bulletin été 2005 summer - Auroville International Canada

Transcription

bulletin été 2005 summer - Auroville International Canada
AVI Canada, 2164 Amherst, Montréal, Québec, Canada H2L 3L8
BULLETIN
http://www.cam.org/~avica
ÉTÉ 2005 SUMMER
MOT DU PRÉSIDENT
Le début de l’année 2005 a été particulièrement fertile pour l’association, comme si le tsunami de
décembre avait libéré des énergies latentes.
Plusieurs membres se sont rendus à Auroville, en y apportant leur contribution active:
• Georges Kalifa, qui a déjà vécu à Auroville, s’est consacré pendant plusieurs semaines, seul, à la
rénovation de la cuisine et de la cafétéria de New Creation School (qui en avaient bien besoin). Sa
détermination et sa persévérance ont eu un effet d’entraînement, et il a ensuite été épaulé par d’autres
travailleurs.
• Claude Daviault, dont c’était le deuxième séjour à Auroville, y a passé
deux mois, participant entre autres à la conférence de la jeunesse de
l’Unesco, tenue à Auroville du 21 au 26 février (Explorations for new
values through Inter cultural and inter religious dialogue).
• Andrée et Christian Feuillette, accompagnés de leur fils Maxence, ont
visité Auroville en janvier. Pour Andrée et Maxence, il s’agissait de leur
première visite, la quatrième pour Christian, après celles de 1970, 1972
et 1987. Ils y ont participé à la rencontre annuelle des associations
d’Auroville International (AVI meeting), tenue à Auroville, du 14 au 18 janvier. À cette occasion,
Christian est devenu membre du Conseil d’Auroville International. Le Canada a donc maintenant une
présence effective sur le “Board”, et une proposition d’accueillir à Montréal la rencontre annuelle en 2007
a été approuvée à l’unanimité par l’assemblée. Les prochains “meetings” AVI ont lieu en Espagne en
septembre 2005, et en Afrique du Sud, en mars 2006. Une représentation canadienne y sera assurée, en
vue notamment de la préparation de la rencontre de Montréal en 2007.
Une rencontre a aussi réuni, le 23 janvier, plusieurs Canadiens, Auroviliens ou visiteurs, présents à
Auroville. Une proposition a été acceptée (entérinée ensuite par le Conseil d’AVI Canada, le 5 mai 2005),
visant à marquer l’emplacement du terrain du Canada dans la zone internationale par l’érection d’un
Inuksuk. Le site a été identifié et a reçu l’aval de l’architecte en chef Helmut Schmidt. Ce monument inuit,
figurant un homme debout, constitue en effet un symbole rassembleur, puisqu’il est issu des premières
nations et qu’on le retrouve dans toutes les parties du Canada. Ce n’est pas un hasard si ce symbole vient
justement d’être retenu pour les Jeux Olympiques de Vancouver de 2010. À Auroville, Monique
Patenaude, qui avait émis cette idée de l’Inuksuk l’an
passé, et François Grenier, qui est architecte-paysagiste et
connaît bien le travail de la pierre, seront de concert
maîtres d’œuvre du projet. L’idée est d’avoir un
monument tout de même imposant (3m de haut) sur une
base de béton. L’objectif est de rassembler une somme de
2000. $, et de remettre le chèque à Monique Patenaude
lors de son retour à Auroville en septembre, afin que le
projet démarre effectivement dans l’année 2005.
Une fois que ce projet sera complété, il deviendra plus
facile – avec ce premier acte symbolique concret de la
présence du Canada à Auroville –, d’intéresser les
différents paliers de gouvernement à participer à la construction d’un pavillon canadien à Auroville, ou à
tout autre projet à réaliser de concert avec les différentes administrations, tel un jumelage entre la ville de
Montréal et Auroville.
Un autre projet en voie de réalisation est celui d’une exposition sur Auroville présentée dans le cadre des
Maisons de la Culture de Montréal. Claude Daviault et Christian Feuillette ont rencontré en novembre
dernier le responsable du Service de développement culturel de la Ville pour lui remettre le dossier de
l’exposition “Auroville, la cité de l’unité humaine”. Le projet a ensuite été soumis aux autres instances
décisionnelles de la Ville et endossé en février 2005. Il s’agit d’une présentation de films et de
diapositives Powerpoint en continu, de panneaux avec textes et photos, ainsi que différents articles, livres
et œuvres d’art concernant Auroville. Il reste maintenant à susciter l’intérêt d’une Maison de la Culture en
particulier, pour amorcer la première étape de cette exposition qu’on souhaite la plus itinérante possible,
non seulement à Montréal, mais aussi dans le reste du Québec et du Canada.
Mentionnons aussi la visite récente de deux Auroviliens, l’architecte Suhasini Ayer-Guigan fin juin, et le
musicien Nadaka début juillet, qui ont pu rencontrer plusieurs membres et présenter leur travail.
Vous trouverez dans ce bulletin, en plus des rapports d’activité de l’association, nombre d’articles
détaillés concernant les sujets esquissés plus haut, ainsi que d’autres sujets comme l’effort d’Auroville
après le tsunami, ou le Matrimandir, où des travaux impressionnants ont cours. Également, deux textes
remarquables à lire: le discours de Sraddhalu Ranade ouvrant la réunion d’Auroville International en
janvier, et “Impressions d’Auroville: Les pionniers de la conscience” de Marc Luyckx Ghisi.
Sans être complètement bilingue, faute de temps et de ressources, le bulletin alterne le français et
l’anglais, dans le souci d’offrir l’information la plus complète possible. Bonne lecture!
Christian Feuillette
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Table des matières / Table of content
Mot du président .....p.1
Nouvelles de l’association au Québec ….. p. 3
Next AVI meeting.....p.4
Highlights from AVI Canada-Ontario….. p.4
Extrait de l'agenda.....p.5
Talk by Sraddhalu Ranade.....p.6
Report from Canadian delegation in Auroville.....p.9
Réunion des Canadiens à Auroville.....p.11
Ilaanak, l’inuksuk des jeux de Vancouver 2010.....p.12
Rapport sur les opérations de secours aux victimes du tsunami.....p.13
Bulletin d’information du Matrimandir.....p.16
Rencontre avec Suhasini Ayer-Guigan.....p.17
Impressions of Auroville: The pioneers of consciousness.....p.19
À propos de Nadaka.....p.22
Auroville. . . Le Temps, les Mots, la Grâce.....p.23
Jeu de sable à l’école Transition.....p.25
Boutique ….. p.27
Avis d’assemblée annuelle dimanche le 14 août à 15h00….. p.28
Abonnement …..p.29
Nouvelles de l’association au Québec
Lors de l`assemblée anuelle le 15 aout 2004 , le nouveau conseil d`administration a été constitué de
Christian Feuillette à la présidence, Stéphane Lefebvre à la vice-présidence, Claude Daviault au
secrétariat, Guy Perron à la trésorerie et Andrée Paul et Samuel Gallant comme administrateurs.
Dons 2004
Suite au Tsunami survenu le 26 décembre 2004, plusieurs donateurs canadiens ont acheminé des dons
pour supporter Auroville et les villages avoisinants. L’association a recueilli un total de $6,935 CAD pour
l’année fiscale 2004, réparti comme ceci : $2,468 pour le tsunami, $100 pour l’agriculture, $540 pour
l’achat des terres, $ 50 les fonds généraux, $3,150 pour l’éducation et $110 pour l’association.
L’association a également reçu une imprimante laser en noir et blanc d`une valeur de $517 comme don en
nature. En janvier 2005, $2,765 ont été reçu en plus pour le tsunami.
Nous vous rappelons que ces dons nous permettent de maintenir notre statut d’organisme de bienfaisance
en règle auprès de Revenu Canada. Merci à nos généreux et fidèles donateurs. Nous invitons nos lecteurs à
supporter financièrement l’idéal d’Auroville.
Finance et « membership »
Le « membership » au Québec se maintient toujours à une vingtaine de membres, et les cotisations
toujours sous la barre du $1,000 qui serait nécessaire pour garantir une année d’opération. Notre santé
financière est toujours précaire et modeste. Nous avons vendu 50 calendriers d’Auroville cette année. La
générosité de certains membres permet à l’association de se maintenir à flot. Votre soutien et votre fidélité
sont essentiels pour maintenir le phare d’Auroville allumé pour le Canada.
Nouvelle traduction de Savitri
Le monde de la francophonie vient de s'enrichir d'une nouvelle traduction de Savitri, l'épopée poétique de
Sri Aurobindo: M.Guy Lafond, de Montréal, aura mis douze années de travail pour terminer cette
traduction qui devrait paraître en librairie cet automne chez Christian Feuillette, éditeur.
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Next International AVI meeting in Spain 28th September - 2nd October
The meting will be host in the Eden Roc Hotel in the town of Sant Feliu de Guixols. This is in the Costa
Brava in Catalunya country, north-east of Spain near the city of Girona (35 Km) and 100 Km north from
Barcelona.
For information and prices please contact Alfonso :
[email protected] or [email protected]
INVITATION TO THE AUROVILLE INTERNATIONAL MEETING IN SOUTH AFRICA 2006
Dear Aurovilians in Auroville and across the world, we are happy to announce to you the Auroville
International meeting in Cape Town, South Africa, in March 2006. This is the first time an AVI meeting will
take place on African soil, and we see it as an important milestone towards enhancing Auroville's presence in
Africa, and African participation in Auroville.
Contact : Auroville International South Africa Liaison
Aravinda and Jasmin, and Renée Fouché
Email: [email protected]
AUROVILLE INTERNATIONAL CANADA-ONTARIO
Activités 2004-2005
2004-2005 Report
Cette année, la foire d’Auroville n’a pas eu lieu.
Nous avons toutefois vendu les calendriers
d’Auroville 2005. Notre principale activité a été
de ramasser des fonds pour les sinistrés du
tsunami à Auroville. On a pu voir un film sur le
travail des Canadiens aurovilliens auprès des
victimes du tsunami à Auroville, à l’émission
The National de la télévision anglaise de RadioCanada. On y a interrogé entre autres, L’aura
Joy, co-fondatrice de AVI Canada-Ontario, qui
vit maintenant à Auroville. Ce documentaire
présentait Auroville et ses habitants sous un
aspect positif. À la suite de cette émission, nous
avons dû répondre à plusieurs appels de
personnes voulant recevoir de l’information sur
Auroville.
This year, we did not hold the Auroville Fair.
However, we have sold the 2005 Auroville
calendars. Our main activity has been to raise
funds for the Auroville Tsunami Relief Fund.
This winter, a documentary film by the Canadian
Broadcasting program, The National, depicting
the work of Canadian Aurovilians helping the
tsunami victims in Auroville, was presented on
television. In this film, we could see L’aura Joy,
co-founder of AVI Canada-Ontario, who is now
living in Auroville. This documentary presented
a positive image of Auroville and its inhabitants.
Following this TV program, we received several
telephone calls from people wanting to know
more about Auroville.
Pour l’année 2004, nous avons fait un don au
Pavillon de l’unité à Auroville.
Nous avons vécu un triste événement, le décès
de madame Dhanam Nair, épouse de Devan
Nair. C’est grâce à monsieur Nair qu’AVI
Canada-Ontario a été fondé. Suite à l’une de ses
visites à Auroville, il a entrepris les démarches
afin que les Torontois forment une association
pour soutenir les projets à Auroville.
For 2004, the association made a donation to the
Unity Pavilion in Auroville.
We went through very sad moments. Mrs.
Dhanam Nair, wife of Mr. Devan Nair, passed
away. Mr. Nair visited Auroville many times as
a guest speaker. It is upon returning from one of
his visits, that AVI Canada-Ontario was created
in order to sustain some of the Auroville
projects.
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Pour l’avenir, il serait souhaitable que nous
ayons plus de bénévoles pour faire le travail de
notre association.
In the future, we would like to gather more
volunteers to help us with the work of this
association.
Catherine Blackburn et Mohini Sethi
Catherine Blackburn and Mohini Sethi
Extrait de l’Agenda
Depuis des millénaires, nous avons développé des moyens extérieurs, des instruments extérieurs, des techniques
de vivre extérieures – et finalement ces moyens et ces techniques nous écrasent. Le signe de l’humanité nouvelle
est un renversement de point de vue et la compréhension que les moyens intérieurs, la connaissance intérieure et
la technique intérieure peuvent changer le monde et le maîtriser sans l’écraser.
AUROVILLE est le lieu où s’élabore cette nouvelle manière de vivre, c’est un centre d’évolution accélérée où
l’homme doit commencer à changer son monde par le pouvoir de l’esprit intérieur.
MÈRE:
– Oui, mais c’est aussi le Divin qui fait que l’on désire une réalisation plus belle ou plus haute ?
– Mais oui.
Non, ce que je voulais dire, c’est que l’on peut élargir, agrandir presque jusqu’à l’infini le genre de conscience tel
que les êtres humains l’ont – ce n’est rien. Il faut dépasser, dans le sens que cette notion d’égoïsme justement,
cela appartient encore entièrement à l’humanité.
