sa feue mère pour continuer à servir la communauté. Il nous faut également souligner la présence massive d’un grand nombre d’étrangers et de progressistes Dominicains venus apporter leur solidarité au peuple haïtien et également à leur frère et sœur dominicains victimes qui sont injustement privés de leur nationalité Suite à la page (18) Marie Carmelle Robillard PAUL J. JOURDAN Attorney At Law 2747 Coney Island Avenue Brooklyn NY 11235 (347) 470-2575 * Immigration * Guardianship * Personal Injury * Real Estate * Closing * Divorce * Special Education * Wills Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 L'ambassadeur d'Haïti auprès de la Caricom, Peterson Benjamin Noël ATTORNEY AT LAW 107 Kenilworth Place Brooklyn, NY 11210 Phone: (718) 859-5725 (347) 898-7514 Mme Colombe Emilie Gessie MENOS,Secrétaire d'État auTourisme DENNIS MULLIGAN, Attorney-at-Law All aspects of Immigration Law •Immigration •Divorce •Business Formation (Corporation & Partnership) •Estate Administration - Wills •Real Estate Closings •TPS •Residency •Citizenship Over 20 years experience Nous parlons français 11 Broadway New York, NY 10004 (near all trains) Nou pale kreyòl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell Des constructions en cours pour la Carifesta NOU PALE KREYÒL 646-253-0580 Haiti Liberté/Haitian Times 7 Perspectives HAÏTI : Un modèle de développement anti-paysan Par Frédéric Thomas 3ème partie Cette longue analyse de Frédéric Thomas, politologue chargé d’étude au Centre tricontinental (CETRI) montre que l’on retrouve des antagonismes similaires dans le monde rural, en Haïti comme au Chiapas. D’un côté, gouvernement et entreprises s’efforcent d’intégrer ces territoires dans l’économie de marché nationale et mondiale en s’appuyant sur des projets de « développement » extractivistes, que ce soit dans le domaine agricole, minier ou énergétique. De l’autre, paysans et paysannes tentent tant bien que mal de résister à cette nouvelle offensive et de défendre et faire prospérer des modes de vie pour lesquels autonomie et souveraineté alimentaire constituent des piliers centraux. Encart 3 : l’impact genré de ce développement Si l’ensemble de la population haïtienne, surtout rurale, est affectée négativement par ce modèle, elle ne l’est pas de la même façon ni avec la même intensité. Du fait des rapports inégaux entre hommes et femmes, de la division sexuée du travail, de la sous-représentation des femmes dans les instances de décision (des institutions publiques comme des organisations sociales et du secteur privé), des conditions sociales plus éprouvantes dans lesquelles elles vivent [28], de leurs liens particuliers à l’eau, à la terre et à l’environnement – accaparés ou dégradés –, ainsi que de la charge des activités qui pèsent traditionnellement sur leurs épaules – nourrir et prendre soin de la famille –, les femmes haïtiennes sont plus particulièrement exposées aux conséquences néfastes de ce modèle [29]. De plus, les piliers de ce projet de développement – tourisme, exploitation minière, soustraitance et monocultures – entrent en concurrence directe avec l’agriculture paysanne où les femmes jouent un rôle stratégique. Ainsi, les politiques de libéralisation dont participe ce projet consacrent la féminisation de la pauvreté et accentuent la double séparation entre producteurs, d’une part, et entre la sphère marchande et la sphère dite « domestique » où se retrouvent les femmes, d’autre part, aux sources de l’exploitation spécifique des femmes [30]. En outre, la priorité accordée aux firmes de l’agro-industrie pour l’exportation et aux zones franches catalyse une stratégie féminine d’embauche, surdéterminant cette « reconfiguration nouvelle dans la division du travail » (sphère reproductive/ productive et commerciale) [31]. Enfin, la médiatisation humanitaire du séisme de 2010 a véhiculé une image des femmes haïtiennes comme victimes impuissantes et passives [32]. Dans une telle conjoncture, la stratégie des organisations de femmes est à la fois de mettre en avant des droits portés par elles – telle que, récemment, la dépénalisation de l’avortement –, et de converger avec d’autres organisations sociales afin de reconfigurer les revendications de souveraineté alimentaire, d’économie sociale et solidaire, etc. en termes de genre. Loin donc de l’image véhiculée, les luttes féministes à Haïti sont bien présentes, organisées (entre autres au sein de Sofa (Solidarité des femmes haïtiennes), Kay Fanm (Maison des femmes) et articulées autour de mobilisations importantes et fédératrices, comme le Parlement symbolique de femmes et les Universités populaires d’été. Les zones franches : étude de cas 2 Exploitation minière : une chance incontournable ? Les terres d’Haïti recéleraient de 8 grandes quantités d’or, de cuivre et d’argent ainsi que du pétrole. 15% du territoire – principalement dans les montagnes du nord –, sont déjà sous concession minière, plus de cinquante permis de prospection ont été octroyés, conduisant à une exploration extensive. On parle de bénéfices de plusieurs dizaines de milliards de dollars… Mais tout cela demeure flou et contradictoire tant l’État gère cette affaire de manière opaque. Cependant, plusieurs choses sont certaines. D’une part, la manière dont le gouvernement traite ce dossier est hautement contestable, suscitant méfiance et opposition. D’autre part, l’exploitation minière constitue, selon le Plan stratégique de développement d’Haïti, l’un des piliers du développement économique du pays. Enfin, de façon plus structurelle, l’activité minière est un phénomène complexe et problématique, plus encore lorsqu’elle participe d’un schéma de rapports économiques Nord-Sud asymétriques, comme c’est le cas pour Haïti [33]. Les actions gouvernementales dans ce dossier génèrent suspicion et colère. En effet, dès son entrée en fonction, le gouvernement a destitué Dieuseul Anglade, directeur du Bureau des mines et de l’énergie (BME) pendant près de deux décennies, qui s’était refusé à signer des dérogations à l’exploitation minière. Quelques mois plus tard, le 21 décembre 2012, le gouvernement haïtien signe sans l’aval du parlement – ce que la loi exige pourtant – plusieurs contrats de prospection avec des compagnies étrangères. Le tollé suscité oblige le Sénat à adopter une résolution pour surseoir à l’exécution du permis d’exploitation, réviser les contrats négociés et réaliser une contre-expertise du potentiel minier. Mais le problème reste en suspens. L’élaboration en cours d’un nouveau code minier est le principal enjeu actuel. Le gouvernement, avec l’assistance de la Banque mondiale, est en train de préparer une nouvelle loi minière. Or, à ce jour, le processus se fait sans participation ni consultation des parlementaires et des acteurs sociaux. « Pour le moment, il [l’avant-projet de loi minière] est entre les mains des compagnies pour les commentaires et suggestions » déclarait récemment Ludner Remarais, directeur général du BME [34]. Le rôle des acteurs pose également problème. L’ancien ministre des finances de Haïti de 2009 à 2011, Ronald Baudin, qui était alors en charge des négociations avec les deux transnationales minières les plus importantes dans le pays, Eurasian et Newmont, une fois quitté son poste, est devenu consultant… du partenariat créé par ces deux mêmes entreprises. Cette confusion des genres, ce conflit d’intérêt, se reproduit à un niveau plus systématique avec la Banque mondiale. Ainsi, cette dernière est accusée par le Collectif haïtien de résistance à l’exploitation minière d’être juge et partie. En effet, elle aide le gouvernement haïtien à moderniser le code minier, alors même que, par le biais d’une de ses branches, la Société financière internationale (SFI), elle a investi en 2010 5,3 millions de dollars dans la société Eurasian (recevant en échange un peu plus de 7% des actions de la société) [35], soit le principal acteur privé intéressé en la matière. En réalité, si la Banque Mondiale ne se montre nullement gênée, c’est que pour elle, il n’y a pas conflit, mais bien convergence d’intérêts. En cela, il convient de reconnaître, qu’à des degrés divers, elle partage avec le gouvernement haïtien et les multinationales minières une même vision libérale, basée sur l’idée d’une relation win-win et de bénéfices inéluctables. Les appréciations divergentes, qui peuvent apparaître entre ces trois acteurs, s’inscrivent ainsi dans un cadre commun où la priorité revient aux Haiti Liberté/Haitian Times Joachim Sanon, une figure de la paysannerie haïtienne qu’Entraide et Fraternité veut nommer ambassadeur de la lutte contre la faim environnementaux, spolier un peu plus les paysans, générer et catalyser les conflits sociaux, etc. Au vu du manque de volonté politique, de capacités et de moyens des institutions publiques haïtiennes, de la situation des droits humains et de la marginalisation de la paysannerie, de l’expérience de l’activité minière à Haïti ainsi que des précédents de la Newmont, notamment au Pérou [37], il est même prévisible que cette exploitation ne bénéficie pas à la population. L’activité minière cristallise les rapports inégalitaires de la mondialisation, entre La création de la première Zone Franche Agricole en Haïti, a été signée en 2013 par de gauche à droite Jovenel Moïse, Président-Directeur Général d’Agitrans S.A., porteur du projet Nourribio ; Wilson Laleau, Ministre a.i. du Commerce et de l’Industrie et Président du Conseil National des Zones Franches et Rode Préval Directeur Général de la Direction des Zones Franches entreprises privées. D’où la nécessité d’attirer ces entreprises et les investissements privés. C’est ce que réaffirmait le directeur du BME, dans une interview accordée il y a peu : « Nous avons besoin d’une loi minière qui soit attrayante. Une loi minière qui attire les investisseurs. C’est ce dont nous avons besoin ». L’objectif se veut conciliant : « La proposition de loi minière se veut attractive pour les investisseurs tout en défendant les intérêts de l’État haïtien et des populations concernées » [36]. Qu’il puisse y avoir incompatibilité entre l’attractivité pour les uns et l’intérêt des autres, qu’il faille peut-être choisir quels intérêts défendre en priorité, et que les acteurs en présence ne sont pas forcément égaux en termes de pouvoirs, tout cela est évacué. Les conclusions du Premier Forum minier d’Haïti, qui s’est tenu à Port-au-Prince les 3 et 4 juin 2013, organisé par l’État haïtien en collaboration avec la Banque mondiale, et qui constitue une étape dans la reformulation de la loi minière, ne font dès lors que confirmer ces présupposés. Cet espace, qui se voulait le plus inclusif possible, n’a en réalité donné la parole à aucune organisation locale, aucune plateforme des droits humains, aucun mouvement paysan. De plus, les risques environnementaux, sociaux, etc. sont systématiquement sousévalués et, de toute façon, balayés face aux bénéfices attendus de l’exploitation minière. Le calcul des « coûts-bénéfices » est toujours positif. Si la consultation des populations locales et l’évaluation des conditions à respecter pour que cette activité bénéficie réellement au peuple et au pays concernés sont toujours mis en avant, dans la pratique, il est impossible à une communauté d’arrêter ou de suspendre l’exploitation minière, de lui préférer un autre usage des terres et des ressources – par exemple la culture vivrière –, tant l’exploitation minière apparaît tout à la fois inévitable et avantageuse. Le débat, largement canalisé et téléguidé, consacre cette évidence : l’exploitation minière pourrait contribuer au développement et à la croissance économique d’Haïti. Certes. De même qu’elle pourrait accroître les inégalités, aggraver encore les dégâts de géants consortiums économiques privés, concentrés au Nord, d’un côté, et des pays du Sud souvent dépendants et exerçant très peu de contrôle sur leurs ressources naturelles, de l’autre. Au regard de l’histoire d’Haïti et de son insertion dans l’économie mondiale, d’une part, des caractéristiques de l’exploitation minière – activité intensive, extrêmement polluante, nécessitant beaucoup de terres et énormément d’eau, entrant ainsi en concurrence directe avec l’agriculture –, d’autre part, il est à craindre que l’exploitation des ressources minérales accentuent les tendances extractivistes du pays (voir plus loin). Guerre aux paysans Une étude d’Oxfam Amérique de 2012, évoquant à propos de la filière du riz haïtien, « l’incohérence des politiques agricoles et commerciales nationales », regrettait « l’ambivalence de la politique nationale concernant la promotion de la production et la consommation du riz national ». Et de se demander « si l’objectif principal de ces politiques haïtiennes est de promouvoir ou de punir la production nationale » [38] ? En réalité, les politiques agricoles et commerciales mises en œuvre en Haïti par les gouvernements et les institutions financières internationales, ces quarante dernières années, sont cohérentes avec le but qu’elles se sont, plus ou moins ouvertement, assignées : en finir avec la production agricole paysanne et avec la paysannerie. L’agriculture haïtienne est pauvre, peu productive et peu compétitive. Tous en font le constat plus ou moins amer. Cependant, l’affirmation répétée de cette faiblesse structurelle risque de transformer les conséquences de choix politiques en fatalité. En réalité, comme le soulignait déjà, en 1988, Marc Dufumier, « la paysannerie haïtienne a su mettre au point des systèmes de production agricole parfaitement adaptés à la précarité de ses conditions économiques » [39]. Loin donc d’être irrationnelle, ces pratiques agricoles étaient cohérentes et adaptées à leur environnement. Le problème est que celui-ci a changé dramatiquement. Sous la dictature des Duvalier, la paysannerie, soumise à de nombreux prélèvements, ne bénéficiant en retour d’aucun crédit ni service, d’aucune formation ni infrastructure, n’a pas été capable de dégager une quelconque épargne ni d’améliorer ses moyens de production. Elle affronte dès lors désarmée, à la fin des années 1970, la série de chocs qui plongent le pays dans une crise multiforme, et auquel il lui est de plus en plus difficile de faire face : – la baisse du prix des matières premières – dont le café, qui constitue une source très importante de devises pour Haïti – sur le marché mondial ; – la pauvreté, l’affaiblissement de la production agricole, à bout de souffle, la précarité de la tenure foncière n’incitant pas à protéger les sols, le faible accès à la terre, le morcellement des propriétés déjà exiguës, l’absence de crédits, le manque de capacités, d’équipements, d’accès aux services sociaux de base, etc. ; – la crise environnementale, qui s’aggrave – déforestation et érosion des sols –, accentuant les dégâts des catastrophes naturelles et affectant négativement l’agriculture ; – la croissance démographique – la population passe de 4,1 millions en 1971 à près de 6,5 millions en 1990 ; Suite à la page (15) GET YOUR TAX REFUND FAST • Income Tax • Insurance (car, life, home, business) • Real Estate • Financial Consulting • Notary Public • Translations (from French, Creole, Spanish to English) • Typing (resume, flyers, invitations, papers, business letters) • Faxing (sending and receiving). 