Chicago S ymphon y Orchestra | Riccardo Muti | Mardi 2 octobre

Transcription

Chicago S ymphon y Orchestra | Riccardo Muti | Mardi 2 octobre
MARDI 2 OCTOBRE – 20H
Piotr Ilitch Tchaïkovski
Symphonie n° 6 en si mineur, op. 74 « Pathétique »
Paul Hindemith
Nobilissima visione
Alexandre Scriabine
Poème de l’extase
Chicago Symphony Orchestra
Riccardo Muti, direction
La tournée européenne 2007 du Chicago Symphony Orchestra bénéficie du soutien généreux de la BP et de la Sage Foundation.
Fin du concert vers 22h.
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entracte
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MARDI 2 OCTOBRE
Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Symphonie n° 6 en si mineur, op. 74 « Pathétique »
Adagio – Allegro non troppo
Allegro con grazia
Allegro molto vivace
Adagio lamentoso
Composition : 1893.
Création à Saint-Pétersbourg le 16 octobre 1893 sous la direction du compositeur.
Effectif : 3 flûtes (1 piccolo), 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons ; 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, tuba ; timbales,
cymbales, cordes.
Durée : 50 minutes environ.
La mort de Tchaïkovski reste entourée de mystère. Choléra ? Suicide camouflé, suite à
un scandale de sa vie privée ainsi qu’à son état profondément dépressif ? Le compositeur
devait disparaître neuf jours après la création de sa Symphonie « Pathétique » : avait-il
conscience, comme se le demande André Lischke, de diriger son testament musical ?
À l’origine, l’ouvrage devait porter le titre ambigu de Symphonie à programme :
« Le programme restera secret pour tout le monde, déclarait son auteur. Qu’on le devine !
Il est profondément empreint de sentiments subjectifs et maintes fois, en composant
mentalement, j’ai beaucoup pleuré ». Pathétique, cette œuvre l’est en effet dans son
premier mouvement, mais surtout dans le dernier, qui s’enlise dans un déchirant adieu.
Tchaïkovski a dédié l’ouvrage à son neveu Bob Davydov, joli garçon qu’il idolâtrait, mais qui
restait très indifférent à son vieil oncle, à ses états d’âme et même à son génie musical.
Il était de bon ton, dans les années 1950-1970 environ, de mépriser un peu Tchaïkovski
à cause de ses désespoirs largement étalés et de son hypersensibilité névrotique faite
musique. Lui-même savait s’en moquer un peu : « Quel vieux pleurnichard je fais ! ».
Toutefois il n’a jamais cessé d’être très joué et la popularité de ses trois dernières
symphonies, dites « du Destin », ne s’est jamais démentie. Cette Sixième, par sa force
expressive et ses originalités, se maintient à sa juste place parmi les chefs-d’œuvre
du répertoire.
Une introduction lugubre, qui laisse pressentir l’adagio final, fait entendre un embryon de
thème au basson, tapi dans l’obscurité des cordes graves et divisées. Le premier thème
reprend cette cellule en la précipitant, pleine de fièvre et d’anxiété. Après un « pont »
capricieux qui fait beaucoup dialoguer les cordes et les bois, le deuxième thème, véritable
thème principal de ce mouvement, exprime aux violons une nostalgie très sentimentale ;
il est généreusement repris par tout l’orchestre, puis finit par s’éloigner à une clarinette
soliste, piano, pianissimo… jusqu’à pppppp ! Le développement éclate comme une
déflagration : c’est une des crises les plus réalistes de Tchaïkovski, sur la tête d’un premier
thème tout traversé de soubresauts et de terreurs. Les trompettes vocifèrent une gamme
en diagonale foudroyante : c’est le Destin, bien sûr ; au loin, un choral fantomatique
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de cuivres passe, en psalmodiant un extrait du requiem orthodoxe. Après un nouveau
crescendo, le développement agonise, en une écriture largement imitative qui roule les
vagues d’un naufrage. La réexposition commence directement sur le thème sentimental,
et se prolonge en un éclairage presque apaisé ; après un nouveau solo de clarinette
où perce, il faut le reconnaître, un peu d’auto-pitié, la coda, sur une scansion funèbre
de pizzicati, assume dignement le Destin.
