Rapport annuel 2014, Eco

Transcription

Rapport annuel 2014, Eco
DÉFI MONDIAL
ACTION LOCALE
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE IMPOSE UNE MOBILISATION DE TOUS.
LE GESTE DE TRI DES EMBALLAGES DONNE À CHACUN LA CAPACITÉ D’AGIR.
RAPPORT
ANNUEL 2014
RAPPORT
ANNUEL 2014
Défi
mondial
action locale
Alors que l’année 2015 s’annonce
décisive pour l’avenir du climat,
Eco-Emballages mobilise tous les
acteurs du dispositif pour réduire
l’impact de la fin de vie des emballages sur
l’environnement et gagner en efficacité.
SOMMAIRE
9
Climat & Emballages
Faible émettrice de CO2, la filière des emballages
ménagers peut encore réduire son impact
environnemental, selon un rapport CDC Climat
Recherche.
11
Jacques Pélissard
Durant ces dix années à la tête de
L’Association des Maires de France,
il a joué un rôle clé dans le dispositif.
12
Plan de relance
Les actions prioritaires à mener pour
atteindre 75 % de recyclage.
4 Éditos
16
Faits marquants
Retour sur l’actualité de l’année 2014.
Par Philippe-Loïc Jacob, président du conseil d’administration, et
Eric Brac de La Perrière, directeur général d’Eco-Emballages.
18
Chiffres clés
Les données clés du gisement, du tri
et du recyclage des emballages
ménagers en France.
6 Tribunes
Par Ségolène Royal, ministre de l’Écologie ; Alain Juppé, maire
de Bordeaux ; et Jean-Philippe Girard, président de l’Association
nationale des industries alimentaires (ANIA).
20
Le dispositif
Présentation du dispositif de tri et de
recyclage des emballages ménagers
et de ses évolutions futures.
CONCEPTION-RÉDACTION-RÉALISATION : WE DEMAIN ET ECO-EMBALLAGES • COPYRIGHT: ECO-EMBALLAGES MÉDIATHÈQUE - DROITS RÉSERVÉS. ALTITUDE/YANN ARTHUS-BERTRAND PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE/L.BLEVENNEC - MEDDE/ARNAUD BOUISSOU. IMPRIMÉ SUR DU PAPIER 100% RECYCLÉ.
22
ÉCO-CONCEPTION
Minimiser le poids et le volume
des emballages, améliorer leur recyclabilité
et aider le consommateur
à mieux les trier : comment poursuivre les
actions engagées?
66 Qui sommes-nous
30
GESTE DE TRI
Eco-Emballages reçoit les contributions des
entreprises et les redistribue aux collectivités
locales, tout en veillant à l’amélioration du
dispositif.
Premier geste écologique des Français,
le geste de tri doit aujourd’hui être
systématisé.
40
COLLECTE
Adapter la collecte aux besoins, la
faire évoluer et ainsi augmenter
les tonnages à moindre coût,
c’est possible.
68 Qualité
environnement
Eco-Emballages et Adelphe travaillent à
l’amélioration continue de leurs pratiques via
plusieurs plans d’action.
50
TRI
Les centres de tri font face à un impératif
de modernisation pour trier plus de tonnes
et plus d’emballages en plastique.
58
RECYCLAGE
Traiter une plus large variété de plastiques
et adopter de nouveaux modes de
valorisation : tels sont les challenges de
l’industrie du recyclage.
70 Gouvernance
73 Compte de
résultat anaytique
74 Glossaire
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 3
EDITO
PHILIPPE-LOÏC JACOB
Un nouvel élan
pour le recyclage
Président du conseil d’administration d’Eco-Emballages
C
hers acteurs du dispositif
Eco-Emballages, l’année 2014
a encore été particulièrement
riche en initiatives et avancées
concrètes qui révèlent bien
notre objectif de réussir à recycler plus tout
en maîtrisant les coûts, avec l’ensemble des
acteurs.
Parmi les principaux faits marquants
de l’année 2014, je citerais le consensus
des parties prenantes sur notre Plan de
relance du recyclage. Doté d’un budget de
90 millions d’euros sur 3 ans, ce plan nous
donne la possibilité d’agir de manière ciblée
sur les zones où les performances de tri sont
les plus faibles et de lancer le vaste chantier
de la modernisation des centres de tri
pour pouvoir recycler tous les emballages
en plastique. Ce plan, qui fonctionne
sous le mode d’un appel à projets auprès
des collectivités locales et des acteurs du
dispositif, verra ses premières réalisations
concrètes en 2015. D’ores et déjà, nos appels
à candidatures ont recueilli plus de 450
réponses.