N'est-ce pas, chaque être humain (et ça résiste à tous les développements et à tous les agrandissements),
spontanément, naturellement, se met au centre et organise le monde autour de lui ; et alors forcément, pour lui, le
Divin est quelque chose qui s’est mis au centre et qui organise le monde comme cela.
Pendant peut-être quelques heures (je ne sais pas parce que je ne me suis pas occupée du temps), tout d’un coup,
la conscience a été comme… je ne sais pas, retournée (comment dire ? je ne sais pas), et il n’y avait plus de
centre, ça n’existait plus du tout, ce centre avec tout organisé autour ; c'est-à-dire que la Conscience divine n’était
pas une conscience centrale avec tout organisé – du tout ! du tout, du tout. C’était… quelque chose
d’extraordinairement simple et extraordinairement complexe en même temps.
(Mère reste longtemps silencieuse)
Maintenant ce n’est plus que le souvenir, alors ce n’est plus cela. Ce n’est plus qu’essayer de se rappeler.
Le sens même de la possibilité de la division n’existait pas…
Je vois maintenant (Mère ferme les yeux).
Ce serait comme une unité, une unité qui est d’innombrables – des milliards, n'est-ce pas -, d’innombrables
points brillants. Une SEULE conscience – une seule conscience – faite d’innombrables points brillants
conscients d’eux-mêmes.
Ça a l’air tout à fait idiot, mais….
Et ce n’est pas le total de tout cela, c’est cela ! Ce n’est pas ça, ce n’est pas un total : c’est une unité. Mais c’est
une unité innombrable. Et du fait même de dire des mots, cela devient idiot.
Impossible. Le langage est inapte.
Ah ! Travaillons.
L’AGENDA DE MÈRE, 8 juin 1968
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Talk given by Sraddhalu Ranade, on the occasion of the opening session of the Auroville
International meeting, in Auroville, January 14th 2005
Two years ago I was in the Tibetan Pavilion, in the beginning of
the New Year. I had come to attend the ‘thousand lights’
ceremony. It wasn’t the first time I have come to Auroville, but
somehow, the moment seemed special. There was a feeling of
something achieved, something alive. We were together, but
somehow the individual faces didn’t matter, because of the
general outline of the silhouettes, and one felt that each person
there presented a state of consciousness, linked to millions all
over the world
And in that gathering, all these different beings of different
countries, nationalities, cultures, types and threads of human
beings, had been drawn together by some divine presence, and
were tied up, bound together. I had the distinct sense that
something had been accomplished, that for the future of the
world, unity is safe, is really accomplished here; the rest is a
question of unfoldment in certain sense. This is the purpose for
which Auroville has been established: to manifest a practical, working human unity, well before its time, something
that for the rest of the world is still impossible. And all these threads which have been gathered here, which are
present here through each of us, form part of a thread that has begun more than thousand years ago, millions
Nature has struggled for ages to develop specialised lines of consciousness so that these lines could split into further
specialisations. Sometimes they have merged to then split again. Sri Aurobindo refers to this constant principle of
nature that she takes a single trait and opens from it many lines of specialised development. When each line has been
fulfilled to its extreme, sometimes even appearing to be opposing lines, she brings all those lines back to unite them
in a richer, wider, larger harmony. The present phase of human evolution is one way that all these lines are being
brought together. But precisely because these lines have often specialising, contradictory directions, the struggle to
find the harmony is greater.
There is a certainty of a success because nature has drawn each line originating from truth. But to enable to tie them
altogether and harmonise and unite them, nature has to struggle. It’s as if nature is weaving together the tapestry of
all these lines, and in that tapestry an image is to form, an image of the divine But that image is not a static image.
That particularly unfolding pattern will be one of the divine delight and freedom, in which all these threads will not
be statically bounding as in a carpet, but will continuously flow through each other, uniting, merging, playing,
twisting, and uncurling in a movement of constant growing delight
If this is the future towards which humanity is growing, nature has still one great challenge to surmount. Although
the entire carpet is woven around the globe, some way she must bring these threads together and bind them. Perhaps
she concentrates on one small patch of the carpet It’s a little like what we do in a chemistry experiment, when in a
liquid where sugar dissolves, one plants one grain of sugar, a catalyst, around which all the mixed molecules
coalesce to trigger off a chain reaction that leads to the granulation of all the sugar dissolved in that water.
It’s as if the divine sweetness, now fragmented in chaotic lines dispersed all around the world, needs one tiny grain
as a catalyst, which will spark off so many such crystals of the divine sweetness.
That grain is Auroville.
The ideal of Auroville, the reality that it manifests, has been in existence ever since the universe was born. It has
waited through many billions of years. And every time that it seemed as if the idea might loose its hold on the
possibility of manifesting itself, the divine has precipitated it upon earth even when circumstances were not ready, simply to keep that ideal alive. You all know of Mother’s reference to an attempt in Egypt, which was ahead of its
time, which was in between, but it had to be done to keep the ideal alive. And people were drawn to it, were aligned
to that ideal. They had come together for that purpose, and had to pass through the pain of the failure of the ideal.
Mother observed once that everyone who has come here, be it in Ashram, be it in Auroville, everyone who has come
here, has been brought here because they were promised, long ago, that when the time came for the fulfilment of the
ideal they will be given a chance. All of us have been brought here. We do not remember it, but something deep in
our hearts knows. When we ask ourselves why we came to Auroville, we probably will find no rational reason, or
perhaps a chance event, but the event was only a trigger to bring forward something which knew. And even now it’s
that thing that knows, that keeps us here, and that makes us struggle against the odds. It’s that promise that the divine
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has kept with us. The time has come for that fulfilment. The whole of evolution has waited for this moment. The
human age is about to dawn. And here a nucleus, a seed, has been established.
Why here? Long ago, long before even the idea of Auroville had touched the human mind, when the Mother used to
drive through what is now the East Coast road, she has on several occasions stopped and stared in this direction.
When one of her attendants asked what it was that she was seeing, she said “One day a huge city will be established
here.” At the time it was considered a strange idea because this was desert land, nothing grows, why here? She ‘saw’
it, she didn’t choose it, she ‘saw’ it. Because the divine will had already chosen this space, and prepared it, for
centuries.
Recall the Mother’s observation that all the world’s problems have been brought to India, because it is in this
laboratory where a spiritual culture already exists, that a resolution to the problems of humanity has to be found. But
if those problems of human nature have been brought to India, there is a still greater problem, on a more external
level, which is the problem of various cultures and nationalities. This is more complex than just the human type.
How shall we bring together so many distinct and perhaps opposite ,cultures, in a way that a larger harmony can be
established, a dynamic unfolding harmony without letting one culture swallow another? Allowing the distinctiveness
of each to co-exists and enrich each other, without dilution?
So within India a special space had to be chosen. That is Auroville.
But why then? Why not earlier, why not later? And again we find that there was a great preparation before Auroville
could be established. The Sri Aurobindo Ashram was established first. And there, in the concentrated atmosphere a
space has been created in the consciousness where the supramental consciousness could descent and commit to
physical matter. In that concentrated space, once that link was established, and the supramental manifested on earth,
it was then possible to work on Auroville.
It still took the Mother a decade before that possibility could be organised in external circumstances, the right people
found to build the city of the new age, the catalyst, the seed of the sweetness of the future, and then the location,
which had been prepared over thousands of years.
The new age is not to be built from existing forms, it has to be built from scratch, from its very foundation up, so
only barren land would do And you have to begin by planting trees, and to begin with changing the climate, you have
to begin by bringing the water, not a single rupee, you have to gather all from scratch. And what will you create,
where will people live, what kinds of houses? Nothing of the old is to be working, every step is new on earth, newly
perceived, newly created. The first school established here, Mother names it ‘Last School’.
The end of a mind-set, the beginning of a new line of development
Then, the time came for Matrimandir to be made. You will recall, someone cycling through had a vision of the
Matrimandir and reiterated it to the Mother. Thus far she did not know, but the fact that it was received by a human
being was an indication that the time had come for its foundation. That thing waiting had managed to touch the mind
of a human being. And the work began soon hereafter.
Each individual here represents a focal point of humanity’s aspiration. And therefore, every problem one sees here is
also a problem that humanity has to resolve, after it can be done here. So even if you come with the best of
intentions, with the clearest of consciousness, the fact that we come for this purpose makes us a representative of
humanity and those problems will manifest around us, whether we like it or not. Because that is precisely the role
Auroville has to play. The problems in Auroville seem to be ever exaggerated because they must be solved in the
most intense condition. It doesn’t help when the problem is solved when it is not intense. If you look from this
perspective at the problems in Auroville you may wonder “Is it worth living in a space where all problems are going
to be in the most extreme?” But that’s the fulfilment, the challenge, the adventure that our souls have chosen. And
those very extreme problems can be resolved here because the base of this entire project is the spiritual
consciousness; it is the supramental consciousness of unity.
And yet, in our first efforts, as human beings, we have to pass through a few layers in between. So we will try to
solve our problems by rules and regulations, by compulsion, by imposition, by conflict, discussion, strategy, and we
will have to exhaust those possibilities. We have to come to a point where we feel “I just can’t solve it”, and that’s
where one will turn to something else, to someone else to solve it. As long as I thought that I could do it, it doesn’t
work. When I give up, and ASK for some help then I find that, miraculously, the situation will be solved; it will
change and re-cast itself. And immediately after that happens, I fall back into my old ways and illusions, I start
believing in myself again. But after this kind of thing repeatedly occurs, I learn to attune myself to this inner way and
when enough of us can be conscious of this attunement, then even within Auroville this crystallisation of that truth in
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concrete physical form will take root. And I find new possibilities constantly emerging, in the struggle for the new
consciousness to keep its grip on matter. It’s happening here
And in the light of Auroville, new homes have to be created, and how do we relate to each other, how do we greet
each other, how do we relate to nature, how do we organise the layout of the township. It is, again, new forms that
have to be found, it is a continual adventure where even the divine does not give you a pre-set form. It’s not as if the
divine doesn’t have a concrete plan, a master plan where we just have to look at and copy its features. The truth
which is manifesting in space and time casts itself into form,
and its form changes constantly until it comes to the point where it can settle. In the first shock of that contact there
is a resistance from matter and again the truth has to change its form, mould itself to the needs in reference to the
capacity of matter to receive it. If we are conscious instruments and help it to manifest, it can mould itself more
easily. If there’s resistance, it needs to draw back and come back with a modified form. So there is no form that is
pre-set, and our task is to discover the new forms and the seed to unfoldment. A form created, tried out, ten years
ago, and partly succeeded, is not necessarily the same form that is worth now.
“Auroville is a field”, Sonia Dyne said earlier. It is a field in which the concentration of that consciousness has been
projected upon earth. The fact that we live here, the fact that we struggle here, automatically “ripples out” the results
of our efforts around humanity.
A very interesting experiment, that is ongoing, is called a ‘global consciousness project’ in which computers around
the world have been connected to a single computer at Princeton. Each of those computers measures the vibration of
a single pattern, the vibration of the atom, and all those random pulses are brought together in alliance. Each time the
vibrations of those atoms harmonise, a graph rises, each time a separation occurs, the graph falls. And it is
astonishing to see that whenever there is a global event where the mind of humanity connects to a single idea the
graph rises. In the world of foot ball, just when you’re about the kick the goal, the attention of a million people on a
single idea, the graph rises. Or, in Oscars’ world, the winner is…, the committee pauses, the graph rises. The graph
moves. It was at its highest just after September 11th. That day gave a shock to the world, and for a few days it
stayed high when the world connected, united in its revulsion to terrorism. Perhaps after the recent tsunami
something like that will happen, it will be interesting to see.
But what is important for us: this graph rising, what does it represent? It represents the harmonisation of the
vibrations of the atoms of the universe. It means actually that every atom on earth is somehow vibrating in harmony,
that the mind of humanity is united in a single idea. Matter itself is morphous to our thoughts, to our collective
aspiration. In Auroville, in this special field, that response of matter is in itself more conscious. When we unite our
aspirations for the success of this ideal, even matter responds Every atom here throbs, shares in that aspiration, and
the effect of that radiates out into the world.
Mother spoke of Auroville as one of her steps to manifest the future. And this project, the small nucleus already
established, is a new beginning. Auroville is a consciousness, is a revolution. Those of you who live elsewhere in the
world but are part of this consciousness, are also living in Auroville. What you do, the way you live, the way you
think, has its effect on the world as if you were here, has its effect on situations here, because you’re part of the
consciousness and for this consciousness distance doesn’t matter.
It is this larger identity of Auroville that I want to emphasize here, because your being away from here has also an
effect on the world. Your constant contact with your inner beliefs in life creates the kind of communication,
communion, by which this consciousness spreads out to other hearts, other minds. You may not speak it in so many
words, you may not even give literature, “here, this is Auroville, read about it,” - but what you are, somehow,
sprinkles into their hearts and minds like a possibility for them, a newness.
