Bâtiment actualité n° 4 du 27 février 2007
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Bâtiment actualité n° 4 du 27 février 2007
dossier Impôts sur le revenu, transmission d’entreprise (plus-values sur cession d’entreprises soumises à l’IR, sur cession de titres de sociétés soumises à l’IS, régimes applicables aux plus-values réalisées lors d’un départ à la retraite), impôt sur les sociétés (réduction d’impôt en faveur des PME de croissance), taxes diverses et impôt de solidarité sur la fortune (ISF)... Loi de finances 2007 © Morad Hegui - Fotolia Ce qu’il faut savoir... dossier Loi de finances 2007 : ce qu’il faut savoir... (personnes physiques) La loi a prévu une diminution du nombre de tranches (de 7 à 5) en intégrant dans le barème l’abattement de 20 %. Sont concernés les traitements et salaires, les pensions, les rémunérations des gérants et associés (visés à l’article 62 du CGI, en particulier les gérants majoritaires de SARL soumises à l’IS) et les bénéfices des adhérents des centres et associations de gestion agréés. Les deux mesures se traduisent par un ajustement des tranches et des taux. Il en résulte un allègement global de l’impôt. Barème applicable Tranche du revenu imposable (pour une part) < à 5 614 € de 5 614 € à 11 198 € de 11 198 € à 24 872 € de 24 872 € à 66 679 € > 66 679 € Taux % 0 5,5 14 30 40 Adhérent de centres de gestion ou associations agréés Pour 2005, les entreprises adhérentes se voyaient appliquer un abattement de 20 % sur leurs bénéfices dans la limite d’un plafond de 120 100 €. A compter de l’imposition des revenus pour 2006, cet abattement disparaît du fait de son intégration dans le barème. Afin de neutraliser cette intégration et pour maintenir une différence entre les entreprises adhérentes et non adhérentes, les revenus déclarés par les entreprises non adhérentes seront multipliés par 1,25 pour le calcul de l’impôt. Micro - BIC Dans ce régime, réservé aux TPE, le bénéfice net est calculé par application au chiffre d’affaires hors taxes d’un abattement forfaitaire. Pour tenir compte de l’intégration de l’abattement de 20 % dans le barème, les montants à déclarer sont, à compter de l’imposition des revenus de 2006, de : • 68 % du chiffre d’affaires (au lieu de 72 %) pour les activités de ventes • 45 % du chiffre d’affaires (au lieu de 52 %) pour les prestations de services. Le montant minimum d’abattement reste fixé à 305 euros. Relèvement du seuil d’imposition des plus-values © Makarand Kulkarni - Fotolia Impôts sur le revenu 2006 A compter du 1er janvier 2007, le seuil d’imposition des plus-values de cession de titres de sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés est porté de 15 000 € à 20 000 € pour les particuliers. Ce seuil sera, à l’avenir, revalorisé tous les ans dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche du barème de l’impôt sur le revenu de l’année précédant la cession. Transmission d’entreprise Plus-values sur cession d’entreprises soumises à l’IR (impôt sur le revenu) Exonération des plus-values constatées à l’occasion d’un départ en retraite La cessation de fonctions et le départ à la retraite du dirigeant peuvent désormais intervenir dans une période de 12 mois précédant la cession de l’entreprise. Auparavant ces événements devaient se produire dans les 12 mois suivant la cession de l’entreprise(1). Cette nouvelle mesure s’applique aux cessions réalisées à compter du 1er janvier 2006. A souligner : cessation de fonctions et départ en retraite doivent intervenir à compter de cette même date. Cette exonération ne s’applique pas à la CSG et à la CDRS (taux global de 11 %). Plus-values sur cessions de titres de sociétés soumises à l’IS (impôt sur les sociétés) Abattement par année de détention des titres au-delà de la cinquième Deux aménagements ont été apportés à cette disposition(2) dont le plein effet ne pourra jouer qu’à compter du 1er janvier 2014 dans le dispositif de droit commun(3) : • dans le cas où les titres cédés ont été acquis à l’occasion d’un apport ayant bénéficié du report d’imposition des plusvalues (exemple : apport d’une entreprise individuelle), la date à retenir pour apprécier la durée de 5 ans est la date du début d’activité de l’entreprise apportée (ou le 1er janvier 2006 si cette date est postérieure). Toutefois, dans le cadre du dispositif dérogatoire bénéficiant