J’évoquerais aussi et saluerais les efforts
de très nombreuses entreprises pour
faciliter le geste de tri du consommateur.
25 milliards d’emballages portent
désormais un marquage permettant de
savoir immédiatement ce qui se recycle et
ce qui se jette, c’est une avancée tout à fait
considérable pour les consommateurs qui
sont 89 % à demander la généralisation
de cette consigne. En matière d’écoconception, les efforts sont également
tangibles. Notre catalogue de bonnes
pratiques en ligne sur notre site internet
s’enrichit chaque année de nouveaux cas,
ce qui permet de mettre en open source
l’ensemble de ces précieuses informations
et d’aider et d’inspirer l’ensemble des
entreprises.
Avec 750 d’entre elles (sur un total
de 1082 sous contrat) qui ont adhéré au
soutien au développement durable, les
4 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
collectivités locales ont témoigné de leur
engagement pour améliorer le dispositif
de tri et de recyclage d’un point de vue
environnemental, social et économique en
se dotant d’indicateurs fiables.
Nous avons aussi mobilisé des moyens
importants pour lever les doutes des
Français sur l’efficacité du tri dans
notre pays. Avec notre champion du tri,
M. Papillon, la campagne #suivezmoi a eu
un réel écho auprès des Français avec plus
de 5 millions de nos webdocumentaires qui
ont été visionnés sur Internet.
Je citerais enfin la création de la
plateforme pour la reprise des matériaux
qui favorise la mise en relation des acteurs
de la reprise et dynamise ainsi le marché du
recyclage.
Toutes ces actions et initiatives montrent
la dynamique créée par les élus, les
entreprises, les opérateurs, les filières, les
ONG ; une dynamique que l’on observe
dans les territoires et au sein des entreprises
pour progresser et diminuer l’empreinte
environnementale des emballages. On a
trop souvent en France tendance à voir le
verre à moitié vide, regardons aussi ce qui
marche et reconnaissons les efforts réalisés !
C’est particulièrement important de
le souligner à l’aube de la COP21, cette
conférence sur le climat qui se tiendra à
Paris en fin d’année et vers laquelle tous les
regards se tournent.
Avec 2 millions de tonnes de gaz à effet
de serre évitées, soit l’équivalent d’un
million de voitures en moins chaque année
sur les routes, l’étude réalisée par CDC
Climat Recherche montre la contribution
de la REP à relever le défi du changement
climatique.
À un moment où chacun cherche
des solutions pour relever ce défi, nous
sommes une solution, concrète, efficace.
Une solution à laquelle chacun contribue,
entreprises, collectivités et, bien sûr, les
66 millions de Français.
La transition énergétique ne réussira
que si tout le monde s’y met, c’est une
chaîne de valeurs que nous sommes
invités à construire. Les filières REP sont
un maillon clé de la chaîne de valeur. Ce
principe fondateur de la responsabilité des
producteurs permet aux entreprises de faire
cause commune avec l’Etat, les territoires
et les citoyens pour diminuer les impacts
de la consommation et faire des déchets de
nouvelles ressources.
Je tiens à saluer l’implication de toute
l’équipe d’Eco-Emballages et des membres
du conseil d’administration dont le travail
permet au conseil et à ses différents comités
d’être de véritables lieux de décision, tout
autant que de débats et d’impulsion pour
se préparer aux évolutions futures avec, en
ligne de mire, le futur agrément 2017/2022.
J’aimerais enfin rendre hommage ici
à Jacques Pelissard qui vient de quitter la
présidence de l’Association des maires de
France après 10 années passées au service
de l’intérêt général et à soutenir les efforts
de notre éco-organisme, dans un souci de
toujours préserver les équilibres dans notre
système multi-acteurs.
ÉRIC BRAC DE LA PERRIÈRE
Il faut réformer
pour plus d’efficacité
Directeur général d’Eco-Emballages
E
co-Emballages inscrit son action
dans le long terme et le temps
long chez Eco-Emballages, ça
commence par trois secondes.
Trois secondes, c’est le temps
qu’il faut pour trier, c’est peu mais fait tous
les jours par 66 millions de Français, ce
geste protège les ressources naturelles.
Le tri est devenu le premier engagement
citoyen des Français juste après le vote(1).
Ce résultat témoigne de l’attachement des
consommateurs au recyclage et de notre
réussite à tous pour en faire le symbole
d’une écologie efficace et populaire.
Le lien fait par les consommateurs entre
geste de tri et citoyenneté est un signal
fort qui nous donne des obligations et des
devoirs vis-à-vis des Français. Nous devons
leur garantir que le système est efficient
d’un point de vue environnemental et sobre
économiquement. Renforcer le sentiment
d’utilité du geste est une nécessité pour
atteindre 75 % de recyclage dans de bonnes
conditions économiques.