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CHERY’S BROKERAGE 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269 Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 This Week in Haiti “Sovereign” Deportations: Dominican Republic: The Dominican Republic Deportations Cannot Occur Without U.S. Blessing Thousands Demonstrate at Haitian Embassy to Demand Papers by Kim Ives VOA Hundreds of Haitians lined up outside the Haitian Embassy in Santo Domingo on Aug. 17 in a bid to get their passports, birth certificates, and electoral cards Kim Ives/Haïti Liberté The outside of the office of the Union of Canecutters in the Bateys (UTC) in a gritty working-class quarter of Santo Domingo Kim Ives/Haïti Liberté n Mon., Aug. 17, some 2,000 Haitian migrant workers in the Dominican Republic demonstrated in front of the Haitian Embassy in Santo Domingo to demand identification papers so that they can obtain residency permits in the Dominican Republic. The demonstration comes after about 15,000 Haitians demonstrated last Wed., Aug. 12 in front of the Dominican National Presidential Palace demanding permanent residency for and no deportations of Haitian cane cutters and their families. Both actions were organized by the Union of Canecutters of the Bateys (Unión de Trabajadores Cañeros de los Bateyes or UTC), the largest social movement in the Dominican Republic with about 500,000 members, according to Haitian Pastor Ignace Cadet, the group’s vice coordinator. In November and December 2014 and from March to May 2015, under a Haitian government program called PIDIH (Program to Identify and Document Haitians in the Dominican Republic), some 46,800 Haitian members of the UTC paid 1000 pesos each (US$22) to the Haitian Embassy to receive their passports, election cards, and birth certificates. “Until today, we had not received any documents,” said UTC coordinator Jésus Nuñez, a tall, wiry, black Dominican from Santo Domingo, in the union’s dusty, disheveled 2nd-floor headquarters at the gritty, noisy intersection of Avenues Nicolas de Ovando and Maximo Gomez in the capital after Monday’s demonstration. Many Haitian migrants waited on the outdoor concrete stairs leading to his office where, with an assistant, he prepared UTC membership credentials. “Today, because of our demonstration, 21 people received the documents they need from the Haitian embassy to get their residency permits. We will continue our demonstrations in front of the Haitian embassy, the Parliament, and the Presidential Palace until our people have received the rest of the documents and their residency.” The “UTC is an independent organization,” Nuñez said, not affiliated with any Dominican or international union confederation. It is a “well-organized and disciplined social movement,” proclaims the billboard on its headquarters. As the Dominican Police surrounded the Haitian Embassy with crowd-control barricades, hundreds of Haitians lined up outside and inside the building during and after the demonstration in an effort to obtain their documents. Haitian Ambassador to the DR Daniel Supplice was relieved from his post last month, and Chargé d’Affaires Magalie Magloire is now running the mission. “Supplice was fired probably because he was denouncing the PIDIH as having been started too late and incompetently run,” explained Pierre Richard Cajuste, a Haitian diplomat on leave who runs an immigration assistance center next to the Haitian Embassy. “His prede- Kim Ives/Haïti Liberté O Pastor Ignace Cadet (left) and Jésus Nuñez, leaders of the UTC, at their headquarters cessor, Fritz Cinéas, did virtually nothing to implement the program” which was launched in July 2014. Up until his replacement by Supplice in February, Cinéas received 42,000 applications under the PIDIH, but only provided 2,000 passports, 15,000 electoral cards, and 15,000 to 18,000 birth certificates, according to Cajuste. “So Haitians were not able to get their work and residency papers in the DR because the Haitian government was not delivering the necessary documentation under the PIDIH,” Cajuste said. “Then Supplice came in, and he managed to deliver papers to 30,000 in two weeks.” Last week, the Dominican Interior Ministry announced that it had given 38,000 residency permits (called carnets) to foreign migrant workers. That is only about 7.2% of the estimated 524,000 foreign migrant workers in the DR, about 470,000 of whom are believed to be Haitian. Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 On Aug. 14, the Dominican government officially resumed its deportation of Haitian migrants from Haiti, putting five people it claimed were Haitians across the border in the northwestern town of Dajabon. Human and immigrant rights activists say that many more have been unofficially deported, many of them black Dominicans of Haitian descent. “The Haitian government has been contributing to the failure of the Dominican regularization of Haitian migrants here,” said Cadet, who first came to the DR from Bainet, Haiti as a cane-cutter in 1983 under former dictator Jean-Claude Duvalier. “We want our Haitian membership to be able to get all their papers in order so they can go back and participate in the upcoming elections in Haiti, even though they are a mess. We are going to keep demonstrating until both the Haitian and Dominican governments meet our demands.” Haitian migrants just deported from the Dominican Republic on Jun. 17, 2015 stand on the Haitian side of the border in Malpasse wondering what to do next by Justin Podur I f the Dominican Republic had decided in 2013 to nationalize its industries, announcing a deadline of Jun. 17, 2015 for the expropriation of all foreign-owned enterprises on its side of the island, it is unlikely that the U.S. would throw its hands up and say nothing could be done because the DR was a sovereign country. We know it is unlikely, because the U.S. overthrew the president on the other side of the island in 1991 and in 2004 for trying to raise the minimum wage. More likely, there would be a regime change in the DR and a more friendly government would be put in place, to much celebration from U.S. elites and media. But when a court in the DR pronounced “La Sentencia” in 2013, stripping Dominicans – people born in the DR to undocumented Haitian parents – of citizenship, and the Dominican Congress established a Jun. 17, 2015 deadline for these hundreds of thousands of Dominicans of Haitian descent to establish residency by navigating a bureaucratic labyrinth of unbelievable complexity, U.S. officials mumbled their concern. Since June, tens of thousands of Dominicans of Haitian descent have left the DR. Greg Grandin, writing in The Nation, has called it a “slow-motion, undercover pogrom.” They have left under threat of violence. They have accepted “voluntary” deportation because their only alternative was involuntary deportation. They are living in camps on the border between Haiti and the DR, not unlike the camps where hundreds of thousands of people were forced to live after the 2010 earthquake in Haiti. Displaced people living in camps have reached the culmination of a process that renders them without power or protection. The natural disaster of the earthquake was prolonged and made vastly more deadly by Haiti’s lack of sovereignty. This completely engineered disaster of deportation shows how Haiti’s lack of sovereignty is intertwined with the DR’s. Now that North American media have begun to publish on the deportations, many of them discuss Haiti’s invasion of the DR in 1822. Historian Anna Ellner helps make sense of this 19th century history, and reveals it to be completely distorted in most accounts. Ellner (whose excellent blog post was linked by Grandin, who has also helped maintain a focus on this issue) presents a different history, one in which Haiti and the DR were “siblings in a struggle for freedom.” If the two countries were siblings in a struggle for freedom, it was a struggle against domination by the U.S.. The U.S. invaded and occupied Haiti from 1915-1934, and the DR from 1916-1924. The U.S. supported the Duvalier dictatorships that ruled Haiti from 1957-1986, and the Trujillo dictatorship that ruled the DR from 1930-1961. One of Trujillo’s most notorious acts was the “Parsley massacre” of 1937, a genocidal campaign against Haitians in the DR. The word “parsley” in Spanish is perejil, and prospective victims of the massacre would be made to pronounce the word. If they pronounced it with a Haitian accent, they were killed. Trujillo’s Parsley massacre was written about in Dominican-American writer Junot Diaz’s novel The Brief Wondrous Life of Oscar Wao, and in Haitian-American writer Edwidge Danticat’s novel The Farming of Bones. Diaz and Danticat have been writing and speaking out about the deportations, both in 2013 and in recent months. In June, Danticat called it “a humanitarian crisis ready to happen.” Diaz asked: “What happens when a government basically green-lights your most primitive, fucked up xenophobia?” Mark Philips, writing from the border last month, describes what “voluntary deportation” is looking like: “On the DR side of the border, we observed a cargo truck — previously used to transport plantains — pull up alongside one of the full school buses parked nearby. We learned that the bus driver refused to continue to Haiti and negotiated to have the cargo truck carry the passengers the rest of the way to Port-de-Paix, in the north of Haiti. The steel, open-air truck box was dirty, smaller than the school bus and not designed for carrying people, especially for hours in the hot sun. Passengers yelled at the driver, saying they were being treated like animals. A few women with babies on their laps were then allowed to sit in the front of the truck with the driver. All others, including several small children, had to stand or sit on their luggage in the back of the truck’s dusty steel box. Several individuals had to hang off the sides of the truck. “This ride, as it turns out, was not provided by the DR government. Nor was it free. Passengers told us they paid the equivalent of up to continued on page(16) Haiti Liberté/Haitian Times 9 DISCOURS D’OBAMA SUR L’IRAN: SI L’ACCORD ÉCHOUE C'EST LA GUERRE ! Par Barry Grey D éfendant l’accord nucléaire conclu avec Téhéran le mois dernier, le président Barack Obama a affirmé mercredi dernier que le rejet de l’accord par le Congrès mènerait rapidement à une guerre contre l’Iran. Dans un passage troublant du discours qu’il a donné à l’Université américaine à Washington D.C, Obama a déclaré: «Le rejet de l’accord par le Congrès laisserait toute l’administration américaine réellement dédiée à empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire avec une seule option, une autre guerre au Moyen-Orient. Je ne cherche pas à provoquer, je déclare un fait… «Estce que quelqu’un doute vraiment que ceux qui s’élèvent contre cet accord n'exigeront pas du président, peu importe qui ce sera, qu'il bombarde les installations nucléaires?… Soyons francs. En fin de compte, le choix qui se dresse devant nous est celui entre la diplomatie ou une certaine forme de guerre. Peut-être pas demain, peut-être pas dans trois mois, mais bientôt». Ces propos forment le contenu essentiel d’un discours visant à recruter un nombre suffisant de députés et sénateurs démocrates au Congrès pour appuyer un veto présidentiel contre un vote pratiquement assuré tant à la Chambre des représentants qu’au Sénat pour saborder l’accord dès que le Congrès sera de retour du congé d’été le 8 septembre. Le discours d’Obama est hypocrite et mensonger. L’accord conclu le mois dernier entre Téhéran et le soi-disant P5+1 (les États-Unis, l'Angleterre, la France, la Russie, la Chine et l’Allemagne) prévoit la suspension des sanctions les plus lourdes contre Téhéran en échange de concessions majeures de l’Iran, y compris l’acceptation d’une inspection de son programme nucléaire civil qui constitue une intrusion sans précédent dans l’histoire. L’accord comprend aussi une clause qui permet à Washington d'accuser l’Iran d'être en violation de l’accord et de rapidement rétablir les sanctions qui ont dévasté le pays, y compris l’embargo sur le pétrole. Obama a formulé sa réponse aux opposants de l’accord, y compris tous les membres républicains du Congrès, une section des démocrates, le gouvernement israélien et des organisations pro-israéliennes influentes aux États-Unis, et des organes de presse menés par le Wall Street Journal, comme un engagement vers la diplomatie et la solution pacifique aux conflits internationaux, en opposition aux «faucons de la guerre» qui réclament une action militaire unilatérale des États-Unis. Il a débuté en invoquant le discours que le président John F. Kennedy a donné à la même université en 1963, dans lequel il a appelé à un traité d'interdiction complète des essais nucléaires et à une politique diplomatique et pacifique envers l’Union soviétique. La politique de Kennedy, annoncée à peine quelques mois après la crise des missiles de Cuba, s’est avérée un succès a dit Obama, parce qu’elle a créé «le temps et l’espace pour remporter la Guerre froide sans tirer le moindre coup de feu contre les soviets». L’implication évidente est que l’accord nucléaire avec l’Iran offrira les meilleures conditions pour éliminer l’Iran comme obstacle à la politique impérialiste américaine au Moyen-Orient et internationalement sans entraîner le risque et les coûts d’une guerre majeure. Pour appuyer 10 ses arguments, Obama a tracé un lien entre les actuels opposants à l’accord nucléaire iranien et ceux qui ont fait la promotion de l’invasion de l’Irak en 2003, que le président a qualifiée de désastre stratégique. Obama s’est vanté de ses soidisant positions anti-guerre, faisant référence à son opposition à l’invasion de l’Irak, une stratégie qu’il a utilisée pour faire appel aux sentiments anti-guerre et anti-Bush lors de sa campagne électorale de 2008. Il ne s’est pas préoccupé de comparer ces prétentions à sa politique au pouvoir – la poursuite du bain de sang en Irak pendant les deux années suivant son élection, une expansion majeure de la guerre en Afghanistan, la guerre pour le changement de régime en Libye qui a laissé le pays dans un état de chaos permanent, et l’organisation d'une guerre civile catastrophique pour provoquer un changement de régime en Syrie. Au cours de la dernière année, il a déclenché une nouvelle guerre en Irak, initié le bombardement de la Syrie et soutenu la guerre meurtrière de l’Arabie saoudite au Yemen. À peine quelques jours avant son discours à l’Université américaine, Obama a appuyé l’imposition par les forces turques d’une «zone tampon» en Syrie et cautionné les attaques aériennes américaines contre les forces du gouvernement syrien en soutien aux mercenaires, financés et entraînés par les États-Unis, qui sont à