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Connaissances à l’horizon: Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Date : 26 août 2015 www.excellencepourenfantsados.ca ● www.excellenceforchildandyouth.ca Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Le présent rapport de Connaissances en bref a comporté des recherches non systématiques et l’élaboration d’un résumé sur la recherche et sur la littérature grise. Au lieu de prétendre faire un examen exhaustif ou systématique des recherches, ces constatations sont censées éclaircir rapidement l’organisme ayant fait la demande. Le rapport témoigne de l’état de la littérature et des données probantes auxquelles il a été possible d’accéder au moment de sa rédaction. À mesure que de nouveaux éléments probants voient le jour, la connaissance de pratiques qui sont fondées sur des données probantes peut évoluer. Il peut se révéler utile de revoir et de mettre à jour les données probantes au fil du temps ou à mesure qu’apparaissent de nouvelles constatations. Connaissances en bref présente principalement des résultats de recherche et des consultations auprès d’experts, lorsque cela est faisable et constructif. Comme la recherche scientifique représente à peine l’un des types de données probantes, nous vous encourageons à jumeler ces constatations à l’expertise des praticiens et aux expériences des enfants, des adolescents et des familles dans le but d’élaborer des pratiques fondées sur des données probantes qui s’adaptent le mieux à votre contexte. Bien que le présent rapport puisse comprendre une description de pratiques exemplaires ou de modèles de programmes fondés sur des données probantes, Connaissances en bref n’inclut pas de recommandations ni d’approbations directes à l’égard d’aucune pratique ni d’aucun programme en particulier. La rédaction du présent rapport et les recherches connexes qui l’étayent visent à aborder les trois questions suivantes : - Selon la littérature, quelle est la définition d’accès en ce qui concerne la santé mentale des enfants et des adolescents? - Quelles pratiques exemplaires et quels modèles d’accès sont utilisés à l’heure actuelle? - Qu’est-ce qui fonctionne à l’heure actuelle pour soutenir l’accès dans le domaine des services en santé mentale des enfants et des adolescents? - Quelles sont certaines des composantes de base de l’accès dans d’autres secteurs (p. ex. les soins de santé)? Nous avons préparé ce rapport en tenant compte de l’information contextuelle fournie dans nos premières communications (voir la rubrique Vue de l’ensemble de l’enquête). Nous sommes joignables en tout temps pour discuter de toute étape ultérieure éventuelle. Nous vous saurons gré de répondre au court sondage sur la satisfaction que le Centre vous fera parvenir par courriel dans les deux semaines qui suivent. Par ailleurs, nous aimerions fixer un rendez-vous téléphonique pour évaluer votre degré de satisfaction à l’égard de l’information fournie dans le rapport. Veuillez nous aviser de votre disponibilité pour fixer un rendez-vous téléphonique d’une durée de 15 minutes. Connaissances en bref tient à vous remercier de votre intérêt. N’hésitez pas à faire un suivi ou à communiquer avec nous par écrit, à l’adresse [email protected], ou par téléphone, au 613 737-2297. Page | 2 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale 1. Vue de l’ensemble de l’enquête Le présent rapport a été rédigé à l’attention d’un organisme offrant des services aux adolescents qui souhaitait acquérir une bonne compréhension de l’état actuel de l’« accès » et il comprend des recommandations sur les modifications qu’il conviendrait d’apporter à ses pratiques courantes. L’objectif est de réduire la frustration et les délais associés au jumelage des utilisateurs aux services appropriés, et, du même coup, d’améliorer les résultats pour les enfants, les adolescents et les familles. Les sujets connexes comprennent notamment les voies de traitement existants, les critères d’admission, les différentes définitions d’« accès », les enjeux entourant l’admission initiale, ainsi que les conséquences de la réévaluation et de la liste d’attente. Le présent rapport ne tient pas compte de l’information sur les systèmes d’admission centralisés pour la gestion d’appels téléphoniques, car l’organisme ayant fait la demande de service dispose déjà de renseignements sur ces systèmes. Systèmes d’admission centralisés pour la gestion d’appels téléphoniques 2. Résumé des constatations - Les recherches sur l’accès sont limitées; bon nombre de chercheurs dans le domaine signalent que les obstacles à l’accès sont bien documentés; l’accès, toutefois, n’a pas encore été bien conceptualisé. - L’accès dans le contexte de la santé mentale des enfants et des adolescents touche la façon dont les enfants, les adolescents et leur famille sont admis aux services appropriés au moyen du système de service. L’accès est généralement influencé par une série de facteurs tels que le temps, le coût et le type des services que l’on veut obtenir. - La majorité des recherches se concentrent sur les fournisseurs de soins de santé primaires comme étant le point d’accès le plus commun dans le secteur de la santé mentale des adultes. - À l’heure actuelle, il existe bon nombre de modèles d’accès différents dans le domaine, qui varient selon l’approche, les buts, les composantes et les stratégies. - Pour que tout modèle d’accès soit efficace, les secteurs concernés doivent collaborer étroitement afin d’adopter des stratégies similaires. 3. Stratégie fondée sur la recherche de réponses - Outils de recherche : PsycInfo, PubMed, Google Scholar, Ontario Data Documentation, Extraction Service and Infrastructure (ODESI), CANSIM II, PsycARTICLES, PolicyFILE, et ProQuest Sociology. - Recherche de termes clés : Accès PLUS enfants et adolescents, santé mentale, modèles, mise en œuvre, pratiques exemplaires, voies de traitement, réseaux sociaux, multisectoriel, centralisé, décentralisé, niveau du système 4. Constatations 4.1 Conceptualisation de l’accès Dans le domaine de la santé mentale, l’accès adéquat à des services est devenu une priorité pour les familles, les organismes et les collectivités (Commission de la santé mentale du Canada, 2012). À mesure que les enfants, les adolescents et les familles signalent des obstacles, les organismes essaient de gérer la demande en apportant des améliorations à l’accès à ces appuis (Davidson et al., 2010). Une bonne partie des recherches relatives à l’accès ont mis l’accent sur les obstacles qui empêchent les personnes et les familles de bénéficier des services, mais beaucoup moins de Page | 3 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale recherches ont porté sur les façons de surmonter ces obstacles, ou sur la façon dont les systèmes pourraient améliorer leurs normes d’accès. Pour cette raison, le présent rapport repose surtout sur une optique plus générale de la littérature relative à la santé mentale, car la santé mentale peut être perçue comme un élément critique au sein d’un contexte de santé plus vaste. Page | 4 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Le MSEJ, les voies de traitement et l’accès coordonné Le ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse ( MSEJ), qui finance une bonne partie du secteur de la santé mentale des enfants et des adolescents (SMEA) de l’Ontario, a explicitement mis l’accent sur l’amélioration de l’accès aux services. L’un des principaux objectifs du cadre Pour l’avancement de la santé mentale (2012) est d’aider les individus et les familles à naviguer dans le système de services et à créer des voies de traitement claires. Dans la version subséquente du Cadre de prestation des services en santé mentale aux enfants et aux adolescents (2013), le MSEJ fournit les grandes lignes des attentes minimales relatives à la prestation des services en santé mentale. Le cadre énonce des processus clés pour soutenir les enfants, les adolescents et les familles du premier contact jusqu’à la conclusion des services. Bien que le MSEJ ne définisse pas l’accès de façon précise dans ce document, il examine deux sujets connexes : Les « voies de traitement » et l’« accès coordonné ». L’expression « voies de traitement » décrit la façon dont les familles et les adolescents obtiennent les services appropriés par l’intermédiaire du système de services en santé mentale des enfants et des adolescents. Le cadre de services vise à établir des voies claires qui mènent au traitement et au rétablissement. Les enfants et les adolescents accèdent aux services par de nombreuses voies différentes, telles que les écoles, les hôpitaux, les amis et les soins primaires. C’est pour cela que, plutôt que d’être axés sur une seule voie de traitement, les efforts doivent être déployés en vue de trouver des façons de simplifier l’accès aux services. L’« accès coordonné » est une approche axée sur la collectivité qui cherche à aider les enfants, les adolescents et les familles à bénéficier rapidement et efficacement de services en santé mentale. Ce processus vise à réduire au minimum les lacunes du service et le chevauchement entre les fournisseurs de services et les secteurs en établissant une procédure d’aiguillage transparente. Les organismes au service des enfants et