Des fripes et de l`éthique
Transcription
Des fripes et de l`éthique
© SudOuest - imprimer 1 sur 2 http://www.sudouest.fr/dyn/imprimer.php?link=http://www.sudouest.fr... Jeudi 21 juillet 2011 à 06h00 Par DOMINIQUE MANENC Mérignac Des fripes et de l'éthique L'entreprise d'insertion a ouvert son cinquième magasin en avril. Les fringues chics à prix chocs séduisent les clientes de toutes conditions sociales. Elles témoignent…. Estelle Andrier-Viblanc (à droite) et Sophie accueillent les clientes avec le sourire. PHOTO D. M. Simone vient d'enfiler un chemisier blanc et se mire dans la glace. Recto, verso, super : « C'est pas trop boudiné ? Je prends ! ». 3 euros pour cet article H & M. Elle est ravie : « C'est pas cher, joli, j'adore. Je viens exprès de Bordeaux où je fréquente la boutique de la rue Sainte-Catherine et demain j'irai à la braderie d'Amos. » Une fidèle, comme tant d'autres, des magasins et du concept. Des vêtements, accessoires ou chaussures collectés mais soigneusement triés pour ne conserver que des produits de qualité. À des prix compétitifs. Jennifer habille ses deux enfants ici : « Pour les vacances, j'achète ces trois tee-shirts à 1 euro pièce. Ils sont en parfait état. Je ne suis jamais déçue. Je viens régulièrement, sûre de trouver de la nouveauté chaque fois. » Un ensemble Kenzo à 20 € Estelle Andrier-Viblanc est responsable des cinq boutiques Amos, trois à Bordeaux, deux à Mérignac dont la petite dernière située au 500, cours de Verdun, à 10 mètres du terminus du tram. Ouverte depuis avril, elle ne désemplit pas. Les habitués, le bouche-à-oreille, l'emplacement. Sur sa vitrine, les affichettes annoncent la couleur : « Des prix chocs, une mode chic ». Tout est dit. « On offre un maximum de qualité et de choix. Prêt-à-porter, chaussures, ceintures, sacs, objets de puériculture, livres, bijoux : nous ne vendons que ce qui très présentable. Il y a souvent des marques mais elles ne restent pas longtemps sur les cintres. L'autre jour, un ensemble Kenzo est parti tout de suite pour 20 euros. Alors, quand c'est du Saint-Laurent… », commente Estelle Andrier-Viblanc. AMOS FÊTERA SES 18 ANS EN OCTOBRE 2011 L'association Amos a été créée à Bordeaux en 1994 par le Secours catholique et l'Entraide protestante. Elle fêtera ses 18 ans en octobre. Elle collecte 150 tonnes par an de vêtements, chaussures, accessoires dans 21 containers installés à Bordeaux, Le Taillan et majoritairement à Mérignac. 20 % de ces articles sont vendus dans les cinq boutiques de Bordeaux et de Mérignac, la seconde étant adossée au siège social de l'avenue d'Arès où l'on peut aussi effectuer des dépôts. Le reste est recyclé par une autre association. Cinq permanents y travaillent et 20 personnes sont des salariés en insertion. Le chiffre d'affaires annuel est de 400 000 euros. Les boutiques sont ouvertes à tous les publics. « On a une devise : Amos, des fripes et de l'éthique », dit la directrice Nathalie Lacoste. 28/07/2011 10:03 © SudOuest - imprimer 2 sur 2 http://www.sudouest.fr/dyn/imprimer.php?link=http://www.sudouest.fr... « Au départ, nous nous adressions à des gens peu fortunés. Depuis, la clientèle s'est diversifiée et touche toutes les classes sociales. Une question de choix. » Un autre état d'esprit C'est celui de Danièle qui franchit la porte d'Amos une fois par semaine : « Cinq Mangas à 1 euro, une paire de ballerines en cuir à 3,50 €. Voilà mon bonheur. J'aime cet état d'esprit qui tourne le dos au système de la consommation et de la mode. Et en plus, cela fait travailler des gens. » Elle farfouille dans les travées : un pantalon, une jupe à 4 euros. Un body pour bébé à 50 centimes. Un tee-shirt vendu dans une enseigne sportive à 1 euro. Idem pour une jupe en jean fillette. Pour la robe velours, il faudra débourser 2,50 €. « Tous les jours, nous apportons de la marchandise nouvelle. C'est aussi un argument très attractif », indique Estelle Andrier-Viblanc. « On peut renouveler sa garde-robe à peu de frais et garder cet argent pour l'affecter à d'autres dépenses. » Salariés en insertion Zoulikha et Sophie s'occupent de la vente. « J'aime bien accueillir les clientes et leur donner des conseils parce que parfois elles ne savent pas fouiller. On ne va pas insister pour faire acheter un article qui ne va pas. » Ces deux jeunes femmes sont des salariées en insertion : « C'est le but de notre association. Créer de l'emploi et aider ces personnes à rebondir après un passage chez nous qui n'excède pas deux ans. On est là pour les accompagner », détaille Estelle Andrier-Viblanc. Christiane, la propriétaire des murs, s'est mise à fréquenter assidûment ses nouveaux locataires : « Je suis enchantée par cette activité qui sert une bonne cause. D'ailleurs, je viens souvent acheter des articles pour les offrir à mes amies. » Ou pour elle. Comme ce petit sac qu'elle va customiser. Son dada. Amos 500, avenue de Verdun. Ouvert du lundi au samedi, de 10 h à 13 h et de 14 h à 18 h 45. Tél. 05 56 12 29 54. © www.sudouest.fr 2011 28/07/2011 10:03