Le deuxième mouvement, Allegro con grazia, amène une détente sur des mélodies douces
et régulières ; sa coupe est des plus symétriques, ABA. Il présente la singularité d’être
mesuré, d’un bout à l’autre, à cinq temps. D’abord une sorte de valse, mousseuse et tendre,
rend un hommage discret aux charmes de la vie. Puis la partie centrale, où le cœur se serre,
est sous-tendue par un battement constant, à la timbale, aux parties graves, d’une seule
note, le ré : sur cette pédale obsédante, la mélodie déplore les flétrissements de l’existence.
La coda reprendra ces nostalgies : c’est une prise de congé, pleine de poésie et de rêve,
qui respire encore un parfum évanoui.
L’Allegro molto vivace du troisième mouvement est une sorte de scherzo, une marche
frénétique, mais sans le moindre répit, ce qui est rare chez Tchaïkovski. Ses appels aux
quatre coins de l’espace, ses cortèges convergents, sont superbes. Une importante
introduction, très spirituelle, s’apparente aux féeries de la danse : sur un fond de tarentelle
frémissante sautillent à tour de rôle plusieurs motifs, dont nul ne saurait dire lequel sera
retenu comme thème à part entière. Enfin, la première idée est prolongée en une marche
très amusante, qu’exposent les clarinettes puis les violons. Au moins les deux tiers de ce
morceau se maintiennent dans cette authentique gaîté, pas pathétique du tout, signée par
un excellent spécialiste de ballets. Tchaïkovski reprend in extenso sa pétillante introduction,
sans risquer de lasser ; puis soudain, le retour de la marche se produit avec des moyens
beaucoup plus massifs, le poids des cors, le flash des cymbales : plus on avance vers la
coda, et plus ce thème se revêt de tutti saturés, caricaturaux. Mais, plutôt que de taxer le
compositeur de vulgarité, essayons de voir son expressionnisme précurseur : on se croirait
parmi les mascarades du peintre James Ensor.
Entre la décision du troisième mouvement et le sanglot qui éclate dans le quatrième,
le contraste est total. Finir une symphonie sur un adagio lamentoso, et non sur les
traditionnelles festivités ou victoires, voilà qui est inédit. Ce finale est essentiellement
confié aux cordes, tout imprégnées de spleen, et ses deux thèmes luttent en vain contre
des pentes inexorablement descendantes. Le premier thème surtout, avec ses appels
de détresse, s’efforce de soulever la mélodie par son glissando initial, très réitéré ; il n’en
retombe pas moins dans les sables mouvants. Un deuxième thème, en majeur, mêle à ses
regrets un lyrisme intense ; mais dans un deuxième exposé il reviendra en mineur, et il
n’en sortira plus, c’est un thème condamné. Vers la fin, un choral sinistre de cuivres évoque,
par sa vision d’enterrement, le requiem du premier mouvement ; et la symphonie se laisse
mourir dans le grave, l’indistinct, dans le néant où elle avait commencé.
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Paul Hindemith (1895-1963)
Nobilissima visione, suite d’orchestre
Einleitung und Rondo Marsch und Pastorale Passacaglia
Composition : 1937.
Création du ballet à Londres en 1938 avec une chorégraphie de Massine, sous la direction musicale de Paul Hindemith.
Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons ; 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, tuba ; timbales, percussions
diverses ; cordes.
Durée : 22 minutes environ.
Dans sa jeunesse, Paul Hindemith a commencé par faire le trublion et le casseur de vitres :
opéras sur des sujets très scabreux, atonalité, expressionnisme au vitriol… Les nazis ont
condamné ses œuvres, ce qui, somme toute, est tout à son honneur. Puis en prenant de
l’âge, il a institutionnalisé son style, en se forgeant une identité néo-classique ou néobaroque, un peu comme Stravinski : expressivité érudite et un peu distanciée, tonalité
« élargie » mais jamais éclatée, classicisme revisité ou modernisme très accessible. Cette
suite Nobilissima visione, extraite d’un ballet, est une de ses grandes réussites de maturité.
Son titre italien renvoie, bien avant Olivier Messiaen, à Saint François d’Assise : c’est une
« légende dansée », inspirée par les fresques de Giotto ; les six tableaux du spectacle ont
été abrégés et condensés en trois mouvements.
Le premier volet commence par une introduction dépouillée aux cordes seules : Saint
François fait vœu de pauvreté, sur une authentique mélodie de troubadour, mais stylisée.
Puis l’entrée d’une flûte ouvre un nouveau chapitre, une polyphonie paisible qui s’ordonne
en forme de rondo.
Le deuxième mouvement, comme une suite dans la suite, comporte plusieurs épisodes.