des adolescents touchés par des problèmes de santé mentale travaillent ensemble pour aider les adolescents et les familles à avoir accès à ces services. Les enfants et les adolescents qui ont besoin de services sont jumelés à des programmes qui constituent à la fois la meilleure option pour répondre à leurs besoins et l’option la moins invasive. Dans un tel cadre de services, le MSEJ expose trois attentes minimales pour la mise en œuvre de l’accès coordonné : - L’établissement de voies de traitement claires entre les secteurs afin d’aider les enfants, les familles et les adolescents à naviguer dans le système de services dans son ensemble. - L’organisme responsable et tous les organismes dédiés à la santé mentale des enfants et des adolescents (SMEA) communiquent et collaborent avec des partenaires communautaires en vue d’éclairer l’approche d’accès au service. - L’incidence de cette collaboration est la responsabilité des fournisseurs de services. Cela veut dire que les services offerts aux enfants, aux adolescents et aux familles devraient faire régulièrement l’objet de révisions et évaluations. Ces attentes soulignent la nécessité d’une collaboration et d’une imputabilité de la part des secteurs et des organismes. La vision de « système accessible » du MSEJ porte principalement sur l’établissement ou sur l’amélioration des partenariats conclus à l’échelle des organismes, dans le but d’offrir des voies de traitement claires, efficaces et conviviales pour les personnes qui ont besoin des services. Trois aspects doivent être pris en compte pour comprendre l’accès à des soins de santé (Boyle, Appleby & Harrison, 2010; McIntye, et al., 2009) : Page | 5 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale - « Accès physique » s’entend de la disponibilité, de l’emplacement, de la capacité et des ressources des services. Il s’agit généralement de la dimension d’accès la plus évidente, car toute insuffisance dans ce domaine est mesurable et tangible. - « Abordabilité » s’entend du coût des services aussi bien pour les fournisseurs de services que pour les particuliers. Cela comprend le coût du programme, du traitement et du suivi. - « Acceptabilité » renvoie à la façon dont les services concordent avec la culture, les croyances et la personnalité de chaque individu. De l’avis de McIntye et al. (2009), il s’agit d’une composante sous-évaluée de l’accès, étant donné que dans certains cas, les services sont mis à la disposition d’une collectivité et, néanmoins, ils ne trouvent pas d’écho parmi les croyances ou la culture des individus ou ils ne sont pas en harmonie avec celles-ci. Comme chacune de ces dimensions a une incidence sur l’accessibilité aux services, les organismes doivent en tenir compte au moment de mettre en œuvre tout plan d’accès. 4.2 Composantes de l’accès Dans la littérature relative à la santé mentale, plusieurs composantes de l’accès sont abordées en tant qu’éléments importants du système de services. Telles des pièces d’un moteur, chaque composante doit travailler de concert avec les autres pour bien fonctionner. Les travaux de recherche font ressortir de nombreux facteurs différents qui influent sur la décision de quelqu’un de chercher de l’aide ou d’accéder à des services rapidement et efficacement, tels que sa personnalité, les avantages apparents et le soutien social (O’Connor, Martin, Weeks, & Luzian, 2014). La littérature au sujet de la santé mentale souligne particulièrement trois composantes centrales de l’accès : les délais d’attente, les obstacles et les points d’accès. Délais d’attente « Délai d’attente » renvoie au temps écoulé entre le moment où les services sont demandés et le moment où ils sont obtenus (Davidson et al., 2010). Selon l’Association des psychiatres du Canada, le temps recommandé pour l’acheminement à des spécialistes est de deux à quatre semaines (Association des psychiatres du Canada, 2006); mais, en réalité, ce délai peut être de plusieurs mois, voire des années (Robotham & James, 2009). En fait, le pourcentage d’enfants et d’adolescents à la recherche de services en santé mentale qui, à l’heure actuelle, doivent attendre un an ou plus avant d’y accéder est d’environ 40 % (Santé mentale pour enfants Ontario, 2015). Cette situation est particulièrement frustrante si l’on considère que 70 % des problèmes de santé mentale surviennent pendant l’adolescence (Santé mentale pour enfants Ontario, 2015) et que, sans traitement, leur gravité peut augmenter au fil du temps (Shiner et al., 2009). Un sondage mené auprès des organismes qui offrent des services en santé mentale à des enfants et à des adolescents au Canada a révélé que les pratiques courantes ne respectent pas les normes de l’Association des psychiatres du Canada pour ce qui est des délais d’attente, tout particulièrement pour les soins de routine (Kowalewski et al., 2008). Obstacles aux services Dans la documentation relative à l’accès, les obstacles aux services sont un thème récurrent. Ce sont des facteurs qui ont des répercussions négatives sur la capacité de toute personne à chercher de l’aide (Boyle et al., 2010) et qui se rattachent aux dimensions d’accès déjà mentionnées (l’accessibilité, l’abordabilité, et l’acceptabilité) en générant des déficits. Par exemple, si dans un contexte rural les services en santé mentale auxquels il est possible d’accéder sont Page | 6 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale limités ou inexistants (déficit en accessibilité), cette situation constitue un obstacle pour les personnes qui cherchent à obtenir de l’aide (Boyle et al., 2010; McIntye et al., 2009). Pour de plus amples renseignements sur les délais d’attente et les obstacles, veuillez consulter le document d’information du Centre intitulé « L’accès et les temps d’attente en santé mentale des enfants et des adolescents » publié en 2010. Points d’accès Dans chaque système de services et chaque collectivité, il y a des points d’accès clés (Davidson et al., 2010). Il s’agit de personnes, de services ou d’organismes qui font office de premier point de contact pour les traitements en santé mentale (Steel et al., 2006). Une fois qu’une personne se voit accorder les moyens de chercher de l’aide, le nombre de points d’accès qu’elle peut explorer est plutôt varié. Aux fins du présent rapport, seuls les organismes de santé mentale, les fournisseurs de soins primaires et les écoles seront examinés. Organismes de santé mentale Dans un système accessible, les organismes de santé mentale jouent un rôle unique en tant que point d’entrée. À la différence du secteur des soins de santé physique où les points d’entrée associés à des symptômes et à des pathologies particuliers sont bien schématisés, les voies de traitement dont disposent les organismes de santé mentale sont habituellement beaucoup plus vagues (Boyle et al., 2010). Par exemple, un patient atteint d’un problème de santé physique accéderait probablement aux services d’un médecin de soins primaires ou d’un service d’urgence, selon la gravité de ses symptômes et de l’offre de services. Les fournisseurs de soins dans ce genre d’établissement peuvent traiter le client sur place ou le diriger vers un spécialiste ou un hôpital selon le ou les problèmes qu’il présente. Les choses sont loint d’être aussi claires pour ce qui est des problèmes de santé mentale. Prenons, par exemple, le cas d’une jeune personne atteinte d’une dépression légère à modérée : comment peut-elle savoir où aller? Dans les deux cas, le facteur « temps » est critique pour assurer de bons résultats; or, obtenir accès à des soutiens en santé mentale peut prendre considérablement plus de temps que de trouver des solutions à des problèmes de santé physique (Kowalewski et al., 2008). Les chercheurs dans le domaine de la santé signalent que ce problème découle d’une tendance à percevoir la santé mentale séparément de la santé physique, alors que les deux sont des éléments étroitement liés qui influent l’un sur l’autre (Boyle et al., 2010; Hoag&McQillen). En conséquence, les systèmes communautaires ont été incités à collaborer avec tous les intervenants de l’ensemble des systèmes de santé et de santé mentale (MSEJ, 2013; Ministère de la Santé de la Colombie-Britannique, 2012), étant donné que la collaboration permet aux organimes de combiner leurs services à ceux d’autres organismes de la collectivité pour soigner efficacement les clients et pour les diriger vers la bonne ressource. Fournisseurs de soins primaires Dans une étude australienne sur le premier contact auprès des services en santé mentale, les chercheurs ont trouvé, sur la base d’un échantillon de 146 participants, que les fournisseurs de soins primaires (« FSP ») étaient les points d’accès primaires les plus populaires (45 %), suivis des accès sans aiguillage (13 %), des hôpitaux (12 %), de la police (11 %), du personnel d’organismes religieux (5 %) et d’autres voies de traitement (5 %) (Steel et al., 2006). D’autres travaux de recherche ont abouti à des résultats semblables relativement à l’accès à la santé mentale en général, ce qui laisse entendre que, étant le point d’entrée le plus populaire, les FSP jouent décidément un rôle crucial dans l’accès à la santé mentale (Volpe, et al., 2014). En effet, la plupart des recherches sur l’accès à la santé