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UNIVERSITÉ DE ROUEN U.F.R. des Sciences de l’Homme et de la Société Département des Sciences de l’Éducation INSERTION PROFESSIONNELLE DES LAURÉATS DU BTS - TOURISME ET LOISIRS AU MAROC MÉMOIRE DE MASTER 1ÈRE ANNÉE EN SCIENCES DE L’ÉDUCATION JUIN 2010 Par Mme Hanane SRAIDI Sous la direction de Mlle Emilie OSMONT REMERCIEMENTS En préambule à ce mémoire, je souhaitais adresser mes remerciements les plus sincères aux personnes qui m'ont apporté leur aide et qui ont contribué à l'élaboration de ce mémoire ainsi qu’à la réussite de cette formidable année universitaire. Je tiens à remercier sincèrement Mlle Emilie OSMONT, qui, en tant que directrice de mémoire, s'est toujours montrée à l'écoute et très disponible tout au long de la réalisation de ce mémoire, ainsi que pour l'inspiration, l'aide et le temps qu'elle a bien voulu me consacrer et sans qui ce mémoire n'aurait jamais vu le jour. J'exprime ma gratitude à tous les consultants et internautes rencontrés lors des recherches effectuées et qui ont accepté de répondre à mes questions avec gentillesse. Notamment les lauréats du BTS Tourisme et Loisirs des centres de formation d'Essaouira et Guélmim ainsi que ceux du Groupe Scolaire La Résidence de Casablanca. Mes remerciements s’adressent également à mon mari Saïd MAGOURI, pour sa générosité et la grande patience dont il a su faire preuve malgré ses charges professionnelles. Je n'oublie pas mes parents pour leur contribution, leur soutien et leur patience. Je tiens à exprimer ma reconnaissance envers ma sœur Siham SRAIDI qui a eu la gentillesse de lire et corriger ce travail. Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis, qui m'ont toujours soutenue et encouragée au cours Merci à toutes et à tous. II de la réalisation de ce mémoire. TABLE DES MATI RES REMERCIEMENTS ............................................................................................................................. II TABLE DES MATI RES...................................................................................................................III LISTE DES TABLEAUX................................................................................................................... IV LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................................... IV LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS ...................................................................................... IV INTRODUCTION GÉNÉRALE............................................................................................................1 PROBLÉMATIQUE GÉNÉRALE DE LA RECHERCHE...................................................................7 PREMI RE PARTIE : contexte éducatif de la formation en BTS-TL au Maroc...........................................9 1. La place de la formation du BTS-TL dans le système de formation et d’insertion aux métiers du tourisme .........................................................................................................................................................................9 2. La place des stages dans la formation du BTS-TL : ..................................................................................13 3. La place du lauréat du BTS-TL dans un établissement touristique au Maroc : .........................................15 DEUXI ME PARTIE : analyse des trajectoires des lauréats du BTS-TL....................................................18 1. Méthodologie de recherche :......................................................................................................................18 2. Présentation des résultats de l’enquête.......................................................................................................20 2.1. La période de stage post BTS-TL :.....................................................................................................20 2.2. La période de formation post BTS-TL autre que la formation continue : ..........................................22 2.3. Les lauréats actifs : ............................................................................................................................25 2.3.1. L’accessibilité à l’emploi : .........................................................................................................27 2.3.2. L’hétérogénéité des parcours professionnels des lauréats :.........................................................29 SYNTH SE DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE ...........................................................................36 CONCLUSION GÉNÉRALE ..............................................................................................................37 BIBLIOGRAPHIE ...............................................................................................................................39 SITOGRAPHIE....................................................................................................................................40 LISTE DES ANNEXES.......................................................................................................................42 III LISTE DES TABLEAUX Tableau Intitulé du tableau Page Tableau n° 1 la mobilité des lauréats en fonction de la durée d’occupation d’au moins deux emplois 30 Tableau n° 2 la mobilité professionnelle des lauréats ayant occupé plus qu’un emploi : de l’entreprise d’origine à celle d’accueil. 35 LISTE DES GRAPHIQUES Graphique Intitulé du graphique Page Graphique n° 2 la répartition de la population selon l’activité, l’inactivité et le chômage la répartition de la durée du premier emploi selon le sexe Graphique n° 3 la répartition de la durée du deuxième emploi selon le sexe 31 Graphique n° 4 la répartition de la durée du troisième emploi selon le sexe 32 Graphique n° 1 LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS • • • • • • • • • • • • • • • • • • ACDI : Agence Canadienne de Développement International ANAPEC : Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences APC : Approche Par Compétence BAC : Baccalauréat BTS-TL : Brevet de Technicien Supérieur - Tourisme et Loisirs CFA : Centre de Formation par Apprentissage Dhs : Dirhams ENCG : Ecole Nationale de Commerce et de Gestion GTZ : L'Agence de Coopération Technique allemande pour le Développement « Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit » GSR : Groupe Scolaire la Résidence ISCAE : Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des Entreprises ISITT : Institut Supérieur International du Tourisme de Tanger OFPPT : Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail PFE : Projet de Fin d’Etude PIB : Produit Intérieur Brut PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti UAP / Meda2 FP: Union d’Appui au Projet Meda2 de la formation professionnelle IV 26 31 INTRODUCTION GÉNÉRALE Au Maroc, l’objectif du développement touristique pour 2010 est d’accueillir 10 millions de touristes, créer 6 stations balnéaires, contribuer à hauteur de 20 % du PIB marocain, enregistrer 480 milliards de dirhams de recettes cumulées entre 2000 et 2010 et créer 600.000 emplois directs et indirects1. Sur quelle notion le secteur touristique repose t-il ? En général, sur la notion du système de servuction. Selon la définition de EIGLIER et LANGEARD (1987) le système de servuction est « l’organisation systématique et cohérente de tous les éléments physiques et humains nécessaires à la réalisation d’une prestation de service dont le niveau de qualité a été préalablement déterminé » (p. 15). Autrement dit, offrir des services touristiques de qualité impose à toutes les parties prenantes du secteur de penser à la qualité et à la cohérence des éléments physiques et humains utilisés dans le système de servuction. - Les éléments physiques désignent l’ensemble des équipements et des supports matériels utilisés pour offrir des services satisfaisants aux touristes (les bâtiments, les constructions, l’agencement des locaux, les machines et tous les différents équipements utilisés tels que les tables, les assiettes, etc.). L’an 2010 est le catalyseur de grands projets d’investissement pour la mise en place d’infrastructures. Il s’agit de créer et de renforcer des acteurs du secteur privé : structures hôtelières, restaurants, agences de voyages, tours opérateurs, compagnies de transport, agences d’animation et de location de voitures, etc. Le secteur public n’est pas exclu de ce repositionnement majeur, notamment par la restructuration de l’Office National Marocain du Tourisme, la création de l’Observatoire du tourisme, ainsi que l’engagement des administrations centrales, régionales et locales sous tutelle du ministère du tourisme. - Le deuxième volet déterminant de la qualité du service touristique est l’élément humain. A ce propos, BODIN (1576), déclarait qu’« il n’est richesse que d’hommes ». À l’ère de la mondialisation des économies, certes « il n’y a de richesse que d’hommes », mais ces derniers doivent être compétents et impliqués dans l’organisation. 1 Cf. http://www.tourisme.gov.ma/docspdf/accordcadre.pdf 1 Selon les différentes pensées et théories de l’organisation, certains considèrent le salarié comme un facteur de production à optimiser (TAYLOR, le chef de file de l’école classique, 1911), d’autres le voient comme un acteur de production et un capital à part entière, « capital humain » à motiver et à enraciner dans la mémoire organisationnelle (LUCAS, paru dans Journal of Monetary Economics, Juillet 1988). Entre ces deux bornes extrêmes du continuum, il existe, en pratique, plusieurs modèles de gestion des ressources humaines où le personnel participe au système de servuction et influence de près ou de loin la satisfaction souvent subjective du touriste. Plusieurs projets de formation sont programmés dans la vision 2010 comme mesure d’accompagnement au repositionnement de la destination Maroc. Tel est le Message de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, à la 8ème édition des Assises du Tourisme (Tétouan, 14 juin 2008) : « au-delà des infrastructures touristiques, il y a surtout les femmes et les hommes du métier. En effet, sans eux, rien de viable et de durable ne saurait exister ». Ainsi, dans le cadre de l’accord de libre échange entre le Maroc et l’Union Européenne, le projet Meda 2 - Formation Professionnelle2 - a pour objectif d’améliorer le fonctionnement du marché de l’emploi de trois secteurs déterminants de l’économie marocaine : le tourisme, le textile-habillement et les nouvelles technologies de l’information et de la communication. D’autres mesures concernent l’extension de douze écoles de formation en tourisme, la création de sept nouvelles écoles et d’un centre de développement des compétences à Marrakech. Ces mesures sont prises par l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT), leader de la formation professionnelle au Maroc. De même, les établissements privés s’intéressent à proposer davantage de formations dans le secteur du tourisme. Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, propose une formation en Brevet de Technicien Supérieur en Tourisme et loisirs (BTS-TL) dans les lycées techniques. Les licences professionnelles et les Masters en tourisme sont préparés dans les universités marocaines et une formation supérieure est proposée par l’Institut Supérieur International du Tourisme de Tanger (ISITT). 2 Règlement (CE) nº 2698/2000 du Conseil du 27 novembre 2000 modifiant le règlement (CE) nº 1488/96 relatif à des mesures d'accompagnement financières et techniques (MEDA) à la réforme des structures économiques et sociales dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen. Journal officiel n° L 311 du 12/12/2000 p. 0001. 