These last few years one can see the ideal of human unity concretely taking form on a vast level in the mind of
humanity. The worldwide response to the tsunami relief is an example of that. Many simply tookthe first plane to
come and see how they could help, there’s no comparison with that. This never has before happened in human
history.
We’re at a transition period in human history. And the divine promised us the chance to be part of the fulfilment of
this ideal. Let us keep this big picture in mind when over the next few days we discuss plans, problems, initiatives,
strategies. It is not what we plan, what solutions we strategise that will matter. That’s not Auroville. It’s the
consciousness with which we approach the problem, the consciousness with which we stick to the solution. That’s
Auroville.
We’re bounding together; it’s such a thread, this one consciousness. If there’s anything that creates human
aspirations, it is this kind of thread around the world, a boundless communion, that’s the consciousness worldwide,
even if you’re not physically represented here, in physical space. One does not need to think of it as a ritual, and yet,
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that concretisation of the physical space ensures the connection of the spiritual truth in matter. Every pavilion
(person?) here serves the same purpose: connecting that ideal with one more link to matter.
With each passing event of such focal points linked to matter, the ideal of Auroville establishes itself more strongly
on earth The future comes nearer.
Let us sit for a few minutes, consciously aspiring, collectively, that during the discussions of the coming days the
ideal may inspire us with the forms that it seeks.
Report from Canadian delegation, starting the first working day of the 2005 Auroville International
meeting
Dear Friends,
First I would like to apologize, because we haven’t had the chance to send you a written report, like the other
countries did. I will give you later a transcription of this report.
I will ask you also to forgive my english. As French by birth and living in Montreal, in the French-Canadian
Province of Québec for the past 35 years, my spoken english is not as good as I would like, but I will do my best
to be clearly understood.
The Auroville Association in Canada has been created a long time ago, back in 1971 in Montreal, and has been
active ever since. I was involved at the time with the Sri Aurobindo Center in Montreal, founded in 1965, and
during the first years of the Auroville Association I acted as treasurer of the board. For 23 years I participated
actively in the development of the Sri Aurobindo Center in Montreal, which is a well established organization,
owners of a dozen buildings, a boutique selling books and products of the Ashram and Auroville, and with about
20 permanent residents. In 1987 I came to the Ashram for three months and also visited Auroville. At the end of
my stay I had the honor and joy of receiving the Sri Aurobindo’s relics from Champaklal and to bring them back
to the Montreal Center. Three years ago I rejoined the Association, with my wife Andrée, who is present also
today along with our son Maxence, and became the Secretary of the Association. Last year, Claude Daviault,
who had been President of the Association for several years, resigned from his presidency, but still wanted to
continue to work actively in the Association. So, at the annual meeting on the 15th of August of last year, where
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we were holding elections of the board, we decided to switch places and I became the President and now Claude
works as the Secretary.
Nowadays the Association has 25 members with a yearly membership fee of 30. $ Can. Most of the members are
from Montreal and the Province of Québec. We meet regularly several times a year, especially on Darshans and
at the end of each year, where we sell around 50 to 60 Auroville Calendars among our members, who then offer
them to their friends and relatives as New Year gifts. On these occasions, we have the opportunity to hear the
latest news from Auroville, and see the recent publications or videos. A 20% discount is given to the members on
books, CD’s or other items sold by the Association.
The board has six members and holds a meeting at least once every two months.
The Association publishes a Bulletin (mostly in French), once or twice a year, giving up-to-date informations
about Auroville, and presenting translations of articles and texts written by the members. The Bulletin is sent by
mail to around 200 people, and is also available on our Website: http://www.cam.org/~avica/.
There is also a branch in Toronto, around Catherine Blackburn, particularly active among the important Indian
community in that city. Catherine is organizing events and raising funds for Auroville, in collaboration with the
Head office in Montreal.
The Montreal Association gives information to requesting people, or to people wishing to travel to Auroville. We
also meet sometimes to welcome the visit of Aurovilians, like Carel Thieme, the editor of Auroville Today, last
year. The Association sends regular donations to various projects in Auroville and for the purchase of land.
Many people are presently donating for the victims of the tsunami, and I just have the privilege of bringing with
me a cheque of 1718. $, half for the Auroville communities and half for the villages. Claude has also informed
me that a lot more donations are still expected from Canada.
Last year many members were present at the book launching of Made in Auroville, written by Canadian
Aurovilian Monique Patenaude, which is the first novel published in French, with Auroville as main subject.
Monique came to Montreal especially for the event, organized by the Canadian publisher Triptyque. It was held
at the Bibliothèque Nationale du Québec, and was attended by a large and distinguished assistance. I do hope this
book gets soon translated into English, since it gives a very honest and enlightening view of all the development
that happened to Auroville since almost the very beginning.
We have also published last year a leaflet containing general information regarding Auroville and our
Association.
I would also like to propose our hosting of the AVI meeting in Canada next year or whenever possible in the
future.
We feel now it is time to make Auroville better known, and we have to take deliberate and concrete actions
accordingly – not only words and meetings. We are presently organizing an exhibit on Auroville in Montreal – a
project that has been presented to the Cultural organization of the City of Montreal, and should take place in the
coming year. We are also trying to increase our membership, notably by getting in touch with old friends and
members. We also have a committee working on the development of the Canadian pavillion, an expression of
qualities present in the Canadian soul, ranging – after me – from tolerance and generosity to freedom and
dynamism.
From my previous visits in Auroville in 1970, 1973, 1987 and now, in 2005, I have been able to see the
tremendous growth of the city. As Sraddhalu said in his magnificent speech last evening – of which I hope to
have a transcription so I can translate it into French –, no one, no force can ever stop the development of
Auroville. I have the strong feeling that, in spite of all obstacles and difficulties, Auroville is the response to the
problems of humanity, which can actually take the form of this so-called globalization, that is reducing man to a
mere slave of the corporate market. Yes, Auroville is facing, and will face problems, such as the everpresence of
government, illustrated in this affair of visas. Although I believe that for the visas issue, it belongs mostly to the
Indian Aurovilians to speak and make an action to the Indian administration, our role as foreign associations is to
support and assist our fellow Aurovilians, because we are all one. In fact, since the few days I am in Auroville
and especially since the very beginning of this conference, what I’m feeling the most striking is this deep sense
of being all of us innerly connected and united.
Thank you.
Christian Feuillette
President of Auroville International Canada
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Réunion des Canadiens à Auroville chez Janet à Center Field, dimanche 23 janvier 2005,
proposée et présidée par Christian Feuillette.
• Introduction :
«Bonjour, et merci d’être venus nombreux. Je propose
tout d’abord que nous fonctionnions à l’image du
Parlement canadien, dans les deux langues officielles,
qui sont aussi deux langues d’Auroville.»
[La rencontre s’est ensuite effectuée alternativement
autant en anglais qu’en français, tous les participants
pouvant, sinon s’exprimer, du moins comprendre les
deux langues. Certains Canadiens n’ont pas pu être
rejoints, mais ont été contactés et mis au courant de la
réunion par la suite. On compte actuellement plus de 30
Canadiens à Auroville.]
• Tour de présentation individuelle des 15 participants:
- Denis Henley, de l’Outaouais, président d’Auroville Canada en 1984, Aurovilien depuis 1986
- Menaig Renouf, de Québec, Aurovilienne depuis 1981, tient un Guest House (Center Field)
- Monique Patenaude, de Montréal, Aurovilienne depuis 20 ans, travaille dans la danse, le théâtre et la peinture.
- Janet Fearn, de Terre-Neuve, Aurovilienne depuis 1968, tient un Guest House pour étudiants à Center Field.
- Aravinda Maheshwari, de l’Île du Prince-Édouard, Newcomer, s’occupe aussi d’AVI Afrique du Sud.
- Jasmin Stahli, de l’Île du Prince-Édouard, Newcomer, s’occupe aussi d’AVI Afrique du Sud.
- François Robert, du Québec, Guest chez Menaig, travaille à la réception au Matrimandir.
- David Salmon, de la Colombie britannique, Aurovilien en 1983 (Center Field), retourné depuis au Canada.
- John Harper, de la Colombie britannique, Aurovilien depuis plusieurs années, travaille au Matrimandir.
- Andrée Feuillette, de Montréal, membre d’Auroville Canada depuis plusieurs années.
- Maxence Feuillette, de Montréal, en visite à Auroville, participe aux sports à Transformation School.
- Claude Aubry, de Montréal, arrivé à Auroville en 2001, Newcomer, enseignant d’Auroville.
- Yves Aubry, de Montréal, Aurovilien depuis 1991, responsable des sports (Dehashakti sports ground).
- Georges Kalifa, de Montréal, a déjà été Aurovilien ainsi que président d’Auroville Canada, Guest à New Creation.
- Christian Feuillette, de Montréal, président d’Auroville Canada depuis 2004.
• Présentation du projet d’un Inuksuk – sculpture inuit – pour marquer le terrain du Canada dans la zone
internationale:
«Je veux souligner tout d’abord qu’un sentiment
généralisé est perceptible à Auroville d’une grande
lassitude face aux réunions interminables qui
n’aboutissent à rien de concret.
Dans cet esprit, la réunion d’aujourd’hui a pour objet
une proposition faite par AVI Canada, inspiré par une
idée de Monique, d’une première action pour marquer
le terrain du futur pavillon du Canada dans la zone
internationale.
Le projet est de construire, dans l’année qui vient, un
INUKSUK, c’est-à-dire un de ces monuments de
pierres figurant une forme humaine, que les Inuits du
Grand Nord ont coutume d’ériger pour marquer soit un
territoire de chasse, soit un lieu particulier ou sacré. On
peut traduire le terme Inuksuk par “l’homme qui
marche”.
Nous pensons que cet hommage aux premiers habitants du Canada est très symbolique, et que cela signifie le
commencement, et la prise de conscience d’un plus grand sentiment d’unité.
Nous envisageons d’accomplir le projet selon un modèle d’artiste Inuit, de dimension appréciable (3 m de haut),
avec des matériaux d’ici (ex. granit d’Auroville ou autre), ce qui serait beaucoup plus abordable et réalisable,
avec une levée de fonds spécifique que l’on peut faire au Canada (environ 1,500. $). Il faut prévoir une base de
béton, ainsi qu’une clôture pour ne pas que des pierres disparaissent. Il faudrait aussi cimenter le tout.
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Une inscription sur granit pourrait aussi être réalisée, précisant la symbolique du monument, en inuit, ainsi que
dans les quatre langues d’Auroville (français, anglais, tamil et sanskrit)»
Plusieurs participants interviennent alors: Monique précise qu’il émane une grande force de ces sculptures, qui
suscitent un vif intérêt; deux écoles d’Auroville lui ont déjà demandé d’en rapporter des specimens.
Georges exprime l’idée qu’on pourrait aussi faire venir un artiste Inuit, avec l’aide du gouvernement canadien.
David suggère que deux sculptures similaires soient érigées en même temps, l’une dans l’Arctique, et l’autre à
Auroville, ce qui créerait un pont symbolique entre le Canada et Auroville.
Denis précise que le consul canadien de Madras, avec lequel il est en contact, pourrait venir pour l’inauguration.
L’ensemble des participants endosse avec enthousiasme le projet.
• Tour de table sur les valeurs canadiennes (classées par ordre de fréquence):
citées à 3 reprises:
Générosité; Ouverture d’esprit
citées à 2 reprises:
Dynamisme; Créativité; Sens de la liberté; Bonté de coeur; Simplicité; Pacifisme; Humilité; Hospitalité;
Endurance
citées 1 fois:
Tolérance; Gentillesse; Ouverture au monde; Modestie; Flamme de l’aspiration; Multiculturalisme; Joie de
vivre; Contact avec la nature; Efficacité; Jovialité; Spiritualité; Flexibilité; Antiracisme; Sens de l’humour;
Résistance; Sens de l’harmonie; Courage; Grands espaces; Recherche de l’entente
Cet exercice a pour but d’amorcer la réflexion sur la définition de l’âme canadienne et sera poursuivi
ultérieurement auprès des autres Auroviliens Canadiens et membres d’Auroville Canada.
Ilaanak, l’inuksuk des jeux de Vancouver 2010
http://www.vancouver2010.com/embleme/embleme.html
Voici Ilanaaq, l'emblème officiel des Jeux olympiques d'hiver de 2010 à
Vancouver. Il est le symbole des Jeux olympiques du Canada et l'ami qui
nous aidera à souhaiter la bienvenue au monde entier en 2010.
Pendant des siècles, les peuples inuit de l'Arctique canadien ont édifié des
structures de pierre évoquant la silhouette humaine appelées inukshuk,
destinées à servir de points de repère aux voyageurs parcourant les vastes
espaces du Grand Nord. Au fil des ans, l'inukshuk est devenu un symbole
d'espoir et d'amitié, l'expression éternelle de l'hospitalité d'une nation qui
accueille les peuples du monde entier à bras ouverts.