mentale se sont concentrées sur la meilleure façon d’outiller les FSP afin qu’ils puissent répondre aux demandes de renseignements sur la santé mentale (Aupont et al., 2012). La proposition la plus fréquemment trouvée dans la littérature porte sur la collaboration des FSP avec les organismes et les professionnels en santé mentale. Si les FSP connaissent très bien une grande diversité de problèmes Page | 7 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale de santé, leur temps, leurs ressources et leur expertise en santé mentale peuvent être limités; ainsi, il n’est probablement pas idéal pour eux de s’attaquer aux problèmes de santé mentale par eux-mêmes. La collaboration avec d’autres spécialistes permet aux FSP de réagir plus efficacement aux cas de santé mentale, en s’appuyant sur des consultations auprès de services spécialisés offerts notamment par des psychiatres, des psychologues ou des travailleurs sociaux (Aupont, Doerfler, Connor, Stille, Tsiminetzky & McLaughlin, 2012). Une telle collaboration améliore considérable la qualité des soins de santé primaires en santé mentale et l’accès à des services spécialisés en santé mentale (Kisely, Duerden, Shaddick & Jayabarathan, 2006; Power et al., 2007). D’autres solutions recommandées, tel que le recours à des modules d’apprentissage axés sur la santé mentale des enfants et des adolescents, ont également démontré leur utilité et leur efficacité pour les FSP. Selon une étude sur les programmes de formation en santé mentale offerts aux médecins de famille en Colombie-Britannique, ces modules ont considérablement amélioré les connaissances des médecins sur les troubles mentaux des enfants et des adolescents, augmentant ainsi leur confiance à détecter et à soigner de tels déséquilibres et renforçant la collaboration entre les partenaires de la collectivité (Garcia-Ortega, et al., 2013). Les organismes professionnels comme le Collège des médecins de famille du Canada constituent une ressource appréciée par les médecins qui ont besoin d’un soutien sur les thèmes de la santé mentale (Le Collège des médecins de famille du Canada, 2015) Bien que la demande en services psychiatriques pour les enfants et les adolescents ait augmenté à l’échelle nationale (Bostelaar, 2014), la pénurie de psychiatres spécialisés pouvant répondre à ces besoins est un problème (Thomas & Holzer, 2006). En conséquence, bon nombre d’organismes ont affecté surtout des infirmiers psychiatriques à la prestation de soins, en espérant joindre une population plus vaste (Kolko et al., 2010). Les recherches laissent entendre que, par rapport aux psychiatres, les infirmiers psychiatriques sont davantage susceptibles d’habiter des secteurs ruraux et qu’ils pourraient ainsi y accroître l’accès aux soins en santé mentale. Des postes semblables ont été créés en Angleterre pour les mêmes raisons. Par exemple, les principaux travailleurs en santé mentale ont offert efficacement leur aide visant à combler les lacunes en matière de services entre le personnel des soins primaires et les services spécialisés (Hickey, Kramer & Garralda 2010). Écoles La littérature suggère que les écoles jouent un rôle important comme point d’accès au services en santé mentale pour les enfants et les adolescents. Par exemple, les troubles mentaux se manifestent souvent pour la première fois pendant l’enfance ou l’adolescence (National Institute of Mental Health, 2005), à un moment où les enfants et les adolescents passent une bonne partie de leur temps à l’école. Les éducateurs signalent que les maladies mentales ont des répercussions sur le rendement scolaire, et ils estiment que la santé mentale des enfants et des adolescents est un enjeu clé en la matière (Santor, Short, & Ferguson, 2009). Certaines études ont révélé que des programmes axés sur les écoles avec des professionnels bien disposés vis-à-vis les adolescents permettent d’améliorer grandement l’accès des enfants ou des adolescents aux soins et de rallier de multiples partenaires communautaires autour de la collaboration en vue du traitement (Clayton, Chin, Blackburn & Echeverria, 2010; Soleimanpour, Geierstanger, Kaller). Les soins en santé mentale dans les écoles peuvent prendre la forme d’initiatives de dépistage (Husky et al., 2010), de programmes sur des thèmes spéciaux comme la prévention du suicide (Kataoka, Stein, Nadeem & Wong, 2007), ou de centres de santé axés sur les écoles (Clayton et al., 2010). La promotion de la santé mentale est également l’occasion d’encourager une approche positive à la santé mentale et de mettre en valeur des ressources locales que les étudiantes peuvent ne pas connaître (Commission de la santé mentale du Canada, 2013). Page | 8 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Malgré tout cela, les données probantes suggèrent que les programmes de santé mentale axés sur les écoles sont peut-être sous-utilisés, probablement en raison à la fois d’un manque de sensibilisation et de la stigmatisation (Szumilas, Kutcher, LeBlanc & Langille, 2010). Un sondage mené auprès des responsables de programmes de santé mentale axés sur les écoles au Canada a révélé que les coûts associés à la planification (p. ex. le financement, l’adhésion, les coûts indirects) ont constitué une entrave majeure aux services (Commission de la santé mentale du Canada, 2013). Le sondage a également suggéré que les programmes axés sur les écoles ont été modelés par les besoins des collectivités, et que, par conséquent, il existe une grande variabilité entre les écoles en termes de modèles. Pour éliminer certains de ces obstacles, le sondage recommande de conclure des partenariats avec les organismes de santé mentale de la collectivité afin de partager la charge de travail et la capacité (Commission de la santé mentale, 2013). 4.3 Mise en œuvre et modèles Si l’incidence des obstacles et des délais d’attente est bien documentée, nos recherches sur la mise en œuvre des modèles d’accès à la santé mentale ont fourni peu de données probantes. En réalité, la littérature soulève la mise en œuvre de l’accès comme une véritable lacune cruciale (Campo, Bridges, & Fontanella, 2015; McIntye et al., 2009; Davidson et al., 2010). À l’heure actuelle, il n’y a pas de lignes directrices sur les pratiques exemplaires à adopter pour la constitution ou la mise en œuvre d’un système d’accès à la santé mentale. Quoique les recherches sur ce sujet soient limitées, les réflexions suivantes ressortent de la littérature actuelle : - Selon l’une des recommandations contenues dans le Rapport annuel 2010 du Bureau du vérificateur général de l’Ontario, en vue d’assurer un meilleur accès aux services offerts aux enfants et aux adolescents dans le besoin (Bureau du vérificateur général de l’Ontario, 2010), les organismes doivent procurer ce qui suit : 1. un point d’accès unique ou un processus de placement axé sur la collaboration pour l’ensemble des services et du soutien offerts en établissement; 2. un moins grand nombre de points d’accès ou des efforts de collaboration accrus pour évaluer les besoins des clients, pour établir l’ordre de priorité et pour aiguiller les clients vers les services et le soutien externes les plus appropriés parmi ceux offerts; 3. des documents à l’appui du placement. - Les organismes ont remarqué que tous les intervenants d’un système de santé mentale donné n’ont pas la même vision de l’accès (Illback & Bates, 2011). Ainsi, pour les FSP, « accès » peut faire référence au fait de voir chaque jour un plus grand nombre de patients (McIntye et al., 2009), alors que les spécialistes en santé mentale peuvent percevoir un meilleur accès comme étant la réduction des temps d’attente (Davidson et al., 2010). Cette divergence de points de vue peut compliquer toute discussion ou évaluation quant à l’accès aux services en santé mentale au sein d’un organisme ou d’un système dans son ensemble, ce qui peut mener à la fragmentation des services (Commission de la santé mentale du Canada, 2012). - Les recherches suggèrent que les organismes faisant partie d’un système parlent de ce à quoi ressemble l’accès aux services au sein de leur collectivité avant de s’attaquer à l’élaboration de politiques et de stratégies pour l’améliorer (Boyle, Appleby, & Harrison, 2010; McIntye, Thiede, & Birch, 2009). Des stratégies telles que la mobilisation des collectivités peuvent inciter les partenaires communautaires à se rassembler afin de discuter des lacunes et de lancer des idées sur les solutions possibles. Page | 9 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale La mobilisation des collectivités est définie comme un processus de renforcement des capacités dans le cadre duquel les partenaires communautaires préparent, réalisent et évaluent des activités dans un contexte de collaboration (Florida Department of Health, 2015). La littérature sur la mobilisation des collectivités donne les grandes lignes des diverses étapes qu’un tel processus peut comprendre (The Acquire Project, 2006), notamment : 1. l’évaluation globale des problèmes, des besoins et des ressources de la collectivité; 2. l’évaluation des enjeux et l’établissement des priorités pour la collectivité; 3. la planification de l’action communautaire; 4. la mise en œuvre de plans d’action communautaires; 5. la surveillance et