La théorie du genre : La détermination du sexe, innée ou acquise?

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La théorie du genre : La détermination du sexe, innée ou acquise?
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La théorie du genre : La détermination du
sexe, innée ou acquise?
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François Clarac,
13 octobre 2011
Cet été 201l, parmi les discussions entretenues dans les
médias, une a porté sur les programmes scolaires en biologie
en classe de première lettre. J'étais personnellement navré
par le regroupement de la physique avec la biologie qui
signifiait obligatoirement, une diminution significative de
ces deux disciplines dans le programme mais le débat s'est
situé à un tout autre niveau...la polémique a été chaude...
sur les plages on parlait de sexe et de genre! Une telle
interrogation à même fait la une de la presse quand elle s'est
concrétisée par une lettre de certains députés UMP au ministre
de l'éducation nationale pour lui demander la suppression de
certains textes de ces nouveaux livres de première.
Quel était l'objet du débat pour qu'il occupe tant de
personnes? la question, posée est très simple et peut se
résumer ainsi : « Qu'est-ce qui fait que nous sommes filles ou
garçons, comment distingue-t-on un homme d'une femme? » Je
croyais naïvement le problème résolu depuis plus d'une
cinquantaine d'années...avec les lois de Mendel au XIXe
siècle, la découverte des chromosomes, la double hélice de
l'ADN et surtout la connaissance des gènes. La biologie nous
apprend que l'être humain possède 46 chromosomes, regroupés en
23 paires. Mais une des paires, très particulière porte les
chromosomes sexuels. Chez la femme, les deux se ressemblent,
ce sont les chromosomes X (XX). Chez l'homme, on a aussi un
chromosome X, quant au second, un véritable avorton, c'est le
chromosome Y. Le sexe se décide donc à la fécondation...et par
le plus grand des hasards!. Le stock génétique de chacun des
sexes est différent, Mais rien n'est terminé, l'héritage des
parents n'est pas tout. Les gènes programment la sexualité
féminine et masculine et assurent sa mise en place grâce à des
hormones différentes mais ces gènes sont des potentialités et
leurs expressions vont dépendre de l'état du milieu au cours
de la croissance (développement génétique et épi génétique).
La théorie du genre (gender studies, queer studies) considère
que l'individu serait mieux caractérisé par son orientation
sexuelle plutôt que par son identité sexuelle fondée sur des
données biologiques imposées. Se considérer comme une femme ou
un homme en se fondant sur une réalité biologique
c'est refuser de se construire soi-même. Ces théories fondées
par l'américaine Eve Kosofsky Sedgwick (1950-2009) ont été
suivies par des philosophes et des sociologues comme Michel
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Foucault (1926-1984), Judith Butler, David Halperin...elles
sont dans la lignée de la phrase de Simone de Beauvoir « on ne
naît pas femme on le devient ».
La différence sexuelle entre l'homme et la femme n'est pas
déterminante sauf à maintenir la domination de l'homme. Le mot
« sexe » fait référence aux caractères biologiques manifestant
une différence innée. Le mot « genre » renvoie aux
comportements, il annihile les différences à l'origine des
inégalités.
Voici une des phrases incriminées dans le livre de Hachette:
« le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle, mais ce
n'est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de
masculin ou de féminin. Cette identité sexuelle, construite
tout au long de notre vie, dans une interaction constante
entre le biologique et le contexte socioculturel est pourtant
décisive dans notre positionnement par rapport à l'autre. »
Ces phrases ne méritent pas les critiques outrancières portées
contre elles; scientifiquement elles ne sont pas fausses, tout
au plus, elles sont tendancieuses.
Il me paraîtrait plus utile pour ceux qui défendent la théorie
du genre de reconnaître la réalité biologique. Il faut qu'ils
proposent a partir de là, une nouvelle éthique inter sexuelle
pour arriver à une véritable égalité intellectuelle et morale
entre les femmes et les hommes basée sur une différentiation
et même des particularités biologiques qu'il paraît impossible
et illusoire de refuser ou de nier.
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