l’œuvre dans le pays. De plus, Obama a réitéré dans son discours que même si un accord nucléaire est conclu, Washington maintiendrait la possibilité d’une guerre contre l’Iran. À un certain point il a dit: «Si d’ici 15 ou 20 ans l’Iran essaie de fabriquer une bombe, cette entente assure que les ÉtatsUnis auront de meilleurs outils pour la détecter, une meilleure base pour intervenir sous la loi internationale, et les mêmes options disponibles que nous avons aujourd’hui pour mettre un terme au programme d’armement, y compris – si nécessaire – des options militaires». Obama a aussi déclaré: «Le budget de la Défense américaine est plus de 600 milliards de dollars. Celui de l’Iran est d’environ 15 milliards. Notre armée demeure la garantie ultime de toute entente que nous faisons. J’ai déclaré que l’Iran ne pourra jamais obtenir l’arme nucléaire. J’ai fait ce qui était nécessaire pour assurer que nos options militaires soient bien réelles. Et je n’ai aucun doute que le prochain président adoptera la même position». Il s’est vanté d'avoir «ordonné des actions militaires dans sept pays», ajoutant qu' «il y a des moments où la force est nécessaire, et si l’Iran ne respecte pas l’accord, il est possible que nous n’ayons pas d’alternative». Il y a des divisions marquées au sein de la classe dirigeante américaine et des alliés traditionnels des États-Unis dans la région par rapport à l’accord nucléaire iranien et la tentative d’incorporer le régime iranien dans la campagne guerrière de l’impérialisme américain pour dominer la région eurasienne. Ces tensions sont liées aux crises et contradictions croissantes qui se dressent devant les États-Unis, alors qu’ils tentent de surmonter leur déclin économique par la violence militaire, l’intimidation économique et diplomatique et le mépris pour la loi internationale. Un facteur clé derrière le tournant de Washington vers une forme d’accommodement avec l’Iran, du moins pour l’instant, est sa volonté Haiti Liberté/Haitian Times Le président des Etats unis d’Amérique Barack Obama Des rencontres entre les Etats-Unis et l’Iran avant la signature de l’accord nucléaire Devant le Congrès US, Netanyahu dénonce l'accord nucléaire avec l'Iran de concentrer davantage de ressources politiques et militaires dans sa campagne visant à isoler et encercler militairement la Russie et la Chine. La tentative par Obama de présenter ce tournant comme un engagement vers la diplomatie pacifique et le respect des lois internationales est un mensonge flagrant. La prémisse fondamentale de tout son discours est que les États-Unis ont le droit d’attaquer de manière préventive l’Iran, ou tout autre pays qu’il juge une entrave à sa domination des ressources, des marchés et des masses ouvrières de toute la planète. Le fait que le président affirme catégoriquement que saborder l’accord avec l’Iran entraînera une guerre imminente ne peut signifier qu'une chose: les plans détaillés d'un assaut majeur ont déjà été préparés dans le dos du peuple américain, et de puissantes sections de l’élite dirigeante et de l’establishment militaire ont l’intention de les mettre en œuvre. Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 Vol. 9 • Du 2015 2014 8 • No. No.623 • du1917auau2523Août décembre Haiti Liberté/Haitian Times 11 Perspectives « Au Brésil, les classes dominantes ont abandonné le pacte d’alliance passé avec Lula et Dilma » Entretien avec João Pedro Stedile, membre du mouvement des travailleurs ruraux sans terres (mst) Brasil de Fato (BdF) : Quel regard portez-vous sur la scène politique brésilienne actuelle ? João Pedro Stedile (JPS) : Le Brésil se trouve dans une période historique très difficile et complexe. Les débats que nous avons menés au sein de nos assemblées de mouvements populaires nous ont conduits à observer que nous traversions trois crises majeures. La première est une crise économique. L’économie du pays est paralysée, elle connaît un manque de croissance dans le secteur de l’industrie, des signes de chômage et une baisse des revenus des travailleurs. La seconde est une crise sociale. Nous constatons une aggravation des problèmes, surtout dans les grandes villes : manque de logements, de transports publics, augmentation de la violence contre la jeunesse dans les périphéries, accès fermé à l’université pour des millions de jeunes. Ainsi, les huit millions d’étudiants inscrits à l’ENEM (examen national de l’enseignement secondaire, pré-requis obligatoire pour rentrer dans les universités publiques brésiliennes) se sont retrouvés cette année en compétition pour obtenir l’une des 1,6 millions de places disponibles dans l’enseignement supérieur. Ceux qui ne vont pas à l’université, où vontils ? La troisième est une grave crise politique et institutionnelle. La population ne reconnaît ni la légitimité, ni le leadership des responsables politiques élus. Cela est dû au système électoral qui permet aux entreprises de financer leurs candidats. Pour bien comprendre, il faut savoir que la dizaine d’entreprises les plus importantes du pays ont élu 70% du parlement. En d’autres termes, la démocratie représentative a été séquestrée par le capital. Ceci a entraîné ainsi une hypocrisie des élus et une distorsion politique insurmontable. Ces phénomènes se révèlent au grand jour dans les décisions adoptées par le parlement et les idées défendues par les élus. Elles n’ont rien en commun avec celles des électeurs. Ces élus soumis aux intérêts des entreprises ont, par exemple, bloqué un projet de loi garantissant 30% de représentation féminine au sein du parlement tandis que la société brésilienne est composée de 51% de femmes. Nous resterons donc avec un taux dans l’assemblée d’à peine 9% ! BdF : Comment évaluez-vous les propositions qui dominent le débat public quant à la résolution de tous ces problèmes ? JPS : Les classes dominantes, celles qui possèdent le pouvoir économique dans notre société, sont assez intelligentes. Ce n’est pas pour rien qu’elles gouvernent depuis 500 ans. Percevant la gravité de la crise, elles ont abandonné le pacte d’alliances de classe passé avec les travailleurs consacrant le programme « néo-développementaliste », incarné par l’élection de Lula et de Dilma Rousseff. Le « néo-dévelopementalisme » s’est épuisé comme programme de gouvernement. Les secteurs de la bourgeoisie qui bénéficiaient et faisaient partie de ce programme parient désormais sur un autre projet : l’Etat minimum. Ils démantèlent ainsi progressivement l’Etat en annonçant la diminution du nombre de ministères et de son intervention dans l’économie, ainsi que le « détricotage » du droit du travail. L’objectif est ici de réduire le coût de la main d’œuvre, de retrouver des taux de profit hauts et de devenir plus compétitifs sur le marché mondial. 12 spond aux attentes du secteur capitaliste hégémonique : gagner de l’argent grâce à l’affairisme et la spéculation. Si le gouvernement ne change pas de direction, ne modifie pas sa politique économique et ne prend pas d’initiatives pour introduire au sein de la société un débat sur une réforme politique profonde, sa côte de popularité continuera à baisser et il demeurera incapable de sortir de la crise. Lula, ex-président extraordinairement populaire, va se représenter et être élu en 2018. Pour l’empêcher, la droite doit s’emparer du pouvoir avant son arrivée en destituant Dilma Rousseff. L’autre élément de ce programme est le réalignement de l’économie et de la politique extérieure du Brésil sur les Etats-Unis. C’est pourquoi nos élites critiquent les politiques des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), du Marché commun du Sud (Mercosur) et qu’elles défendent ouvertement le retour de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA, Alca en espagnol). Ce programme de la classe dominante pour sortir de la crise n’est autre que le retour au néolibéralisme. Afin d’atteindre ces objectifs, la classe dominante active ses opérateurs politiques qui détiennent une hégémonie complète au Congrès national, au sein du pouvoir judiciaire et dans les médias. Ces trois pouvoirs agissent de manière permanente et articulée pour que ce programme soit appliqué. La Rede Globo (principal groupe médiatique brésilien) est le parti idéologique qui organise l’unité entre ces trois espaces. BdF : Le gouvernement a pris diverses initiatives économiques, des mesures provisoires et des mesures d’ajustement fiscal ? Comment les mouvements sociaux perçoivent ces mesures ? JPS : Pour nous, le gouvernement de Dilma n’a pas compris la nature de la crise, ni ce qui se passe dans la société brésilienne. Il n’a pas non plus mesuré le conflit idéologique qui s’est déroulé au second tour des élections, une terrible lutte de classes. Le gouvernement s’est trompé en mettant en place un João Pedro Stedile, membre du mouvement des travailleurs ruraux sans terres (mst) ministère des finances très dépendant des partis conservateurs, partis qui votent contre lui au parlement. Cela devient schizophrène. C’est peut être le pire ministère que nous ayons connu depuis la nouvelle République. Son locataire voudrait réduire la compréhension de la crise à un seul problème de déficit budgétaire. Le déficit budgétaire est une conséquence de la crise et cela ne suffit pas de prendre des mesures palliatives. Comme l’explique l’économiste Luiz Gonzaga Belluzzo « le moteur de l’économie s’essouffle et le gouvernement est préoccupé par la tôle et la peinture ». Pour aussi incroyable que cela puisse paraître, toutes les mesures prises par le gouvernement n’ont non seulement pas résolu la crise mais l’ont aggravée car elles restent à la surface des problèmes sans en attaquer les causes. Pire, beaucoup des mesures, en particulier celles de nature économique, vont dans la direction de la bourgeoisie en retirant des droits aux travailleurs. Augmenter les taux d’intérêts corre- BdF : Dans cette conjoncture complexe, y a-t-il une possibilité de renversement du gouvernement ? JPS : Les classes dominantes, les capitalistes, les chefs d’entreprises et la droite en tant que camp idéologique sont très divers dans une société aussi complexe que la nôtre. Malgré les efforts de Globo pour les unir, ils n’arrivent pas à trouver un consensus complet sur la manière d’envisager les problèmes et les solutions à mettre en place pour sortir, dans leurs intérêts, de la crise. Il est certain qu’une partie très radicale de la droite souhaite ce renversement, un « impeachment » de la présidente organisé par le parlement. Mais je crois que le patronat n’est pas intéressé par une situation de confusion institutionnelle. Il souhaite simplement que le gouvernement applique son programme. Dans le même temps, les motifs pour lesquels certains veulent la destitution de Dilma pourraient être mobilisés pour obtenir également celle des gouverneurs Geraldo Alckmin (Parti de la social-démocratie brésilienne, PSDB), Beto Richa (PSBD), etc. Ce qui créerait une confusion généralisée. Malheureusement, je crois que le gouvernement est tombé dans un piège. En assumant lui-même le programme de la classe dominante, les trois crises ne se résolvent pas. C’est pourquoi nous sommes dans une période de confusion qui ne se réglera pas à court terme. BdF : Face à cette situation, quelle est la proposition des mouvements populaires ? JPS : Du côté des mouvements populaires, la situation est aussi complexe. Les mouvements et les forces populaires qui rassemblent toutes les formes d’organisation comme les partis, les syndicats, les mouvements sociaux, ruraux, etc. n’ont pu organiser une plateforme commune, un programme unitaire de sortie de crise. Nous avons des idées générales, théoriques, comme le fait que nous ne sortirons de la crise que si le gouvernement abandonne le logiciel de l’excédent primaire comme base de sa politique budgétaire et si, au lieu de payer 2,8 milliards de reais [760 millions d’euros] d’intérêts par an, il investit dans l’industrie pour créer des emplois, dans les transports, le logement et l’éducation. Nous ne surmonterons la crise que si nous mettons en place une réforme politique profonde. Ce sont des idées générales pour des réformes structurelles nécessaires. Cependant, il faut élaborer un programme qui unifie tous les secteurs sociaux et les mobilisations de masse. Actuellement, seuls les secteurs organisés de la classe des travailleurs se mobilisent. Le peuple en général est calme. Il observe avec inquiétude les nouvelles de la crise et le manque d’alternative à la télévision. D’un côté, le peuple voit tous les jours la bourgeoisie prendre des mesures contre lui, un gouvernement inerte et incapable, et de l’autre, nous n’arrivons pas à faire entendre nos propositions, y compris parce que les médias sont détenus par la bourgeoisie. BdF : Que pouvez-vous nous dire de l’affaire judiciaire « lava-jato » [1] et des dénonciations de corruption qui impliquent plusieurs entreprises dont Petrobas ? JPS : Ce sujet recouvre plusieurs aspects. Bien sûr qu’il existe des personnes et des entrepreneurs qui s’approprient personnellement des ressources et qui, y compris, les envoient à l’étranger. Ces personnes sont donc corrompues. Pour autant, la corruption dans la société brésilienne est beaucoup plus profonde. Elle est présente dans la gestion des fonds publics, assurée par des responsables politiques issus de tous les partis et de secteurs sociaux. Quand un professeur de l’université ouvre un bureau de consultant ou occupe un second emploi, il est également corrompu. Tout ceci, nous le réglerons en instituant une participation active de la population dans la gestion des fonds publics et en fixant des normes fiscales. Le plus pathétique dans l’affaire « lava-jato », c’est que soit culpabilisé untel ou untel. Le problème de fond, c’est le système électoral en tant tel. Tant que les campagnes électorales seront financées par les entreprises, il y aura des affaires « lava-jato ». La solution efficace ne Suite à la page (16) Greater Brooklyn Gastroenterology Care Christine M. Mosse MD Michel Jose Charles MD, FACG, AGAF Board Certified Gastroenterology Internal Medicine Board Certified 2336 Second Avenue (at 120th Stree) New York, NY 10035 Office hours by appointment 212.987.5200 Haiti Liberté/Haitian Times Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York Office Locations 3621 Glenwood Rd, Brooklyn NY 11210 9408 Flatlands Ave, Brooklyn NY 11236 1381-B Linden Blvd, Brooklyn NY 11212 By Appointment Only Tel: 718-434-0202 / 718-869-1501 E-mail: [email protected] “Giving care, one patient at a time.” Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 Perspectives Amérique Latine: Déclaration du Conseil Politique de l'ALBA-TCP Par Fidel Castro Ruz É N ous, les Ministres des Relations Extérieures et les représentants des pays membres de l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre AmériqueTraité de Commerce des Peuples (ALBATCP) réunis le 10 août 2015 à Caracas, République Bolivarienne du Venezuela, décidons: 1. De ratifier les principes sur lesquels reposent notre organisation, en particulier la solidarité, la coopération véritable, la complémentarité économique et la justice sociale qui ont au centre de leur action la satisfaction des besoins et des aspirations de nos peuples. 