Vosges - Les Jeunes Pouss

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Vosges - Les Jeunes Pouss
Vosges
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Education
Association
Une école alternative qui se profile pour 2017
Au service des jeunes en difficulté
Ils veulent construire l’école de demain en favorisant l’autonomie des enfants et en respectant leur rythme. Des parents ont ainsi créé l’association « Les jeunes pouss’» et projettent d’ouvrir une école alternative.
GIRMONT­VAL­
D’AJOL
I
ls voulaient poser les pupi­
tres des écoliers à la ferme
équestre de Franould à
Dommartin­lès­Remiremont.
Ils ont dû revoir leur copie. Les
parents, sous l’égide désor­
mais de l’association
« Les jeunes pouss’», se sont
rapprochés des élus de la
commune du Girmont­Val­
d’Ajol pour créer leur école
alternative. « Ce n’était plus
possible à Dommartin pour
deux raisons. Les élus
n’étaient pas très “chauds”
pour ce projet et je n’avais pas
envie de me battre pour les
convaincre. Il y avait aussi la
remise aux normes, notam­
ment pour l’accueil des
enfants de moins de 6 ans, qui
était trop onéreuse », explique
sans détour Jennifer Calame,
la présidente de la toute nou­
velle association. Pour elle,
« l’école traditionnelle n’est
pas adaptée aux véritables
enjeux de demain ».
Le choix du lieu d’implanta­
tion de cette école dite alterna­
tive s’est donc porté sur la
commune du Girmont­Val­
d’Ajol. « C’est un petit village,
ce qui nous permet de rester
sur notre dynamique “natu­
re”. La commune accueille,
depuis un an, des ateliers
Montessori mis en place une
fois par mois et pendant les
vacances scolaires par l’asso­
ciation “Agir mon enfant”.
Nous serons donc complé­
mentaires. » Ce bébé porté par
cette poignée de volontaires et
par une trentaine d’adhérents
se peaufine pas à pas. « Et les
élus du Girmont­Val­d’Ajol
viennent de décider, lors du
récent conseil municipal, que
c’était tout bon pour nous. »
Trente enfants maximum
Les membres, emportés par
Jennifer Calame, Aurore Pier­
son, secrétaire, et Marylise
Lecoanet, trésorière, multi­
plient les démarches. « Nous
avons la volonté d’ouvrir en
janvier 2017 pour les mater­
nelles. Pour cela, il nous faut
six enfants inscrits. Les
enfants de primaire ­ huit ins­
crits minimum ­ prendront la
direction de la salle de classe
en septembre 2017. » La
semaine se déroulera sur qua­
tre jours (lundi, mardi, jeudi et
vendredi) et l’école sera
ouverte de 8 h 30 à 16 h 30.
Et pour récolter des fonds
pour financer le projet, les
membres ne manquent pas
d’idées. « Nous organisons le
dimanche 10 juillet un après­
midi récréatif à partager en
famille ou entre amis. Les
amateurs pourront découvrir
le jardin expérimental de
Laura Joyeux, la future institutrice, Jennifer Calame, la présidente de l’association « Les jeunes pouss’»
et Aurore Pierson, la secrétaire, projettent d’ouvrir une école alternative. Photo Hélène CONRAD
l’association “Une figue dans
le poirier”, une structure créée
en décembre par Lilian Didier
et Marjolaine Thouvenot, avec
qui nous souhaitons collabo­
rer. » Le rendez­vous est don­
né aux Envers du Girmont­Val­
d’Ajol où dix équipes de deux
à cinq joueurs sont attendues
à 13 h 30. Les inscriptions (15 €
par équipe) se font par courriel
Laura Joyeux, la future institutrice
Elle suivait le projet de cette école alternati­
ve depuis le début et a décidé de se lancer
dans l’aventure lors de la dernière réunion au
centre des Tronches de Saint­Étienne­lès­Re­
miremont qui reste un partenaire actif de
l’association « Les jeunes pouss’». Laura
Joyeux, âgée de 25 ans, termine, dans quel­
ques semaines, son master des métiers de
l’enseignement, de l’éducation et de la forma­
tion (Meef). « Je suis totalement en accord
avec les valeurs que souhaite diffuser l’asso­
ciation au sein de cette école alternative. C’est
un projet que j’avais pour ma fin de carrière.
On me le propose au début, c’est génial. » La
jeune femme est sur la ligne de départ.
