« Nous n`héritons pas de la terre de nos parents, nous l`empruntons
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« Nous n`héritons pas de la terre de nos parents, nous l`empruntons
Numéro 011 gratuite - destinée à ses membres et à ses amis Octobre-Décembre 2007 Janvier, Février 2008 Tishrey, Adar 5768 « Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants. » (Léopold Sedar Senghor 1906-2001) Siège social : coin des avenues Lukusa et des Missions - Kinshasa (Gombe) [email protected] boîte postale 11.604 - Kinshasa 1 - République démocratique du Congo POUR TOUS VOS IMPRIMES Son Excellence Monsieur Joseph Kabila Président de la République Démocratique du Congo calendriers affiches brochures plaquettes agendas travaux de ville sérigraphie présentoirs sous-main étiquettes ... 1164, av. Joseph Kabasele Tshiamala (ex-Flambeau) - Kinshasa/N’Dolo Tél.: +243 998633222, 898940100, 814527294 Fax : +33 3 45 09 02 68 - E-mail : [email protected] « La Communauté juive est l’une des communautés dont les coreligionnaires ont sillonné la République Démocratique du Congo avant l’indépendance. Nous saluons cette Communauté pour avoir choisi notre Pays comme sa seconde patrie et s’être investie dans le développement du secteur économique. Puisse cette Communauté prospérer en République Démocratique du Congo. » 1 LE MOT DU PRESIDENT DE LA COMMUNAUTE Sommaire Page 1 Le Président de la République Démocratique du Congo Page 2 Sommaire et Composition du Comité Page 3 Message du président de la Communauté Page 5 Une coutume juive : Le deuil Page 11 Une fête juive : Lag Baomer Page 16 Un "Juste" a vécu au Congo Page 19 Rétrospective de l'année 2007 Page 22 Une Juive célèbre : Simone Veil Page 28 Anouar El-Sadate, 30 ans déjà Page 32 Humour juif Page 34 On en a parlé ailleurs : Revue de presse Page 40 L'art congolais : Maître Liyolo Page 43 "L'Isola delle Rose" par Rebecca Samona Page 47 La grande marche pour l'Unité de la Belgique Page 50 Les activités communautaires Page 66 Israël : 60 ans Page 68 1000 personnages en un seul tabelau L’année 2007 s’est achevée et nous vous remercions d’avoir parcouru ensemble un chemin si riche et varié. 365 jours, au cours desquels ont alterné avec une égale fréquence le doute et l’espoir, l’inquiétude et le soulagement, l’amertume et la joie. Quelques temps forts ont jalonné l’année passée. Je n’en retiendrai que trois : la cérémonie d’inauguration de la plaque commémorant le 20ème anniversaire de la synagogue Beit Yaacov de Kinshasa, en avril, la Bar Mitzva (communion) de Dany Angel, en octobre, et la Bar Mitzva d’Eric Blattner, en novembre. Le bilan de l’année passée reste, malgré tout, positif. L’an 2008 est déjà bien entamé ; cependant, je souhaite à tous qu’il vous apporte ou conserve la bonne santé et beaucoup de bonheur. COMPOSITION (provisoire) du COMITE Maurice Haib Secrétire Général Aslan Piha Président de la Communauté en charge des finances et de Kadima Tuvia Marom Vice - Président David Hasson Conseiller en charge des Relations extérieures Edouard Swiel Conseiller en charge des activités communautaires Yossi BenYaïr Conseiller en charge de la sécurité et de l’intendance Le Rabbin de la Communauté est Monsieur Shlomo Bentolila COMMUNAUTE ISRAELITE DE KINSHASA ASBL – reconnue par l’Ordonnance Présidentielle n°72/193 du 28 mars 1972 – Editeurs Responsables : Aslan Piha (Président) et son Comité (mail : [email protected] ) Revue imprimée chez A.G.B. à Kinshasa 2 Dans le cadre des projets à venir cette année, il ressort des demandes formulées lors de l’Assemblée générale que les membres attendent l’organisation d’activités toujours plus nombreuses. D’ailleurs, à l’occasion du 60ème anniversaire de l’Etat d’Israël, en mai prochain, mon comité et moi-même proposons d’organiser quelques festivités ou manifestations liées à cet instant historique. En attendant une organisation à la hauteur de nos espoirs et nos rêves, nous vous donnons rendez-vous à l’une ou l’autre de nos manifestations. Chers membres, Chers amis, Vos suffrages m’ont appelé pour la quatrième fois à l’honneur de présider notre Communauté. Recevez-en mes remerciements. Cet honneur, je le sais, implique des devoirs nombreux, sérieux, parfois difficiles à remplir. Soyez assurés que j’apporterai tous mes soins. Grâce au zèle, à l’unité dans l’action et au dynamisme des membres de mon comité, tous d’ailleurs confortablement réélus, notre œuvre réussira. Mais aussi, et surtout, si votre concours franc et loyal nous est acquis. Mettons de côté toute susceptibilité vaine, toute idée individuelle, appelons à notre aide l’esprit de concorde, car nous voulons tous, et énergiquement, concourir à une œuvre commune. Je compte donc sur votre entier soutien et sur l’engagement personnel de chacun d’entre vous pour travailler ensemble et ainsi surmonter même les plus grands obstacles. Cette occasion m’amène aussi à remercier le rabbin Shlomo Bentolila pour l’excellence des relations qu’il entretient avec moi pour le bien de la Communauté. Qu’il sache, qu’en ce qui me concerne, cette relation s’est transformée en amitié sincère. 3 Je regrette que mon ami David Fernandes, 1er vice-président sortant, n’ait pas voulu représenter sa candidature à votre suffrage. Il fera désormais partie des jeunes cadres retraités de notre Communauté. J’espère, néanmoins, qu’il restera encore actif et que je pourrai compter sur ses conseils avisés. Son talent, son sens des responsabilités, ses choix en matière de judaïsme et de sionisme sont toujours pertinents. Je n’oublie pas son intégrité, son dévouement sans limite à la Communauté, et surtout son importante contribution financière. Merci à David, mais qu’il reste encore à nos côtés, car la Communauté a besoin de lui. Pour mener à bien ma mission, j’ai besoin de vous, de vous tous, mais aussi de votre contribution financière. En aidant la Communauté, vous vous aidez vous-mêmes. Ne vous demandez pas ce que votre Communauté peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre Communauté. Enfin, je félicite les membres du comité qui ont été tous réélus. Depuis quelques années, je m’appuie sur leurs compétences et leurs conseils. Ma réussite est notre réussite ! Alors merci à Tuvia, Maurice, Eddy, David H. et Yossi. Restant à votre entière disposition, je vous envoie un cordial shalom. Aslan Piha Président de la Communauté Aujourd'hui : L'enterrement et le deuil La tradition juive compte parmi les « devoirs primordiaux » à remplir, les soins, visites, prières à prodiguer aux malades ainsi que l’accompagnement des morts à leur dernière demeure. Il existe, au sein de chaque communauté juive, une confrérie dont les membres rendent visite aux malades, les confortent dans leurs derniers moments puis se chargent d’exécuter les derniers commandements liés au deuil : office, consolations prodiguées aux parents du défunt, etc… Ce service indispensable s’appelle « Hevra Kadisha », qui veut littéralement dire « sainte confrérie ». Il est dans le judaïsme un acte important, celui que nous devons rendre à nos morts. Lorsque nous sommes frappés par un décès, nous devons respecter un rituel, c’est pourquoi il est recommandé de prévenir immédiatement le rabbin et les responsables de la Communauté qui vous mettent en relation avec la Hevra Kadisha. Qu’est ce que la Hevra Kadisha ? Elle est composée d’hommes et de femmes, bénévoles, qui sont formés par le rabbin de la Communauté pour aider les familles, en ce moment particulièrement difficile, tant sur le plan administratif que sur le plan religieux. L’une des actions les plus importantes et des plus difficiles que doit réaliser la Hevra Kadisha est la toilette rituelle. En cela, ce service a toujours été remarquable de dévouement. Malheureusement, aujourd’hui, on commence à manquer cruellement de volontaires masculins. Des prières et des psaumes sont récités lors des derniers moments et, en particulier le « Chema », profession de foi du Juif. C’est sur le dernier mot du Chema, « Ehad » (« Un ») que l’âme du défunt se sépare du corps. Le décès est annoncé par ces mots : « Béni soit le Juge de Vérité ». Anciennement, la coutume voulait que le corps soit posé à terre, sur une planche ou sur de la paille et recouvert d’un drap. L’usage et la tradition juive ont conservé certains rites comme celui de la lumière placée près de la tête du défunt ; elle symbolise l’âme immortelle. Le disparu sera veillé sans interruption jusqu’à son ensevelissement. Dès que le malade entre dans la phase finale, il est interdit de le quitter, de lui retirer son oreiller, de lui fermer les yeux, de précipiter sa mort, de pleurer, de manifester bruyamment en sa présence ; quiconque enfreint ces interdits est considéré comme un assassin. Les professionnels veilleurs de la Hevra commenceront leur rituel du Chema. Il faut lire et répéter le Chema jusqu’au décès. Dès que le décès est constaté, le plus proche parent présent ou l’homme de la Hevra recouvre le visage du défunt et, à travers le drap, lui ferme la bouche et les yeux, lui étend les bras et les jambes le long du corps. Si le décès survient le Chabbat, il faut seulement recouvrir le corps du défunt. Rien ne doit être fait qui puisse aggraver l’état de santé du malade ou avancer l’heure de la mort. Aucune disposition mortuaire ne doit être prise avant le décès, si ce n’est celles prises par le malade lui-même (achat d’une sépulture, demandes particulières, repentir, …). 4 5 Le défunt fait l’objet d’une toilette de purification, la Tahara, exécutée par des hommes de la Hevra Kadisha pour un homme, et par des femmes pour une femme, sans la famille. Cette toilette est destinée à débarrasser le défunt de toute souillure, comme il sied à qui va se présenter devant le Roi.. Le corps est aspergé d’eau tiède et il est nettoyé en entier cependant que des psaumes sont récités. Enfin, le mort est revêtu d’un vêtement mortuaire, un linceul de toile blanche qui est l’expression de la foi en la résurrection. Ce vêtement est fait sans poche ; en effet, aucune possession matérielle de la personne ne peut être emportée avec elle après la mort. En dehors d’Israël, le cercueil est obligatoire. Riches ou pauvres, devant la mort, nous sommes tous égaux et soumis à la même loi, ainsi toute la cérémonie funéraire devrait se dérouler en toute simplicité. Le cercueil décoré ou de grande valeur est à éviter ; il doit être peu couteux et en bois tendre parce qu’il se décompose plus rapidement. Le défunt repose sur le dos, visage tourné vers le haut, main le long du corps, tête reposant sur un sachet de terre d’Israël. Avant la fermeture du cercueil, la famille demande pardon au défunt des fautes qu’elle aurait pu commettre à son égard. Les soins de conservation sont interdits ; ils sont uniquement autorisés en cas de rapatriement en Israël, car le cercueil est ouvert une fois à destination et le corps est inhumé en pleine terre. L’incinération et le don d’organes d’un défunt sont interdits, car ils portent atteinte au respect du corps. Le défunt doit être enterré le plus rapidement possible, en principe le jour de son décès. Il est interdit de célébrer des funérailles les jours de Shabbat, les jours de fêtes et notamment de Yom Kippour. Le cercueil est porté au cimetière, sans passage à la synagogue considérée comme un lieu de vie. En allant au cimetière, on fait plusieurs petites haltes. Le cimetière est le lieu de la cérémonie religieuse ; le rabbin récite la prière des morts, le Kaddish, un hymne de louange à D.-ieu. Ensuite, chacun aura à cœur de jeter de la main gauche trois pelletés de terre sur le cercueil, la famille d’abord, et les invités ensuite. L’enterrement sera terminé lorsque le cercueil est entièrement recouvert de terre. Il est de coutume de ne pas envoyer des fleurs à un enterrement juif. Hélas, en diaspora, et même en Israël, de nombreux immigrants amenés par l’Agence juive comme Juifs, mais qui ne le sont pas, ont pris l’habitude d’introduire de nouvelles coutumes, et des Juifs ignorants les imitent, à tort. Le Kaddish en hébreu 6 Des fleurs et des couronnes Le deuil comporte des règles nombreuses et strictes ; il y a trois grandes périodes de deuil : les « Chiv’a », sept premiers jours de deuil qui se passent dans la maison du défunt où une lumière, le « ner nechama », est allumée en souvenir du défunt et les prières y sont récitées ; les « Chlochim », 30 jours de deuil, représente la période pendant laquelle le deuil doit être respecté pour ceux qui perdent un proche, exception faite des enfants pour leur père et leur mère ; et enfin, une année, c’est la période de deuil qui doit être respecté pour le décès d’un père ou d’une mère. Après les obsèques, les proches parents du défunt s’assemblent dans un même endroit appelé « maison de la Chiva » pour y observer, pendant sept jours, le deuil, et ce, d’une manière très intense. Chiva vient du mot hébreu « chéva » signifiant sept. Durant ce temps, les personnes affligées sont assises sur des sièges bas ou à même le sol et habitent ensemble. Car il est dit : « Là où une personne a vécu, son esprit continue à y habiter ». Des amis leur font de courtes visites pour les réconforter. Le respect de la Chiva incombe aux personnes qui ont perdu un père, une mère, un conjoint, un frère, une sœur ou un enfant. Un autre être cher qui décéderait serait pleuré mais sans observance de la Chiva. Dès que la Chiva commence, l’attention est focalisée sur les proches du défunt. Ceux-ci vont connaître une semaine de souffrance extrême et la communauté est là pour leur exprimer sa tendresse, les consoler, leur apporter tout ce dont ils ont besoin et les décharger des obligations qu’ils auraient contractées à l’extérieur. Les proches ou les voisins se doivent de procurer le « repas de condoléances » afin de montrer aux personnes affligées combien est fort le désir de ceux qui les entourent de les réconforter. Le deuil est exprimé par la « qéria », qui signifie la « déchirure ». Cette déchirure du vêtement diffère selon le degré de parenté. Pour le père ou la mère, la qéria est faite sur la partie gauche de la chemise portée, de la clavicule vers le cœur, sur une longueur de 10 cm. Pour les autres proche, la qéria de fait à droite. Une bougie est allumée dans la maison de la Chiva et va y brûler jour et nuit pendant toute la semaine. La flamme monte en brûlant vers le ciel comme l’âme cherche à s’élever vers ce qui est bon et juste. Dans la maison de la Chiva, il est indiqué de recouvrir les miroirs (avec des housses ou avec un produit à pulvériser), car la personne affligée doit ignorer son appartenance physique ; aussi, on ne peut pas prier devant un miroir car on doit pouvoir porter ses pensées vers D.