2. De souligner le rôle historique qui revient à l'ALBA en tant qu'avantgarde dans le renforcement de la souveraineté et de l'indépendance de nos pays inspirée par la volonté politique et la profonde vocation intégrationniste et d'union des commandants Hugo Chavez et Fidel Castro. 3. De ratifier notre engagement envers les principes du Droit International en ce qui concerne la souveraineté des Etats, la résolution pacifique des controverses, la non-intervention dans les affaires intérieures, l'abstention de l'usage de la menace ou de la force et de toutes mesures coercitives unilatérales conformément à la Charte des Nations Unies. 4. De relancer résolument les projets socio-économiques de production dans le cadre de l'ALBA sur la base du renforcement du développement endogène et du modèle de production de notre Région qui surpassent la logique du modèle capitaliste. 5. De ratifier l'engagement ferme des pays membres de l'ALBA-TCP de soutenir l'action de l'Equateur à la tête de la CELAC et de travailler unis pour construire un destin commun, un avenir d'émancipation et de dignité humaine. 6. De dénoncer les nouveaux plans du capitalisme transnational globalisé et de l'impérialisme qui utilisent des stratégies de Guerre Non conventionnelle pour déstabiliser la région et en faire sortir par la violence les gouvernements progressistes, démocratiquement élus par leurs peuples. De réaffirmer la nécessité de renforcer l'unité continentale, la concentration et l'intégration régionale, pour faire face à ces menaces et de défendre notre souveraineté, la libre détermination et le développement de nos peuples basés sur les principes de la Proclamation de l'Amérique Latine comme Zone de Paix signée par les Chefs d'État et de gouvernement de la région au II° Sommet de la CELAC à La Havane, convaincus que toute tentative pour nous soumettre ou nous diviser sera inévitablement vouée à l'échec. 7. De soutenir le gouvernement légitime du Président Rafael Correa et de condamner les tentatives de la droite équatorienne et internationale qui cherchent à déstabiliser et à faire échouer les changements politiques démocratiques, institutionnels et économiques en marche grâce à la Révolution Citoyenne. Nous lançons un appel à soutenir et à activer des actions de solidarité internationale le 13 août prochain en soutien au gouvernement du Président Rafael Correa face aux actions qui comprennent des protestations de rues et la désinformation médiatique. 8. De condamner les agents de l'étranger qui prétendent provoquer des conflits entre 2 Républiques soeurs: la République Bolivarienne du Venezuela et la République Coopérative du Guyana pour affecter le développement des nouveaux mécanismes d'intégration et d'union comme Petrocaribe et la CELAC ainsi que pour altérer la paix de la région. 9. De soutenir le dialogue diplomatique conforme au Droit International La réalité et les rêves entre la République Bolivarienne du Venezuela et la République Coopérative du Guyana soeurs pour favoriser une résolution pacifique de la controverse conformément à l'accord de Genève de 1966. 10. De soutenir les efforts de la Coordination Économique de l'Équateur pour renforcer le Conseil Ministériel de Complémentarité Économique de l'ALBA-TCP en tant qu'instrument concret d'un nouveau modèle de relations commerciales et économiques. 11. De défendre les droits légitimes de nos peuples face aux prétentions des transnationales et des spéculateurs financiers protégés par des sentences arbitrales émises par des instances judiciaires extraterritoriales. En ce sens, nous saluons la prochaine tenue de la III° Conférence Ministérielle sur les États et les Transnationales, à Caracas. 12. De construire et de développer la Zone Économique Complémentaire ALBA-TCP/Petrocaribe/Caricom en tant qu'espace privilégié de complémentarité économique, commerciale, de production et de coopération solidaire entre nos peuples. 13. Nous saluons la décision des gouvernements de la République de Cuba et des Etats-Unis d'Amérique de réouvrir leurs sièges diplomatiques dans leurs capitales respectives, résultat de l'héroïque résistance du peuple cubain et de la revendication des nations d'Amérique Latine, des Caraïbes et du monde. 14. De renouveler l'appel à la levée immédiate du blocus des États-Unis d'Amérique contre Cuba. De reconnaître que si les mesures prises par le gouvernement états-unien le 15 janvier sont un pas dans la bonne direction, elles ont un caractère limité et modifient seule- RADIO PA NOU ment certains aspects de l'application du blocus. Nous appelons instamment le Président des États-Unis d'Amérique à adopter les actions qui font partie de ses larges facultés exécutives pour modifier substantiellement l'application de cette politique et nous appelons instamment le Congrès de ce pays à initier un débat pour son élimination. 15. De ratifier notre soutien catégorique au Gouvernement et au peuple de la République Argentine que nous accompagnons dans sa lutte contre les Fonds Vautours en tant que pratique spéculative et d'ingérence du capitalisme financier transnational qui porte atteinte à l'indépendance des États dans leur droit souverain à négocier les engagements de la dette sur la base du respect total de leurs lois intérieures et de l'intérêt collectif de leurs citoyens. 16. De condamner les plans de déstabilisation des groupes d'opposition et des médias qui prétendent porter atteinte aux gouvernements démocratiques comme c'est le cas au Brésil tout en lançant un appel pour que tous les secteurs politiques, économiques et sociaux de ce pays soutiennent un dialogue constructif qui parte du respect légitime des institutions du pays et du mandat que le peuple, par les urnes, a concédé à ses autorités constituées. 17. De condamner la feuille de route d'ingérence qu'on prétend imposer, depuis le Nord, au Salvador, au Guatemala et au Honduras. De la même façon, nous condamnons la politique et les mesures migratoires imposées par les États-Unis contre nos frères d'Amérique Centrale parce qu'elles violent les Droits fondamentaux de l'Homme 18. De réaffirmer une fois de plus notre rejet de l'Ordre Exécutif du gouvernement des États-Unis en tant FRANTZ DANIEL JEAN crire est une manière d’être utile, si tu estimes que notre humanité meurtrie doit être plus et mieux éduquée face à l’incroyable ignorance qui nous entoure tous, à l’exception des savants qui cherchent dans la science une réponse satisfaisante. C’est un mot qui implique en peu de lettres son contenu infini. Dans notre jeunesse, nous avons tous entendu parler une fois ou l’autre d’Einstein, surtout après les largages des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, qui mirent fin à la guerre cruelle qui opposa le Japon et les ÉtatsUnis. Lorsque ces bombes furent lancées, à la suite de la guerre qui éclata après l’attaque de la base de Pearl Habor, l’empire japonais était déjà vaincu. Les États-Unis, dont le territoire et les industries avaient été épargnés par la guerre, émergèrent comme le pays le plus riche et le mieux armé de la Terre face à un monde détruit, rempli de morts, de blessés et d’affamés. À eux deux, l’URSS et la Chine avaient perdu plus de 50 millions de vies et subi d’énormes destructions matérielles. Presque tout l’or du monde alla atterrir dans les coffres des États-Unis. Aujourd’hui, on estime la totalité des réserves monétaires en or de ce pays à 8133 tonnes de ce métal. Cependant, faisant fi des engagements contractés à Bretton Woods, les ÉtatsUnis annoncèrent unilatéralement leur refus d’honorer leur engagement à soutenir l’once Troy avec la valeur en or de leur papier-monnaie. Cette mesure fut décrétée par Nixon au mépris des engagements contractés par le président Franklin Delano qu'acte d'ingérence qui prétend blesser la souveraineté de la République Bolivarienne du Venezuela et en ce sens, d'exiger l'abrogation immédiate et sans aucune condition de cet Ordre Exécutif. 19. De renouveler notre soutien aux pays membres à la République Bolivarienne du Venezuela dans l'organisation et la réalisation en 2016 du XVII° Sommet des Pays Non-Alignés et dans sa gestion à la tête de cette organisation. 20. De convoquer un Sommet de l'ALBA-TCP à La Havane au dernier trimestre de 2015 pour aborder au niveau des Chefs d'État et de Gouvernement les sujets en rapport avec la situation de la région et le développe- Roosevelt. Selon de nombreux experts en la matière, ils créèrent ainsi les bases d’une crise qui, entre autres désastres, menaçait de frapper durement l’économie de ce modèle de pays. Entre-temps, l’on doit à Cuba les indemnisations des dommages, qui s’élèvent à de nombreux millions de dollars, comme l’a dénoncé notre pays avec des arguments et des données irréfutables lors de ses maintes interventions aux Nations Unies. Comme l’ont très clairement exprimé le Parti et le Gouvernement de Cuba, en gage de bonne volonté et de paix entre tous les pays de cet hémisphère et l’ensemble des peuples qui forment la famille humaine, et ainsi contribuer à garantir la survie de notre espèce dans le modeste espace que nous habitons dans l’univers, jamais nous ne cesserons de lutter pour la paix et le bien-être de tous les êtres humains ; peu importe la couleur de la peau ou le pays d’origine de chaque habitant de la planète, ainsi que pour le plein droit de tous à avoir ou non une croyance religieuse. L’égalité d’accès de tous les citoyens à la santé, à l’éducation, au travail, à l’alimentation, à la sécurité, à la culture, à la science, et au bien-être, autrement dit aux mêmes droits que nous avons proclamés au commencement de notre lutte, plus ceux émanant de nos rêves de justice et d’égalité pour les habitants de notre monde, c’est ce que je souhaite à vous tous ; à ceux qui partagent en tout ou en partie les mêmes idées, ou supérieures mais allant dans la même direction, je vous remercie, chers compatriotes. Granma 13 aout 2015 ment des processus d'intégration. 21. De réaffirmer une fois de plus les valeurs et les principes de l'ALBA-TCP inspirés par le sacrifice historique de nos libérateurs et de nos combattants. L'héritage antiimpérialiste de Dessalines*, Bolivar, Marti, Sandino, Louverture, Abaroa Hidalgo, Eloy Alfaro et de beaucoup d'autres grands hommes continuera à marquer le chemin de la Grande Patrie que nous construisons. Caracas, République Bolivarienne du Venezuela, dix août 2015. *Souligné et ajouté par le journal Haïti Liberté Viva Venezuela 14 Août 2015 Guarino Funeral Home FUNERAL SERVICES INC. 1685 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11226 67 Khz www.radyopanou.com Depuis 2002 • Nouvelles • Analyse • Publicité Fondateur: Jude Joseph Bureau: (718) 940- 3861 Studio: (718) 701- 0220 • (718) 856- 8702 (718) 928- 7022 • (718) 462- 0992 (718) 469- 8511 Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 • Funerals in All Boroughs • Transportation of Remains • Cremation Nou pale kreyòl. Serving the Haitian Community for Over 30 Years 5020 Foster Avenue Brooklyn, NY 11203 9222 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 718.613.0228 718-257-2890 Haiti Liberté/Haitian Times 13 Perspectives République Dominicaine: Des milliers d’haïtiens ont manifesté devant l'ambassade haïtienne pour exiger leurs papiers Par Kim Ives L LEARN TO DRIVE son bureau où, avec un assistant, il a préparé les lettres de créance des membres adhérents de l’UTC. «Aujourd’hui, en raison de notre manifestation, 21 personnes ont reçu les documents dont ils ont besoin de l’ambassade haïtienne pour obtenir leur permis de résidence. Nous allons continuer nos manifestations devant l’ambassade d’Haïti, le Parlement, et le palais présidentiel jusqu’à ce que nos gens reçoivent leurs documents et leur résidence «. Comme la police dominicaine avait entouré l’ambassade haïtienne de barricades de contrôle de foules, des centaines d’Haïtiens ont fait la queue à l’extérieur et même à l’intérieur du bâtiment pendant et après la manifestation dans un effort d’obtenir leurs documents. L’Ambassadeur haïtien à la République Dominicaine Daniel Supplice a récemment été relevé de son poste, et actuellement, c’est le chargé d’affaires Magalie Magloire qui dirige la mission. «Supplice a été congédié vlc auto repair sans doute parce qu›il dénonçait la PIDIH d’avoir commencé à fonctionner trop tard et a jugé son fonctionnement incompétent», a expliqué Pierre Richard Cajuste, un diplomate haïtien en congé qui dirige un centre d›aide à l›immigration à côté de l›Ambassade d›Haïti. «Son prédécesseur, Fritz Cinéas, n›a pratiquement rien fait pour mettre en œuvre le programme» qui a été lancé en Juillet ici 2014. Jusqu’à son remplacement par Supplice en Février, Cinéas a reçu 42 000 demandes de la PIDIH, mais il a fourni seulement 2.000 passeports, 15.000 cartes électorales, et entre 15.000 à 18.000 certificats de naissance, selon Cajuste. «Donc, les Haïtiens n’étaient pas en mesure d›obtenir leurs documents de travail et de résidence en RD parce que le gouvernement haïtien ne fournissait pas les documents nécessaires dans le cadre du PIDIH», a déclaré Cajuste. «Puis Supplice est entré, et il a réussi à livrer des documents à GREAT LEGACY AUTO SCHOOL • Engines • Transmissions • Brakes • Starters • Oil Change • Alternators • Inspections 547 Albany Ave.Brooklyn, NY 11203 Nou pale kreyòl! 718.363.2873 La Différence Auto School “At Great Legacy We Convert Your Fears Into Confidence” Car & Limo Service Manager: Ernst Sevère • 24 Hour Radio Dispatched • Fast Response • All Airports Martine Dorestil, Owner Danny Dorestil, General Manager Tel: 718-693-2817 Cell: 917-407-8201 718.771.2299 14 528 Empire Blvd., Bklyn, NY 11225 Haiti Liberté/Haitian Times Pasteur Ignace Cadet (à gauche) et Jésus Nuñez, les dirigeants de l'UTC dans leur siège. 