Pour lever les doutes des Français sur
l’efficacité du dispositif, il faut plus de
transparence.
Transparence sur ce qui se passe après
le geste de tri, c’est l’objectif de la campagne
de communication #suivezmoi dont le
succès montre le vif intérêt des Français
pour savoir si les emballages qu’ils trient
sont vraiment recyclés. Le déploiement
de la consigne de tri sur l’emballage est
aussi un élément clé de la transparence,
le Point vert n’a plus d’ambiguïté, on sait
désormais ce qui est à trier et ce qui est à
jeter. C’est inscrit sur plus de 25 milliards
d’emballages.
Transparence sur la matière recyclée,
Eco-Emballages trace chaque tonne triée
depuis le centre de tri jusqu’au recyclage,
vérifie le respect des cahiers des charges
sur la qualité des matériaux pour en assurer
les débouchés et mène des contrôles et
audits de toutes les déclarations qui lui
sont transmises par les acteurs des filières.
Grâce à ce dispositif, nous pouvons affirmer
que 89 % de ce qui est trié par les Français
est recyclé en France.
Ce travail fait avec l’ensemble des
acteurs est remarquable. Il faut maintenant
mettre la même exigence pour assurer la
transparence des coûts. Nous y travaillons
avec les collectivités locales grâce au
Soutien au développement durable. Plus
de 700 d’entre elles adhèrent à cette
démarche de transparence, c’est un
progrès important. Il faut aussi aller vers la
généralisation de la comptabilité analytique
dans les collectivités locales, sans quoi il n’y
aura pas de véritable lisibilité des budgets
et de suivi des flux financiers.
Le digital ouvre aussi de nouvelles
perspectives en matière de transparence.
La technologie permet de se doter
d’indicateurs, clairs et partagés, et seuls les
indicateurs changent les comportements.
Le temps de la cohérence est venu.
Chacun doit avoir le même droit au tri
dans ce pays, on ne peut pas accepter
que l’on trie deux fois moins en ville qu’à
la campagne alors que c’est là que l’on
consomme le plus ; on ne peut pas accepter
que le taux de recyclage des plastiques
plafonnent à 23 % alors que c’est un
matériau que l’on utilise de plus en plus du
fait de ses grandes qualités de protection
des produits.
Grâce à une concertation à large échelle,
nous savons aujourd’hui que nous pouvons
changer la donne sur ces enjeux.
En ville aussi, il faut innover, passer
d’un système de collecte en porte-à-porte
coûteux et inadapté aux centres urbains
à un vrai service d’apport volontaire pour
le consommateur : un service proche de
l’habitant, proche des commerces, des
métros et des gares. Un service plus simple,
plus propre et connecté. La collecte doit
sortir des sous-sols et s’afficher fièrement
dans les villes car les emballages sont des
ressources.
Sur le plastique, grâce à
l’expérimentation que nous avons
menée ces deux dernières années avec
51 collectivités locales auprès de 6 % de
la population française, on sait que l’on
peut doubler le taux de recyclage de ces
emballages (de 24 % à 56 %) sans que cela
coûte plus au consommateur. A cela, une
condition : moderniser et rationaliser les
centres de tri.
Nous pouvons diminuer les coûts à la
tonne de 20 % pour investir sur des bases
saines et ainsi recycler toujours plus.
Pour cela, il faut réformer, bousculer les
habitudes, construire ensemble.
Vous le verrez, ce rapport annuel
fourmille de témoignages qui montrent
que les solutions existent. Eco-Emballages
est là pour les accompagner et déployer
les bonnes pratiques avec l’ensemble des
acteurs, entreprises, municipalités, élus,
pouvoirs publics, associations, opérateurs
et filières, qui œuvrent chaque jour pour
une économie plus positive.
(1) Etude Harris interactive, mars 2015, pour
la fondation Jean Jaurès.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 5
TRIBUNE
SÉGOLÈNE ROYAL
Transition énergétique, emplois
de la croissance verte et climat :
le recyclage doit monter en puissance
Ministre de l’Écologie, du Développement
durable et de l’Énergie
E
n cette année 2015
d’engagement pour la cause
climatique, tous les regards
sont tournés vers la France
pour savoir si nous serons
capables de préserver notre monde.