-ieu et non vers nous-mêmes. La personne en deuil doit être déchaussée ou porter soit des pantoufles soit des chaussures qui ne soient pas en cuir. Là aussi, cela symbolise le détachement vis-à-vis des frivolités et du confort matériel. La personne en deuil doit aussi éviter de prendre un bain ou une douche pour le plaisir, de mettre du maquillage ou des parfums, de se faire couper les cheveux et de se raser la barbe, de mettre de nouveaux habits, d’avoir des relations conjugales, …. Il est bon que tous les autres repas pendant la Chiva soient également préparés et envoyés par l’entourage. Les personnes en deuil mangent, durant les sept jours, assis sur des chaises basses. Les personnes en deuil ne sont pas des hôtes ; elles ne se lèvent pas en l’honneur des visiteurs et ne les raccompagnent pas quand ils partent ; de même qu’elles ne mettent à leur disposition ni aliments ni boissons. Le signe de la fin de la Chiva est lorsque les personnes en deuil sortent publiquement dans la rue et font quelques pas accompagnées par les visiteurs venus les réconforter. Il faut noter que le judaïsme n’accorde pas la même importance aux anniversaires ; ainsi le jour de la naissance d’une personne décédée n’est pas célébré, mais par contre, sa date de décès est commémorée consciencieusement. Pierres tombales de 1898 au cimetière juif d’Edimbourg et de 1946 du cimetière juif de Lubumbashi Cimetière juif de Lubumbashi Les trente jours qui suivent l’enterrement (y compris la Chiva) sont appelés « Chlochim », du mot hébreu signifiant « trente ». Dès la fin de la Chiva, la plupart des limitations imposées aux personnes en deuil pendant ces sept jours sont levées. Elles peuvent sortir et aller travailler. Cependant, durant vingt-trois jours, elles doivent limiter rigoureusement leur participation à des obligations mondaines et éviter bien entendu les festivités où l’on joue la musique. Les hommes ne doivent toujours pas se raser ou se couper les cheveux. A l’issu des Chlochim, si les personnes ont été en deuil pour un proche qui n’est ni son père ni sa mère, le deuil est alors officiellement fini. Pourquoi 30 jours ? Le calendrier juif est basé sur le cycle lunaire de 30 jours. De la même manière que la lune croît et décline pendant cette période, le deuil de 30 jours est l’occasion pour les personnes affligées de passer par un cycle complet d’émotions. Au début, il y a les obsèques et les premiers jours de la Chiva ; on ne voit pas la moindre lueur. Puis lentement, la lumière apparaît de nouveau. Les 30 jours représentent une période essentielle ou l’on recommence et où l’on apprend à se confronter avec une nouvelle réalité. La troisième étape est le deuil d’un an. Seule une personne qui a perdu son père ou sa mère reste en deuil après les Chlochim, et ceci pendant 12 mois à partir du jour du décès. Durant cette période, nous sommes habités par un profond sentiment de gratitude pour tout ce qu’ils nous ont donné et tout ce qu’ils ont fait. Les parents incarnent aussi des valeurs et des idéaux. Ils sont pour nous les représentants de D.-ieu sur la terre. Ils essaient de nous communiquer, à leur façon, des outils essentiels pour vivre. En prolongeant la période de deuil, nous marquons ainsi que la perte de telles relations entraîne des répercussions spirituelles profondes. Si après les Chlochim, la vie reprend peu à peu son cours normal, ce n’est qu’après les douze mois que le deuil est considéré comme terminé. Chaque année, on doit commémorer, selon le calendrier juif, l’anniversaire du décès de l’être cher qu’on a perdu. En cas de doute sur le jour exact, il faut consulter une autorité rabbinique. Ce jour-là, on a l’habitude d’allumer une bougie chez soi la veille, à la tombée de la nuit (car le jour juif commence le soir), on récite également le Kaddich (la prière des morts) et on jeûne depuis le lever du soleil jusqu’au soir. 8 En posant la pierre tombale, on honore le corps qui a abrité l’âme. On ne le fait jamais au moment de l’enterrement. La tradition juive est plutôt d’ériger la dalle funéraire le plus tard possible. Certains procèdent à l’édification tout de suite après la Chiva, d’autres le font pendant l’année. La cérémonie, appelée en hébreu Hakamat Matseiva (édification du monument) consiste à enlever le voile qui couvre la stèle. Ceci est accompli par les personnes en deuil en présence des proches de la famille. Dès que la cérémonie est terminée, les personnes présentes déposent une petite pierre sur la dalle tombale. La pierre est le symbole de l’éternité ; elle dure éternellement. Qu’est ce qui subsiste perpétuellement après la disparition d’êtres chers ? Ce sont leurs qualités qui nous influencent au plus profond de nous. En posant cette pierre sur la tombe, nous nous rappelons ce qu’ils ont bâti pendant leur vie, quelles actions ils ont menées et quelle était leur personnalité. Cette pierre marque aussi que nous avons été là. Nous sommes des êtres matériels et avons besoin de gestes physiques qui expriment la réalité de notre présence en ces lieux. Le caillou est notre « carte visite ». Les fleurs se fanent mais le simple petit caillou, symbole de l’éternité, témoigne de notre vénération impérissable pour la mémoire de notre bien-aimé. Nous restons liés jusqu’à la fin des temps. Sur la photo de gauche, on voit les petits cailloux qui ont été déposés sur la tombe du Lt. Colonel Alfred Dreyfus. La loi juive interdit de pratiquer l’autopsie ; elle interdit également l’embaumement ou l’enterrement dans un mausolée. En général, on ne place pas de photo sur la pierre tombale. Toute personne suicidée n’a pas droit aux honneurs religieux, sauf si elle a eu le temps de signifier ses regrets pour son geste. 9 UNE FETE JUIVE EXPLIQUEE Aujourd’hui Lag Ba’Omer (dans la tradition ashkenaze) ou Lag La’omer (dans la tradition séfarade) est une fête juive célébrée le 33ème jour du décompte du Omer, à la date hébraïque du 18 Iyar. Lag Ba’Omer signifie « le 33ème jour du Omer », lequel commence le second soir de Pessah (fête de la sortie d’Egypte) et s’achève au cinquantième jour de ce décompte, à Shavouoth (fête souvenir du don de la Torah et des Dix Commandements aux Israélites). « Lag » (33) n’est pas vraiment un mot : aux temps où les chiffres arabes n’avaient pas encore été adoptés, l’alphabet hébreu était alphanumérique, c’est-à-dire que les lettres avaient une valeur numérique. Dans ce système alphanumérique, 33 est transcrit Lamed Guimel, Lamed ayant pour valeur 30 et Guimel ayant pour valeur 3. A Lag Ba’Omer, aucune des prohibitions du Omer n’est défendue. On encourage les chants, les danses, et les pique-niques en famille. Ce jour a été fixé comme date de commémoration de la révolte de Bar Korba contre l’occupation romaine, et également comme date anniversaire de la mort (Hiloula) du rabbin Shimon Bar Yohaï. Kabbaliste, ce grand sage auquel on attribue une partie du « Zohar » (Livre de la Splendeur) est aussi connu pour sa lutte contre le pouvoir établi. Rabbi Shimon Bar Yohaï Tombe du rabbin Shimon Bar Yohaï à Meron, en Israël 11 C’est l’histoire d’un rabbin du Talmud (rabbi Shimon Bar Yohaï), qui, recherché par les romains car il étudiait la Torah, dut s’enfuir. Il alla alors se cacher avec son fils, rabbi Eléazar Ben Shimon, dans une grotte au milieu du désert, dans laquelle il séjourna 13 années sans sortir, où il étudiait la Torah, et ne se nourrissait que de caroubes. La veille de sa mort, il fit appeler tous ses élèves pour donner son dernier enseignement. En fait, il leur transmit tous les secrets de la Torah, le Zohar. En cette seule nuit, il transmit à ses élèves toute la Kabbale. Cette nuit était celle du 33ème jour du Omer ; et le saint Maître s’en alla rejoindre la Providence. Alors, pour fêter cette révélation, tous les ans nous faisons des feux et allumons des bougies et nous honorons ce saint maître par nos chants et nos danses. En Israël, cette fête est devenue une véritable institution, et on ne manquerait ça pour rien au monde. Cette histoire est donc celle de rabbi Shimon Bar Yohaï et de son fils, rabbi Eleazar Ben Shimon, qui furent enterrés à Meron, dans le nord d’Israël. Il n’est fait aucune mention dans la Bible du jour de Lag Ba’Omer, de même qu’il ne s’agit pas d’une célébration instaurée par l’autorité rabbinique comme peuvent l’être les fêtes de Pourim (voir Kadima n° 2) ou de Hannouca (voir Kadima n° 1). Et pourtant toutes les communautés juives dans le monde célèbrent Lag Ba’Omer : feu, parade, spectacle, danses, repas communautaire, etc… Dijon (France) Sao Paolo (Brésil) Des feux sont allumés un peu partout en Israël ; ici, la plage de Tel-Aviv, Netanya et un parc de Jérusalem A Meron, les tombes des deux rabbins font l’objet d’un important pèlerinage de dizaines de milliers de Juifs, qui viennent célébrer l’anniversaire du décès du grand Sage qui vécut dans l’époque suivant immédiatement la destruction du Second Temple, et sut si bien consoler les Juifs en enseignant que D.ieu accompagnait les Juifs dans leur exil. Cependant, cet anniversaire est célébré avec des chants, des réjouissances, et des torches, ce qui peut sembler étonnant pour une cérémonie commémorative, mais fut spécifiquement demandé par le rabbi lui-même. En Israël, Lag Ba’Omer est un jour de congé scolaire. Les parents et leurs enfants, parfois les instituteurs, allument des feux de joie en des endroits ouverts des villes et des villages à travers le pays. On trouve l’origine de cette coutume au jour de la mort du rabbin Shimon Bar Yohaï ; en effet, un grand feu entourait la maison du rabbin pendant qu’il transmettait le Zohar à ses élèves. Le feu qui accompagna la transmission du Zohar était symbolique de la présence divine (Shehina), de la même façon que la présence de D.-ieu au moment du don de la Torah au Sinaï fut représentée par le feu. On peut d’ailleurs sentir que Lag Ba’Omer approche, lorsque, environ une semaine auparavant, les enfants collectent des vieilles portes, de vieux pupitres, tout ce qui est fait de bois et peut brûler. Bien sûr, le département des pompiers est sur le pied de guerre en ce jour : il ne faudrait pas qu’un feu de joie échappe à tout contrôle. Venise (Italie) Kinshasa (en 2005 – 5765) Caracas (Venezuela) Kinshasa (en 2006 – 5766) Kinshasa (République démocratique du Congo), en 2007 - 5767 12 13 Le gouvernement israélien a décidé de faire de Lag Ba’Omer un jour national en l’honneur de réservistes de Tsahal (l’armée de l’Etat d’Israël). Dans les différents campus universitaires israéliens, on célèbre également le Jour des étudiants. A l’occasion de ces journées, on organise des compétitions sportives, mais aussi des activités culturelles de toutes sortes. En Belgique, à Lag Ba’Omer, la Brit Hairgounim Hakhaloutsim, union des 5 mouvements de jeunesse juifs belges, organise chaque année une journée sportive. Plus de 1000 jeunes sont présents à cette manifestation qui se déroule une année sur deux à Bruxelles, l’autre à Anvers. En dehors des épreuves sportives, il y a aussi une épreuve intellectuelle. Le gagnant du Lag Ba’Omer de l’année 2007 est l’Hashomer Hatzair. Quelqu’un qui est né et a grandi au Maroc se souvient avec émotion de ces journées de Lag Ba’Omer : « Nous allions camper toute la nuit près du cimetière, nous allumions des feux et des bougies, et nous priions toute la nuit pour les défunts. Mes tantes me racontaient les histoires des grands tsadikim qui faisaient des miracles, et notamment sauvaient les juifs de tentatives de massacres….Depuis, je ressens toujours un sentiment de sérénité quand je rentre dans un cimetière juif ». De leur côté, les anciens, en Israël, fatigués par l’âge, restent chez eux le jour de Lag Ba’Omer, mais se manifestent en plaçant le drapeau israélien à leur balcon. Activités culturelles dans les Campus israéliens L’Hashomer Hatzair de Belgique le jour de Lag Ba’Omer De leur côté, les anciens, en Israël, fatigués par l’âge, restent chez eux le jour de Lag Ba’Omer, mais se manifestent en plaçant le drapeau israélien à leur balcon Lag Ba’Omer est le symbole de la lumière spirituelle révélée au peuple Juif : un feu dans la nuit. 14 Témoignage : Un « Juste » a vécu au Congo Robert Maistriau Je suis né le 13 mars 1921 à Ixelles. Mon enfance et ma jeunesse se sont déroulées à Bruxelles. A 5 ans, mon père, qui a terminé la première guerre mondiale comme général, m’a dit « après le français, tu dois apprendre l’allemand, parce que c’est la langue de nos ennemis. » Après un an d’études à l’Université libre de Bruxelles, ma grande intention était de participer à la guerre. En 1942, j’ai pu entrer en contact avec le « Groupe G », fondé notamment par d’anciens étudiants de l’université. Le but était principalement de faire des sabotages pour freiner la production des usines qui intéressait les allemands. Ainsi, j’ai eu l’occasion de participer avec deux camarades, Georges Livschitz (juif, le seul qui était armé) et Jean Franklemon (résistant non juif) à une opération particulière qui était l’arrêt d’un train venant de la caserne Dossin, transportant des juifs vers Auschwitz et convoyés par 40 gardes allemands. Il s’agissait du 20ème convoi, un train exceptionnellement grand puisqu’il transportait 1631 juifs. Il transportait aussi le plus jeune de tous les déportés juifs : le n° 215, Suzanne Kaminsky, née le 11 mars 1943. Dans la soirée du 19 avril 1943, nous avons arrêté ce train entre Malines et Louvain, exactement à Boortmeerbeek, et permis à 17 personnes de sortir. Ce n’était pas beaucoup, mais les prisonniers ne voulaient pas sortir. On leur avait raconté qu’ils seraient emmenés dans un camp agricole, et ils le croyaient les malheureux. Au total, 231 personnes s’évadèrent de ce transport – quelques déportés, rattrapés, firent partie d’un transport ultérieur – 26 évadés trouvèrent la mort et environ 200 déportés réussirent à s’enfuir. Le plus jeune des déportés, Simon Gronowski, n’avait que 11 ans ; il réussi à s’enfuir avec une infirmière de 17 ans, Régine Krochmal ; tous deux ont survécu à la guerre. Parmi les 1400 déportés qui sont restés dans le train, il y avait 262 enfants. J’ai revu une des personnes évadées, en 1995, une dame polonaise. Un de ses fils m’a dit : « sans vous, je n’aurai jamais revu ma mère. » C’était très émouvant. Et par le plus grand des hasards, j’avais rencontré deux ans avant, en avril 1993, le « petit » Simon Gronowski (qui avait maintenant 61 ans). Je dois l’origine de cette rencontre à mon fils, Philippe Maistriau, et à sa fille, Katia Gronowski, tous deux avocats stagiaires au barreau de Bruxelles, et qui prêtèrent serment le même jour. Le jeune résistant que j’étais en 1943 pouvait-il imaginer que lui et l’enfant qui se trouvait dans le train qu’il attaquait auraient tous deux, cinquante ans plus tard, un enfant avocat au barreau de Bruxelles, prêtant serment le même jour ? Simon Gronowski, un ou deux ans après l’attaque du train et son évasion, et au moment de la rencontre avec son sauveur, en 1993. A droite, le livre relatant son histoire durant la guerre et en relation avec le convoi n° XX. Parmi les trois résistants courageux, seul Georges Livschitz n'a pas survécu à la guerre car il a été fusillé en 1944 par les allemands Robert Maistriau Un wagon du type de ceux qui composaient le convoi n° XX et d’autres refaits pour le besoin d’un film L'embarquement des juifs à bord de ces trains qui les conduiront vers des camps de concentration ; la plupart ne reviendront jamais de cet enfer. Il régnait un silence absolu dans ce train. Pendant une seconde, pas plus, j’ai eu peur. J’ai ouvert un des wagons avec une pince. Ils étaient fermés avec du fil de fer barbelé. Des discussions se sont engagées. Quelques personnes sont sorties. Dès que le convoi est reparti, les conducteurs belges du train jusqu’à Eupen (frontière belge) se sont arrêtés plusieurs fois, je pense pour permettre à des gens de s’échapper. 