D’abord une marche fantasque de soldats, menée par les bois aigus, toujours dans cet
esprit pseudo-médiéval ; puis une scène de bagarre, où l’orchestre prend des couleurs plus
nombreuses et plus provocantes, toute en imitations sur le thème de marche précédent
et assortie d’un fugato ; un épisode lent, aux cordes, est censé accompagné l’apparition de
trois femmes, la Chasteté, l’Obéissance et la Pauvreté ; enfin une pastorale mélancolique,
sous l’égide de la flûte et du hautbois, symbolise la nouvelle vie du saint, toute de simplicité
sous le ciel toscan.
Le troisième mouvement est une passacaille, forme que Hindemith affectionnait : elle est
emblématique de l’époque baroque avec sa basse constamment répétée, et elle a séduit
bien des compositeurs du vingtième siècle en leur permettant de faire du nouveau, mais
« à la manière de … ». Le thème de six mesures est énoncé au début par les cuivres.
Il est repris au cours de vingt variations, pas forcément à la basse ; parfois il est placé
en position intermédiaire, au pupitre des cors, par exemple. Ce crescendo, à la fois musical
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et spirituel, est porté par un souffle grandissant ; l’apothéose finale, vision solaire mais
qui s’appuie sur des piliers très solidement plantés, justifie le titre de cette suite : cela reste
très noble, et ce n’est pas une extase teintée de délire comme l’entendra Scriabine dans
l’œuvre suivante.
Alexandre Scriabine (1872-1915)
Poème de l’extase, op. 54
Composition : 1904-1907.
Création le 14 mars 1907 à New York sous la direction de Modest Altschuler.
Effectif : 1 piccolo, 3 flûtes, 3 hautbois, 1 cor anglais, 3 clarinettes, 1 clarinette basse, 3 bassons, 1 contrebasson ;
8 cors, 5 trompettes, 3 trombones ; timbales, grosse caisse, cymbales, tam-tam, triangle, carillon, célesta ; 2 harpes,
quintette à cordes avec violon solo.
Durée : 20 minutes environ.
« De nouveau, je suis emporté par une vague de créativité. J’en perds le souffle, mais
oh, quelle joie ! » Isolé mais visionnaire, Alexandre Scriabine considère que sa création
personnelle tend la main à la Création divine et universelle. Il est un peu facile d’ironiser
sur les diverses influences philosophiques qu’il a amalgamées, et qui étaient très au goût
du jour, Schopenhauer, Fichte, Nietzsche, l’hindouisme, la théosophie, etc., mais il a su
les vivre en artiste, en y croyant intensément ; sa relation à l’univers est si palpable,
si foncièrement érotisée dans son mysticisme même, qu’il y atteint une sorte de suprême
innocence. Scriabine cherche la convergence de toutes nos perceptions, le ravissement
de nos cinq sens, dans le but d’ouvrir le sixième. Novateur, il crée des accords singuliers,
qui empilent des intervalles inhabituels, des quartes par exemple, avec une tension
exaltante : ainsi s’exprime, dans le domaine harmonique, son désir éperdu de simultanéité.
Le Poème de l’extase est peut-être l’ouvrage d’orchestre le plus convaincant de ce
compositeur-prophète. D’une seule coulée comme les poèmes symphoniques de Liszt,
déployant toutes les ressources du grand effectif fin de siècle, il devrait en principe être
joué avec l’accompagnement de lumières colorées sur un écran, ainsi qu’avec tout un arcen-ciel de senteurs : effets qu’il serait sans doute plus aisé de concrétiser aujourd’hui
qu’en 1907. L’auditeur de ce concert devra toutefois se contenter d’une exécution purement
sonore, tout comme les interprètes joueront de leur mieux l’indication « très parfumé »
de la mesure 156. À l’origine, l’œuvre était précédée d’un poème en vers, le Poème orgiaque,
d’une dizaine de pages, qui décrit les émerveillements mais aussi les souffrances de l’Esprit :
je rappellerai ici ou là quelques élans de ce texte (il n’est pas cité sur la partition).
