JALAP 62.qxp

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JALAP 62.qxp
LE JOURNAL
DE
JETRO PARIS - N°62 / 1
ER
TRIMESTRE 2009
LE JAPON
à la page
TRIBUNE
SOMMAIRE
1/TRIBUNE 1/LES BRÈVES
2/ÉCONOMIE 150 ans de relations
économiques franco-japonaises :
les nouveaux défis et enjeux
4/L’INTERVIEW Teppei Mihara, Teori
4/FOCUS Des créations japonaises
réellement « phantasmagoriques »
6/INVESTIR Les aliments santé au
Japon : un marché à fort potentiel
7/À VOS AGENDAS
8/HORIZONS JAPON La J-pop au
Midem / 1041 entreprises japonaises
en Europe
La situation économique du Japon est très sérieuse : les exportations et la
production industrielle sont en baisse, de même que les bénéfices des entreprises et leurs investissements. La consommation privée se contracte également, dans une moindre mesure. Ces résultats ont provoqué un recul de 3,3 %
du PIB japonais au quatrième trimestre 2008, soit 12,7 % en rythme annualisé, un repli plus important que dans les autres pays occidentaux. Malgré une
marge de manœuvre étroite, le gouvernement japonais et la Banque du Japon
unissent leurs efforts, le gouvernement ayant d'ores et déjà pris des mesures
de relance économique pour un montant atteignant 7 500 milliards de yens.
A franchement parler, il est difficile d'espérer des perspectives réjouissantes au
cours de la première moitié de l'année, malgré certains signes incitant à l'optimisme. La gravité de la situation n'empêche pas non plus de nombreuses
entreprises d'envisager de nouvelles stratégies sur le long terme.
En ce qui concerne les activités de Jetro Paris, nous avons organisé la participation des 27 exposants du pavillon Japon au Salon international de
l'Agriculture, du 21 février au 1er mars. Japan Day, le 24 février, a été une
journée entière de présentation de la cuisine japonaise, avec des démonstrations de cérémonie du thé, de fabrication de nouilles soba et de sushis
décoratifs. Nous apporterons aussi notre soutien aux entreprises japonaises
au salon Biosquare, à Lyon du 8 au 11 mars. Les biotechnologies sont en
effet un secteur crucial pour le Japon et la France. En mars également, nous
serons au salon Atmosphère (du 6 au 9 mars) consacré à la mode féminine
et organiserons le 27 mars à Sophia Antipolis un séminaire d'informations
sur les clusters japonais dans le but de promouvoir la coopération et les
investissements avec les pôles de compétitivité. Enfin, nous prévoyons plusieurs ateliers afin d'expliquer l'environnement des investissements et d'attirer au Japon de nouveaux investisseurs français, y compris à travers des
fusions-acquisitions. [Tsutomu Higuchi, Directeur général]
LES BRÈVES
Le gouvernement japonais a annoncé début février un vaste programme de
promotion du tourisme étranger dans les régions rurales. La Japan Tourism
Agency estime en effet que 70 % des touristes étrangers se contentent de
visiter les zones métropolitaines de Tokyo, Osaka et Nagoya, qui ne
représentent que 17 des 47 préfectures japonaises. ////// Une nouvelle
chaîne d’informations en anglais vient d’être lancée par la télévision
nationale japonaise. Accessible par satellite et sur internet, NHK World TV
diffuse des journaux d’informations et des magazines consacrés à la société,
la culture et l’économie du Japon et de l’Asie. ////// Un groupe de travail
a été chargé par le Meti de faire des propositions pour réduire de moitié
les émissions de CO 2 d’ici 2050. L’objectif est de réformer le système sociétal
et industriel dans son ensemble, à travers des politiques industrielles
s’appuyant sur les TIC, les énergies, les transports et le rôle de l’Etat. //////
Le journal de Jetro Paris / 1er trimestre 2009
ÉCONOMIE
150 ANS DE RELATIONS ÉCONOMIQUES FRANCO-JAPONAISES :
LES NOUVEAUX ENJEUX ET DÉFIS
Le 9 décembre dernier, un symposium consacré aux relations économiques franco-japonaises a été
organisé à la chambre de commerce et d'industrie de Paris, dans le cadre du 150e anniversaire des
relations entre la France et le Japon. La manifestation a réuni plus de 350 participants. Une première table ronde, axée sur des témoignages d'industriels français et japonais, a éclairé l'assistance
sur les clés de la réussite de leurs partenariats. La seconde a permis d'approfondir la question
des nouveaux défis et enjeux de la relation économique franco-japonaise.
2
n ouverture du symposium, Pierre Simon, président de la
chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Paris, a rap-
en nouant des partenariats. Benoît Potier a souligné : « C'est une
pelé les liens étroits unissant la France et le Japon, propos
conception différente des affaires par rapport à la France où les
corroborés par l'ambassadeur du Japon à Paris,
entreprises opèrent souvent sans ce type d'alliances ».