« J’attends le coup d’envoi. Je sais que cela va
être du travail. Il y a tout à créer mais il y aura
tellement de libertés. Ce n’est donc que du
bonheur. »
Elle a déjà travaillé différemment. Dans son
cursus professionnel, elle a passé un an en
immersion dans une école française dans le
Minnesota. « Cela m’a ouvert à d’autres péda­
gogies. Je disais toujours que je n’avais pas
l’impression que c’était le même métier. Le
travail se fait en coopération. Les enfants tra­
vaillent ensemble. Ils sont acteurs de leur
apprentissage. L’enseignant donne simple­
ment les outils et les guide vers l’autonomie. »
La future institutrice, passionnée par la nature,
les randonnées et tout ce qui touche à l’art,
autant du côté des expositions que des créa­
tions, correspond tout à fait aux critères requis
par les membres du bureau des « Jeunes
pouss’». « Nous l’avons perçue comme quel­
qu’un d’entier et de dynamique. Du coup,
notre choix s’est rapidement porté sur elle »,
conclut Jennifer Calame, présidente de l’asso­
ciation.
H.C.
à l’adresse suivante :
[email protected]
m ou par téléphone au
06 10 97 24 55.
Avant cette première mani­
festation, les parents intéres­
sés pourront trouver des
réponses à leurs questions le
dimanche 26 juin au centre
des Tronches lors de la jour­
née « Les Tronches en fête »,
de 10 h à 18 h et le vendredi
1er juillet lors du marché noc­
turne au Girmont­Val­d’Ajol à
partir de 17 h.
Hélène CONRAD
Zoom
Nom. ­ « Les jeunes pouss’»
Création. ­ En 2016.
Objectif. ­ Offrir aux parents une alternative éducative avec
une approche pédagogique qui privilégiera l’autonomie,
l’esprit de création, la confiance en soi, tout en favorisant les
acquisitions de savoir indispensables.
Cible. ­ Les enfants âgés de 3 à 12 ans répartis en deux
classes. Une maternelle et une élémentaire. L’effectif maxi­
mum sera de trente enfants.
Jours de classe. ­ Les semaines seront organisées sur quatre
jours : les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 8 h 30 à 16 h 30.
Périscolaire. ­ Les membres de l’association proposeront
une garderie de 7 h 30 à 8 h 30 et de 16 h 30 à 18 h.
Gestion. ­ L’école sera gérée par deux enseignantes ­ Laura
Joyeux et Jennifer Calame ­ et par deux services civiques
volontaires.
Tarifs. ­ 175 € par mois sur dix mois et 100 € de frais
d’inscription. Un tarif qui pourra varier selon le nombre
d’enfants et les revenus des parents.
Contact. ­ Il est possible de joindre la présidente Jennifer
Calame au 06 10 97 24 55, par courriel : les
[email protected] ou sur leur page Facebook : « Les
jeunes pouss’» ou encore sur leur site internet : www.lesjeu­
nespouss.org
GOLBEY
Rien de mieux qu’un arbre
pour symboliser l’Association
vosgienne pour la sauvegarde
de l’enfance, de l’adolescence
et des adultes (AVSEA) ? Une
association, créée en 1948,
aux multiples ramifications
comprenant sept dispositifs
actifs dans les Vosges, vingt
établissements et services et
vingt­cinq budgets distincts.
Elle œuvre auprès de person­
nes en situation de handicap
et de personnes en difficultés
sociales.
C’est ce qu’ont exposé les
différents intervenants lors de
l’assemblée générale de
l’association qui s’est dérou­
lée au centre culturel de Gol­
bey. Représentant Roger Alé­
mani, maire de Golbey,
Laurence Rayeur­Klein,
deuxième adjointe, a loué les
orientations de l’AVSEA :
« Vous créez du lien social, du
lien entre les générations, du
lien entre les structures qui
œuvrent dans le même but
que vous, du lien même entre
les départements quand vous
créez, avec d’autres associa­
tions de votre secteur d’activi­
té, une fédération lorraine. »
De son côté, le docteur Fran­
çois Conraux, président de
l’association vosgienne, a rap­
pelé les valeurs fondamenta­
les véhiculées par l’aventure
du Centre éducatif renforcé
(CER) fondé en 2005 : « Le CER
nomade s’inscrit dans la conti­
nuité d’ouverture de l’associa­
tion et dans celle du dispositif
Cedre avec une volonté
d’apporter des réponses
diversifiées pour une meilleu­
re prise en charge possible des
publics, composés de jeunes
mineurs délinquants. »
« Un résultat très encourageant »
Le CER nomade accueille un
groupe mixte de jeunes âgés
de 13 ans à 17 ans et demi. La
prise en charge s’effectue au
Maroc sur une durée de cinq
mois pendant laquelle les
mineur(e)s sont suivis de
façon permanente par une
équipe éducative, française et
marocaine.