2 Nous pouvons conclure qu’au Maroc, l’offre de formation dans le secteur du tourisme est diversifiée (selon le statut juridique, la taille et le nombre des établissements de formation, les filières proposées, l’ingénierie des programmes de formation…). Cependant, selon une étude réalisée par l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC)3, Marrakech, à titre d’exemple, manque de compétences qualifiées. Cette étude a mis en exergue les besoins d'emploi par rapport au nombre de lauréats de la formation professionnelle. Par ailleurs, d’après une étude effectuée par Capital Consulting4, l’hébergement et la restauration représentent le cœur du métier avec un faible taux d’encadrement – les cadres moyens et supérieurs ne représentent en moyenne que 9% des effectifs des établissements hôteliers. En plus, l’étude souligne la prédominance des effectifs permanents – l’effectif permanent représente 71 % de l’effectif total – l’effectif des saisonniers représente 16% de l’effectif total. Enfin, le niveau de formation de base est faible – 2/3 des salariés ont un niveau de formation inférieur au Bac – Les cadres supérieurs de profil Bac +4/5 représentent une minorité dans l’effectif global d’un établissement hôtelier (4% contre 17% sans niveau et 31% niveau scolaire). Face aux projets ambitieux pour 2010, la formation aux métiers du tourisme, malgré sa diversité au Maroc, manque de cohérence et de performance. De ce fait, ce mémoire se penchera sur l’étude des résultats de la formation dispensée en « BTS Tourisme et Loisirs » au Maroc et sur l’insertion des lauréats sur le marché de l’emploi. Notre étude sera limitée à la formation dispensée par les centre de formation en BTS - Tourisme et Loisirs pour plusieurs raisons : D’abord, il s’agit d’une formation pour laquelle étude et évaluation restent largement marginalisées par rapport aux autres formations dispensées au Maroc (l’OFPPT, l’ANAPEC, l’Observatoire du Tourisme…). De plus, nous ne disposons pas d'une base de données fiable et actualisée sur la formation et l’emploi dans le secteur du tourisme. En effet, ce choix se justifie par le fait que l’offre globale de formation en tourisme au Maroc est plus complexe à analyser. 3 L’étude menée par l’ANAPEC est intitulée : « Etude prospective sur l’emploi dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz » -Partie Tourisme. 4 Une étude commanditée auprès de l’Observatoire du Tourisme et dont les résultats ont été dévoilés début 2008. Elle s’est penchée sur l’adéquation formation-emploi dans le secteur de l’hôtellerie pour la période 2007-2010. 3 Cependant, pour l’actuel mémoire de recherche en Master 1, nous allons restreindre l’analyse à l’insertion des lauréats en BTS Tourisme et Loisirs sur le marché de l’emploi. L’indicateur d’insertion pourrait être pertinent afin d’évaluer la qualité de cette formation. Notre question de départ peut être formulée comme suit : Après dix ans de lancement de la formation en BTS Tourisme et Loisirs au Maroc, comment et dans quelles mesures les lauréats s’insèrent-ils sur le marché de l'emploi ? Il est important de souligner que la notion de l’insertion peut être définie selon plusieurs angles. SCHELER (1862), dans le dictionnaire d’étymologie française, donne l’origine étymologique du mot « insérer » du latin in-serere, qui signifie « intercaler, mettre dans » (p. 185). LORIOL (1999), rappelle que DURKHEIM a défini le concept d’insertion ainsi : « un groupe ou une société sont intégrés quand leurs membres se sentent liés les uns aux autres par des croyances, des valeurs, des objectifs communs, le sentiment de participer à un même ensemble sans cesse renforcé par des interactions régulières » (p.7). L’insertion sociale se voit selon plusieurs dimensions d’autonomie, que ce soit professionnelle, culturelle, financière, au niveau du logement ou encore de l’accès aux services de santé. Ce qui nous intéresse dans le cadre de ce mémoire est la notion d’insertion professionnelle. Dans le dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation, l’insertion désigne « l’entrée dans la vie active, notamment des jeunes sortant du système scolaire ». Autrement dit, il s’agit du « processus d’accès à l’emploi » (p.501). Ce processus d’accès à l’emploi a été longtemps considéré comme une phase systématique entre la formation et l’emploi concernant davantage les hommes que les femmes. Or, l’économie marocaine est en perpétuelle évolution qui transforme les modes d’insertion professionnelle vers un processus plus complexe, alternant des périodes de chômage, d’emplois précaires et de formation, pouvant parvenir ou non à la stabilisation professionnelle aussi bien des femmes que des hommes. L’insertion professionnelle tiens compte du contexte économique actuel de crise. En effet, l’augmentation des touristes ne s’est pas traduite par une hausse des nuitées dans les établissements d’hébergements classés. Au contraire, celles-ci ont chuté de 2,5% entre janvier et septembre 2009. 4 Les touristes français et britanniques, principaux clients, accusent des baisses de 7 et 17%, soit près de 61% des nuitées perdues. Cette tendance baissière s’explique également par les performances contrastées des différentes destinations. « Pendant que des destinations comme Fès, Essaouira ou Oujda-Saïdia affichaient des hausses, de l’autre côté, Marrakech, Agadir ou même Casablanca chutaient respectivement de 4,3 et 2% », explique le département du tourisme5. En plus du contexte économique, certains métiers du tourisme sont vulnérables au contexte socio-professionnel (saisonnalité de l’emploi, forte rotation, conditions du travail, etc.). De même, il faut prendre en considération le contexte pédagogique dans lequel s’intègrent les étudiants pendant leur formation en BTS Tourisme et Loisirs. Depuis 2007, le département de l’enseignement scolaire a invité quelques enseignants des classes de BTS-TL à participer à l’élaboration du premier référentiel fondé sur l’approche par compétences, celui-ci n'a pas encore été mis en application6. De ce fait, jusqu'à présent, les enseignants proposent des programmes, les appliquent et évaluent les étudiants en fonction du contenu de ces programmes. Selon le bulletin officiel de réglementation des études en BTS au Maroc, l’étudiant est évalué pendant et à la fin de la première année au niveau local, c'est-à-dire dans le même centre de formation où il suit ses études (contrôles continus et examens de passage à la deuxième année). Autrement dit, les examens sont proposés par les enseignants de chaque centre, la correction des copies des étudiants et la délibération des résultats ont également lieu dans les centres de formation. En deuxième année, l’évaluation se fait au niveau national. Une commission d’enseignants est désignée pour la conception des sujets, la correction des copies et la délibération des résultats au niveau central (à Rabat). Entre 2000 et 2007, le seul centre public de formation en BTS Tourisme et Loisirs au Maroc était celui d’Essaouira. Depuis 2007, d’autres centres publics de formation ont vu le jour (Guélmim en 2007, Ouarzazate et Agadir en 2009) ainsi que des centres privés (le Groupe Scolaire la Résidence 5 L’article « Tourisme: Petite hausse en septembre » dans le journal quotidien marocain : L’ECONOMISTE, édition électronique n°3132 du 20/10/2009 : http://www.leconomiste.com/, (consulté le 4 Février 2010). 6 Il est à noter que, pour la première fois au Maroc, la commission de l’Unité d’Appui au Projet Meda 2-Formation Professionnelle, a élaboré des fiches métiers en tourisme dans un Répertoire Emplois-Métiers (REM) et des fiches Référentiels de compétences dans un système de référentiels de Compétences (REC) (2005-2008). Adresse URL: http://www.meda2fp.ma/RemRecTour.htm (consultée le 15 Mars 2010). 5 à Casablanca, GSR, 2005-2008 et le centre ALALAMIA ayant formé une seule promotion, celle de 2010 à Marrakech). Par conséquent, des problèmes d’uniformisation des programmes et des évaluations ont surgi (notamment pour l’évaluation des épreuves orales en absence de grille d’évaluation partagée entre tous les centres de formation). Par ailleurs, les matières technico-professionnelles sont enseignées par des professeurs qualifiés de l’enseignement secondaire, souvent agrégés en économie et gestion. La formation des formateurs reste un choix individuel, prise en charge par l’enseignant lui-même. De même, aucun voyage d’étude n’a été organisé au profit des étudiants. La formation est résumée aux cours magistraux en classe, exposés, quelques jeux de rôle et participations des étudiants aux événements organisés au niveau local ainsi que quelques visites d’entreprises hôtelières de l’environnement local du centre de formation. D’autres constatations sont à ajouter : - Manque des activités transversales, chaque enseignant travaille indépendamment des autres. - Absence de formation sur des logiciels spécialisés. - Manque de manuels pour les étudiants et de documentation pour les enseignants. - Absence des activités annexes à la formation telle que le théâtre, les voyages d’étude, etc. A partir de ces constatations du contexte pédagogique du BTS Tourisme et Loisirs (observations résultant de notre expérience d’enseignante dans ces classes), nous pouvons expliquer en partie les risques d’inadéquation entre les profils des lauréats et les exigences du marché de l'emploi. Pour confirmer ou infirmer l’interdépendance entre la qualité de la formation en BTS-TL et la réussite des parcours professionnels des lauréats, nous allons d’abord, positionner la formation en BTS-TL dans son contexte éducatif. Ensuite, nous allons analyser les indicateurs de mesure de l’insertion des lauréats sur le marché de l’emploi par l’étude de leurs trajectoires professionnelles. 6 PROBLÉMATIQUE GÉNÉRALE DE LA RECHERCHE Avec une simple observation de l’insertion professionnelle des lauréats du BTS-TL, nous pouvons constater, qu’en général, le marché du travail au Maroc n’est pas facilement accessible pour les jeunes en particulier et pour les diplômés en général. Cependant, une simple observation ne suffira pas pour comprendre la dynamique du marché de l’emploi, notamment à l’égard des lauréats du BTS-TL. De ce fait, le lauréat du BTS-TL trouve-t-il des difficultés pour accéder au marché de l’emploi ? Et lorsqu’il décroche son premier emploi, était-il obligé de passer par une période de chômage ? Et cette dernière, était-elle de courte ou de longue durée ? Notre objectif est de décrire le parcours professionnel des lauréats malgré leurs contraintes personnelles et professionnelles. Après avoir obtenu leurs BTS-TL, les parcours des lauréats restent largement différents (ressources familiales, existence de réseaux sociaux, d’aides et d’information, motivations personnelles...). Les facteurs déterminants des parcours d’insertion ne seront pas étudiés dans ce mémoire. En effet, étudier de tels déterminants exige une base de données importante sur les caractéristiques socio-économiques des lauréats et leurs formations initiales ainsi qu’une étude approfondie sur les dispositifs d’insertion professionnelle aux métiers du tourisme au Maroc. Ces dispositifs sont diversifiés, mais difficilement regroupés pour en constituer un cadre conceptuel national cohérent et homogène de gestion de la formation. Pour toutes ces raisons, nous allons limiter le sujet du présent mémoire à une analyse dynamique des trajectoires des lauréats du BTS-TL depuis 2002 (première promotion des lauréats de BTS-TL) jusqu’à 2009 (dernière promotion quittant la formation en BTS-TL avant l’élaboration de ce mémoire). Ainsi, nous pouvons émettre les hypothèses suivantes : - Les lauréats du BTS Tourisme et Loisirs trouvent des difficultés pour accéder au marché de l’emploi. - Selon les lauréats, l’inadéquation entre leurs profils et les exigences du marché de l’emploi pourrait résulter de plusieurs dysfonctionnements au niveau de la formation. 7 Pour parvenir à répondre à toutes ces questions, nous allons mener une étude documentaire sur le sujet, puis une étude ad hoc est nécessaire afin de tenir compte des spécificités de la formation et des lauréats en BTS-TL. Le parcours professionnel des lauréats du BTS-TL relève partiellement du contexte éducatif existant. Il porte sur un cercle à quatre principales composantes : stage post BTS, formation post BTS, emploi et chômage. 8 PREMI RE PARTIE : contexte éducatif de la formation en BTS-TL au Maroc Le mode d’articulation formation-emploi au Maroc est marqué par une répartition traditionnelle des rôles entre un système éducatif prenant considérablement en charge la formation initiale et un système productif pratiquant l’ajustement entre les profils disponibles et les exigences demandées par le poste de travail. 1. La place de la formation du BTS-TL dans le système de formation et d’insertion aux métiers du tourisme7 Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en attribution au département de l’enseignement scolaire, assure les formations du BTSTL en formation initiale. Ainsi, le système éducatif prend totalement en charge la formation initiale des classes de BTS-TL. Deux initiatives de lancement de cette même formation par les établissements privés de formation, accrédités par le ministère de l’éducation nationale, ont eu lieu. Cependant, elles ne tardent pas d’être abandonnées, principalement pour une question de rentabilité (nombre limité d’inscriptions). Par ailleurs, seul le BTS productique et le BTS électrotechnique sont proposés en alternance par le lycée Al Khaouarizmy à Casablanca. A la différence du ministère de l’éducation nationale, les ministères du tourisme et de l’emploi développent une nouvelle configuration de la formation en rapprochant l’appareil scolaire à l’appareil productif. C’est ainsi que la formation en BTS-TL est confrontée à plusieurs difficultés. D’abord, aucun partenariat de formation avec les professionnels du secteur et le département chargé de la formation en BTS-TL n’a vu le jour pour renforcer les trajectoires des lauréats entre la formation et l’emploi. 