E
japonaises afin d’anticiper les grands changements technologiques
Yutaka Iimura, qui a appelé à une coopération accrue entre les deux
Toru Ishizuka, président de la CCI japonaise en France et directeur
pays, car ceux-ci, a-t-il souligné, partagent une « vision économique
général de The Bank of Tokyo Mitsubishi UFJ, Ltd. Paris Branch, a
identique ». Pour sa part, Sanae Takaichi, senior vice-ministre du
pour sa part indiqué que si la mission première de sa banque, pré-
Meti, a insisté sur leurs complémentarités culturelles, commerciales et
sente en France depuis 1882, était d'aider l'investissement japonais,
technologiques et sur la nécessité de coopérer davantage pour ten-
aujourd'hui elle est aussi bien le partenaire financier de nombreuses
ter de sortir de la crise actuelle. Jean-Christophe Donnelier, directeur
entreprises françaises.
des Relations économiques internationales à la DGTPE, s'est ensuite
La société JC Decaux est installée au Japon depuis 1998, à une
exprimé au nom de Christine Lagarde, ministre de l'Economie, de
époque où l'affichage sur les abribus n'était pas autorisé. Elle est
l'Industrie et de l'Emploi, sur l'engagement du gouvernement fran-
aujourd’hui implantée dans seize villes japonaises, mais pas encore à
çais à développer les relations économiques bilatérales et les grands
Tokyo. Jean-Charles Decaux, son président du directoire et co-direc-
chantiers à mener en commun dans les domaines de l'environnement
teur général a déclaré : « Il a fallu attendre 2004 pour signer les pre-
et des nouvelles technologies.
miers contrats. C'est long, c'est pourquoi il faut avoir les bons
partenaires et apporter de l'innovation à travers un concept écono-
Mettre en place de nouveaux partenariats
mique original ». Le facteur temps est en effet décisif, comme l’a
Dans son intervention, Mikio Sasaki, conseiller spécial de la CCI du
expliqué Atsushi Horiba, président et CEO de l’entreprise du même
Japon et président de Mitsubishi Corporation, a mis l'accent sur les
nom. L’activité de Horiba (instruments de mesure et d'analyse) en
politiques industrielles des deux pays, toutes deux axées sur l'inno-
France a débuté il y a trente ans. En 1996-1997, la société a acquis
vation. Il a par ailleurs insisté sur le fait que les secteurs de l'environ-
deux entreprises françaises, qui ont permis un développement des
nement, des biotechnologies et des nanotechnologies laissaient
activités dans l'optique et le diagnostic médical. Certes, les mentali-
espérer beaucoup d’opportunités. La France, réputée pour son sens
tés entre Français et Japonais sont différentes, mais « nous pouvons
de l'innovation, et le Japon, connu pour ses applications concrètes,
aller dans la même direction », a-t-il conclu.
peuvent coopérer dans de nombreux secteurs industriels et exporter
Prenant à son tour la parole, Tadashi Arashima, président et CEO de
leur savoir-faire vers d'autres pays, a-t-il précisé.
Toyota Motor Europe, a exposé la stratégie du constructeur automo-
Puis, dirigeants d'entreprises japonais et français se sont succédé au
bile au moment de son implantation en Europe : « Jusqu'en 1995, le
cours de la première table ronde sur le thème : « Investissements et
marché européen n'était pas notre priorité, mais il y a eu des restric-
partenariats, clés de la relation économique franco-japonaise jusqu'à
tions des importations en France et nous avons dû nous implanter en
nos jours : témoignages et perspectives ». PDG d'Air Liquide, société
Europe. Cette implantation est indispensable pour connaître le mar-
présente au Japon depuis 1907, Benoît Potier a insisté sur les deux
ché européen. Tant qu'on ne produit pas en Europe, il n'y a pas de
mots clés pour réussir dans un pays comme le Japon : l'innovation et
croissance ». Joël Desgrippes, vice-président et directeur de Création
l'esprit d'entreprendre. Il a expliqué : « Etre présent au Japon nous a
International du groupe Brandimage-Desgrippes & Laga, a évoqué la
permis de voir l'émergence des nouvelles technologies de l'informa-
success-story de l'agence qu'il a fondée au Japon en 1991: « Du
tion en Asie et nous a incités à créer localement un centre de recher-
Japon, j'ai reçu une culture de l'innovation et une culture produit.
che et développement. 90 % des semi-conducteurs sont fabriqués en
Mais ce pays n'a pas la culture de la marque, contrairement aux
Asie : il est donc important d'être au Japon car cela permet d'être
Occidentaux ». Il a développé : « L'avenir des entreprises passe par la
présent au cœur du marché asiatique ». Sa filiale au Japon réalise
création de marques fortes avec un savoir-faire industriel très perfor-
aujourd'hui un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Parallèlement,
mant dans l'innovation ». Aujourd'hui, 80 % des clients de l'agence
Air Liquide a développé des co-entreprises avec des entreprises
de Tokyo sont japonais, preuve que l'agence, au bout de vingt ans
Le journal de Jetro Paris / 1er trimestre 2009
d'échanges avec le Japon, a bien compris le marché. La marque Toto
a d'ailleurs fait appel à son groupe pour se développer aux Etats-Unis.