l’évaluation de la mobilisation des collectivités. - - - La mise en œuvre d’une stratégie d’accès est plus efficace lorsque les organismes ont souligné des niveaux d’accès particuliers à l’échelle du système de services, ce qui signifie qu’il y a une bonne compréhension des besoins des patients ainsi que des services qui peuvent mieux y répondre (Commission de la santé mentale du Canada, 2012). Les secteurs doivent disposer d’un outil d’évaluation unique afin de réduire les réévaluations, les délais d’attente et les nouvelles admissions au système (Évaluation commune des besoins en Ontario, 2010). De plus, il est important d’avoir une relation de référence bien établie parmi les secteurs (Hoag & McQillen, 2013). Il y a une grande nécessité de collaboration parmi les secteurs et il faut y répondre avant de pouvoir s’attendre à la mise en œuvre réussie de tout système d’accès (Aupontet al., 2012; Davidson et al., 2010). Un protocole de triage fondé sur une entente de services permettra sûrement de diriger efficacement les patients vers les services appropriés (Mental Health and Drug and Alcohol Office, 2012). Les fournisseurs de tous les secteurs doivent se tenir mutuellement responsables de leurs interventions (Teague, Trabin, & Ray, 2006). Par exemple, cela peut comporter la réalisation d’un suivi sur l’état du patient et le fait d’entamer une conversation avec d’autres fournisseurs de services sur le traitement administré. Bien que la littérature sur la mise en œuvre de l’accès puisse être limitée, il y a plusieurs exemples du type de systèmes d’accès qu’utilisent les organismes. Certains des éléments de ces divers modèles et exemples du domaine sont examinés ci-dessous. Modèles d’accès Les modèles d’accès seront façonnés en fonction de facteurs qui varient d’une collectivité à une autre. Ainsi, le système d’accès d’une collectivité rurale du Canada ne ressemblera pas à celui d’un système urbain aux États-Unis. En raison de cette variation, il est important de décrire certains des facteurs critiques qui façonneront et influenceront un système d’accès, plus précisément sa portée, sa coordination et l’ampleur de sa centralisation. Portée La portée fait référence à l’éventail de services compris dans un système d’accès. Elle est divisée en microniveaux et en macroniveaux. Page | 10 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale - Les modèles de microniveau sont utilisés pour améliorer ou pour soutenir l’accès à un secteur précis. Exemple : Dans le secteur des soins aux adultes, certains modèles collaboratifs visent particulièrement l’amélioration de la capacité des FSP à soutenir un patient et à l’aider à accéder au service approprié. Cela permet en outre au FSP et au patient d’avoir accès à des ressources psychiatriques pour mieux évaluer les patients et prendre des décisions éclairées sur le traitement et sur l’aiguillage des cas (Shiner, et al., 2009; Steel, et al., 2006). - Les modèles de macroniveau améliorent ou établissent l’accès sur le plan des systèmes, tout en intégrant de multiples secteurs. Exemple : Le modèle « Improved Access to Psychological Therapies » (IAPT) (accès amélioré aux thérapies psychologiques) a été conçu pour répondre à des besoins qui n’avaient pas été satisfaits dans le domaine de la santé mentale, et qui ont été cernés dans un rapport publié en 2006 (Peachey, Hicks & Adams, 2013). Le programme constitue une initiative à grande échelle qui vise à augmenter considérablement l’accessibilité à des thérapies psychologiques fondées sur des données probantes pour le traitement de la dépression et des troubles d’anxiété en Angleterre chez les enfants, les adolescents et les adultes. Le programme établit un modèle clair de ce en quoi consiste l’accès au moyen de ce système, comme on peut le voir ci-dessous. (Peachey, Hicks, & Adams, 2013) Page | 11 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Coordination Tel qu’il est décrit dans le cadre de prestation des services du MSEJ, la coordination de l’accès est un aspect clé de la mise en œuvre de tout système de santé mentale au sein d’une collectivité. Le type de coordination et d’intensité varie d’un partenariat à l’autre et d’une collectivité à l’autre, mais il doit y avoir un certain degré de coordination pour bien gérer la demande en besoins des clients. Le rapport de 2012 du ministère de la Santé de la Colombie-Britannique, qui porte sur l’intégration de modèles de soins primaires et de soins en santé mentale dans la collectivité, met l’accent sur trois approches pour aborder la coordination, tant pour le secteur des enfants que pour celui des adultes : 1) L’approche axée sur la communication : Cette approche vise des personnes ayant des besoins légers à modérés et pour lesquelles les services sont offerts de façon distincte. La coordination dans ce contexte comporte généralement des consultations entre les services chaque fois que les besoins des clients sont hors de la portée d’un service donné, et il s’agit habituellement de partenariats informels. Un exemple serait le cas d’un médecin de famille qui appelle un psychiatre pour lui demander son avis sur le diagnostic d’un patient. 2) L’approche axée sur le regroupement des services et sur la collaboration : Cette approche est orientée vers la gestion des besoins modérés à graves. Dans cette optique, les organismes et les fournisseurs de services collaborent en partageant des locaux ou les responsabilités liées au traitement ou les deux. Les consultations entre les fournisseurs de services ont lieu régulièrement et la santé mentale et la santé physique sont généralement soignées concurremment. Par exemple, dans le cadre du programme australien Headspace, un FSP et un spécialiste en santé mentale partagent le même bureau, ce qui facilite l’aiguillage des cas et la collaboration entre les deux secteurs. 3) L’approche intégrée : Cette approche est orientée vers la gestion des besoins graves, persistants et complexes. Sous cet angle, les équipes soignantes sont composées d’experts provenant de domaines multiples et les soins sont prodigués aux patients de façon uniforme. Comme tous les membres sont tenus également responsables des résultats des patients, ils doivent prodiguer les soins de façon intensive et collaborative afin de traiter efficacement les patients. C’est habituellement le cas dans un contexte hospitalier. Décentralisation par opposition à centralisation Un modèle décentralisé repose sur de multiples emplacements coordonnés (physiques ou virtuels, ou les deux) dans l’ensemble de la collectivité, qui offrent des évaluations et des aiguillages (Building Changes, 2015). Les sites peuvent être dirigés par un seul et unique organisme ou par des organismes différents. Tous les sites sont coordonnés, étant donné qu’ils utilisent le même formulaire d’évaluation, les mêmes outils de ciblage et le même processus d’aiguillage (Building Changes, 2015). Dans un tel système, aucun axe n’est mis en valeur comme point d’accès central. Dans la documentation portant sur des délinquants adultes, les recherches ont indiqué que l’adoption d’une approche axée sur l’admission décentralisée permet aux fournisseurs de services d’avoir un plus grand contrôle sur l’évaluation (Services correctionnels Canada, 2001). Lorsque la demande dépasse la capacité, les organismes peuvent être obligés de rediriger leurs clients vers d’autres services, ce qui peut vraisemblablement ajouter aux délais d’attente et à la frustration vécue par les familles. Pour cette raison, l’admission centralisée est le modèle préconisé, tout particulièrement dans les collectivités ayant une grande zone de service et de nombreux services différents. Un modèle centralisé utilise un seul point d’entrée où les personnes sont évaluées pour déterminer les ressources qui répondent le mieux à leurs besoins particuliers (Building Changes, 2015). Ce point d’entrée emploie habituellement un personnel qui possède de l’expertise en matière de triage, d’évaluation et d’aiguillage, et il n’offre généralement pas de soutien psychologique ni de traitements. Le point d’entrée peut être virtuel (par téléphone ou sur le Web) ou avoir un emplacement physique; dans un cas comme dans l’autre, il est promu comme étant l’endroit de premier contact pour les problèmes de santé mentale (Building Changes, 2015). La clé d’une admission centralisée repose, à la fois, sur la création d’un axe central pour les adolescents et les familles, et sur le besoin d’un emplacement central pour accéder Page | 12 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale aux services. Dans ses pratiques exemplaires orientées vers l’admission centralisée, Early Childhood Iowa a fait ressortir les avantages d’une telle admission (2011) : - Elle favorise l’utilisation maximale des services. Elle met l’accent sur un seul et unique point d’entrée. Elle assure que les enfants, les adolescents et les familles seront jumelés aux services les plus appropriés parmi ceux offerts en fonction de leurs besoins. Elle prévoit un processus de dépistage harmonisé et un mécanisme cohérent pour faire le suivi des cas acheminés. Elle encourage la collaboration entre les programmes. Elle élimine les chevauchements en créant un seul et unique point d’entrée pour les familles. Duncombe (2008) a conclu que le modèle de système d’admission n’est pas aussi important que sa capacité à mettre en œuvre une bonne pratique d’admission. Comme les bonnes pratiques d’admission varieront selon le contexte, une illustration des différents modèles devrait offrir un meilleur aperçu. Voici quelques modèles d’accès et d’admission qui ont été mis en évidence par les organismes ayant fait la demande de service ou dans la littérature. 