Je crois en notre capacité à y arriver
car nous nous sommes dotés des outils
pour changer. La loi de transition
énergétique va nous permettre de lutter
contre toutes les formes de gaspillage
avec des objectifs précis parmi lesquels :
• la réduction de 10 % de nos
volumes de déchets d’ici 2020 ;
• la diminution de moitié, à
l’horizon 2025, des déchets mis en
décharge ;
• la valorisation de 70 % des déchets
du bâtiment et de 55 % des déchets non
dangereux en 2020 (60 % en 2025) ;
• la valorisation des déchets non
recyclables dans les réseaux de chaleur.
Notre vieux modèle d’économie linéaire a
vécu, nous nous engageons désormais vers un
nouveau modèle d’économie circulaire. C’est
un véritable changement de paradigme, partie
intégrante d’un plus vaste changement de notre
modèle de développement et de société.
Cela suppose une mobilisation de chacun et
une répartition équilibrée des responsabilités
assumées, d’une part, par les collectivités
et, d’autre part, par les entreprises. Cette loi
conforte le modèle des filières à responsabilité
élargie du producteur. Je me souviens du
rôle pionnier, dans ce domaine, de la filière
emballage, pour avoir créé Eco-Emballages
il y a une vingtaine d’années, ministre de
l’Environnement : elle a ouvert la voie et
beaucoup d’autres ont suivi depuis. Car les
filières à responsabilité élargie du producteur,
conçues à l’origine pour gérer les déchets de
leur filière, sont devenues des outils efficaces
pour lutter contre le changement climatique.
Pour la protection des ressources, priorité à
l’éco-conception, priorité à l’économie de la
6 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
Les filières à
responsabilités
élargie du
producteur sont
devenues des
outils efficaces
pour lutter contre
le changement
climatique
fonctionnalité qui privilégie l’usage
et le partage plutôt que la propriété,
priorité aussi au tri et au recyclage.
Nous devons intensifier nos efforts, en
particulier sur les matières plastiques.
Eco-Emballages a conduit une
expérimentation d’ampleur pour voir
comment le tri par les particuliers
pourrait être étendu à l’ensemble des
emballages en plastique, en particulier
aux films et aux barquettes. Il y a
là un potentiel très important pour
l’économie circulaire mais aussi des
défis à relever : adapter nos centres de
tri et développer, en aval, des filières
utilisatrices de ce plastique recyclé.
Voilà un chantier à lancer dès
maintenant tout en donnant le temps à
la transition de s’organiser.
La loi relative à la transition
énergétique pour une croissance verte
crée un formidable élan d’écologie
positive qui lève les freins, libère les initiatives et
apporte dès aujourd’hui des bénéfices tangibles
à chacun. Cet élan sera poursuivi, alimenté
et amplifié pour nous engager ensemble sur
le chemin d’une croissance verte, porteuse
d’innovation et créatrice d’activité, bonne pour
le climat, l’emploi et la santé. La bonne nouvelle,
c’est que les citoyens sont prêts à se mobiliser, si
les informations sont accessibles et s’ils disposent
d’outils adaptés. Des pans entiers du monde
économique et de nouvelles filières industrielles
d’avenir font le choix de la croissance verte, car
il en va de leur compétitivité. Les territoires font
souvent la démonstration probante du possible.
L’Etat se met également en mouvement pour
ouvrir la voie de l’exemplarité.
Pour que nous réussissions à engager
pleinement cette transition par une politique
de la preuve, la mobilisation des forces vives du
pays doit être le maître mot et elle est en marche,
pour faire de ce moment historique celui d’une
révolution écologique, pacifique et bénéfique à
notre peuple et à notre planète.
JEAN-PHILIPPE GIRARD
le recyclage des emballages
alimentaires est en pleine innovation
Président de l’Association nationale des industries
alimentaires (ANIA)
D
ans le secteur
agroalimentaire, l’emballage
joue un rôle essentiel pour
nos produits, pour nos
consommateurs et pour
la société. Il se situe au croisement
de quatre enjeux majeurs pour notre
industrie : assurer la sécurité et la
qualité de l’alimentation, lutter contre
le gaspillage alimentaire, minimiser les
impacts sur l’environnement et apporter
de l’information aux consommateurs.
Dans ce contexte, nous sommes
face à un enjeu important : exercer
efficacement notre responsabilité
en soutenant des éco-organismes
écologiquement et économiquement
efficients.
Une société comme Eco-Emballages,
qui permet de mettre en œuvre notre
responsabilité – la Responsabilité élargie
de producteur, sous la forme d’un
dispositif mutualisé, représente une vraie force
pour développer le recyclage en France tout en en
maîtrisant les coûts.
Nous sommes fiers d’être à l’origine d’un
dispositif responsable qui a fait ses preuves.
Aujourd’hui, plus de 2 emballages sur 3 sont
recyclés en France et nous souhaitons encore
progresser collectivement, notamment sur le
recyclage des emballages plastique.