7 Les textes juridiques réglementant les BTS au Maroc : Arrêté du ministre de l'éducation nationale N° 1502-93, du 6 Kaada 1414 (18 avril 1994) portant création et organisation du Brevet de Technicien Supérieur; b. Arrêté du ministre délégué auprès du ministre de l'éducation nationale chargé de l'enseignement secondaire et technique N° 463-99 du 14 Doulhija 1419 (1er avril 1999) modifiant l'arrêté N° 1502-93; c. Note d'information du Ministère de l'Éducation Nationale et de la Jeunesse sur les candidatures aux brevets de Technicien Supérieur; Le site de la division chargée des classes de BTS, http://www.men.gov.ma/bts/Accueil.htm (consulté le 29 Mars a. 2010) 9 Par contre, de nouveaux modes de formation sont nouvellement préconisés par le programme Meda 2 - Formation Professionnelle : l'alternance, l'apprentissage, la formation continue, la formation des adultes et la validation des acquis par l’expérience8. Ces modes de formation sont pris en charge par plusieurs opérateurs : les entreprises, les écoles de formations, les Centres de Formation par Apprentissage (CFA), l’OFPPT, l’Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) et le ministère du tourisme. A noter que le mode de formation par apprentissage proposé pour le plan d’actions 2008-2012 privilégie l’entreprise comme espace de formation9. Pourquoi la formation en BTS-TL n’intègre-telle pas la nouvelle vision de la formation multi-partenariale aux métiers du tourisme ? La formation en BTS-TL est sanctionnée par un diplôme qui donne accès à la formation supérieure de statut public (l’ISITT, les écoles supérieures de gestion telles que les Ecoles Nationales de Commerce et de Gestion (ENCG), l’Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des Entreprises (ISCAE) et les licences professionnelles attribuées par les facultés) et à celle de statut privé. Parallèlement, en absence de partenariats avec les professionnels et les écoles supérieures pour développer un référentiel des activités professionnelles du BTS-TL, ce mode de certification des qualifications, à savoir le diplôme, est-il adéquat avec les qualifications exigées par une formation d’enseignement supérieur et/ou par un poste de travail ? Aussi, pour la Banque Mondiale, la formation au Maroc doit « favoriser une meilleure productivité de la main d'œuvre »10. Or, le PNUD a classé le Maroc 130ème sur 182 pays, pénalisé par 8 L'implantation de Centres de Formation Intra - Entreprises (CFA-IE) dans les entreprises marocaines, projet pilote géré par la GTZ et le Département de la Formation Professionnelle du ministère de l’emploi pour reprendre l’expérience du système dual multipartenarial allemand, ainsi que la coopération avec l’ACDI canadienne pour l’approche par compétence (APC). 9 Le contrat Ressources Humaines qui a été rendu public lors de la 8ème édition des Assises du tourisme, tenue le 14 juin 2008 à Tétouan avait comme slogan : " Je dirige une entreprise marocaine de Tourisme. Pour gagner l’enjeu de mon développement et garantir mon succès, j’aligne une équipe gagnante ! " Exemple du CFA Académie ACCOR Maroc à Agadir en 2005, puis à Marrakech depuis janvier 2008, suite à la Signature d’une convention entre le secrétariat d’état à la Formation Professionnelle et la coopération allemande GTZ (projet développement de CFA Intra-entreprises) 10 Rapport mondial sur le développement humain, 2009, p. 192 Le rapport de la Banque mondiale intitulé « Un parcours non encore achevé » : la réforme de l'éducation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord». La version complète en anglais, http://siteresources.worldbank.org/INTMENA/Resources/EDU_Flagship_Full_ENG.pdf (Consulté le 5 Avril 2010); Le résumé analytique, version en français, http://siteresources.worldbank.org/INTMENA/Resources/EDU_Summary_FRE.pdf (Consulté le 5 Avril 2010) 1 son système scolaire11. Ceci expliquerait relativement le profil des bacheliers qui se présentent à la candidature du BTS-TL. Enfin, si l’ajustement qualitatif est incontournable pour développer le secteur, l’ajustement quantitatif reste important pour combler les insuffisances suite au développement des infrastructures touristiques au Maroc. Les besoins en formation par région sont concentrés principalement dans 4 zones. Selon les résultats d’une étude quantitative sur l’adéquation offre/demande 2008-2012 : « 82% des besoins sont concentrés à Tanger-Tétouan (31%), Marrakech-Tensift (29%), Souss-Massa (8%) et (14%) dans l’Oriental ». Comparativement aux besoins, l’offre de formation fait ressortir un déficit actuel de 60% au niveau des régions de Tanger-Tétouan. Le gap est estimé à 34% au niveau de Marrakech-Tensift et l’Oriental accuse à lui seul un déficit de 52%. Par filière, 80% de la demande globale émane de l’hôtellerie. L’examen de la demande en compétences sur 4 ans fait ressortir que 51% des besoins sont liés aux métiers de la restauration (cuisine et service). 29% des attentes relèvent de l’hébergement (réception, room-service, gouvernante…). Pour sa part, l’offre en formation sera concentrée sur les métiers de l’hébergement (21%) et ceux de la restauration (53%) à l’horizon 2012. Qu’en est-il de la formation en BTS-TL pour participer à la réduction des écarts entre offre et demande d’emploi dans les métiers du tourisme au Maroc ? La formation en BTS-TL est encore jeune au Maroc (lancement en 2000). Depuis la création du BTS-TL, 196 lauréats en ont bénéficié. Le taux de croissance annuel moyen du nombre de lauréats (tous centres confondus) entre 2002 et 2009 est de 19,25%. Ce taux connaîtra une hausse avec l’ouverture de nouveaux centres de formation en 2009 (Agadir, Ouarzazate) et prochainement, à Chefchaouen (rentrée scolaire 2010/2011). Quant aux métiers ciblés par la formation en BTS-TL, ils touchent principalement la gestion dans l’hôtellerie, la restauration et les agences de voyages. La formation du BTS-TL est orientée vers le domaine managérial (réservation, commercial, contrôle, achat…) plutôt que technique (cuisine, service restaurant, pâtisserie…). Elle cible les bacheliers des différentes filières (scientifique, littéraire, économique et comptable). 11 Classement selon l’Indice de Développement Humain, http://hdr.undp.org/en/media/HDR_2009_FR_Indicators.pdf (Consulté le 5 Avril 2010). 1 En résumé, la formation en BTS-TL vise l’extension de ses centres de formation pour combler les insuffisances en ressources humaines. Cependant, en terme qualitatif, la formation s’organise isolément des évolutions des modes de formation et d’insertion professionnelle. Après dix ans de lancement du BTS-TL, une démarche d’évaluation qualitative est une première étape vers un repositionnement adapté au contexte éducatif actuel. Si nous ne savons pas exactement pourquoi faut-il favoriser le cercle vertueux - préparation de plan de formation/application/contrôle/réajustement -, nous risquons de perdre la mémoire organisationnelle de nos établissements scolaires et vivre dans la routine, avec des résultats loin des exigences du marché de l’emploi actuel. A noter que la culture d’évaluation de toute organisation est souvent confrontée à la contrainte de la résistance au changement de ses acteurs. Aussi, la complexité et la flexibilité de l’organisation (entreprise, administration, notamment l’établissement scolaire) fait surgir des « zones d’incertitude » au profit des individus (CROZIER & FRIEDBERG, 1977). Ces zones d’incertitude peuvent provenir d’un système de formation non organisé : dysfonctionnement technique, asymétrie de l’information, contraintes émanant de l’environnement éducatif, etc. La démarche d’évaluation qualitative peut alors commencer par l’évaluation du plan de formation. En BTS-TL, le plan de formation peut être résumé aux cours théoriques et aux stages de fin d’année. La formation est, tout d’abord, une formation théorique composée de matières d’enseignement général et de matières spécifiques au secteur (le volume horaire est hebdomadaire) : (cf. annexe n°2) a) Matières générales en première et deuxième année : - Langues vivantes (2h/semaine pour chacune) : Arabe, Français, Anglais et Espagnol sont programmés pour l’approfondissement des bases linguistiques. - Économie et Droit (2h/semaine en première année) : enseignement dispensant les connaissances économiques et juridiques nécessaires à la compréhension de l’environnement professionnel national et international. - Techniques d’expression et de communication (2h/semaine en deuxième année) : le développement des capacités d’expression et la maîtrise des outils de communication écrite et orale spécifique au domaine des affaires. 1 b) Matières spécifiques en première et deuxième année : - Activités techniques : en première année, il s’agit de la comptabilité générale, les outils de gestion et le marketing fondamental (2h pour chacune) et de l’informatique (4h). En deuxième année, elles se composent, d’une part, du marketing opérationnel appliqué au tourisme et de la gestion comptable des établissements touristiques, et d’autre part, de l’histoire des civilisations et la géographie du tourisme ainsi que de l’informatique, (2h pour chacune). Les cours en informatique portent sur la bureautique de Microsoft Office ainsi que les fondements du Web. - Activités technico-professionnelles : elles sont constituées des techniques d'agences de voyages, des technologies d'hébergement et de restauration, du patrimoine et de l’économie du tourisme en première année (2h pour chacune). En deuxième année, les cours concernent le contrôle de gestion des établissements touristiques, l’économie du tourisme (4h), le droit du tourisme et la commercialisation des produits touristiques (2h). Tout au long de la deuxième année, les étudiants préparent leur Projets de Fin d’Etude (PFE), sous l’encadrement des enseignants des activités technico-professionnelles. Ces PFE consistent souvent à l’élaboration de projet de création d’entreprise touristique, à valider lors des soutenances en fin d’année (présentation orale et questions éventuelles des membres du jury). Certes, suivre des cours en théorie est nécessaire pour l’étudiant afin de pouvoir réfléchir et s’adapter à l’évolution de chaque composante de son environnement. Cependant, cette approche théorique n’est pas suffisante pour acquérir des compétences pratiques exigées par un poste d’emploi. Il faudrait alors combiner la démarche du « pourquoi ? » à celle du « comment ? ». Cette dernière sera sujet d’étude en matière de stage en BTS-TL. 2. La place des stages dans la formation du BTS-TL : En première année du BTS-TL, le stage est facultatif, il devient obligatoire à la fin de la deuxième année. Il est d’une durée maximale de deux mois (temps de recherche de stage incluse). 1 Autrement dit, l’étudiant ne peut avoir de contact direct avec l’entreprise qu’à la fin de sa formation (deux ans) et pour une durée limitée. En psychologie de l’éducation (cf. Cours de la psychologie de l’éducation en Master 1 « Sciences de l’éducation », 2009/2010), LIEURY, TOMEH, DRAGEE, LARGEAU et BUCHART ont testé, analysé et justifié le rôle du stage pratique sur l’apprentissage ainsi que le rôle du support théorique sur la mémorisation durable. Pourtant, à l’heure actuelle, certains lauréats considèrent le stage comme une pratique administrative incontournable à justifier par une attestation de stage. Les étudiants donnent plus d’importance aux attestations de stage, au nombre de stages effectués et à la durée moyenne du stage qu’à l’objectif principal qui est de réussir l’intégration dans une entreprise, occuper des responsabilités, prendre des initiatives, découvrir les métiers et en tirer des expériences professionnelles. Etudiant, école et entreprise sont tous responsables pour réussir l’implication des stagiaires dans la vie de l’entreprise à travers un encadrement et un suivi rigoureux de la part des enseignants et des professionnels et un engagement personnel de la part des étudiants. Pour ce faire, les entreprises sont appelées à instaurer la culture de parrainage des stagiaires pour pouvoir valoriser leur acquis et leur potentiel. Quant à l’école, elle pourrait programmer plusieurs stages étalés sur la période de formation : stages d’observation pour les nouveaux étudiants, stages de spécialisation, stage de fin d’études, etc. Faut-il alors penser à la formation en alternance en BTS-TL ? PERRENOUD (paru dans Alternance et complexité en formation, Éducation – Santé – Travail social, 2001) a analysé les modèles réussissant à combiner les compétences acquises en classe et celle du terrain, selon une approche de formation en alternance. Nous allons reprendre ces analyses non pas pour recopier le même modèle au Maroc au profit des formations du BTS-TL sans mener une étude préalable à ce sujet, mais nous allons reprendre la citation de PERRENOUD (ibidem) mettant en évidence l’importance de la coexistence des deux modalités de formation des compétences (théorie et pratique). A ce niveau, PERRENOUD (ibidem) se pose la question suivante : « pourquoi envoie-t-on les étudiants en stage ? ». Il a distingué « quatre réponses, pas nécessairement incompatibles ». Le stage peut être : 1 1. Un terrain d’action. 