Migros apprend aux requérants à ne pas voler

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vaud Vendredi3 décembre 2010
Migros apprend aux requérants à ne pas voler
Par Mathieu Signorell
En collaboration avec la police, le géant orange lutte contre le vol à l’étalage
C’est la nouvelle recette des magasins Migros contre les vols à l’étalage. Dans le canton de Vaud, le
géant orange a choisi une méthode particulière: donner des cours aux requérants d’asile. En
collaboration avec la police, ils sont «destinés à les dissuader de commettre des infractions» et à
«engager un dialogue sur les problèmes de vols à l’étalage». Une première pour la coopérative, qui
renouvellera l’expérience en 2011.
Juste à côté du nœud autoroutier de Crissier, Migros Vaud possède un immense magasin, le plus
grand de la région lausannoise. Un MMM, dans le jargon du géant orange. A deux pas se trouve un
centre de l’EVAM, l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants. D’origine africaine et moyenneorientale pour la plupart, environ 300 personnes y cohabitent.
Prévenir les tentations
Migros y collabore avec la police de l’Ouest lausannois (Polouest). Est-ce une invitation à
d’hypothétiques chapardeurs pour qu’ils aillent sévir chez le concurrent Coop, dont un grand centre
se trouve à quelques centaines de mètres? «Absolument pas», répond Aurélie Murris, porte-parole de
Migros-Vaud. «Le but n’est pas non plus de leur dire de venir faire leurs courses chez nous. C’est un
message de prévention.»
Mais les chapardeurs qui sévissent chez Migros sont-ils en majorité des migrants de l’EVAM? «Nous
n’avons pas de chiffres qui étayent cette hypothèse», souligne Christian Hautle, lieutenant de la
Polouest. «Ces personnes savent très bien qu’il ne faut pas voler», rassure Emmanuelle Marendaz
Colle, porte-parole de l’EVAM. «L’immense majorité des requérants se comporte très bien. Mais il
s’agit de prévenir les tentations et de réduire la peur de l’uniforme. Certains viennent de pays où la
police n’est pas respectueuse des droits de l’homme.»
Pendant les six premiers mois qu’il passe dans le canton de Vaud, un requérant d’asile suit des
modules de sensibilisation, concernant ses droits et ses devoirs, ainsi que les us et coutumes suisses.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la vingtaine de modules de 8 heures dispensés en 2010 par deux
employés de Migros et de la Polouest. Rien n’est facturé à l’EVAM.
Deux à trois cas par jour
Dans ces cours, ils apprennent notamment que Migros, lors d’un premier vol à l’étalage, n’avertit pas
la police si le cas ne dépasse pas 300 francs, mais perçoit des frais. Ce que la loi prévoit. Une plainte
n’intervient qu’à la seconde reprise.
Pour l’instant, le géant orange ne sait pas si l’opération a réduit le nombre de vols dans son magasin
de Crissier. D’ailleurs la société ne communique pas ce chiffre. Mais en feuilletant un ancien numéro
http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/976a84f6-fe5c-11df-83d9-55e75714d428/Migros... 06.12.2010
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de Migros Magazine, on constate que «Migros Vaud a comptabilisé entre deux et trois cas de
chapardage par jour» dans le canton en 2009. 40% des personnes impliquées sont des mineurs, 27%
des hommes adultes, 23% des femmes adultes et 10% ont plus de 70 ans.
© 2009 Le Temps SA
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