L’ambitieux Poème de l’extase peut s’apparenter à une large forme-sonate. Une première
partie étale une grande nappe de musique ruisselante, une perpétuelle vibration de motifs
diffus et de timbres qui clignotent. « Versant des flots d’espérance / De nouveau illuminé /
L’Esprit brûle de l’ardeur de vivre ». Cela commence par une sorte d’éveil, très impressionniste
dans sa facture ; puis un passage de type scherzando, indiqué Allegro volando, donne libre
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cours à une magie proche de Rimski-Korsakov (lequel tenait quand même Scriabine
pour un fou vraisemblable) : « Des reflets brillants / d’une lumière magique / illuminent
l’Univers ». Peu après, les seuls motifs vraiment individualisés apparaissent,
un appel de trompette, au profil conquérant, et les soupirs du violon solo : on dirait deux
visages du désir, celui qui entreprend et celui qui se languit. Mais c’est surtout le leitmotiv
de trompette qui va être réitéré au long de l’ouvrage, comme une « conscience du moi »
traversant le frémissement cosmique : « l’Esprit qui joue, l’Esprit qui désire, l’Esprit tout
puissant, créant tout en rêvant… ».
Soudain, Allegro dramatico, l’électricité des orages vient troubler cette éclosion spirituelle :
« Rythmes menaçants et sombres pressentiments / Envahissent brutalement ce monde
charmant / […] Des gueules de monstres affreux s’entrouvrent ». Le resserrement des
motifs, qui apparente ce passage à un développement, la noirceur des cuivres, la confusion
voulue rappellent beaucoup certains tohus-bohus de Richard Strauss ; le glockenspiel
maintient ses notes mystiques dans ce fracas, « Les éclairs de la volonté divine sillonnent
le ciel ».
Une sorte de réexposition ramène le flottement initial, l’Allegro volando, une autre
bataille et l’affirmation du motif de trompette. Vers la fin, ce motif principal, transfiguré,
« s’éclate » au sein d’un monstrueux carillon, version géante de ce goût, si efficace, que
manifestent tant de compositeurs russes pour les effets campanaires. La coda, qui reprend
le motif avec une ampleur mélodique émouvante, parvient à faire retentir l’accord final
de do majeur comme l’événement le plus phénoménal qui soit.
Isabelle Werck
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Riccardo Muti
Originaire de Naples, Riccardo Muti a
étudié le piano au Conservatoire de San
Pietro a Majella avec Vincenzo Vitale ;
il y a obtenu son diplôme avec mention
avant d’aller étudier la composition
et la direction avec Bruno Bettinelli
et Antonino Votto au Conservatoire
Giuseppe Verdi de Milan (dont il est
aussi diplômé). Il s’est fait connaître en
1967 en remportant le Premier prix au
Concours de direction Guido Cantelli de
Milan. L’année suivante, il a été nommé
Chef principal du Mai musical florentin –
un poste qu’il a occupé jusqu’en 1980.
En 1971, il a été invité par Herbert von
Karajan au Festival de Salzbourg, où il
est fréquemment retourné depuis –
ses trente ans de collaboration artistique
avec le festival ont donné lieu à des
célébrations en 2001. En janvier 2006,
il a été nommé Directeur artistique
du Festival de Pentecôte de Salzbourg.
Il a également été Chef principal du
London Philharmonic Orchestra de 1972
à 1982 et Directeur musical du
Philadelphia Orchestra de 1980 à 1992.
De 1986 à 2005, Riccardo Muti a été
Directeur musical de La Scala de Milan,
où il a monté des projets comme
la trilogie de Mozart et Da Ponte
ou la Tétralogie de Wagner. Son mandat
a culminé en décembre 2004, lorsqu’il a
dirigé Europa riconosciuta d’Antonio
Salieri à l’occasion de la réouverture
de La Scala (l’opéra avait à l’origine été
commandé pour le concert d’ouverture
de la salle, en 1778). Au cours de son
extraordinaire carrière, Riccardo Muti
a dirigé les plus grands orchestres
au monde, du Berliner Philharmoniker
au Bayerischer Rundfunk Orchester en
passant par le New York Philharmonic,
l’Orchestre National de France ou le
Wiener Philharmoniker (à la tête duquel
il se produit régulièrement au Festival
de Salzbourg depuis 1971). En décembre
2003, il a par ailleurs dirigé le concert
d’ouverture de La Fenice de Venise suite
à sa restauration. En 2004, Riccardo
Muti a créé l’Orchestra giovanile Luigi
Cherubini, qui réunit de jeunes
instrumentistes sélectionnés par un
comité international de quelque 600
musiciens à travers l’Italie. Il a enregistré
les grandes œuvres des répertoires lyrique
et symphonique classiques ainsi que de
nombreuses œuvres contemporaines.
Plusieurs de ses disques ont été
récompensés par des prix prestigieux.