immédiatement aux dirigeants partant en retraite, cette II Bâtiment actualité n° 4 • dossier • 27 février 2007 nouvelle disposition permet d’exonérer la plus-value sur cession de titres acquis depuis moins de 8 ans mais correspondant à l’apport d’une entreprise dont l’activité a débuté depuis plus de 8 ans à la date de cession des titres. • dans le cadre de ce même dispositif dérogatoire, la cessation de fonctions et le départ à la retraite peuvent désormais intervenir dans une période de 12 mois précédant la cession des titres. Auparavant ces événements devaient se produire dans les 12 mois suivant leur cession. Cette nouvelle mesure s’applique aux cessions réalisées à compter du 1er janvier 2006. A souligner : cessation de fonctions et départ en retraite doivent intervenir à compter de cette même date. Cet abattement ne s’applique pas à la CSG et à la CDRS (taux global de 11 %). dossier Loi de finances 2007 : ce qu’il faut savoir... Différents régimes applicables aux plus-values réalisées lors d’un départ en retraite Exploitant individuel ou exploitant exerçant son activité dans une société de personnes dont il détient les parts Dirigeant d’une entreprise soumise à l’impôt sur les sociétés Dispositif Plus-values exonérées d’impôt sur le revenu (16 %) mais soumises à la CSG/CRDS (11 %) Plus-value sur titres diminuée d’un abattement d’1/3 par année de détention au-delà de la 5e pour l’impôt sur le revenu (16 %) mais non pour la CSG/CRDS (11 %) Conditions L’entreprise doit répondre aux critères de la PME communautaire(*). Le dirigeant doit : - exercer une activité professionnelle depuis au moins 5 ans ; - ne pas détenir plus de 50 % des titres de l’entreprise acheteuse. La société dont les titres sont cédés doit répondre aux critères de la PME communautaire(*). Le dirigeant doit : - céder l’intégralité des titres ou plus de 50 % de ceux-ci ; - avoir été dirigeant depuis au moins 5 ans ; - avoir détenu directement ou par personne interposée au moins 25 % du capital de la société, de manière continue au cours des cinq années précédant la cession ; - cesser toute fonction dans la société dans l’année qui précède ou dans l’année qui suit la cession des titres ; - faire valoir ses droits à la retraite dans l’année qui précède ou dans l’année qui suit la cession des titres ; - ne pas détenir de titres (directement ou indirectement) dans l’entreprise acheteuse des titres. Modalités particulières Exclusions Les conditions tenant aux durées de détention et aux durées d’exercice des fonctions de dirigeant sont appréciées par rapport au début de l’activité du cédant (cas d’une entreprise individuelle apportée à une société soumise à l’impôt sur les sociétés). Biens immobiliers bâtis ou non bâtis (*) Moins de 250 salariés et chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros ou total de bilan inférieur à 43 millions d’euros. Le capital de l’entreprise ne doit pas être détenu à 25 % ou plus par une ou plusieurs entreprises ne remplissant pas ces critères. Impôt sur les sociétés Réduction d’impôt en faveur des PME de croissance Il est instauré un mécanisme visant à neutraliser l’augmentation de la charge fiscale (impôt sur les sociétés + imposition forfaitaire annuelle) de certaines PME, dans la proportion de l’augmentation de leur masse salariale. Ce mécanisme prend la forme d’une réduction d’impôt imputable sur l’IS des exercices ouverts entre le 1er janvier 2006 et le 1er janvier 2009. Il est réservé aux entreprises soumises à l’IS, d’au moins 20 salariés et répondant à la définition de la PME communautaire, présentant un résultat fiscal bénéficiaire et ayant eu une croissance de leurs dépenses de personnel d’au moins 15 % pour chacun des deux exercices précédents. Cette réduction d’impôt est fonction : - du taux d’augmentation des dépenses de personnel (limité à 15 %) de l’exercice par rapport à l’exercice précédent ; - de l’augmentation de la charge d’IS et d’IFA de l’exercice par rapport au montant moyen de ces mêmes impôts acquittés au titre des deux exercices précédents. 