2. Un moment d’interaction avec le milieu social du travail pour construire son identité sociale. 3. Une confrontation parfois dure à la réalité. Certains se rendent compte qu’ils « ne sont pas faits pour ce métier ». D’autres trouveront le « courage des commencements ». 4. Une composante d’une « démarche clinique et réflexive ». Cette dernière, pour PERRENOUD (ibidem), est la plus intéressante. La démarche « clinique » incite le stagiaire à se poser des questions sur ses qualités personnelles innées et acquises par rapport à celles à faire valoir par le métier. « Sa propre personne, sa capacité de communiquer, de rassurer, de comprendre, de mobiliser l’autre ». Par ailleurs, la réflexivité est la capacité de considérer, au quotidien, chaque situation professionnelle comme un sujet de réflexion, de remise en cause et de correction. « Comprendre pourquoi, régulièrement, il (le praticien) s’échauffe, s’angoisse, perd son sang-froid, durcit son attitude ou se ferme à l’autre alors que la théorie, l’expérience ou les savoirs professionnels suggèrent le contraire ». Reste à savoir quel modèle de formation et d’organisation des stages peut-on suivre pour atteindre ces quatre objectifs ultimes de la combinaison théorie-pratique en formation de BTS-TL au Maroc ? Sommes-nous prêts à revoir les formations du BTS-TL pour alterner théorie et pratique en fonction des spécificités de l’environnement éducatif marocain ? Pour repositionner l’étudiant dans une nouvelle approche éducative lui permettant une ouverture d’esprit et l’acquisition de savoir-faire et savoir-être, il faudrait lui trouver une place dans l’entreprise touristique non pas comme un invité (parfois indésirable), mais plutôt comme une partie prenante à valoriser en vue d’en tirer profit « gagnant-gagnant » selon les règles déontologiques. 3. La place du lauréat du BTS-TL dans un établissement touristique au Maroc : Existe-t-il des modes d’insertion des lauréats par les établissements touristiques au Maroc ? Ces derniers mettent-ils en place des plans d’attractivité, d’intégration à la culture de l’organisation et de fidélisation des nouveaux recrutés ? Selon un rapport intitulé « Assistance technique pour appuyer l’émergence des besoins en compétences des entreprises du secteur du tourisme », mené dans le cadre de l’UAP/MEDA2 – Formation Professionnelle (2009), les facteurs explicatifs de la faiblesse de la concurrence entre les établissements en hôtellerie et restauration au Maroc sont principalement liés à la gestion des 1 ressources humaines : absence de formation continue (56.41%), formation insuffisante (46,15%), manque de communication (46.15%), absence de politique des ressources humaines (30,76%), moyenne d’âge élevée (25,64%), effectif insuffisant (23,07%) et reconnaissance insuffisante (23,07%). Faute de pouvoir mener une étude approfondie à ce sujet, nous pouvons d’ores et déjà, constater que ces facteurs explicatifs du manque de compétitivité des établissements hôteliers au Maroc sont interdépendants. Vraisemblablement, nous pouvons les schématiser comme suit : Figure : interactivité entre les facteurs de faiblesse de la compétitivité des établissements touristiques en matière de gestion des ressources humaines. Manque de qualification du personnel Confirme Confirme Recrutement tardif (d’occasion) Absence de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (séniors/juniors) Absence de politique des ressources humaines de l’entreprise Absence de formation continue Conduit à + Manque de communication et de reconnaissance = Conduit à Démotivation et départ des plus jeunes Moyenne d’âge élevée Conduit à Persévérance des plus âgés Conduit à Ce schéma traduit le cercle vicieux, plus ou moins répandu, dans lequel l’offre (avec l’absence de politique des ressources humaines) et la demande d’emploi (par le manque de qualification) interagissent sur le marché du tourisme au Maroc. 1 Autrement dit, le manque de visibilité de la politique des ressources humaines dans l’établissement touristique combiné avec le manque de qualification d’un nouveau recruté, sont, à la fois, les causes et les conséquences de la faiblesse de la qualité des prestations touristiques. Pour conclure, la formation en BTS-TL a besoin d’être questionnée sous plusieurs angles : - repositionnement selon les évolutions des modes de formation et d’insertion professionnelle du système éducatif actuel; - pertinence du contenu de la formation, exploitation des potentialités des ressources humaines enseignantes, programmation efficace des activités professionnelles (notamment les stages); - participer dans le cadre des réseaux professionnels, notamment au niveau régional, à la professionnalisation du secteur en matière de gestion des ressources humaines (certains professionnels considèrent les stagiaires et les nouveaux lauréats recrutés comme une main d’œuvre quasi-gratuite à exploiter). Malgré les difficultés citées ci-dessus, comment les lauréats du BTS-TL tracent-ils leur parcours professionnel ? 1 DEUXI ME PARTIE : analyse des trajectoires des lauréats du BTS-TL S'appuyant principalement sur une enquête quantitative effectuée du mois de Janvier au mois d’Avril 2010, auprès des lauréats du BTS-TL débutant dans la vie professionnelle, nous allons analyser leurs parcours professionnels. 1. Méthodologie de recherche : La population de base est composée de tous les lauréats du BTS-TL. Le tableau en annexe n°3 décrit cette population selon une répartition par centre de formation, par promotion et par sexe. Ce tableau nous permet de constater que la formation en BTS recrute plus de femmes que d’hommes. Le centre de formation où apparaissent les plus faibles écarts entre les deux sexes est celui d’Essaouira. Statistiquement, on peut remarquer que dans ce centre, vu son ancienneté par rapport aux autres, la répartition des lauréats selon le sexe est à caractère compensatoire avec moins d’écarts que dans les autres centres. Nous allons effectuer une étude sur l’insertion des lauréats du BTS Tourisme et Loisirs des centres publics (Essaouira et Guélmim) et le centre de formation privé (le Groupe Scolaire la Résidence de Casablanca). Cette étude portera sur le dépouillement et l’interprétation des informations recueillies des questionnaires élaborés préalablement et destinés à un échantillon de 44 lauréats. Ce dernier concernera les lauréats de toutes les promotions, de 2002 à 2009 (cf. le descriptif de l’échantillon en annexe n°4). Autrement dit, nous allons nous poser des questions sur le « combien ? » plutôt que sur le « pourquoi ? ». Quel est le pourcentage des lauréats ayant exercé un emploi après avoir obtenu leurs diplômes ? Quel est le nombre d’emplois occupés tout au long de leur parcours salarial ? Sa durée ? Le temps nécessaire pour y accéder ? Etc. La taille de la population mère, à savoir l’ensemble des lauréats en BTS-TL, est de 196. Soit, un taux de sondage de 22,4%. La méthode d’échantillonnage choisie est la méthode non probabiliste. En effet, nous avons envoyé les questionnaires (cf. le questionnaire en annexe n° 5) à tous les lauréats dont nous disposons des coordonnées : 88 courriers postaux, 120 courriers électroniques. Les coordonnées des lauréats ont été collectées à partir de diverses sources d’information : adresse postale mentionnée sur 1 la carte d’identité, e-mail ou numéro de téléphone GSM mentionnés sur la fiche d’inscription en BTS, e-mail retenu après une recherche sur des sites internet de réseaux sociaux (tels que Facebook, Netlog principalement), numéro de téléphone fixe obtenu dans l’annuaire téléphonique en ligne Pages Jaune Maroc. Donc, le choix des personnes contactées dépend de la disponibilité des coordonnées avec une probabilité que certains aient changé de domicile, d’adresse e-mail, de téléphone fixe et/ou mobile, ou qu’ils ne se connectent plus sur le net (cas notamment de lauréates devenues femmes au foyer, perdant contact, volontairement ou faute de moyens, avec l’univers de l’Internet). Quant aux lauréats non contactés, ils sont au nombre approximatif de 40. Ce qui pourrait biaiser les résultats de notre enquête et influencer la représentativité de l’échantillon. En effet, les lauréates ayant décidé de ne plus travailler pour se consacrer à leur vie de famille n’ont pas pu être joignables et donc, ne sont pas prises en compte lors de la réalisation de cette enquête. De ce fait, la méthode d’échantillonnage n’est pas probabiliste. Elle est plutôt, non probabiliste, de convenance. Les enquêtés sont généralement faciles à convaincre, notamment pour les trois dernières promotions pour lesquelles, nous avons assuré des cours en classe, et donc, avec qui nous maintenons encore des relations sociales de confiance. À noter que nous avons trouvé des difficultés à convaincre les enquêtés des anciennes promotions, à participer à notre enquête, parce qu’ils ne veulent pas, probablement, divulguer leurs informations personnelles ou parce qu’ils sont très occupés par leurs emplois et peu motivés et impliqués dans cette enquête. Par ailleurs, notre méthode d’échantillonnage se base sur le principe de boule de neige. Vu la non disponibilité d’une base de données actualisée sur tous les lauréats, nous avons demandé à chaque répondant de nous référer à un autre ou à plusieurs lauréats (tous centres de formation confondus). Notre méthode d’échantillonnage est également à caractère volontaire où les répondants ont le libre choix de participer à notre enquête sans avoir été sélectionnés au préalable. 1 Enfin, afin de mener une analyse fiable, précise et rapide, nous allons utiliser le logiciel SPSS et quelques applications sur Excel, pour le traitement de la base de données obtenue. 2. Présentation des résultats de l’enquête Après l’obtention du diplôme, le lauréat a le choix d’alterner son parcours professionnel entre stage, formation et emploi. Or, souvent, volontairement ou involontairement, une quatrième composante, le chômage, s’insère dans le système d’insertion professionnelle de l’individu. Généralement, pour tous les lauréats, effectuer un stage reste un des choix possibles avant de trouver un premier emploi. Par contre, les chevauchements entre les autres composantes de la trajectoire professionnelle autre que le stage (formation, emploi et chômage) diffèrent d’un lauréat à un autre. 2.1. La période de stage post BTS-TL : En terme de stage, 46,5% des enquêtés ont décidé d’effectuer des stages après l’obtention de leurs diplômes. 95,5 % de ces lauréats ont effectué des stages dans le secteur touristique. Restant attachés à ce secteur, 65% des lauréats ont effectué des stages dans des établissements d’hébergement (notamment les hôtels). Ceci s’explique partiellement, d’abord, par le fait que les établissements d’hébergement, notamment les hôtels de trois étoiles et plus, créent davantage de postes que les autres établissements (agences de voyages, restaurants, agences d’animation, etc.). Ensuite, ils font plus appel aux stagiaires pendant les périodes de haute saison pour combler l’insuffisance des effectifs. En outre, le nombre d’établissements d’hébergement est le plus élevé par rapport aux autres établissements touristiques. Les métiers les plus exercés par les stagiaires sont respectivement : la réception et la réservation, le contrôle et la comptabilité. Le poste de réceptionniste est réservé davantage aux femmes qu’aux hommes (75% des stagiaires femmes ont effectué des tâches liées à la réception, la réservation voire même la gestion, contre 40% des hommes ayant déclaré effectuer aussi bien des tâches de réception que de réservation). Par contre le métier de contrôleur ou comptable est à caractère masculin (60% des répondants hommes ont exercé de telles activités, contre aucune des femmes stagiaires). Les métiers du front office, du moins pendant les périodes de stages, sont plus destinés aux femmes qu’aux hommes. 