Article sur la CFDT EDF - SUP

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Article sur la CFDT EDF - SUP
Crise ? Vous avez dit crise ?
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« Hors circuit »
« Des opposants, il y en a dans toute organisation », remarque Patrick Pierron, en
parlant d’une simple « clarification politique » : s’en vont ceux qui sont « en
désaccord avec (notre) réformisme ». Il souligne aussi que « Le phénomène de
désyndicalisation dans les IEG s’accompagne d’une progression dans le secteur
privé », en reconnaissant néanmoins la nécessité de « trouver un second souffle ». Il
raconte avec gourmandise le tout prochain congrès de la FCE, qui le verra entamer
un mandat de quatre ans (3) . Dans la profession de foi pour le scrutin du
27 novembre, il défend un « syndicalisme réaliste capable, au-delà des incantations,
de s’engager et d’agir dans l’intérêt des salariés et pour un service public de
qualité ». Loin de la « ligne populiste de FO et d’une grosse partie de la CGT ». Il
critique « l’approche dogmatique du gouvernement » sur l’ouverture du capital des
deux entreprises publiques : « un non-sens » concernant EDF ; « Ce n’est pas utile »
pour Gaz de France. Une position arrêtée « en septembre 2000 et (qui) n’a pas
changé depuis », précise-t-il. Propos de circonstance, ripostent contestataires de
l’intérieur et de l’extérieur. « Je ne le crois pas, commente l’un. Aujourd’hui, il ne
peut pas se permettre de tenir un autre discours, mais lorsque les dossiers
s’ouvriront, il changera d’attitude. » « On dit une chose puis son contraire, on
virevolte au gré des événements. Quelle grande misère de réflexion... », soupire un
autre, Jean-Louis Lefranc, ex-administrateur CFDT de Gaz de France passé chez
Sud. Dans une analyse du climat social, la direction d’EDF GDF Services décrit une
CFDT « paumée, hors circuit, visiblement résignée, totalement inexistante sur le
terrain (4) ». Ainsi, nombre d’observateurs prédisent, le 27 novembre, un recul de la
CFDT (5) au profit de la CGT et de FO, alors qu’ils s’interrogent sur l’évolution de la
CGC et de Sud, nouveau venu apte à brouiller les cartes (6).
Ce militant cédétiste – « mais pour combien de temps », ajoute-t-il – connaît « des
adhérents déboussolés par certains choix de la fédération comme les retraites qui ne
vont même pas voter pour leur propre syndicat ». Cet autre déçu déplore que « Tout
se décide par le haut (alors que) dans CFDT, il y a le mot démocratique. »
Inébranlable, Patrick Pierron vante « l’hyper-transparence » de son organisation.
Allez comprendre ! ■
Olivier Schneid
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Directeur de la publication:
David Guiraud
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Notes
1 Patrick Pierron est lui-même un agent IEG.
2 Rapport au Comité directeur fédéral,
23 et 24 octobre 2003.
3 Désigné en janvier dernier pour remplacer
Jacques Kheliff, démissionnaire,
Patrick Pierron sera cette fois élu
secrétaire général de la FCE au 3e congrès
du syndicat, qui se tiendra du 2 au 5 décembre
à Amnéville (Moselle).
4 Dans ce document interne du 25 septembre
2003 sur les « forces syndicales en présence
avant les échéances électorales », le pôle
Relations sociales de la DEGS donne par
ailleurs « une bonne longueur d’avance » à la
CGT, juge FO « moins prévisible que jamais »
et qualifie la CGC d’« opportuniste (car)
profitant de la “crise” à la CFDT pour
récupérer des voix auprès de l’encadrement ».
5 Le précédent scrutin, en novembre 2000,
a donné : CGT 52,3 % ; CFDT 23 % ;
FO 13,9 % ; CGC 6,8 % ; CFTC 3,2 % ;
autres 0,8 %.
6 En raison de recours contre la présence de
Sud déposés par les directions d’EDF et
de Gaz de France devant des tribunaux, le
scrutin ne pourra pas se dérouler le
27 novembre dans un certain nombre
d’unités... dont celle de Patrick Pierron.
ÉNERGIES NEWS • 18 novembre 2003 • n° 67
La photocopie non autorisée est un délit
« Si vous avez des informations sur une crise à la Fédération Chimie-Énergie (FCE)
de la CFDT, vous en savez plus que moi et il faut m’en avertir. Parce que non,
sérieux, je ne vois pas. » À l’approche des élections de représentativité dans les
industries électriques et gazières (IEG), le 27 novembre, le secrétaire général
Patrick Pierron (1) veut bien admettre « quelques départs minimes » au sein de sa
branche IEG, pas plus. Pourtant, dans un rapport interne (2), il s’inquiète d’une
« baisse chronique des adhérents depuis plusieurs années » – 1 900 en moins
entre octobre 2001 et juin 2003. Mais, quand vous l’interpellez sur l’état de son
mouvement, il vous assure, avec aplomb : « C’est calme. » « Méthode Coué et
campagne d’intox », réplique Alia Vasset, ex-secrétaire de la section EDF du
Puy-de-Dôme, qui a il y a deux mois emmené la majorité de ses troupes dans
« la maison d’à côté, la CGT, pour continuer à porter le refus de la logique libérale ».
« Le leitmotiv est de relativiser alors que des pans entiers de militants nous quittent »,
se désole un « résistant de l’intérieur ». « L’hémorragie ne s’arrête pas », appuie un
ancien délégué jadis démis de son mandat pour s’être ouvertement affronté aux
tenants de la ligne officielle. Il évoque « une avalanche de mails de protestation et de
démissions depuis le mois de septembre, une crise permanente, une situation de
déliquescence. Le bateau coule. »
Énergies news
est une publication bimensuelle
du Groupe Les Echos