textes-laureats-csf10 P - Chansons sans frontières

Transcription

textes-laureats-csf10 P - Chansons sans frontières
CSF#10 - Premier prix
Michael Gemkow - Allemand -56 ans
Titre: ÉTINCELLES
Sur la route au Port-au-Prince, Joseph maudit le destin
Le moteur de son vieux tap-tap ne souffle plus rien
Ce fada de Patrick resserre une valve et il crie
"Vas-y, vas-y, vas-y, Léon!" - voilà, c'est parti
REFRAIN:
On se sent si petit
tout seul, face à la vie
On a tous besoin
d'une main en chemin
Parfois on cherche querelle,
parfois on cherche conseil
Ces milliards d'étincelles,
peuvent faire tout un soleil
Mahmoud ressent la drache dans les squares de Berlin
Sa famille, ses amis et son pays sont si loin
Pour boire une p'tite ristrette, il s'assoit dans un café
La patronne lui sourit et dit: "Viens, c'est ma tournée."
Le cimetière se peint en blanc sous la poudrerie
Maurice pense à son fils qui est mort à Paris
Assis sur l'escalier, il n'arrête pas de pleurer
C'est la petite Leïla qui lui tend sa poupée
CSF#10 - 2ème prix
Jocelyn DANGA - 22 ans - Congo RDC
On est tous minuscules
On est tous minuscules, comme les rêves d’un lutin
Comme les pétales des fleurs, comme la rosée du matin
Minuscules comme l’horizon
Dans l’œil d’un épervier
On sort tous d’une même chanson
Ces chansons de février.
Refrain
On a tous un même départ
L’inexploré, le plus petit
Pour partir quelque part
Où le temps n’a jamais dit
D’une minuscule molécule
Pour les folies de grandeur
Pour les rêves d’un bonheur
Que seul l’amour véhicule
On est tous minuscules, comme le pinceau d’un peintre
Comme une de ces vies champêtres, comme l’oubli du bien-être
On a tous le même espoir, la même vie, le même souffle
Tous on rit, tous on souffre, et par là tous on se découvre
On vient tous de là, des amours perdues
Que chaque jour on recherche dans des regards confus
Que chaque jour on découvre, découvre un peu plus
Que chaque jour on perd au bord de l’inconnu
Prix Jeune Public Milena Kepczynska, 18 ans, Ostrowiec, Pologne
La même molécule
I. Je me vois dans la feuille qui flotte sur l'érable
Je vois mon visage dans le grain de sable
Je vois mes propres yeux dans les yeux de la vache
Et dans chaque goutte d'eau qui descend quand il drache
Refrain
Je traverse le monde et le temps en cherchant
Cette molécule dont tous on descend
Dont tous on descend
II. Je vois mon cœur chez le chien qui me lèche
Et ma propre tristesse dans la larme qui sèche
Et ma propre joie dans le rire de l'enfant
Et mon propre effort dans la sueur du gagnant
III. Je ressens la douleur du cheval que l'on frappe
Et j'entends ma voix dans celle des chiens qui jappent
Je ressens le poids de l'homme sur la chaise
Je trouve le plaisir dans le goût de la fraise
CSF#10 - Prix Français langue maternelle
Louise Ethier - 67 ans - Canada, Québec
On est peu de choses
REFRAIN: On est peu de choses
Parmi grands et petits
Chacun à son rôle
Important, défini
On est peu de choses
Dans la vie qu’on choisit
Sitôt on se pose
Sitôt on est parti
Petits grains de sable
S’entassent par milliers
Le long de la plage
Où j’aime flâner
Dans mon vagabondage
Au pied de l’été
Ils glissent inlassables
Insouciants des années
Là sur la montagne
S’ouvre le sentier
Où traversent les âges
Dans leur randonnée
Défile une trace
Qu’il a dessiné
Sur le temps qui passe
Et le goût d’aimer
REFRAIN : On est peu de choses…. Etc (IDEM que premier refrain)
On est tous nomades
Dans un monde métissé
On cherche l’étoile
Qui nous fait briller
Une raison, un phare
Besoin d’exister
Petit est le stage
Grand l’amour trouvé
REFRAIN : On est tant de choses
Dans cette galaxie
D’épines et de roses
De jours et de nuits
On est toutes ces choses
Dans ce monde infini
On s’unit, on s’oppose
Et on cueille le fruit
Coup de cœur du jury Jeune Public
Jad Kudieh, 12 ans, palestinien, Hadrien Leuillot, 12 ans, français, Jérusalem, Israël
Infini et tout petit
Couplet 1
Face au banc de l’infini,
Nous nous battons, chamaillons,
Que d’actions insensées,
Là où rien ne tourne rond
Car face au vide d’un noir absolu,
Acceptons l’évidence, c’est tout vu,
L’humanité est vraiment riquiqui
L’espace est infini et nous sommes tout petits
Refrain
Du haut d’un espace sans fin,
On n'distingue rien,
Hommes et animaux,
Fusionnent avec la terre, l’eau
Couplet 2
Pourquoi tant de chichis,
Pour une main, un poil plus fin,
Le même souffle de vie est présent en nous,
Alors pourquoi s’entre-déchirer ainsi ?
L’espace est infini et nous sommes tout petits
Couplet 3Au fond d’nous on est pareils,
Qu’on soit dépanneur ou cireur d’orteils,
Nous sommes tous petits dans l’immensité
Du néant, de la fosse, de l’infinité,
Ce vide, nous ne finirons jamais de l’explorer,
Malgré toutes ces fusées
Tellement nous somme microscopiques, minuscules
L’espace est infini et nous sommes tout petits !
Mention spéciale du jury Jeune Public
Emna Malkouf, 19 ans, Tunis, Tunisie pour le texte Si une étoile
COUPLET 1 :
Si une étoile avait à se réincarner,
Elle deviendrait luciole.
Elle deviendrait rosée,
Si les lumerottes s’éteignaient
Et l’aurore prenait la parole.
Des étincelles fluides, parsemées,
Glisseraient au creux d’une corolle,
Et le soleil ainsi inhalé,
S’évaporerait du sol…
Puis, dans les rayons récoltés
Sur les feuilles d’automne,
Se dessinerait mon reflet.
REFRAIN :
Car enfin,
Quand brilla la lueur des temps,
Nos racines se sont entremêlées,
L’amour est un grain de lumière,
Et nous en sommes nés…
La nébuleuse dans ma chair,
N’est en fait qu’anémone
Et sur les feuilles d’automne,
Se dessine mon reflet.
COUPLET 2 :
Et lorsque soufflerait le vent,
Il m’emporterait sur ses bouffées…
Et je survolerais les saisons,
Sur des ailes de fée.
La magie de l’échappée
Est un rêve d’enfant,
Qu’il suffit, pour l’esquisser,
De conquérir les océans blancs.
Car seuls l’encre et le papier,
Peuvent fredonner les airs d’antan…
Quand l’Homme et la vie étaient alliés,
Et nos âmes, des constellations.
COUPLET 3 :
Au fil de soie, est tissé l’infini
En tresses africaines, en toile d’araignée
Relatant l'épopée…
De nos pas affranchis,
Peints sur la voie lactée…
Envolés en poudrerie,
Comme une étreinte oubliée…
La gravité les sème, l’apesanteur les lie
Telle une poésie…disloquée.
Y a-t-il plus étrange que l’humanité ?
Cet univers, n’est que vers unis…
Et nul n’en voit les reflets…

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