5. Exemples de modèles d’accès Headspace Endroit Australie Clientèle cible Enfants et adolescents Description Créé en 2006, Headspace vise la promotion et le soutien de l’intervention précoce auprès des adolescents atteints de troubles mentaux ou liés à l’abus de substances. Conçue en vue de compléter et d’intégrer des soins primaires et des services spécialisés, le gouvernement australien a appuyé cette initiative avec un investissement de plus de 54 millions de dollars. Trente plateformes Headspace au service des adolescents ont été établies partout dans les régions métropolitaines, rurales ou éloignées à l’échelle de l’Australie, afin de renforcer les capacités locales et d’acrroître la visibilité de l’organisme. Conçu et orienté par un consortium de chercheurs et d’experts praticiens, Headspace vise à renforcer la sensibilisation locale et nationale, à créer des environnements conviviaux, adaptés aux adolescents et aux familles, à favoriser les interventions fondées sur des données probantes et à améliorer l’accès par le regroupement de services, le rayonnement et la collaboration. Augmenter la capacité des collectivités à effectuer un dépistage précoce et à intervenir rapidement auprès des adolescents à risque d’être atteints de troubles liés à la santé mentale. Offrir un meilleur accès à une aide spécialisée en cas de problèmes de santé, d’éducation ou professionnels. Créer des voies de traitement plus rapides pour les adolescents. Prévoir des interventions fondées sur des données probantes grâce à un modèle de soins intégrés. - S’asssurer que les adolescents jouent un rôle actif dans le façonnement de la prestation de services (Headspace, 2008) Objectifs (Headspace, 2008) Page | 13 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Type de modèle Approche centralisée axée sur la collaboration Le modèle Headspace met l’accent sur la prestation centralisée de services en santé mentale, dont la santé physique est également une composante (Patulny, Muir, Powell, Flaxman, & Oprea, 2013). Il s’agit d’une situation opposée à la stratégie axée sur le partage des soins, selon laquelle les soins primaires constituent l’axe central et les services en santé mentale sont un soutien additionnel (ministère de la Santé de la Colombie-Britannique, 2012). Ses bureaux offrent une gamme variée de services en santé mentale et de services sociaux, y compris l’accès à des programmes de santé physique comme un bilan de santé auprès d’un FSP. Dans ce modèle, les plans d’évaluation et de traitement sont principalement gérés par le spécialiste en santé mentale. Les FSP prévoient un soutien additionnel là où leurs compétences sont requises (Ministère de la Santé de la Colombie-Britannique, 2012). Page | 14 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Composantes de base - - - - - Regroupement de services : Les services de soins primaires et les services en santé mentale partagent les mêmes locaux afin de faciliter l’aiguillage, de réduire le nombre de voies inutiles d’accès aux services, et de réduire les temps d’attente (Patulny, Muir, Powell, Flaxman, & Oprea, 2013) Multiples centres de services : Avec plus de 30 bureaux en Australie et un site Web qui prévoit des options de clavardage de groupe, Headspace vise à attirer l’attention d’autant d’adolescents que possible à l’échelle du pays. Ces sites sont situés dans des régions spécifiques afin d’offrir des services qui répondent aux différents besoins signalés (Muir, Powell, & McDermott, 2012). Le bureau central de Melbourne surveille la commercialisation de Headspace, gère les besoins des autres bureaux Headspace, instaure un conseil consultatif des adolescents et mobilise le gouvernement (Muir, Powell & McDermott, 2012) Sensibilisation du public : Headspace a investi une bonne partie de son budget dans la promotion de ses programmes et de ses services, ce qui explique qu’environ un adolescent sur cinq a entendu parler du programme (Patulny, Muir, Powell, Flaxman & Oprea, 2013) Intervention précoce : L’équipe de Headspace vise à augmenter la capacité de ses collectivités à effectuer un dépistage précoce des adolescents à risque de connaître des problèmes de santé mentale, à les aiguiller vers les bonnes ressources et à renforcer leur disposition à chercher de l’aide (Headspace, 2008). Les stratégies utilisées comprennent une formation Headspace sur place et l’organisation d’activités visant la sensibilisation des collectivités locales et la promotion des services. La création de réseaux d’aiguillage qui relient les médecins généralistes, les écoles, les universités, les sociétés offrant des formations de groupe, les employeurs, les syndicats et les autres intervenants clés au sein de la collectivité constitue une partie importante de la tâche, tout comme le renforcement des capacités des collectivités à répondre aux besoins des adolescents (Headspace, 2008) Élargissement de la portée des programmes : En créant des réseaux transparents au sein des collectivités, en établissant de nouveaux sites et en organisant des programmes en ligne et orientés sur l’école, Headspace vise à élargir fortement sa portée (Headspace, 2012). Page | 15 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Aspects clés de la mise en œuvre et évaluation La stratégie d’accès de Headspace s’est centrée sur le renforcement des capacités à l’échelle du réseau de services (Headspace, 2008). Dès sa conception, cette vision a exigé des centres Headspace qu’ils interviennent à titre d’organismes responsables dans leur zone de service (Muir et al., 2009). En revanche, l’exigence s’applique non seulement à l’égard du partage de la prestation des services, mais également au développement des capacités des collectivités au moyen de stratégies visant le renforcement, des renseignements fondés sur des données probantes, des cours de formation appropriés et un soutien stratégique et opérationnel. Les activités liées à chacune des composantes sont encadrées dans les quatre secteurs prioritaires suivants (Headspace, 2012) : - - - Établissement d’une orientation : promotion des politiques modifiées à tous les paliers de gouvernement afin d’atteindre un meilleur accès et de meilleurs soins et résultats pour les adolescents Soutien de la collectivité : renforcement de la compréhension de la collectivité et du soutien offert aux adolescents aux prises avec des problèmes de santé mentale Services plus solides : Établissement de centres de services multidisciplinaires intégrés au sein des collectivités locales, dotés de systèmes plus efficaces pour l’offre de soins en santé mentale et d’autres soins Page | 16 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale - Mobilisation des adolescents et des familles : Travailler conjointement avec les adolescents et avec le personnel soignant à l’échelle de Headspace pour guider le développement des services L’influence de Headspace sur les adolescents a suscité beaucoup d’intérêt. En 2013, des chercheurs ont révélé qu’il avait entraîné une amélioration généralisée de l’accès de l’ensemble de la population et, tout particulièrement, des hommes et des adolescents défavorisés sur les plans social et économique (Patulny, Muir, Powell, Flaxman & Oprea, 2013). Les rencontres avec des adolescents ont révélé qu’il leur était facile de repérer les bureaux de Headspace et d’y accéder, que les services étaient conviviaux et que le personnel jouait un rôle crucial dans l’établissement de relations positives (Patulny, Muir, Powell, Flaxman, & Oprea 2013). L’évaluation de la mise en œuvre de Headspace a révélé des résultats intéressants pour les fournisseurs de services. Une évaluation approfondie et longitudinale du programme a ainsi indiqué ce qui suit (Muir et al., 2009) : - Site Web En moyenne, il n’a fallu que sept mois aux bureaux Headspace pour établir un réseau de soins efficace La participation des psychiatres au programme Headspace était initialement très limitée La mise en œuvre efficace dépendait surtout des centres Headspace pour fournir une orientation stratégique L’accès amélioré à des services reposait sur la sensibilisation locale et nationale à l’égard des activités et des programmes Si les adolescents accédaient à Headspace et y demeuraient engagés, c’était en raison de sa convivialité à leur égard. Parmi ces traits de convivialité, il y a l’environnement non clinique, le bon emplacement de la plupart des sites, les relations de confiance et non critiques entre les adolescents et leurs praticiens, le sentiment de contrôle sur les expériences du service, les coûts peu élevés ou nuls,, et les rappels de rendez-vous http://headspace.org.au/ Choice and Partnership Approach (CAPA) (approche axées sur le choix et le partenariat ) Endroit Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande et certaines zones de l’Australie, et Halifax, au Canada Clientèle cible