Artiste et citoyen engagé, Riccardo Muti
a participé au projet « Le Vie dell’Amicizia »
(« Les Chemins de l’amitié ») dans
le cadre du Festival de Ravenne, ce qui
l’a amené à diriger des concerts dans
des lieux associés aux pages les plus
sombres de notre histoire passée et
contemporaine – Sarajevo, Beyrouth,
Jérusalem, Moscou, Erevan et Istanbul,
New York, Le Caire, Damas ou encore
El Djem. Depuis ses débuts, Riccardo Muti
a reçu de nombreuses récompenses :
Grand-Croix de la République italienne,
Médaille d’or de la ville de Milan, Croix
du mérite allemande, Légion d’honneur,
Médaille d’argent du Mozarteum de
Salzbourg. Il a été fait Chevalier de
l’Ordre de l’Empire britannique par la
Reine Elizabeth II, le président russe
Vladimir Poutine lui a remis la Médaille
de l’Ordre de l’Amitié et l’État d’Israël
le Prix Wolf dans la catégorie Arts.
Récipiendaire du prix Abbiati, membre
honoraire de la Hofmusikkapelle et de
la Staatsoper de Vienne, il s’est en outre
vu remettre des diplômes honoris causa
par plusieurs universités en Italie et à
l’étranger.
Chicago Symphony Orchestra
Au moment où il s’apprête à entrer dans
sa 117e année d’existence, le Chicago
Symphony Orchestra jouit d’une
réputation tout à fait exceptionnelle.
Qu’il se produise aux États-Unis ou à
l’étranger, ses concerts ne manquent
jamais de soulever l’enthousiasme du
public. Son histoire a débuté en 1891,
quand l’homme d’affaires Charles
Norman Fay a fait appel au grand chef
américain Theodore Thomas pour créer
un orchestre symphonique dans sa ville
de Chicago. Thomas avait pour ambition
de mettre sur pied un ensemble
permanent, capable de rivaliser avec
les plus grands orchestres, et son rêve
s’est réalisé dès les premiers concerts
de l’orchestre en octobre de cette même
année ; il a exercé les fonctions de
Directeur musical de l’orchestre jusqu’à
sa mort, en 1905 – soit trois semaines
après l’inauguration de l’Orchestra Hall,
qui est aujourd’hui connu comme
la résidence du Chicago Symphony
Orchestra. Frederick Stock a quant à lui
débuté sa carrière de musicien dans la
section d’altos du Chicago Symphony
Orchestra en 1895. Nommé Chef
assistant quatre ans plus tard, il a pris
la succession de Thomas en 1905 – il est
demeuré au poste de Directeur musical
jusqu’en 1942, ce qui fait de son mandat
le plus long dans toute l’histoire de
l’orchestre. Placées sous le signe du
dynamisme et de l’innovation, les années
Stock ont par ailleurs été marquées par
la création du Civic Orchestra of Chicago
(le premier orchestre de jeunes
américain officiellement lié à un grand
orchestre symphonique) en 1919, par
l’instauration des auditions pour jeunes
musiciens, par les premiers concerts
en abonnement (notamment pour les
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enfants) et par les premiers cycles de
concerts destinés au grand public. Trois
chefs distingués se sont succédé à la
tête du Chicago Symphony Orchestra
entre 1943 et 1953 : Désiré Defauw
(Directeur musical de 1943 à 1947), Artur
Rodzinski (1947-1948) et Rafael Kubelík,
qui a dirigé l’orchestre pendant trois
saisons (de 1950 à 1953). La décennie
suivante a été marquée par Fritz Reiner,
dont les enregistrements sont,
aujourd’hui encore, considérés comme
des références. En 1957, c’est également
à son initiative que Margaret Hillis a créé
le Chicago Symphony Chorus – dont
Jean Martinon a été le Directeur musical
de 1963 à 1968. Sir Georg Solti, le huitième
pianiste, par l’ouverture du nouveau
Symphonic Center de Chicago en 1997,
par des productions d’opéra acclamées
à l’Orchestra Hall, par 21 tournées
internationales et par le lancement d’une
série autour de différents compositeurs
réservée aux abonnés. Il a contribué à
maintenir le niveau de jeu de l’orchestre
en supervisant personnellement
le recrutement de 40 musiciens –
dont neuf à des postes importants – et
développé son programme de tournées
internationales en lui faisant faire son
premier déplacement en Amérique du
Sud et en le dirigeant à plusieurs reprises
à Berlin et à Lucerne. Aujourd’hui
encore, le Chicago Symphony Orchestra
Directeur musical du Chicago Symphony est particulièrement actif sur la scène
Orchestra, a été en poste de 1969 à 1991. internationale (on peut régulièrement
Après avoir été nommé Directeur
l’entendre dans les grandes capitales du
musical lauréat, il a continué à diriger
monde de la musique comme Londres,
l’orchestre plusieurs semaines par an
Vienne, Tokyo, New York, etc.). Deux des
jusqu’à sa mort, en septembre 1997.
