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Le Dauphiné Libéré - Des Italiens par milliers dans les rues savoyardes
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MANIFESTATION CONTRE LE LYON-TURIN À CHAMBÉRY
Des Italiens par milliers dans les rues savoyardes
Michel LÉVY
Chambéry avait troqué hier ses habits de capitale historique de la Savoie
contre ceux de capitale... du val de Suse. C'est en effet par milliers que les
opposants italiens au projet de liaison ferroviaire transalpine Lyon-Turin ont
déferlé dans la cité des Ducs de Savoie.
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Chambéry avait troqué hier ses habits de capitale
historique de la Savoie contre ceux de capitale... du val
de Suse. C'est en effet par milliers _ entre 3 000 et 4
000 personnes, selon diverses estimations _ que les
opposants italiens au projet de liaison ferroviaire
transalpine Lyon-Turin ont déferlé dans la cité des Ducs
de Savoie. Avec un seul mot d'ordre inscrit sur leurs
écharpes ou leurs drapeaux : " No Tav" . La version
italienne du non au train à grande vitesse Lyon-Turin.
Un non qui fait l'objet d'un consensus de l'autre côté du
col du Mont-Cenis et du tunnel du Fréjus. Un non qui a
déjà mobilisé en Italie fin 2005, par dizaines de milliers,
les populations et élus du val de Suse. Et sur lequel
s'est greffé, plus loin, vers Turin, Milan et au-delà, une
contestation portée par la mouvance d'extrême gauche,
La présence d'amiante dans
altermondialiste ou libertaire.
la montagne à percer
Le même schéma s'est produit hier à Chambéry, ville
constitue l'une des
dont le maire, Louis Besson, est coprésident de la
principales raisons de
l'opposition des populations
Commission intergouvernementale sur le Lyon-Turin. Et
du val de Suse, venues en
ville où se trouve le siège de LTF (Lyon-Turin
nombre manifester dans la
Ferroviaire), la société chargée de faire des études sur
cité des Ducs de Savoie.
le projet. Des études géologiques bloquées depuis
Photos Sylvain MUSCIO
décembre par les gens du val de Suse à la plate-forme
de Venaus, près de Suse. Venus majoritairement à bord de 70 à 80 bus, les
manifestants ont défilé dans le calme en ville tout l'après-midi. En délivrant des
tracts aux passants qui semblaient majoritairement indifférents à cette marche et
vaquaient à leurs occupations.
Les populations du val de Suse sont opposées au projet pour des raisons
environnementales et de santé publique. Comme un leitmotiv, la présence d'amiante
et d'uranium dans les roches revient dans les propos. "En 1938, le régime
mussolinien allait chercher des matériaux dans la montagne. Beaucoup de gens en
sont morts", relate un manifestant. En fait, les populations du val de Suse craignent,
massivement, que lors du percement du tunnel dans les roches contenant de
l'amiante, ce matériau ne se disperse dans l'atmosphère au risque d'engendrer des
cancers. Les craintes de perturbation des sources souterraines qui seraient générées
par le chantier, d'autres liées à une nouvelle infrastructure dans une vallée qui en
compte trop à leurs yeux, sont également mises en avant. À ceux qui les accusent
de privilégier la route au rail, les populations transalpines répondent qu'elles
souhaitent améliorer l'itinéraire existant par le tunnel ferroviaire du Mont-Cenis.
L'ensemble de ces griefs est alimenté par le manque de dialogue flagrant en Italie :
les autorités italiennes imposent les décisions plutôt que de chercher un relatif
consensus.
Et les Français, dans tout ça ? Ils étaient environ 200 dans la manifestation, issus
des mouvances anarchistes, trotskistes, alternatives. Avec comme ambition de
populariser le mouvement d'opposition de ce côté-ci des Alpes. Stéphane Faucher,
http://www.ledauphine.com/info/france/art_57705.php
08/01/2006
Le Dauphiné Libéré - Des Italiens par milliers dans les rues savoyardes
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membre chambérien du Collectif rhônalpin contre le Lyon-Turin qui vient de se
constituer, estime que "ce qui se passe est un vrai débat qui est lancé. Autour de la
réduction des trafics inutiles, des produits transportés qui se croisent sans raison
dans le cadre de la globalisation des marchés. Nous sommes effectivement pour la
décroissance. Mais avant tout pour que les populations se réapproprient les
décisions".
Un discours qui n'a visiblement pas convaincu hier dans les rues de Chambéry. Mais
il est cependant clair qu'aujourd'hui c'est la contestation qui occupe le terrain du
projet Lyon-Turin (¹). Au risque de le remettre radicalement en cause.
(¹) Les travaux du percement du tunnel franco-italien (53 km) devraient débuter au
plus tôt en 2010 pour une ouverture prévue vers 2020.
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© Le Dauphiné Libéré - Dimanche 8 janvier 2006
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