16 Georges Livschitz Jean Franklemon Cinq ou six mois après cette opération, les dirigeants du « Groupe G » m’ont confié un poste de responsabilité au niveau de l’organisation et du recrutement des résistants. J’ai été fort actif, notamment dans le Hainaut ; notre but étant de diminuer la production afin de mettre les allemands en difficulté au niveau du transport. Ainsi, nous avons organisé « la grande coupure du courant » qui a permis d’arrêter le fonctionnement de certaines usines pendant plusieurs jours. En mars 1944, plusieurs de mes camarades et moi-même nous sommes faits arrêter pour nos activités au Groupe G ; heureusement, les allemands n’ont jamais rien su de ma participation dans l’arrestation du 20ème convoi. Je pense que c’est cela qui m’a valu la survie. On m’a envoyé à Breendonk (camp de concentration en Belgique, pas loin d’Anvers), puis à Buchenwald où j’ai passé 12 mois, et enfin à Bergen-Belsen d’où nous avons été libéré par des soldats anglais, le 18 avril 1945. En septembre 1945 je suis rentré à la Sûreté de l’Etat et l’on m’a chargé de la liquidation administrative du « Groupe G ». En 1946, le général de Gaule nous a reçus à Paris. C’était une cérémonie très émouvante. J’ai reçu plusieurs lettres de personnes que j’ai sauvées, mais aussi de descendants de certaines d’entre elles. Je les ai conservées bien précieusement. Après la guerre, ce qui a beaucoup occupé ma vie a été la constitution d’une forêt au Congo, avec des semences provenant du monde entier. En effet, en février 1949, j’ai décidé de partir m’installer au Congo Belge, et plus exactement à Léopoldville et dans la province de l’Equateur. Après l’indépendance de 1960, je suis resté dans ce pays qui était devenu ma deuxième patrie. Je l’ai quitté en 1998, à l’âge de 77 ans. En 1995, à l’initiative de Jacky Israël, la Communauté Israélite de Kinshasa m’a invité à la Synagogue Beit Yaacov et a bien voulu m’honorer. J’étais accompagné de mon épouse. Plusieurs personnalités congolaises avaient été invitées pour la circonstance, parmi lesquelles monsieur Jonas Mukamba, PAD de la Miba, monsieur Léon Moukanda, président du Groupe « Umoja », monsieur Lengelo Muyangandu, ministre honoraire, …Durant toutes ces années au Congo, j’ai eu l’occasion de connaître, et parfois de devenir l’ami de quelques notables de la Communauté juive ; ceux-ci furent particulièrement étonnés en apprenant l’histoire de ma vie ; en effet, je n’ai jamais voulu raconter mon rôle de résistant durant la Seconde guerre mondiale, et particulièrement ma participation à l’attaque du XXème convoi nazi. Ce n’était pas à moi à le faire, au risque de paraître prétentieux, mais aux personnes sauvées ou à leurs descendants…. A l’initiative de la Commune de Boortmeerbeek (l’endroit où le XXème convoi fut attaqué), de la S.N.C.B. (Société nationale de chemins de fer belges), de la Communauté juive de Belgique, et avec l’aide de Régine Krochmal (l’infirmière de 17 ans qui sauta du train), une plaque commémorative fut installée à la gare de Boortmeerbeek. Cette plaque fut inaugurée le 16 mai 1993, soit au cinquantième anniversaire l’attaque : « Sur cette ligne de chemin de fer, les nazis ont déporté 24.906 Juifs et 351 Tsiganes. 1.205 ont survécu. Fait unique de l’histoire de la déportation de Juifs dans l’Europe nazie : le 19 avril 1943, Jean Franklemon, Georges Livschitz et Robert Maistriau ont arrêté ici le XXème convoi avec 1631 déportés. Avant la frontière, 231 s’évadèrent du train. 205 retrouvèrent la liberté. 26 y laissèrent leur vie – en hommes libres » Brève rétrospective Un livre, écrit par Marion Schreiber (au centre), en plusieurs langues, relate cette histoire. (Robert Maistriau à gauche sur la photo) sur 2007 de l'année passée de l'année passé Quelques événements parmi les plus importants Ceux qui nous ont quittés : Maurice Papon 17 février Le texte est inscrit en néerlandais, en français, en hébreu et en allemand Zoom Boris Eltine 23 avril Mstislav Rostropovitch 27/04 Gregory Lemarchal 30/04 Jean-Claude Brialy 30 mai Guy de Rothschild 12/06 Gianfranco Ferre 17 juin Kurt Waldheim 14 juin Michel Serrault 29 juillet Samba Kaputo 1er août Cardinal Lustiger 5 août Pavarotti 6 décembre Jacques Martin 14/09 Bob Denard 13 octobre Maurice Béjart 22/11 Le 16 novembre 2005, l’Université libre de Bruxelles a honoré 14 personnes en leur décernant le titre de Docteur honoris causa. Le choix s’est porté sur des personnalités ayant défendu les valeurs de l’Université avec courage ou imagination. Je garde un souvenir particulier de cet hommage que l’Université m’a réservé. Pour concrétiser l’ampleur de la déportation, le Musée de la Déportation et de la Résistance a crée une exposition extérieure temporaire à proximité du Musée. Il s’agissait de reconstituer le convoi n° XX parti de la Caserne Dossin à Mechelen-Malines le 19 avril 1943 vers Auschwitz. 1.200 photos d’hommes, de femmes et d’enfants sur les 1.631 détenus déportés étaient exposées sur des bâches le long du ring de Malines (Tinellaan), à l’endroit même où les convois s’ébranlaient. Ces portraits étaient visibles sur une installation de 100 mètres de long. De nombreux passants étaient ainsi quotidiennement confrontés aux visages de 1.200 victimes du génocide commis à l’encontre des Juifs. Cette exposition faisait partie du projet « Donnez leur un visage ». Quelques événements importants : Ban Ki-Moon est élu le 1er janvier Secrétaire général de l’O.N.U. 18 A partir du 1er janvier, la loi interdit de fumer dans les restaurants La Rép. dém. du Congo se dote le 22 janvier d’un gouvernement élu Le 3 avril le TGV réalise un nouveau record de vitesse sur rails avec 574,8 km/h Nicolas Sarkozy est élu président de la République française le 6 mai 19 (18 mai) Paul Wolfowitz est forcé de quitter la Banque Mondiale Le 10/06, Yves Leterme remporte les élections législatives en Belgique Le 27 juin, Tony Blair abandonne son poste de Premier ministre de la G.B. Le 24/07, Cécilia Sarkozy va chercher les infirmières bulgares en Libye Le 28/08, Abdullah Gül est élu président de la Turquie par le Parlement Tout l’été des incendies éclatent dans toute la Grèce (une centaine de morts) Le 25 septembre, l’A380 effectue son 1er vol sous les couleurs de Singapore Le 11 octobre, Nicolas Sarkozy et Cécilia divorcent Le 12 octobre, Al Gore reçoit le Prix Nobel de la paix Benazir Bhutto revient d’exil le 17 octobre et est assassinée le 27/12 Les gens de l’Arche de Zoé sont arrêtés au Tchad le 25/10 pour tentative d’enlè- vement de 103 enfants Dominique Strauss-Kahn prend ses fonctions de Directeur général du Fonds monétaire le 1er novembre Olmert & Abbas se rencon- trent à Annapolis (USA) le 27 novembre sous l’égide du président Bush Guy Verhofstadt, le joker, est appelé à former un gouvernement intérimaire en Belgique, le 18/12 Le 1er août, un pont de l’autoroute de Minneapolis s’est effondré (13 morts) Des personnes dont il fut aussi question en 2007 : Chaque jour, sur la planète, plus de 350.000 bébés poussent leur premier cri. Ingrid Betancourt est toujours prisonnière de la guérilla Jacob Zuma désigné Fidel Castro écarté par l’ANC comme volontairement du successeur de Mbeki pouvoir par sa maladie Justine Henin a volé de victoire en victoire au tennis mondial en 2007 Dans les mêmes 24 heures, le coeur de 160.000 personnes s'arrête de battre. Vladimir Poutine a remporté les législatives en Russie 20 Ch. Taylor, ex-président du Liberia, devant la Cour de Lahaye Hillary Clinton candidate à la présidentielle (USA) Shimon Pérès élu par la Knesset président de l’Etat d’Israël Le 28 décembre 2007, la population humaine sur terre dépassait les 6 milliards 666 millions et 500 mille individus. Une Juive célèbre aujourd'hui : Simone Veil Fille d’un architecte juif, Simone Jacob naît à Nice le 13 juillet 1927. En 1944, elle obtient son baccalauréat. Quelques mois plus tard, elle sera arrêtée par les nazis, avenue Georges Clemenceau, à Nice, puis déportée, à l’âge de 16 ans, avec sa famille au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, sous le matricule 78651. « Quand on est arrivés à Birkenau, on était comme du bétail. On avait faim, on avait soif, et pour ma part, j’ai terriblement souffert du manque de sommeil. On coupait les cheveux et ensuite on tatouait. Ca donnait le sentiment de quelque chose de définitif, c’était une condamnation à perpétuité… Le camp, c’était une odeur atroce en permanence, du fait des crématoires et des corps qui brûlaient sans arrêt. J’ai plutôt été protégée par la chef du camp, Stenia, une ancienne prostituée polonaise qui parlait un peu le français. Elle m’a affectée, entre juillet 44 et janvier 45, avec ma mère, Yvonne, et ma sœur, Milou, dans une petite usine Siemens, et ensuite à la cuisine des officiers SS où je pouvais voler un peu de nourriture pour ma famille…Maman est morte du typhus au camp de Bergen Belsen. On me demande souvent ce qui m’a animée, et qui m’a donné cette volonté : je crois profondément que c’est elle. Par la suite, maman n’a jamais cessé d’être présente auprès de moi toute ma vie…», a-t-elle déclaré récemment. Libérées le 27 janvier 1945 par les anglais après la débandade de l’armée allemande, sa sœur Milou et elle sont les seules survivantes de sa famille. En 1945, Simone s’inscrit à la Faculté de droit et à l’Institut d’études politiques de l’Université de Paris (IEP). Elle y rencontre Antoine Veil, futur inspecteur des finances, futur collaborateur de Michel Debré (qui sera Premier ministre du général de Gaulle) et membre fondateur du Centre démocrate. Elle l’épouse le 26 octobre 1946. Ils ont trois fils, dont un disparaît brutalement. Munie de sa licence et de son diplôme de l’IEP, elle renonce à la carrière d’avocat qu’elle avait envisagée pour entrer dans la magistrature où elle mène une carrière jusqu’en mai 1974. En 1957, elle sera affectée à l’Administration pénitentiaire. Elle y restera sept ans pendant lesquels elle se battra contre les prisons moyenâgeuses qui sont une atteinte à la dignité humaine. En 1969, elle entre en politique en rejoignant le cabinet de René Pleven, ministre de la Justice et Garde des Sceaux. Mais sa véritable carrière politique démarre au début du septennat de Valéry Giscard d’Estaing, en 1974 ; ayant décidé de féminiser son gouvernement, il fait appel à Simone Veil. A 44 ans, elle devient ministre de la Santé dans le gouvernement dirigé par Jacques Chirac. Elle conservera ce poste, ainsi que celui de la Sécurité sociale et de la Famille, sous les deux gouvernements successifs de Raymond Barre jusqu’en juillet 1979. Cette nomination n’est pas le fait du hasard : Giscard sait ce qu’elle pense de l’interdiction de l’avortement et la soutient. Il sait l’inégalité que cette interdiction provoque. A ce titre, elle est maître d’œuvre de l’adoption par le Parlement du projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), qui dépénalise l’avortement, texte qui entre en vigueur le 17 janvier 1975. A ce moment-là, elle devient, et restera longtemps, la personnalité politique la plus populaire de France. L’Assemblée nationale qu’elle a du convaincre était une ligue d’hommes politiques réactionnaires. On l’a insultée, on s’en est pris à ses origines juives, mais Simone Veil s’est battue. Le soutien de femmes célèbres, françaises ou non, et le remous qu’a provoqué ce débat dans l’opinion publique finissent par convaincre les députés. Depuis, Simone Veil est entourée d’une aura symbolique. Elle est respectée et admirée pour sa contribution historique au droit des femmes. En 1979, elle quitte le gouvernement pour conduire, à la demande de Valéry Giscard d’Estaing, la liste UDF (Union pour la démocratie française) lors des premières élections européennes au suffrage universel. Grâce à la victoire du parti centriste, elle est élue députée, et ensuite devient la première présidente du Parlement européen, le 19 juillet 1979. Elle occupera cette fonction jusqu’au début de l’année 1982 (accord tacite entre les groupes de présidence « tournante » à mi-mandat). Simone Veil présidant une session du Parlement européen, à Strasbourg (France) 22 23 « Quand j’ai été élue présidente du Parlement européen, l’aspect symbolique – une ancienne déportée présidant cette illustre assemblée – a été très important. Je ne sais pas ce que mon père en aurait pensé, car il était resté très anti-allemand, ou même s’il aurait été favorable à l’Europe. Mais je suis sûre que maman aurait souhaité cette réconciliation, et que j’y participe l’aurait rendue très heureuse ! » Première femme présidente du Parlement européen, elle y a défendu avec force et énergie ses conceptions fédéralistes et supranationales, et développe son action sur les sujets qui lui tiennent particulièrement à cœur. Elle a largement contribué au renforcement des pouvoirs de cette institution, mais aussi à faire connaître le Parlement européen à l’opinion publique européenne. Par ailleurs, elle développe des contacts avec les pays tiers en engageant l’institution dans la logique d’un élargissement de l’Union européenne. Le 10 février 1998, elle a été nommée au Conseil Constitutionnel par le président du Sénat ; elle a prêté serment le 3 mars devant le président de la République, Jacques Chirac. Ce mandat, de neuf ans, est venu à échéance en mars 2007. Au niveau européen, elle est de nouveau sollicitée pour être membre de la Commission internationale pour les Balkans, sous l’autorité du belge Léo Tindemans. Elle a conduit également le Groupe de haut niveau sur la libre circulation des personnes. Parallèlement, Simone Veil soutient de nombreuses associations à vocation européenne, comme le Fonds européen pour la liberté d’expression, ou encore la Fondation de l’Europe des sciences et de la culture, dont elle est présidente d’honneur. En 2005, elle appelle à voter « oui » au référendum sur la constitution européenne du 29 mai, provoquant une polémique sur la compatibilité de son engagement et sa présence au Conseil constitutionnel. Particulièrement active, Simone Veil est également présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, et membre du conseil d’administration de l’Institut français des relations internationales (IFRI). En janvier 2005, elle fera partie de la délégation française présente à Auschwitz à l’occasion du 60ème anniversaire de la libération du camp d’extermination. Chaque année, elle est invitée le jour de la commémoration de la Shoah, Yom Hashoah, par un établissement scolaire ou un mouvement communautaire, pour raconter le bonheur saccagé de son enfance et parler d’Auschwitz sans haine et avec tant de pudeur. Avec son éternel chignon et ses tailleurs stricts, Simone Veil a souvent fait l’objet de caricatures joviales En janvier 1982, elle quitte la présidence du Parlement européen, mais poursuit son engagement actif dans la vie politique européenne, à la tête, par exemple, du service juridique du Parlement. En 1984, elle dirige la campagne pour les élections européennes de la liste libérale « Union pour la France en Europe (UPE) ». Puis, en 1989, refusant le rapprochement RPR-UDF, elle mène une liste centriste et ouvertement pro-européenne. Elle restera députée européenne jusqu’en 1993, date à laquelle elle est nommée ministre d’Etat, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement d’Edouard Balladur, sous la présidence de François Mitterrand. Elle restera à la tête de ce super-ministère jusqu’en 1995, fin du mandat de Mitterrand. C’est au sein de ce gouvernement qu’elle se rapprochera du jeune ministre du Budget, Nicolas Sarkozy. Avec lui, elle soutiendra la candidature de Balladur contre celle de Chirac lors des élections présidentielles de 1995. En 1993, elle rencontre, à Tel Aviv, le Premier ministre israélien, Itzhak Rabin, qu’elle admirait tant. 24 Première femme Ministre d’Etat, elle rencontrera à plusieurs reprises les Communautés juives de France – ici, à Grenoble, en 1994. Simone Veil, en 2005, au Musée d’Auschwitz, et, très émue, en compagnie d’autres rescapées de la Shoah Le 8 mars 2007, à l’occasion de la Journée de la Femme, et tout juste libérée de son devoir de réserve lié