2 La durée moyenne de stage est de deux mois et demi, le nombre moyen de stages effectués est de deux et enfin, le temps moyen d’accès au stage (à la sortie du système scolaire du BTS-TL) est de 6 mois. Ces trois indicateurs reflètent des difficultés pour les lauréats ayant décidé de débuter leur carrière par l’accumulation d’expériences en stages en attendant de saisir des opportunités d’emploi. Ces difficultés se résument par un changement fréquent des établissements accompagné par des stages de courte durée, mais qui sont souvent difficilement accessibles, notamment pour les femmes (70% des femmes ont trouvé leur premier stage après 4 mois de recherche, contre 20% pour les hommes). Par conséquent, le passage obligé par le chômage est d’une durée comprise entre 3 mois et un an est une caractéristique de base du parcours professionnel de la moitié des lauréats ayant commencé leurs parcours par le stage. Autrement dit, le stage est conçu, pour les lauréats, comme un outil d’insertion sur le marché de l’emploi. Cependant, il risque de devenir un ralentisseur au processus d’insertion professionnelle (faute de temps, le stagiaire réduit ses chances de trouver un emploi). De même, le stage est « encore loin d'être le sésame de la vie professionnelle » ( DUPUIS, EL MOUDDEN, GAVREL, LEBON, MAURAU, OGIER, 2002, p. 169), du fait qu’il n’est que rarement un outil d’accès à un emploi durable dans l’entreprise où il a été effectué. Enfin, les stages effectués ne peuvent pas être considérés comme un outil déterminant pour décrocher un emploi, puisque 43% des lauréats ayant travaillé n’ont pas passé de stages après avoir obtenu leur BTS-TL. Les principales réponses liées aux difficultés rencontrées par les lauréats stagiaires sont respectivement : aucune difficulté (28%), manque d'expérience (24%), communication en anglais (16%), techniques de gestion (16%) et manipulation des logiciels spécialisés (12%). Ces difficultés renvoient, d’abord, à la qualité de la formation, ensuite aux qualités personnelles des lauréats et enfin à la spécificité juvénile de ces derniers qui explique partiellement le manque d’expérience. Ce constat justifie autrement l’importance de l’organisation et l’encadrement des stages pendant la formation du BTS-TL. 2 Si le stage est la dernière alternative pour réussir l’insertion professionnelle, 53,5% des jeunes lauréats ont choisi d’autres options d’insertion (formation, emploi) pour réussir leur intégration sur le marché de l’emploi. 2.2. La période de formation post BTS-TL autre que la formation continue : 61,4% des lauréats ont décidé de poursuivre leurs études après l’obtention de leurs diplômes. Pourquoi ne se suffisent-ils pas de leurs BTS pour intégrer le marché de l’emploi ? Après avoir décroché un emploi, pourquoi font-ils appel rapidement à d’autres diplômes ? A l’exclusion des lauréats ayant choisi comme formation post BTS celle donnant accès à la fonction publique, nous pouvons souligner que, pour les lauréats des promotions de 2002 à 2006, 4 lauréats sur 10 ont suivi une formation complémentaire après en moyenne 16 mois de chômage, contre 7 lauréats sur 10 pour les promotions de 2007, 2008 et 2009 après un mois et demi, en moyenne (ce qui correspond souvent à la période des vacances d’été précédant la rentrée universitaire). En effet, la distinction des comportements des lauréats vis-à-vis des études supérieures a été analysée en fonction des promotions afin d’en déduire que les premières promotions n’ont pas pu bénéficier de formations complémentaires comme les trois dernières promotions. Pour expliquer ce phénomène, plusieurs facteurs doivent être pris en considération. Le facteur le plus déterminant est l’évolution du système d’enseignement supérieur vers la création de débouchés pour les lauréats du BTS –TL, tels que les formations en licences professionnelles dans les universités et les ENCG ainsi que l’accès au cycle supérieur de l’ISIT de Tanger. De même, il est à noter, qu’en moyenne, un lauréat par promotion a quitté le Maroc pour suivre une formation à l’étranger (notamment, en France). En comparant ces deux facteurs, nous pouvons confirmer que les facilités d’accès à la formation post BTS au Maroc ont donné aux lauréats des trois dernières promotions plus de chances que leurs ainés. Ce qui prouve que les lauréats se précipitent à accumuler des connaissances et des compétences non acquises en formation du BTS-TL. Peut-on admettre que cette dernière est insuffisante pour réussir l’insertion du lauréat sur le marché de l’emploi ? 2 Notre objectif est de rechercher les items les plus significatifs du choix d’une formation post BTS. Pour y parvenir, nous avons procédé à une mesure de la fréquence des idées thématiques dans le corpus proposé en annexe n° 1. L’élaboration de ce corpus prend en compte qu’une même idée thématique peut être dénombrée plusieurs fois chez le même individu en vertu du principe qu’elle a autant d’importance pour son auteur qu’il l’ait répétée plusieurs fois. En résumé, les principaux facteurs déterminants de la poursuite des études annoncés par les enquêtés sont : l’insuffisance du contenu de la formation du BTS-TL par rapport aux exigences du marché de l’emploi, le déclassement professionnel des lauréats en matière de responsabilités et de conditions financières, sachant que leurs diplômes ne bénéficient pas d’une image positive et distinctive vis-à-vis des recruteurs. Afin de remédier à toutes ces difficultés, quels sont les choix des lauréats en matière de formation complémentaire ? Les établissements de formation ayant accueilli des lauréats du BTS-TL sont des institutions de l’enseignement supérieur, notamment pour la préparation des licences professionnelles en tourisme (48%), l’enseignement supérieur en management (19%), la fonction publique (15%), l’Institut Supérieur International du Tourisme de Tanger (7%) et les centres de langues (7%). Ainsi, ils représentent 62% des lauréats qui se maintiennent en formation en tourisme. Les autres sont absorbés par la fonction publique (enseignement primaire, secondaire et qualifiant, services de santé, de sûreté nationale, de protection civile…). Sinon, ils préfèrent obtenir des diplômes d’enseignement supérieur en management, comptabilité et communication pour avoir plus de chances de recrutement dans d’autres activités hors tourisme, pouvoir occuper des postes plus intéressants, moins pénibles et plus adaptés aux conditions de la vie quotidienne, notamment pour les femmes mariées (horaires, nombre d’heures de travail… ). Les lauréats sont prêts à prolonger la durée de leur formation, en moyenne de 15 mois, afin de pouvoir se porter candidats aux emplois exigeant plus de diplômes, et donc, donnant accès à plus de responsabilités, d’estime des autres, de motivations financières et de possibilités de promotions internes ou relancement de carrière dans une autre structure. En conséquence, la formation du BTSTL traduite aussi bien par son contenu que par l’image représentative du diplôme sur le marché de l’emploi, n’a pas réussi à harmoniser les identités sociales et personnelles construites par les lauréats tout au long de la formation et les mêmes identités vécues réellement dans les milieux professionnels. 2 La question qui se pose alors est : pourquoi les lauréats se plaignent-t-ils des conditions de travail s’ils pensent intégrer le marché de l’emploi après l’obtention du diplôme (salaire, sécurité sociale, horaires de travail, responsabilités, climat social…) ? Pourquoi pensent-ils être déclassés avant même d’être jugés ? Qu’il s’agisse des lauréats issus d’une formation post BTS ou non, tous déclarent que leur diplôme ne leur permet pas de trouver des emplois de technicien supérieur (encadrement intermédiaire). Pour le recruteur, le diplôme est davantage un signal des potentialités qu’une preuve de qualification des individus. Du coup, les lauréats réagissent de manière à suivre le plus de formations possibles, pour obtenir plus de diplômes, et donc, garantir un meilleur classement dans la compétition pour l’emploi (THUROW, 1975) et un meilleur rendement (théorie du signal, SPENCE, paru dans Quaterly Journal of Economics, 1973). Au niveau macroéconomique, cette concurrence pour l’emploi fait surgir une file d’attente conduisant les individus à choisir le chômage ou le déclassement. En résumé, plusieurs difficultés empêcheraient les lauréats d’accéder directement au marché de l’emploi sans passer obligatoirement par d’autres formations ultérieures. Ces difficultés sont liées à la formation du BTS-TL elle-même et à la perception des recruteurs au profil du lauréat. Plusieurs propositions d’amélioration de la formation du BTS-TL sont citées par les enquêtés, à savoir (cf. annexe n° 1): - Plus de pratique : des stages avec encadrement rigoureux, des visites d’entreprises, des séminaires animés par des professionnels, des voyages d’études grâce au partenariat avec les établissements touristiques et les instituts de formation nationaux et étrangers; - Plus d’implication des agents éducatifs pour améliorer la qualité de la formation du BTS-TL : conditions de logement, élaboration d’un référentiel de formation focalisé sur un profil bien déterminé, ouverture à la technologie de l’information et de la communication (notamment, utilisation de logiciels spécialisés), tout en insistant sur l’importance de la communication en langues étrangères, (le français, l’anglais et l’espagnol); 2 - la formation des formateurs : à ce titre, souvent, le domaine de compétence de l’enseignant n’est pas lié directement au contenu de la formation à enseigner (exemple du professeur agrégé en économie et gestion qui enseigne les techniques d’hébergement, de restauration et d’agences de voyages). En plus, il doit construire ses interventions en classe en proposant des situations-problèmes à résoudre par simulation de situations en entreprise ou par études de cas. Pour ce faire, l’enseignant doit se familiariser avec le milieu professionnel si ce n’est pas à travers la formation continue, les initiatives personnelles et informelles sont alternatives (stages pratiques, implication dans les événements liés au secteur : salons, conférences, débats, …); - Communication sur le BTS-TL pour améliorer son image et sa notoriété auprès des professionnels et des bacheliers; - Orientation, information, conseils et suivi des étudiants pendant et après l’obtention du diplôme; - Augmentation des chances d’accès à l’enseignement supérieur (écoles supérieures de tourisme, écoles supérieures de gestion, licences professionnelles, etc.); - Création d’une association des lauréats du tourisme : pour établir et renforcer les liens d’amitié et de fraternité entre les membres, recherche de stages et d’emplois, conseils, organisation des activités culturelles et professionnelles, signature de conventions avec son environnement, etc.). Les lauréats recherchent toutes les sources d’acquisition de compétences (stages et formations supérieures complémentaires). Finalement, comment arrivent-ils à construire leurs trajectoires d’emploi ? 2.3. Les lauréats actifs : 66% des lauréats ont pu décrocher leur premier emploi, sachant que 17 % de ces lauréats ont été absorbés par la fonction publique. Les lauréats n’ayant pas encore trouvé d’emploi sont répartis ainsi : 55% préfèrent suivre une formation complémentaire avant d’accéder au marché du travail, 25% sont disponibles mais ne trouvent pas d’emploi ou leur contrat de travail a pris fin, 15% ne cherchent plus d’emploi (elles sont toutes des femmes décidées à se consacrer à la vie de famille), et enfin 5% sont en période de stage. Globalement, nous pouvons schématiser l’articulation entre les situations d’activité, d’inactivité et de chômage, en Mars 2010, comme suit : 2 Graphique n° 1 : La répartition de la population selon l’activité, l’inactivité et le chômage Les résultats de cette enquête en termes d’emploi et de chômage sont relativement satisfaisants. Le taux de chômage des lauréats du BTS-TL en Mars 2010 est de 12%, certes au dessus du taux de chômage national (9.6 %), mais inférieur à celui des techniciens supérieurs (25,6%), selon une enquête nationale sur l’emploi réalisé par le haut-commissariat au plan « activité, emploi et chômage » en 2008. L’analyse ne peut être limitée à ces indicateurs. Il faudrait connaître les caractéristiques des emplois occupés par les lauréats actifs en termes de : difficultés rencontrées lors de la recherche d’emploi, le temps d’accès au premier emploi et les autres emplois successifs, les moyens utilisés pour trouver un travail, la stabilité de l’emploi, le type du contrat de travail, les postes occupés, les salaires et les difficultés rencontrées à l’exercice d’un métier du tourisme. Toutes ces caractéristiques de l’insertion professionnelle des lauréats sont souvent interdépendantes. A titre d’exemple, plus le lauréat trouve des difficultés d’insertion, plus la période de chômage est longue. Plus le lauréat occupe des emplois moins qualifiés, plus son salaire et les perspectives de promotion interne sont limités, ce qui pourrait inciter le jeune à changer d’emploi de façon continue sans trouver forcément un emploi stable et motivant. Pour analyser l’interactivité entre ses différents déterminants de l’insertion professionnelle des lauréats du BTS-TL, nous allons les regrouper en deux volets : le volet relatif à l’accessibilité à l’emploi et le volet descriptif du parcours professionnel. 