L'emblème des Jeux olympiques d'hiver de 2010 à Vancouver offre une
interprétation contemporaine de l'inukshuk, imprégnée d'un profond respect
pour le patrimoine autochtone du Canada et de la joie que les Canadiens ont
à célébrer les neiges et les glaces de l'hiver. Il porte le nom de « Ilanaaq »,
qui signifie « ami » en inuit.
Ilanaaq reflète l'âme et l'esprit chaleureux du Canada et incarne les rêves que nous entretenons en vue des XXIe Jeux
olympiques d'hiver à Vancouver. Du Nunavut à Terre Neuve, en passant par les rives de la baie English de
Vancouver, l'inukshuk transmet le message de bienvenue d'une nation façonnée par différentes cultures.
Ilanaaq symbolise également le lien profond qui existe entre les Canadiens et leur magnifique environnement naturel.
Bras levés vers le ciel, Ilanaaq est bien enraciné dans la terre nourricière qui exalte nos âmes. Ses couleurs vibrantes
sont le reflet des paysages grandioses du Canada, et plus particulièrement des paysages de la région hôte des Jeux. Le
vert et le bleu représentent les îles, l'océan, les forêts et les montagnes spectaculaires de la Colombie-Britannique. Le
rouge représente la feuille d'érable du drapeau canadien, tandis que l'or évoque les levers de soleil qui embrasent la
silhouette de la ville et les sommets enneigés des montagnes, de Vancouver à Whistler.
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À l'image des athlètes et des Jeux, la force d'Ilanaaq repose sur le travail d'équipe et la collaboration. Chaque pierre
prend appui sur les autres et contribue au tout, mais c'est la cohésion de l'ensemble qui lui confère un équilibre
immuable. Les inuksuit traditionnels étaient le fruit du travail d'un groupe oeuvrant dans un but commun en vue de
léguer un héritage durable à la postérité. Voilà ce qui décrit le mieux notre vision des Jeux olympiques du Canada.
Rapport sur les opérations de secours aux victimes du tsunami – 15 mars 2005
Donations received and utilised
As at 25.3.05, US$ 536,087 has been received for
village relief and rehabilitation work, of which 10%
has come from Auroville residents, guests and
visitors, 9% from elsewhere in India, and 81% from
abroad. For the Auroville beach settlements, US$
100,800 has been received, of which 25% has come
from Auroville residents, guests and visitors, 4% from
elsewhere in India, and 71% from abroad.
Website : www.auroville.org/tsunami
Sous l'égide d'Auroville Village Action Group, le Centre de secours d'Auroville aux victimes du tsunami
fonctionne depuis le 26 décembre 2004, date à laquelle le raz de marée a déferlé sur les côtes du Tamil Nadu.
Durant les premiers mois, sa tâche principale était de fournir une aide immédiate aux habitants des 24 villages et
communautés affectées, tous situés dans le voisinage d'Auroville. Nous avons entamé maintenant la phase de
réhabilitation en nous concentrant sur les questions de logement et d'infrastructure, des moyens d'existence et
d'environnement. Un Centre d'information et de communication permettra à ce que toutes les parties concernées
puissent bénéficier du savoir-faire et de l'expérience des autres. Un groupe de 25 volontaires s'occupent de toutes
sortes de tâches concernant l'organisation générale, la communication, la gestion financière et la répartition des
volontaires sur le terrain. Toutes les activités sont effectuées en étroite collaboration avec les villageois et les
instances officielles.
En guise de sommaire, nous vous présentons ici un résumé de nos activités passées et présentes ainsi que de nos
futurs projets.
Phase 1 : Secours d'urgence
Camp de secours d'urgence
Le 26 décembre 2005, peu après que le raz de marrée eu frappé, un groupe d'Auroviliens se réunit et décida de
dresser immédiatement un camp pour venir en aide aux villageois qui fuyaient la côte. Au total, plus de 2500
personnes furent nourries et abritées durant les 3 jours de fonctionnement du camp.
Distribution
Vingt quatre villages furent identifiés pour recevoir l'aide d'Auroville. Il a été décidé de commencer la
distribution immédiate des produits alimentaires et non – alimentaires tels que couvertures, vêtements et matériel
scolaire en se basant sur les évaluations des besoins. Ce travail de distribution est achevé dans la plupart des cas
mais nous continuons à suivre la situation dans les villages.
Nettoyage
Jusqu'au 1 er mars, 50 à 100 volontaires se rendaient chaque jour dans les villages pour enlever les débris qui
jonchaient les rues et les terrains. Ce travail continue actuellement sous le projet « Cash for work » (Argent
contre travail) où les villageois reçoivent des salaires pour nettoyer les rues et les champs.
Les communautés d'Auroville sur la plage
Une équipe spéciale s'occupe de l'infrastructure et des besoins des résidents des 9 communautés d'Auroville
situés sur le littoral. Selon les cas, des individus et des familles ont été relogés et des questions financières
urgentes ont pu être réglées. Des clôtures ont été remises en état ainsi que des maisons. L'alimentation en eau et
en électricité a aussi été rétablie.
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Il faut s'occuper maintenant des pertes subies par les entreprises, de la salinité excessive de l'eau, des câbles
électriques corrodés par l'intrusion d'eau de mer.
Phase 2 : réhabilitation
Une équipe a été mis en place pour aborder dans de bonnes conditions la période beaucoup plus longue de
réhabilitation. L'organisation charitable irlandaise « Concern » a proposé de s'associer avec « l'Auroville
Tsunami Rehabilitation Center » pour s'occuper des moyens d'existences et des logements. L'organisation
britannique « Save the Children » s'est associée avec Auroville Building Center pour la construction dans tout le
Tamil Nadu de centres d'accueil pour les enfants de bas âge. « Save the Childen » s'est engagé à construire 28
centres dans le secteur relevant d'Auroville.
La mise en place de la structure « Paalam »
Afin d'être à l'écoute des besoins réels des villageois, une structure appelée « Paalam », a été mise en place.
Chaque village ou communauté est représenté par un membre du Panchayat, une femme, un jeune et si possible,
un enseignant. Les Paalams, signifiant « ponts » en tamoul, se réunissent chaque semaine et constituent une
source indispensable de réflexion et d'information pour tous nos projets.
Le programme de réhabilitation consiste en 4 projets distincts mais interconnectés.
• « Tsunami Rehabilitation and Coordination Centre »
Pour partager les informations, le savoir faire et les idées avec les différentes organisations qui oeuvrent dans le
cadre du programme de secours aux victimes du tsunami de l'Inde du Sud, et afin de promouvoir une meilleure
coopération entre les ONG, les bailleurs de fonds, les agences gouvernementales et les volontaires, un « Centre
d'information et de communication » a été créé. Ce Centre, géré et mis en place par Auroville fera office de
plate-forme d'information pour la collecte et le partage des connaissances, la dissémination des meilleures
méthodes et l'élaboration d'un consensus sur la marche à suivre et des stratégies à adopter dans le programme de
réhabilitation. Le but est de créer un modèle de diffusion d'informations qui pourra être utilisé dans n'importe
quelle autre situation d'urgence.
Le Centre est situé à deux endroits : un bureau matériel et un autre, virtuel, sous la forme d'un site Web. Le
premier, situé à Auroville, est ouvert et rassemble des données. Le site Web est en construction et sera « en ligne
» durant la première quinzaine d'avril.
• Logements et infrastructure
Une des préoccupations principale dans le programme de réhabilitation est de fournir des logements neufs aux
villageois qui ont été affectés par le tsunami. Une stratégie est en train d'être élaborée pour la construction de
1000 nouveaux abris ainsi qu'une infrastructure adéquate pour les villages concernés. Les questions concernant
l'urbanisme, l'aménagement du sol, les routes, les installations polyvalentes collectives, l'électricité et l'énergie
renouvelable, l'eau, le stockage de l'eau de pluie, le traitement des eaux usées, les installations sanitaires, sont
traitées dans ce projet. Auroville a des solutions prêtes à être appliquées. Un groupe d'architectes Auroviliens a
dessiné plusieurs modèles de maison et les ont présentés à des habitants potentiels, à des officiels du
gouvernement et à d'autres ONG pour avoir leur avis. Bientôt, des prototypes de maison seront construits à un
endroit désigné. Le terrain de prototypes fera partie du Centre d'information.
Le gouvernement du Tamil Nadu a fourni des refuges temporaires à une bonne portion des sans-abri. Dans
certains villages, aucun terrain n'était encore disponible et donc le besoin de logement est encore très présent
parmi certaines sections de la population. Auroville est prêt à fournir des matériaux tels que des feuilles de
palme et des poteaux. Nous attendons le feu vert de l'administration du district.
• Restauration écologique
Afin de faire prendre conscience à la population de l'importance de l'afforestation, pas seulement comme
protection contre les raz de marée, mais aussi pour combattre l'intrusion d'eau salée et la dégradation des
ressources naturelles, un projet pilote de restauration est en train d'être mis en place. Ce projet concerne des
communautés auroviliennes sur la plage et certains terrains le long de la côte. Nous présenterons les plans de
restauration écologique aux membres du Paalam qui les communiqueront aux résidents de la côte. Une équipe
aurovilienne de botanistes aura la responsabilité de ce projet.
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• Moyens de subsistance
Formation professionnelle pour les jeunes des villages
Auroville organise des programmes de formation professionnelle pour 100 jeunes provenant des villages touchés
par le tsunami. Ces programmes incluent les métiers de couture et l'informatique. Des stages de soudure, de
mécanique, d'informatique, d'électronique ont déjà commencé.
Organisation d'ateliers pour les femmes
Des ateliers professionnels en artisanat ont été proposés à 1050 femmes des villages dont le but est de créer des
coopératives de femmes financièrement autonomes. Ce projet pilote concerne 7 villages et avec l'aide d'Upasana
Design, 3 modules ont pu être mis en place pour la production d'objets fabriqués à partir de morceaux de tissu.
Ces objets, conçus par les étudiantes d'une école de couture de Chennai (National Institut for Fashion
Technology) sont facilement commercialisables. Ce projet sera amplement documenté pour servir de modèle
dans d'autres régions de l'Inde. D'autres programmes seront initiés, ayant pour objet la création d'entreprises
rentables se spécialisant dans la fabrication de papier mâché et de sacs en papier.
Argent contre travail
Le programme « Argent contre travail » emploie quotidiennement des villageois pour continuer le nettoyage des
villages. Les chefs de villages sont intéressés à mettre en place un système de ramassage des ordures, en
collaboration avec Auroville Eco-Service.
Service de réparation des moteurs de bateaux
Jusqu'à présent, cinquante moteurs sur un total d'environ 170, ont pu être réparés par une équipe de mécaniciens
d'Auroville. Nous allons établir une stratégie pour réparer les bateaux qui ont été endommagés.
Le gouvernement du Tamil Nadu a offert de dédommager à 100% les catamarans en bois et les filets de pêche.
Cette mesure bénéficiera une grande partie de la population de pêcheurs. Les bateaux en fibre synthétiques, plus
coûteux, (1,5 lack chaque soit env. € 3000), utilisés par de nombreux pêcheurs, seront dédommagés à 50%. Les
50% restant sont sous forme d'un prêt que des ONG pourraient prendre en charge. Aussitôt que le gouvernement
aura achevé l'inventaire des pertes et finalisé sa politique de dédommagement, nous présenterons une proposition
pour la réhabilitation des moyens d'existence de ces pêcheurs.
Auroville Tsunami Relief and Rehabilitation Centre
Aurelec, Auroville – 605101, Tamil Nadu,
Tel : +91-413-2622184
E-mail : [email protected] Website : www.auroville.org
Bulletin d’information du
Matrimandir – Juin 2005
Les travaux au Matrimandir s’accélèrent de
plus en plus. Durant le mois de mai, quand
le thermomètre affiche 40o C et que les
ouvriers présents sur le site dégoulinent de
sueur sous le soleil de plomb, c’est comme
si le Matrimandir lui-même avait décidé de
contrebalancer le ralentissement saisonnier.
Prenons comme exemple le spectacle qui
s’offre à nous chaque matin si nous nous
tenons à environ 100 mètres du bâtiment,
sur l’axe Nord du Matrimandir : 3 équipes,
totalisant 70 personnes, sont à l’œuvre sur
la structure en béton. Elles commencent le
travail à 6 h du matin pour éviter la grosse
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chaleur de la journée. Une équipe sur la gauche replace les disques sur la portion de la coque extérieure qui a été
préalablement enduite d’une nouvelle couche de produit étanche. Les disques dorés, montés sur leurs pattes en inox,
s’ajoutent rangée après rangée étincelante sous le soleil.
A droite, deux autres équipes sont à l’œuvre : celle du bas applique la couche imperméabilisante alors que l’autre, 10
mètres plus haut, monte l’échafaudage et les plates-formes pour les ouvriers qui vont démonter des disques.