à son mandat de membre du Conseil constitutionnel, elle annonce sa décision de soutenir Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2007, sans pour autant devenir présidente de son comité de soutien, comme cela avait été envisagé. Toutefois, cela ne l’empêche pas de garder sa liberté de jugement et, à l’annonce de la création d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale par le candidat de l’UMP au cas où il serait élu, elle répond qu’elle aurait préféré un ministère « de l’Immigration et de l’Intégration ». Meeting après meeting, ville après ville, elle appellera à voter pour Sarkozy, au détriment de François Bayrou 25 Plusieurs fois honorée, voici quelques unes des distinctions qu’elle a reçues : Docteur honoris causa de l’université de Princetown (1975), de l’institut Weizmann (1976), de l’université de Cambridge (1980), de l’université hébraïque de Jérusalem (1980), de l’université Bat Ilan (1980), de l’université d’Urino en Italie (1981), de Yeshiva university de New York (1982), de l’université libre de Bruxelles (1984) et de l’université de Glasgow en Grande-Bretagne (1995) ; Prix Athènes de la Fondation Onassis (1980), prix Charlemagne (1981), prix de la Fondation Louise Weiss (1981), prix Jabotinsky (1983), prix de la Fondation Eleonore et Franklin Roosevelt (1984), prix Thomas Dehler (Munich, 1988), prix Truman pour la paix (Jérusalem, 1991), prix Giulietta (Vérone, 1991), prix Atlantida (Barcelone, 1991), médaille d’or du B’Nai Brith (Washington, 1993), médaille d’or de la santé pour tous de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 1997,… Simone Veil, recevant, en 2005, des mains du prince héritier espagnol, Felipe, le prix des Asturies (à gauche) Ministre de Raymond Barre, elle a eu avec lui une relation conflictuelle. Un jour au conseil des ministres, le Premier ministre avait évoqué le « lobby juif ». Simone Veil a prévenu le président Giscard qu’elle quitterait immédiatement le gouvernement s’il recommençait, et qu’elle dirait publiquement pourquoi. Ensuite, il y a eu Copernic et ses fameuses « victimes françaises innocentes ». A ce sujet, elle déclara : « Barre a eu beau dire que c’était une expression malheureuse, cela voulait bien dire que les juifs, eux, n’étaient ni victimes, ni innocentes ». A Lyon, il recommença en soutenant publiquement le candidat du Front national, Bruno Gollnish, et en reprochant à Simone Veil de rejeter l’alliance avec ce parti pour les municipales de 1983. En novembre 2007, Simone Veil, cette jeune fille de 80 ans qui n’a rien à perdre à tout dire, publie son autobiographie, « Une Vie » (Stock). Les bonheurs et les horreurs, les chagrins jamais enfouis comme les tendresses à fleur de larme. Elle a traversé le siècle, dont elle a connu tous les tourments et tous les espoirs. Un bras cassé ne l’a pas empêchée d’écrire. Penchés sur son manuscrit, Antoine, son mari depuis soixante ans, et ses garçons Jean et Pierre-François, l’ont aidé à venir à bout de cette dette à l’égard de ses morts, parents, frère, sœur, et son fils bien-aimé. Magistrat, ministre, présidente du Parlement européen, membre du Conseil constitutionnel, du général de Gaulle à Valéry Giscard d’Estaing, de François Mitterrand à Nicolas Sarkozy , elle a vécu quarante ans au cœur de la vie politique française et européenne. Amitiés et détestations, enthousiasme et dégoûts, elle raconte. A la fois peste et drôle, tendre et à vif. « Une vie », c’est sa vie. Une sacrée vie ! 26 N.R.C. 41416 Id.Nat. 01-93-39728W Location Salle de fêtes pour mariages, dîners dansants et d’affaires et autres conférences – avec service traiteur à la demande 4376, avenue Kiese, Quartier I, Commune de N’djili, à Kinshasa Téléphone pour réservation : 0818144431 - 0999938099 Anouar El -Sadate L’idée même de ce voyage résulte de l’initiative personnelle du président égyptien Anouar El-Sadate, successeur de Nasser. Après la guerre du Kippour, en 1973, il chercha à dénouer un conflit qui durait depuis 1947. Il se rendit donc en Israël, et le 20 novembre, soit le lendemain de son arrivée, il prononça devant la Knesset un discours appelant de ses vœux une « paix juste et durable ». Le retentissement de ce geste personnel fut énorme. En Israël, il fut évidemment applaudi : pour la première fois depuis trente ans, il semblait qu’on pouvait arriver à un accord avec un adversaire acharné d’Israël ; dans les pays arabes, la réprobation fut quasi unanime et entraîna la formation d’un front du refus par la Syrie. 19 novembre 1977 30 ans déjà… … le voyage qui changea la géopolitique du Moyen-Orient Sadate passe en revue les troupes devant la Knesset. Discours d’Anouar El-Sadate et réponse de Menachem Begin En compagnie de Golda Méïr et Shimon Pérès L’arrivée à l’aéroport Ben Gourion Tel Aviv Il y a 30 ans, le 19 novembre 1977, c’était un samedi soir, l’avion du président égyptien, Anouar El-Sadate, se posait sur le tarmac de l’aéroport Ben-Gourion, près de Tel-Aviv. Cette première visite courageuse d’un chef d’Etat arabe en Israël et le discours qu’il prononça à la Knesset (parlement israélien) à Jérusalem, changèrent la géopolitique de tout le Moyen-Orient, ouvrant la voie de la paix entre Israël et le monde arabe. Rarement geste politique n’a autant mérité d’être qualifié d’ « historique ». L’événement a captivé les esprits. Il a fait d’Anouar El-Sadate un personnage historique. Ce dernier a montré du courage, un esprit de décision et une remarquable intuition politique lorsqu’il a fait ce qui jusque-là eut été impensable pour n’importe quel dirigeant arabe : il est allé à Jérusalem et, s’adressant directement au Parlement et au peuple israéliens, il leur a dit « nous vous accueillons parmi nous dans des conditions de sécurité et de sûreté absolues ». Cette visite était un extraordinaire acte de foi et d’imagination. Le président Ephraïm Katzir et le Premier ministre Begin entourent Sadate pendant les hymnes nationaux 28 Le ministre israélien des Affaires étrangères, Moshe Dayan, conversant avec le président Sadate lors d’un dîner en l’honneur de ce dernier à l’hôtel King David à Jérusalem. Anouar El-Sadate recevant dans sa suite de l’hôtel King David le ministre israélien de la Défense, Ezer Weizman. Le gouvernement israélien installa le Centre des communications dans un théâtre de Jérusalem. La presse du monde entier était présente en Israël pour couvrir l’événement. Les moyens technologiques de l’époque n’étaient pas ceux d’aujourd’hui, mais ce séjour historique fut transmis en direct dans le monde entier. Le président Sadate manifeste son enthousiasme au moment de saluer Golda Méïr et Itzhak Rabin 29 Aujourd’hui, l’Egypte et Israël coopèrent dans de nombreux domaines. Menachem Begin accompagne le président Sadate qui a voulu visiter Yad Vashem (Musée de la Shoah) Le président égyptien assiste à une cérémonie religieuse à la mosquée El Aksa à Jérusalem Les négociations furent laborieuses, et l’intervention du président américain Jimmy Carter fut à plusieurs reprises nécessaire pour consolider la position du président égyptien. Ce n’est qu’en juillet 1978, à la conférence tripartite de Leeds qui réunit les ministres des Affaires étrangères d’Israël, d’Egypte et des Etats-Unis, que l’on commença à entrevoir une solution. Du 5 au 17 septembre 1978, négociateurs israéliens et égyptiens mirent en place le cadre de l’accord, et le 17 septembre, Anouar El-Sadate et le Premier ministre israélien, Menachem Begin, paraphaient les accords. Le cadre du traité de paix entre Israël et l’Egypte fut défini au prix de concessions majeures par Israël qui acceptait pour la première fois que la solution du conflit passe par la reconnaissance des droits du peuple palestinien. Des négociations communes devaient être engagées avec les responsables du peuple palestinien et du royaume de Jordanie sur l’autonomie et le futur statut des territoires occupés. Aux termes des accords, Israël s’engageait à restituer l’ensemble du Sinaï, mais pas la bande de Gaza qui était territoire égyptien avant 1947. Le traité de paix définitif fut signé le 26 mars 1979, à Washington. L’échange des ambassadeurs eut lieu en février 1980, et l’ensemble du processus de paix ne fut achevé qu’en 1982. Ces accords séparés, qui ne réglaient pas la question palestinienne, isolèrent l’Egypte pour un temps, mais un tabou avait été brisé : les ennemis commençaient à se parler. Cette paix séparée eut des conséquences négatives pour l’Egypte qui se retrouva au ban des nations arabes, exclue de la Ligue Arabe dont le siège fut transféré à Tunis. Elle n’y sera réintégrée qu’en 1987. Anouar El-Sadate paiera ce geste de sa vie. Le 6 octobre 1981, alors qu’il assiste à un défilé militaire, il est assassiné par un commando islamiste. Menachem Begin, les ministres Burg et Ariel Sharon ainsi que le président de la Knesset, Itzhak Shamir assistèrent aux funérailles. 1. Une commission militaire se réunit deux fois par an alors qu’une communication constante existe entre les deux armées. 2. Une commission économique promeut la coopération économique entre les deux pays. 3. Une commission agricole se réunit formellement deux fois par an mais entretient un dialogue permanent. C’est la commission la plus ancienne et la plus active. Depuis sa création, entre 1981, elle a aidé à la mise en place de centaines de projets agricoles communs. Des centaines d’égyptiens ont participé à des cours d’agronomie en Israël. 150 seulement pour l’année 2007. 4. Un autre élément important dans les relations économiques entre les deux pays est l’accord sur le gaz naturel, signé en 2005. Israël achètera dans les cinq ans à venir du gaz égyptien pour une valeur de 2.5 milliards de $. 5. La collaboration entre les deux pays s’exprime aussi dans des domaines comme le tourisme, les transports, les communications et la santé. Malgré des événements difficiles comme la guerre au Liban, le conflit palestino-israélien, l’intifada et la guerre en Irak, la paix entre Israël et l’Egypte s’est avérée stable et solide. Aujourd’hui, ces relations privilégiées forment le socle pour les futurs développements diplomatiques de la région. La fréquence des rencontres entre les deux chefs d’Etat illustre la vitalité de ces relations. Le Premier ministre israélien Olmert a rencontré trois fois en deux ans le président égyptien Moubarak. Des rencontres au niveau ministériel sont aussi fréquentes. Malgré les progrès, il reste beaucoup à faire ; rapprocher les populations, encourager un dialogue culturel plus large, développer le tourisme, et surtout mieux se connaître. Israël aspire à ce que la paix avec l’Egypte, qui a déjà porté ses fruits au niveau gouvernemental, se transforme en une paix productive, dynamique et créative au niveau des peuples et des cultures. Les deux nations doivent consacrer les prochaines années à cet objectif, fidèles ainsi à la vision courageuse du président Anouar El-Sadate. Le 21 juillet 1992, le Premier ministre israélien Itzhak Rabin s’incline sur la tombe de président Sadate au Caire En 1996, un autre Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, rend hommage à Sadate Laissons la conclusion à Boutros Boutros-Ghali, ancien Secrétaire général des Nations Unies : « La dramatique coïncidence de la destinée d’Anouar El-Sadate et d’Itzhak Rabin, ces deux fils d’Abraham, est un signe que nous avons le devoir de reconnaître. Elle contient un message que nous devons savoir lire. Elle porte un enseignement qui doit nous instruire et nous guider. Comme Moïse, ils n’ont pu, ni l’un ni l’autre, toucher la terre promise. Mais comme lui, ils ont su être les bergers de leurs peuples. Comme lui, ils ont ouvert la voie de l’avenir. Le président Anouar ElSadate n’a pu voir l’avènement de la paix qu’il avait voulu construire. Et le Premier ministre israélien Itzhak Rabin ne verra pas, lui non plus, l’achèvement de la paix qu’il avait bâtie. De la même manière que le président Moubarak a su poursuivre l’œuvre de paix du président Sadate, je suis convaincu que Shimon Pérès saura mener à son terme le processus de paix initié par Itzhak Rabin ». 31 Humour Juif 1) Abraham a installé devant son magasin une grande pancarte : « Ici, 20 % de remise. » Alors Jacob, qui tient un magasin presque à côté, accroche une pancarte un peu plus grande où il écrit : « Ici, 30 % de remise. » Et puis arrive Samuel, qui est propriétaire du magasin situé entre les deux autres. Il voit les deux pancartes et il se dit que ce sera impossible de descendre plus bas. Alors il met une grande banderole au-dessus de sa porte : « Entrée principale. » 2) Dans un slalom le skieur doit passer une vingtaine de portes dans un minimum de temps… Un jour, un sportif israélien, skieur hors pair, était en lice pour une médaille d’or du slalom spécial olympique. Le jour de la finale, les favoris passent un à un ; le meilleur français descend en 58,00 secondes, le meilleur suisse en 58,65 et le meilleur autrichien en 57,48 secondes. Puis vint le tour du champion israélien. La foule attend, attend et attend encore….. SIX MINUTES !!!! - Qu’est ce qui t’est arrivé ? demande l’entraîneur à son poulain ? Et le skieur au bord de l’asphyxie répond : - Quel est l’abruti qui a mis une mezouza à chaque porte ? Deux Juifs viennent voir un juge : - Monsieur le juge, est ce que le noir est une couleur ? - Oui, bien sûr. - Et le blanc, c’est une couleur aussi ? - Certainement ! - Tu entends, Shimon ? Je t’ai effectivement vendu une télé couleur ! Raoul Benichou rencontre un de ses amis : - Ma femme s’est fait voler sa carte de crédit ! - Tu as porté plainte, j’espère ? - Non ! - Tu es fou ! Mais qu’est ce que tu attends ? - Je suis sûr que le voleur dépensera moins que ma femme. Quelques nouveaux riches du Sentier se retrouvent entre copains lorsqu’un téléphone portable sonne ! A l’autre bout une voix féminine : - Chéri, j’ai quelque chose à te demander, tu ne vas pas te fâcher, j’ai vu un magnifique vison à 9000 €. Je peux l’acheter ? - Pas de problème. Achète-le. - Tu es gentil, est-ce que je peux te demander encore autre chose, tu ne vas pas te fâcher, j’ai vu une belle bague en diamant à 4000 €. - Ne t’en fais pas ma chérie, tu peux l’acheter. - Merci mon amour, et elle raccroche. L’autre tend l’appareil et demande : « Il est à qui ce portable ??? » 32 4) On en a parlé ailleurs ! ple immense, le plus grand et le plus majestueux d’Egypte. Les ambassadeurs d’Israël, de France, d’Italie, du Royaume-Uni et d’Espagne, le Nonce apostolique, deux anciens ambassadeurs d’Israël entouraient un rabbin venu de France et une chorale de Salonique. Un fonctionnaire du ministère de la Santé représentait le gouvernement égyptien. Carmen Weinstein, de nationalité égyptienne et présidente de cette minuscule communauté a rendu hommage dans son discours au président Moubarak. 1) Selon une vaste étude américaine sur la sécurité aérienne, des centaines d’incidents ont été recensés entre 2001 et 2005 : 1 266 collisions évitées de justesse (deux appareils volant à moins de 150 mètres l’un de l’autre), 1 312 descentes en piqué et 166 atterrissages sans autorisation dans des aéroports dotés d’une tour de contrôle en service. Ce rapport de 16.000 pages, basé sur le témoignage de 25 000 pilotes d’avion de ligne et 4 000 pilotes d’avion privé, a été rendu public par la NASA. L’année 2007 a été une des plus sûres dans l’histoire de la sécurité aérienne ; il y a eu 136 accidents graves, soit 164 de moins qu’en 2006. Cela correspond au plus faible nombre depuis 1963. 