Coimbra (Portugal) – 2013/2014 Justine CAUSSANEL, M1 Camille
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Coimbra (Portugal) – 2013/2014 Justine CAUSSANEL, M1 Camille
ERASMUS+ Coimbra (Portugal) – 2013/2014 Justine CAUSSANEL, M1 Camille CHASTANET, M1 COIMBRA Coimbra est une ville moyenne, un petit peu plus petite que Clermont-Ferrand. Située à une heure au Sud de Porto et deux heures au Nord de Lisbonne, elle est idéalement située pour faire des voyages dans tout le Portugal afin de visiter, de s’imprégner des différentes régions, toutes très riches et aux paysages variés, et de faire le tour de multiples projets architecturaux. Cette ville est majoritairement composée d’étudiants. En effet, Coimbra est une des plus anciennes universités d’Europe. Son campus regroupe tous types d’études et des étudiants de toutes nationalités. Il y a même plus d’étudiants étrangers que de portugais. La semaine elle est très vivante, remplie d’étudiants la journée comme la nuit alors que les week-ends et pendant les vacances elle se vide. Aucune voiture dans les rues, beaucoup moins d’activités et le campus vide, le changement est frappant. En effet, pour les Portugais, la famille est très importante, et ils rentrent chez eux, à la maison, tous les week-ends. Cependant, la vie continue malgré tout avec les étudiants étrangers qui restent. La chance d’avoir une voiture sur place (nous y sommes allées en plusieurs jours en voiture pour pouvoir se déplacer plus facilement là-bas) nous a permis de visiter et de nous déplacer beaucoup plus facilement. En effet le Portugal est très rural et il est facile de visiter les alentours, les différents villages, la plage à une demi-heure, les ruines antiques, la forêt et les monts… De plus Porto n’est qu’à une heure et vu la richesse de manifestations qui s’y déroulaient, il était facile de s’y rendre. De même pour Lisbonne, à peine plus loin mais au climat tellement plus doux. Avoir la voiture nous a permis de visiter le Portugal de long en large et en travers mais aussi de faire le tour de tous les projets architecturaux qui nous intéressaient. L’ÉCOLE L’Université est située sur la partie haute de la ville. On y accède par les majestueux ‘escadais monumentais’ qui deviennent facilement une véritable épreuve sous le soleil du Portugal (ou sous la pluie présente le reste de l’année). Lorsque l’on étudie à Coimbra, on côtoie tous les jours les étudiants portugais vêtus de leur toge en feutre noir (la couleur de la ville). Ils chantent dans les rues, sur les places et les parvis pendant presque toute l’année et les occasions ne manquent pas pour célébrer les études (que ce soit le début comme la fin de l’année). C’est au milieu de ces capes, sur ces pavés et dans ces bâtiments aux grands et épais murs de pierre pétris d’histoire que nous avons passé notre Erasmus. L’école d’architecture est sur le campus, regroupée avec l’école d’art. Le bâtiment est le vieil hôpital de la ville et le premier étage est réservé aux études d’architecture. Les salles ne sont pas nombreuses mais chaque étudiant dispose d’une table, ce qui est pratique pour y laisser son matériel et ses maquettes. Dans l’école il y a une bibliothèque, une reprographie indépendante dans laquelle nous avons passé de nombreuses heures et un bar, dans lequel nous avons aussi passé un peu de notre temps. Depuis sa terrasse on peut observer presque toute la ville d’en haut, une véritable opportunité pour des étudiants en architecture. A vrai dire c’est le point de rencontre dans l’école, entre les élèves et les enseignants, la vie de l’école est rythmée par les heures des cafés, des pasteis de nata, des tostas mistas, de sopa e sandes… On déjeune, on mange, on goûte et on discute de tout sur cette terrasse. En ce qui concerne les cours, le projet se déroule sur un an. Les étudiants choisissent leur professeur encadrant dès le premier jour, en fonction de sa présentation du programme de projet et de sa vision de l’architecture. On peut ainsi choisir le sujet qui nous intéresse le plus pour l’année. Nous avons choisi José Fernando Gonçalves (qui est le Président de l’ordre des architectes de Porto) avec qui nous avons réalisé une maison de retraite et un centre de Santé. Les échanges avec lui étaient très riches, il a beaucoup de références et a su nous guider tout au long de l’année pour pousser le projet jusqu’au moindre détail. En revanche, l’urbanisme n’est pas la matière la plus développée même s’il existe deux matières qui traitent ce sujet, ‘Projeto Urbano’ (Projet Urbain) et ‘Cidade