2004 2005 2006 2007 Croissance > 15 % > 15 % + 15 % +5% masse salariale Taux de la 100 % (15 %/15 %) 33,33 % (5 %/15 %) réduction d’impôt 5 400 6 200 IS + IFA 4 800 5 200 Moyenne IS + IFA (4 800 + 5 200)/2 (5 200 + 5 400)/2 des deux exercices = 5 000 = 5 300 précédents Montant (5 400 – 5 000) (6 200 – 5 300) de la réduction x 100 % x 33,33 % = 3 00 € d’impôt = 400 € Bâtiment actualité n° 4 • dossier • 27 février 2007 III dossier Loi de finances 2007 : ce qu’il faut savoir... Taxe Corem(4) er Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) Pour 2007, les tranches du barème de l’ISF sont automatiquement revalorisées dans la même proportion que le barème de l’impôt sur le revenu, soit 1,8 %. Le seuil d’imposition de l’ISF (valeur nette taxable du patrimoine) s’établit à 760 000 € en 2007. Taxes Imposition forfaitaire annuelle (IFA) Le seuil de taxation de l’IFA est porté de 300 000 € à 400 000 €. Le montant de l’IFA est calculé en fonction d’un barème progressif par référence au chiffre d’affaires hors taxes réalisé par la société au titre du dernier exercice clos avant le 1er janvier. Le seuil de 400 000 € est applicable à compter de 2007, c’est-à-dire pour l’IFA due le 15 mars 2007. Taxe pour frais de chambre des métiers Le montant maximum du droit fixe pour 2007 est de 123 € en métropole et dans les DOM. A compter du 1 janvier 2007, les taux de la taxe Corem sont modifiés : • le taux est porté de 0,25 % à 0,275 % pour le secteur de la construction métallique ; • le taux est porté de 0,091 % à 0,1 % pour les secteurs de la mécanique, du soudage et du décolletage. Taxe Codifa(5) La taxe pour le développement des industries de l’ameublement est étendue aux industries du bois. Sont désormais soumis à la taxe les fabricants établis en France et les importateurs des produits du secteur des industries du bois. Les taux sont fixés à : • 0,20 % pour les produits du secteur de l’ameublement • 0,10 % pour les produits du secteur des industries du bois Taxe sur les produits en béton et en terre cuite Sont désormais concernés par cette taxe les produits du secteur des matériaux de construction en roche ornementale ou de construction. La liste qui sera publiée prochainement devrait notamment concerner les granits, les pierres calcaires et les marbres. Les taux de la taxe sont : • 0,35 % pour les produits du secteur de l’industrie du béton • 0,40 % pour les produits du secteur de la terre cuite Il serait de : • 0,20 % pour les produits du secteur des roches ornementales. Par contre, les reventes en l’état des matériaux de construction en béton, terre cuite et roches ornementales ou de construction sont désormais expressément exonérées. En ce qui concerne les modalités déclaratives, désormais les entreprises, dont le montant de taxe due au titre de l’année précédente est égal à 450 €, doivent déposer une déclaration trimestrielle. A noter Est expressément exonérée de la taxe la vente de produits de roches ornementales et de construction destinés à être directement mis en œuvre dans des monuments historiques (classés ou inscrits) ou dans du petit patrimoine rural non protégé (définis dans un arrêté à paraître). 1) A la suite d’un aménagement apporté au dispositif mis en place par la loi de finances rectificative pour 2005. 2) Mise en place par la loi de finances rectificative pour 2005 cf. Bâtiment actualité n° 6 du 21 mars 2006 ; page 13. 3) Cf. Bâtiment actualité n° 6 du 21 mars 2006 ; pages 12 et 13. 4) Corem : Complément retraite mutualiste. 5) Codifa : Comité de développement des industries françaises de l’ameublement. Des services adaptés à vos besoins... VOTRE FÉDÉRATION DÉPARTEMENTALE PhotoAlto J. Hardy Une organisation qui vous accompagne dans votre quotidien www.ffbatiment.fr Conseils, assistance, accompagnement dans l’exercice de votre métier Social : salaires, contrats de travail, conventions collectives, classifications, conditions de travail et sécurité sur chantier... Prix et marchés : réglementation, révision des prix, intérêts moratoires, index et indices, sous-traitance... Formation : apprentissage, formation professionnelle continue, stages, dossiers FAFAB, FAF-SAB, ESJDB... Juridique et fiscal : droit des sociétés, transmission d’entreprise, procédures contentieuses, assurances... Technique : normes, DTU, avis techniques, produits, qualification et certification professionnelle... Informations : Bâtiment actualité, dossiers, suppléments thématiques, fiches pratiques, réunions et colloques, site Internet... La FFB, un réseau de 96 Fédérations départementales au service des entrepreneurs et des artisans IV Bâtiment actualité n° 4 • dossier • 27 février 2007