2) 34 Fin octobre, la synagogue Cha’are Hachamaim (les Portes du Ciel) du Caire fêtait le centenaire de sa fondation. Seuls quelques dizaines de personnes, de rares invités de l’étranger, une poignée de membres de la communauté juive égyptienne (qui ne compte même plus cent personnes alors qu’en 1948 elle était forte de plus de quarante mille !) étaient présents dans ce tem- 3) En vue des 50 ans de l’Atomium, ses responsables concoctent un programme d’animations et de festivités à la hauteur de l’apport à la Belgique de cet édifice-monument connu un peu partout sur la planète. Hormis l’Atomium lui-même, l’élément le plus marquant sera un nouveau pavillon construit à l’aide de 42 000 casiers de bière (vides) qui accueillera des expositions et projections pour le grand public. Le programme d’activités se déclinera sur le thème de « Bruxelles bonheur », et des liens qui unissent « progrès technologique» et « promesses de bonheur ». A ce stade, une trentaine de manifestations sont prévues entre le 17 avril et le 19 octobre, une période qui correspond aux dates de l’Exposition universelle de 1958 pour laquelle l’Atomium avait été bâti. Vendu dans plus de 60 pays dans le monde, Astérix 3, « Astérix aux jeux olympiques », a bénéficié d’un soutien marketing de plus de 20 millions d’euros et a nécessité un budget de 78 millions d’euros. Un an de tournage. Trois ou quatre caméras sur pied, sur travelling, sur grue, à l’épaule, au steadycam et même sur char. Des décors grandioses dont une piste de 265 mètres de long pour la course de chars ou encore une statue de Zeus de plus de 8 mètres de haut et une baignoire royale aux allures de piscine. On retrouve Gérard Depardieu en Obélix, et Clovis Cornillac qui reprend le costume d’Astérix. Les rôles-titres reviennent à César (Alain Delon impérial) et son fils Brutus (Benoît Poelvoorde). Astérix 1 avait fait 9 millions d’entrées en France, Astérix 2 frôla les 15 millions ; les producteurs d’Astérix 3 espèrent de 10 à 12 millions d’entrées. 5) L’un des plus grands bâtiments de la ville de Bukavu, le Collège Alfajiri, n’a pas été épargné par le séisme qui a secoué le chef-lieu de la province du Sud-Kivu et ses environs, le 3 février. « La secousse a fortement secoué le bâtiment, selon le recteur de cet établissement scolaire. Le reste de l’édifice doit être détruit car le site est devenu dangereux pour les enfants ». Une centaine de maisons se sont également écroulées déplorant cinq morts et 207 blessés dans la ville de Bukavu. Les habitants ont passé la nuit à la belle étoile, dans les rues, par manque d’espaces verts aménagés. Un nouveau séisme, plus violent, s’est produit le 14 février : 4 500 maisons touchées et 44 blessés dénombrés. La population de la place reste traumatisée après ces deux événements. 6) Le groupe agroalimentaire américain Campbell a finalement trouvé acquéreur pour sa marque de pralines de luxe Godiva. Le nouveau propriétaire est le groupe turc Yildiz Holding qui a dû débourser 850 millions de dollars pour se l’offrir. Yildiz est le premier producteur turc de biens de consommation, avec un chiffre d’affaires de 7,4 milliards de dollars en 2006. Il est présent dans l’emballage, les télécommunications, l’informatique, l’immobilier et les services. Il possède aussi la plus grosse firme d’agroalimentaire du pays, Ulker, qui commercialise déjà des biscuits, du chocolat et des boissons. Godiva est une société américaine depuis quarante ans ; son siège social est à New York et son quartier général pour les activités européennes est situé à Bruxelles. Une des deux usines du groupe est située aux Etats-Unis, l’autre à Bruxelles. Les ventes annuelles de Godiva avoisinent les 500 millions de dollars. Sur un effectif total de 4 000 personnes, 400 travaillent en Belgique. 7) La vie juive à Anvers n’est plus aussi paisible. En décembre, un groupe de Musulmans a organisé une manifestation devant une épicerie du groupe belge Delhaize vendant des produits israéliens. Face à cette action hostile, les Juifs d’Anvers ont décidé de se mobiliser et de riposter à leur manière. Toute la communauté a été invitée à se rendre au magasin visé pour y acheter le maximum de produits israéliens exposés dans ses rayons. Par cet acte de solidarité, plus de 300 Juifs tenaient à exprimer 35 leur soutien aux patrons de la chaîne Delhaize qui n’ont pas renoncé à vendre leurs marchandises en provenance d’Israël (entre autres le vin de Yarden). Les autres clients qui se trouvaient dans le magasin ont pensé qu’il y avait des soldes…. 10) 8) Luanda, capitale de l’Angola, est la ville la plus chère au monde pour les expatriés, devant Oslo (Norvège) et Moscou (Russie), alors que Kinshasa est classée en 6ème position mondiale, mais 2ème ville la plus chère d’Afrique. Ce classement, établi par « ECA International worldwide Cost of living » de Hong-Kong, est calculé sur base des prix de 128 produits de consommation courante et des services ayant un impact sur les salaires des expatriés. Les villes les moins chères d’Afrique sont Maseru (Lesotho), Gaborone (Botswana) et Durban (Afrique du sud) dont le coût de la vie est trois fois moins cher qu’à Luanda. A titre de comparaison, voici le classement d’autres villes : Libreville (8ème), Genève (9ème), Tokyo (13ème), Istanbul et Paris (23ème et 24ème), Rome et Milan (33ème et 34ème), Bruxelles (36ème), New York Manhattan (48ème), Jérusalem (53ème) et Anvers (55ème place). 9) 36 Les usagers des routes de Kinshasa vivent un calvaire sans précédent depuis l’arrivée de la saison des pluies. Certaines routes sont devenues quasiment impraticables, ne permettent pas une circulation fluide et sont à la base des difficultés dans les transports en commun et des nombreux embouteillages. En témoigne l’exavenue Bokassa morcelée en trois suites aux trous béants qui se sont formés par-ci par-là ; elle a d’ailleurs été désertée par la plupart des transporteurs qui préfèrent emprunter d’autres lignes où l’état des routes ne pourra pas leur causer du tort. Selon la « Libre Belgique », un protocole d’accord aurait été signé entre la Chine et le Congo qui prévoit la construction par les Chinois de 12 routes, 3 autoroutes et une ligne de chemin de fer, entre autres. Dans sa campagne de candidature pour l’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA 2010, l’Afrique du Sud n’avait pas hésité à insister sur les bénéfices que cette compétition apporterait non seulement aux Sud-Africains mais à l’Afrique toute entière. Le règlement d’organisation de la compétition n’autorise pas de matches dans les pays voisins. Quant au choix du camp d’entraînement avant la compétition dans un autre pays africain, il incombe aux 32 équipes participantes. L’effervescence que provoquera la compétition en Afrique australe pourrait bien déclencher un boom touristique au Botswana, en Namibie, au Mozambique, en Zambie, et même au Zimbabwe. Beaucoup misent sur des infrastructures dernier cri que les équipes participantes pourraient utiliser durant leur programme de préparation avant d’arriver en Afrique du Sud. La capitale de Namibie, Windhoek, est située à une altitude similaire à celle de Johannesburg. Maputo, capitale du Mozambique, est aussi humide que Durban. Ces capitales voisines rénovent leurs infrastructures, modernisent leurs aéroports, renouvellent leurs flotte aérienne nationale et améliorent leurs liaisons ferroviaires avec l’Afrique du Sud. Pourquoi ne pas combiner quelques matches de la Coupe du Monde avec un safari au Botswana ou en Namibie ? 11) Quarante ans après, Jean-Michel Vecchiet retrace l’épopée tragique de 4 500 immigrés juifs partis de France pour rejoindre la Palestine. Il revient sur cet épisode de l’aprèsguerre dans un documentaire bouleversant « Nous étions l’Exodus » Ils avaient survécu aux camps de la mort, ils durent encore endu- rer, la guerre terminée, des traitements inhumains. En juillet 1947, 4 500 réfugiés juifs de différentes nationalités, dont 1 732 femmes et 955 enfants, quittèrent le port de Sète sur un bateau de fortune baptisé Exodus-1947 dans l’espoir de gagner la « Terre promise ». Mais le navire fut intercepté par la marine britannique et les passagers furent ramenés en France dix-huit jours après leur départ. Un « Auschwitz flottant » titre un journal marseillais qui relate le périple de ces émigrants que la France avait aidés, mais que les Britanniques empêchèrent de rejoindre la Palestine. Pour réaliser ce documentaire, l’auteur a réuni les témoignages des passagers, des membres de l’équipage, des personnes ayant participé à cette opération menée par la Haganah et d’anciens réseaux de résistants français ; il s’est aussi appuyé sur des archives secrètes en Israël et en France. la Chine de ne pas assez faire pression sur son allié, le Soudan, pour mettre un terme aux violences au Darfour. « J’ai décidé d’annoncer formellement la fin de mon engagement en tant que l’un des conseillers artistiques étrangers pour la cérémonie d’ouverture et de clôture des Jeux de Pékin », a expliqué le cinéaste américain. La guerre civile au Darfour et ses conséquences ont fait 200 000 morts et deux millions de déplacés en quatre ans, selon des organisations internationales. 12) 14) Liège Airport devrait bientôt voir des passagers de vols « low cost » sur son tarmac. En effet, Jetairfly a annoncé le lancement d’une nouvelle ligne entre Liège et Tel-Aviv. Le premier vol est fixé au printemps et l’agenda prévoit deux vols hebdomadaires avec un Boeing 737. La compagnie espère attirer 500 passagers par semaine, et en cas de succès les rotations pourraient grimper à trois ou quatre par semaine. Il faut savoir que la compagnie offre déjà 15 destinations (le bassin méditerranéen et les îles Canaries) au départ de l’aéroport liégeois. Avec la nouvelle ligne, elle vise trois types de clientèle : les touristes, les passagers « business » et les passagers de vols « ethniques ». Elle a opté pour Liège en raison de son accessibilité facile pour les passagers « de Liège, d’Anvers et de Bruxelles » et ceux des régions frontalières d’Allemagne et des Pays-Bas. Il va sans dire que Jetairfly veut capter les Juifs de toutes ces régions. 13) Le cinéaste américain Steven Spielberg a annoncé qu’il renonçait à sa participation artistique aux Jeux olympiques de Pékin, accusant Fait rarissime, une tempête de neige a sévi fin janvier sur Jérusalem. La ville sainte s’est réveillée sous un manteau de neige atteignant jusqu’à 15 centimètres par endroit ; la température, quant à elle, était proche de zéro degré. Les toits de la vieille ville et le dôme de la mosquée étaient blanchis par la neige. Les écoles, les administrations, une grande partie des commerces et des bureaux ont été forcés de fermer. La neige tombe une ou deux fois par an sur Jérusalem, mais les températures sont rarement aussi basses pour que la neige puisse tenir au sol. Au même moment, la Jordanie était également paralysée par d’importantes chutes de neige. 37 de 58 milliards de dollars, celui qui a occupé la première place durant plusieurs années, Bill Gates. Les milliardaires en dollars sont désormais à 1125, un record historique depuis que le magazine Forbes réalise ce classement, avec une tendance très nette de nouveaux milliardaires des pays émergeants, Inde, Chine, … L’Afrique vient cette année seulement d’obtenir ses deux premiers représentants dans ce club très fermé. 15) Le prince saoudien Walid Ibn Talal est le deuxième, après le milliardaire russe, Roman Abramovitch, à faire du super jumbo un avion personnel. Il a, en effet, acheté un Airbus A380 pour lui tout seul et sa famille. Un gadget qui lui a coûté environ 320 millions de dollars. 18) 16) La Belgique comptait 1 338 centenaires en 2007 selon la Division des statistiques de la SPF Economie. Depuis 1990 où l’on recensait 546 centenaires, le nombre de personnes du 5ème âge ne fait que croître. En 2007, il a augmenté de 3 % par rapport à l’année précédente. Les centenaires sont surtout des femmes : 88,7 % contre seulement 11,3 % d’hommes. Les centenaires vivent surtout en Flandre (55,8%), puis en Wallonie (33,5%) et enfin Bruxelles (environ 11%). On comptabilise environ 226 000 centenaires dans le monde. En 2050, ce nombre pourrait être multiplié par 20. 17)Bill Gates est détrôné. En effet, dans le classement Forbes 2008, son ami et partenaire de bridge, Warren Buffet est élu l’homme le plus riche du monde avec une fortune évaluée à 77 milliards de dollars. Le mexicain Carlos Slim vient en 2ème position avec 60 milliards. A la 3ème place désormais, avec une fortune 38 Les portraits du franco-israélien Gilad Shalid et de la franco-colombienne Ingrid Betancourt, détenus respectivement par le Hamas et par la guérilla colombienne, ont été apposés sur la façade de la synagogue de Strasbourg. Il s’agit d’une banderole portant la mention « Libérez les otages » et affichant leur portrait. Elle demande la libération « des deux français kidnappés et séquestrés par des groupes fanatiques ». Ingrid Betancourt est détenue par la guérilla des Farc depuis le 23 février 2002. Tandis que le soldat Gilad Shalit a été enlevé le 25 juin 2006, en territoire israélien, par trois groupes armés palestiniens. 19) Vers la fin du XIXème siècle, la moitié de la population de la ville d’Odessa était juive. C’était un temps où l’éclat intellectuel et l’importance économique de sa communauté étaient sans égal dans aucune ville de l’exURSS. Depuis une quinzaine d’années, les Juifs d’Odessa ont été nombreux à s’épar- piller dans le monde. Le maire de la ville, un membre éminent de la communauté, avance les chiffres suivants : « selon les statistiques de 1989, il y avait 90 000 juifs, et selon le recensement de 2001, il n’en reste plus que 13 000. Un rabbin loubavitch, Avraham Wolff, né en Israël, est arrivé à Odessa en 1992. Ensemble avec les autorités communautaires, de certaines organisations juives internationales et de généreux donateurs, ils ont ouvert deux lieux de prière, trois écoles maternelles et deux primaires, une université d’économie et deux internats pour orphelins, toxicomanes et prostituées. La synagogue Shomrei-Shabbos, construite au début du XXème siècle, a été fermée par les autorités entre 1927 et 1992. Aujourd’hui, les Odessites reviennent nombreux le Shabbat et les jours de fêtes, même s’ils ne sont pas très pratiquants. La puissance de l’assimilation forcée a réduit l’identité à des pratiques culturelles et religieuses. Pour y remédier, on organise des cours d’histoires et de traditions, de danses et d’échecs, ….mais aussi un club de rencontres. ainsi 4 catégories d’acteurs dans le top du classement : la catégorie de 20 millions par film (Léonardo di Caprio pour Blood Diamond, George Clooney pour Ocean 13, Eddy Murphy pour La Famille Foldingue, Brad Pitt pour Mr and Mrs Smith), la catégorie 25 millions par film (Will Smith pour Robot, Bruce Willis pour Die Hard 4, Tom Cruise pour Le Dernier Samouraï), la catégorie 30 millions par film (Arnold Schwartzenegger pour Terminator 3) et la catégorie 35 millions par film (Tom Hanks pour la suite du DaVinci code, Brad Pitt pour la suite de Mission :Impossible, Harisson Ford pour le prochain Indiana Jones). 