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AVANT-PROPOS Jean Patou, Jeanne Lanvin, Nina Ricci, Christian Dior… des noms qui émerveillent, qui font rêver et tourner la tête dans le monde entier depuis un siècle et qui symbolisent à eux seuls la mode française. Quant à la Corrèze, elle peut s'enorgueillir d'avoir vu grandir la petite Gabrielle Chanel, bientôt devenue la grande Coco Chanel. Sous ces paillettes et ces ors, sous ces drapés et ces plumes, sous ces fronces et ces ruchettes, il importe aussi de se pencher sur l'industrie de la mode, d'aller au-delà de la culture des apparences : qui sont ces femmes et ces hommes qui inventent, qui créent, qui réalisent les collections de "haute couture" de cet âge d'or de la mode française ? Pourtant aucun sujet n'échappe longtemps aux chercheurs - ni aux archivistes. À l'instar d'institutions prestigieuses comme le Musée Galliera à Paris, ou le musée du Président Jacques Chirac il y a de cela quelques années, les Archives départementales de la Corrèze, service du Conseil départemental, ont le plaisir et le privilège de présenter aujourd'hui une exposition inédite sur la mode : Jane DUVERNE, styliste de mode, 1925-1949. Après une longue enquête menée auprès de différents services patrimoniaux et surtout auprès des descendants de Jane Duverne, l'équipe des Archives départementales est en mesure de faire sortir de l'ombre une autre styliste de mode parisienne aux attaches corréziennes, Jane Duverne. Jane Duverne fait ses armes aux côtés de Jean Patou puis crée sa propre Maison de couture en 1925. Jusqu'à la vente de sa société en 1946-1947, elle possède successivement plusieurs boutiques en plein cœur du "quartier de la mode", ce triangle entre la place de la Concorde au Sud, la Madeleine au Nord et la place Vendôme à l'Est. Parisienne de naissance, Jane Duverne n'est pourtant pas une inconnue en Corrèze. Ainsi certains se souviennent encore de son séjour à Chaunac (Naves) pendant l'exode de 1940. Car Jane Duverne, fille de tailleurs du 9e arrondissement parisien, est la bellefille du célèbre Tulliste Edmond Perrier, devenu directeur du Muséum d'histoire naturelle à Paris. En août 1918, elle a en effet épousé son fils cadet, André Perrier, docteur en médecine. La correspondance encore conservée par les descendants éclaire ce couple tendrement uni et le soutien moral sans faille qu'André apporte à son épouse, inquiète pour l'avenir de sa Maison. C'est bien là le cœur de la mission de valorisation des Archives départementales : mettre en valeur et rendre accessible à tous l'Histoire - la grande et la petite - de notre département. Pour la transmettre aux jeunes générations, un partenariat a été noué avec la section Métiers de la Mode du lycée polyvalent Danton à Brive-la-Gaillarde. Grâce aux réalisations des élèves et au reportage réalisé par la direction de la Communication du Conseil départemental, tous peuvent aujourd'hui se rendre compte de ce qu'impliquent la création et la réalisation d'une robe. Si la technologie a changé, certaines choses restent intemporelles : la passion, le savoir-faire, la patience, la persévérance… au service d'une vision créatrice. INTRODUCTION Mémoire du Département, les Archives départementales sont aussi le lieu de rencontres, le croisement entre l'Histoire et les histoires, celles des particuliers et des familles. Dans les fonds qu'il classe et qu'il conserve, l'archiviste peut avoir la chance de tomber sur des documents qui sortent de l'ordinaire. C'est ainsi qu'une centaine de dessins de mode des années 1920 a pu donner le jour à une exposition et à une publication en 2016. Si c'est une belle histoire, c'est avant tout une longue enquête… Tout a commencé en ouvrant un carton contenant en vrac les archives du fils aîné d'Edmond Perrier, Louis, données aux Archives départementales par une de ses descendantes corréziennes en 2012. Au milieu des papiers de ce haut fonctionnaire, concernant principalement la guerre de 1914-1918 et le Haut Commissariat de la France à Londres, se trouvent près de deux cents dessins de mode, certains sur papier, d'autres sur calque, certains avec des échantillons de tissu. Certains modèles ont des noms, mais pas tous. D'autres noms - sans doute celui des modistes - sont parfois indiqués. Le style est indéniablement celui des années 1920-1930 et fait penser, pour certaines robes, à Jean Patou. Les premières recherches ne permettent pas de remonter plus loin ni d'identifier cette "Jane Duverne" ni ses liens exacts avec Louis et Edmond Perrier. Automne 2014, l'enquête rebondit. Coïncidence, hasard, persévérance ? Grâce aux joies (et aux mystères) d'internet, Jane Duverne prend soudain corps. En effet, son petit-fils, Xavier-Laurent Petit, écrivain, parle d'elle au sujet de son livre Miée paru à l'École des Loisirs. Sylvie Dodeller retranscrit ainsi ses propos : "Pour tout un tas de raisons, j'ai gardé un très beau souvenir de ma grand-mère. J'avais