Chaque équipe travaille avec entrain car aucune ne veut être accusée de retarder le travail de l’autre! Les ouvriers
sont maintenant bien entraînés et la progression est très visible.
Revenant à notre poste d’observation sur l’axe Nord, on peut entendre en tendant l’oreille le bourdonnement régulier
d’un gros moteur diesel stationné sur l’axe Ouest, juste au-delà des grands pétales entourant le Matrimandir. Ce
moteur de compresseur alimente en air le pistolet de sablage d’une quatrième équipe occupée à enlever la vieille
peinture sur une section de l’une des deux rampes d’accès reliant le deuxième étage à la Chambre. Le décapage de la
vieille peinture est la première opération à terminer avant de repeindre les rampes. En dépit des précautions prises, ce
travail soulève énormément de poussière à l’intérieur de la sphère. Il est impératif que cette opération soit accomplie
maintenant car elle doit être achevée avant la finition du travail sur la coque intérieure. Il est clair maintenant que les
travaux dans la Chambre ne seront pas menés à terme avant septembre ; même si la Chambre devait être prête plus
tôt, son accès par les rampes ne serait pas possible avant qu’elles n’aient été décapées. Ce travail, plus celui de la
peinture devrait durer environ 4 mois… Ce sera seulement alors que les travaux qui requièrent un environnement
sans poussière pourront reprendre.
La Chambre est équipée d’un climatiseur temporaire pour rafraîchir et sécher l’air tandis que les travaux au plafond
et l’installation des nouveaux tuyaux A/C se poursuit. Un échafaudage en aluminium s’élève au milieu de la
Chambre, au dessus du globe de cristal bien protégé, pour atteindre le haut du plafond où les travaux de modification
se poursuivent sans encombres.
Le 3 mai, le cône au sommet du plafond qui laissait passer le rayon de soleil a été ouvert et la lentille qui se trouvait
à l’intérieur et qui servait à concentrer le rayon vers le cristal, a été enlevée. Le cône va prendre une nouvelle forme
et renfermera non seulement la grosse lentille mais aussi les lampes utilisées par temps nuageux. Cet espace laissera
aussi passer l’air conditionné vers la Chambre en dessous. Ce travail est assez complexe et demandera plusieurs
mois.
De retour à notre poste d’observation sur l’axe Nord, nous ne pouvons pas manquer de voir le va-et-vient des
camions bennes passant juste derrière nous sur la route de l’Ovale qui fait le tour des jardins. Les camions circulent
sur la périphérie Est, transportant des monceaux de terres qu’une pelle mécanique extrait du sol. L’excavatrice doit
ramener le niveau du sol au point « zéro », le niveau moyen de la route périphérique.
Du côté Ouest des jardins, là où se trouvait l’ancien camp des travailleurs du Matrimandir, le niveau du sol est audessous du niveau zéro et donc les camions déchargent la terre à cet endroit pour amener le niveau à la hauteur
désirée. Un énorme travail, qui aurait pris des mois si on l’avait effectué à la main avec des centaines d’ouvriers
comme c’était le cas pour l’excavation des fondations du Matrimandir, trente-quatre années plus tôt.
Ce travail de nivellement achevé, les jardins auront plus ou moins la forme requise. La prochaine phase pourra alors
commencer qui est de poser l’infrastructure des jardins : les tuyaux d’eau, les câbles électriques qui alimenteront le
système d’irrigation et le système d’éclairage. La création de cette infrastructure est un gros projet qui sera mis en
œuvre dans les prochains mois tout en continuant les nombreux travaux en cours pour finir le bâtiment du
Matrimandir vers la fin de l’année prochaine.
MATRIMANDIR – AUROVILLE 605 101 – TAMIL NADU – INDIA
RENCONTRE AVEC SUHASINI AYER-GUIGAN
Dimanche le 25 juin 2005 avait lieu chez Andrée et Christian, à Montréal, une rencontre avec l’architecte
aurovilienne Suhasini Ayer-Guigan. Une vingtaine de membres et amis d’Auroville ont participé à ce brunch-débat
des plus intéressants. Suhasini a été invitée à la 2e conférence internationale sur l’indice de Bonheur National Brut
(BNB), destiné à remplacer l’obsolète indice de Produit National Brut (PNB). Cette conférence, s’intitulant aussi
“Repenser le développement – Solutions locales pour un bien-être global”, s’est tenue au Canada cette année, à
l’Université St-François-Xavier, à Antigonish en Nouvelle-Écosse, du 20 au 24 juin 2005 (cf. détails en anglais cidessous). Suhasini, en tant que représentante du département d’architecture d’Auroville, y a animé une présentation
ainsi qu’un atelier sur le thème: Écovillages – une nouvelle manière de vivre”. Sur le chemin du retour, après être
passée rendre visite à Jasmin et Aravinda, sur l’île du Prince-Édouard, Suhasini s’est donc arrêtée à Montréal pour
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un court séjour. De nombreuses questions lui ont été posées lors de la rencontre, au sujet du développement et de
l’architecture d’Auroville. Était aussi présent l’architecte Jean-Paul Michon, qui a accepté de travailler sur
l’ébauche d’un futur pavillon canadien à Auroville. Samuel avait amené aussi les premiers posters encollés destinés
à la future exposition sur Auroville.
Suhasini, in and out of context (extrait du site Web d’Auroville):
My evolution as an architect up to the point of the educational experience in SPA Delhi was “normal” in the absolute
sense of the word. But then having decided to live and practice in Auroville has given me an experiential learning
which is not “normal” in the sense of types of projects that had to be designed. Most of them are expected to be done
with absent client bodies, no access to information, lack of technical staff and consultants, no coherent town planning
guidelines, and built under intensive supervision and criticism from uninformed and informed community members.
For ten years I worshiped at the altar of the god of ecology, sustainable materials, appropriate technologies and
materials, climatic design, alternative energies and water conservation and waste water recycling. A whole series of
projects and designs were done taking into account the available labour resource and skills, till one realised that this
is all common sense and it cannot compensate or replace the urge to indulge in pure design.
Now my way of looking at design and architecture is that it is an active collaboration between the people involved –
the potential users, the builder, the site, the climate, the culture and the architect. It is like a choreography that takes a
life of its own, that you can only mould with your preference, experience, skills and available opportunities. These
last 15 years, I have done all kinds of designs , which include residential, educational, recreational and semiindustrial spaces, which all have been built.
What I look forward to, and wish for, is to be able to find the challenges
in terms of design and architecture which allow one to create elegance
without artifice, beauty without being contrived, comfort without
having to indulge in irrelevance and which, finally, allow one to be
truthful without becoming dogmatic. I also hope, one day, to be lucky
enough to find the ultimate client who can afford giving us the time,
space and resources to experiment, as all architects are limited or
unlimited by the commissions that come their way.
Suhasini Ayer-Guigan
E-mail: [email protected]
Extrait du programme de la conférence d’Antigonish:
The Second International Conference on Gross National Happiness
RETHINKING DEVELOPMENT
Local Pathways to Global Wellbeing
St. Francis Xavier University, Antigonish, Nova Scotia, Canada
June 20 to June 24, 2005 Conference Presenters
Wednesday, 8:30 am - # Eco-Villages — A New Model of Living, Suhasini Ayer-Guigan
Suhasini Ayer-Guigan manages the architecture department at the award-winning Auroville Building Centre in South
India, where she works with alternative building materials and renewable energy. Auroville is an international
community and "eco-village" that focuses on sustainable rural development, including afforestation, land
reclamation, watershed management, education, health services, organic agriculture, housing, handicrafts, and
culture. Workshop:
Town of Antigonish We are delighted to announce a landmark international conference to be held in Nova Scotia,
Canada, from June 20-24, 2005. The conference will examine successful initiatives world-wide that attempt to
integrate sustainable and equitable economic development with environmental conservation, social and cultural
cohesion, and good governance.
17
Addressing the degrading social and environmental consequences of prevailing development trends, the conference
will confront the challenge of redirecting global development towards socially and environmentally responsible
policy and practices. The goal is to ensure long-term prosperity and equity for all.
Innovative, working models of alternative development practices will be presented to provoke stimulating and
proactive dialogue that supports deep learning. Our intention is to engage in a hands-on problem solving approach to
provide practical guidance to governments, businesses, and non-government organizations that want to take concrete
steps towards creating good and sustainable human societies.
Examples of initiatives from Bhutan, Brazil, Canada, India, Kenya, the Netherlands, New Zealand, the USA,
Scandinavia, and others will be profiled. The focus will be on how these programs are implemented, why they can
work on a global level, how major challenges were overcome, and what challenges remain. Speakers will address
questions of both policy and practice.
More than 30 years ago, the King of Bhutan declared that "Gross National Happiness is more important than Gross
National Product." Bhutan now faces the challenge of how that view can be put into practice. Today there are
innovative means of measuring progress that account more fully for social, human, and environmental realities than
the dominant conventional measures that focus on economic growth alone. There are businesses that practice fair
trade, produce sustainably, and promote practices that protect human rights. Nova Scotia has one of the world's
leading solid waste-resource management systems and models of sustainable forestry management.
Curitiba, Brazil, is creating a "sustainable city" based on mass transit rather than automobile use. The Dutch
government gave its citizens far more free time and sharply reduced unemployment by encouraging shorter work
hours. Denmark is phasing out agricultural pesticides and encouraging organic agriculture. Honey Care Africa has
pioneered sustainable community-based development practices in Kenya.
RETHINKING DEVELOPMENT will gather government, non-government, business, labour, academic, and youth
leaders; and representatives from more than 30 countries, along with delegates from Canada and the Atlantic
Provinces. There will be keynote addresses by His Excellency John Ralston Saul; Ray Anderson, founder and CEO
of Interface Inc, who has vowed to make his company completely sustainable; and Lyonpo Jigmi Thinley, Home
Minister and former Prime Minister of Bhutan, which recently received the United Nations 'Champion of the Earth'
award for placing the environment at the centre of all its development policies. Other notable speakers include
Marilyn Waring, John Taylor Gatto, Sakyong Mipham Rinpoche, Sanjit (Bunker) Roy, Ela Bhatt, Mathis
Wackernagel, John Helliwell, Farouk Jiwa, Holly Dressel, Raffi, Elizabeth May, and Cindy Blackstock.
The conference is designed to offer practical tools, inspiration, critical understanding, and connection to an
international support network. Participants will be prepared to implement successfully practical actions in their own
countries and communities. The design of the conference is intended to create an atmosphere of open participation
that demonstrates modes of communication practiced in a society devoted to enhancing wellbeing.
In February 2004, an initial conference on this theme was held in Bhutan, which attracted more than 300 participants
from Bhutan and 20 other countries to discuss the country's experiment with a "Gross National Happiness" model. It
was agreed to continue these discussions and examine other initiatives, with particular emphasis on ways in which
humanity can adopt strategies that counteract the consequences of today's global development patterns.
*
Exemple de modèle de maison en brique de
terre compressée, environ 16 x 16 pieds, à
l'épreuve des tremblements de terre, développé
par le “Earth Institute” d' Auroville et proposé
aux villageois comme solution de
remplacement pour la reconstruction.
Coût estimé, environ $2,500 CAD, matériaux
et main-d'œuvre inclus.
18
Impressions of Auroville: The pioneers of consciousness.
Dr. Marc Luyckx Ghisi, new IAC member, is a
theologian, researcher in global cultural
transformation and author of the book “Au-delà de la
modernité du patriarcat et du capitalisme. La société
réenchantée? ” ("Beyond modernity, patriarchy and
capitalism: the reenchantment of society" published in
French, in Paris L'Harmattan, 2001. English edition
not yet published). He has been advisor to the
presidents Delors and Santer at the European
Commission ( http://www.vision2020.be/ ).
Among other things, he discussed during his stay at
Auroville in February 2005 about the
“transmodernity” concept and refers to it in his text as
well.
Between February 20th and February 28th 2005, I had
the pleasure to be invited to Auroville as Member of
the "Auroville International Advisory Council". Here
are some impressions, for all of you who have never
been there.
Can you imagine a city where the average citizen you
meet in the streets, after a short moment of contact,
may be speaking about the necessity to take distance
from one’s ego in order to go towards one’s deepest
self where a spark of the divine has to be discovered?
Is it possible to imagine a city, which is since already
thirty years in the process of being constructed around
the aim of raising the level of consciousness of
Humanity?
You would probably say that this is pure utopia. And
you are totally right. I would even go further saying
that this is radically impossible. And I would add a
quotation from the French philosopher Pascal (17th
century): "Man is neither an angel neither an animal.
However the irony is that when he tries to become an
angel, he behaves like an animal."
Because the very project of raising the level of
Humanity's consciousness is basically aiming at
transforming human nature, lifting human nature to
another level.. All people of common sense will agree
that this project is crazy, totally impossible...
And yet this city exists, and I have visited it. And am
still in a state of shock.