Enfants et adolescents Page | 17 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Description (The Choice and Partnership Approach, 2015) The Choice and Partnership Approach (CAPA) est un système de transformation des services qui a pour origine le Royaume-Uni. Le but de CAPA est de mobiliser les adolescents et leur famille tout en améliorant l’accès aux services au sein de la collectivité. CAPA se concentre sur l’offre de nombreux choix d’accès et de traitement aux clients, tout en concluant et en maintenant des partenariats entre les clients et les fournisseurs de services. Dans ce système, les adolescents et leur famille sont invités à une rencontre initiale, le « Rendez-vous des choix », lors de laquelle ils peuvent choisir le jour, l’heure, le lieu, le clinicien et l’intervention. Après ce rendez-vous, les familles et les adolescents sont invités à fixer la date des « Rendez-vous de partenariat » L’objectif dans ce cas consiste à travailler à des buts mutuellement convenus en collaboration avec un professionnel en santé mentale. Objectifs Les objectifs de ce système sont divisés en deux catégories : Choix et partenariat Choix L’objectif de la composante choix de CAPA consiste à recueillir le plus d’information possible sur les clients, tout en offrant plusieurs options qui permettent de les valoriser. Comme nous l’avons vu à la rubrique sur la conceptualisation de l’accès et sur les obstacles, bon nombre de facteurs peuvent influer la capacité de quelqu’un à utiliser des services (McIntye et al., 2009). Le fait de donner aux clients le choix pour ce qui est des délais d’attente, de la modalité de traitement et de l’emplacement permet aux clients d’avoir un plus grand pouvoir décisionnel tout au long du traitement et du processus d’aiguillage (Robotham & James, 2009). Voici d’autres obejctifs du Rendezvous des choix (Robotham & James, 2009; The Choice and Partnership Approach, 2015) : - Évaluation Renforcement de la motivation Psychoéducation Établissement d’objectifs Maintien jusqu’au rendez-vous de partenariat Partenariat Le partenariat vise à encourager l’établissement d’alliances thérapeutiques positives entre les clients et les fournisseurs de services. Les adolescents et les familles travaillent avec le professionnel en santé mentale à l’atteinte d’objectifs mutuellement convenus, à la souplesse, à la fréquence et à l’intensité du type de traitement (The Choice and Partnership Approach, 2015). Les clients ont la plupart du pouvoir décisionnel dans le cadre d’un tel partenariat. Page | 18 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Type de modèle Admission centralisée et partage des soins À la base, CAPA adopte une approche d’admission centralisée à son système (The Choice and Partnership Approach, 2015). Chaque fois qu’un client est aiguillé vers un organisme ou une équipe CAPA, il a la possibilité de fixer un rendez-vous des choix qui équivaut plus ou moins à l’évaluation menée par la plupart des programmes d’admission centralisée. Le rendez-vous des choix a pour but d’évaluer la gravité des symptômes, le niveau de risque et les antécédents du client, tout en visant à faciliter l’accès, à normaliser le processus d’évaluation et à réduire les délais d’attente. Ces buts s’harmonisent étroitement au modèle d’admission centralisée classique (Duncombe, 2008). Ce qui distingue CAPA de la plupart des programmes centralisés, c’est son approche axée sur ses clients (The Choice and Partnership Approach, 2015). Une fois aiguillés, les clients choisissent parmi les options possibles la plage horaire qui leur convient le mieux pour voir un clinicien ou un fournisseur de services qui connaît bien la zone de service. Les clients et le clinicien de leur choix conçoivent alors ensemble un plan déterminant les services nécessaires, leur intensité et tout autre aspect du traitement. À la fin de la rencontre, un rendez-vous de partenariat avec les services de l’organisation ou des services externes est fixé afin de permettre aux clients d’accéder aux programmes appropriés. Page | 19 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Composantes de base CAPA prend surtout en compte 11 composantes clés en vue de mettre en œuvre efficacement son modèle, divisées dans les catégories principales suivantes : (Robotham & James, 2009; The Choice and Partnership Approach, 2015) Composante fondamentale 1. Leadership et gestion : Trois membres du personnel assument le travail administratif, clinique et de gestion. Ces dernier doivent collaborer et se réunir régulièrement. Il s’agit d’une composante essentielle à la mise en œuvre de CAPA. Composante choix 2. Langue : Les termes comme « évaluation » ou « traitement » sont rmeplacés par d’autres termes conçus localement dans le but de créer un environnement moins enclin à la stigmatisation. 3. Gestion de la demande : Les références médicales sont filtrées dès qu’elles sont connues afin de libérer les listes d’attente pour le rendez-vous des choix initial. 4. Théorie à la base des choix : Les enfants, les familles et les cliniciens doivent élaborer des stratégies d’aide. Cela comprend des ressources d’auto-assistance, les services d’un spécialiste à l’externe ou de l’aide pour accéder aux services pertinents. Transfert aux composantes du partenariat 5. Réservation complète des rendez-vous de partenariat : Un système de réservation complète doit être utilisé pour le suivi des rendez-vous. Si après le rendez-vous des choix, un client et son clinicien de choix décident qu’un suivi est nécessaire, on fixe immédiatement un rendez-vous de partenariat avec un clinicien particulier. Plus important encore, les cliniciens ont un certain nombre de créneaux libres spécifiquement pour les rendez-vous de partenariat. Toute autre plage non utilisée est consacrée à recevoir d’autres patients. 6. Sélection du clinicien en partenariat par compétence : Les clients sont jumelés au clinicien le plus pertinent compte tenu de leurs besoins, de leur personnalité et des compétences. Composantes du partenariat 7. Séparation du travail de base du partenariat et du travail particulier Le travail lié au traitement est séparé selon l’intensité et les différents cliniciens œuvrent dans les catégories suivantes : Travail de base : traitement d’intensité faible à moyenne. Volume élevé, faible durée. Travail particulier : traitement d’intensité moyenne à élevée. Volume faible, longue durée. Page | 20 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale 8. Planification du travail : Tous les membre de l’équipe CAPA ont des tâches clairement définies. Par exemple, les cliniciens travaillent spécifiquement aux rendez-vous des choix, assurent le suivi des rendez-vous de partenariat, puis élaborent des cours de formation. Tous les membres du personnel ont les compétences nécessaires pour travailler de façon efficace et efficiente. Laisser aller 9. Établissement d’objectifs et planification des soins : Les plans de soins sont élaborés conjointement avec les familles et ils mettent l’accent sur les objectifs et sur les résultats afin de faciliter leur participation une fois le traitement professionnel terminé. Les clients et le clinicien examinent les progrès d’ensemble. Cette étape facilite l’acceptation de nouveaux patients par les équipes CAPA. 10. Supervision des pairs : Les membres de l’équipe se rencontrent pour discuter de chaque cas, pour partager leurs compétences cliniques et pour explorer les façons de se dissocier des familles. 11. Journées d’équipe : Des journées de renforcement de l’esprit d’équipe favorisent le maintien de bons rapports entre les membres du personnel, ainsi que la planification pour l’avenir. Page | 21 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Aspects clés de la mise en œuvre et évaluation Une évaluation menée par Robotham et James (2009) a examiné la façon dont l’approche CAPA était mise en œuvre et la composante clé qui a le plus influencé le cheminement des patients. Voici ce que les auteurs ont découvert : Avantages : - Le modèle a permis d’améliorer l’accès et de réduire les délais d’attente pour les familles et les adolescents admis aux services. CAPA a réduit considérablement la demande en services. Les fournisseurs de services et les clients ont signalé avoir remarqué une plus grande transparence au sein des services. Les fournisseurs de services ont signalé une diminution de la demande pour des services spécialisés. Défis : Les travailleurs à l’extérieur de l’équipe CAPA de base (tels que les FSP ou les travailleurs sociaux) trouvent ce modèle difficile, car leurs rôles ne sont pas clairement définis. - Les familles peuvent voir s’écouler de longues périodes d’attente entre le rendez-vous des choix et le rendez-vous de partenariat. - Aucune des six équipes évaluées n’avait mis en œuvre la totalité des 11 composantes de CAPA. Tout au plus, huit composantes clés avaient été entièrement mises en œuvre. - La séparation du travail de base du partenariat et du travail particulier est la composante qui a été le plus employée, alors que la gestion de la demande a été la moins fréquemment utilisée. http://www.capa.co.uk/ - Site Web Youth Wellness Centre (YWC) Endroit Hamilton (Ontario), Canada Clientèle cible Adolescents âgés de 12 à 25 ans Description (St. Joseph Healthcare