chefs les plus renommés de notre temps
L’arrivée de Solti à Chicago a inauguré
ont occupé des fonctions officielles
l’une des associations musicales les plus à la tête du Chicago Symphony
fructueuses de notre temps. C’est
Orchestra au cours de la saison 2006notamment sous sa direction que le
2007 : le grand chef néerlandais
Chicago Symphony Orchestra a donné
Bernard Haitink (qui est aujourd’hui
sa première tournée internationale
le Chef principal de l’orchestre) et le
en 1971 – les tournées européennes
compositeur et chef français Pierre
et les nombreux concerts qu’il a donnés Boulez (Chef principal invité Helen
au Japon et en Australie ont par la suite Regenstein du Chicago Symphony
contribué à renforcer sa réputation et
Orchestra depuis 1995), qui poursuit
son prestige à l’étranger. En janvier 1989, aujourd’hui sa longue collaboration avec
l’arrivée de Daniel Barenboïm au poste
l’orchestre en tant que Chef émérite.
de Directeur musical a elle aussi
Pierre Boulez est l’un des trois musiciens
inauguré une nouvelle ère. Il est
à avoir été nommés Chef principal invité
officiellement devenu le neuvième
du Chicago Symphony Orchestra.
Directeur musical du Chicago Symphony Le premier d’entre eux, Carlo Maria
Orchestra en septembre 1991. Son
Giulini, avait commencé à se produire
mandat, qui a duré jusqu’en juin 2006,
régulièrement à Chicago à la fin des
a été marqué par ses nombreuses
années 1950 : il a été Chef principal
apparitions virtuoses avec l’orchestre
invité de 1969 à 1972. Claudio Abbado
dans le double rôle de chef et de
a quant à lui occupé ce poste de 1982
à 1985. Le Chicago Symphony Orchestra
est revenu sur les ondes américaines
en avril 2007 avec les BP Chicago
Symphony Orchestra Radio Broadcast
Series. Cette série hebdomadaire est
retransmise aux États-Unis par plus
de 160 stations de la chaîne WFMT.
Depuis 1916, le Chicago Symphony
Orchestra a sorti plus de 900 disques
et remporté pas moins de 58 Grammy
Awards – soit plus que n’importe quel
autre orchestre au monde. En mai 2007,
il a créé son propre label, CSO Resound,
qu’il a inauguré avec la Troisième
Symphonie de Mahler dirigée par le Chef
principal Bernard Haitink et enregistrée
avec la participation de la mezzo-soprano
Michelle DeYoung, des membres du
Chicago Symphony Chorus et du Chicago
Childrens Choir.
Bernard Haitink, chef principal
Pierre Boulez, chef émérite
Duain Wolfe, directeur du chœur
Osvaldo Golijov, Mark-Anthony Turnage,
compositeurs en résidence
Violons
Robert Chen
Concertmaster
The Louis C. Sudler Chair, endowed by
an anonymous benefactor
David Taylor
Yuan-Qing Yu
Assistant Concertmasters*
Cornelius Chiu
Nathan Cole
Alison Dalton
Kozue Funakoshi
Russell Hershow
Qing Hou
Nisanne Howell
Blair Milton
Paul Phillips, Jr.