30.000 en deux semaines.» La semaine dernière, le ministère de l’Intérieur dominicain a annoncé qu’il avait donné 38 000 permis de résidence (appelés carnets) aux travailleurs migrants TECHNIC DRIVING SCHOOL LEARN TO DRIVE CAR, BUS, TRACTOR TRAILER 8402 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 (718) 676-4514 (718) 942-4242 836 Rogers Avenue (between Church Avenue & Erasmus Street) Brooklyn, NY 11226 L'extérieur du bureau de l'Union des Coupeurs de Canne dans les bateys (UTC) dans un quartier de la classe ouvrière graveleuse de SaintDomingue. Kim Ives / Haïti Liberté LA DIFFERENCE AUTO SCHOOL Des centaines d'Haïtiens alignés devant l'ambassade haïtienne à Santo Domingo le 17 août dans le but d'obtenir leurs passeports, certificats de naissance et les cartes électorales Kim Ives / Haïti Liberté Cette démonstration a eu lieu après que le mercredi 12 août dernier, environ 15.000 Haïtiens ont manifesté devant le palais présidentiel national dominicain exigeant la résidence permanente pour les coupeurs de canne haïtiens et leurs familles, et non pas leur expulsion. Ces deux protestations ont été organisées par l’Union des Coupeurs de Canne des bateys (Unión de Trabajadores Cañeros de los bateyes ou UTC), le plus grand mouvement social en République Dominicaine avec environ 500.000 membres, selon le pasteur haïtien Ignace Cadet, vicecoordinateur du groupe. Signalons qu’en Novembre et Décembre 2014, puis de Mars à mai 2015, en vertu d’un programme du gouvernement haïtien appelé PIDIH (programme pour identifier les Haïtiens sans documents en République dominicaine), quelques 46 800 haïtiens de l’UTC ont payé 1000 pesos (US 22 $) chacun à l’ Ambassade Haïtienne afin de recevoir leurs passeports, leurs cartes électorales, et leurs certificats de naissance. «Jusqu›à aujourd›hui, nous n›avons reçu aucun de ces documents», a déclaré le coordinateur de l’UTC Jésus Nuñez, un dominicain noir de haute taille, nerveux, qui vit à Santo Domingo, au siège poussiéreux, au 2ème étage de l’union située à l’intersection graveleuse et bruyante des Avenues Nicolas de Ovando et de Maximo Gomez dans la capitale. Des dizaines de migrants attendaient sur les marches extérieures menant à Kim Ives / Haïti Liberté e lundi 17 août, quelque 2.000 travailleurs migrants haïtiens en République dominicaine ont manifesté devant l’Ambassade d’Haïti à Santo Domingo pour réclamer leurs papiers d’identité afin qu’ils puissent obtenir des permis de résidence en République dominicaine. 5 Hour Classes Defensive Course Saturday 9AM 30 HRS BASIC DRIVER COURSE CPR & FIRST AID TRAINING 5 HR CLASSES 6 HR DEFENSIVE DRIVING 19A CERTIFICATION 1207 ROGERS AVENUE BROOKLYN, NY 11226 718.282.7792 étrangers. Ce qui représente seulement environ 7,2% des 524 000 travailleurs migrants étrangers estimés dans la DR, soit environ 470 000 d’entre eux soupçonnés d’être haïtiens. Le 14 août, le gouvernement dominicain a repris officiellement sa déportation de migrants haïtiens en provenance d’Haïti, en expulsant cinq personnes, qui selon lui étaient des Haïtiens, sur la frontière dans la ville du nord-ouest de Dajabon. Les militants des droits de l’homme et de l’immigration pensent que beaucoup d’autres ont été déportés officieusement, parce qu’ils sont des Dominicains noirs d’origine haïtienne. «Le gouvernement haïtien a contribué à l’échec de la régularisation des migrants haïtiens en Dominicanie» a dit Cadet, un habitant de Bainet qui est venu en RD comme coupeur de canne en 1983 sous l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier. «Nous voulons que nos membres adhérents haïtiens puissent être en mesure d’obtenir tous les papiers en ordre afin qu’ils puissent revenir en Haïti et participer aux prochaines élections, même quand elles sont un gâchis. Nous allons continuer à manifester jusqu’à ce que les gouvernements haïtien et dominicain répondent à nos exigences «. Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 HAÏTI : Un modèle de développement anti-paysan Suite de la page (8) – la conjoncture particulière, avec l’apparition de la peste porcine qui entraîne l’abattage systématique de tous les porcs créoles (considérés comme la « banque du paysan ») ; – et, enfin, le choc de la libéralisation de l’économie. Ces divers chocs se croisent et se répondent, frappant de plein fouet le pays, principalement le monde rural. Remarquons qu’aucun de ces chocs n’est en soi « naturel » ou, plus précisément, ce n’est pas la cause naturelle qui fait le choc, mais le contexte dans lequel elle intervient. Or, ce contexte est surdéterminé par des politiques de libéralisation du marché anti-paysannes. Dit plus abruptement, dans la logique néolibérale des tenants du pouvoir, ces chocs sont simplement la démonstration d’une agriculture archaïque, condamnée à disparaître, à plus ou moins court terme, ou, pour une infime partie de celle-ci, à se moderniser. Bref, si ces chocs ont été subis par la paysannerie ; ils ont été largement voulus et orchestrés par le pouvoir. La guerre aux paysans en Haïti s’inscrit dans l’histoire du pays et dans les stratégies de développement de ce dernier quart de siècle. Toute l’histoire d’Haïti est secouée par cette guerre plus ou moins ouverte et déclarée, intense ou de basse intensité. Dans l’article déjà cité de Dufumier, celui-ci parle de « politiques de développement agricole anti-paysannes ». Fatton, lui, parle d’« un biais explicitement anti-rural [visible] dans les politiques privilégiées par la communauté internationale » [40]. D’autres évoquent quant à eux ce phénomène généralisé, au niveau mondial, en parlant de « dépaysanisation ». En Amérique latine, les concepts d’« accumulation par dépossession » et d’« extractivisme » – entendu comme extraction de ressources naturelles en grande quantité ou de manière intensive, orientée principalement vers l’exportation comme matières premières peu ou pas transformées – sont largement mobilisés. Sans entrer dans le détail de ces discussions [41], celles-ci mettent en avant les liens stratégiques actuels entre développement et ressources naturelles. Ces différentes approches tentent de cerner un processus d’exploitation des ressources naturelles dont l’une des caractéristiques est la double liquidation de l’agriculture paysanne et de la paysannerie. L’anthropologue Gérard Barthélémy a synthétisé dans une belle formule les conditions de vie des paysans haïtiens : « Le pays en dehors ». Selon lui, les anciens esclaves, se défiant de tout processus d’accumulation de terres et de richesses, de la concentration de pouvoirs – sous la forme des grandes plantations et d’un État centralisé –, qui entraînerait une nouvelle hiérarchisation et le risque, à terme, du retour du colonialisme, optent non pas pour l’affrontement, mais pour une stratégie de marronnage, d’évitement et de contournement de l’État. Ce pays en dehors, le néolibéralisme ne va avoir de cesse de le ramener au-dedans, au sein des échanges commerciaux, dictés par une « extraversion dépendante organisée » [42], de le réduire aux codes et normes du libre marché mondial. Cela s’est fait en mettant à mal les moyens – terre, emploi, accès aux ressources – dont les paysans pouvaient encore disposer. On parle à Haïti de « décapitalisation » du monde rural pour signifier son appauvrissement et son exploitation. L’agriculture a perdu ainsi du terrain en termes démographiques – il y a aujourd’hui (2011) 46,4% de la population qui Manhattan Community Media Manhattan Neighborhood Network is Manhattan's public access cable network, with studios in Midtown and East Harlem. We offer all Manhattan residents FREE state-of-the-art studios and equipment and media education classes in studio and field production and digital video editing. We also offer a youth program with production and internship opportunities! MNN programs are created by you and reach Manhattan's over 620,000 cable subscribers. We also stream all of our programs live online. Visit mnn.org to learn more and for upcoming orientation dates at our 59th St Studios and the El Barrio Firehouse! Connect with MNN Facebook: MNN537 | Twitter: @MNN59 Instagram: MNNnyc | YouTube: MNN NYC Vimeo: MNN | Email: [email protected] vit dans le monde rural, comparé à 75,2% il y a 35 ans –, économiques – la part du secteur agricole est passée de 1998 à 2012 de 31 à 25% du PIB, et politiques – la part du budget consacrée à l’agriculture est minime et, de toute façon, les visions gouvernementales marginalisent le monde paysan ou s’opposent à lui. Cela explique la paradoxale politique de l’emploi du gouvernement actuel. Selon le Plan stratégique de développement d’Haïti, « l’agriculture demeure un des plus importants secteurs pourvoyeurs d’emplois d’Haïti et constitue un des piliers de la stabilité du pays. Elle fournit 80 pour cent des emplois en milieu rural. » [43] Soit, près de la moitié de tous les emplois au niveau national. Pourtant, à l’heure d’élaborer une stratégie de création d’emplois, ce n’est pas vers l’agriculture que le gouvernement se tourne, mais – encore et toujours – vers le secteur privé et les zones franches. Ainsi, le parc industriel de Caracol, inauguré en octobre 2012 et censé représenter « un symbole de la nouvelle Haïti qui bouge », a pour objectif de créer à terme 65 000 emplois. Avec les 4 000 emplois actuels, on est très loin du compte. Mais, même à leur apogée, en 1987, les zones franches de sous-traitance n’offraient que 40 000 emplois, qui plus est précaires et mal payés [44]. Cela fait donc trente-cinq ans que les gouvernements haïtiens successifs font le même pari – perdant – pour créer des emplois. S’ils s’obstinent encore et toujours, c’est que les postulats à la base de ce choix et la vision qui le guide ne sont pas remis en cause. L’idée de départ est que la paysannerie haïtienne n’a pas d’avenir. Non compétitive et peu productive, ancrée sur un marché local trop exigu, qui plus est proche voisin du plus grand producteur agricole mondial – les États-Unis –, elle est condamnée à disparaître. De gré ou de force. Qu’à cela ne tienne, on a un projet alternatif autrement plus grandiose pour elle. Il s’agit de reconvertir l’économie paysanne – c’est-à-dire, en fait, l’économie nationale – en zone franche. Haïti doit tirer parti de ses « avantages comparatifs ». Plutôt que de miser sur le marché local, le développement national et une politique agricole, il faut s’appuyer sur sa réserve de main d’œuvre abondante, peu qualifiée et surtout bon marché, et privilégier les exportations, à destination des États-Unis principalement. Le calcul était simple sinon simpliste. Une majorité de paysans devait quitter une agriculture dépassée pour se transformer en ouvriers de zones franches. La nourriture qu’ils produisaient vaille que vaille auparavant serait importée à bas prix – grâce à la réduction des tarifs douaniers – et ils pourraient l’acheter avec leurs salaires. Haïti tirerait ainsi doublement avantage de sa proximité avec les États-Unis : en y important son alimentation et en y exportant des produits de sous-traitance (essentiellement du textile). Tout le monde y gagnait. Sauf que seule la moitié du calcul s’est vérifiée : les paysans haïtiens allaient être mis dans de telles conditions qu’ils produiraient moins et importeraient plus de riz. Sans pour autant trouver d’emplois. On avait gonflé les chiffres – en termes d’emplois et de bénéfices pour le pays – pour mieux imposer cette politique. De plus, les entreprises internationales n’offrent que des emplois précaires et sont enclines à délocaliser dès que les avantages accordés dans les zones franches arrivent à leur terme (après 15 ans), n’étant liées à aucun projet durable et ne se sentant aucune obligation envers l’État et le peuple haïtiens. Les paysan-ne-s rejoignent alors très majoritairement le secteur informel et grossissent les bidonvilles de Port-au-Prince. Les zones franches : étude de cas 3 Nourribio : la première zone franche agricole Début août 2013, était créée dans le nord-est du pays, à une trentaine de kilomètres du Cap-Haïtien, tout Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 près de la frontière dominicaine, la première zone franche agricole : le projet Nourribio, porté par l’entreprise haïtienne Agritrans. De quoi s’agit-il ? Sur un terrain d’un peu moins de mille hectares, mis à disposition par le gouvernement, dans la commune de Trou-duNord, seront produites de manière intensive des bananes, destinées principalement (70% au moins) à l’exportation. Jovenel Moïse, le PDG d’Agritrans et longtemps président de la Chambre de commerce et d’industrie du Nord-Ouest, est présenté en grande pompe comme « un entrepreneur modèle », tandis que le ministère du commerce et de l’industrie est fier d’annoncer la production massive de « bananes organiques, ainsi que d’autres légumes issus de l’agriculture biologique » [45]. En réalité, le soutien du chef de l’État et du gouvernement à ce qui est présenté comme un « des grands projets stratégiques au niveau de la région Nord » a d’autres soubassements. Depuis la fin 2013, le gouvernement haïtien entend rembourser sa dette de plus d’un milliard de dollars auprès de l’État vénézuélien, contractée dans le cadre du programme Petrocaribe, par l’exportation de denrées agricoles locales : café, bananes, haricot noir… La création de Nourribio s’inscrit dans la rubrique gouvernementale de « renforcement de l’agriculture commerciale » dans laquelle l’État investit trente millions de dollars – dont plus de la moitié pour deux projets de commercialisation de bananes : Agritrans (5,8 millions) et Agri-Success/Haïti original/Dole (10 millions) [46]. Comme souvent dans les discours officiels et les prétentions entrepreneuriales, la confusion, l’opacité et les contradictions règnent. Agritrans prétend produire environ 50 000 tonnes de bananes par année. Le coût du projet était évalué par son promoteur à 12 millions de dollars lors de sa création, puis à 10 millions, quelques mois plus tard, en janvier 2014, lors d’un entretien avec Le Nouvelliste (28 janvier 2014) – on n’est pas à 1 ou 2 millions près. Nourribio engagerait actuellement 200 personnes, mais devrait générer, selon les fluctuations des déclarations de Jovenel entre 2 et 3 000 emplois directs (chiffres qui semblent de toute façon exagérés au vu du total des 500 emplois permanents créés dans le cadre du programme de « renforcement de l’agriculture commerciale » selon les documents officiels du gouvernement). Mais que dire de la prétention du gouvernement à parler de « commerce équitable » et d’« agriculture biologique » – de la même façon que le projet d’Île-à-Vache est qualifié d’« éco-tourisme » ? Quand on connaît les délais et procédures complexes pour obtenir la certification bio, d’une part, l’absence d’organisme de certification bio, d’expériences en ce domaine et les contraintes de l’agriculture à Haïti, d’autre part, il semble impossible que cette production massive de bananes soit (à court terme) biologique. Quant au commerce équitable… Loin de s’inscrire dans de tels réseaux, le projet Nourribio participe de cette monoculture pour exportation qui sape toujours plus l’économie paysanne et la souveraineté alimentaire. Nourribio s’étend sur un espace de plus de 950 hectares (entre 950 et 1000, selon les déclarations d’Agritrans et de l’État – là non plus, on n’est pas à quelques hectares près…). L’État est accusé par divers mouvements paysans, dont l’association des producteurs de lait de Limonade (Apwolim), organisation appuyée par la PAPDA et l’ONG belge Entraide et Fraternité, de confisquer les terres agricoles qui leur avaient été légalement octroyées par ce même État. Les menaces, les violences à l’encontre des familles paysannes et l’accaparement par la force de leurs terres sont présentés par Momentum, le magazine économique de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Ouest d’Haïti, comme « une quelconque affaire litigieuse relative au titre de propriété » [47], qui ralentissait le lancement d’un projet bénéfique à tous. Cela en dit long sur le mépris des entrepreneurs haïtiens envers les droits et la vie de la majorité rurale du pays… Agritrans est également accusé d’avoir créé de toutes pièces une pseudo organisation d’agriculteurs pour diviser les paysans et gagner quelque