Autre exemple de réussite, celle de Lectra, numéro un mondial des
solutions technologiques intégrées destinées aux marchés utilisateurs
de tissus et de cuirs. Son directeur général, Daniel Harari, a expliqué
que sa société était présente au Japon depuis 1985, en ayant commencé par le secteur automobile. Il commente : « Nous avons apporté le savoir-faire de la mode à la française et avons capitalisé sur
certaines méthodologies industrielles de nos clients japonais ».
Bien que ces sept entrepreneurs aient des parcours très différents,
plusieurs idées communes ont émergé. D'abord, si les relations entre
le Japon et la France sont anciennes et solides, elles peuvent être
Photo : APFOUCHA
de la CCI française au Japon et président de Mérial Japon, a pour
encore renforcées. Les deux pays sont demandeurs des investisse-
sa part signalé les problèmes de normes, certifications et stan-
ments de l'autre et leur culture et leur savoir-faire s'avèrent très com-
dards entre les deux pays, qui provoquent des blocages. A propos du
plémentaires. Que ce soit dans le domaine industriel, artistique ou
marché des cosmétiques, Loïc Armand, directeur général des Affaires
même gastronomique, ils ont beaucoup à apprendre et à échanger.
publiques, Développement durable et Relations consommateurs de
L'Oréal, a pointé les problèmes de réglementation, et plaidé pour un
L'innovation comme enjeu commun
grand marché mondial harmonisé qui permettra aux entreprises de
Consacrée aux nouveaux défis et enjeux de la relation économique
mieux s'implanter à l'international.
franco-japonaise, la seconde table ronde a été ouverte par Michitaka
Les discussions se sont poursuivies sur les relations qu'entretiennent
Nakatomi, président de Jetro. Selon lui, bien que les relations d'échan-
l'Union européenne et le Japon et sur la nécessité de renforcer les
ges entre nos deux pays soient excellentes, il est possible de les
liens non seulement pour établir un équilibre économique vis-à-vis
développer davantage grâce à deux éléments importants : les inves-
des Etats-Unis et des pays émergents, mais aussi parce que les deux
tissements et leur promotion. Avec 250 entreprises implantées au
zones ont des intérêts communs à défendre comme le développe-
Japon, les investissements français sont encore faibles, a-t-il précisé,
ment durable et la propriété intellectuelle. Michio Ohkawa, président
rappelant également les attraits du Japon : un marché très sûr qui a
de la branche japonaise d'EU-Japan EIA Taskforce et conseiller de
entamé des réformes. Il ajoute : « Lorsqu'une entreprise s'implante
Toray Corporate Business Research, a noté les avancées de l'intégra-
au Japon, elle prépare l'avenir. […] Aujourd’hui, il y a de nouveaux
tion économique entre l'Union européenne et le Japon depuis juin
sujets, comme les technologies ou l'environnement, sur lesquels nous
2007. Le Japon a fait plusieurs propositions visant à privilégier l'in-
pouvons travailler en commun ». La question des investissements
novation, promouvoir la sécurité, développer les problématiques
bilatéraux a également été abordée par Serge Boscher, directeur
d'environnement et libéraliser les investissements. Michio Ohkawa
général de l'AFII (Agence française des investissements internatio-
s'est ainsi félicité de la progression des discussions, également au
naux), qui a souligné que le Japon, au 7e rang des investisseurs étran-
niveau des entreprises, notant que les pôles de compétitivité per-
gers en France, était aussi le premier investisseur asiatique dans
mettaient aux entreprises de se développer à l'international. Pour
l’Hexagone. La présence japonaise représente 450 entreprises qui
Seiji Hata, professeur à la faculté d'ingénierie de l'université de
emploient près de 60 000 personnes. « Notre objectif, a-t-il annoncé,
Kagawa, le Japon compte beaucoup de PME, peu connues à l'étran-
est de faire venir de nouveaux investisseurs japonais grâce aux
ger. Mais grâce aux activités de Jetro, des échanges au niveau régio-
71 pôles de compétitivité […] et à notre crédit impôt recherche qui
nal ont été initiés, comme entre Kagawa et la Savoie dans le domaine
est le meilleur d'Europe. »
de la mécatronique.