Hamilton, 2014) L’organisme Youth Wellness Centre de St. Joseph’s Healthcare à Hamilton est un service en santé mentale qui vise à fournir des soins spécialisés sur rendez-vous. Il offre notamment des services de consultation, de soutien et de navigation de la zone de service. Les adolescents et les familles peuvent se présenter d’eux-mêmes ou être aiguillés par un fournisseur de services. Deux types de soins cliniques en santé mentale existent à YWC : - Intervention précoce : Destinée aux adolescents faisant face à des problèmes nouveaux liés à la santé mentale et à l’addiction. Page | 22 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale - Soutien à la transition : Des adolescents à la recherche de soutien lors de leur passage du secteur de santé mentale des adolescents à celui des adultes. Le service comprend également une équipe mobile qui offre un soutien de proximité aux étudiants des niveaux collégial et universitaire à un endroit où ils sont susceptibles de se heurter à des obstacles majeurs, ainsi que des services pour les adolescents marginalisés et les adolescents de la rue. Le YWC compte sur une équipe multidisciplinaire composée d’un coordonnateur de l’admission, d’un mentor des adolescents, d’un coordonnateur des soins infirmiers, d’un coach de la transition, d’un travailleur social, d’un psychiatre, d’un éducateur familial et d’un psychologue. Objectifs (St. Joseph Healthcare Hamilton, 2014) La vision de Youth Wellness Centre consiste à instaurer « un service qui est lié à la fois à un système et à une collectivité; centré sur les adolescents aux prises avec des problèmes nouveaux liés à la santé mentale, dans le but d’assurer une évaluation, un traitement et un rétablissement rapides. » Type de modèle Des soins centralisés et partagés (Gillett, 2014) YWC adopte une approche centralisée pour déployer son système. Dans le but d’améliorer la capacité des adolescents à accéder aux services, YWC encourage les patients à se présenter d’eux-mêmes aux services, tout comme il soutient les aiguillages à des services communautaires. Une fois leur cas acheminé à un service, les adolescents ou les familles rencontrent un clinicien pour une évaluation initiale. Le médecin propose un dépistage et il évalue le jeune, il prend contact avec les services auxquels il aiguillera le cas, il fait le suivi auprès des clients traités et il décide des prochaines étapes à suivre conjointement avec le jeune et les membres de sa famille. Page | 23 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Composantes de base (St. Joseph Healthcare Hamilton, 2014) Aspects clés de la mise en œuvre et évaluation Site Web Contact Brant Endroit Clientèle cible Description (Contact Brant, 2014) - Navigation dans le système : Comme il est mentionné précédemment, chaque client est mis en contact avec un membre du personnel clinique qui agit comme personne-ressource et qui l’aide à naviguer dans le système des services. Puisque cette composante vise également la collaboration et le partenariat au sein de la zone de service, les organismes en santé mentale doivent travailler avec la collectivité et la mobiliser pour la promotion des modèles de soins partagés qui rendent la transition entre les services le plus simple possible. - Identité conviviale pour les adolescents et les familles : Le fait d’avoir un emplacement facilement accessible aide les adolescents et les familles à se présenter d’eux-mêmes au programme. Ils ont également été mobilisés tout au long de la planification du service afin que les programmes soient aussi représentatifs et utiles que possible. - Traitement multimodal : Outre le dépistage et l’évaluation, YWC offre aussi des options de traitement classiques telles que les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ou des cours de formation sur les compétences pédagogiques, ainsi que des solutions de rechange, comme les ateliers dirigés par des pairs ou par des groupes axés sur les compétences. - Soins de moyenne ou longue durée : Une fois que les clients ont été aiguillés et qu’un plan de traitement est en place, YWC fait un suivi auprès des adolescents pendant deux à cinq ans, l’intensité et le traitement étant révisés en fonction des besoins. - Site pilote : Le YWC est un centre d’essai pour un nouveau modèle d’accès. Des données sur l’efficacité de ce système sont actuellement rassemblées. À l’heure actuelle, il n’existe aucune évaluation publique du YWC. www.stjoes.ca/hospital-services/mental-health-addiction-services/mental-healthservices/youth-wellness-centre Brantford (Ontario), Canada Enfants, adolescents et familles : Contact Brant offre des services en santé mentale aux enfants, aux familles et aux adolescents dans l’optique d’une admission centralisée. Il fournit des renseignements sur les services, il effectue des évaluations et du triage, il établit des liens avec les services en santé mentale appropriés et il aide ses clients à planifier le traitement. L’admission se fait au téléphone, au bureau ou au sein de la collectivité, selon les préférences des clients. Page | 24 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Objectifs (Contact Brant, 2014) Bien qu’il n’énonce pas explicitement les objectifs du programme, le mandat de Contact Brant fournit des renseignements sur son orientation et sur ses objectifs : - Agir comme point de contact principal à des fins d’information sur les services en santé mentale dans la région de Brantford. - Servir de point d’accès unique aux services en santé mentale. - Assurer de courtes interventions en cas d’urgence ou de situations extrêmement complexes sur le plan de la santé mentale. - Renseigner la collectivité et les ministères sur la planification du système de services. Type de modèle Admission et communication centralisées Contact Brant adopte une approche centralisée traditionnelle (Shaw, Chmiel, Ruman, & Angus, 2013). Ses services offrent des évaluations et de l’aiguillage plutôt que des traitements visant explicitement les problèmes de santé mentale (Contact Brant, 2014). Comme son mandat ne comprend pas l’offre de traitements, la participation de Contact Brant aux services de soins est limitée. Son but principal en matière de soins consiste à offrir des services fiables d’évaluation et d’aiguillage (Shaw, Chmiel, Ruman, & Angus, 2013). Composantes de base (Shaw, Chmiel, Ruman, & Angus, 2013) - - Aspects clés de la mise en œuvre et évaluation (Shaw, Chmiel, Ruman, & Angus, 2013) Site Web Dépistage : Le dépistage comprend un triage au moyen d’outils d’évaluation appropriés, comme une brève entrevue téléphonique avec l’enfant et sa famille ou l’outil commun développé localement aux fins des admissions. Quatre coordonnateurs des ressources à plein temps sont responsables de faciliter l’admission et l’aiguillage, ainsi que d’assurer le suivi auprès des clients quant aux progrès réalisés dans le traitement. Planification adéquate : Le modèle sur lequel se fonde le système d’admission correspond bien aux besoins et aux priorités de la collectivité. Jumelage : Les points de vue des clients sont jumelés aux options de traitement. Bien que ce service n’ait pas fait l’objet de recherches indépendantes, une évaluation de Contact Brant a révélé que l’organisme aide les familles à mieux naviguer dans la foule des services et de se diriger vers le bon programme, diminuant ainsi les délais d’attente inutiles ou la demande en services de partenariat. Selon des sondages menés auprès des clients, la plupart des familles trouvaient ce service utile, mais elles ne comprenaient pas exactement le rôle de Contact Brant après l’admission. Plus précisément, bon nombre de familles ont accédé au service en présumant que Contact Brant offrait des services d’orientation, alors que ce n’est pas le cas. Ces familles ont recommandé que Contact Brant fasse une meilleure publicité afin d’accroître la sensibilisation à l’accès. http://www.contactbrant.net/ Mood Disorders Association of BC (MDABC) Endroit Colombie-Britannique, Canada Clientèle cible Adolescents et adultes Page | 25 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Description (The Mood Disorders Association of British Columbia, 2012) L’association Mood Disorders Association of BC (MDABC) est un organisme sans but lucratif en santé mentale qui offre des traitements, du soutien, de l’éducation et de l’espoir aux personnes ayant de troubles de l’humeur et d’autres problèmes de santé mentale. L’organisme offre de nombreux services différents tels que le soutien psychologique et des conseils, des ateliers, des vidéos pédagogiques et des thérapies de groupe. Un produit unique dans sa gamme de services est l’accès rapide à des services psychiatriques. Cela vise à créer de nouvelles options de traitement que les médecins de famille peuvent offrir aux patients aux prises avec des problèmes de santé mentale. Les patients aiguillés vers le programme bénéficient d’une consultation personnalisée avec un psychiatre qui fournit ensuite aux clients et au médecin de famille traitant un document écrit dans lequel il explique son diagnostic et le traitement recommandé. Les patients ont alors le choix soit de demander à leur médecin de famille d’entreprendre le traitement psychiatrique ou d’assister aux visites médicales sans rendez-vous