Jean Philippe MAURY à la suite de son père Robert
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Jean Philippe MAURY à la suite de son père Robert
La Montagne Auvergne > Allier > Vichy 08/04/14 Jean-Philippe Maury a repris la tête du Haras d’Aurois, à Servilly, à la suite de son père Robert Robert Maury a passé les rênes à son fils Jean-Philippe à la tête du Haras d’Aurois. « Je donne tout de même un coup de main de temps en temps. » - Photo Raphaële Gigot À La Prugne, dans la commune de Servilly, le haras d’Aurois élève des selles français de père en fils. Après plus de trente ans à la tête de la structure, Robert Maury a laissé son fils JeanPhilippe prendre les rênes de celle-ci. Arrivé à Servilly en 1983, Robert Maury a su faire fructifier son haras. Originaire du Puy-deDôme, il a d'abord débuté l'élevage à Saint-Laure. « J'avais huit hectares, deux pouliches achetées à mon père et mon premier étalon Les Trois Rois. Le nom du haras, Aurois, vient d'ailleurs du sien. Au bout de trois ans, la difficulté d'extension m'a poussé à déménager. J'ai alors trouvé ce domaine de La Prugne, dans la commune de Servilly. » De huit hectares, il passe à soixante, que se partagent aujourd'hui une centaine de chevaux, que des selles français. Son épouse Conny obtient alors le diplôme d'inséminateur artificiel, permettant ainsi d'ajouter une activité à l'élevage, avec le centre de reproduction équine privé. Le premier en Auvergne, et avec un résultat positif à 80 % sur les 90 juments inséminées pour l'année dernière. Une passion familiale qui a commencé avec le père de Robert C'est le père de Robert, qui lui a mis le pied à l'étrier. « Il avait la passion des chevaux, sans pour autant en faire son travail. J'ai beaucoup monté, et vers 18 ans je suis parti un peu à l'étranger. J'ai alors coupé avec le monde équestre. J'ai ensuite été représentant en porte-à-porte, jusqu'à trouver une structure en vente, à Saint-Laure, pour développer l'activité d'élevage de chevaux. » Outre son haras, Robert Maury s'est aussi beaucoup investi dans la vie équestre auvergnate, créant et présidant la fédération des éleveurs de chevaux et de poneys d'Auvergne, présidant le concours hippique du Sichon, à Vichy, pendant plus de dix ans, ou en créant la structure Team Auvergne Compétition. Cette dernière étant destinée à permettre à de jeunes cavaliers de la région de participer à des stages d'entraînement et des compétitions nationales. « Je voulais créer une synergie de groupe à travers cette formation, explique-t-il. Et cela marche très bien, avec 65 à 70 jeunes qui en profitent chaque année. » Une implication dans la vie associative depuis plusieurs années, qui lui a alors valu d'obtenir la médaille d'or de la jeunesse et des sports, le 1er janvier dernier. « C'est énormément de plaisir, pour moi, et a fortiori pour beaucoup de mes amis aussi. » Et pour perpétuer la passion familiale, les deux fils de Robert et Conny ont eux aussi destiné leur carrière professionnelle au milieu équestre. Cavalier, éleveur et maréchal-ferrant L'un, Franck, a eu l'opportunité de décrocher une place au parc de la fédération française d'équitation à Lamotte-Beuvron. L'autre, Jean-Philippe, a repris les rênes du Haras d'Aurois l'année dernière. « Je n'ai jamais eu envie de faire autre chose. Bien sûr travailler en famille n'est jamais facile. Mais chacun prend sur soi et tout se passe pour le mieux. » « Je donne quand même un petit coup de main de temps en temps », lance son père. Cavalier professionnel, JeanPhilippe a en plus ajouté à son CV le métier de maréchal-ferrant. Une formation dont il avait bénéficié sur les conseils de son père, et réalisée en Espagne. Appuyé par trois jeunes cavalières, profitant de la certification spécialisée en éducation et travail du cheval, que le haras propose depuis une dizaine d'années, il possède un savoir-faire acquis depuis de nombreuses années auprès de son père. « Il a bénéficié d'une multitude d'années où je cherchais des solutions dans l'élevage de jeunes chevaux. De ce fait, il a appris à monter très vite. Et bien aussi, puisqu'il s'était classé 6 e aux Championnats de France junior. » Maîtriser le couple cavalier\cheval Car s'il y a bien une spécialité ou les Maury s'illustrent c'est l'élevage. Première activité du haras, l'insémination est venue après, père et fils se sont spécialisés pour la maîtriser de la naissance des poulains à la vente. « C'est une spécialité difficile, il faut en connaître tous les maillons de la chaîne et arriver à former le bon couple cavalier\cheval », commente JeanPhilippe. Pour mettre en valeur leurs chevaux, quoi de mieux que les compétitions. « Je participe toujours aux compétitions, affirme Jean-Philippe. Il faut mettre en valeur les chevaux, c'est pourquoi on monte un cheval différent pour chacune. » « Nous avons d'ailleurs vendu un très bon cheval, Quercioso d'Aurois », pressenti pour les Jeux Olympiques de 2016. Un travail de tous les jours, donc pour la famille Maury au grand complet. « Heureusement c'est plus une passion qu'un métier », commente Jean-Philippe. Moins engagé dans la vie équine auvergnate que son père, du moins pour le moment, il a néanmoins quelques projets en tête pour le haras. Notamment une structure, pouvant accueillir un manège couvert, dans le but de développer un poney-club, géré par son épouse Stéphanie. Sans oublier la prochaine génération de cavalières et cavaliers dans la famille, avec ses trois enfants. « La plus grande va commencer les concours sous peu. Elle est passionnée. » Une passion de famille. Marie-Alexia Crétaud