100 millions de dollars us

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100 millions de dollars us
LA POLITIQUE DE LA GESTION DE L’EAU A ABIDJAN ( COTE D’IVOIRE)
COMMUNICATION DU VICE-GOUVERNEUR DU DISTRICT D’ABIDJAN
Dr. DANHO EMILE
INTRODUCTION
L’acces a l’eau potable est un droit incompressible de tout citoyen. L’eau potable,
cette ressource, qui est un element primordial et vital du developpement humain et
partant du developpement economique et social d’une nation, constitue un des
domaines strategiques du pays. Ce domaine compte plusieurs secteurs
(hydroelectricite, hydraulique agricole et pastorale, hydraulique humaine, etc…)
selon l’usage qui est fait de la ressource.
L’hydraulique humaine constitue l’ensemble des activites d’alimentation en eau
des populations tant rurales qu’urbaines a partir des ressources en eau disponible
tant souterraines que de surfaces.
Apres cette introduction, mon intervention s’organisera autour des axes de
reflexion portant sur des actions en matiere de culture de l’eau.
II) PROGRAMMES POUR ENCOURAGER DES ACTIONS EN MATIERE DE
CULTURE DE L’EAU
Il n’existe pas de programme formel pour développer une culture de l’eau chez
les populations.
Toutefois, le ministère de l’éducation nationale en relation avec le ministère des
eaux et forêts conduit un projet dénommé EREAU (Education Relative à l’EAU)
dans l’environnement scolaire. Le but est de promouvoir les connaissances sur
l’eau, l’environnement et les valeurs humaines universelles et faire prendre
conscience aux populations urbaines de l’importance de l’eau.
Certaines organisations ONG comme le CREPA-CI conduisent des projets visant
à encourager l’accessibilité de l’eau aux populations dépourvues et la culture de
l’eau. Dans ce cadre, ils mettent en accord avec les organisations sociales des
quartiers difficiles des actions d’éducation (approche genre), d’économie de l’eau
et d’épargne en vue de régler régulièrement leur facture d’eau.
Enfin, les journées de l’eau sont une occasion de sensibiliser sur les différents
problèmes rencontrés dans l’exploitation des ressources hydrauliques
(gaspillage, protection des ressources, instabilité des réserves).
III) PROGRAMME D’EQUIPEMENT ET D’EXPLOITATION DE L’EAU POTABLE.
Le secteur de l’eau potable et de l’assainissement du district d’Abidjan s’appuie
sur un cadre institutionnel cohérent basé sur le principe de séparation des rôles.
Quatre entités interviennent dans ces deux secteurs :
- le Ministère des Infrastructures Economique qui assure la maîtrise d’ouvrage
de l’eau potable ;
- Le Ministère de la construction et de l’urbanisme qui assure la maîtrise
d’ouvrage de l’assainissement ;
- SODECI, société privée, qui le délégataire (contrat d’affermage
d’assainissement sur la ville d’Abidjan et contrat de concession sur tout le
territoire national pour l’eau potable)
des services d’eau et
d’assainissement.
La ville d’Abidjan qui compte une population de plus de cinq millions d’habitants
dispose de huit stations de traitement d’eau potable qui produisent près de
300 000 m3 par jour provenant de 75 forages de grand diamètre. Le réseau de
distribution a une longueur de 11354 km. Aujourd’hui, ces installations sont
saturées et requièrent un renforcement à travers un programme qui comprendra
la réalisation de 36 forages, la construction de trois stations de neutralisation et le
renforcement du réseau. Ce programme nécessite un investissement de près de
50 milliards de FCFA (100 millions de Dollars US) non encore mobilisés.
Quant au réseau d’assainissement, il est constitué autour d’un collecteur de
base qui rejette les eaux usées en mers. L’insuffisance des raccordements à ce
collecteur explique la dégradation du paysage lagunaire. Toutefois, le niveau de
pollution permet d’envisager la réhabilitation de cet environnement. Près de 100
milliards de FCFA (200 millions de Dollars US) sont nécessaires pour étendre le
réseau d’assainissement à l’ensemble des quartiers d’Abidjan.
IV) DETERMINATION DU PRIX DE L’EAU
Le prix de l’eau potable prend en compte le prix de revient de l’eau (produit de
traitement, électricité et la marge contractuelle du concessionnaire de 6%), les
besoins en investissements du secteur de l’eau potable et la dette de ce secteur.
A ce tarif, il faut ajouter la redevance de l’assainissement perçue par le
concessionnaire pour couvrir les frais d’exploitation du réseau d’assainissement
et par l’Etat pour financer les investissements dans le secteur de
l’assainissement.
Il convient de relever qu’il y a une péréquation du prix de l’eau potable au niveau
national. Ainsi les prix appliqués à Abidjan ne correspondent pas à la vérité du
coût de revient.
V) RECHARGE DES AQUIFERES
Il n’y a pas véritablement de disposition pour recharger les aquifères. Ce qui
est de nature à réduire le renouvellement avec l’urbanisation galopante que
connaît la ville.
VI) TRAITEMENT DES EAUX RESIDUAIRES
Il n’y a pas de traitement des eaux usées avant leur rejet en milieux naturel.
Seul un prétraitement en amont de chaque poste de relevage visant à protéger
les pompes est effectué.
VII) GESTION PRIVEE DU SERVICE DE L’EAU POTABLE ET DE
L’ASSAINISSEMENT.
Le service de l’eau potable a été confié par l’Etat à SODECI, société privée, au
travers d’un contrat de concession.
Le service de l’assainissement a été confié par l’Etat à SODECI, société privée,
au travers d’un contrat d’affermage.
VIII) ACCORDS INTERNATIONAUX EN MATIERE D’EAU.
Il n’a pas de véritables accords internationaux en dehors des financements
extérieurs des projets d’équipement et de l’affiliation de la société
d’exploitation à la compagnie SAUR international dont la filiale ivoirienne est
la Sodeci.
IX) LEGISLATION.
L’existence d’un code de l’eau affirme les principes suivants :
-Utilisateurs payeurs
-Pollueur payeur
-Planification
-Priorité de la consommation face aux usages
-Coopération avec la societe concessionnaire.
Les dernières réformes du secteur de l’eau datent des années 1990. Il n’y a
donc pas d’intention de modifier le cadre légal hormis le renouvellement des
contrats.

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