Antoine et Consuelo de Saint Exupéry à Varennes Jarcy

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Antoine et Consuelo de Saint Exupéry à Varennes Jarcy
Le château de la Feuilleraie, domaine au cœur du village de Varennes-Jarcy dans la vallée de l’Yerres
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Antoine de Saint Exupéry :
Né le 29 juin 1900 à Lyon dans une famille aristocratique catholique et traditionaliste, Antoine de Saint Exupéry reçoit son baptême
de l'air dès l'âge de 12 ans. Il obtient son brevet de pilote pendant son service militaire en 1921, mais la famille de sa fiancée, Louise
de Vilmorin, s'oppose à son affectation dans l'armée. Il exerce alors divers métiers tout en fréquentant les milieux littéraires. En 1926,
Antoine de Saint Exupéry est engagé comme pilote de ligne par la compagnie Latécoère et publie son premier récit, L'Aviateur. Les
années suivantes, il organise avec deux autres pionniers de l'aviation civile, Jean Mermoz et Henri Guillaumet, une partie du réseau de
l'Aéropostale au Sahara espagnol et en Amérique latine. Antoine de Saint Exupéry s'impose comme romancier avec Courrier Sud,
publié en 1929. En 1931, il épouse Consuelo Suncin (qui sera "la rose" du Petit Prince) et continue à produire une oeuvre empreinte
d'idéalisme et de morale qui exalte l'action, l'héroïsme et le dépassement de soi: Vol de nuit (1931, préfacé par André Gide), Terre des
hommes (1939), Pilote de guerre (1942),... En 1943, Antoine de Saint Exupéry publie Le Petit Prince, un conte illustré pour enfants
qui est aussi une sorte de fable universelle pour les adultes. Ce petit ouvrage délicat deviendra un grand classique de la littérature de
jeunesse et l'un des livres les plus vendus au monde avec la Bible et le Capital.
Consuelo de Saint Exupery
Le Petit Prince de Saint-Exupéry possède un secret : la rose du récit, c'est Consuelo Suncin. Consuelo, la jeune salvadorienne que
Saint Exupéry rencontre à la fin de l'année 1931, à Buenos Aires, à qui il déclare son amour en plein ciel, et qu'il épouse en France.
Consuelo, sculpteur et peintre, petite brune follement séduisante, d'une féminité excessive, capricieuse et anticonformiste, qui tranche
dans l'histoire héroïque et aristocratique de Saint Exupéry. Avec elle, l'écrivain aviateur a retrouvé les plaisirs et la fantaisie de sa
jeunesse. Ensemble, ils ont vécu quatorze années de violente passion, un duo d'amour singulier, dont l'aventure se poursuit, de crises
en réconciliations, de tourments réciproques en instants de bonheur partagés.
En 1944, à la disparition de l'écrivain-pilote qui venait à peine de terminer son chef-d'œuvre, Le Petit Prince, dans lequel sa femme est
représentée sous la forme de la Rose, elle reste à New York et continue à espérer son retour tout en lui écrivant des lettres chaque
dimanche.
Sa personnalité d'artiste mérite aujourd'hui d'être reconnue, sa peinture comme ses mémoires sont imprégnés des couleurs et de la
violence de cette terre salvadorienne qu'elle chérissait par-dessus tout. Quand on regarde sa peinture, on constate en effet que sa
source d'inspiration est souvent empruntée à la culture d'Amérique Centrale et que le jeu des couleurs évoque la générosité d'une terre
brûlante de volcans. Sa peinture incarne l'art d'une époque, reflète une terre passionnée et trouve son inspiration dans l'amour, l'estime
et le respect d'un homme qui lui avait donné son nom. Consuelo de Saint Exupéry, décède à Grasse, en mai 1979. Elle repose au
cimetière du Père Lachaise, à Paris. Depuis 2000, un grand nombre d’ouvrages rend justice à cette femme exceptionnelle, longtemps
oubliée ou ignorée.
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Antoine et Consuelo de Saint Exupéry à Varennes-Jarcy
Ils prennent la propriété La Feuilleraie de 1936 à 1940 en location vente.
C’est à la suite d’une promenade en forêt de Sénart avec leurs amis Suzanne et Léon Werth qu’ils se rendent à Varennes-Jarcy.
En 1936, le couple vit déjà dans le tumulte et les séparations.
Antoine et Consuelo ont le coup de foudre pour La Feuilleraie, et décide de louer la propriété.
Le succès du livre « Terre des hommes » va les aider financièrement.
Antoine vit désormais une nouvelle vie mi-célibataire, mi-mariée. Il habite sa garçonnière à Paris pendant que Consuelo réside à la
Feuilleraie à Varennes-Jarcy.
