son portrait

PIERRES D’OR 2014
MANAGER DE L’ANNÉE
Marc Pietri
Président-directeur général
Constructa
E
Paris, Marseille, Miami
ntre Paris et Marseille, c’est une vieille histoire de fascination-amour-haine, qui n’est pas près
de s’éteindre, il suffit de se promener dans la cité phocéenne pour s’en rendre compte. Et notre
« Pierre d’Or » 2014 est un Marseillais pur sucre, d’origine corse, au tempérament bouillant et vivant
comme le Midi. Il a, depuis quarante ans, construit une entreprise qui compte dans l’immobilier hexagonal, et au-delà, bâti une belle fortune professionnelle (estimée par « Challenges » à 140 millions
d’euros en 2013). Qui s’étonnera que son signe zodiacal soit le lion et qu’à 67 ans, il fourmille toujours
de projets ? Qui s’étonnera que le jury ait voulu récompenser ce patron au parcours impressionnant ?
Reprenons, en flânant un peu, quelques grandes étapes de la vie de ce grand pro. Commençons par le commencement. 1985, Marc Pietri rachète, avec ses associés Banque Worms
et Socfim, 85 % du capital de Constructa où il travaille depuis plus de dix ans. Trois ans plus
tard, Constructa s’implante à Paris et notre homme devient actionnaire majoritaire du
groupe qui, dès l’année suivante, installe sa filiale américaine Constructa US à… Miami. Et le
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soleil de la Floride va bien au teint de notre promoteur puisque en 1991, c’est l’inauguration
en grandes pompes de Cocowalk, centre commercial festif à Coconut Grove ! 1992 n’est pas
non plus une mauvais année car Constructa devient la première centrale de vente indépendante en France et que, très vite, la maison se lance dans l’asset management (et créera, en
2000 sa filiale Constructa Asset Management, entièrement dédiée à la gestion d’actifs… qui
gère aujourd’hui 170 immeubles représentant plus de 7,3 milliards d’euros !). Revenons aux
States où, en 1997, est signé un partenariat avec le groupe Accor pour la réalisation de 4 hôtels
Sofitel « nouvelle génération » à Philadelphie, New York, Chicago, Washington. Côté Floride,
c’est quelques temps plus tard, la livraison de « 1500 Ocean Drive » à Miami Beach, un immeuble de 115 logements de standing. En 2004, Marc Pietri signe une joint-venture rien moins
qu’avec Morgan Stanley autour du concept « Propria », programmes de promotion immobilière pour favoriser l’accession. Joli coup aussi avec, en 2008, « Le Carlton » à Cannes, rénovation et extension du prestigieux hôtel sur près de 40 000 m2. Enfin, en 2013, parmi d’autres
projets, Marc Pietri a posé la première pierre du « Balthazar », premier immeuble des Quais
d’Arenc, dans le secteur Euroméditerranée et lancé les travaux de restructuration d’un nouveau « Life Style Village » où cohabiteront boutiques, restaurants et services. Aujourd’hui,
Constructa, c’est ainsi pas moins de 220 collaborateurs actifs…
On comprend à lire cette succession (très sélectionnée) d’initiatives que le patron ait choisi
pour devise « l’immobilier, passionnément ». Celui que « Le Point » appelait en 2009 « l’homme
qui réinvente Marseille » ne laisse, en effet, personne indifférent. Son look de rugbyman, son
amour des bons restaurants italiens (on le voit souvent à une belle table connue proche des
Champs Élysées), son installation à Miami, son franc-parler avec la pointe d’accent, tout
contribue à en faire un personnage atypique dans un monde de l’immobilier qui a tendance
à s’anglo-saxonniser. Il est donc critiqué, forcément et d’abord à Marseille, où le « Canard enchainé » du cru (qui s’appelle « Le Ravi ») dressait, au début 2013, un méchant faux autoportrait de notre « Pierre d’Or » affirmant à la première personne : « dès que je mords quelque
chose, je ne le lâche pas ». C’est mettre en valeur le côté fonceur, et forcément, optimiste, de
notre homme qui ne craint pas de (se) lancer des défis un peu fous… pour en réaliser un
grand nombre. La longue liste des réalisations précédentes le montre assez. Qui sont les pros
français assez « fous » pour s’installer, et de quelle manière, à Miami ? Qui a fondé une structure d’asset management en partant de peu de choses, et avec l’appui d’équipes compétentes ? Qui peut prétendre à construire une tour signée Jean Nouvel et intitulée « la
Marseillaise » en pleine cité phocéenne ? Lui, toujours lui, encore lui !
Derrière ces apparences très sudistes, notre « Pierre d’Or » est un manager redoutable,
un grand pro qui a réussi à construire une belle entreprise. Cela valait bien le coup de chapeau d’une profession à qui l’on reproche souvent – non sans raison – son parisianisme.
Pascal Bonnefille
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