Ben Barbaud, patron du Hellfest, décrypte la

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Ben Barbaud, patron du Hellfest, décrypte la
Hellfest 2015. Pour le patron du festival, ce sera un « Best of Hell » !
17 Novembre
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Pour le patron du festival, ce sera un « Best of Hell » ! | Crédit photo : Marc Roger
Recueilli par Benoît GUÉRIN.
Ben Barbaud, patron du Hellfest, décrypte la
programmation 2015. Scorpions, Marilyn Manson,
Motörhead, Korn et Slipknot notamment sont à l'affiche.
LIRE AUSSI. La programmation complète du Hellfest
Vous annoncez 128 groupes et de nombreux gros poissons en 2015. Mais pas d'AC/DC ni
de Metallica. Est-ce un regret ?
Pour le 10e anniversaire, tout le monde espérait une grosse surprise. J'avais clairement dit que
c'était injouable pour AC/DC, en termes de finances et de logistique. On a malgré tout tenté
notre chance, mais le groupe avait prévu de tourner avec une scène centrale. Donc ça a
éliminé tout de suite les demandes des festivals. Quant à Metallica, il n'était disponible que fin
mai, début juin, donc pas pour nos dates. On a aussi travaillé d'arrache-pied pour faire venir
d'autres artistes. Je pense notamment à Tool. C'était extrêmement bien parti et finalement le
groupe n'a pas confirmé sa tournée en Europe. Rage Against The Machine a été sollicité mais
n'a pas donné suite. Quant à Rammstein et System Of A Down, ils n'étaient pas disponibles.
Au chapitre des satisfactions, il y a le nombre de gros groupes, qui n'a jamais été aussi
important, et quelques pépites, comme Faith No More.
Faith No More faisait partie des têtes d'affiche qu'on voulait absolument avoir. Certains
festivaliers trouvaient parfois que nos têtes d'affiche étaient de plus en plus vieillissantes.
C'était important d'essayer de prouver que ce n'était pas une volonté de notre part, mais un
problème de disponibilité. Faith No More était sur nos tablettes depuis un moment et là, il y a
un nouvel album qui va sortir, donc on est très contents de les avoir.
Idem pour Slipknot...
C'est un fer de lance du metal des années 2000 qui a toute sa place musicalement et
esthétiquement, comme tête d'affiche du festival. On est content de les accueillir au Hellfest
pour la toute première fois. Plus de la moitié des 128 groupes annoncés ne sont encore jamais
venus à Clisson. Le festival tient donc toujours son rôle majeur en Europe en proposant des
grosses têtes d'affiche et un panel très large d'artistes en devenir.
Les négociations ont-elles été difficiles avec certains groupes ?
Non. En réalité, quand on s'est rendu compte qu'on n'allait pas pouvoir mettre la main sur des
grosses têtes d'affiche exclusives, on a essayé d'accélérer les négociations, pour renforcer les
positions de 2e et 3e têtes d'affiche, chaque jour. Résultat : les journées vont être très intenses
pour les festivaliers. On a un éventail qui peut séduire toutes les générations. Pour les années
80 : Judas Priest, Motörhead, Alice Cooper, Billy Idol, ZZ Top. Pour les années 90 : Korn,
Limp Bizkit, Marilyn Manson, Faith No More. Pour les années 2000, on a Slipknot, Five
Finger Death Punch, Lamb Of God. L'affiche du Hellfest n'a jamais été aussi équilibrée. C'est
dont une sorte de « Best of Hell ». Je suis donc plutôt content. Mais on verra ce que vont en
dire les festivaliers.
L'an dernier, la qualité du son avait été souvent critiquée, notamment pour les scènes
Altar et Temple. Doit-on attendre des changements en 2015 ?
Il va y avoir des agrandissements qui relèvent plus du confort technique, au niveau des tentes,
parce qu'on a effectivement eu pas mal de critiques. On va proposer des changements de
chapiteaux, qui ne seront pas phénoménaux, mais qui entrent dans le cadre de l'amélioration
du site, par petites touches, de façon à garantir un confort encore meilleur. Ça passera aussi
par des changements de décors.
On parle aussi d'une réduction de jauge ?
C'est important à souligner, oui. On s'est rendu compte qu'il y avait un peu trop de monde l'an
passé et que pas mal de festivaliers se sont sentis à l'étroit. On a décidé de limiter légèrement
la jauge pour rendre les choses encore plus agréables
De combien ?
On n'en est pas encore sûr. On va sans doute limiter les invitations. Le festival avait attiré 52
000 personnes par jour, entrées payantes et invitations confondues. Là, on devrait se limiter à
45 000 ou 47 000. Je ne dis pas que ça va se voir à l'œil nu, mais ça va régler des soucis de
flux pour passer d'une scène à une autre.
Un grand feu d'artifice est annoncé le samedi soir. Le dernier remonte à 2011, au
moment de saluer la mémoire du député Patrick Roy, qui a toujours défendu le
Hellfest...
Ce sera complètement autre chose. On va proposer un festival pyrotechnique, avec la société
Couturier, un spécialiste mondial basé en Vendée. Ce sera plutôt un spectacle son et image
qui va retracer les dix ans du festival avec des vidéos, des photos, des feux d'artifice. Ça va
être dantesque.
Les prochaines annonces, c'est pour quand ?
On n'en a aucune idée. On a annoncé tous les groupes confirmés jusque-là. Les autres sont en
attente. Certains ne sont pas encore trouvés. J'espère tout annoncer en début d'année
prochaine. Il reste peut-être encore quelques surprises, on travaille dessus. Mais on ne sait pas
si ça se fera ou pas.
Un mot sur les tarifs. Pour la première fois dans l'histoire du Hellfest, ils ne bougent
pas...
C'est vrai. Ce sont les mêmes, à l'euro près, qu'en 2014. (185 € les trois jours et 79 € la
journée, hors frais de location).