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Sando Shia
Susan Synnestvedt
Rong-Yan Tang
Akiko Tarumoto
Baird Dodge
Principal
The Marshall and Arlene Bennett Family
Foundation Chair
Albert Igolnikov
Assistant Principal
Lei Hou
Arnold Brostoff
Fox Fehling
Hermine Gagné
Rachel Goldstein
Mihaela Ionescu
Melanie Kupchynsky
Wendy Koons Meir
Joyce Noh
Nancy Park
Ronald Satkiewicz
Florence Schwartz-Lee
Jennie Wagner
Altos
Charles Pikler
Violoncelles
John Sharp
Hautbois
Eugene Izotov
Principal
Principal
The Eloise W. Martin Chair
The Nancy and Larry Fuller Chair
Kenneth Olsen
Michael Henoch
Assistant Principal
Assistant Principal
Philip Blum
Loren Brown
Richard Hirschl
Katinka Kleijn
Jonathan Pegis
David Sanders
Gary Stucka
Brant Taylor
Scott Hostetler
Dani
Asso
Jam
Davi
Oto
Susa
Trom
Chri
Cor anglais
Michael Henoch
Princ
The A
Acting
endo
Mark
Clarinettes
Larry Combs
Assis
John
Tage
Principal
Contrebasses
Joseph Guastafeste
John Bruce Yeh
Principal
Gregory Smith
J. Lawrie Bloom
The David and Mary Winton Green Chair
Daniel Armstrong
Roger Cline
Joseph DiBello
Michael Hovnanian
Robert Kassinger
Mark Kraemer
Stephen Lester
Bradley Opland
Principal
Assistant Principal
Trom
Jay
Princ
Jam
Clarinette en mi bémol
John Bruce Yeh
Asso
Mich
Char
Clarinette basse
J. Lawrie Bloom
Trom
Char
Bassons
David McGill
Harpes
Sarah Bullen
Principal
Li-Kuo Chang
William Buchman
Tuba
Gene
Assistant Principal
Principal
Assistant Principal
Princ
The Louise H. Benton Wagner Chair
Lynne Turner
Dennis Michel
Burl Lane
The A
Contrebasson
Burl Lane
Timb
Don
The Prince Charitable Trusts Chair
John Bartholomew
Catherine Brubaker
Karen Dirks
Lee Lane
Diane Mues
Lawrence Neuman
Yukiko Ogura
Daniel Orbach
Max Raimi
Robert Swan °
Thomas Wright
Flûtes
Mathieu Dufour
Principal
endo
Princ
Richard Graef
Assistant Principal
Louise Dixon
Jennifer Gunn
Piccolo
Jennifer Gunn
Saxophone
Burl Lane
Vadi
Cors
Dale Clevenger
Perc
Cynt
Principal
Princ
Assis
Patr
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MARDI 2 OCTOBRE
Daniel Gingrich
Associate Principal
Vadim Karpinos
James Ross
James Smelser
David Griffin
Oto Carrillo
Susanna Drake
Piano
Mary Sauer
Trompettes
Christopher Martin
Bibliothécaires
Peter Conover
Principal
Principal
The Adolph Herseth Principal Trumpet Chair,
Carole Keller
Mark Swanson
endowed by an anonymous benefactor
Principal
Mark Ridenour
Assistant Principal
John Hagstrom
Tage Larsen
Personnel d’orchestre
John Deverman
Director
Anne MacQuarrie
Trombones
Jay Friedman
Manager, CSO Auditions and Orchestra
Personnel
Principal
James Gilbertsen
Associate Principal
Michael Mulcahy
Charles Vernon
Trombone basse
Charles Vernon
Tuba
Gene Pokorny
Techniciens scène
Kelly Kerins
Stage Manager
James Hogan
Thomas Ingersoll
Christopher Lewis
Patrick Reynolds
Todd Snick
Joe Tucker
Principal
*les concertmasters assistants sont présentés
The Arnold Jacobs Principal Tuba Chair,
par ordre d’ancienneté
endowed by Christine Querfeld
° En congé sabbatique
Timbales
Donald Koss
Salle Pleyel
Principal
Président : Laurent Bayle
Vadim Karpinos
Assistant Principal
Notes de programme
Éditeur : Hugues de Saint Simon
Percussion
Cynthia Yeh Strauss
Rédacteur en chef : Pascal Huynh
Rédactrice : Gaëlle Plasseraud
Principal
Correctrice : Angèle Leroy
Patricia Dash
Maquettiste : Elza Gibus
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Salle Pleyel | Prochains concerts
DU jeudi 4 AU SAMEDI 13 octobre
JEUDI 4 OCTOBRE, 20H
MARDI 9 OCTOBRE, 20H
SAMEDI 13 OCTOBRE
Alexandre Borodine
Symphonie n° 2 « Épique »
Le Prince Igor (Ouverture et Danses
polovtsiennes)
Antonio Vivaldi
Concerto grosso en sol majeur*
Béla Bartók
Divertimento
Antonio Vivaldi
Les Quatre Saisons, op.8
Pianos Pleyel’s Day !