Pour nos produits consommés chaque jour par
des millions de personnes, l’emballage assure une
préservation optimale de la qualité et de la sécurité
sanitaire, depuis la conception des aliments
jusqu’à leur consommation. En apportant une
protection optimale aux aliments et en permettant
de proposer des formats adaptés aux besoins
nutritionnels et à l’évolution des modes de vie des
consommateurs, l’emballage joue un rôle essentiel
dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, enjeu
de société pour lequel notre industrie est fortement
mobilisée (cf. charte ANIA pour la lutte contre le
gaspillage alimentaire).
L’emballage doit également être conçu et utilisé
afin de limiter son impact sur l’environnement
dans une logique de préservation des
ressources et d’économie circulaire.
C’est dans ce cadre que l’ANIA et EcoEmballages ont souhaité renforcer
leur collaboration. Pour relever ce défi
et progresser plus efficacement, il est
nécessaire de mieux concevoir, mieux
distribuer, mieux consommer mais
aussi mieux trier et mieux valoriser. Par
exemple, afin d’améliorer le geste de
tri des consommateurs, les entreprises
agroalimentaires ont massivement
apposé l’Info-tri Point vert développé
par Eco-Emballages sur leurs produits.
L’emballage est donc au cœur de
nos attentions et constitue un thème
prospectif ambitieux. Avec tous
les acteurs de la filière, nous nous
interrogeons sur les emballages du
futur, leur conception plus écologique,
leurs usages intelligents et leur
complémentarité avec les outils
d’information numérique. Nous avons d’ailleurs
tenu à saluer les objectifs du projet « Industrie
du futur » lancé le 18 mai 2015 par Emmanuel
Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et
du Numérique, dont une des priorités est consacrée
à l’alimentation intelligente, dans laquelle seront
évidemment évoqués les emballages du futur.
Contenant et contenu, notre avenir et notre
responsabilité sont liés !
Ainsi, toutes les initiatives et les réflexions visant
à améliorer les emballages, de leur conception à
leur fin de vie, participent à la mission collective
de nos entreprises : redonner de la valeur à
l’alimentation de tous.
« L’industrie alimentaire,
1er secteur industriel de France - 15789 entreprises, dont 98 % de TPE-PME
- 1er employeur industriel avec 493272 salariés
- 157,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires
- 8 milliards d’euros d’excédent commercial (2e contributeur à la balance
commerciale de la France)
- En savoir plus : www.ania.net
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 7
TRIBUNE
ALAIN JUPPÉ
« la question
de la responsabilité
est centrale »
Maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole
A la veille de la COP21, les
regards sont tournés vers les
centres urbains qui rassemblent
désormais plus de la moitié
de la population mondiale
et concentrent les émissions
de GES. En quoi la ville peutelle devenir un laboratoire de
solutions pour la transition
pFRORJLTXH¢"
C’était tout l’enjeu des dernières
« Assises nationales de l’énergie » coorganisées par Bordeaux Métropole, la
Communauté urbaine de Dunkerque
et l’Ademe, qui se sont tenues en
janvier à Bordeaux. Nous avons lancé,
avec plusieurs grands élus locaux,
« L’appel de Bordeaux » : il s’agit d’un
engagement très fort des territoires
pour faire face à l’urgence du défi
lié au dérèglement climatique. Les
grandes agglomérations, en première
ligne dans ce combat, peuvent agir et activer de
nombreux leviers, notamment dans les domaines
des réseaux de chaleur, de la construction et de
la rénovation de logements, de la promotion des
énergies renouvelables et des transports collectifs
intelligents.
Le geste de tri a été récemment
déclaré deuxième engagement citoyen
des Français, après le vote. Selon vous, en
quoi ce geste du quotidien est révélateur
de la prise de conscience des Français du
FKDQJHPHQWFOLPDWLTXH¢"(QSDUWLFXOLHUj
%RUGHDX[RFHJHVWHHVWGpMjELHQDQFUp
GDQVOHVKDELWXGHVGHVKDELWDQWV¢"
Dans ce domaine, Bordeaux Métropole est
exemplaire. Historiquement, nous avons toujours
eu une gestion responsable en considérant les
déchets davantage comme une ressource qu’une
fatalité. Ainsi, aujourd’hui, 92 % des déchets
sont valorisés dans nos différentes filières. Au
final, 37 % des 400000 tonnes produites par nos
8 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
Les solutions de
demain viendront
d’une plus grande
concertation entre
tous les acteurs.
concitoyens des 28 communes sont
recyclés. Les déchets sont soit valorisés
de manière biologique, permettant
de produire un compost certifié pour
l’utilisation en agriculture biologique,
réemployé localement, soit de manière
énergétique via nos réseaux de chaleur
en plein développement qui alimentent
en chauffage et électricité plusieurs
dizaines de milliers d’habitants.