Hiroaki Nomura, président d'Ajinomoto Europe, a expliqué que les
En conclusion du symposium, Carlos Ghosn, PDG du groupe Renault-
industriels japonais présents en France y avaient désormais transféré
Nissan, a tiré un bilan globalement positif de l’alliance entre les deux
leur effectifs de management, afin de les rapprocher des sites de pro-
constructeurs : « La diversité est facteur de richesse si elle est menée
duction. Il a ajouté que la culture populaire japonaise faisait désor-
par un projet qui fédère les gens, les cultures et génère de la valeur.
mais partie de la vie quotidienne des Français et que ces affinités
Les difficultés, c'est la règle. Pour les surmonter, il faut des projets
culturelles croissantes ouvraient la voie à une collaboration grandis-
structurants forts ». Analysant le succès de cette expérience, il a
sante entre nos deux pays. « Ce doit être le cas, notamment, dans la
expliqué que le principal facteur qui a contribué à sa réussite était
perspective d'une croissance durable, où la propriété intellectuelle
que « le bon sens humain avait primé sur le bon sens des affaires. Le
joue un rôle prédominant. C'est la clé de l'innovation et du dévelop-
sens des affaires aurait conduit à créer une entité à partir du mélan-
pement.», a-t-il développé, précisant qu’Ajinomoto, Inc. détenait
ge des deux entreprises ou de l'absorption de l'une par l'autre. Mais,
4 108 brevets à travers le monde, dont 816 au Japon et 366 en
selon le bon sens humain, réunir deux entreprises, c'est comme un
France. Il a appelé à l'harmonisation des politiques de protection de
couple : on n'aboutit jamais à une personne. Il faut respecter l'iden-
la propriété intellectuelle, notamment au sein de l'Union européenne
tité, l'autonomie de chaque entreprise. Chaque marque développe sa
et fait valoir le rôle important que la coopération franco-japonaise
propre valeur économique ».
pouvait jouer à l'échelle mondiale, par exemple dans les secteurs de
En savoir + : www.jetro.go.jp/fr/invest/investmentservices/
event/seminars/2008_paris/
l'environnement et de l'alimentation. Michel Lachaussée, président
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Le journal de Jetro Paris / 1er trimestre 2009
L’INTERVIEW
Teppei Mihara,
Designer,
Teori
Photo : Jetro Paris
Société japonaise spécialisée dans la fabrication
d’objets de décoration en
bambou, Teori était un
des exposants japonais
au salon Maison & Objet
en janvier 2009.
Pouvez-vous nous
présenter votre société ?
La société Teori a été fondée
il y a vingt ans, mais cela
fait maintenant douze ans
qu’elle s’est spécialisée dans
la fabrication d’objets en
bambou. Nous sommes
situés à Kurashiki dans la
préfecture d’Okayama,
située dans le sud du Japon.
C’est une région réputée
pour ses forêts de bambous.
Plutôt que de se limiter à
utiliser uniquement les
jeunes pousses de bambou
pour un usage alimentaire,
le directeur de Teori a eu
l’idée de développer la
fabrication à partir de
bambous adultes. Nous
créons et fabriquons des
objets du quotidien en
lamellé-collé de bambou,
depuis des petits objets
comme des bols, des
corbeilles à fruits, des
miroirs ou des pendules
jusqu’à des meubles. Pour
cela, nous travaillons à
partir de bambous adultes,
dont les cylindres sont
coupés en six avant d’être
collés. Nous utilisons une
colle la moins toxique
possible.
Le bambou a la particularité
d’attirer les insectes à cause
des sucres contenus dans ses
fibres. C’est pourquoi nous
enlevons le sucre en faisant
bouillir les bambous avant
d’en faire des planches. A
partir des planches, nous
fabriquons ensuite des
objets, à la main ou à la
machine.
Vous êtes vous-même
designer. Comment se
situe votre rôle au sein
de la société Teori ?
Je suis également professeur
assistant de design à
l’université d’Okayama.
Teori a une équipe de jeunes
designers qui développent de
nouveaux produits. Pour ma
part, j’apporte mon aide à
plusieurs entreprises de la
région. Il s’agit en fait du
résultat d’une collaboration
initiée entre l’entreprise et
4
FOCUS
DES CRÉATIONS JAPONAISES RÉELLEMENT
« PHANTASMAGORIQUES »
Depuis trois ans, Jetro organise la participation d’entreprises
japonaises au salon international de la décoration
Maison & Objet, dont la dernière édition s’est tenue à Paris
du 23 au 27 janvier 2009. Cette année, le stand de Jetro, dans
le prestigieux hall Now ! Design à vivre, a accueilli une
sélection de quatorze PME japonaises, réunies sous la
bannière « Japan Style 2009 - Phantasmagorical ».
Créé par des artistes dotés d’une grande sensibilité
contemporaine, chacun des objets exposés a été fabriqué à
partir d’une feuille de papier. Matériau traditionnel au Japon,
le papier offre une grande facilité de transformation et peut
prendre une variété infinie de formes. La société Shishishikki
a exposé des assiettes en papier recouvertes de laque, la
designer Riki Watanabe a imaginé des meubles en carton plié,
Kyouei Design une lampe de chevet entièrement réalisée en
papier denguri en nid d’abeilles. La société Tamu a exposé
d’ingénieuses corbeilles à papier Trash Pot, Sasawachi du
linge de maison fabriqué à partir de feuilles de bambou
kumazasa, Adachi Shiki Kogyo une série d’accessoires de
bureau en fibre vulcanisée, etc.
Ces quatorze entreprises ont bénéficié du soutien financier et
logistique de Jetro dans le cadre de ses activités
d’internationalisation des produits traditionnels japonais.