VENDREDI 5 OCTOBRE, 20H
Johannes Brahms
Concerto pour piano n° 2
Ludwig van Beethoven
Symphonie n° 7
Orchestre Philharmonique de Radio France
Gustavo Dudamel, direction
Leif Ove Andsnes, piano
English Chamber Orchestra
Sarah Chang, violon
Stéphanie Gonley, 1er violon et direction*
Productions Internationales Albert Sarfati
MERCREDI 10 OCTOBRE, 20H
JEUDI 11 OCTOBRE, 20H
Erich Wolfgang Korngold
Concerto pour violon
Gustav Mahler
Symphonie n° 1 « Titan »
SAMEDI 6 OCTOBRE, 20H
Airs d’opéra russes et chants liturgiques
et traditionnels
Orchestre de Chambre de Moscou
Chœur d’État de Moscou
Constantin Orbelian, direction
Dmitri Hvorostovsky, baryton
Productions Internationales Albert Sarfati
Orchestre de Paris
Christoph Eschenbach, direction
Philippe Aïche, violon
VENDREDI 12 OCTOBRE, 20H
Hector Berlioz
Le Carnaval romain (Ouverture)
La Mort de Cléopâtre
Ludwig van Beethoven
Symphonie n° 3 « Eroica »
14H30 : Séance romantique
Chopin en miroir
Frédéric Chopin
Préludes op. 28
Yves Henry, pianos 1838 et contemporain
16H : Récital de piano
Delphine Lizé
Œuvres de Franz Schubert et Maurice Ravel
18H30 : Le Jazz et la Diva
avec Didier Lockwood, violon
Caroline Casadesus, voix
Dimitri Naïditch, piano
20h30 : Spectacle musical
Hector Berlioz, « Histoire de ma vie »
Œuvres de Hector Berlioz, Frédéric Chopin,
Ludwig van Beethoven, Franz Liszt…
François-René Duchâble, piano
Alain Carré, comédien
Production Pleyel International en collaboration avec
la Salle Pleyel
LUNDI 8 OCTOBRE, 20H
Œuvres de Vincenzo Bellini, Manuel Garcia,
Wolfgang Amadeus Mozart, Gioacchino
Rossini et Giuseppe Verdi
Orchestre Philharmonique de Radio France
Myung-Whun Chung, direction
Béatrice Uria-Monzon, mezzo-soprano
Juan Diego Flórez, ténor
Vincenzo Scalera, piano
Productions Célestes Productions - Les Grandes Voix
Photo couverture © Tiphaine Treins | Imprimeur SIC | Imprimeur BAF | Licences 7503078, 7503079, 7503080
Orchestre de Paris
Valery Gergiev, direction
11H : Séance « Jeune Public »
Contes musicaux
Véra Tsybakov, piano
Emmanuelle Gaume, récitante
Solistes sous la direction de Fabien Gabel
Mécène de l’art de la voix
Les partenaires média de la Salle Pleyel
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avec
La filiale de la Cité de la musique est subventionnée par le ministère de la culture et
de la communication ainsi que par la Ville de Paris. Elle reçoit également le soutien
de mécènes privés. La Société Générale est son partenaire principal.
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© Pierre-Emmanuel Rastoin/Salle Pleyel
n,
La saison 2007/2008 comprend cent quatre-vingts concerts ainsi répartis :
• l’Orchestre de Paris, résident permanent, présente tous ses concerts parisiens ;
• l’Orchestre Philharmonique de Radio France propose une vingtaine de programmes ;
• la filiale de la Cité de la musique produit ou coproduit une centaine de concerts
qui couvrent un large spectre (baroque, symphonique, opéra en concert,
musique de chambre, jazz, musiques du monde, variétés…) ;
• enfin, des producteurs privés et des formations orchestrales produisent certains concerts.
Photo couverture © Tiphaine Treins | Imprimeur SIC | Imprimeur BAF | Licences 7503078, 7503079, 7503080
vel
Afin de dynamiser la vie musicale parisienne, le ministre de la culture et
de la communication a souhaité que la Salle Pleyel retrouve, après rénovation,
sa vocation à accueillir les plus grandes formations symphoniques françaises
et étrangères, à travers une programmation ouverte à toutes les formes
de musique. À cet effet, la Cité de la musique, établissement public placé
sous la tutelle de l’État, a pris à bail la Salle Pleyel et assure sa gestion
par l’intermédiaire d’une filiale associant la Ville de Paris.
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