After a lot of difficulties, as if fate was against this
visit, I finally managed to arrive in Auroville on
February 20th, 2005. Auroville is being constructed a
few kilometres inland from the sea, north of
Entre le 20 février et le 1 mars j'ai eu la chance
d'être invité à Auroville dont j'ai été nommé
conseiller (Membre du "Auroville International
Advisory Council").
Pouvez vous imaginer une ville où le citadin moyen,
que vous rencontrez dans la rue vous parle de la
nécessité de prendre distance par rapport à son ego,
et d'aller vers sa profondeur, pour y découvrir
l'étincelle divine?
Vous est-il possible d'imaginer une ville qui, depuis
plus de trente ans, se construit autour du projet de
contribuer à élever le niveau de conscience de
l'Humanité, afin qu'elle parvienne enfin à résoudre
ses problèmes de survie?
C'est de l'utopie pure, me direz vous. Oui. J'irais
même plus loin : c'est radicalement impossible. Et
j'ajouterais le mot de Pascal: "L"homme n'est ni ange
ni bête. Et le malheur veut que qui veut faire l'ange
fait la bête."
Car vouloir élever le niveau de conscience de
l'Humanité revient au fond à transformer l'homme, à le
faire accéder à un nouveau niveau d'évolution. C'est
un projet totalement impossible, voire fou. Tous les
gens de bon sens vous le diront.
Et cependant une telle ville existe. Je l'ai visitée.
Et je n'en reviens toujours pas.
Après une série de péripéties, comme si le sort
s'acharnait contre cette visite, je suis arrivé à
Auroville la semaine passée. Auroville est bâtie sur
un plateau près de la mer à quelques kilomètres au
Nord de Pondichéry, au Sud Est de l'Inde (Tamil
Nadu). La fondation de cette ville remonte à 1968. En
19
Pondicherry, in the south-east of India. The city has
been founded on February 28th, 1968.
quelques années, les premiers pionniers ont transformé
cet espace désertique en une forêt tropicale fraîche
In the years since then the first pioneers succeeded in
transforming the desert area into a sub-tropical forest
full with birds. Access roads look more like forest
roads than city entrance highways. There isn’t even a
sign board on the main entrance road. One rather has
the impression of entering a construction site!
et peuplée d'oiseaux. Les chemins d'accès ressemblent
plutôt à des chemins forestiers qu'à une entrée de
ville. Il n'y a pas de panneaux annonçant la cité.
Bref, on a vraiment l'impression d'entrer sur un
chantier.
Et c'est un chantier, mais quel chantier!
And it is a construction site, but what kind of
construction site!
It is a very authentic human construction site, but also
a spiritual builder's yard! In this place the shadow is
proportionate to the intensity of the light and energy.
Indeed, there are problems and defects in this city and
the Aurovilians don’t shy away from openly
discussing them. The growth of the city is too slow.
There are too few citizens (1800). There are many
disagreements with regard to the city's future and to
what the priorities are. Some residents criticize fellow
citizens as being profiteers, or betraying Auroville's
ideals. Others consider that the local, Tamil villages
are not yet well enough integrated into the city..
And yet, despite all these defects, it is a unique place
of individual and collective spiritual growth. This is
the reason why the shadows are so visible, as they are
proportional to the light and to the energy radiating
from the place. The fact that those flaws and problems
and challenges are so openly discussed has deeply
reassured me. I had been afraid to encounter a sort of
angelic pretension that everything was OK, and that
there was no problem, possibly because everybody
was already at another level of consciousness! This
‘angelism’ would have been indicative of a false
spirituality.., and, potentially, of a sectarian
movement.
What it boils down to, one of the residents told me, is
that if you are not deeply, profoundly serious about
this spiritual research and growth, both at the personal
and collective level, you won’t make it here, you just
won’t stay here, you will leave..
C'est un chantier de cheminement humain authentique,
individuel et collectif. Et c'est donc un lieu où
l'ombre est à la mesure de la lumière et de l'énergie
spirituelle qui se dégage. Car des défauts, il y en a,
certes. Et les Aurovilliens ne se privent pas d'en parler
assez ouvertement. La ville tarde trop à se construire.
Il y trop peu de citoyens (1800). Il existe des
désaccords plus ou moins graves sur l'avenir de la ville
et sur les priorités à respecter. Certains sont taxés par
d'autres de profiteurs ou de planqués. On n'intègre
pas suffisamment les villages environnants, etc.
Au fond, ce sont ces défauts, ces incohérences, ces
disputes parfois dures, qui m'ont rassuré sur le
sérieux de ce qui se passe dans cette ville
mystérieuse. Ce dont j'avais peur, c'est de me trouver
face à un angélisme de façade, qui aurait été l'indice
d'une spiritualité désincarnée et donc fausse, voire
potentiellement sectaire.
Mais au fond, m'a dit quelqu'un, si une personne n'est
pas profondément sérieuse quant à l'essentiel du projet
spirituel individuel et collectif de progrès spirituel, elle
finit par quitter.
C'est impressionnant de rencontrer des citadins
d'Auroville qui sont là depuis trente, quarante ans. À
les entendre parler, on se rend compte que, s'ils
n'avaient pas vécu et ne vivaient pas une expérience
profonde et fondamentale, ils seraient partis au sens
propre – ou au sens figuré!
I have been deeply impressed by meeting with
residents who lived for thirty or forty years in the city.
When listening to them, one gets the sense of the very
genuine, widening experiences they have gone
through, and of their persistent determination to build
this city and to work on themselves. And one realizes
that without this they, indeed, just wouldn’t have
found the stamina to stay, and would have left one
way or the other..
Au niveau de ma propre réflexion sur les changements
de paradigme, j'ai eu la surprise de ma vie de
découvrir toute une ville qui était transmoderne. Oui,
ils sont en parfaite syntonie avec tout ce que j'ai
écrit dans mon livre. Je pourrais dire : "La
transmodernité existe, je l'ai rencontrée". Alors que
c'était la première fois que je visitais Auroville, ce
fut une expérience de "retrouvailles", qui a été vécue
intensément dans les deux sens. Nous avons eu, de
part et d'autre, l'impression que nous étions sur la
même longueur d'onde. Étonnant, fascinant et très
stimulant.
At the level of my own intellectual and spiritual
reflection with regard to the actual paradigm shift
towards transmodernity, I got the surprise of my life
by discovering this very first transmodern city. Yes,
the Aurovilians are in perfect accordance with
everything I wrote in my book[1]. I now can say:
"Transmodernity exists; I have seen it in this city."
En rentrant, le contraste n'est pas qu'ici il fait 45°
moins chaud que là-bas. Non, le contraste est surtout
dans le fait que le niveau d'énergie est vraiment plus
élevé. J'ai vu scintiller cette énergie nouvelle dans le
regard de Paolo, un garçon de 10 ans, dont les parents
ont décidé il y a quelques mois d'émigrer à Auroville.
Il rayonnait la joie. Il était bien, car enfin il était
20
Although it was the first time I was visiting Auroville,
I had a distinct feeling of being at home. And I think
that this impression was also shared by the
Aurovilians that I had the joy to meet. There was from
both sides the strong impression of recognition, of
being on the same wavelength. Amazing, fascinating
and very stimulating indeed.
Coming back in Europe, the contrast is not so much
the drastic change of temperature: (- 45° Celsius!). No,
the real contrast is the level of energy, which is so
much higher in Auroville. I have seen this energy
sparkling in the eyes of Paolo, a young boy, whose
parents recently decided to join Auroville. He was full
of internal joy. He told me that he was happy to be, for
the first time, in a school he was enjoying. His
creativity was bursting. He told me that he had learned
to have a real contact with ponies, to familiarize with
them, to have a real, living understanding with them..
This boy was touching and beautiful.
Here in Brussels, I keenly sense the difference of
energetic level. Residents of Auroville do not feel their
energy level. But the foreign visitor does. This entire
town despite all its shadows is at a higher energetic
level. It’s an extraordinary realization..
This very audacious project, this ‘superhuman’
project, could not be but launched by two beings of an
exceptional spiritual power: Ms Mirra Alfassa, called
"Mother" (1878-1973) and Aurobindo Ghose, called
"Sri Aurobindo" (1872-1950). They consecrated an
important part of their lives and certainly of their
extraordinary spiritual energy, not to fly off alone at
the heights of infinite contemplation, but to transform
and raise the level of human consciousness. And
Auroville is possible precisely because of the energetic
breakthrough that these two beings achieved,
individually and together. Auroville is like the
incarnation, the materialisation of this spiritual victory
they won for the sake of Humanity.
At the personal level, one of the strongest experiences
for me has been the visit to the ‘Matrimandir’, this
sacred space in the centre of the city, which has the
shape of a golden flower. From the moment I entered
that unique place, I sensed a very exceptional energy
that didn’t correspond to any religious or other place I
visited in my life. I had the impression to be flooded
by and connected with an enormously powerful
cosmic energy. I had the inner sensation of being
visited, connected, cleansed, energized. I was, briefly,
transformed by something absolutely beyond my
understanding. I have lost the control of my life.. , a
bit.
I will return twice a year, probably in February and in
August (end).
dans une école où il faisait bon vivre. Sa créativité
était éveillée. C'était touchant et beau à voir. Il me
racontait qu'il avait l'occasion de se familiariser
avec des poneys, à établir un rapport vivant avec
eux...
Je sens encore cette différence de niveau énergétique.
Les citoyens d'Auroville ne le sentent plus, mais le
visiteur, lui, le sent. Cette ville entière est à un
niveau énergétique beaucoup plus élevé. C'est une
réalisation extraordinaire.
Ce projet très audacieux, voire "surhumain", ne
pouvait être lancé que par deux êtres d'une
exceptionnelle puissance spirituelle: Madame Mirra
Alfassa, appelée "La Mère" (1878- 1973) et
Aurobindo Ghose appelé "Sri Aurobindo"(18721950). Sri Aurobindo et La Mère ont consacré une
partie importante de leur vie et surtout de leur
exceptionnelle énergie spirituelle, non pas à s'élever
seuls dans les hauteurs de la contemplation sans fin,
mais à transformer la conscience humaine. Ils y ont
consacré leur vie. Et Auroville est rendu possible par
cette percée énergétique qu'ils ont réalisée ensemble
et séparément. Auroville est comme l'incarnation, la
matérialisation de l’avancée spirituelle qu'ils ont
réalisée pour l'humanité.
Au plan personnel, l’une des expériences les plus
fortes pour moi a été la visite du "Matrimandir", le
lieu sacré en forme de fleur d'or, au centre de la
ville. Dès que j'ai pénétré dans ce lieu unique, j'ai
senti qu'il y régnait une énergie tout à fait
particulière qui ne correspondait à aucun lieu
religieux que j'avais visité dans ma vie. Ce n'était
pas une énergie religieuse, mais j'avais l'impression
d'être plongé, connecté à une énergie cosmique
extrêmement puissante. J'ai le sentiment d'avoir été
visité, connecté, nettoyé, energétisé, bref transformé
par quelque chose qui me dépasse absolument. J'ai
perdu les commandes de ma vie...un peu.
Je retournerai deux fois par an, probablement en fin
Février et fin août.
Il y aura moyen d'organiser des voyages pour ceux qui
le désirent.
Marc Luyckx Ghisi,
Le 3 mars 2005.
There will be possibilities to organize trips for those
interested.
21
À propos de Nadaka
En sanskrit, « NADA » signifie l'origine du son, et « KA » , celui
qui le porte. Nadaka est né au Québec, en 1958, et a appris à jouer
de la guitare dès son plus jeune âge. A 16 ans, sa quête d ’une vie
plus vraie l'a amené à entreprendre un pèlerinage le long de cette
route merveilleuse qui le conduisit infailliblement en Inde. L’Inde
devint aussitôt son pays d’adoption. Dédié à l'idéal de Sri
Aurobindo, le grand yogi révolutionnaire indien (1872-1950),
Nadaka vit depuis 1974 dans la cité internationale d'Auroville,
située dans le sud de l'Inde.Son amour de la culture indienne, en
particulier sa passion pour la musique, l'a amené à étudier de
nombreux styles traditionnels, vocal et instrumental. Il a conçu et
fabriqué une guitare acoustique spécialement adaptée aux tonalités
subtiles de la musique indienne. Il mélange habilement les
techniques modales des Raga avec des harmonies plus apparentées à
la musique occidentale. Nadaka a produit de multiples CD,
distribués à plusieurs milliers d’exemplaires en Inde et à travers le
monde. Travaillant en collaboration étroite avec de nombreux
musiciens indiens exceptionnels, en studio ou en concert, Nadaka
occupe une place unique dans le mouvement de la musique indienne
d’aujourd’hui.
Les albums de Nadaka
« La fusion Jazz Indien classique est bien vivante et se porte même bien grâce à des musiciens comme Nadaka qui conservent les
meilleurs éléments musicaux des années 70 tout en conférant une note contemporaine à leurs compositions. Ces albums
constituent des joyaux parmi les enregistrements les plus récents de ce genre. »
(The Internet Guide to Indian Classical /Jazz Fusion)
Living Colours
Voici six compositions s’appuyant sur des Raga traditionnels, judicieusement agencées et réparties sur 18 Index. La façon dont
la structure harmonique alterne entre densité et légèreté, méditation et certitude, voyage et destination, est vraiment
remarquable ; Le Groupe aussi !