L’initiative gouvernementale Japan Brand a vu le jour en 2004
dans l‘objectif d’aider des PME artisanales, réputées pour leur
savoir-faire unique, mais peu rompues à l’exportation et aux
négociations commerciales avec des partenaires étrangers, à
accéder aux marchés étrangers et à proposer à leurs clients
des objets avec une valeur ajoutée. L’arrivée sur le marché
japonais des biens de consommation quotidiens chinois a
incité les PME japonaises à plus d’offensive dans l’Archipel et
à l’international. Chaque année, le stand Japan Style de Jetro
permet à ces entreprises une première approche des marchés
étrangers. Plusieurs anciens exposants exposent dorénavant
Le journal de Jetro Paris / 1er trimestre 2009
Teppei Mihara,
Teori
l’université d’Okayama.
L’université reçoit en effet
une subvention de la
Préfecture d’Okayama pour
aider les entreprises locales à
développer leurs activités et
accéder à de nouveaux
marchés non seulement au
Japon mais aussi à l’étranger.
Cette année, dans quelle
perspective s’inscrit la
participation de Teori au
salon Maison & Objet ?
C’est la première année que
nous exposons à Maison &
Objet à titre individuel, mais
la première participation de
Teori date de deux ans, sur le
stand Japan Style de Jetro.
Cette première expérience
nous avait déjà permis
d’acquérir une belle
réputation, jusqu’à la
boutique du MoMA à NewYork et au grand magasin
Liberty à Londres.
Maison & Objet sera le seul
salon auquel nous participons
cette année en Europe. Nous
souhaitons établir des
Photo : Jetro Paris
contacts avec des
distributeurs potentiels qui
pourraient s’occuper des
ventes de nos produits en
Europe.
Comment vos créations
ont-elles été perçues ?
De nombreux visiteurs
s’arrêtent sur notre stand et
nous avons déjà eu plusieurs
contacts avec des sociétés
intéressées. Malheureusement,
le yen actuellement fort influe
sur le prix de vente de nos
produits. Même si nous
enregistrons peu de
commandes cette année, nous
constatons que nos créations
suscitent un intérêt marqué et
nous formons beaucoup
d’espoir pour l’avenir. Nous
voulons tout d’abord gagner
la confiance de nos clients
potentiels en continuant à
participer à Maison & Objet.
[Propos recueillis par Isabelle
Comtet]
5
en nom propre, comme Teori ou Sou (blaireaux et pinceaux).
La société Kamoi Kakoshi est un exemple intéressant du
dynamisme des entreprises japonaises qui élargissent leur
gamme en associant la richesse de leur technicité au meilleur
du design moderne. Cette entreprise, fondée en 1923, a
longtemps concentré son activité sur la fabrication de papier
tue-mouches. Yukio Taniguchi, son directeur, nous explique :
« A cette époque, le papier tue-mouches était importé
d’Allemagne et des Etats-Unis. Notre produit, bon marché et
de bonne qualité, a tout de suite rencontré un grand succès.
Nous avons développé notre technique pour l’appliquer aux
rubans masques à usage industriel, utilisés dans la
construction et les travaux de revêtement. Nos rubans
masques sont fabriqués en papier japonais, dont la
particularité est la transparence. Nos clients ont commencé à
utiliser nos rubans également pour coller différentes choses et
aussi pour les emballages cadeaux. C’est pour répondre à
leurs besoins que nous avons créé « mt », une
série de rubans adhésifs déclinés en vingt
coloris ». Etre sélectionné comme exposant
du stand Japan Style de Jetro a permis à
Kamoi Kakoshi de faire connaître sa série
« mt » à l’international, notamment en
Europe. Devant le très bon accueil qui a
été réservé à leurs produits, la société
compte être exposant l’année prochaine
avec son propre espace. Jetro a
également organisé la participation
d’entreprises et créateurs
japonais à la International
Gift Fair de New-York, du 25
au 29 janvier 2009. [I. C.]
Photo : Kamoi
Le journal de Jetro Paris / 1er trimestre 2009
INVESTIR
LES ALIMENTS SANTÉ AU JAPON
À FORT POTENTIEL
:
UN MARCHÉ
Le marché japonais des aliments santé est en hausse constante depuis plusieurs années.
Cette croissance est le reflet d'une perception accrue des consommateurs vis-à-vis de leur
alimentation et des bienfaits nutritionnels apportés par cette catégorie de produits. Avec le
vieillissement de la population et une prise de conscience des Japonais, ce secteur offre aux
entreprises, tant japonaises qu’étrangères, de nombreuses opportunités de développement.