légitimité. Doudou Pierre Festil, coordonnateur du Réseau national haïtien pour la souveraineté et la sécurité alimentaire (RENHASSA), voit dans cet accaparement le « désir de remettre le pays entre les mains des firmes multinationales au détriment de l’agriculture paysanne » [48]. A Suivre Notes [28] Dans l’ensemble, une femme sur quatre (25%) et près d’un homme sur cinq (19%) de 6 ans et plus n’ont aucune instruction. Près d’une femme sur deux (49%) est atteinte d’anémie (contre 23% pour les hommes). Plus d’un quart des femmes de 15-49 ans (28%) ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Dans l’ensemble, 20% des femmes de 15-49 ans ont subi des violences physiques, 5% des violences sexuelles, et 8% à la fois des violences physiques et sexuelles. Ces données sont issues de l’enquête du ministère de la santé publique et de la population (MSPP), Enquête mortalité, morbidité et utilisation des services EMMUS-V, Haïti, 2012. [29] Malheureusement, il n’existe pas à notre connaissance d’étude spécifiquement genrée d’ensemble sur cette question à Haïti ; ce qui prolonge l’invisibilité du rôle spécifique des femmes. Pour un panorama d’ensemble des liens entre genre et agriculture, nous renvoyons à Carmelina Carracillo, Paysannes et souveraineté alimentaire : quels enjeux ?, Entraide et Fraternité, janvier 2010. Pour les questions plus particulières au tourisme et à son impact sur les femmes, voir Mariama Williams, « Économie politique du tourisme : libéralisation et condition des femmes », Alternatives Sud, vol. 13, no 3 - « Expansion du tourisme : gagnants et perdants, 2006. [30] Carmelina Carracillo, Idem, p. 12. [31] Aurélie Leroy, « Commerce et agriculture : démocratiser les rapports de genre », CETRI/Entraide et Fraternité, à paraître. [32] Denyse Côté, « Anpil fanm tonbe, n’ap kontinye vanse ; luttes féministes en Haïti », revue Possibles, vol. 38 no 1, 2014. [33] Nous nous permettons de renvoyer à notre article « Haïti : ruée vers l’or ? ». [34] Ayiti Kale Je, « Haïti Mines : y aura-t-il une concertation nationale sur l’avant-projet de loi, déjà soumis aux compagnies privées ? (II) », Alterpresse, 2 juillet 2014. [35] Eurasian Minerals Inc., « Eurasian Minerals Announces Signing of Investment Agreement with IFC », 2010. Voir également le dernier numéro (no 77) de Haïti briefing, août 2014. [36] PDAC 2014, Recent Developments in Mining and Sustainable Development in Latin America, 5 mars 2014, Toronto. [37] José De Echave, « Conflits miniers et scénario de transition : le cas péruvien », Alternatives Sud, vol. 20 no 2 - « Industries minières : extraire à tout prix ? », 2013 p. 67-80. [38] Oxfam Amérique, Haïti Rice Value Chain Assessment, p. 8. [39] Marc Dufumier, « Pénurie alimentaire, agriculture paysanne et politique agricole en Haïti », Économie rurale, n°188, novembre-décembre 1988. [40] Robert Fatton, « Haïti : la politique d’industrialisation par invitation », Cahiers des Amériques latines, n°75, 2014. Et l’auteur d’insister sur l’opposition que soulèverait une autre politique, en citant Marc Cohen : « De façon évidente, toute augmentation même minime des taxes douanières risquerait d’offenser les États-Unis, le principal partenaire commercial et fournisseur d’aide bilatérale. Une telle action s’attirerait aussi l’opposition de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, et de la Suite à la page (16) Haiti Liberté/Haitian Times 15 Haïti, chronique d’une crise électorale (66) Dimanche 9 août 2015, le fiasco ! continued from page (3) Mais là où cela devient criminel c’est quand on observe avec quelle fierté et assurance les dirigeants électoraux et gouvernementaux haïtiens parlent de réussite et s’envoient un satisfecit pour ce qui est pire qu’aucune opération électorale jamais organisée en Haïti. Les dirigeants haïtiens sont méchants, criminels et de fait n’ont aucun respect pour leurs compatriotes s’ils considèrent ce qui s’est passé le dimanche 9 août comme quelque chose de bien, de juste, de moral pour ce peuple, pour Haïti. Pas un média du pays, pas un candidat quel qu’il soit et quelle que soit son appartenance politique n’a crié au scandale pour dénoncer de manière objective le fiasco du dimanche 9 août. Dans la vieille tradition, où les fautes incombent aux autres, le pays tout entier était sidéré d’entendre comment le Président du CEP, Pierre-Louis Opont, tentait maladroitement de livrer à la vindicte populaire, un malheureux chef de Service informatique comme étant le vrai coupable de l’échec de son institution qui a organisé un scrutin en bonne et due forme. Le pauvre, Joseph Hébert Lucien, employé depuis sept longues années au CEP, s’est retrouvé malgré lui au centre d’un véritable complot contre l’intelligence. En accusant publiquement ce petit personnel de saboter le processus électoral, Pierre-Louis Opont et consorts pensent pouvoir se décharger de leurs responsabilités en les posant sur le dos d’un obscur employé qui serait le véritable cerveau de ce ratage électoral. Non seulement ce n’est pas sérieux, c’est de la méchanceté et c’est même prendre tout le pays pour des imbéciles. Heureusement, Joseph Hébert Lucien, la victime expiatoire ou le héros d’un soir ne s’est pas laissé impressionner par les balivernes d’un Président aux abois et se questionnant sur son avenir en Haïti ou en exil. Selon cet ex-chef du Service informatique du CEP, ce n’est pas à lui de s’inquiéter. C’est plutôt à Pierre-Louis Opont de se faire du souci si l’affaire devrait aller devant la justice comme lui et le ministre de la justice, Pierre-Richard Casimir, l’ont annoncé. Joseph Hébert Lucien met en garde le Président du CEP. Il détient des informations qui pourraient intéresser la justice à propos de ce qui s’est passé au sein du CEP qui a enfanté cette journée de la honte. Certains en Haïti pensent que cet épisode malheureux et irresponsable de Pierrelouis Opont qui voulait prendre comme bouc émissaire cet employé anonyme signe définitivement son échec à la tête de l’organisme électoral. Rien ne pourrait le sauver d’une fin à la Gaillot Dorsinvil selon d’autres. Il faut dire que depuis ce dimanche fatidique, tout le pays se met en branle et demande dans sa grande majorité soit la démission en bloc des neufs Conseillers électoraux, soit l’annulation pure et simple du scrutin du 9 août, soit la reprise des élections dans toutes les circonscriptions électorales où il n’a pas eu d’élections. En réalité dans la quasi-totalité du pays, les candidats et les partis politiques le souhaitent et le sollicitent. Sauf les trois formations les plus en vue financièrement, PHTK, VERITE et BOUCLIER et qui sont accusés d’être les auteurs intellectuels des désordres enregistrés dans l’ensemble du pays. Dès mardi 11 août, tout un groupe de Partis, Plateformes et de personnalités se sont réunis au local de la FUSION pour interpeller le Conseil Electoral Provisoire sur la suite du processus. Ils sont au nombre d’une dizaine, parmi lesquels, la Fusion des sociauxdémocrates, Fanmi Lavalas, Renmen Ayiti, Consortium, Mouvman Revolisyonè Ayisyen, ALAH, Ayisyen pou Ayiti, le sénateur François Annick Joseph entre autres, d’affirmer que « L’ampleur des fraudes et des irrégularités est telle que les résultats risquent d’hypothéquer la suite du processus électoral dans son ensemble ». Ces frères ennemis qui unissent leurs voix afin de dire au CEP qu’ils ne sont pas prêts d’avaler cette couleuvre croient savoir : « que les résultats de ces élections peuvent avoir des conséquences désastreuses pour la stabilité et la paix dans le pays ». Ils s’opposent carrément à la poursuite des opérations dans ces conditions et réclament une Commission d’évaluation mixte avant de poursuivre le processus. Le sénateur de l’Artibonite, l’ancien prêtre François Annick Joseph, lui réclame l’arrestation purement et simplement du Président Pierre-Louis Opont qui, selon lui, est responsable de cette catastrophe et de ce gâchis avec des millions de dollars gaspillés au nom de la nation. Quant au responsable politique Reynold Georges, provocateur né qui prenait la parole au nom de parti Renmen Ayiti (Aimer Haïti) du candidat Jean Henry Céant, lors de cette rencontre, il croit qu’il était plus sage pour Pierre-Louis Opont de se rendre au Commissariat de police le plus proche de son domicile. Dans ce cas, il éviterait que la police l’interpelle comme un vulgaire bandit en pleine rue à Port-auPrince. Dans ce concert de critiques de tout bord politique et de toutes les Suite à la page (18) la défense de leurs droits. Si le projet de « tertiarisation » [renforcement des contrats précaires pour les salariés] se confirme, un projet de grève générale est à l’étude dans tous les secteurs de l’économie pour boycotter cette mesure qui fait partie du projet de la bourgeoisie. Je crois qu’il y a une unité assez grande et une disposition à se battre pour la défense des droits des travailleurs mais nous n’avons pas avancé dans la construction d’un programme alternatif de classe. terminerons d’ailleurs peut-être avec plusieurs « Fronts politiques ». Il n’est pas toujours possible d’atteindre l’unité tant les idéologies, les intérêts de partis et les vanités personnelles s’imposent parfois à l’exigence d’unité. Cette diversité fait partie de la lutte de la classe. Au MST, nous parions sur un seul « Front politique », populaire et national, qui réunisse toutes les forces qui ont voté pour Dilma au second tour de l’élection présidentielle. C’est un point de référence idéologique. Il est probable que les secteurs plus à droite et plus à gauche refusent d’y participer. Ce n’est pas que nous les refusons, mais ils ont un projet différent. Une proposition est en discussion. Il s’agirait d’organiser, en septembre ou aux alentours de la semaine de la patrie, une grande « Plénière nationale », dans l’Etat du Minas Gervais, qui réunirait les représentants et les militants de toutes les forces populaires (partis, syndicats, mouvements populaires, ruraux et intellectuels) afin de débattre d’un programme populaire s’opposant à la droite et à la crise. continued from page (12) réside pas dans l’arrestation du quidam mais dans le changement de système. Nous avons besoin d’une réforme politique profonde. Le Congrès a déjà montré, ces dernières semaines, plusieurs signes qui indiquent qu’il ne veut rien changer. L’unique solution serait de convoquer une assemblée constituante exclusive qui réalise la réforme du système politique brésilien. Il est clair que l’organisation d’un référendum populaire, qui demanderait la convocation d’une assemblée constituante, n’adviendra que si les masses sortent dans la rue afin de le demander. Cela va donc dépendre de la construction d’un nouveau rapport de forces. Mais c’est bien l’unique solution politique pour combattre la corruption. BdF : Quelles sont les initiatives des mouvements populaires pour se positionner dans cette conjoncture ? JPS : Nous faisons tous les efforts possibles pour construire l’unité des mouvements à travers la mise en place de « Plénières unitaires » pour les fronts de masse, principalement au niveau des Etats. Nous soutenons également, pour les stimuler, les secteurs organisés qui luttent. Dans certains Etats, la lutte est plus visible comme c’est le cas avec celle des enseignants dans l’Etat du Paraná et du Minas Gerais. Au niveau national, les centrales syndicales, en particulier la CUT (Centrale unique des travailleurs), ont fait l’effort de coordonner les mobilisations de la classe des travailleurs pour BdF : Vous êtes en train de construire un front politique qui se fait appeler « Groupe Brésil ». Les thèmes de « Fronts élargis » et de « Front de gauche » sont apparus. Comment le MST voit ces propositions ? JPS : Nous pensons nécessaire la construction de deux espaces complémentaires de « Front », d’unité. Pour commencer, un « Front de lutte de masses ». C’est celui que la CUT et les mouvements populaires construisent. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut un « Front politique » qui puisse réunir les mouvements populaires, les partis, les organisations rurales et les secteurs intellectuels afin de débattre d’un projet pour le Brésil. C’est-à-dire un « Front » qui ne soit ni partisan ni électoral. C’est un « Front politique » pour penser le futur et disposer d’un projet alternatif à celui de la bourgeoisie. Bien sûr que dans la construction de ce « Front » coexistent différentes opinions et initiatives. Nous Notes [1] Nom de code de l’enquête pour corruption lancée contre la société pétrolière Petrobras et une trentaine d’autres entreprises. « Lava-jato » signifie Kärcher. Brasil de Fato le 6 juillet 2015 Traduction de l’espagnol vers le français : Fanny Soares Mémoire des luttes 4 août 2015 continued from page (15) Banque interaméricaine de développement, tous acteurs clés du développement d’Haïti. De plus, les importateurs haïtiens de riz chercheraient indubitablement à défendre leurs intérêts dans le contrôle oligopolistique du marché haïtien du riz d’importation ». [41] Voir entre autre, David Harvey, Le nouvel impérialisme, op. cit. ; Eduardo Gudynas, « Extracciones, extractivismos y extrahecciones », Observatorio del desarrollo, n°18, février 2013 ; et Laurent Delcourt, « L’avenir des agricultures paysannes face aux nouvelles pressions sur la terre », Alternatives Sud, vol. 17, no 3 - « Pressions sur les terres. Devenir des agricultures paysannes », Paris, Syllepse, 2010. [42] Alain Saint Victor, op. cit. [43] Plan stratégique de développement d’Haïti, p. 118. [44] CEPALC, Haïti : questions relatives au développement à court et à AMBIANCE EXPRESS • Restaurant • Fritaille • Patés 2025 Nostrand Avenue (just off Farragut Road) Brooklyn, NY General Manager: Marie S 718.434.4287 16 long terme, p. 4. [45] Ministère du commerce et de l’industrie, « Création de la première zone franche agricole haïtienne », 2014. [46] Gouvernement de la République d’Haïti, Principales réalisations du gouvernement Martelly-Lamothe, mai 2014. [47] Momentum, « Agritrans : pour la production de bananes à grande échelle », édition n°2, Production nationale, 2014, p. 55. [48] Cité dans Ayiti Kale Je, « Haïti - Bilan 2013 / Sécurité alimentaire : la politique agricole gouvernementale est inefficace, selon des organisations paysannes », Alterpresse, 23 décembre 2013. Centre tricontinental, 15 décembre 2014 (CETRI - www.cetri.be) ial 24 juillet 2015 Immaculeé Bakery & Restaurant 2 Locations en Brooklyn continued from page (9) $60, a large sum for impoverished workers in the DR. To put it in perspective, the next day the Haitian government pledged relief funds to help those passing through the town of Belladère that work out to 110 Haitian gourdes, or $2.15 per person.” As for the humanitarian crisis “ready to happen” in June: it has begun to unfold in the camps on the border. U.S. influence over all of this is extremely concrete - Todd Miller reported in the Nation in 2013 that U.S. border agents work at the border and train Dominican border agents. North American journalists that have managed to present simplistic and inaccurate versions of the 