Cependant, nous avons le souci
permanent d’améliorer notre situation.
Nous sommes par exemple lauréats
de l’appel à projets de l’Ademe « zéro
gaspillage – zéro déchet » et candidat
pour celui d’Eco-Emballages pour
la relance du tri. Tous nos objectifs
en terme de prévention des déchets
et d’amélioration du tri figurent
dans notre récent Plan de gestion
des déchets. Le prochain enjeu est
d’améliorer de 20 % la collecte du verre
par habitant.
Eco-Emballages est une entreprise
¢SULYpH¢GpGLpHjO­LQWpUrW
général. Pour vous les entreprises
SHXYHQWHOOHVFRQWULEXHUjO­LQWpUrW
JpQpUDOHWFRPPHQW¢"
En matière environnementale et à la veille de
la Conférence Climat de Paris, la question de la
responsabilité est centrale.
Notamment celle des industriels qui, à travers
Eco-Emballages, sont responsables de l’impact
environnemental de leurs emballages et, par
conséquent, financent une grande partie de la
collecte sélective en France. Les entreprises
ont donc un rôle clé à jouer dans la meilleure
gestion de nos ressources. Les collectivités
locales, bien évidemment, sont au centre de ce
dispositif pour développer le tri et le recyclage sur
notre territoire et sensibiliser les habitants. Les
solutions de demain viendront d’une plus grande
concertation entre tous les acteurs.
RECYCLAGE & CLIMAT
CLIMAT ET EMBALLAGES
Le double bénéfice
du recyclage
La responsabilité élargie du producteur a pour premier objectif la gestion des
déchets, mais elle est également un moyen de lutte contre le changement
climatique en diminuant les émissions de gaz à effet de serre. Une étude de CDC
Climat Recherche s’est interrogée sur le rôle des filières REP dans cette lutte.
E
n décembre prochain, se tiendra la
Conférence Paris Climat 2015. Un
rendez-vous crucial pour la planète. Si
les gaz à effet de serre (GES) ne sont
présents qu’en faible proportion dans
l’atmosphère, ils jouent un rôle déterminant dans
le maintien de la température terrestre. Toute
modification de leur concentration est susceptible
de déstabiliser l’équilibre climatique. Mais,
depuis le début de la révolution industrielle, cette
concentration n’a cessé d’augmenter. Au point que
les géologues parlent maintenant d’anthropocène
pour évoquer un changement d’ère géologique lié
à l’activité humaine ! Le défi ? La signature d’un
accord international, afin de limiter l’augmentation
de la température à 2 degrés à l’horizon 2100.
Ce sommet aux enjeux cruciaux est l’occasion
de s’interroger sur les solutions que chacun peut
apporter pour décarboner l’économie. Les filières
REP jouent-elles un rôle dans la lutte contre le
changement climatique ? C’est le point de départ
d’une étude menée par Vivian Dépoues et Cécile
Bordier, de CDC Climat Recherche(1), sous la
direction de Benoît Leguet, qui ont choisi la filière
des emballages ménagers, la plus ancienne des REP,
comme cas d’étude.
« Nous nous sommes rendu compte que le lien
entre filière REP et changement climatique était peu
identifié, explique Benoît Leguet, directeur de la
recherche de CDC Climat Recherche. Le bénéfice
de la valorisation des emballages étant peu connu et
reconnu. » La part relativement faible du traitement
des déchets dans les émissions de GES (2,6 %) peut
expliquer ce manque de visibilité.
C’est le premier constat de l’étude : la REP, si elle
a d’abord été imaginée avec un objectif de gestion
des déchets, est également un levier de lutte contre
le changement climatique. Les 3,2 millions de
tonnes d’emballages ménagers recyclées en 2014
en France ont permis en effet d’éviter l’émission de
2,1 millions de tonnes de GES. « Le climat, poursuit
le chercheur, est bien un cobénéficiaire des effets
de la filière REP des emballages. » D’autant que les
bénéfices peuvent être encore amplifiés. « L’étude
le montre, avoir une approche filière, c’est prendre
en compte l’ensemble du cycle de vie d’un produit. Et
impliquer tous ses acteurs. C’est une approche qui
peut être très efficace ! » se réjouit Vivian Dépoues.