ès les années 1980, le Japon a consacré plusieurs programmes de recherche à l'analyse systématique et au
aggravants, comme le cholestérol, la glycémie, la tension artérielle,
développement des fonctionnalités des aliments. Moins
l’obésité et l’âge. Avec le vieillissement de la population et l’allonge-
D
était d’inciter la population à prêter attention à certains facteurs
restrictive que la législation française, la législation japo-
ment de la durée de vie, ce message a trouvé un écho très favorable
naise a introduit en 1991 une nouvelle certification appliquée
et joue en faveur de cette catégorie de produits. En 2005, la régle-
aux produits alimentaires à usage nutritionnel, le plus souvent dési-
mentation sur les aliments fonctionnels a été modifiée, afin d'accroî-
gnés sous l’appellation FOSHU (Foods for Specified Health Use).
tre le nombre de produits approuvés comme FOSHU. On en compte
Cette certification, distincte de celle des aliments diététiques, autori-
aujourd’hui plus de 500.
se les fabricants à revendiquer un effet bénéfique sur la santé pour
leurs produits. Seuls les aliments consommés dans le cadre d’une ali-
Diversification de l'offre
mentation ordinaire peuvent prétendre au statut de FOSHU, à l’exclu-
D'après une étude publiée en novembre 2007 par la Japan Health
sion des gélules, capsules et autres pastilles.
Food & Nutrition Food Association, organisation d'utilité publique
chargée de promouvoir tous les types de compléments nutritionnels,
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Le syndrome métabolique
la gamme des aliments fonctionnels s'est beaucoup diversifiée ces
A partir du début des années 2000, le marché des aliments fonction-
dernières années, débouchant sur une expansion du marché, évalué à
nels a connu une forte croissance, conséquence du vieillissement de la
près de 680 milliards de yens en 2007, contre 131 milliards de yens dix
population japonaise et surtout d’une prise de conscience de la popu-
ans plus tôt. Alors qu’ils concentraient principalement leurs recherches
lation de l’importance de se maintenir en bonne santé. Souhaitant
sur les régulateurs du transit, les fabricants ont élargi leurs champs de
limiter les dépenses de santé, le ministère japonais de la Santé a par
recherches aux fonctions liées à la pression sanguine, aux soins den-
ailleurs éveillé l'attention des Japonais sur le syndrome métabolique,
taires, au taux de glycémie et au cholestérol.
plus couramment désigné par le mot metabo. Ce terme désigne une
Les produits qui connaissent le plus grand succès sont ceux régulant
série d’affections liées à un mauvais métabolisme corporel, qui résul-
la pression sanguine (25 milliards de yens en 2007) et les anti-choles-
te en grande partie de mauvaises habitudes alimentaires. L’objectif
térols (23 milliards de yens), en particulier les huiles de cuisine et les
assaisonnements pour salades. Les produits dentaires, notamment les
OTSUKA RACHÈTE GERBLÉ
gommes, connaissent également une forte croissance depuis leur
autorisation en 2003. Depuis peu, les allégations de santé relatives
Le troisième laboratoire pharmaceutique japonais Otsuka
aux graisses (triglycérides et corps gras), permettant de lutter contre
Pharmaceutical Co, Ltd. a racheté début janvier le groupe français
les facteurs de risques liés à l'obésité et au surpoids, sont de plus en
Nutrition & Santé (950 salariés), leader européen de l’alimentation
plus nombreuses.
diététique avec un chiffre d’affaires estimé à 280 millions d’euros
Directeur à la Japan Health Food & Nutrition Food Association,
en 2008. Employant 33 000 personnes à travers le monde, le
Toshiaki Kitsukawa prévoit une croissance forte du marché. Les
groupe Otsuka a enregistré en 2008 un chiffre d’affaires estimé à
consommateurs associent de plus en plus nourriture et santé et les ali-
9,3 milliards de dollars. La division Neutraceutique représente
ments santé bénéficient d’un bon bouche à oreille. Le livre blanc du
30 % de son chiffre d’affaires. Le rachat de Nutrition & Santé par
Cabinet du Premier ministre sur le vieillissement de la population met
Otsuka Pharmaceutical devrait permettre à la société française
en lumière une préoccupation croissante, notamment des personnes
d’accélérer son développement, grâce aux ressources importantes
âgées, vis-à-vis de certains symptômes liés aux modes de vie actuels
que son nouvel actionnaire devrait lui dédier. Ses principales
marques sont Gerblé et Céréal (alimentation diététique), Gerlinéa,
Pesoforma, Milical (alimentation minceur) et Isostar (nutrition
sportive). La Commission européenne a donné son feu vert à
projet d'acquisition et la signature finale a eu lieu le 13 février.
(taux de triglycérides élevé, problèmes osseux et articulatoires, maux
d'estomac, etc.).