2 Le premier vise à étudier les caractéristiques du parcours professionnel qui surgissent avant de trouver un emploi (les difficultés rencontrées lors de la recherche d’emploi, le temps d’accès au premier emploi, les moyens utilisés pour trouver un emploi). Alors que le deuxième volet cible davantage les caractéristiques du parcours après avoir décroché un emploi. 2.3.1. L’accessibilité à l’emploi : Le temps moyen d’accès au premier emploi est de deux mois et demi, après la formation du BTS-TL, une formation complémentaire, un stage ou une période de chômage. Cette moyenne cache les particularités de chaque parcours professionnel. Le temps d’accès au premier emploi varie de moins d’un mois à 29 mois. 67% des femmes ont décroché leur premier emploi dans un délai de trois mois (contre 75% pour les hommes). Le sexe n’est pas un critère discriminatoire pour accéder au premier emploi, mais les hommes résistent plus devant les probabilités du chômage. Quant à l’âge, 90% des lauréats entre 21 et 24 ans ont décroché leur emploi dans un délai de moins de trois mois (contre 58% des lauréats entre 25 et 27 ans, et 50 % pour les lauréats âgés de 28 ans et plus). Les plus jeunes décrochent plus rapidement leur premier emploi que les plus âgés. Les lauréats qui sont actuellement en situation de chômage sont soit d’anciens salariés dont le contrat de travail a pris fin, soit des étudiants qui n’ont pas encore accédé à leur premier emploi. Si tous ceux qui sont au chômage après un arrêt de travail ont suivi une formation complémentaire à celle du BTS, 75% de ceux qui n’ont pas encore décroché leur premier emploi n’ont pas opté pour des formations supérieures. Les risques de chômage sont donc plus liés aux diplômes obtenus qu’au sexe ou à l’âge. Si un lauréat trouve des difficultés pour accéder au marché de l’emploi sans passer par l’alternative de la formation supérieure, il allonge davantage la période de chômage. Cette dernière peut devenir un critère de rejet pour le recruteur. De ce fait, avec une période de chômage de plus en plus longue et une formation de base non actualisée, le lauréat risque de réalimenter son cycle de chômage. De ce fait, le parcours professionnel du lauréat peut être conditionné, dès le départ, par l’entrée dans un cercle vicieux de chômage alimentant une autre période de chômage et ainsi de suite. 2 Pour étudier les difficultés d’accès, nous allons exclure de cette étude 17 % des lauréats ayant accédé à la fonction publique. En effet, les fonctions publiques sont accessibles par concours, après une sélection par épreuves écrites et/ ou orales. Généralement, ces concours ciblent toutes les catégories de formations certifiées (BAC ou BAC+2/3). Autrement dit, l’accessibilité à la fonction publique n’est pas liée aux spécificités de la formation du BTS-TL mais plutôt aux notes d’évaluation et aux qualités personnelles du lauréat. Les difficultés d’accès au marché de l’emploi est plus remarquable dans le secteur privé. Nous pouvons distinguer deux types de difficultés : le premier est lié aux caractéristiques du marché de l’emploi et le deuxième aux qualités propres au lauréat. En premier lieu, selon 63% des réponses reçues des enquêtés, les difficultés d’accès à l’emploi se résument ainsi : - Le diplôme est peu ou pas demandé (27,8 % des réponses), il ne pourrait être demandé que s’il est connu et valorisé par les recruteurs. Il est souvent confondu avec les diplômes de technicien spécialisé attribué par l’OFPPT. De même, les lauréats des BTS sont mieux placés que ceux du BTS-TL dans les établissements touristiques. Cela signifie qu’un problème de communication sur le BTS-TL n’est pas marginal, en comparaison avec les autres formations concurrentes. Ces difficultés s’accroissent du fait que beaucoup de jeunes concurrents diplômés ou non (13,9% des réponses) intègrent et quittent fréquemment le marché du travail et apprennent le métier sur le terrain (surtout pour les métiers les moins qualifiés). - Manque d’hôtels et d’agences de voyages qui recrutent (22,2%), ces difficultés s’opposent avec les analyses sur les besoins d’emploi soulignées en première partie ainsi que la forte rotation de la main d’œuvre en tourisme. Comment peut-on expliquer cette contradiction ? S’agit-il d’une rigidité du marché du travail vis-à-vis des nouveaux lauréats qui manquent d’expérience ? Les professionnels trouvent-ils des difficultés à déterminer le profil exact des lauréats du BTS-TL (réception, réservation, restauration, économat ou animation…) ? Ce que nous pouvons confirmer, selon les résultats de notre enquête, c’est qu’aucun des lauréats ayant déclaré la faiblesse de l’offre d’emploi dans les établissements touristiques n’a été recruté suite à une annonce publiée dans la presse ou sur Internet (ils sont plutôt recrutés par contact direct avec l’entreprise, via une personne intermédiaire ou par le service de 2 l’ANAPEC). Cette difficulté concerne principalement la ville d’Essaouira et de Rabat, ces deux villes ne dégagent pas, d’ailleurs, de grands écarts entre offre et demande. La rigidité du marché de l’emploi dépendrait partiellement des canaux de recherche d’emploi et de la région concernée par la dite recherche. En deuxième lieu, les difficultés d’accès à l’emploi en tourisme sont liées aux profils des lauréats. Ce profil souffre de deux principales lacunes: - difficultés de communication en langues étrangères (16,7%). Le problème de communication résulte de la qualité de la formation initiale (avant la terminale et en BTS-TL). Par ailleurs, les efforts des étudiants du BTS-TL pour améliorer leurs capacités de communication en langues étrangères restent souvent modestes. Les étudiants ne se rendent compte de l’importance de la communication en langues étrangères qu’après avoir été confrontés à la pratique, c’est-à-dire à la fin de la formation. - 5,6% des enquêtés trouvent que le manque d’ouverture d’esprit et d’analyse critique dévalorisent leur profil devant les recruteurs (notamment en période de stage). Toutes ces difficultés justifient le fait que les lauréats cherchent à suivre d’autres formations complémentaires à celle du BTS-TL. Que les difficultés soient spécifiques au marché de l’emploi ou aux profils des lauréats, les parcours professionnels restent différents les uns des autres. Pourquoi, après avoir suivi une formation du BTS-TL, certains lauréats décident-ils de se réorienter vers d’autres activités ? Et ceux qui restent fidèles aux métiers du tourisme, pourquoi développent-ils des carrières professionnelles hétérogènes ? 2.3.2. L’hétérogénéité des parcours professionnels des lauréats : Sans tenir compte des conditions socio-économiques de chaque lauréat, nous allons décrire la diversité de leurs parcours professionnels selon les critères suivants : la stabilité de l’emploi, le type de contrat de travail, le poste occupé, le salaire et enfin les difficultés rencontrées à l’exercice du métier. Entre 2002 et 2009, le nombre moyen d’emplois occupés par les lauréats est de deux. Ceci peut être expliqué par le nombre limité des promotions (neufs promotions depuis la création du BTSTL). Sachant que le nombre d’emplois varie, globalement, entre un à six emplois. 2 Tous les lauréats ayant intégré le marché du travail ont décroché leur premier emploi au Maroc. 7 % d’entre eux ont trouvé, ultérieurement, des emplois à l’étranger notamment en France, aux Etats Unis et aux Emirats Arabes Unis. La durée du premier emploi varie entre 1 mois et 6 ans avec une moyenne de 17 mois (44% des lauréats ont trouvé leur premier emploi 7 mois après leur sortie du système d’enseignement). Quant au deuxième emploi, la durée du travail est, en moyenne, de 11 mois, comprise entre 2 et 29 mois. Dès que le lauréat change de premier emploi, il semblerait qu’il est prédisposé à changer encore une fois. Peut-on alors vérifier que chaque flexibilité d’emploi appelle une autre tout au long du parcours professionnel du lauréat ? Statistiquement, cette hypothèse est vérifiée. Du premier au deuxième emploi (et du deuxième au troisième emploi), 33% (respectivement 28,6%) des lauréats ont allongé davantage la durée d’emploi, alors que 25 % (respectivement 43%) ont changé d’emploi pour une durée plus courte (cf. tableau n°1). Globalement, les lauréats actifs occupés changent régulièrement d’emploi à la recherche de meilleures opportunités. Le caractère juvénile de la population mère ne nous permet pas de déterminer le seuil (s’il existe) à partir duquel le lauréat ralentirait les changements d’emplois. Tableau n°1 : la mobilité des lauréats en fonction de la durée d’occupation d’au moins deux emplois durée en premier emploi (en mois) durée en troisième emploi (en mois) Total ]0-2] durée en deuxième emploi (en mois) Total ]0-2] [3-7] [13-24] [25-29] [3-7] [8-12] [25-32] 8,3% 8,3% 16,7% 33,3% 16,7% 8,3% 8,3% 8,3% 50,0% 25,0% 8,3% 8,3% Total ]0-2] [3-7] [8-12] 8,3% 58,3% 14,3% 28,6% 16,7% 14,3% 16,7% 100% 14,3% 14,3% 14,3% [13-24] 28,6% 14,3% 14,3% 71,4% 14,3% 14,3% 100% La flexibilité en termes de durée d’emploi est-elle la même pour les femmes que pour les hommes ? Les femmes maintiennent davantage leur premier emploi que les hommes. 63% des hommes ont quitté leur premier emploi au bout de 7 mois (contre 28,5% pour les femmes). Ces écarts se rétrécissent au fur et à mesure que la durée de l’emploi s’allonge. 36% des hommes ont prolongé leur premier emploi pendant un à 2 ans, contre 35,7 % également pour les femmes. 3 Cependant ce rapprochement du comportement de stabilité de l’emploi entre hommes et femmes s’estompe à la durée de 2 ans pour faire réapparaître encore une fois des écarts au profit des femmes. 35,7% des femmes demeurent dans leur premier emploi jusqu’à 6 ans d’ancienneté. Cette tendance est vérifiée pour les emplois successifs occupés par les lauréats (cf. graphiques n°1, n°2 et n°3). Graphique n° 2 : la répartition de la durée du premier emploi selon le sexe Graphique n° 3 : la répartition de la durée du deuxième emploi selon le sexe 3 Graphique n° 4 : la répartition de la durée du troisième emploi selon le sexe Comment peut–on expliquer la divergence de la stabilité de l’emploi entre les deux sexes ? Nous ne disposons pas de beaucoup d’informations sur les spécificités de chaque poste occupé, mais nous allons nous référer au critère de salaire et des conditions générales de l’emploi. En premier lieu, le salaire moyen obtenu au premier emploi est de 2734 dirhams (Dhs) (1 euro ≈ 10 dirhams), avoisinant le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) et justifiant à la fois le déclassement des uns et le départ des autres vers la fonction publique ou les autres secteurs d’activités, le retour à l’école ou l’abondant définitif du marché de l’emploi. Les salaires en premier emploi varient entre 1400 et 7000 Dhs. Tout naturellement, plus le salaire augmente, le nombre des lauréats qui en bénéficient diminue, ainsi 66,7% des lauréats sont rémunérés à moins de 2500 Dhs. La répartition des salaires selon le sexe nous permet de confirmer que 50% des femmes ont un salaire inférieur ou égal à 2200 Dhs (contre 36 % des hommes). Entre 2500 et 4500 Dhs, les hommes sont les plus avantagés (63,6 % contre 35,7% pour les femmes). Enfin, 14% des femmes sont rémunérées en premier emploi avec un salaire supérieur ou égal à 5000 Dhs, un seuil que les hommes n’ont pas réussi à atteindre. 