21)Quelques classements intéressants : a) les rivières les plus longues du monde : le Nil 6 693 kilomètres, l’Amazone 6 436, le Yangtse 6 378, l’Amour 4 415, la Lena 4 399, le Congo 4 373, le Mékong 4 183 ; b) les plus grands pays du monde : la Russie 17,1 millions de kilomètres carrés, le Canada 10,0, la Chine 9,3, les USA 9,2, le Brésil 8,5, l’Australie 7,6, l’Inde 3,0, l’Argentine 2,7, l’Algérie 2,4 ; c) les pays ayant le plus grand nombre d’aéroports : les USA 14 695 aéroports, le Brésil 3 365, la Russie 2 743, le Mexique 1 852, le Canada 1 419, l’Argentine 1 369, la Colombie 1 066, l’Afrique du Sud 740 ; d) les pays ayant le plus grand nombre de naissances par an : l’Inde 24,1 millions en 2005, la Chine 16,7, le Nigeria 5,3, l’Indonésie 5,0, le Pakistan 4,4, les USA 4,1, le Brésil 3,1, la R.D.Congo 2,7, l’Ethiopie 2,7 ; e) les plus grands pays producteurs d’automobiles en 2002 : le Japon 8,62 millions, l’Allemagne 5,12, les USA 5,02, la France 3,28, la Corée du Sud 2,65, l’Espagne 2,27, le Royaume-Uni 1,63, le Brésil 1,52, le Canada 1,37, l’Italie 1,13. 20) Des salaires incroyables sont payés à Hollywood à certains acteurs masculins. Il existe 39 L'art Congolais Maître Alfred Pour ses 45 ans de sculpture, le 23 novembre 2007, la salle Virunga de l’hôtel Memling a accueilli le vernissage de l’exposition « Bronze Passion ». Alfred Lyolo est un inspirateur ; il transforme le bronze en réalité vivante. Son originalité réside dans le caractère à la fois traditionnel et contemporain de son art, réunissant une vingtaine de sculptures au style pur et effilé, dont certaines en grand format. Liyolo La République démocratique du Congo (RDC) regorge en son sein des talents et des compétences dans tous les domaines artistiques. Alfred Liyolo Limbe M’Puanga, artiste complet, sculpteur et plasticien, est un monument vivant de la culture congolaise tant au Congo qu’à l’étranger. Fils d’un tailleur d’ivoire, Alfred Liyolo est né en 1943, à Bolobo, en RDC ; depuis sa naissance, il est passionné d’art, et ce désir le pousse à quitter son pays en 1963 pour l’Autriche afin de parfaire une formation commencée 5 ans plus tôt à l’Académie des Beaux Arts de Kinshasa. Là, il rencontre d’autres congolais qui avaient également quitté le pays pour poursuivre leurs études. Ceux-ci se moquaient de lui parce qu’il était venu en Europe pour faire les « bikekos » (sculpture). Ne cédant pas aux tentatives de découragement, Alfred Liyolo continue sa route ; il passe par la ville de Graz, toujours en Autriche, et arrive à l’Académie des Beaux Arts de Vienne, où il devient le meilleur étudiant de sa promotion. Il obtiendra le diplôme de Magister Artium ou Maître à l’Académie des Beaux Arts de Vienne. Il a su se distinguer par son savoir-faire et par son flair artistique ; il participe ainsi à de nombreuses expositions, à de nombreux projets de restauration de monuments, ainsi qu’à différents symposiums, et laisse des chefs-d’œuvre dans les grandes places de Vienne. Mais maître Liyolo a un souci, celui de servir son pays, le Zaïre à l’époque. Ainsi, en 1970, il regagne son pays et devient professeur à l’Académie des Beaux Arts de Kinshasa avant d’être élevé, ensuite, au poste de Directeur général de cette institution jusqu’en 1991. Un incident malheureux survient la même année : ses ateliers et sa résidence sont totalement mis à sac lors des pillages de triste mémoire qui ont eu lieu dans la capitale congolaise. Déçu, il quitte le pays, avec sa famille, pour s’installer à Vienne où il dispense des cours dans différentes écoles d’art, et il organise aussi des expositions. Son séjour en Autriche se prolonge jusqu’en 2004. A cette époque, conscient de l’état de son pays, il regagne Kinshasa afin d’apporter sa pierre à la reconstruction, mais aussi mettre ses talents au profit de la nation. Le « Magister Artium » a parcouru les grandes villes du monde, entre 1973 et 2002, et a exposé dans les galeries les plus prestigieuses au monde, dont Paris (le Louvres), Nice, Tokyo (le seul artiste africain reçu par l’empereur du Japon), Séville (exposition universelle de 1992), New York (Art expo 93), Vienne, Lisbonne (Exposition Universelle 1998), Pékin, Bruxelles (2002), Dakar (Sénégal). Sa sélection, aux côtés de grands artistes internationaux appelés à garnir le parc olympique de Pékin lors des olympiades de 2008 constitue son dernier exploit en date. Cela fait 45 ans, jour pour jour, qu’il taille son bois. 45 ans qu’il malaxe l’argile, hume la fumée et dialogue en intimité avec le bronze. Ci-contre : « Le Mirage du fleuve » (1988) 40 Des membres du Gouvernement, le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, des Députés et Sénateurs ont participé à cette soirée. Ils ont tous rendu un vibrant hommage à Alfred Liyolo pour ses prouesses en art, son courage, mais aussi pour l’honneur qu’il fait au Congo. Maître Lyolo en compagnie de monsieur Tshibanda, Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, mais aussi de son épouse, du sénateur She Okitundu et du Gouverneur de la Ville de Kinshasa, monsieur André Kimbuta Travailleur infatigable, Maître Liyolo parvient à se doter d’ateliers de grande capacité, équipés d’outils modernes et installés dans son domaine du mont Ngafula, véritable joyau d’architecture et d’horticulture. On y retrouve notamment une section de Céramique, une section de Sculpture en métaux divers et une section de Joaillerie. Deux belles galeries, montées de sa propre initiative chez lui et en ville, offrent l’occasion aux amoureux de l’art de venir se régaler des oeuvres du sculpteur et d’autres artistes de renommé. Maître Lyolo a exposé dans le monde entier et ses oeuvres ornent les principales places et les musées des plus grandes villes du monde. L’évocation seule de son nom fait la fierté du peuple congolais. 41 l’ ISOLA delle ROSE la tragedia di un paradiso un film de Rebecca Samona Ce film a été projeté à la Casa della Memoria e della Storia de Rome et au Center for Jewish History de New York le jour du souvenir de la Shoah – le 27 janvier 2008 L’auteur explique pourquoi elle a réalisé ce film : LA SHOAH DANS UNE MAISON DE REPOS Je ne me souviens plus si c’était au printemps ou en hiver. Des jours aussi gris il y en a souvent à Bruxelles. Quand, ma mère, Erminia Licitri, et moi sommes entrées dans le hall de la maison de repos, nous avons eu l’impression de nous trouver dans un hôtel correct et agréable. Des vieilles dames jouaient aux cartes par petits groupes, d’autres regardaient la télévision ou étaient assises à la cafétéria. D’autres encore étaient à la fenêtre et regardaient dehors. Nous étions là, dans cette maison de repos, pour rendre visite à tante Stella, la sœur de ma grand-mère. Stella était depuis longtemps complètement sourde et après la mort de son mari Joseph avait souvent pensé au suicide. On s’attendait à la trouver «comme d’habitude». Mais, cette fois-ci, tante Stella Sidis Piha était dans un état confusionnel. D’abord elle refusa de descendre à la cafétéria avec nous. «Non ! Nous ne pouvons pas » nous dit-elle d’un air effrayé « c’est dangereux » Nous remarquions que notre visite la rendait nerveuse, qu’elle surveillait la porte de sa chambre, qu’elle laissait ouverte, «parce qu’ils doivent pouvoir rentrer quand ils veulent et nous devons toujours être prêtes pour la sélection qui peut arriver à n’importe quel moment». C’est pour cette raison, nous dit-elle, qu’elle ne voulait pas se déshabiller, même pas pour se coucher. Un sparadrap lui couvrait le tatouage d’Auschwitz qu’elle avait au bras. Nous avons quitté la maison de repos sans dire mot et sans avoir le courage de nous regarder dans les yeux. Expertise globale. Compétences locales A CITI, nous nous engageons, non seulement à développer les produits et services bancaires les plus innovants, mais également à prendre une part active dans le dynamisme des économies dans lesquelles nous opérons. Depuis plus de 35ans, nous sommes heureux et fiers de mettre à la disposition de nos clients de la République Démocratique du Congo, notre expertise mondiale et nos compétences locales uniques. Pour toute information complémentaire, prière nous contacter à Kinshasa, croisement des avenues Lukusa et Ngongo-Lutete ou téléphoner au +243 81 884 0015, +243 89 894 0015, +243 99 834 0015 ou par email à [email protected] © 2007 Citibank N.A is a regulated financial institution. Citi and Citi and Arc Design are trademarks and service marks of Citigroup Inc. or its affiliates and are used and registered throughout the world. Tante Stella mourut quelques mois plus tard, après avoir vécu ainsi ses derniers jours: en ne voyant qu’Auschwitz autour d’elle, en se sentant à Auschwitz chaque nuit, à chaque instant. La sénilité et la maladie l’avaient replongée dans l’enfer d’où elle avait réussi à sortir tant d’années auparavant. Mais, était-elle réellement jamais sortie de cet enfer ? «Les juifs parlent trop de ce qu’ils ont subi», je me suis souvent entendu dire. D’accord, on a parlé de ce qui se passait à Auschwitz, mais qui étaient ces personnes avant leur déportation ? Et elles avaient réellement été libérées d’Auschwitz? Je ne suis certainement pas la première à dire que pour ces personnes Auschwitz a duré toute la vie. Et ce mot « Auschwitz » n’est ici qu’un symbole de tout ce que mille mots ne pourront jamais me raconter mieux que le visage de tante Stella : très maigre, tendue, braquée, terrorisée, elle restait esclave d’un enfer sans issue, dans sa chambre toute propre de la maison de repos. Combien d’autres Auschwitz il y a eu dans l’histoire ? Il est impossible de répondre à cette question, ou même de décider si Auschwitz fut ou pas unique au cours de l’histoire. Ce que je sais c’est qu’il n’est pas 43 difficile de justifier la haine religieuse, ethnique, raciale et sociale, et que pour la plupart d’entre nous il est assez facile de continuer à vivre tranquillement pendant que quelque part dans le monde un peuple est objet de génocide ou disparaît dans un lager, dans un stade, ou pendant que des victimes en proie à la terreur subissent d’atroces tortures et humiliations de la part de leur voisin, comme en Bosnie ou au Ruanda, ou de la part d’armées bien organisées, ailleurs. Des traitements qui laisseront pour toujours des marques dans leur chair : qu‘elles soient à la vraie encre, comme à Auschwitz, ou symboliques, cela n’a pas d’importance. Je suis née d’une famille qui a dans son propre bagage la Shoah ; je ne peux raconter cette histoire qu’à partir d‘où elle a commencé. J’essayerai seulement d’évoquer le souvenir de la vie à Rhodes, capitale du Dodécanèse et lieu d’origine de ma famille maternelle, avant que ne se vérifie la tragédie, l’été de 1944. Turcs, grecs, arméniens, juifs, levantins et italiens : à Rhodes différentes communautés vivaient coude à coude, se toléraient et se respectaient les unes les autres, du moins jusqu’en 1936. Rhodes était italienne depuis 1912, et c’est à partir d’alors que le destin de la communauté juive locale s’était liée à celui de l’Italie, libérale d’abord, fasciste ensuite, qui avait arraché ces îles à l’Empire ottoman. Ceux qui ont raconté ces îles, pour la plupart des rescapés de la Shoah, en ont parlé comme d’un paradis, un paradis qui se termina en tragédie. LA «PETITE» ET LA «GRANDE» HISTOIRE S’ENCHAINENT I - Les souvenirs du paradis Les histoires familiales que ma grand-mère, Victoria Sidis, m’avait transmises depuis que j’étais toute petite m’avaient toujours fascinée ; c’étaient des récits pleins de lumières où il n’y avait pas de place pour le malheur. Ces faits légendaires, que ma grand-mère me racontait un peu en italien et un peu en judéo-espagnol, me ramenaient à une jeunesse insouciante et joyeuse, vécue dans l’un des lieux les plus suggestifs au monde, royaume des mûriers et des papillons : Rhodes. Elle me racontait les fous rires avec ses cousines, les bêtises tramées à l’insu des parents sévères, la plage, le rouge à lèvres mis en cachette lorsqu’on était loin de la maison ; et puis le soleil toute l’année, les militaires italiens, les frères beaux et puissants, surtout Isaac, qui était «blond, grand, mince et bel homme», disait ma grand-mère.… II - Un grand amour et ses conséquences Même si elle a été en quelque sorte censurée par la mémoire familiale, l’histoire d’amour de mes grandsparents est une histoire de passion, aux revers dramatiques et inattendus. Victoria et Ernesto se connurent à Rhodes, en 1936. Lui était un lieutenant de Caltanissetta, catholique. Il perdit la tête pour la belle Victoria, qui partagea tout de suite son amour jusqu’à le suivre en Italie pour se marier à l’église, contre la volonté de ses parents. De Caltanissetta, Victoria envoya une photo d’elle en robe de mariée, le regard voilé de mélancolie, sur laquelle elle avait écrit dans sa langue «Siempre engiuntos con vosotros» («toujours avec vous»). C’était le 9 octobre 1937. Ma mère, Erminia, l’ainée des deux filles d’Ernesto et de Victoria, naquît à Rhodes 9 mois après, trois mois seulement avant la promulgation des lois raciales. Gloria, un an après. Les deux filles furent baptisées. Ernesto et Victoria étaient heureux : ils vivaient tous dans la maison des parents de Victoria, où ils observaient avec simplicité les fêtes hébraïques les plus importantes. Ernesto, de son côté, célébrait seulement la fête de Noël. Victoria parlait judéo-espagnol avec ses parents et sa famille, italien avec son mari, ses filles et ses amis ; comme tous les juifs de l’île, d’ailleurs, elle parlait couramment le grec. Pendant les deux premières années de guerre, Rhodes fut lourdement bombardée. Mon grandpère, désormais officier de réserve, travaillait dans une pépinière (Il Vivaio), sur la colline, pas loin de Rhodes. Après l’annonce de l’armistice de l’Italie avec les alliés, le 8 septembre 1943, les hostilités entre les détachements italiens et les quelques forces allemandes présentes commencèrent à Rhodes aussi. Ernesto participe aux combats, tient un journal. Quand le 11 septembre la nouvelle de la capitulation arrive, on a du mal à contenir et à calmer les hommes. Le Gouverneur Campioni et les autres responsables militaires, à l’exception du Général Briganti, ont choisi de se rendre. Ernesto écrit : «Les soldats ont le moral très bas parce qu’ils ont appris la trahison de nos chefs». Une fois les membres de la hiérarchie militaire déportés, l’occupation allemande commence à Rhodes. La perspective du camp de concentration devient toujours plus concrète pour les militaires qui n’acceptent pas de s’engager dans les rangs allemands. Pour Ernesto et Victoria commence une période d’incertitude: Ernesto, résidant à Rhodes, est interné, il s’enfuit, se cache. Pendant des mois mes grands-parents doivent se rencontrer dans la clandestinité ; puis, pendant quelques temps, tout redevient « normal ». Mais en avril 1944, mon grand-père est déporté en Allemagne. III – La tragédie En 1931, des filles à la plage, du côté de la « Puerta de la Mar » En 1925, les étudiants de l’Alliance Israélite Universelle Je me rendis rapidement compte que les mémoires familiales étaient incomplètes : grand-mère ne me raconta jamais comment les choses changèrent à Rhodes après l’année 1936, quand un tour de vis dans la politique internationale eu des effets jusque dans le paradis, lorsque l‘application de plus en plus stricte de l’idéologie fasciste devint toujours plus lourde, jusqu’à la promulgation des lois raciales de 1938. Ma grandmère ne me raconta jamais qu’à cette date-là elle avait déjà épousé mon grand-père contre la volonté de ses parents, qui ne voulaient pas la marier à un non juif. Même si grand-père Ernesto, un militaire sicilien passionnel et ironique, avait rapidement réussi à séduire ses beaux-parents avec son caractère doux, en faisant oublier la honte de ce scandaleux voyage en bateau avec sa fiancée très aimée, qu’il avait conduite jusqu’à Caltanissetta (Sicile) – où vivait sa famille - pour l’épouser dans sa Cathédrale. Et tante Stella ? Plus jeune