Straight to your Heart
Avec sa guitare personnalisée, Nadaka réussit à approcher le son de la veena tout en utilisant la technique de la guitare. Toutefois,
la qualité de cet album ne se limite pas à la découverte de ce nouvel instrument. Cette musique, composée par Nadaka et Ganesh,
joue allègrement sur des contrastes et des subtilités. Les passages tranquilles sont suivis par d'autres plus complexes et plus
rythmés, habilement exécutés par les deux percussionnistes Vikku (ghatam) et Selvaganesh (kanjira). Tout est entièrement
acoustique. On sent le glissement des cordes et le frottement des peaux! Un très bel album!
Célébration
« Célébration », album composé et interprété par Nadaka, fait appel à un vaste éventail d’instruments et de traditions musicales.
Voilà de la musique qui connaît la voie…et qui prend plaisir au voyage. Dans « Oceania », le thème débute par un solo de
guitare acoustique, repris comme un refrain tout au long du morceau et constituant une sorte d’appui, tout d’abord pour le violon
explorateur de Ganesh et ensuite pour la merveilleuse guitare de Nadaka dont les premières notes profondes évoquent la houle de
l’océan. L’étonnante percussion de Shivamani s’insère partout, en haut, en bas, entre, les cymbales retentissent, les rythmes et les
structures harmoniques changent presque d’une seconde à l’autre alors que les genres musicaux indiens et occidentaux
s’entrelacent et se livrent à une joute musicale.
« Célébration » est un voyage. Il s’agit bien plus que d’une synthèse. C’est une célébration de la diversité des genres
d’expression musicale qui réussissent, grâce à un travail collectif, à évoquer la « note vraie », l’essence implicite, qui représente
le Graal de tout bon musicien.
The Lotus Trology
Cette composition n’est rien de moins qu’une tentative pour atteindre l'origine du son à travers les notes.
Elle est caractérisée par le refus de la mélodie facile, par une orchestration relativement clairsemée, par une insistance sur la
structure et la résonance des notes d’instruments individuels ainsi que par le silence, l’espace et l’exploration de cet instant où
silence et son se rencontrent. Chaque trilogie est une méditation en soi et non pas de la musique de fond sur laquelle on médite. Il
s’agit de méditations prolongées où l’auditeur participe à une exploration. On a alors le sentiment de se trouver au début de la
création, d’assister à l’instant où un son particulier émerge pour la première fois du néant.
The Lotus of the Quiet Mind
"Dans tous les mouvements de la nature ou dans les chants sacrés, on peut
entendre, dans un profond silence intérieur, l'origine du son lui-même.
Les prophètes de l'Inde ancienne l ’appelaient AUM , le son infini"
22
The Lotus of the Silent Deep
"Un voyage qui nous emporte à travers des mondes obscurs, parcourus
d’éclats lumineux, et qui nous révèle les sons primaires des profondeurs "
The Lotus of the open heart
"Les disciples de la bhakti, sentier de la dévotion, ont la ferveur de leur aspiration ; la compréhension qui en découle s’exprime
en des mots simples et sublimes dans des chants qui continuent de nous inspirer et de nous mettre en contact avec le coeur secret
des choses "
Également sur « Rain Tree Records »
Hymns and Songs Sanskrit
Quoi qu’elle chante, Joy Chowdhury le fait du plus profond de son âme. Les paroles sacrées sont une expression d’une
expérience et d’une attitude intérieures, imprégnant tout du sentiment de l’ailleurs et nous transportant, au delà de tout signifié,
dans les régions du son originel et de son essence. Ce CD est, en ce sens, une merveilleuse évocation du Mantra tel qu’il est
expliqué par Sri Aurobindo: « il est caractérisé par un langage qui transmet infiniment plus que le sens immédiat des mots
semble l’indiquer ; il porte un rythme plus significatif que le langage et il provient de l’Infini dans lequel il se résorbe ».
N.B. Pour en savoir plus, on peut consulter le site Web de Nadaka www.nadaka.com
Auroville. . . Le Temps, les Mots, la Grâce
Mes impressions, ré-impressions après un dixième séjour ?
D'abord, ça prend un bout de temps à faire le tri, les débarrasser de toute fioriture sensationnelle et en dégager les
grandes lignes, en se gardant de tomber dans le panneau des lieux communs, dans le piège de 1'exotisme ou dans le
labyrinthe des comparaisons catégoriques. Avec le temps, on finit par apprendre et comprendre que "parler"
d'Auroville, ce lieu aux multiples facettes, sa complexité, ses contradictions et sa raison d'être n'est pas une tâche
aisée.
En fait, Auroville ne se "raconte" pas mais se vit. Il y a des Auroviliens qui vivent Auroville, et d'autres qui se
contentent d'y habiter. De plus, chacun de ses membres donne l'impression d'avoir une perception toute personnelle,
voire divergente, de la Cité, que chacun a "son" Auroville à lui. D'où l'énorme difficulté de faire la part d'objectivité
lorsque l'on tente de parler de la Ville de l'Aurore, et cela, même si on est dans le bain depuis fort longtemps. Que
dire alors de ces visiteurs qui débarquent tout frais, pleins de belles images et beaux textes cueillis sur leur Internet,
dont, pour la plupart, c'est l'attrait de vacances prometteuses à saveur "spirituelle" qui les a conduits là? Comment
lisent-ils Auroville et quelles seront les impressions à retenir et véhiculer pour ces vacanciers généralement étrangers
à l'envergure de l'Expérience, et n'ayant qu'une vague connaissance du nom de Sri Aurobindo et celui de Mère?
Parfois ça ne manque pas de comique. Un de ces visiteurs, sans doute après avoir feuilleté un ouvrage sur le
supramental, s'est adressé à l'un de mes vieux amis, un Aurovilien de la première heure, en se disant étonné qu'après
37 ans "d'expérience", cet ami ne présentait aucune des caractéristiques de la transformation supramentale !!! C'est
un peu comme si on avait demandé à un embryon de pithécanthrope de sortir du ventre de sa mère en complet-veston
avec son attaché-case à la main... Enfin, au moins une chose est clarifiée, même dans les esprits les moins avertis:
Auroville n'est ni une secte ni une religion, et les Auroviliens ne sont ni des esprits célestes ni des représentants d'une
galaxie lointaine (quand bien même le concept architectural de la Cité s'en inspire). Ce sont des individus qui sont
venus au monde comme Monsieur et Madame tout le monde, et si parmi eux certains ont des bobines de chérubins,
ils n'ont cependant rien de commun avec la hiérarchie des anges.
Au cours de mes séjours successifs, j'ai pu être témoin de bien d'événements qui donnent la mesure de cette
entreprise colossale menée avec beaucoup d'enthousiasme et d'endurance par une poignée de jeunes hommes et
femmes de tous horizons, qui n'avaient rien du pionnier aguerri ou du chercheur d'or, (peut-être l'or d'un Soleil
nouveau). C'était en 68, on cherchait justement "autre chose" que l'or et l'argent, une autre manière d'être Homme et
Femme que cette image tronquée, répercutée sous bien de fallacieuses étiquettes par des sociétés en chute libre.
C'était le ras-le-bol de l'homme "d'affaires, d'église, de droite, de gauche, (du milieu), de Loi, de paille ou de peine".
Un ras-le-bol de tous ces tireurs de ficelle, ces assoiffés de pouvoir dont le seul but est d'emplir les coffres sans
aucune considération pour la vie humaine, animale ou planétaire - les sales guerres comme les "propres", les famines
et maladies provoquées, le pillage des ressources naturelles - Et voilà que du sud de l'Inde, une autre version possible
de 1'homme leur était proposée par deux géants du futur: Sri Aurobindo et Mère. C'était enfin cet "autre chose" qui
reprenait un sens et qu'on pouvait nommer. C'était la conquête de "l'Homme après l'homme", l'Être Supramental.
Fallait-il encore établir une base physique, foncière pour donner un toit à ces nouveaux aventuriers de la Conscience,
ces apprentis du devenir.
23
Auroville, le cadeau de Mère. Une terre où cette jeunesse
allait se mesurer avec un défi titanesque: construire la Cité
de l'Unité Humaine sur un plateau nu et aride, dans des
conditions telles qu'il fallait avoir une sincérité, une foi et
une aspiration inébranlables pour tenir le coup. Le message
de Mère était clair: la construction extérieure devait refléter
sa propre construction intérieure.
Dans cette cité nouvelle, pas d'armée ni police, violence,
discrimination, racisme ou exclusion. Et pas de circulation
interne d'argent dans cette ville de l'avenir qui n
appartiendrait à personne mais à l'humanité entière. Telles
étaient énoncées les bases de la Charte d'Auroville. Rien
d'ésotérique ou d'occulté dans cette démarche, mais plutôt la
perspective d'un long cheminement pour réaliser le Rêve de
Mère, ce vieux rêve de l'être humain enfoui sous des tonnes
de "civilisations" dans l'inconscient collectif.
Au fil des ans, mon attachement et mon intérêt à l'égard
d'Auroville se sont consolidés autant que mes amitiés. J'ai
vu grandir le "bébé" et suivi les difficiles étapes de son
enfance, ses chutes et rebondissements
et TOUJOURS la GRÂCE, la présence de Mère dans le coeur des Auroviliens.
De toutes les étiquettes épinglées sur le nom d'Auroville, la seule qui soit conforme à la réalité est celle donnée par
Mère: " Auroville est un laboratoire de l'évolution". Un laboratoire où chaque "échantillon" est à la fois le chercheur
et l'objet de sa recherche, avec tous les risques et les échecs que cela comporte.
Après 37 ans d'expériences, où en est la collectivité de ces chercheurs? Le temps des estomacs vides et des capsules
de "Tarzan" nichées dans les arbres est loin derrière. Aujourd'hui les tables sont bien garnies et l'on vit dans des
maisons confortables. Le souci de l'hygiène est constant, l'eau est filtrée et dynamisée, et la santé générale au beau
fixe. On est devenu agriculteur ou technicien, artisan ou comptable, chef ou "patron" d'entreprise, agent de voyage,
pépiniériste, constructeur ou créateur de mode. Beaucoup d'artistes aussi, enfin, toute la panoplie. Environ 5000
travailleurs et travailleuses des villages voisins sont employés par les diverses unités, et la machine semble bien
huilée. Les activités artistiques, culturelles et sportives sont florissantes, et les sourires s'épanouissent sur les visages
plus souvent qu'il y a 30 ans... À première vue, on se dit qu'il n'y a aucune différence entre le mode de vie d'un
Aurovilien et celui d'un quelconque tartempion de nos villes modernes, jouissant de l'apport de tout ce qu'offre la
modernité; Auroville n'étant pas un îlot perdu, isolé du monde, elle est forcément partie intégrante de la globalité
(sinon de la globalisation) terrestre, alors pourquoi s'offusquer et refuser d'admettre qu'un Aurovillien puisse jouir
des mêmes privilèges que les autres citoyens de la planète?
Les besoins vitaux sont les mêmes partout, et si les besoins de l'âme et de l'esprit diffèrent d'un individu à l'autre, on
peut dire qu'à Auroville ces besoins ont davantage de chance d'être comblés sans l'intervention d'aucune église. Ce
n'est donc pas parce qu'on possède une moto, une télé, un portable et un compte chèques qu'on a rangé la conscience
et jeté le vieux Rêve de Mère avec l'eau de la baignoire. J'ai, pour ma part la conviction, que malgré quelques
déviations et incidents de parcours, les Auroviliens sont, en majorité, restés fidèles et sincères quant à la finalité
d'Auroville. Pas si simple d'inventer une société nouvelle. C'est plus facile de "juger", surtout de loin. Des mots,
toujours des mots. Définitivement, Auroville ne se RACONTE pas mais se VIT…
Le TEMPS est à l'œuvre, la troisième génération est en marche. Et viendra le jour où, dans le fracas d'un rire divin,
l'Homme fera voler en éclats le ZÉRO des éternels recommencements...
Georges Kalifa
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Jeu de sable à l’école Transition
Auteur Jossy
Résumé et traduction d’un article paru dans la revue Ritam, volume 2, février 2005 ( A journal of Material and
Spiritual Reasearch in Auroville by the Sri Aurobindo International Institute of Educational Research ).
Une approche prometteuse pour les parents et éducateurs qui cherchent une alternative aux médicaments
prescrits pour contrôler l’humeur des enfants faisant face à des problèmes d’apprentissage ou de comportement
À l’école Transition d’Auroville, nous cherchions une solution répondant aux besoins de certains élèves
qui, pour une raison où une autre, n’arrivent pas à s’adapter à diverses situations en classe ou sur le terrain
de jeu et qui, pour cette raison, deviennent perturbés. Nous souhaitions créer un lieu qui leur permette de se
retirer un moment avec eux-mêmes et de retrouver calmement leur équilibre.