19th century Haiti-DR relations were not, apparently, able to dig up the much more recent and relevant history of the de- stabilization of Haiti’s elected government over a period of years, starting in 2001, by paramilitary forces operating from safety in the Dominican Republic, culminating in an invasion that killed thousands and overthrew the Haitian government in 2004. That cross-border operation, too, could not have taken place without U.S. sanction and assistance. Haiti is not ruled by Haitians and does not have the power to help the deportees any more than it had the power to help those displaced by the earthquake. Its government is effectively under the control of the donor community, the U.S., and the UN, and its president is too focused on an electoral crisis, in which he is implicated, to worry about an unfolding humanitarian crisis on the border. DANA CARIBBEAN CUISINE KATOU RESTAURANT 2026 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11210 Spécialités • Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux • Jus citron • Bonbon amidon • Bouchées • Cornets • Pain patate (sur commande) • Bouillon (chaque samedi) • Soupe (chaque dimanche) 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) Tél: 718.778.7188 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) Tél: 718.941.2644 Haiti Liberté/Haitian Times The Finest in Haitian Food Breakfast • Lunch • Dinner Pâtés • Gateaux Catering • Delivery • Parties Chef: Véronique Pillard Manager: Danaelle Bonheur 718.484.2335 On the other hand, the many tendrils of influence that the U.S. has on the island of Hispaniola shared by Haiti and the DR give a special responsibility to North American friends of those countries. An unusual statement came from former Peace Corps volunteers calling for the suspension of military aid to the DR. Many have pointed out that the DR’s economy depends on tourism. Possibilities for campaigns abound. Greg Grandin pointed out that the international attention focused on the issue in recent months slowed the process down. With more work, it could be stopped. This article was originally published by teleSUR. Justin Podur is a writer and college professor based in Toronto, Canada. Bar du Boulevard 5012 Ave M (Entre E. 51 et Utica) 10h am – 10h pm Une innovation dans la cuisine haïtienne à Brooklyn Tous les plats haïtiens réalisés par une équipe de cordons bleus recrutés sous la supervision de Katou Griots – Poissons – Poissons Gros Sel – Dinde – Poulet – Cabri – Boeuf – Légumes Bouillon le samedi – Soupe le dimanche – Bouillie de banane le soir Appelez le 718-618-0920 Livraison à domicile Si vous avez du goût, vous ne lâcherez pas Katou Restaurant Fritaille All Day, All Night FREE DELIVERY Catering For All Occasions. Christenings, Weddings, Parties, Banquets, etc. 1347 Flatbush Avenue (bet. Foster & E. 26th St.) Brooklyn, NY 11226 718.676.7447 & 7448 Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 A Travers le monde Le Venezuela et la Grèce signent un accord de coopération énergétique L'attentat en Thaïlande visait les "étrangers" Le Venezuela et la Grèce viennent de signer à Caracas un Mémorandum d'entente en matière de coopération énergétique. Au lendemain de "la pire attaque jamais commise en Thaïlande", qui a fait au moins 20 morts à Bangkok, un "suspect" a été identifié grâce aux images de vidéo-surveillance et est actuellement recherché. L'attentat de lundi visait les "étrangers" et voulait "porter atteinte au tourisme", selon les autorités. L a signature a été réalisée par le vice-ministre des Hydrocarbures du Venezuela, l'Ingénieur Ángel Eduardo González Saltrón et le secrétaire général aux Relations économiques à la Coopération au Développement du ministère grec des Affaires étrangères, Yorgos Tsipras. La cérémonie de signature a eu lieu à la Maison jaune "Antonio José de Sucre", siège du ministère vénézuélien et en présence du viceministre pour l'Europe Calixto Ortega et d'autres diplomates. Le vice-ministre González a déclaré que cet accord de coopération énergétique a pour objectif de promouvoir le développement d'une relation économique positive, d'amitié et de bénéfice mutuel pour les peuples de la patrie de Bolivar et de celle de Rigas Fe- L Signature entre Ángel Eduardo González Saltrón et Yorgos Tsipras raios et Kolokotronis. "Le concept fondamental de ce genre de coopération est de promouvoir le développement afin d'établir, dans un avenir proche, une coopération énergétique sur toute la chaîne des hydrocar- bures, de l'exploration à la commercialisation en passant par l'exploitation", a déclaré González Saltrón. Le vice-ministre a également souligné le travail entrepris par le Suite à la page (18) Au Brésil, des manifestations dans plus de 200 villes contre Rousseff Des dizaines de milliers de Brésiliens ont manifesté dimanche contre la présidente Dilma Rousseff, embourbée dans les crises. Le rival malheureux de la dirigeante à la présidentielle de 2014 a pour la première fois appelé ses militants à se joindre aux cortèges. "Dehors Dilma!" Tel était le slogan scandé par les manifestants dimanche dans les rues du Brésil. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour réclamer de nouvelles élections ou la destitution de la présidente de gauche, Dilma Rousseff, embourbée dans une triple crise économique, politique et de corruption. Souvent vêtus du maillot vert et jaune de la "Seleçao" de football, les anti-gouvernement ont protesté dès le matin dans la capitale Brasilia (centre), à Belo Horizonte (sud-est), Recife (nord-est), Salvador de Bahia (nord-est) ou Belem (nord). Au moins 25.000 personnes ont défilé à Brasilia, entre l'Esplanade des ministères et le Congrès des députés. "Ici c'est le Brésil, pas le Venezuela" a Thaïlande recherche le ou les auteurs de la "pire attaque jamais commise" sur son territoire, d'après le chef de la junte au pouvoir et Premier ministre. Au lendemain de l'attentat qui a fait 20 morts, un "suspect" a été identifié grâce aux images de vidéo-surveillance, a indiqué ce dernier. Cet homme serait "originaire du nord-est du pays et membre d'un groupe opposé à la junte". Le nord-est de la Thaïlande, la région de l'Issan, est le bastion des Chemises rouges, qui soutiennent l'ancien gouvernement chassé du pouvoir après des mois de manifestations suivies par un coup d'Etat militaire en 2014. Aucun groupe n'a pour l'instant revendiqué l'attentat ; mais les autorités semblaient donc exclure la piste des insurgés musulmans du sud du pays. Mardi, les enquêteurs étaient à pied d'oeuvre sur les lieux de l'attentat à la bombe qui a frappé en pleine heure de pointe un sanctuaire du centre de Bangkok, très fréquenté, y compris par les touristes étrangers. "La bombe visait à tuer autant de personnes que possible, puisque le sanctuaire est bondé aux alentours de 6 et 7h le soir", a déploré mardi matin le porte-parole de la police Prawut Thavornsiri. Le bilan est maintenant de 20 tués et de 125 blessés. 14 des personnes décédées sont mortes sur le site de l'explosion. "Ils veulent détruire notre économie, le tourisme" Manifestation au Brésil Les organisateurs - des mouvements citoyens de droite soutenus par une partie de l'opposition - ont appelé à manifester dans plus de 200 villes du géant émergent d'Amérique latine. Ils espéraient mobiliser autant que lors des journées de protestations simi- laires de mars (au moins un million de manifestants) et avril (600.000). Mais en début d'après-midi, la mobilisation semblait moindre. Les manifestants étaient entre 137.000 (police) et 225.000 (organisateurs), selon des décomptes provisoires qui allaient en- Muretteʻs fler dans la journée, notamment avec la manifestation de Sao Paulo, fief de l'opposition et ville la plus peuplée du pays avec 11 millions d'habitants. A Rio de Janeiro, qui accueillera dans un an les Jeux Olympiques, le parcours de l'épreuve test de cyclisme a été en partie modifié pour permettre une manifestation le long de la plage de Copacabana. Les manifestants ont chanté l'hymne brésilien à pleins poumons. Avant d'entonner en cœur : "Dehors Dilma! Ici c'est le Brésil, pas le Venezuela. Olé, Olé, Olé, nous ne sommes pas communistes, nous sommes patriotes, nous allons déloger ces merdes du pou- CATERING & TAKE-OUT BANQUET HALL Les autorités thaïlandaises estiment que les auteurs de l'attentat visaient les "étrangers" et voulaient "porter atteinte au tourisme", l'un des rares points positifs d'une économie thaïlandaise en berne. Parmi les victimes figurent en effet plusieurs étrangers, nombreux à venir voir ce temple à ciel ouvert, situé en plein coeur de Bangkok au milieu des grands centres commerciaux de la ville. Au moins deux Malaisiens, un Singaporien, un Chinois, un Philippin ont été tués, d'après la police ainsi que dix Thaïlandais. Selon le département de l'immigration de Hong Kong, deux de ses résidents sont également décédés dans l'explosion et six autres blessés et hospitalisés. D'après les autorités de Singapour et de Taïwan, certains de leurs concitoyens ont également été blessés. "Ils veulent détruire notre économie, le tourisme. A partir de maintenant notre économie va se dégrader", a déclaré devant les journalistes, Prayut Chan-0-Cha, chef de la junte et Premier ministre depuis le coup d'Etat de mai 2014. Le cours du baht thaïlandais s'est effondré mardi à son cours le plus bas depuis six ans tandis que la Bourse de Bangkok était en baisse, les marchés s'inquiétant des répercussions de l'attentat commis lundi sur le tourisme, secteur vital de l'économie thaïlandaise. Après l'attaque, de nombreux pays ont réagi exprimant leur compassion. Dans un communiqué, le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit choqué. Les Etats-Unis et la France ont recommandé à leurs ressortissants d'éviter cette zone et d'être prudents dans la capitale thaïlandaise. A.F. (avec AFP) – le JDD 18 août 2015 voir!". Popularité à 8% Le président du Parti social démocrate brésilien (PSDB) et rival malheureux de Dilma Rousseff à la présidentielle de 2014, Aecio Neves, a pour la première fois appelé ses militants à se joindre aux cortèges. "Assez de tant de corruption, mon parti est le Brésil", a-t-il déclaré, en participant à la manifestation de Belo Horizonte, dans son Etat de Minas. Dilma Rousseff, 64 ans, qui a entamé son deuxième mandat Suite à la page (18) Venus RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine Now 2 Locations in Brooklyn We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. Baby Shower • Weddings • Conferences • Dinner Events • Repass • Birthdays • Graduation • Much More! 4618 Avenue N (btwn Schenectady & E. 46th), Brooklyn, NY Nou pale kreyòl! Tel: 646.474.7560 Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 1738 Flatbush Avenue (b/t Aves I & J) 718.258.0509 2816 Church Avenue (b/t Nostrand & Rogers Aves.) 718.856.2100 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 Haiti Liberté/Haitian Times 17 Suite de la page (5) Dans son travail d’accueil de personnes rapatriées, le GARR a dû intervenir pour apporter à ces ressortissant (e)s haïtiens une assistance humanitaire. Ils/elles ont été conduits à une compagnie haïtienne de transport afin de faciliter leur retour à Ouanaminthe. «N’était-ce l’intervention urgente de cette organisation de droits humains, la faim nous aurait tués et nous aurions dormi à la belle étoile. Aujourd’hui, nous sommes contents de pouvoir regagner notre ville natale.», a déclaré Célestin d’un air satisfait. Soulignons que ce rapatriement est survenu dans un contexte où les autorités dominicaines ne cessent de se défendre face aux multiples accusations faisant croire qu’elles violent les droits des ressortissant (e)s haïtiens Suite de la page (17) Au Brésil, des manifestations dans... établis sur leur territoire. Tout en condamnant les conditions dans lesquelles cette famille a été reconduite le week-end dernier à Malpasse, le GARR appelle une fois de plus les autorités haïtiennes à exiger du gouvernement dominicain le respect du protocole d’accord sur les mécanismes de rapatriement paraphé le 2 décembre 1999 entre les deux Etats insulaires. Lequel protocole interdit la séparation de famille et le fait de ne pas donner la possibilité aux personnes rapatriées d’emporter leurs effets personnels au moment des rapatriements. GARR (Groupe d'Appui aux Rapatriés et Refugiés) 17 août 2015 Suite de la page (4) MOCHRENHA. Les élections du 9 août sont une véritable catastrophe. À 80%, le Conseil Électoral Provisoire en est responsable. Cela s’explique par l’amateurisme, l’incompétence et un choix bien calculé du CEP [...] il n’y a pas eu d’élections dans plusieurs communes du département, dont Marchand-Dessalines, Petite-Rivière de l’Artibonite, Ennery , Gros-Morne, Desdunes, Saint-Marc et Grande-Saline [...] Nous sommes en présence d’un CEP qui ne maîtrise pas le processus électoral et qui a fait preuve de partialité. C’est pourquoi nous croyons qu’il serait beaucoup plus sage de surseoir à la publication des résultats et d’annuler ces élections frauduleuses » Pas d’autres réactions, tout le monde attend la date fatidique du 19 août. Cependant l’incertitude plane toujours, certains restent prudents et ne veulent pas que ces résultats provoquent violence, désordre et manifestations de rue pour ne pas perturber l’organisation du Festival de la CARIFESTA XII. Ils souhaitent que les résultats soient publiés juste avant la clôture de CARIFESTA le 30 août prochain. Qui vivra verra. Suite de la page (17) Statue du héros national vénézuélien Francisco de Miranda à Patras, dans le Péloponnèse, inaugurée en juin 2010 leader de la révolution bolivarienne Hugo Chávez pour la défense, la production et la démocratisation de la rente pétrolière, avec une vision révolutionnaire et populaire visant au bien-être du peuple vénézuélien. Pour sa part Yorgos Tsipras a qualifié la signature de cet accord de preuve de l'excellence des relations entre Caracas et Athènes, et d'impulsion pour leur développement. "C'est un premier pas vers une plus grande coopération dans les do- maines politique et économique entre nos deux pays, pour le bénéfice mutuel de nos peuples". Il a enfin remercié l'ambassadeur du Venezuela en Grèce, Farid Fernández, et son homologue grec, Nikolaos Kotrokois, pour leur travail en faveur du rapprochement entre les deux pays. MPPRE 1er Aout 2015 Traduit par Fausto Giudice Tlaxcala : 16 Aout 2015 en janvier après une difficile réélection fin octobre, a vu en quelques mois sa popularité chuter brutalement à un niveau historiquement bas de 8%. Elle est confrontée à une triple tempête : la récession économique qui l'a conduite à adopter des mesures d'austérité im- 1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226 www.lacroixmultiservices.com • Income Tax • Electronic Filing • Refund Anticipation Check (RAC) • Direct Deposit - IRS Check • Business Tax • Notary Public • Immigration Services • Translation, Preparation, Application, Inquiry letters • 6 Hour Defensive Driving Course • Fax Send & Receive • Resume • Property Management • Credit Repair 18 Haiti Liberté/Haitian Times