e Territorio’ (Ville et territoire). Nous avions pris la première qui n’est pas la plus poussée mais qui nous a permis de commencer à intégrer le projet dans son contexte (les deux matières étant complémentaires). De plus le travail se faisait par groupe et cela nous a permis de rencontrer des élèves dès le début, de pratiquer la langue et de voir comment les élèves portugais travaillent. D’autre part, nous avons pris la matière Construction, sur un an aussi, nous étions certes perdues au début mais elle nous a permis de réaliser des détails importants pour le projet. Il était plaisant de le travailler car cela nous a permis d’apprendre beaucoup. Au premier semestre le travail est en groupe (5-6 personnes) et nous devions étudier un bâtiment et le comprendre structurellement. Réaliser tous les éléments nécessaires à la compréhension de sa structure (plans, coupes, axonométries, détails, maquettes…) et à la fin du semestre, un exposé du travail de groupe est réalisé. Au deuxième semestre, c’est sur notre projet que nous réalisons la structure. En complément avec le cours de projet, le professeur de construction nous guide pour que la structure soit une partie importante du projet et qu’elle soit pensée dans la même logique que celui-ci (et non comme une simple contrainte subie par les formes). Cette association des matières permet de penser le projet dans sa totalité, de la forme en passant par l’usage jusqu’au détail constructif. D’autre part, d’autres matières sont proposées et nous avions envie d’en essayer le plus possible, nous avons donc pris plus de matières qu’il ne nous en fallait pour les ECTS, nous assurant ainsi d’avoir l’année même si on ne validait pas tout. Nous avions choisi un cours très intéressant pour comprendre l’architecture portugaise, mais un peu lourd à suivre. Heureusement, le professeur parle français et anglais et s’arrête parfois lors des cours pour expliquer ses propos aux Erasmus. Ce cours se nomme ‘Historia da Arquitectura Portuguesa’ et il s’étend sur l’année. L’examen écrit est un peu difficile car les cours sont denses et très pointus mais il est complété par un travail de recherche mené sur un édifice de la ville, ancien, historique qui aujourd’hui n’a plus la même fonction. En ce qui nous concerne, nous avons étudié le plus vieil hôpital de Coimbra ‘O Antiga Hospital Real’ qui aujourd’hui est occupé par un magasin discount de babioles chinoises. Les sacs en plastiques pendent autour des colonnes à chapiteaux dans l’ancien cloître reconverti en magasin. Entre les connaissances très riches du professeur, les archives qui nous ont fourni des documents, nous avons reconstitué son évolution dans le temps et ainsi compris une partie de l’histoire de Coimbra. Nous devions dessiner les documents nécessaires à la compréhension de cette évolution (plans des différentes périodes et étages, coupes, élévations….). Au premier semestre nous avions aussi pris l’option photographie qui est dirigée par un photographe assez connu au Portugal. Les cours étaient séparés en deux phases, une théorique où le professeur nous montrait des références et puis une pratique où nous devions, sur des thèmes, réaliser des clichés. À la fin de l’année nous avons même réalisé une exposition qui regroupait les travaux des élèves. Cette option n’étant que sur un semestre nous avons dû choisir une autre matière pour le reste de l’année. Nous avons choisi ‘Expressao Artistica e Multimedia’ où nous avons appris à utiliser le logiciel Rhino pour ensuite réaliser un film mêlant support numérique et analogique. Un film avec un personnage animé ou un décor avec une vraie personne filmée… Différentes combinaisons étaient possibles cependant nous ne savions pas utiliser ce logiciel et le temps d’apprendre, la réalisation a été un peu compliquée. De manière générale notre année à Coimbra a été très formatrice. On a pu comprendre comment l’architecture pouvait être perçue et réalisée à l’étranger, comment les gens de notre âge mais d’une autre culture pouvaient l’envisager… Ce fut une superbe expérience qui nous a ouvert l’esprit. On a eu l’occasion de rencontrer des portugais mais aussi des étudiants de tous les horizons vu l’ampleur de l’Université. Ce choc des cultures est une vraie richesse pour la ville et pour la vie qu’on y mène. Nous savons aussi que maintenant il est très probable que nous retournions au Portugal pour un stage par exemple. Ce pays ne nous est plus étranger. De plus notre réflexion sur l’architecture a évolué et mûri à travers cette année passée à l’étranger.