Ce partenariat, inscrit dans
une convention, a un objectif
majeur : remettre les jeunes
sur de bons rails.
« Beaucoup ont déjà saisi
cette perche tendue et se sont
intégrés dans la vie sociale.
C’est un résultat très encoura­
geant », précise le docteur
Conraux.
Dans son rapport d’activité,
Catherine Giraud, la directrice
générale de l’AVSEA, a rappe­
lé les chantiers engagés ou
poursuivis en 2015.
« A partir du second semes­
tre 2015, nous avons répondu
aux sollicitations du Conseil
départemental pour envisager
le parcours de l’enfant en Déo­
datie », précise­t­elle.
Catherine Giraud, directrice, Dr Conraux, président de l’AVSEA, Laurence Rayeur, élue à Golbey et N. Sabatini, directeur adjoint.
Souvenir
Un lieu de mémoire érigé pour le capitaine Henry Bray
LE VAL­D’AJOL
Francis Froidevaux et Albert Laroche ont gardé une mémoire intacte des événements.
lundi 13 juin 2016
« Il y a eu un bruit épouvan­
table. J’ai alors vu l’avion qui
explosait sur les cailloux de la
colline. J’y suis monté avec
mon camion tout de suite
après. J’ai ramassé le casque
du pilote, avec des cheveux
brûlés dedans. » Plus de cin­
quante ans ont passé mais
c’est encore tout frais dans
l’esprit d’Albert Laroche qui, à
cette époque, travaillait à la
mine d’Hérival.
Ce tragique 4 mai est resté
gravé dans la mémoire des
Ajolais et particulièrement des
habitants du lieu­dit Rapau­
mont. A 10 h du matin, l’avion
F 84 F, piloté par le capitaine
Henry Bray âgé de 36 ans et
commandant l’escadron
Lafayette de la base de
Luxeuil, percute la colline
alors qu’il est en escadrille
d’entraînement avec trois
autres avions de chasse.
L’impact est à quelques cen­
taines de mètres des fermes
Richard et Petitjean dont une
partie des familles est présen­
te. Une immense explosion
secoue les environs.
A l’initiative de Francis Froi­
deveaux, membre de l’Anfas
(Association nationale des for­
ces aériennes stratégiques),
d’Yves Philippe et de deux
autres bénévoles, Alain et
Patrick, un lieu de mémoire a
été créé, en collaboration avec
la municipalité ajolaise. Tous
quatre ont offert la plaque
commémorative. Une très bel­
le cérémonie a eu lieu ce ven­
dredi à Rapaumont.
Un soleil radieux avait fait
monter, dans ce coin de nature
superbe, une foule nombreu­
se et recueillie dont des
enfants des nouvelles activités
périscolaires qui tenaient à
perpétuer le devoir de mémoi­
re.
Deux pilotes, équipiers du
capitaine Bray lors de cet
entraînement fatal, étaient
présents : André Didion de
Sainte­Ruffine en Moselle et
Jean­Claude Muller de Wint­
zenheim. Cette double présen­
ce a donné lieu à des retrou­
vailles poignantes avec toute
une partie de la famille Bray.
De nombreuses personnali­
tés ont entouré le maire ajo­
lais, Jean Richard, à cette
occasion dont des maires et
élus de communes avoisinan­
tes, le lieutenant­colonel
William Gauquelin, délégué
départemental militaire de
Haute­Saône, etc...
Marie­Hélène Pons­Bray, la
fille du défunt capitaine, qui
représentait sa maman, Simo­
ne Bray, souffrante, et son frè­
re Christian, demeurant à New
York, déclarait être très tou­
chée et émue « que mon père
ne soit pas resté dans l’oubli
comme tant d’autres et qu’un
lieu de mémoire lui soit dédié
54 ans après grâce aux actions
conjointes de Francis Froide­
vaux et du maire du Val­
d’Ajol. »
Elle était accompagnée de
son fils Laurent, de deux
sœurs du capitaine Bray, ainsi
que d’autres membres de la
famille venus se recueillir en
cet émouvant lieu de souvenir.
La Liberté de l’Est ­ L’Est Républicain

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