que ma grand-mère, tante Stella était une jeune fille moderne, qui avait fait des études et travaillait dans une société commerciale. Elle avait de nombreux soupirants ; l’un d’eux était un ami de mon grand-père, lui aussi militaire, que Stella rencontrait en cachette, avec la complicité innocente de ma mère qui l’accompagnait et qui à l’époque n’avait que cinq ans. 44 Restée seule, Victoria court d’un endroit à l’autre pour obtenir des nouvelles, pour envoyer des paquets à son mari, pour trouver de la nourriture pour ses filles. Jusqu’au moment où on impose aux juifs de se concentrer dans trois villages en dehors de Rhodes puis, à l’ «Ecole Aéronautique». Les hommes, y sont détenus seuls mais sont vite rejoints par les femmes. C’est l’antichambre de la déportation. Le Président de la Communauté explique à ma grand-mère qu’elle n’est plus dans les listes de la communauté juive. Elle assiste aux préparatifs de tous les autres. La nuit avant le départ, fixé pour le 23 juillet 1944, la maison de Rivka et de Bohor Sidis est remplie de cousins et cousines, d’hommes et de femmes qui se font coudre les bijoux, les billets de banque, les monnaies d’or à l’intérieur des vêtements. Personne ne parvient à dormir. Un couple de vieilles personnes portant une valise et marchant en se tenant par la main dans la queue du cortège des déportés le long de la rue en bas de la maison : c’est comme ça que ma mère voit pour la dernière fois ses grands-parents. Avec eux tante Stella, les cousines, les camarades de jeu, les nouveaunés, les amies de Victoria. C’est une très belle journée d’été. Escortés par des soldats allemands et par des miliciens fascistes, tous les juifs sont conduits jusqu’au port. A l’intérieur des bateaux de transport, les conditions se détériorèrent rapidement : vomissements, excréments, faim, soif. Quelqu’un meurt. Arrivés à Athènes, les juifs de Rhodes et de Cos sont détenus, avec violence et brutalité, dans le camp de Haïdari. Puis, chargés sur le convoi 44R, un des derniers à partir vers Auschwitz, qu’ils atteignent trois semaines après, le 16 août. 45 Grande marche … pour l’unité de la Victoria est maintenant complètement seule. A des milliers de kilomètres, Ernesto, dans le camp de concentration militaire, ignore ce qui s’est passé à Rhodes jusqu’au 15 octobre, jour où il reçoit une lettre de sa femme datée du 7 août et qui l’informe. Ernesto, pris par des sentiments de culpabilité, s’en prend à son obstination à ne pas vouloir collaborer avec les allemands, il se repent, il est déçu, amer ; affaibli par un dramatique manque de nourriture, il a peur de ne pas réussir à revenir auprès de sa femme et de ses filles…. Il note sur son journal chaque détail du traitement brutal qu’il reçoit. Belgique IV - Epilogue Ernesto, les enfants et Victoria se retrouveront en Sicile plusieurs mois après la fin de la guerre. Victoria, expatriée d’une Rhodes qui est désormais en train de devenir grecque. De la famille Sidis seulement Stella a survécu aux camps. Comme la presque totalité des femmes survivantes, elle épouse un émigré « rodeslì » : Joseph Piha. Ernesto et Victoria iront la rejoindre au Congo. Au cœur de l’Afrique noire d’abord, en Belgique ensuite, à Bruxelles surtout, s’est reconstitué, malgré l’histoire, un fragment de Rhodes, ce qui reste de sa communauté juive et italienne. Son existence diffère de quelques décennies la complète extinction de sa culture. L e 10 juin 2007, les partis autonomistes flamands remportent les élections législatives. Yves Leterme, le chef de la coalition au pouvoir, a dans l’idée de transformer la Belgique en une confédération ; à ce moment, la crise identitaire belge s’est intensifiée. Les wallons, eux, dans une large majorité, refusent de franchir un nouveau cap dans les réformes institutionnelles, et rejettent ce système d’Yves Leterme d’instaurer un système confédéral en Belgique. La situation s’est aggravée le 7 novembre lorsque les députés flamands ont imposé la scission de l’arrondissement « mixte » de Bruxelles-Hal-Vilvorde. A cela s’ajoute le refus du ministre de l’Intérieur de Flandre de confirmer l’élection de trois bourgmestres francophones dans des communes de la périphérie de Bruxelles à majorité francophone, en Flandres. «Ces deux « gifles » ont amené les politiciens francophones à suspendre leur participation aux négociations pour la formation d’un gouvernement de coalition, dit de l’ « orange bleue » (chrétiens-démocrates et libéraux de Flandres et de Wallonie), qui traînent depuis plus de cinq mois. En attendant, l’alliance de centre-gauche du Premier ministre Guy Verhofstadt expédie les affaires courantes. Le dimanche 18 novembre 2007, plus de 35.000 belges, francophones et néerlandophones, ont participé ensemble, à Bruxelles, à une « marche pour l’unité » de la Belgique. Ils protestaient contre la crise politique qui bloquait depuis plusieurs mois la formation d’un gouvernement de coalition, faisant peser sur le pays la menace d’une scission entre Flamands et Wallons. A Rhodes, les survivants de la Shoah et leurs descendants commémorent chaque année l’anniversaire de la déportation des Juifs Dans la mémoire de ces italiens à l’étranger, de ces ex-déportés ainsi que dans la deuxième et la troisième génération, la nostalgie de cet âge d’or est encore très vive : quand, dans cette « Isola delle rose » qui ressemblait au «paradis», les juifs et les musulmans «s’entendaient», «le fascisme n’était pas raciste» mais avait l’air de porter émancipation et progrès. Promesses que ni le fascisme ni la monarchie n’ont maintenues, en abandonnant à elle-même la communauté qui s’était fortement identifiée à l’Italie pendant presque 40 ans. Un paradoxe, une fable tragique à laquelle on aurait du mal à croire, si elle n’était pas si réelle. Rebecca Samonà L'île de Rhodes vue par satellite Plaque commémorative placée à l’entrée de la synagogue et portant les noms de toutes les familles de la Communauté Juive de Rhodes décimées par les nazis dans les camps de concentration 46 De nombreux drapeaux aux couleurs de la Belgique, noir, or et rouge, étaient brandis par la foule qui s’est rassemblée dans le parc du Centenaire pour chanter l’hymne national et écouter les orateurs exhorter la classe politique à tout faire pour maintenir l’unité du royaume, après 177 ans de vie commune. L’humeur était à la fête, avec frites et bière belge. La participation a dépassé les espérances des organisateurs qui attendaient moins de 30.000 personnes, surtout des francophones. L’initiative de cette manifestation revienne à une francophone liégeoise de 45 ans. Ce jour-là, elle a lancé un « appel à la raison » expliquant que « les politiciens doivent comprendre que c’est un mouvement populaire ». La Belgique a mis près de deux mille ans à s’unir. Son histoire est à mettre en très étroite relation avec celle des Pays-Bas actuels, les deux territoires ayant été souvent fondus en une seule et même entité. Mais l’assemblage d’une nation majoritairement protestante, les Pays-Bas, à une nation principalement catholique, la Belgique, provoque un antagonisme culturel. Dès lors, la tutelle de Pays-Bas devient de plus en plus insupportable pour l’élite francophone. Le 25 août 1830, Bruxelles se soulève contre la tutelle néerlandaise ; un gouvernement provisoire se forme et proclame l’indépendance de la Belgique. La Belgique moderne est née en 1831 et c’est le système de la monarchie parlementaire qui est adopté. 47 En 1830, la Belgique se divise alors en deux entités géographiques et culturelles distinctes. Cette séparation devient autant linguistique qu’économique. Ce n’est qu’en 1962 que plusieurs lois fixent une frontière linguistique en Belgique et l’emploi des langues dans l’enseignement. Un statut particulier (bilingue français/néerlandais) est adopté pour Bruxelles, située au cœur de la Belgique, mais qui est aussi la capitale de l’Europe. Après plusieurs crises importantes, comme la scission en deux entités (wallonne et flamande) de l’Université de Louvain, les réformes se multiplient à partir de 1980 pour aboutir en 1989 à la création d’un Etat fédéral dans lequel coexistent deux communautés culturelles et linguistiques. En 1993, les autorités belges décident de transférer aux régions linguistiques certaines compétences du gouvernement fédéral. 13701, Av. Col. Modjiba Kinshasa / Ngaliema (en face de Chanimetal) République Démocratique du Congo Tél. : +243.99.99.15.374 - +243.99.99.19.528 Tous, Belges et expatriés, se sentent concernés et participent à cette manifestation contre la scission de la Belgique 177 ans après sa naissance, la Belgique est-elle en danger ? En tout cas, la crise identitaire belge s’est intensifiée depuis qu’Yves Leterme a dans l’idée de transformer la Belgique en une confédération. Un sondage réalisé en 1996 en Flandre avait indiqué que 64 % des Flamands se sentaient d’abord flamands avant de se sentir Belges. Les Wallons, eux, dans une large majorité, refusent de franchir un nouveau cap dans les réformes institutionnelles, et rejettent le projet de Leterme d’instaurer un système confédéral en Belgique. Voilà pourquoi, le 18 novembre 2007, plus de 35.000 Belges ont défilé à Bruxelles lors d’une marche pour l’Unité. Ceux-là ont montré qu’ils voulaient, encore pour un temps, ….vivre ensemble. …. Et surtout ne pas croiser ce genre de panneau signalétique à la sortie de l’autoroute ! 48 Nouvelles de la Communauté .... des membres, des familles, des amis, au Congo ou ailleurs Kinshasa Lubumbashi 1) Assemblée générale ordinaire : 2) Fêtes religieuses : a) Hannouca : le 4 décembre 2007 – le 25 kislev 5768 Comme chaque année, le Comité, avec l'aide du rabbin Shlomo, a organisé une fête avec les traditionnels beignets, à l'occasion de l'allumage de la 1ère bougie de Hannouca Le Comité a convoqué l’Assemblée générale ordinaire et statutaire le lundi 3 mars 2008 dans les locaux de la Communauté, à Kinshasa. Le quorum ayant été atteint, le Président de la Communauté a proposé à l’assistance, et obtenu, que monsieur Clément Allal préside ces assises. Il a été immédiatement proposé aux membres présents une modification des statuts en changeant l’intitulé de la communauté ; ainsi celle-ci s’appellera désormais « Communauté Israélite de la République démocratique du Congo » (C.I.R.D.C.). Ensuite le président a tracé un aperçu des activités de l’année 2007 ; il a également brossé un rapport de l’environnement dans lequel son Comité a eu à travailler, et a rappelé les moments importants de l’année écoulée. Il a clôturé son intervention en transmettant le rapport financier qui a été accepté après quelques discussions. Le budget annuel a été débordé suite à l’achat d’un groupe électrogène pour la synagogue et d’une nouvelle voiture pour le rabbin ; ainsi, l’exercice a dégagé une légère perte. L’Assemblée a donné décharge au comité sortant et est passé au vote pour l’élection d’un président et des membres du comité. Le président sortant, Aslan Piha, qui se présentait seul, a été réélu, ainsi que tous les membres du comité sortant, Tuvia Marom, Maurice Habib, Edouard Swiel, David Hasson et Yossi BenYaïr. Tout le monde a été confortablement réélu. David Fernandes, 1er vice-président sortant, n’a pas voulu représenter sa candidature. Le président de la Communauté et le président de l’Assemblée vérifiant le quorum, et deux vues de l’assistance Le comité face à l’Assemblée pendant le rapport des activités de l’année 2007 50 Alors que les enfants étaient gâtés par leur institutrice Myriam, les plus grands se servaient au buffet 51 Nous avons reçu aussi quelques photos de la célébration de Hannouca par la Communauté Sépharade de Cape Town, composée, en grandes partie, d’anciens du Congo ou de leurs descendants. Le rabbin Suiza et Albert Franco Une vue de la salle (au centre Isaac Habib) Le comité de la Communauté, avec le concours du rabbin, a organisé le lundi 21 janvier, une dégustation de fruits d’Israël à la synagogue Beit Yaacov de Kinshasa : raisins, grenades, orges, dattes, olives et figues. Jacques Franco et le docteur Jacques Hasson et leurs épouses Samy Angel entouré de Jo Mallel et Méïr Lévy b) Tou Bishvat : le 21 janvier 2008 – le 15 chevat 5768 A travers le monde, la fête de Tou Bishvat, quinzième jour du mois de Chevat, communément appelé « Nouvel an des arbres » est célébrée dans toutes les Communautés juives. Au-delà de la simple célébration agricole et du plaisir de la consommation de fruits, voici quelques significations plus profondes. Tou Bishvat marque la période ou la plus grande partie des pluies hivernales se sont écoulées et où une nouvelle vitalité apparaît, à partir de la terre jusqu’au tronc et aux branches des arbres. D’où le terme de « nouvel an des arbres » d’après la Halacha (Loi juive). Dans la Torah, l’arbre symbolise à la fois l’homme : « … Car l’homme est l’arbre du champ … », et la Torah : « Elle est un arbre de vie pour tous ceux qui s'y appuient ». Deux versets de la Torah qui abordent cette symbolique. Car l’homme et la Torah possèdent chacun les composantes relatives à un arbre : des racines, un tronc, des branches et des fruits. 3) Bar Mitzva : Le 30 novembre 2007, Eric Blattner, fils aîné d’Ilana et David, a célébré sa Bar Mitzva à la synagogue Beit Yaacov de Kinshasa, en présence de ses grands-parents paternels, Etty et James, et de son grand-père maternel, Shimon Razin, ainsi que ses amis et des proches de ses parents. La cérémonie était présidée par le rabbin Shlomo Bentolila. Nous présentons à Eric nos vœux les meilleurs et nos félicitations aux parents et aux grands-parents. 52 53 4) Naissances : Dave Behar et Itzik Pinhas Une vue du balcon des dames Michel Waknine, Michael et Elwyn Blattner Maurice Habib et Aslan Piha Un petit-déjeuner a été offert aux convives à l’issue de la cérémonie a) En octobre 2007, nos amis Myriam et Mazly Notrica sont devenus grands-parents. En effet, leur fille Valérie et son mari Brett ont eu un fils, Etan, né à Sydney (Australie). Myriam et Mazly sont, tous les deux, nés à Lubumbashi où ils ont vécu toute leur jeunesse avant d’aller s’installer à Cape Town (Afrique du Sud). Nous présentons aux parents, mais aussi aux grands-parents, nos sincères félicitations et tous nos vœux de Mazal tov. b) Nos amis Suzanne et David Hasson sont aussi devenus grands-parents. La fille de Suzanne, Isabelle, et son mari, Dominique Farrugia, ont eu, à Paris, une fille prénommé Mia, née le 7 mars. Que nos vœux les meilleurs accompagnent Mia tout au long de sa vie. Alors que Suzanne aidait sa fille à pouponner, à Paris, David, entourés de quelques amis, sablait le champagne, à Kinshasa. Dominique Farrugia, l’heureux papa, avec sa fille 54 55 David Blattner, Itzik, Christine, Maurice et Rosianne, Michel, Aslan, Joël, Tuvia et Lucien entourent David H. Mia dans les bras de sa grand-mère, Suzanne, et en compagnie de sa maman, Isabelle Amaraggi Farrugia LES RIRES ET LA JOIE VIENNENT DE RENTRER CHEZ VOUS. FELICITATIONS. 4) Anniversaires : a) Le lundi 11 février Samy Angel fêtait, à Cape Town (Afrique du Sud) ses 70 ans. Samy, qui fut vice-président de notre Communauté, mais aussi président de la Communauté sépharade de Cape Town, était entouré de sa femme, de deux de ses enfants et de tous ses amis. Nous lui envoyons nos vœux les meilleurs et lui souhaitons de vivre heureux et en bonne santé jusqu’à….. 