3 Cette répartition suit la même tendance que celle relative à la durée du premier emploi. Autrement dit, les femmes résistent plus au changement d’emploi que les hommes. En contre partie, elles perçoivent des salaires moins élevés que leurs collègues hommes. Celles qui ont reçu des salaires élevés sont plus aventurières à changer d’emploi. Elles sont décrites comme étant aventurières pour les raisons suivantes : d’abord, elles ont exercé des métiers en dehors du secteur du tourisme, notamment dans l’immobilier et les centres d’appel (deux secteurs en expansion au Maroc, surtout avant la crise économique), ce qui pourrait expliquer la hausse des salaires par rapport à la moyenne des salaires en tourisme. Ensuite, elles ont suspendu leur activité salariale pour reprendre des études, même après avoir obtenu des contrats à durée indéterminée. L’ambition peut-elle être une des raisons pour lesquelles elles sont mieux rémunérées ? S’agit-il plutôt d’un effet socioéconomique puisqu’elles ont travaillé dans les grandes villes (Casablanca et Rabat) et sont issues du centre de formation privé GSR (réseau social, appartenance sociale, capital culturel familial…) ? En conséquence, on peut déduire trois profils de lauréats à l’égard de l’emploi : o Un profil masculin d’instabilité professionnelle en début de carrière, en recherche d’emploi à motivation matérielle avantageuse. o Un profil féminin à la recherche de stabilité au détriment des motivations financières. o Et un profil féminin d’« aventurière » de mêmes caractéristiques que le premier profil. Peut-on considérer le salaire comme le critère déterminant pour le changement d’emploi ? En comparant la moyenne des salaires en premier, en deuxième et en troisième emploi, on peut confirmer que le salaire est un facteur explicatif du changement d’emploi. Si la moyenne des salaires en premier emploi est de 2734 Dhs, elle est pour le deuxième emploi de 3385 Dhs, et en troisième emploi de 4900 Dhs12. Les lauréats décident de changer d’emploi pour gagner en moyenne entre 24 et 44% de plus que leurs salaires antérieurs. Or, le salaire précaire n’est pas le seul indicateur de recherche de stabilité d’emploi. Les conditions de travail font souvent défaut, tels que le climat social avec les collègues, les horaires, les conflits avec la hiérarchie, etc.). En effet, 27% des lauréats changent de premier emploi parce qu’ils ont trouvé mieux, 20 % parce qu’ils n’ont pas supporté les conditions de travail, 20 % pour reprendre les études, 20 % parce qu’ils sont arrivés à terme de leur contrat et 13% ont arrêté de travailler pour des raisons personnelles (foyer conjugal). 12 Nous avons exclu les salaires des lauréats ayant développé leur carrière à l’étranger, suite aux écarts des salaires entre le Maroc et les pays développés. 3 De même, entre le premier et le deuxième emploi, 36% des lauréats abandonnent leur contrat de travail à durée déterminée ou de secteur informel (sans contrat) au profit du contrat de travail à durée indéterminée. Même les cas inverses sont possibles, puisque 27% des lauréats, ayant travaillé pour une durée déterminée ou indéterminée, ont décidé de changer d’emploi pour une durée déterminée. 18 % changent d’emploi pour un travail informel. La flexibilité des lauréats serait liée plus aux motivations matérielles qu’à la stabilité ou à la sécurité sociale de l’emploi. Cette flexibilité est combinée alors avec une précarité sur le long terme. Entre le deuxième et le troisième emploi, 75% des lauréats changent de type de contrat de travail à durée déterminée ou secteur informel (sans contrat) au profit du contrat de travail à durée indéterminée. Plus les lauréats changeraient de travail, plus ils chercheraient des emplois plus sécurisés (salaire, stabilité, sécurité sociale,…). Par ailleurs, plus les lauréats changeraient d’emploi, plus ils auraient tendance à changer leur métier de base, et à se réorienter vers d’autres secteurs d’activités. Les actifs occupés qui décident de changer de premier et de deuxième emploi ont exercé des métiers principalement dans des établissements d’hébergement, de restauration ou dans des secteurs autres que le tourisme (notamment les banques, les centres d’appel et les entreprises immobilières). Or, les établissements d’accueil restent en premier lieu les hôteliers, et en second lieu les autres entreprises non touristiques. Cependant, la tendance de l’évolution des trajectoires nous avertit de l’absorption de plus en plus de lauréats par des activités tertiaires autres que le tourisme et la fonction publique (cf. Tableau n°2). 3 Tableau n° 2 : la mobilité professionnelle des lauréats ayant occupé plus qu’un emploi de l’entreprise d’origine à celle d’accueil : établissement lors du premier emploi T.O hors tourisme établissement lors deuxième emploi H 8,3% R H.T H.T 50% agence de voyages 8,30% 8,3% Restauration 8,30% 8,3% H : Hébergement, F.P : Fonction Publique, H 8,30% 16,7% 33,3% 11,1% Hébergement 8,3% 33,3% 8,30% Total établissement en troisième emploi Total F.P A.V 22,2% Total F.T 33,3% 11,1% 22,2% 11,1% 11,1% 55,6% 11,1% 11,1% 8,3% 58,3% 16,7% 16,7% 100% 22,2% 33,3% 22,2% 11,1% 11,1% 100% R : Restauration, H.T : Hors Tourisme A.V : Agence de Voyages, F.T : Ecoles de Formation en Tourisme En premier emploi, 75% des lauréats se maintiennent dans le secteur du tourisme (principalement en hébergement, restauration et tour operateur), contre 16,7% réorientés vers d’autres secteurs de services (banques, centres d’appel, immobilier). En deuxième emploi, la répartition est respectivement de 66,6% contre 33.4%. Et enfin, en troisième emploi, la répartition est ainsi : 55,5%, 22.2 % et 22.2 % des lauréats sont absorbés par la fonction publique. Pour résumer, changer d’emploi, pour le lauréat, est nécessaire afin d’améliorer ses conditions de travail, le niveau de salaire, voire changer de métier pour dévier les inconvénients des métiers du tourisme (horaires, salaire, promotion, reconnaissance…). Le dernier indicateur uniforme à la majorité des trajectoires des lauréats est celui de la faiblesse de la formation continue. Seul 14 % ont bénéficié d’une formation continue portant sur la communication en langues étrangères, la manipulation de nouveaux logiciels spécialisés ou la gestion des entreprises. 3 SYNTH SE DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE L’insertion des lauréats du BTS-TL sur le marché de l’emploi peut être faite directement, sinon à la suite d’une période de stage, de formation complémentaire ou de chômage. Cette transition est plus difficile, globalement, pour les femmes que pour les hommes (autant en période de stage que d’emploi). Cette insertion reste avant tout une préoccupation des lauréats eux-mêmes et de leurs familles. En dehors des moyens financiers et du réseau social du lauréat et de sa famille, ses motivations personnelles expliquent majoritairement l’hétérogénéité de son parcours professionnel par rapport à celui des autres lauréats. En début de carrière professionnelle, les lauréats ont le choix entre : - Effectuer un ou plusieurs stages, avec le risque de ralentissement des possibilités de trouver immédiatement un emploi; - Décrocher un emploi, avec des conditions matérielles au début plus ou moins motivantes, probabilité de déclassement, quasi absence de formation continue et de politique de motivation, etc. En changeant d’emploi, le lauréat pourrait bénéficier de plus d’avantages (salaire, stabilité, sécurité sociale, responsabilité…) sans forcément trouver son ultime emploi stable. - Suivre des études supérieures, afin de remédier aux différents inconvénients cités précédemment, sinon, pour se réorienter vers d’autres secteurs d’activité et dévier les limites socio-économiques spécifiques au secteur du tourisme. Pour toutes ces raisons et d’autres, nous pouvons avancer que la fidélité de l’emploi dans le tourisme reste à nuancer dans les projets professionnels des lauréats du BTS-TL (s’ils existent d’ailleurs). 3 CONCLUSION GÉNÉRALE Avant de conclure la présente recherche, nous rappelons que l’objectif de cette étude est d’apporter une réponse à la question : Après dix ans de lancement de la formation du BTSTourisme et loisirs au Maroc, comment et dans quelles mesures les lauréats s’insèrent-ils sur le marché de l’emploi ? Les lauréats du BTS-TL trouvent des difficultés à accéder aux postes à responsabilités de niveau hiérarchique intermédiaire : - D’abord, par nature juvénile, ils sont souvent déclassés; - Ensuite, leurs qualifications ne les différencient pas beaucoup des techniciens spécialisés. Leur profil reste peu clair, vu l’absence de référentiel descriptif des objectifs de la formation. Ce même référentiel pourrait clarifier les démarches de combinaison de la théorie à la pratique et améliorer le niveau de communication en langues étrangères… - En plus, leur diplôme n’est pas connu sur le marché de l’emploi comme les autres formations de BTS ou les autres formations aux métiers du tourisme. Une politique efficace d’ouverture sur l’environnement socio-économique et éducatif pourrait avoir une valeur ajoutée aussi bien pour les centres de formation du BTS-TL que pour les lauréats; - De même, l’implication des professionnels en tourisme serait un appui à l’insertion et à la qualification des lauréats sur le marché de l’emploi; - Enfin, les motivations personnelles des lauréats restent un des facteurs explicatifs de la diversité des parcours professionnels. La réussite d’un cursus professionnel exige plus de qualités comportementales que cognitives. Autrement dit, la réussite de l’insertion professionnelle dépend des qualités personnelles du lauréat, en attendant qu’il y ait prochainement des politiques efficaces d’accompagnement, d’insertion et de suivi. 3 Essayant donc d’assimiler la formation du BTS-TL comme une entreprise de service à la jeunesse (approche micro-économique), au secteur du tourisme (approche méso-économique) et à l’économie marocaine (approche macro-économique). La qualité de ses prestations dépend de son système de servuction, à savoir les potentialités et les compétences du corps professoral et administratif chargé de la production et de la commercialisation du produit « BTS-TL ». De même, l’efficacité de la formation dépend des supports physiques, à savoir le matériel didactique et pédagogique nécessaire. Enfin, l’implication du lauréat reste le noyau dur de la réussite de cette formation. Reste à savoir, comment pourrait-on motiver les « bons » étudiants à suivre la formation du BTS-TL ? Dès que la stratégie de conception et de production du service de formation du BTS-TL est mise en place (ici, il s’agit plutôt d’une ingénierie de formation rigoureuse, mobilisant un budget de financement satisfaisant), il conviendrait ensuite de penser à développer une politique de communication pour faire-connaître et apprécier le produit « BTS-TL » et faire-agir, aussi bien les étudiants que les professionnels et les autres parties prenantes de l’emploi et du secteur touristique. 3 BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES Cours de la psychologie de l’éducation en Master 1 « Sciences de l’éducation » (2009-2010). Cned-Université de Rouen. Crozier, M. & Friedberg, E. (1977). L'acteur et le système. Paris : Seuil. Dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation. (2005). (3ème édition). Paris : Edition Retz/S.E.J.E.R. Eiglier, P. & Langeard, E. (1987). Servuction, Marketing des services. Paris: Mc graw-hill. Loriol, M. (1999). Qu’est-ce que l’insertion ? 