pour elle une attirance particulière. […] C'était une artiste qui avait créé sa maison de couture. […] Quand je l'ai connue, elle habitait chez mes parents. Elle avait une pièce à elle, dans laquelle elle vivait au milieu des tissus et des cartons à chapeaux "Jane Duverne" […]". À partir de là, il "ne restait qu'à" prendre contact avec Xavier-Laurent Petit, "l'archiviste" de cette branche de la famille Perrier partie loin de Corrèze : Jacques-François, Catherine, Xavier-Laurent, Cécile Petit, les enfants de Janine Perrier épouse Petit, fille unique de Jane Duverne et d'André Perrier, le second fils d'Edmond Perrier. Les enfants Petit ayant accepté de déposer pour numérisation les archives de Jane Duverne aux Archives départementales de la Corrèze, il était dorénavant possible de reconstituer plus en détail l'histoire de la Maison Jane Duverne & Cie. Parallèlement à ces archives familiales, l'enquête se poursuit auprès d'institutions publiques. Auprès de musées d'abord pour essayer de retrouver des robes et tenues de Jane Duverne : le musée Galliera et le musée Carnavalet à Paris, le Victoria and Albert Museum à Londres. Auprès de services d'archives également pour essayer de retracer la vie et la carrière de Jane Duverne et André Perrier : Archives de Paris, Archives nationales, Archives départementales du Loir-et-Cher, service de Santé des Armées au Val-deGrâce. Petit à petit, Jane Duverne a repris vie. Ses créations, remises en contexte, peuvent ainsi être aujourd'hui présentées au public, plus d'un demi-siècle après la fermeture de sa Maison. EN BREF L'exposition est basée sur la présentation de vingt-quatre dessins originaux conservés dans le fonds PERRIER - 115 J - aux Archives départementales de la Corrèze qui seront renouvelés à mi-parcours de la période d'exposition. Huit panneaux retraçant l'histoire de la modiste Jane DUVERNE et de sa Maison viennent s'intercaler. À partir des dessins de la styliste, cinq créations et ré-interprétations ainsi que deux moulages confectionnés par les élèves du lycée polyvalent Danton de Brive-la-Gaillarde sont exposés physiquement sur deux podiums conçus spécialement à cette occasion. Deux tablettes ipads ainsi qu'une borne vidéo présentant un reportage documentaire reviennent sur le partenariat noué avec cet établissement professionnel corrézien ainsi que sur les étapes fondamentales à la réalisation de ces modèles. Un catalogue d'exposition est disponible à la vente au prix unitaire de 15 euros : Berlière (Justine), Mendes (Julien), JANE DUVERNE, styliste de mode, 1925-1949 ; Tulle, 2016, 128 p. À destination des élèves et pour l'accueil des groupes scolaires, un dossier pédagogique a été élaboré à partir de l'exposition. Conçu par Xavier Badefort, professeur d’histoire-géographie au lycée EdmondPerrier, au service éducatif des Archives départementales de la Corrèze, le dossier aborde principalement L’évolution de la place des femmes dans la société française, thème transversal de la plupart des programmes d’Histoire et d’Éducation Civique et Morale de l’école primaire jusqu’au lycée. En quoi le parcours de Jane Duverne est-il symbolique de l’évolution de la place des femmes et de la condition féminine dans la première moitié du XXe siècle ? POUR TOUS RENSEIGNEMENTS Archives départementales de la Corrèze Le Touron – 19000 Tulle Entrée libre Horaires d'ouverture au public : lundi à jeudi : 8h30-17h ; vendredi de 8h30-16h30 *Fermeture annuelle septembre 2016 du 19 au 30 Contacts : Justine Berlière, Directeur ; Julien Mendes, Responsable de valorisation et du service éducatif Tél. : 05. 55. 20. 11. 91 Site internet : www.archives.correze.fr Mél. : [email protected] www.facebook.com/archivesdeparteme ntalescorreze/ JANE DUVERNE Styliste de mode 1925-1949 Exposition présentée du 20 juin au 14 octobre 2016 Avant-propos Mot du Président I.-II Portrait de Jeanne Blanche Julienne Duverne (1882-1968) III. La mode des années 1910-1940 IV. La Maison Duverne & Cie V. Duverne & Cie, une marque déposée VI. Jane Duverne à la Une Portrait de Jane DUVERNE. 16 août 1911. Arch. dép. Corrèze, 15Num 5. VII. Jane Duverne dans la tourmente de l’exode (été 1940) VIII. Dans les l’exposition IX. Remerciements Totem 1 Dessin de Jane Duverne. Totem 2 Dessin de Jane Duverne. Arch. dép. Corrèze, 115J. Stèle i pad 1 Stèle i pad 2 coulisses de Arch. dép. Corrèze, 115J. Dessin de Jane Duverne. Arch. dép. Corrèze, 115J. Dessins de Jane Duverne aux Archives départementales de la Corrèze, 115J. Projet d'exposition Jane Duverne - Le partenariat avec le lycée Polyvalent Danton de Brive-la-Gaillarde. Borne vidéo Reportage documentaire sur les différentes étapes de réalisation des modèles de Jane Duverne par les élèves du lycée Polyvalent Danton de Brive-la-Gaillarde. Catalogue : Berlière (Justine), Mendes (Julien), JANE DUVERNE, styliste de mode (19251949) ; Tulle, 2016, 128 p. - 15 euros. Dessin de Jane Duverne. Arch. dép. Corrèze, 115J.