120 ans. Para muntchos agnos, Samy ! b) David Fernandes a fêté, le 2 février, à Kinshasa ses 65 ans. Nous lui souhaitons nos vœux les plus sincères. Amateur de cigares, de bons vins et de bonnes tables, notre David national restera toujours un... bon vivant c) Le 5 décembre, Moïse Angel a fêté, à Kinshasa, ses quarante ans entouré de sa femme, ses parents et des amis. La quarantaine constituant un tournant dans la vie d’un homme, nous profitons de cette occasion pour formuler, à son égard, nos meilleurs vœux de réussite dans sa vie professionnelle et familiale, et pleins d’autres succès. Hommes et femmes, même séparément, l’ont entouré pour immortaliser ce moment inoubliable Amy et son fils 56 Monique et Jo Cohen Claudine et Albert Franco Samy et Lisette 57 d) Le 11 décembre, à Kinshasa, Nathalie Angel célébrait, à son tour, ses 40 ans. Si la quarantaine constitue un tournant dans la vie d’un homme, elle constitue un moment charnière dans la vie d’une femme où, épanouie, elle se remet en question ; ne dit-on pas, à propos des femmes, « les quarante ans d’aujourd’hui sont les trente ans d’autrefois » ? Nous présentons à Nathalie nos meilleurs vœux de bonheur, de joie et de santé. Joyeux anniversaire Nathalie e) Le troisième à avoir franchi ce cap de la quarantaine, le 16 mars, est notre ami Joël Zadek. Mais, la veille, samedi soir, il a fêté l’événement, à Kinshasa, entouré de ses amis. 5) Présentation du livre « Les Juifs du Congo » : Le jeudi 24 janvier, sous le haut patronage de la Banque Privée Edmond de Rothschild Europe et du B’nai B’rith de Bruxelles, notre ami Moïse Rahmani à présenter son dernier livre : « Les Juifs du Congo – La confiance et l’espoir ». La présentation a eu lieu au « Palais des Colonies » à Tervueren (Bruxelles), endroit prestigieux s’il en est en matière de mémoire du Congo. Un cocktail dînatoire casher a clôturé la cérémonie à laquelle avaient été invité des anciens du Congo, des membres de la Communauté juive de Bruxelles, ainsi que des autorités belges, l’ambassadeur d’Israël en Belgique et le président du Sénat congolais, monsieur Léon Kengo wa Dondo. Le livre contient 384 pages. L’auteur reçoit madame Tamar Samash, ambassadeur de l’Etat d’Israël Ce livre, qui a une fort belle présentation et une magnifique couverture, s’adresse, certes, à tous les Juifs du Congo, mais aussi à tous les Congolais et à tous ceux qui ont vécu ou vivent encore au Congo ou rêvent d’y retourner un jour. Véronique, Rosianne, Anne, Maurice Christine, David, Bruno Riva et Joël Moïse Rahmani accueillant Léon Kengo wa Dondo Elwyn, Yves, Ali, Joël, Ibrahim, Moshe Dave, Aslan, Denise, Tuvia Bon anniversaire, Joël ! Tous nos voeux de bonheur, de joie et de santé t’accompagnent pour les prochaines décades. 58 Clément Israël et le rabbin Shalom Benizri Par ce livre, Moïse a empêché l’oubli et l’ignorance, parce que peu de gens connaissent cette riche histoire. Ce livre a, aussi, certainement ravivé une nostalgie qui n’a jamais quittée ceux qui ont quitté le Congo. On y trouve un message du président d’Israël, Shimon Pérès, un autre du président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, et une lettre des quatre derniers présidents de la Communauté israélite du Congo : Avraham Pinhas, Robert Franco, Elwyn Blattner et Aslan Piha. Un extrait de cette lettre : « Nous félicitons Moïse Rahmani pour sa volonté de pérenniser la mémoire juive au Congo. En effet, grâce à son livre, l’apport considérable de la Communauté Israélite du Congo au développement du pays est mis en évidence. Il met aussi un accent sur le rôle essentiel de Clément Israël dans la formation de cette communauté et l’esprit de continuité qui a caractérisé ses successeurs. » La conclusion de l’auteur : « J’ai voulu rendre hommage à tous ceux qui, des années durant, entre 1960 et aujourd’hui, ont perpétué cette mémoire juive, ont continué cette saga, ont œuvré afin que cette communauté, née dans les années 1900, atteigne et dépasse son centenaire. Quelle meilleure preuve d’admiration et de respect sinon de raconter leur histoire et, à travers elle, la pérennité de cette présence juive dans ce qui fut pour nos grand-parents, nos parents et pour nous-mêmes une nouvelle terre promise, cette seconde patrie, le Congo, notre Congo. En relatant l’histoire de quelques-uns, c’est celle de tous que je veux raconter et j’entends, avec ce témoignage, leur rendre justice et leur faire honneur. » 59 6) Présentation du livre « Les Pionniers méconnus du Congo Belge » : Le 12 février, Georges Antippas, vice-président de la Communauté hellénique de Kinshasa, a présenté son livre, à Kinshasa, devant un parterre de personnalités et sous le haut patronage du ministre congolais de la Culture et des Arts et de l'ambassadeur de Grèce au Congo. La Communauté israélite était représentée par son président, par deux anciens présidents et par quelques personnes. L’ouvrage compte 345 pages. Ce livre n’aurait probablement pas vu le jour sans l’aide des textes, illustrations et autres documents fournis par les anciens coloniaux ou leurs descendants. Georges Antippas, qui n’a jamais prétendu jouer le rôle d’un historien, a voulu relater l’œuvre de tous ces émigrants hellènes en l’illustrant de documents et de photos authentiques. Il a aussi cité les commerçants juifs, portugais, indiens et italiens pour montrer aux nouvelles générations l’importance de leur contribution, et celle des hellènes, au Congo Belge. Bravo, Georges, et félicitations pour votre courage, votre persévérance et les sacrifices que vous avez consentis pour arriver à ce résultat apprécié de tous. 7) In Memoriam : a) Madame Violette Fintz, née Maio, est décédée à Cape Town le 7 décembre 2007. Née le 15 septembre 1911, à Fetye, en Turquie, elle suivra ses parents à Rhodes où elle occupera les fonctions de directrice auprès de la société Singer Sewing Machine jusqu’en 1944. Déportée avec tous les autres Juifs de Rhodes en juillet 1944, elle connaitra l’enfer d’Auschwitz-Dachau, et ensuite Bergen Belsen. A la libération, elle retournera à Rhodes, puis sera hospitalisée à Lyon (France) pour recouvrer sa santé. Entre 1947 et 1951, elle vivra à Lubumbashi (Congo) avec ses deux sœurs et leurs familles. Elle rencontrera son futur mari, Nathan Fintz, en Rhodésie, actuellement Zimbabwe. Elle fondera une famille et vivra à Salisbury (Harare) jusqu’au décès de son mari, en 1974. Elle s’installera, alors, à Cape Town, et consacrera le reste de sa vie à raconter et à enseigner la Shoah. Présidente de la Sherith Hapletha, elle contribuera à installer un Centre de l’Holocauste à Cape Town. Elle laisse un fils, Nicky et une petite-fille qui vivent à Cape Town. b) Madame Juliette Palacci, née Tarika, est décédée le 23 décembre 2007. Maman de Magda Bleier de New York, de Rebecca Blechman de Fishkill, NY, de Sarah de Monaco, d’Eliakim, Deborah et Menachem de Bruxelles, madame Juliette Palacci était aussi sept fois grandmère, mais aussi sept fois arrière grand-mère. Elle a successivement vécu en Egypte, au Congo Belge, à Monaco et à Bruxelles. A chaque fois, elle a pu s’adapter facilement à la culture et à la mentalité locale. Veuve de Henri Palacci, ses rêves tournaient autour de la réussite de ses enfants, et par la suite, de ses petits-enfants. Georges Antippas, l’auteur Maurice Habib, Aslan Piha, Noga et Elwyn Blattner Sa disparition laissera un grand vide auprès de sa nombreuse famille. c) Monsieur Armand Baziz est décédé, le 2 janvier 2008, à Paris. Né à Casablanca (Maroc), Armand Baziz était le frère de Ruth Lévi, résidente à Kinshasa et épouse d’Elie Lévi. Son papa, Salomon Baziz, décédé en 1951, résidait à Lubumbashi (Congo) depuis 1938. Le ministre de la Culture et des Arts en aparté avec l’ambassadeur de Grèce 60 L’auteur dédicaçant son œuvre Artiste peintre et décorateur, Armand vivait à Paris, où il a créé de nombreux décors dans diverses pièces de théâtre et d’opéras. 61 d) Monsieur Edouard Perahia est décédé, le 4 janvier 2008, à Bruxelles. Edouard Perahia est né le 13 mars 1919 au Caire (Egypte). Il est arrivé au Congo Belge en 1957, et plus exactement à Luluabourg (actuellement Kananga). Il travailla trois ans pour la firme Léon Franco & frères. En 1961, il s’installe à Léopoldville (actuellement Kinshasa) et travaille jusqu’en 1966 pour la société Léon Hasson & frère. Il quitte définitivement le Congo pour s’installer à Bruxelles et travaille jusqu’en 1989 chez Somex. Il laisse sa femme Jacqueline et ses deux fils dans l’affliction et le chagrin. 8) Dernière minute : Pourim A l’occasion de la fête de Pourim, le rabbin Shlomo Bentolila et le Comité de la Communauté ont organisé un grand barbecue dans les jardins de la synagogue Beit Yaacov de Kinshasa. La soirée a débuté avec la prière, suivie de la lecture du Livre d’Esther (Meguila Esther) par le rabbin. Pourim est une joyeuse fête juive qui commémore la délivrance de tous les Juifs, à l’époque où ils vivaient sous la domination perse, de la main de Haman, qui avait planifié et presque mis en pratique leur extermination, ainsi que relaté dans le Livre d’Esther. La fête de Pourim est caractérisée par la récitation publique du Livre d’Esther, l’envoi mutuel de colis d’aliments et boissons, les dons aux démunis, et un festin de célébration. Pourim est également riche en coutumes, par exemple de boire plus que de coutume et se déguiser. C’est la fête la plus joyeuse du judaïsme. Pourim est célébré le 14 du mois hébreu d’Adar, donc cette année le 21 mars, mais comme toutes les fêtes juives, Pourim commence la veille du jour civil précédent, au coucher du soleil. e) Madame Allegra Israël, née Cadranel, veuve de Shimon Israël (voir l’histoire de leur famille dans la revue Kadima numéro 8 de décembre 2006, page 40), est décédée à Bruxelles en janvier 2008. Le rabbin pendant la lecture du Livre d’Esther et quelques enfants exhibant leurs déguisements Madame Allegra Israël est née à Bodrum, en Turquie, le 17 septembre 1918. Elle arrive au Congo en septembre 1939. Elle habite d’abord chez les Franco (parents de Santos et Jacques), à Stanleyville (Kisangani). Puis à Elisabethville (Lubumbashi), chez sa sœur Julia, mariée à Netanel Alhadeff où elle exercera le métier de couturière. Elle se marie à Shimon Israël le 17 janvier 1943. Elle aura 6 enfants avec lui, Selma, Nissim, Samy, Michel, Salomon et Myriam (voir photo ci-dessus), 9 petits-enfants et 17 arrières petits-enfants. Elle poussera ses enfants à faire des métiers qui les rendront heureux. Son décès est survenu brutalement à la suite d’un accident. Elle traversait la rue lorsqu’une moto l’a heurtée. Elle n’a pas survécu aux blessures. Elle n’a pas souffert. C’est l’occasion de manger des « Oreilles d’Haman » (ozné Haman en hébreu), petits biscuits sablés triangulaires fourrés de datte, de pâte d’amandes ou de confiture (photo de gauche). Chez les sépharades, il est de coutume de préparer des « travados » : pâtisseries préparées à partir d’une pâte croquante garnie d’un mélange de noix, cuites au four avant d’être plongées dans un sirop composé de miel et de sucre (photo de droite). f) Nous apprenons, en dernière minute, le décès de madame Jenny Israël, née Sasson, survenu à Ashdod (Israël) depuis le 5 novembre 2007. Elle était la veuve d’Asher Israël avec lequel elle a vécu de nombreuses années à Lubumbashi (République démocratique du Congo), avant de se retirer à Ashdod. Ils n’ont pas eu d’enfant. Puissent-ils reposer en paix Kadima présente ses plus sincères condoléances aux familles éplorées 62 63 Après le succulent repas, le Comité et le rabbin ont remis les certificats de Bar Mitzva à Dany Angel et Eric Blattner qui ont célébré leur Bar Mitzva dans la synagogue Beit Yaacov de Kinshasa fin de l’année passée. A Lubumbashi, grâce à une poignée d’hommes et de femmes, la communauté juive reprend vie et la synagogue sort d’une léthargie qui dure depuis plus de quinze ans. Une trentaine de personnes se sont réunies à la synagogue pour fêter Pourim selon les usages. Après la lecture de la Meguila d’Esther, des boissons et des « oreilles d’Haman » ont été distribuées aux personnes présentes, heureuses d’avoir pu célébrer cette fête selon leurs rites et leurs coutumes. L’émotion était grande, surtout parmi les anciens de cette Communauté. 9) Autres nouvelles : a) Cathy et Jacques Hasson, de Raanana (Israël) ont marié leur fils Acher avec Camille Chaya Eskenazi, le 14 février à Ramat Gan (Tel Aviv, Israël). Nous rappelons que Cathy et Jacques Hasson ont vécu de longues années au Congo, et notamment à Kinshasa. Jacky a même été vice-président de notre Communauté. Il est actionnaire du Groupe Hasson & frère ayant ses activités à Kinshasa. b) Tania Hazan, la fille de Rachel et Freddy Hazan, s’est fiancée à Ouri. Rachel et Freddy qui ont vécu au Congo (Rachel à Luluabourg avant de s’installer à Lubumbashi quand elle épousa Freddy) habitent actuellement à Bruxelles. c) Le fils de Vicky et Michel Fried s’est fiancé, en Australie. Vicky Franco est née à Lubumbashi où elle a vécu toute son adolescence avant de s’installer à Bruxelles où elle épousa Michel Fried. Ils immigrèrent par la suite en Australie. d) 64 Au moment de mettre sous presse, nous apprenons les fiançailles de Joël Zadek et Riva (Rebecca) Levy. Joël est né à Bruxelles et réside actuellement à Kinshasa ; Riva est la fille de Jessie et de Victor Levy et est née à Lubumbashi. Nous espérons que leur union se fera dans notre synagogue, à Kinshasa. En attendant, nous présentons aux jeunes amoureux tous nos vœux de bonheur. 65 8 mai 2008 - 3 iyar 5768 Israël aura 60 ans 6ème Maccabiades en 1961 La Knesset (Parlement) à Jérusalem Dayan durant la campagne de 1956 La guerre des 6 jours en 1967 Yom Haatsmaout 1949 Début de la 2ème Intifada en 2000 Sadate – Carter – Begin en mars 1979 Rabin – Clinton – Hussein en 1993 Dayan & Golda Méïr – Knesset 1971 Enfants éthiopiens en 1990 En 1989, le 1er Ministre Shamir L’astronaute Ramon – 2003 L’observatoire - Eilat 1998 Frontière Israël-Palestine Yom Haatsmaout au Kotel en 1992 Enterrement de Rabin en 1995 Barak – Clinton – Arafat en 2000 Olmert inaugure Yad Vashem – 2005 Mobutu en Israël – 1985 Pourim à Tel-Aviv – 1998 Le Mur de Lamentation, à gauche, durant la Guerre des Six Jours, le 7 juin 1967, et à droite, quarante ans plus tard, le 16 mai 2007, avec les mêmes personnes : Zion Karasanti, Yitzak Yifat et Haïm Oshri. 66 67 68 Chou En-Laï – Charles de Gaulle – Che Gevara – Winston Churchill – Abraham Lincoln – Margaret Thatcher – Ariel Sharon – Picasso – Bill Clinton – Marilyn Monroe – Benito Mussolini – Gandhi – Albert Einstein – Saddam Hussein – Luciano Pavarotti – Lénine – Fidel Castro – Vladimir Poutine – Mao Tsé-toung – Yasser Arafat – Deng XiaoPing – Napoléon – Prince Charles – Elvis Presley – Georges Bush – Elisabeth 2 - Staline – Salvador Dali. Parmi tous ces illustres personnages se trouvent : 1000 personnages en un seul tableau Stanbic Bank STANBIC BANK CONGO 12, Avenue de la Mongala, Kinshasa / Gombe, République Démocratique du Congo Internet : www.stanbic.com Tél. : +243 81 700 6000 / +243 81 700 6801 / +243 998 015 521 / Fax : +243 81 301 3848 / +243 998 015 500 E-mail : [email protected], Swift : SBICCDKX Membre du Groupe Standard Bank Afrique du Sud Soyez libre de choisir . . . La Trust Merchant Bank SARL vous TRUST MERCHANT BANK S.A.R.L. 1, Place du Marché Kinshasa 761, Avenue Moëro Lubumbashi 113, Avenue Kamba Kolwezi 30/32, Avenue Lumumba Likasi République Démocratique du Congo Tél. : Fax : + 243 9 9 70 23 000 + 1 2 0 8 73 0 0 7 11 E-mail : [email protected] Web : www.trustmerchantbank.com offre une gamme de produits et services variés, flexibles, adaptés à vos exigences. Son équipe dynamique et qualifiée vous permettra de gérer au mieux vos opérations bancaires.