en groupe et de laisser le soin aux psychiatres inscrits au programme de gérer leur traitement. Ils peuvent aussi décider de recevoir des traitements de suivi au cours de visites médicales sans rendez-vous en groupe ultérieures ou par échange de courriels avec les psychiatres inscrits au programme. Objectifs (The Mood Disorders Association of British Columbia, 2012) Type de modèle - Offrir des traitements, un soutien et de l’éducation. Réduire la stigmatisation. Mobiliser la collectivité dans le mieux-être de la santé mentale. Fournir un accès rapide aux services psychiatriques. Encourager l’élaboration de modèles d’auto-assistance efficaces. Encourager les travaux de recherche qui portent sur les troubles de l’humeur et sur les modèles d’auto-assistance. Soins décentralisés et partagés Le modèle préconisé par The Mood Disorders Association of BC (MDABC) se fonde sur une approche décentralisée. Étant donné que ses services ne favorisent pas un programme d’admission centralisée et que l’organisme ne s’associe pas systématiquement à sa communauté de services en santé mentale, MDABC agit plutôt comme un carrefour spécialisé et une composante du système de services. MDABC mène ses propres évaluations, indépendamment de ce qui peut servir à d’autres organismes. Le lien vers des services psychiatriques auxquels peuvent accéder aussi bien les patients que les fournisseurs de soins primaires ajoute une composante de soins partagés à son éventail de services. Page | 26 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Composantes de base (The Mood Disorders Association of British Columbia, 2012) Bien que l’organisme ne compte que sur des ressources limitées à l’appui de ses composantes de base et de ses objectifs, MDABC énonce cinq éléments clés de ses services : - Aspects clés de la mise en œuvre et évaluation (Hoag & McQillen, 2013) Bien qu’il n’existe aucune évaluation pubique d’ensemble de MDABC, ni de sa démarche de mise en œuvre de ses services, Hoag & McQuillen se sont penchés sur l’accès rapide de l’organisme à un programme de psychiatrie avec les résultats suivants : - - - Site Web MDABC fournit des manières novatrices d’accroître l’accès aux services tels les rendez-vous de groupe et des techniques visant à motiver les clients. MDABC signale qu’il offre des occasions aux clients et aux fournisseurs de service de s’engager dans la recherche et dans l’enseignement. MDABC fait son possible pour atteindre l’excellence clinique dans sa prestation de services. MDABC renforce la capacité communautaire en aidant les patients à s’engager dans leur collectivité et en établissant des partenariats avec les organismes. Le modèle d’accès rapide de MDABC a permis aux psychiatres d’évaluer 6,7 fois plus de nouveaux patients et d’organiser 553 nouvelles visites de suivi par année, comparativement aux psychiatres offrant des soins traditionnels en clinique externe. L’accès rapide à la psychiatrie s’est révélé trois fois moins coûteux par année pour ce qui est des cas modérés et plus de quatre fois moins coûteux pour ce qui est des cas graves, comparativement aux soins psychiatriques traditionnels en clinique externe. Les FSP ayant répondu aux sondages ont signalé être très satisfaits de la rapidité avec laquelle les patients ont accès aux soins. Les patients ayant répondu aux sondages se sont dits très satisfaits des temps d’attente, de la qualité des soins et des renseignements offerts, ainsi que du délai d’attente pour l’aiguillage vers d’autres services. http://www.mdabc.net/ The Community Outreach in Paediatrics/Psychiatry and Education program (COPE) Endroit Calgary (Alberta), Canada Clientèle cible Enfants du niveau primaire Description (Calgary Board of Education, 2014; Davidson et al., 2010) Le programme Community Outreach in Paediatrics/Psychiatry and Education program (COPE) cherche à relier les enfants, les familles, les écoles et les professionnels en santé mentale. Les écoles participantes dirigent les étudiants ayant des déficiences de développement, comportementales ou affectives, et, après un dépistage multidisciplinaire, les médecins mènent des évaluations dans le milieu scolaire. Un plan d’action est alors élaboré conjointement avec l’équipe et avec la famille, afin de relier les enfants aux services dont ils ont besoin. Page | 27 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale Objectifs (Calgary Board of Education, 2014; Davidson et al., 2008) - - Effectuer un dépistage précoce d’enfants ayant des déficiences affectives ou des troubles du comportement. Fournir des consultations médicales précoces et assurer la prestation d’évaluations complètes de l’état psychosocial et de santé des patients en vue de mieux jumeler les besoins aux interventions. Améliorer l’accès aux services de santé et de santé mentale existants. Viser une utilisation plus efficace des ressources en santé et éducatives afin de diriger les enfants vers des interventions plus appropriées. Améliorer les résultats de nature psychosociale des enfants qui bénéficient du programme. Type de modèle Admission et collaboration centralisées (McLennan, Reckord, & Clarke, 2008) COPE agit en tant que carrefour de l’admission centralisée en milieu scolaire. Toutes les écoles de la zone dirigent les enfants vers le même programme, qui offre des évaluations et qui recommande un traitement. COPE ne fournit pas de traitement, mais il offre plutôt une évaluation spécialisée, des consultations, des recommandations de traitement et des aiguillages vers d’autres services. La stratégie de traitement comporte la participation de médecins, du personnel des écoles et d’un spécialiste du comportement ou d’un psychiatre afin d’offrir une approche collaborative des soins. Après consultation et recommandation, le traitement est en grande partie géré par le médecin traitant ou par le personnel des écoles. - Dépistage : L’équipe multidisciplinaire permet d’améliorer la validité de l’évaluation et de fournir plus d’une opinion sur le traitement et sur le diagnostic. - Équipes multidisciplinaires composées d’un médecin, d’un thérapeute familial et du personnel des écoles. Les chercheurs ont constaté que si le programme COPE a aidé les familles à accéder à des services comme des évaluations, des aiguillage, des consultations auprès de spécialistes et des recommandations sur les traitements, il comporte trois limitations majeures : Composantes de base (McLennan et al., 2008) Aspects clés de la mise en œuvre et évaluation (McLennan et al., 2008) - - - Site Web Cette approche n’a pas réduit la demande sur le système de services, elle a plutôt servi à la réorienter. Comme le programme n’offre pas de traitement, seulement des recommandations et des consultations, les familles ont souvent dû communiquer avec des organismes communautaires pour maintenir le traitement. Il y a une pénurie de psychiatres ou de pédiatres qui se consacrent à la santé mentale des enfants è Calgary; et le programme COPE en soi a souvent fait face à d’importants délais d’attente. Étant donné que les aiguillages provenaient principalement du personnel des écoles, la plupart des enfants ont été aiguillés en raison de comportements associés à des troubles d’extériorisation. Il y a vraisemblablement des enfants qui ne sont pas aiguillés parce que rien dans leur comportement n’inquiète le personnel scolaire. http://www.hullservices.ca/service/hull-family-and-education-service Page | 28 Accès des enfants et des adolescents aux services en santé mentale 6. Prochaines étapes et autres ressources L’accès aux services est un sujet complexe qui revêt une grande importance pour les professionnels de la santé. Bon nombre de facteurs différents influent sur la capacité des organismes à accroître l’accès aux services. La littérature sur les systèmes d’accès est toutefois limitée et elle nécessite un examen plus approfondi. Les recommandations qui reviennent le plus couramment dans la documentation accessible de nos jours comprennent la conclusion de partenariats entre les divers organismes communautaires afin d’augmenter la capacité globale, l’adoption d’une approche axée sur un accès coordonné et, enfin, la création d’occasions qui donnent aux clients les moyens nécessaires d’accéder aux services. Le Centre d’excellence de l’Ontario en santé mentale des enfants et des adolescents dispose d’un certain nombre de ressources et de services qui visent à soutenir les organismes dans des domaines comme la mise en œuvre, l’évaluation, la mobilisation des connaissances, ainsi que l’engagement des adolescents et des familles. Pour de plus amples renseignements, visitez : http://www.excellencepourenfantsados.ca/notre-travail ou jetez un coup d’œil au Carrefour des ressources du Centre à l’adresse http://www.excellencepourenfantsados.ca/carrefour-des-ressources. Pour des renseignements généraux sur la santé mentale, notamment des liens vers des ressources destinées aux familles, consultez : http://www.esantementale.ca/. Page | 29 Accès des enfants et Access des adolescents aux services enhealth santéservices mentale to child and youth mental Références Rapport annuel 2010 du Bureau du vérificateur général de l’Ontario (2010). Bureau du vérificateur général de l’Ontario, 2010. 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