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Arrêté du ministre délégué auprès du ministre de l'éducation nationale chargé de l'enseignement secondaire et technique N° 463-99 du 14 Doulhija 1419 (1er avril 1999) modifiant l'arrêté N° 1502-93 ; c. Note d'information du Ministère de l'Éducation Nationale et de la Jeunesse sur les candidatures aux Brevets de Technicien Supérieur ; Le site de la division chargée des classes de BTS http://www.men.gov.ma/bts/Accueil.htm (Consulté le 29 Mars 2010) Lucas, R. E. Jr. (Juillet 1988). On the Mechanics of Economic Development. Journal of Monetary Economics, no 22, pp. 3-42 http://www.fordham.edu/economics/mcleod/LucasMechanicsEconomicGrowth.pdf (Consulté le 15 Avril 2010) Perrenoud, Ph. (2001). Articulation théorie-pratique et formation de praticiens réflexifs en alternance. In : Lhez, P., Millet, D. et Séguier, B. (dir.). Alternance et complexité en formation, Éducation – Santé – Travail social, Paris, Éditions Seli Arslan, pp. 10-27. http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_2001/2001_32.html (Consulté le 5 Avril 2010) RESEAUX SOCIAUX ET ANNUAIRE Facebook : www.facebook.com Netlog : http://fr.netlog.com/go/logs Pages Jaunes Maroc : http://www.pages-jaunes.ma/ 4 LISTE DES ANNEXES Annexe 1 : Corpus résultant du codage des réponses des enquêtés aux questions : Q8, Q10 et Q26 Annexe 2 : Descriptif du contenu de formation en BTS – TL par répartition des matières Annexe 3 : Descriptif de la population de base selon les promotions, les centres de formation et le sexe Annexe 4 : Descriptif de l’échantillon selon les promotions, les centres de formation et le sexe Annexe 5 : Le questionnaire adressé aux lauréats du BTS - TL 4 ANNEXE 1 : Corpus résultant du codage des réponses des enquêtés aux questions : Q8, Q10 et Q26 Q8 : Pour quelles raisons avez-vous décidé de suivre une formation autre que celle du BTS Tourisme et Loisirs ? Q10 : En résumé, avez-vous des propositions à faire : Quant à l’amélioration de la formation du BTS Tourisme et Loisirs : Concernant l’amélioration de la situation de l’emploi des lauréats du BTS Tourisme et Loisirs Q26 : Pensez-vous que la formation qui vous a été proposée en BTS – Tourisme et Loisirs vous a été utile pour vos premiers emplois ? Items Enquêté 1 2 3 4 5 6 7 8 Formation Niveau d’études plus élevé Insuffisante (connaissances et expériences, compétences, approfondissement, langues) Réorientation Emploi BTS +2 n’est pas bien rémunéré Condition de travail (horaires) Propositions formation Stage Encadrement des stages Activités professionnelles/étudiants/ professeurs Contenu de la formation peu lié à la pratique (y compris les langues) Clarté du profil ciblé par la formation Conditions de résidence à l’internat Proposition emploi Association lauréats Suivi et conseils aux lauréats Communication sur le diplôme (peu connu) Partenariat avec les acteurs en tourisme 9 10 11 12 13 14 1 1 4 15 16 1 1 1 17 18 19 20 21 22 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 i 1 8 2 5 1 7 2 1 1 1 1 2 8 1 1 1 Total A 7 1 1 1 24 4 1 1 23 1 1 2 1 4 3 ANNEXE 1: Corpus résultant du codage des réponses des enquêtés aux questions : Q8, Q10 et Q26 (Suite) Items Enquêté Formation Niveau d’études plus élevé Insuffisante (connaissances et expériences, compétences, approfondissement) Réorientation Emploi BTS +2 n’est pas bien rémunéré Condition de travail (horaires) Propositions formation Stage Encadrement des stages Activités professionnelles/étudiants Contenu de la formation peu lié à la pratique (y compris les langues) Clarté du profil ciblé par la formation Conditions de résidences à l’internat Proposition emploi Association lauréats Suivi des lauréats avant et après obtention du diplôme Communication sur le diplôme (peu connu) Partenariat avec les acteurs en tourisme 25 26 27 28 29 30 31 32 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ii 1 1 1 TOTAUX 1 TOTAUX (A+B) 5 Fréquence (%) 5,7 7 8 2 2,3 5 13 1 14,8 1,1 2 1 2 10 3 7 11,4 3,4 8 9 16 18,2 3 4 1 4,5 1,1 2 2,3 5 6 6,8 2 2 6 5 6,8 5,7 88 100 Total B 1 1 1 44 ANNEXE 2: Descriptif du contenu de la formation en BTS – TL par répartition des matières ENSEIGNEMENTS GENERAUX ENSEIGNEMENTS TECHNIQUES Arabe Français 2ème langue (Anglais) 3ème langue (Espagnol) Environnement Economique et Juridique de l’Entreprise Techniques d’Expression et de Communication Histoire des Civilisations / Géographie du Tourisme Comptabilité générale Marketing/Economie Outils de gestion (mathématiques financières et statistiques) et Gestion des Établissements Marketing fondamental Touristiques Marketing opérationnel appliqué au tourisme Gestion comptable des établissements touristiques Informatique ENSEIGNEMENTS TECHNICOPROFESSIONNELS Action Touristique Générale/ Appliquée Action Touristique Approfondie/ Appliquée Techniques d'agences de voyages Technologie d'hébergement et de restauration Contrôle de gestion des établissements touristiques Droit du tourisme Patrimoine et tourisme Economie du tourisme Commercialisation des produits touristique Volume Horaire 2 2 2 2 2 2 1ère année 2ème année Volume Heures Volume Volume Heures Coefficient Horaire Examen Horaire Horaire Examen 56 2 10 2 44 2 56 2 10 2 44 2 56 2 10 2 44 2 56 2 10 2 44 2 56 2 10 2 44 2 2 44 3 56 10 2 56 2 56 4 2 2 112 56 56 2 2 56 56 3 28 10 20 10 2 3 4 22 iii 10 10 10 10 30 10 20 25 25 25 25 2 2 2 44 44 44 4 88 2 44 4 2 88 44 3 10 10 2 20 10 50 50 Stage + PFE TOTAL Coefficient 200 30 4 30 40 10 4 30 10 40 45 mn 20 26 200 ANNEXE 3 : Descriptif de la population de base selon les promotions, les centres de formation et le sexe Centre Centre de formation Essaouira Par sexe Total Promotions Femme Homme 6 5 11 2002 (55%) (45%) 11 5 16 2003 (69%) (31%) 14 7 21 2004 (67%) (33%) 8 7 15 2005 (53%) (47%) 13 10 23 2006 (57%) (43%) 12 5 17 2007 (71%) (29%) 11 13 24 2008 (46%) (54%) 11 8 19 2009 (58%) (42%) 86 60 146 TOTAL (59%) (41%) (74%) Centre de formation Groupe Scolaire la Résidence Par sexe Femme Homme 6 (67%) 4 (80 %) 6 (60 %) 3 (33%) 1 (20%) 4 (40%) Total 8 (33%) Par sexe Femme Homme Total 0 0 0 0 0 0 9 0 0 0 5 0 10 0 0 16 (67 %) Centre de formation Guélmim 24 (12%) iv 18 (69%) 18 (69%) 8 (31%) 8 (31%) 26 26 (14%) TOTAL Femme Homme Effectif 6 (55%) 11 (69%) 14 (67%) 14 (58%) 13 (57%) 16 (73%) 17 (50%) 29 (64%) 120 (61%) 5 (45%) 5 (31%) 7 (33%) 10 (42%) 10 (43%) 6 (27%) 17 (50%) 16 (36%) 76 (39%) Fréquence (%) 11 6 16 8 21 11 24 12 23 12 22 11 34 17 45 23 196 100 ANNEXE 4 : Descriptif de l’échantillon selon les promotions, les centres de formation et le sexe Centre Centre de formation – Essaouira Par sexe Promotions Femme Homme 0 1 2002 (100%) (0%) Total Centre de formation - Groupe Scolaire la Résidence Par sexe Femme Homme Total Centre de formation Guélmim Par sexe Total Femme Homme 1 0 0 2003 3 (60%) 2 (40%) 5 0 0 2004 5 (83%) 1 (17%) 6 0 0 2 0 0 0 2005 2006 2007 2008 2009 TOTAL 0 (0%) 1 (100%) 0 (0%) 0 (0%) 4 (67%) 2 (33%) 0 1 (50%) 1 (50%) 1 6 1 (100%) 0 (100%) 1 0 6 (100%) 6 1 (50%) 1 (50%) 2 0 4 (40%) 6 (60%) 10 0 (0%) 18 (51%) 17 (49%) 35 (80%) 3 2 0 2 (50%) 2 (50%) 4 5 2 (50%) 2 (50%) 4 v TOTAL Femme Homme Effectif 1 0 (100%) (0%) 3 2 (60%) (40%) 5 1 (83%) (17%) 1 1 (50%) (50%) 1 0 (100%) (0%) 5 2 (71%) (29%) 7 1 (12,5%) (87,5%) 6 8 (43%) (57%) 23 21 (52%) (48%) Fréquence (%) 1 2 5 11 6 14 2 5 1 2 7 16 8 18 14 32 44 100 ANNEXE 5 : Questionnaire adressé aux lauréats du BTS - TL Ce questionnaire est réalisé dans le cadre de la préparation du mémoire de recherche sur l’insertion des lauréats du BTS - Tourisme et Loisirs d’Essaouira sur le marché de l’emploi. Les données resteront anonymes et les renseignements ne seront pas exploités autrement que pour ce travail universitaire. Nous vous remercions pour votre collaboration. 1- Votre âge : ………………………………………. 2- Votre situation familiale : Célibataire Votre sexe : Masculin Féminin Marié(e) 3- Année d’obtention de votre BTS - Tourisme et Loisirs / Mention: ……..…………………………………. 4- Année d’obtention de votre certificat de Baccalauréat / Mention: …………………………………………. 5- Avez-vous fait des stages après votre formation en BTS - Tourisme et Loisirs ? Si oui, veuillez remplir le tableau suivant : 6- Avez-vous suivi des formations après avoir obtenu votre BTS - Tourisme et Loisirs ? Oui Non Si oui, veuillez remplir le tableau suivant : 7- Pour quelles raisons avez-vous décidé de suivre une formation autre que celle en BTS Tourisme et Loisirs ? Stages Date de début (mois/année) Oui Date de fin (mois/année) Non Etablissement (préciser la ville) Tâches effectuées Difficultés rencontrées Stage 1 Stage 2 Stage 3 Stage .. Formations Date de début (mois/année) Date de fin (mois/année) Etablissement (préciser la ville) Description brève du contenu de la formation formation 1 Formation 2 Formation en cours ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………................................................................................................................................................... vi 8- Aviez-vous une idée sur les différents types d’emplois auxquels vous avez espérés occuper avant de suivre la formation en BTS Tourisme et Loisirs ? Oui Non Si oui, lesquels ? ……………………………………………………… 9- En résumé, avez-vous des propositions à faire : Pour l’amélioration de la formation en BTS Tourisme et Loisirs : ………………………………………………………………………………………... Pour l’amélioration de la situation de l’emploi des lauréats de BTS Tourisme et Loisirs ………………………………………………………………… 10- Avez-vous déjà décroché votre premier emploi? Oui Non Si oui, passez à la question 13. Si non, répondez uniquement aux questions 12, 13 et 14. 11- Pourquoi n’avez-vous pas pu trouver un emploi ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées pendant votre recherche d’emploi ? Votre diplôme est peu ou pas demandé Difficultés de communication en langues étrangères Manque d’ouverture d’esprit et d’analyse critique Beaucoup de lauréats sur le marché du travail Pas assez d’hôtels et d’agences de voyages qui recrutent Autres, à préciser : ……………………………………………………………………..................................................... 12- Continuez-vous à chercher un travail ? Avec ténacité Régulièrement vii Occasionnellement Non viii 13- Avez-vous décroché votre premier emploi par : Contact direct Via une personne intermédiaire Autres, à préciser :…………….......... Annonces (journal…) Après avoir effectué un stage 14- Quelles sont les dates de début et de fin de votre premier emploi ? (préciser le mois/l’année) ……………………………………………..................................................................................... 15- Quelle forme de contrat de travail avez-vous souscrit pendant votre premier emploi ? Contrat à Durée Déterminée Contrat à Durée Indéterminée Contrat d’intérim Autres, à préciser :………….... 16- Quel est le poste que vous avez occupé pour votre premier emploi ?…………………………………………………………………………………….... 17- Dans quel établissement ? (préciser également la ville)……………………………………………………………………………………………………. 18- Citer les tâches que vous avez effectuées tout au long de votre premier emploi ?…………………………………………………………………………. 19- Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?....................................................................................................................................…………… 20- Quel était en moyenne votre salaire mensuel net, pendant votre premier emploi ?...................................... 21- Avez-vous changé de premier emploi ? Oui Non 22- Si oui, pour quelles raisons ? J’ai été licencié(e) Mon contrat de travail était arrivé à terme J’ai trouvé un emploi plus intéressant Je n’ai pas supporté les conditions de travail J’ai voulu reprendre mes études Autres, à préciser : …………………… ix 23- A propos des emplois que vous avez occupés, veuillez remplir le tableau suivant : Emploi Date de début mois/année Date de fin mois/année Type de contrat de travail Poste occupé Etablissement (préciser la ville) Tâches effectuées Raisons de départ Salaire mensuel net moyen Durée de recherche de cet emploi 2ème Emploi 3ème Emploi ……. Emploi Emploi actuel 24- Pensez-vous que votre formation en BTS – Tourisme et Loisirs au centre d’Essaouira vous a été utile pour vos premiers emplois ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 25- Avez-vous bénéficié d’une formation continue ? Oui Non Si oui, sur quels thèmes la formation a-t-elle porté ?………………………………………………………………………………………………………. FIN DU QUESTIONNAIRE x INSERTION PROFESSIONNELLE DES LAURÉATS DU BTS TOURISME ET LOISIRS AU MAROC DATE DE SOUTENANCE : Juin 2010 RÉSUMÉ : Que sait-on sur l’insertion professionnelle des lauréats du BTS-Tourisme et Loisirs ? Comment cette formation se positionne-t-elle dans le système d’insertion et de formation au Maroc ? Dans quel contexte pédagogique se situe-t-elle ? Les jeunes sont-ils mal formés ? À la sortie du système scolaire, trouvent-ils des difficultés d’accès au marché de l’emploi ? Pourquoi sont-ils souvent déclassés ? Pourquoi suivent-ils d’autres formations en complément ? Pourquoi les parcours professionnels sont-ils hétérogènes ? Y a-t-il des discriminations professionnelles entre hommes et femmes ? Le critère du sexe explique t-il, à lui seul, la différence entre les trajectoires ? Ce qui est certain, c’est que, à ce jour, aucune étude n’a été réalisée sur l’insertion professionnelle des lauréats du BTS-TL. Cette étude tente de mettre en lumière les enjeux de la formation en BTS au Maroc en général, et en tourisme et loisirs en particulier. Cependant, ces résultats peuvent s’exposer à la critique constructive afin de participer à l’amélioration de nos prestations de formation aux métiers du tourisme et de l’insertion professionnelle des lauréats. Finalement, nous tenons à préciser que cette recherche invite chaque intervenant dans le système de formation et d’insertion des lauréats du BTS-TL au Maroc à revoir l’idée que nos défauts nous semblent toujours moins visibles que nos qualités. Lorsqu’il s’agit du cursus professionnel du jeune marocain, il nous semble qu’il est temps de procéder à une démarche autocritique vers un meilleur avenir professionnel et éducatif. MOTS-CLÉS : insertion professionnelle / BTS – tourisme et loisirs / formation / emploi. SOUS LA DIRECTION DE : Mlle Emilie OSMONT AUTEUR : Hanane SRAIDI