Les 3,2 millions
de tonnes
d’emballages
ménagers
recyclées en
France en 2014
ont permis
d’éviter l’émission
de 2,1 millions de
tonnes de gaz à
effet de serre.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 9
RECYCLAGE & CLIMAT
Second constat de CDC Climat Recherche, le
recyclage peut cacher un bénéfice plus important
qui n’apparaît pas dans les bilans nationaux :
recycler permet de réduire les déchets à traiter,
mais aussi d’économiser de la matière première,
comptabilisée avec les émissions industrielles.
La réduction des émissions commence d’ailleurs
dès la phase de conception de l’emballage. La
réduction à la source fait partie intégrante de
l’action des entreprises, là encore avec le bénéfice
multiple de réduire la consommation de ressources
naturelles, la production de déchets et les émissions
de GES. Un objectif de réduction de 106900 tonnes
a d’ailleurs été atteint en 2012. « En économiste qui
croit à l’avenir, je pense qu’on peut toujours aller plus
loin, poursuit Benoît Leguet. Mais la réduction de
l’emballage doit être menée avec précaution. Il faut
tenir compte de sa fonction de protection du produit
et d’information du consommateur. Trop réduire
l’emballage peut conduire à perdre le produit et alors
toutes les ressources qui ont été utilisées en amont
pour sa production auront été mobilisées à perte ! »
développement durable. » Et les consommateurs ?
Là encore, l’étude met l’accent sur le travail en
amont : « Lorsqu’on punit le consommateur, c’est
que le mal est déjà fait, commente Benoît Leguet.
L’enjeu, c’est d’impliquer le consommateur, bien sûr
au niveau du geste de tri, mais bien plus en amont,
dans ses choix de consommation. »
La contribution de la REP à la lutte contre le
changement climatique a de surcroît l’avantage
de reposer sur un modèle économique original et
vertueux qui pèse peu sur les finances publiques.
« Si les filières industrielles de recyclage se sont
développées, c’est grâce à la disponibilité d’une
matière à recycler à un prix compétitif. A travers la
REP, les entreprises ont pris en charge presque 80 %
du coût net de la gestion des déchets d’emballages
ménagers en payant plus de 670 millions d’euros. Et
la matière collectée est revendue par les collectivités
pour plus de 200 millions d’euros », rappelle Jan
Le Moux, directeur éco-conception et recyclage
chez Eco-Emballages. Une économie circulaire,
donc, initiée dès 1992 !
Acteurs clés
Second levier identifié par l’étude : développer
les tonnages recyclés par l’augmentation du nombre
d’emballages ménagers collectés. Ce sujet est au
cœur du Plan de relance lancé par Eco-Emballages
en 2014. De même que l’augmentation du gisement
des emballages recyclables, en développant le
recyclage des emballages en plastique. L’extension
des consignes de tri à tous les plastiques constitue
ainsi un troisième levier, pouvant, à lui seul,
permettre d’éviter jusqu’à 750000 tonnes de
CO2 supplémentaires en associant recyclage et
valorisations énergétiques complémentaires.
Comme le résume l’étude, « l’analyse croisée des
incitations et des efforts de réduction des émissions
de GES permet de souligner le rôle de chaque acteur
tout au long du cycle de la matière. » Et donc de
cerner ce qui peut booster l’action de ces derniers.
« L’essentiel des réductions d’émissions a lieu au
niveau de l’industrie, grâce aux économies de matière
et d’énergie permises par le recyclage. Ce dernier
maillon de la chaîne est le plus important, reprend
Benoît Leguet, mais il faut toute la chaîne pour y
arriver, depuis le consommateur, qui doit jeter son
emballage dans le bac, jusqu’aux collectivités qui
doivent développer la collecte et le tri. »
Autres acteurs clés, les collectivités locales.
« L’intérêt climatique du recyclage doit leur être
rappelé, poursuit-il. Les collectivités ne comprennent
pas toujours qu’elles peuvent intégrer le recyclage au
service du climat dans les Plans Climat territoriaux.
Notre étude montre en effet que les collectivités les
plus actives sont celles qui ont intégré l’approche de
la gestion des déchets et du recyclage dans un cadre
plus large associant leur PCET et leurs démarches de
&REpQp´FH
Avec 2,1 Mt éq. CO2 évitées par an, et en tenant
compte des recettes de la vente des matériaux
recyclés, le coût net moyen pour chaque tonne
d’émission de GES évitée est évalué à 390 €. Pour
autant, l’étude rappelle que le bénéfice climatique
n’est pas l’objectif premier de la REP emballages
ménagers mais un cobénéfice. Ce coût n’est donc
pas à proprement parler un coût d’abattement des
émissions de GES puisqu’il intègre également les
autres bénéfices sociaux et environnementaux du
recyclage. D’autres politiques publiques qui ont un
cobénéfice climatique (par exemple dans le secteur
du transport ou du bâtiment) ont aussi des objectifs
premiers différents, ce qui rend toute comparaison
entre secteurs difficile.