Parallèlement à la révision régulière de la liste de FOSHU, établie en
collaboration avec le Codex Alimentarius, le gouvernement japonais se
penche sur l’amélioration des standards de ces alicaments dans le but
Le journal de Jetro Paris / 1er trimestre 2009
de préciser et d'accélérer la mise en place des contrôles et de leur
apparition sur le marché pour satisfaire les besoins des consomma-
approbation avant mise sur le marché. Ces mesures devraient stimuler
teurs. Shinsuke Katayama, vice-président de AGF Inc., explique :
le marché, qui s'ouvrira à davantage d'entreprises, y compris étrangè-
« Nous sommes à 100 % engagés dans la santé, le bien-être, la sécu-
res, à travers notamment la création d’alliances.
rité et l'honnêteté. Le Japon est une fenêtre sur l'innovation pour
Kraft en termes de nouveaux produits et de packaging ». Face à une
Les grandes entreprises se positionnent sur le marché
demande de plus en plus exigeante des consommateurs, toujours
Confiantes dans le potentiel de ce marché, les entreprises japonaises
plus attentifs à la qualité et aux bienfaits de leur alimentation, les
mettent au point de nouveaux produits. En 2003, Kao Corporation
fabricants vont orienter leur stratégie de développement vers des
(cosmétiques) à lancé Healthya® Green Tea et l'eau Healthya® en
produits ayant des fonctions nutritionnelles, dont les effets pourront
2006. Labellisés FOSHU, ces produits sont riches en catéchine du thé,
être confirmées par des évaluations scientifiques. AGF espère tirer
censé diminuer le pourcentage de matières grasses dans le corps.
profit de son réseau international pour montrer le résultat de sa R&D,
AMEAL S, un produit laitier conçu par Calpis Co., Ltd, rencontre
et des réactions dans différents pays du monde pour accompagner le
depuis 1997 un grand succès commercial parmi les personnes ayant de
développement de nouveaux produits. Cela permettra également à
l'hypertension.
cette entreprise de lancer sur le marché de nouveaux ingrédients à
Ajinomoto General Foods, Inc. (AGF), une joint-venture née en 1973
l’efficacité prouvée et de contribuer à la croissance des potentialités
entre le géant japonais Ajinomoto et l'américain General Foods,
du marché japonais.
aujourd'hui propriété de Kraft Foods, s’est également positionnée
Dans l'avenir, davantage de produits FOSHU devraient être certifiés.
sur le marché en lançant en 2005 des produits à base de café, dont
Dans le même temps, le nombre des aliments fonctionnels hors
Blendy Oligosaccharide, une gamme riche en oligosaccharides cen-
FOSHU enregistrera également une belle croissance. Les autorités
sés améliorer les fonctions du système intestinal. Au Japon, les
japonaises ont par ailleurs assoupli le contrôle sur certains types d'in-
consommateurs sont très bien informés des bienfaits apportés par
grédients (tels le coenzyme Q10, réputé comme antioxydant), les
les aliments fonctionnels. Les cafés instantanés, y compris les pro-
déclassifiant de la catégorie médicaments pour les classifier comme
duits mixtes à base de café, sont enrichis en différentes sortes d'in-
ingrédients alimentaires, ce qui pourrait offrir de nouvelles perspectives
grédients fonctionnels, comme le calcium, le soja, les polyphénols
et faciliter l'accès de fabricants étrangers.
ou les oligosaccharides. De nouveaux produits font sans cesse leur
[Isabelle Comtet]
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À VOS AGENDAS
DU
8 AU 11 MARS 2009
Jetro participe au Forum mondial des
sciences de la vie BioVision et BioSquare
à la Cité internationale de Lyon. Jetro héberge
sur son stand des entreprises japonaises et
organise, le 10 mars, à l'attention des
industriels, un séminaire sur le marché
japonais et ses industries dans le domaine
des biotechnologies.
CONTACT : [email protected]
DU
13 AU 22 MAI 2009
En collaboration avec UniJapan, organisme de
promotion du cinéma japonais, Jetro organise
la participation d’entreprises japonaises au
prochain Marché du film. Ce marché
international se tient chaque année à
l’occasion du Festival international du cinéma
de Cannes. Le stand Japon accueille plusieurs
sociétés japonaises productrices et
distributrices de films.
CONTACT : [email protected]
27 MARS 2009
Jetro organise à Sophia-Antipolis un petit
déjeuner-débat consacré aux clusters
japonais, à l’attention des pôles de
compétitivité de la région Provence-Alpes-Côte
d’Azur à la recherche de collaborations avec
des clusters japonais. Les échanges seront
animés par Mme Androuais, chercheur au
CNRS, M. Kataoka, conseiller commercial à
l'Ambassade du Japon à Paris et M. Montaud,
directeur général de Thésame.
CONTACT : [email protected]
FORMATIONS AU JAPON
Le Centre UE-Japon pour la Coopération
industrielle, fondé par la Commission
européenne et le Meti avec le soutien du
Jetro, propose des programmes de formation
au Japon, destinés aux cadres de l'industrie.
Prochaines formations au Japon, à l'attention
de managers européens travaillant dans des
entreprises européennes : Challenge Towards
World Class Manufacturing - WCM
1re session du 29 juin - 3 juillet 2009
(date limite de candidature : 23 mars 2009)
2e session du 19 au 23 octobre 2009
(date limite de candidature : 23 octobre 2009)
Travaillant dans une entreprise manufacturière
à un niveau décisionnaire, vous désirez
améliorer la productivité de votre entreprise en
acquérant une meilleure connaissance des
méthodes japonaises de production telles que
kaizen (amélioration continue), TQC (Total
Quality Control), TQM (Total Quality
Management), TPM (Total Productive
Maintenance), JIT (Just in Time), TIE (Total
Industrial Engineering) afin de les adapter à
votre entreprise.