Dans nos réunions de professeurs, le modèle que nous avions en tête ressemblait au “Silent Room”
(chambre silencieuse) de l’école de l’Ashram, où les enfants peuvent se retirer lorsqu’ils ressentent le
besoin d’être en silence. Mais sans une personne pour développer le projet et sans un espace disponible,
cela demeurait une idée, un rêve.
À cette époque, nous ne connaissions pas “le jeu de sable”.
Jossy décida, en 1998, de prendre une année sabbatique. Elle décrit dans l’article sa rencontre avec Heidi
au CSR (Center for Scientific Research) où elle assiste à une conférence, durant laquelle celle-ci présente
son programme d’apprentissage spécial, destiné aux enfants en difficulté d’apprentissage, dans une école
en Suisse. Il s’agit d’enfants d’immigrants, ayant une connaissance insuffisante de la langue allemande.
Certains sont considérés comme hyperactifs ou asociaux, parfois même violents. Heidi travaille avec de
petits groupes de douze enfants. Son programme d’études est basé sur la lecture et le jeu de rôle de contes
de fées ou de mythes. Il inclut les mathématiques modernes, les arts plastiques, la danse, le théâtre et la
pratique quotidienne du Jeu de sable. Jossy est fascinée par les diapositives qui témoignent des créations
des enfants avec le sable.
Elle comprend immédiatement l’intérêt de cette activité non-verbale pour les élèves de l’école Transition.
À travers ce processus, les enfants apprennent à se recentrer, se calmer ou se concentrer, selon les
circonstances. Elle y voit un moyen de transformer la timidité et le manque de confiance des jeunes
Tamils et des autres enfants qui arrivent d’ailleurs et doivent s’adapter à la langue d’enseignement, qui est
l’anglais à Transition.
Elle présente aussitôt un projet à l’école qui sera accepté et implanté dès 1998. Un espace se libère, et
grâce à des fonds destinés à aménager le lieu, elle commence à collectionner les objets miniatures,
nécessaires à la création des tableaux de sable.
Qu’est-ce que le jeu de sable?
Son nom donne déjà une partie de la réponse. Le jeu avec le sable est un outil qui permet d’ouvrir
l’imaginaire et de stimuler la créativité. Il tisse un lien entre le corps et l’inconscient, la matière et l’esprit.
Les mains agissent comme des médiatrices entre les images intérieures et leur expression dans le monde
réel, ici, le bac de sable. Le participant s’absorbe dans le geste créateur, il se concentre et se détend. Les
formes et les symboles qui apparaissent, installent une distance entre l’inconscient et le réel. Cette
méthode est similaire à celle de “L’imagination active” développée par Carl Jung. Le but du jeu de sable
est d’offrir un espace réel de liberté, sans règles mais dans un contexte sécuritaire. Jossy définit son rôle
ainsi : créer et maintenir l’espace sécuritaire, physiquement et psychologiquement afin que le processus
s’installe. Le bac de sable est vu comme le contenant, le véhicule à travers lequel la transformation a lieu.
Le tableau de sable représente le jardin de l’âme où le monde intérieur et extérieur se rencontrent. Il n’y a
pas de bon ou de mauvais tableau. Le processus est aussi important que le résultat.
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“Le travail se fait de manière individuelle” explique Jossy, “ l’enfant est seul avec lui-même et n’a rien à
prouver ni à moi, ni à ses compagnons de classe. J’apporte mon support avec calme, sans être directive.
Une fois la confiance établie, les contenus s’expriment librement.”
Le matériel nécessaire consiste en un bac rectangulaire de 28 x 19 po. Il a 3 po de profondeur. Le bac est à
moitié rempli de sable. L’intérieur du bac est peint en bleu de sorte que, lorsque l’enfant déplace le sable,
il crée des espaces bleus suggérant l’eau. Ainsi des formes de lacs, de rivières ou d’océans peuvent être
aménagées. De l’eau véritable peut être mélangée au sable pour favoriser le modelage ou le moulage. Une
foule d’objets miniatures, disposés sur des tablettes à la vue de l’enfant, sont disponibles et participent à la
création du tableau. On y inclus des figurines représentant divers métiers, cultures, ainsi que des
personnages fantaisistes appartenant au monde des contes ou des mythes. L’enfant trouve aussi des
animaux sauvages et domestiques, des arbres, de la végétation, des fleurs des maisons de styles divers, des
autos, des trains des avions, des bateaux, des ponts, etc. On peut ajouter des éléments naturels tels des
roches, des coquillages, des bâtonnets, des graines, des plumes, ainsi que des blocs de bois, des tissus, des
rubans et des matériaux de bricolage avec lesquels les enfants fabriqueront eux-mêmes les éléments qui
leur manquent pour réaliser leur tableau. En somme, tout ce dont ils auront besoin pour construire leur
“monde”.
Les instructions sont minimales. L’enfant est encouragé à créer ce qu’il désire dans le bac de sable et
d’utiliser le matériel à sa disposition. Il peut se contenter de jouer avec le sable, de mouler ou de modeler
selon son humeur. Le sable peut aussi servir de support aux figurines. L’enfant peut s’exprimer
verbalement ou demeurer silencieux. Chacun avance selon son rythme, certains réalisent plusieurs
tableaux durant la période allouée, d’autres changeront les choses de place jusqu'à la fin de l’heure. Tous
auront à faire face aux même limites : les dimensions du bac et le temps, limité à une heure. Jossy cite
l’exemple d’un garçon, tremblant de colère, suite à une querelle sur le terrain de jeu. Elle lui avait permis
de jouer dans le bac à l’extérieur et d’utiliser autant d’eau qu’il voulait. Il versa de l’eau jusqu’à ce qu’elle
déborde du bac. Après avoir joué avec la boue, il a construit une structure complexe à l’aide de roches.
Rapidement, il a réussi à transformer son humeur et a pu réintégrer calmement sa classe. Il exprima, suite
à l’expérience, qu’il avait aimé verser l’eau dans le bac, il avait senti sa colère se vider à mesure qu’il
versait. Le processus n’est pas toujours aussi conscient. La plupart des participants profitent du jeu de
sable pour s’adonner à un moment intense de création et d’attention personnelle, où tout ce qu’ils ou elles
expriment est pris au sérieux. Lorsque le tableau est complet, Jossy encourage l’enfant à verbaliser afin de
rendre conscient le contenu de l'image. Le tableau n’est jamais détruit en présence de l’enfant (sauf en des
cas exceptionnels). Lorsque l’enfant quitte la salle, il ou elle emporte intérieurement son image afin
qu’elle s’y imprime et puisse évoluer. Jossy prend des photos et note précisément le déroulement de
chacune des séances. Le tout est classé dans un album qui sera remis à l’élève à la fin de ses études à
l’école Transition. Il ou elle pourra ainsi reconnaître le chemin parcouru et partager cette expérience avec
ses proches.
L’espace me manque ici pour raconter les origines du jeu de sable dont Jossy trace les grandes lignes dans
son article. Retenons le travail de la psychiatre anglaise Margaret Lowenfeld et de son élève Dora Kalf qui
développa la méthode en Suisse.
Jossy affirme que son expérience coïncide avec les stades du développement de l'ego observés par cette
dernière. L’animal, le stade végétatif, le stade combatif et l’adaptation à la vie collective. Les jeux de sable
avec les enfants de six à quatorze ans, lui ont permis d’observer les jungles, les jardins avec ou sans
animaux du premier stade. Suivent les guerres, les combats qui apparaissent encore et encore durant le
deuxième stade puis les villages, les cités bien construites, offrant toute la gamme des activités humaines
du troisième stade. Adhérant à l’hypothèse de Carl Jung, selon laquelle une force d’équilibre et de
guérison est déjà présente dans la psyché humaine, Jossy retrouve dans les tableaux de sable, l’expression
symbolique de la quête de la conscience, moteur essentiel de l’activité humaine.
Jossy
(traduction de Suzanne Langlois)
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Boutique
Plusieurs publications et articles sont en vente à l’association:
• Mère parle d’Auroville
• Auroville, un rêve prend forme (anglais ou français)
• Auroville Architecture
• Auroville Guide
• Auroville in a nutshell
• Made in Auroville de Monique Patenaude
• Les disques de Nadaka et de Joy
• Aurolang (livre + CD)
( méthode d’auto-enseignement de 4 langues:
français, anglais, tamil et hindi )
8,00 $
10,00 $
12,00 $
10,00 $
3,00 $
18,00 $
20,00 $
59,95 $
AVI Canada-Ontario T-shirt
Medium, large and X- large available
Black, blue, dark green and purple
$20 CDN add shipping fees
Contact Catherine in Toronto
at (416) 604-1428
Email: [email protected]
Frais de transport en sus.
Il est à mentionner que les membres en règle de l’association bénéficient d’une remise de 20 % sur les livres et CD
vendus par l’association (y compris les livres de l’ashram – sur commande spéciale - )
Contact: Christian 514-521-8203.
« Art for Land »
Les artistes sensibles au sort d’Auroville pour l’achat des terres peuvent faire un don en nature et
recevront un reçu pour fin d’impôt au moment de la vente de leur œuvre.
Assortiment de 5 cartes postales différentes sur le thème des
fleurs pour l’achat des terres.
Set of 5 different postal card on the flowers for
Art for Land by Sahana , photographer from Auroville
$10 CDN
It is the unity of all in the solidarity of a
common manifestation that will allow the
creation of the new and divine world upon the
earth. Each will bring his part, but no part will
be complete except as a power in the solidarity
of the whole.
C’est l’unité de tous dans la solidarité d’une
manifestation commune qui permettra la
création d’un monde nouveau et divin sur la
terre. Chacun apportera son élément, mais aucun
élément ne sera complet excepté en tant que
force de cohésion de l’ensemble.
Sri Aurobindo
"La sincérité c'est la sauvegarde, c'est la protection, c'est le guide,
et finalement c'est la puissance transformatrice."
La Mère
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AVI Canada - Antenne du Québec
Avis d’assemblée annuelle des membres
Dimanche le 14 août 2005 à 15h00
La rencontre annuelle de l’association se tiendra à la salle à dîner du Centre Sri
Aurobindo de Montréal, au 425 Duluth entre les rues Saint-Denis et Rivard.
Il y aura un souper pour les intéressé(e)s après la rencontre, à 18h00, au restaurant Le
Commensal situé au 1720 rue Saint-Denis suivi d’une méditation à 20h00 au Centre Sri
Aurobindo, 4127 rue Saint-Denis.
Les ami(e)s d’Auroville sont les bienvenu(e)s.
Savitri - Epilogue
" Awakened to the meaning of my heart
" Rendu consciente du sens de mon cœur
That to feel love and oneness is to live
Je sais que l’amour et l’unité sont l’unique raison de vivre,
And this the magic of our golden change,
La seule magie de l’or alchimique,
Is all the truth I know or seek, O sage. "
La seule vérité que je cherche, Ô sage, ou ne connaisse. "
(traduction de Guy Lafond)
Le bulletin gratuit de l’association Auroville International Canada ( AVI Canada ) est publié par :
Auroville International Canada
2164 Amherst
Montréal, Québec, Canada H2L 3L8
Email : [email protected]
Téléphone / fax: Claude Daviault
514-526-2600
Christian Feuilette 514-521-8203
http://www.cam.org/~avica
Collaboration : Catherine Blackburn, Suzane Langlois, Christian Feuillette, Georges Kalifa et Claude Daviault .
Écrivez-nous vos commentaires.
AVI Canada est un organisme de bienfaisance dédié au développement de la cité Auroville en Inde, fondée en 1968 sous
l’inspiration de l'Œuvre de Sri Aurobindo et de La Mère.
AVI Canada-Ontario
195, Howard Park Avenue, Apartment 6
Toronto, Ontario M6R 1V9
Email : [email protected]
Phone : Catherine Blackburn 416- 604-1428
AVI Canada is a charity dedicated to the development of Auroville in India, founded in 1968 under the inspiration of the Works
by Sri Aurobindo and The Mother.
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Auroville International Canada
http://www.cam.org/~avica
ABONNEMENT INDIVIDUEL
2005
INDIVIDUAL MEMBERSHIP
Tout individu qui s'intéresse à l'idéal d'Auroville peut devenir membre d'Auroville International Canada en versant
une cotisation annuelle permettant à l'association de continuer à jouer son rôle d'intermédiaire entre Auroville et le
Canada. On peut également faire un don afin d'aider plus concrètement l'expérience aurovilienne. Un reçu pour fin
d'impôt sera émis. L'association informe ses membres par l'entremise d'un bulletin. Une assemblée générale annuelle a
lieu durant la période estivale. L’abonnement est valide pour un an à compter de la date d’adhésion. Merci !
Any Canadian citizen is welcome to support Auroville and will receive a receipt for tax purpose for any donation. We
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