Consuelo raconte : « A La Feuilleraie, il venait régulièrement, même plus que je ne le voulais. Il arrivait et, quand il savait que j’avais
des amis à déjeuner ou à dîner, il se rendait dans un petit bistro du village, où il m’écrivait des lettres de dix, quinze pages. Des lettres
d’amour comme je n’en ai jamais reçu de ma vie. »
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« Le lapin qui se rebiffe », bistro de Varennes-Jarcy où Antoine de Saint Exupéry
venait écrire ses lettres d’amour à Consuelo.
Des arbres du Parc de la Feuilleraie
Consuelo écrit à propos du parc de La Feuilleraie :
« Le parc était merveilleux. Les Lilas poussaient de partout. La floraison du printemps après les grandes pluies, les vergers chargés de
fruits, le parfum des lilas et le silence du parc lamartinien réclamaient des amoureux sur ses bancs couverts de mousse. »
Lors d’une soirée à La Feuilleraie, un convive raconta une anecdote à Antoine de Saint Exupéry, l’histoire de la cueillette des roses
sur le chemin de Paris à Varennes-Jarcy.
Consuelo avait sympathisé avec les cultivateurs de rose. Les trouvant un soir forts embarrassés par la gelée qui menaçait les roses,
Consuelo leur fit apporter des dizaines de grands draps de lin brodés pour protéger la récolte. Forts de cette aide, les cultivateurs et
Consuelo elle-même participèrent à la protection des roses en couvrant celles-ci de tout ce que les cultivateurs purent trouver. Tant et
si bien que la récolte fût sauvée. Les cultivateurs furent extrêmement reconnaissants et vinrent aider la « dame de La Feuilleraie »
dans son verger et son potager. Leur travail amical fût prodigieux et l’on récolta à La Feuilleraie cette année-là, plus de 800 kilos de
poires qui furent vendues au marché. C’est ainsi que Consuelo devint la Rose du « Petit Prince ».
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Consuelo quitte La Feuilleraie en catastrophe au moment de l’exode en 1940.
Plus tard, pendant la guerre, alors que Consuelo s’est réfugiée en Provence à Oppède :
« Je pleurais en songeant à mon verger de Jarcy que j’avais abandonné, et qui, à ce moment, devait être couvert de poires et de
pommes roses. Qui mangerait mes fruits ? Je me sentais prise d’un amour éperdu pour tout ce qui touchait à la nature, et je me
demandais quand je retrouverais enfin l’ombre douce de mes pommiers.»
Après la disparition d’Antoine en juillet 1944, Consuelo vit quelques temps à New York. Elle a envie de retourner dans la grande
propriété de La Feuilleraie, maintenant abandonnée. Elle dit vouloir y retrouver les portraits de son père, de sa mère, et d’Antoine.
Photo représentant une sculpture d‘Antoine de Saint Exupéry disposée dans le parc de La Feuilleraie, oeuvre de Consuelo de Saint
Exupéry, (Source Paris Match, mai 1964)
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Consuelo retourne à La Feuilleraie à Varennes-Jarcy en mai 1964. Invitée à l’occasion d’un article commémorant les 20 ans de la
disparition de son mari Antoine de Saint Exupéry , elle rapporte à cette occasion une sculpture qu’elle a faite de son mari et
l’entrepose dans le parc pour une séance photo avec Paris Match.
A la même période, elle est interviewée à la radio, et commente son passage à la Feuilleraie vingt ans plus tôt…
Alors qu’Antoine et Consuelo se promènent en forêt de Sénart avec leurs amis Suzanne et Léon Werth, ils découvrent, non loin de là,
à Varennes-Jarcy, une propriété que l’on appelle le château de la Feuilleraie. Ils tombent littéralement sous son charme et décident de prendre en
location vente cette merveilleuse maison, entourée d’un parc aux arbres remarquables, embellie par la Marquise de la Feuilleraie.
« Le même jour que nous l’avons découvert, nous sommes rentrés par la cuisine avec les clefs, et dans l’entrée, il y avait un lustre qui faisait de la
musique, aussi grand que celui de l’opéra. Ça a conquis mon mari immédiatement… »
« J’avais préparé avec amour un grand parc. J’avais des lapins, j’avais des poules, j’avais un merveilleux potager, une belle cave… »
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Au début de l’exode, Consuelo est contrainte de quitter La Feuilleraie.
Antoine enterre dans le parc le petit coffre à bijoux de Consuelo. Celle-ci quitte La Feuilleraie avec « la petite Peugeot de Coubert », en suivant
le convoi de la Banque de France qui se dirige vers Pau.