CONTACT : Céline Godart ([email protected])
+ D’INFO : www.eu-japan.eu/global/businesstraining/world-class-manufacturing.html
HORIZONS JAPON
La J-pop au Midem
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Dans le cadre de ses activités de promotion de l'industrie des
contenus, Jetro a participé pour la cinquième fois consécutive au
Midem, le marché international de la musique, qui s'est tenu du
18 au 21 janvier à Cannes. Co-organisateur avec l’organisme professionnel MPAJ (Music Publishers Association of Japan), Jetro a
focalisé son action sur la diffusion d’informations sur les musiques
du Japon et l’accompagnement de sociétés japonaises (Flavour of
Sound, Grand Funk, Rambling Records et Soundgraphics) en quête
de partenariats à l'étranger ou de collaborations avec des artistes
étrangers. Malgré une légère baisse du nombre d'exposants et de
la fréquentation sur l’ensemble du salon, le stand de Jetro a
accueilli plus de 500 visiteurs heureux de découvrir non seulement
la J-pop (musique pop japonaise), mais aussi la musique traditionnelle du Japon. Un concert « Japan Night » a été organisé le
19 janvier afin de présenter les nouveaux talents : Mix Speaker's
Inc (rock, visual-kei), JPia-no-jaCI (jazz, rock et classique) et
Immi (pop, dance et électro). Pour la première fois, le concert était
ouvert au public, au grand bonheur des amateurs de musique
japonaise. Avec une hausse des entrées de plus de 40 % par rapport à l'année dernière, la salle était remplie des professionnels,
tels que producteurs, maisons de disques et journalistes, ainsi que
des spectateurs
qui apprécient
l'univers de la
musique japonaise. Ce concert
était toutefois
destiné en premier lieu aux
professionnels,
Photo : Jetro Paris
et de ce fait,
représentait une grande chance pour les artistes de pouvoir montrer leurs performances scéniques. Parmi les artistes qui se sont
produits aux précédents concerts « Japan Night », figure Kokia qui
a donné un concert au Bataclan à Paris en 2007.
Grâce au développement d’internet, la musique japonaise, qui ne
passe malheureusement pas encore souvent sur les ondes, est plus
facilement accessible aux Français. Avec 17 % des ventes mondiales, le marché japonais est pourtant le deuxième marché de la
musique au monde, derrière les Etats-Unis et devant la GrandeBretagne. Vu l’intérêt croissant pour la musique japonaise, l'année
2009 pourrait être celle de la J-pop ! [Naoko Okuyama]
1041 entreprises japonaises en Europe
La dernière édition de l’étude annuelle que Jetro consacre aux
entreprises manufacturières japonaises implantées en Europe
vient de paraître. Elle analyse les résultats d’un questionnaire
envoyé, entre juin et juillet 2008, à 641 des 1041 entreprises à
capitaux japonais (au moins 10 %) installées en Europe (pays de
l’Europe de l’Ouest et également de l’Est), ainsi qu’en Turquie. Le
taux de réponse s’est établi à 56,8 % (364 entreprises). Il faut par
ailleurs noter que l’étude a été conduite avant que la crise financière mondiale n’éclate en septembre dernier.
La répartition géographique des entreprises montre que la France
compte 130 entreprises manufacturières japonaises, derrière le
Royaume-Uni (203) et l’Allemagne (146) et devant la République
tchèque (84) et la Pologne (70). Le principal secteur concerné par
les implantations japonaises est celui des transports (automobile
et moto) avec 21,3 % du total, les machines (14,3 %) et les produits chimiques et pétroliers (8,7 %).
Vingt-huit nouvelles implantations japonaises ont été réalisées en
2007 : 12 en Europe de l’Ouest, 15 en Europe centrale et de
l’Est, 1 en Turquie. Ce chiffre est en baisse par rapport à 2006 qui
avait enregistré un record de 74 nouvelles installations. La
République tchèque et la Pologne ont connu chacune 6 implantations, l’Allemagne 3, le Royaume-Uni, l’Italie et la Slovaquie 2.
Interrogées sur les principaux problèmes de gestion qu’elles rencontraient, les entreprises japonaises installées en Europe de l’Ouest
ont cité en premier lieu les coûts de production élevés, en particulier le coût du travail et de l’énergie, tandis que celles implantées
dans les autres régions pointaient la forte augmentation du coût du
travail et la pénurie de main d’œuvre. [Isabelle Comtet]
Directeur de la publication : Tsutomu Higuchi. Rédacteur en chef : Takamasa Sato. Rédaction/publication : Isabelle Comtet ([email protected]). Les articles expriment les opinions des rédacteurs et ne reflètent pas nécessairement l’opinion de Jetro. Dépôt légal : 1er trimestre 2009. N° ISSN :
1254-6666. Publication Jetro Paris - Organisation japonaise du commerce extérieur 151 bis, rue Saint-Honoré 75044 Paris Cedex 01. Tél. : 01 42 61 27 27.
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