parlementaire. L'ex-guerillera torturée sous la dictature militaire a récemment affirmé qu'elle ne cèderait "ni aux pressions ni aux menaces". A.F. (avec AFP) – le JDD 16 août 2015 Suite de la page (7) et statut juridique, simplement à cause de leur origine. Donc, il nous faut reconnaître que cette date fatidique du 14 Août 1791 qui nous a initiés à la résistance organisée, s’agrippe à notre destin, heureusement encore, pour ne jamais nous lâcher, puisque nous la retrouvons qui nous sert de leitmotive. Et comme nous tenions à donner une réponse au président dominicain Danilo, nous regrettons fort que notre seule présence pour traverser le pont, n’a pas suffi, cette fois, à le secouer; ce qui aurait servi à quelque considération immédiate en notre faveur. Quand bien même cette traversée du pont de Brooklyn nous rappelle une date historique, inoubliable, celle du 20 Avril 1990. Malheureusement, si la déportation de nos compatriotes n’a pas réussi à stimuler tous nos compatriotes pour la pleine réussite d’un tel « leve kanpe », c’est tout simplement parce qu’ils ne sont pas concernés au même degré dans un tel dossier, comme ce fut le cas quand le CDC (Centers for Disease Control) avait prématurément accusé les Haïtiens d’appartenir à quatre groupes à risque dont les homosexuels, les hémophiles, les héroïnomanes et les Haïtiens. Alors, notre participation à la rencontre de ce Vendredi 14 Août 2015, nous a tout simplement conduits à assister, le dimanche 16 Août dans l’après midi, à une conférence donnée à la salle Harry Numa au journal Haïti Liberté par notre ami Roger Leduc de KAKOLA sur l’importance de ce moment historique pour l’existence haïtienne que fut le congrès du Bois-Caïman. Ainsi, du Vendredi 14 au Dimanche 16, cela a été pour nous un moment bien mérité qui nous a servi à bien des égards pour avoir rencontré des figures aussi marquantes et nous faire une opinion beaucoup plus solide sur cette tranche historique de la lutte haïtienne. La foule rassemblée devant la mairie de New York Rodneyse Bichotte Assembly Member and State Committee Woman / District Leader for New York State’s 42nd Assembly District Photo: Edgar Lafond Suite de la page (16) catégories sociales sans précédent dans ce pays à propos d’une élection, l’on a été stupéfait de constater que seuls le Président de la République, Michel Martelly, le Premier ministre, Evans Paul dit KP, le CEP et naturellement la LACROIX MULTI SERVICES Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276 populaires ; les révélations dévastatrices du scandale de corruption autour du géant public pétrolier Petrobras qui éclabousse son Parti des travailleurs (PT) et d'autres partis alliés ; enfin, une crise politique aiguë qui menace de faire voler en éclats sa fragile majorité Papeterie & Imprimerie Nouvelle adresse: 101 Lalue, Port-au-Prince, HAITI Tel: 4269-2770 3643-2906 IMPRIMERIE & Papeterie Imprimerie commerciale Furnitures de bureau, fournitures scolaires Communauté internationale, avant même d’attendre les rapports de leurs observateurs, ont fait une fuite en avant en déclarant qu’ils étaient satisfaits du déroulement des élections tout en reconnaissant qu’il y a eu quelques irrégularités et des actes de violences dans certains bureaux et Centres de vote à travers le pays. Mais avancent-ils que ces cas de fraudes caractérisés ne peuvent changer la légitimité de ces élections? En clair, ces élections ressemblent à ces nègres qui ne peuvent produire rien d’autre que cette contrevérité du système démocratique. Pour avoir l’habitude de suivre de très près le déroulement d’un scrutin dans la plupart de ces pays européens et du continent américain qui ont envoyé des observateurs sur place en Haïti, l’on est resté sidéré devant le cynisme auquel font preuve ces pays donneurs de leçon aux Etats du Tiersmonde en quête de démocratie, de stabilité et de modernité politique. Chez eux, il suffit qu’il y ait un cas d’irrégularité manifeste dans un seul bureau de vote pour que le Président du bureau annule le vote. Voilà que, en Haïti, c’est le pays dans son ensemble qui a dit NON à l’inacceptable. Mais cette Communauté internationale tenterait de l’imposer à coup de propagandes et de fuite en avant. D’ailleurs, au Centre de Tabulation de Vote (CTV) installé à la SONAPI, non loin de l’aéroport où le CEP procède au comptage des bulletins en présence des observateurs de l’Union européenne, de l’OEA et d’autres, ce sont ces mêmes observateurs qui tentent de rassurer la presse et à travers elle la population. Selon eux, le CEP publiera les résultats préliminaires aux environs du 19 août bien que l’organisme électoral n’était pas en mesure, au moment où nous écrivons ces lignes, de donner le taux de participation. Enfin, selon le Directeur du Centre de Tabulation, Widmarc Matador, « personne ne peut modifier les résultats du Centre », selon lui, « tout est parfaitement contrôlé ». Si c’est comme le déroulement des scrutins, la population a de quoi s’inquiéter. En tout cas, le pays tout entier retient son souffle en attendant la publication et les décisions du Conseil Electoral Provisoire dans les jours qui viennent. Et certains se posent déjà des questions sur la suite d’un processus qui était plus ou moins bien engagé. Mais l’obstination de l’équipe qui pilote la machine électorale afin de respecter un calendrier que tout le monde critiquait fait qu’aujourd’hui elle se trouve sur une pente raide, voire dangereuse non seulement pour tout le processus mais pour l’avenir même des dix millions d’haïtiens. Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 Noam Chomsky: où va nous conduire la guerre de l’information? Professeur émérite de linguistique au Massachusetts Institute of Technology, Noam Chomsky, interrogé par Sputnik, s'est exprimé sur les tendances médiatiques dans la situation actuelle de guerre de l’information. La guerre de l'information "c'est quand les organisations tyranniques se servent des médias pour déterminer l'agenda politique. Ce dernier sert à la manipulation consciente et intelligente des masses, visant à créer des désirs artificiels, séparer les gens, assurer qu'ils ont une opinion correcte pour ne pas déranger les dirigeants", explique M. Chomsky. S elon lui, des sommes astronomiques sont investies pour créer cet agenda. Pour comprendre comment la médiatisation pourrait influencer la politique et la société dans l'avenir, il faut d'abord étudier la nature même des médias. Selon M. Chomsky, "les médias sont de grandes entreprises qui vendent un produit qui s'appelle audience à des annonceurs publicitaires. Quand il s'agît des grands médias comme The New York Times ou The Washington Post, ils font une juteuse affaire en vendant l'audience la plus privilégiée et composée des cadres supérieurs et des chefs d'entreprises". "Pour une personne lucide, quelle image du Classified Directory APARTMENT WANTED Looking to rent a 2 bedroom apartment in Brooklyn. Great job & great credit. Female. Non-smoker. 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Call Victor, 718.642.2222, cell 646.415.3031. monde pourrait apparaître comme résultante d'une telle transaction?", questionne le philosophe. Il est per- sky estime que les deux voies sont possibles parce que les médias ne sont qu'un outil et un outil peut servir pour faire le bien comme pour faire le mal cela dépend de celui qui l'utilise. "Si les médias sont dirigés d'une manière démocratique, ils vont refléter les intérêts publiques. S'ils sont sous le contrôle d'un gouvernement tyrannique, cela pourrait être quelque chose de très différent". "Actuellement, il y a une guerre sur internet et aussi sur de multiples chaînes " conclut M. Chomsky. Sputnik 22 juillet 2015 Afrique Asie N° 116 - Juillet/ août 2015 Tel: 718-421-0162 [email protected] HELP WANTED DRIVERS with TLC License WANTED! With or without car. ALPHA CAR SERVICE, Flatbush Ave. & Ave. I, Brooklyn. Call 718859-2900. HELP WANTED ATTEND AVIATION COLLEGE– Get FAA approved Aviation Maintenance training. 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Noam Chomsky suadé que le résultat de la médiatisation dépend de notre compréhension de cette nature des médias. "Les medias souffrent d'une contradiction interne entre leur fonction intrusive et la nécessité de présenter aux gens importants une image réaliste et tolérable du monde. Par exemple, The Wall Street Journal fait les meilleurs reportages des EtatsUnis uniquement parce que ses lecteurs sont des gens qui font de l'argent", déclare M. Chomsky. D'une part, cette guerre de l'information pourrait inciter les médias à améliorer leurs contenus. Mais d'autre part, elle est capable d'amener à un contrôle total sur les actualités de la journée. M. Chom- DONATE YOUR CAR Wheels For Wishes Benefiting Please Call Gabriel or Mark (973) 690-5363 or Inquire Within 187-189 Foundry St. Newark, NJ 07105 Make-A-Wish® Tax 0% Metro New York and 10 uctible d Western New York De *Free Vehicle/Boat Pickup ANYWHERE *We Accept All Vehicles Running or Not *Fully Tax Deductible WheelsForWishes.org Vol. 9 • No. 6 • Du 19 au 25 Août 2015 Call: (917) 336-1254 * Wheels For Wishes is a DBA of Car Donation Foundation. Haiti Liberté/Haitian Times 19 Fidel : La fraîcheur d’un homme authentique Par Oscar FORTIN N é un 13 août 1926, Fidel Castro célèbre ses 89 ans avec la même simplicité et authenticité qui l’ont accompagné toute sa vie. Celui que la revue Fortune avait présenté à plusieurs reprises, mais en vain, comme un des hommes les plus riches du monde vit tout simplement dans une petite résidence à la Havane. C’est là qu’il reçoit, à l’occasion, des chefs d’État, des personnalités politiques, des écrivains et des artistes. Tous et toutes sont honorés d’être reçus par celui qui a renversé le dictateur Batista et donné naissance à une révolution que l’Empire n’a pu vaincre avec ses interventions armées, ses centaines de millions de dollars pour corrompre, créer des épidémies, susciter des actes criminels et un blocus économique défiant toutes les règles du droit international. Il aura été également la Cible de plus de 638 tentatives d’assassinat. Il est toujours là pour partager ses réflexions sur le monde et les conflits qui en menacent l’existence. Vous trouverez à travers les divers sujets traités la fraicheur d’une sagesse qui repose tout à la fois sur un vécu intense, une intelligence exceptionnelle et un humanisme qui ne se dément pas. Peu d’hommes d’État, des 50 dernières années, peuvent se présenter avec autant de consistance et de fidélité à certaines valeurs Les présidents Nicolàs Maduro (Venezuela) et Evo Morales (Bolivie) dans un van avec Fidel Castro, à La Havane, le 13 août 2015 Le président Bolivien Evo Morales offrant à Fidel un tableau de jeunesse à l’occasion de son 89ième anniversaire. « Tu demeures pour bien des peuples et de nombreux dirigeants un phare qui éclaire sans éblouir et qui guide sans dévier de la voie à suivre » fondamentales relatives aux personnes et aux sociétés. L’insistance mise par la Révolution sur l’éducation et la santé est un premier indicateur de la valeur accordée à la personne humaine. De fait, sans éducation et sans la santé, les personnes demeurent vulnérables à la manipulation et à l’isolement. Elles ne peuvent assumer les responsabilités dont elles ignorent les avenants et les aboutissants. Depuis longtemps, Cuba est libre d’analphabétisme et son système d’éducation fait l’envie de nombreux pays de la région. Quant à son École de médecine, sa réputation n’est plus à faire. Cuba est le pays qui dispose du plus grand nombre de médecins par mille habitants. Il fallait le faire en dépit et à l’encontre de toutes les contraintes mises sur sa route tout au long de ces 50 années. Un second volet qui caractérise la Révolution cubaine est celui de la solidarité nationale et internationale. Nous connaissons de plus en plus les interventions de Cuba dans diverses régions du monde. Il n’y va pas avec des fusils pour y faire la guerre ; mais avec des ressources humaines pour y apporter éducation et santé. Cette coopération n’est d’aucune manière conditionnée aux idéologies des pays où professeurs et médecins se rendent. Il en est de même pour l’ouverture de l’École de médecine à de nombreux étudiants étrangers, y compris des États-Unis. Dans la grande majorité des cas, Cuba assume les frais de formation SHIPPING FULL CONTAINER LOADS & VEHICLES TO HAITI, JAMAICA, GUYANA AND THE REST OF THE CARIBBEAN ISLANDS Un gâteau d'anniversaire pour Fidel de ces jeunes trop démunis pour payer cette formation, mais suffisamment intelligents et habiles pour en maitriser les connaissances et leurs applications. Ils sont des milliers, aujourd’hui, oeuvrant dans leurs pays respectifs auprès des populations les plus défavorisées. Ce qui a fait dire à l’ex Président de l’Assemblée générale des Nations unies, Miguel D’Escoto, que Fidel Castro était sans nul doute le personnage le plus solidaire des causes humaines. Chez lui, la solidarité s’écrit par des actions et des engagements. « Nous vivons le meilleur moment de l’histoire d’Amérique latine, un moment durant lequel le rêve de Bolivar, de Morazán et de Martí ne sont plus un simple rêve, mais s’est transformé en un projet réalisable dans lequel nous pouvons nous engager. Pourquoi ce moment-ci ? Je crois que nous sommes en train de voir les fruits de l’exemple et de la lutte de Fidel, diabolisé par l’Occident pour avoir prêché la solidarité. Fidel ne l’a pas seulement prêchée, il a prêché par l’exemple. Pour moi, et cela je le dis aux Nations unies, il est le héros mondial de la solidarité. » Dommage que nos politiciens et médias continuent à le diaboliser et à taire ses réflexions et commentaires sur ce que vit le monde d’aujourd’hui. N’importe, les peuples savent le reconnaître et de plus en plus de dirigeants s’en approchent pour y puiser conseils et sagesse. Son influence déborde les frontières de Cuba et rejoint les peuples de l’Amérique latine, d’Afrique et plusieurs du Moyen Orient et d’Asie. Quelque part, les forces porteuses de vérité, d’authenticité et de consistance en arrivent toujours à percer les nuages du mensonge, de la manipulation et de l’incohérence. Peu d’hommes d’État peuvent rivaliser avec la stature de cet homme toujours porteur d’un message de solidarité, d’humanité et de fraicheur. Fidel, bon 89ième anniversaire. Tu demeures pour bien des peuples et de nombreux dirigeants un phare qui éclaire sans éblouir et qui guide sans dévier de la voie à suivre. humanisme.blogspot.ca jeudi 13 août 2015 RED HOOK SHIPPING Boxes ● Barrels ● Containers ● Vehicles Direct shipping from Brooklyn, NY to Haiti We own 3 ships: Sloman Rover, Trans Gulf & Glamor. 973-690-5363 YON KONEKSY O N DIREK POU HAITI WEEKLY SAILING FROM NY & NJ PORTS FASTEST TRANSIT TIME IN THE INDUSTRY Direct to Port-au-Prince, Miragoâne & St. Marc 12 DAYS TO HAITI We specalize in shipping full container loads with personal effects, household goods, commercial cargo, cars, trucks, buses from NY port to Haiti every week, sailing time 10-12 days. 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