En 1964, lorsqu’elle revient à la Feuilleraie pour le reportage de Paris Match, Consuelo confie : « On a mis la statue de mon mari au milieu du
parc de la Feuilleraie. Vous ne pouvez pas vous imaginer l’impression de revoir mon mari dans ce lieu qui est si romantique. Vraiment j’étais très
émue… »
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Le maire de Varennes-Jarcy en 1959, Monsieur Piégelin, certifie que
le Comte et la Comtesse de Saint Exupéry ont eu résidence au château de La Feuilleraie de1936 à 1940.
Principales sources : « Mémoires de la rose » de Consuelo Saint Exupéry Editions Plon. 2000
http://www.consuelo-de-saint-exupery.com/accueil.htm
http://www.antoinedesaintexupery.com/
Recherches personnelles (Marc Desenne)
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Louis Oscar Roty (1846-1911) est le graveur auquel nous devons la monnaie d'argent du XXe siecle frappée de la "Semeuse",
universellement connue, qui figura aussi sur les timbres. II suit d'abord les cours de dessin de Lecoq de Boisbaudran aux Arts
Décoratifs, puis entre à l'Ecole des Beaux-Arts en 1864 où il est élève de Ponscarme. Il reçoit le Premier Grand Prix de Rome de
gravure en médailles en 1875.
En 1878, il épouse Marie Boulanger, fille du ferronnier d'Art de génie, Pierre Boulanger, réalisateur des célèbres pentures de la
porte centrale de Notre dame de Paris dessinées par Viollet le Duc.
Louis Oscar Roty expose dans les différents Salons et remporte le grand prix à l'Exposition Universelle de 1889. Il entre le 30 juin
1888 à l'Académie des Beaux-Arts.
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Ses médailles destinées à commémorer les événements familiaux ont eu une vogue extraordinaire. Ce fut lui qui exécuta les maquettes
de pièces d'argent à l'effigie de la Semeuse (1897).
En 1900, il est élevé à la dignité de commandeur de la Légion d'Honneur.
Enfin, honneur suprême, il reçoit, en 1905, la médaille de la sculpture au Salon attribuée, pour la première fois, à la gravure en
médailles. C'est lui qui remet les plaquettes à l'honneur et introduit le paysage dans la médaille.
Sa vie est un exemple de ténacité, de talent, de fidélité envers ses amis, d'amour pour les siens. Il laisse une oeuvre considérable et
remarquable, aux modèles délicats pleins de clarté et de lumière, aux lignes très pures.
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Roty a exprimé aussi sa conception du travail du médailleur : « Notre mission dans l'art est admirable. Nous notons le bien et le mal
fait, et aujourd’hui, élargissant notre domaine, nous aimons à nous inspirer des sentiments de l'humanité à laquelle nous appartenons,
de ses souffrances, de ses joies, de ses aspirations ».
Le sculpteur Jules Coutan dit de lui : « Roty est un homme de génie spontané ; il dessinait admirablement, il n’a jamais fait
de dessin à l’effet. Dans son talent, tout était instinctif ; il s’est fait de lui-même. Il était né pour être graveur en médaille ; il
ne pouvait pas être autre chose. Roty était un Athénien, un Grec ! »
L’artiste Luc-Olivier Merson ajoute : « Ses dessins sont remarquables au point de vue du style. En somme, il a renouvelé
l’art de la gravure en médaille, il l’a modernisé, il a abandonné certaines formules qui maintenaient la médaille dans une
grande rigidité. »
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Louis Oscar Roty et son épouse Marie achète la Feuilleraie en 1897.
Ils y fêteront leur 25ième anniversaire de mariage en 1904 en compagnie d’une soixantaine de convives.
"Le maître graveur Roty, auteur de notre nouvelle monnaie d'argent et du timbre poste de la Semeuse,
recevra jeudi prochain dans sa jolie villégiature de Varennes quelques amis pour célébrer avec eux
le vingt cinquième anniversaire de son mariage avec la fille du célèbre ferronnier Boulanger,
à qui l'on doit entre autres le chef d'oeuvre des portes de Notre Dame de Paris..."
A ces soixante-huit invités, soixante-huit plaquettes réalisées par son ami Auguste Patey seront offertes (ci-dessus à gauche).
Elles portent au revers cette inscription :
"le XXIII août 1904, anniversaire de mon mariage avec Marie Boulanger, XXIII août 1879."
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L’atelier d’Oscar Roty est situé dans le parc de La Feuilleraie.
Louis Oscar Roty devient propriétaire de La Feuilleraie (appelé alors Village) et du Bois la Belle, en 1897. Son épouse Marie revend
une partie des biens en 1924.
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Principales sources :
Recherches personnelles : Marc Desenne
http://www.oscar-roty.fr/roty/french/menu/menufr.html
http://fr.topic-topos.com/la-feuilleraie-varennes-jarcy
http://fr.topic-topos.com/atelier-doscar-roty-varennes-jarcy
Photos : toutes photos non libres de droits (sources multiples)
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