En mai dernier, François Hollande a incité les
industriels à « passer à l’acte ». Comment ? En
évoluant d’un partage du fardeau à un partage des
solutions. Le défi climatique devant, selon lui, aussi
être vécu comme « une opportunité de créations
d’emplois et de richesse, d’invention de nouveaux
modes de production et de consommation ».
« Le concept d’Agenda des solutions proposé par
M. Hollande est une bonne initiative, commente
Benoît Leguet. Mettre en avant les solutions plutôt
que les contraintes est nettement plus motivant ! »
Si la filière REP des emballages ménagers ne
résoudra pas à elle seule toute la question, sa
contribution est donc efficace. Elle a, plus que
jamais, un rôle à jouer !
10 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
(1) CDC Climat Recherche est une filiale de la Caisse
des Dépôts. CDC Climat Recherche apporte une expertise
indépendante dans l’analyse des questions économiques
liées aux politiques climat-énergie.
« L’essentiel
des réductions
d’émissions a
lieu au niveau de
l’industrie, grâce
aux économies
de matière
et d’énergie
permises par le
recyclage. Ce
dernier maillon
de la chaîne est le
plus important. »
20 ANS D’ENGAGEMENT
JACQUES PÉLISSARD
un défenseur
de l’intérêt général
efficace
Dès 1992, Jacques Pélissard a eu cette conviction visionnaire que la réussite du développement du
recyclage en France passerait par la capacité des acteurs à se rassembler autour d’une même table, à
commencer par les entreprises et les collectivités locales. Vingt ans plus tard, au moment où il quitte
la présidence de l’Association des Maires de France (AMF), il a marqué de son empreinte un modèle de
l’économie circulaire dont la concertation avec tous les acteurs est le moteur.
E
n 1989, la ville de Lons-leSaunier a vu en son nouveau
maire un homme convaincu.
Convaincu d’abord que le
développement durable
était l’affaire de tous, à commencer
par les maires. Ces « fantassins du
développement durable » comme
Jacques Pélissard aime à les qualifier
sont, pour lui, les organisateurs de la
vie locale, à la recherche d’un équilibre
économique, social et environnemental.
C’est dans cette optique que le tout
nouveau président du Syndicat de
traitement des déchets du Jura,
conscient de la valeur d’un déchet, a
mis fin à l’incinération systématique,
et fait adopter le tri des emballages par
les habitants de Lons-le-Saunier, qu’il
a su persuader en moins de deux ans.
Convaincu ensuite que la réussite du
développement du recyclage en France
passerait par la capacité des acteurs à
se rassembler autour d’une même table,
à commencer par les entreprises et les
collectivités locales.
Fort de ces convictions, Jacques
Pélissard a été un acteur majeur dans la
création de la REP emballages ménagers.
C’est lui qui a porté les positions de
l’AMF au cours des discussions qui
ont fait émerger, en 1992, ce modèle
innovant, créateur d’un lien entre le
monde de l’entreprise et le monde des
collectivités, mais aussi les associations
de défense du consommateur et de
l’environnement. Les entreprises de la
grande consommation ont en effet pris
la responsabilité du financement et du
pilotage du recyclage des emballages
ménagers en s’appuyant sur les
collectivités pour mettre en œuvre la
collecte sélective sur le terrain.
Par la suite, la présence de Jacques
Pélissard aux côtés d’Eco-Emballages
et des industriels de l’emballage a été
décisive pour engager les collectivités
dans ce partenariat inédit, où le privé
délègue au public. En l’absence d’un
marché établi pour la matière recyclée,
cette alliance a été fondamentale pour
assurer aux collectivités la pérennité
de cette chaîne de valeur émergente,
en installant la garantie de reprise des
tonnes d’emballages recyclés. Jacques
Pélissard a ainsi contribué à la naissance
d’une nouvelle industrie en France,
l’industrie du recyclage, précurseur
d’une économie circulaire, locale et
créatrice d’emplois.
« J’ai tout de suite vu en lui une
personne d’engagement et de dialogue, se
souvient Eric Brac de La Perrière lors
de sa première rencontre avec Jacques
Pélissard, en 2009. Il a cette qualité
de rassembler des acteurs de culture
différente et de les amener à progresser
ensemble au bon rythme. »
Celui qui deviendra président de la
Commission consultative d’agrément
pendant une dizaine d’années a mis
un point d’honneur à ce que toutes les
parties puissent s’exprimer dans une
logique d’optimisation du dispositif. Il
a toujours défendu le fait qu’une partie
des coûts devait être assumée par les
collectivités locales, afin de préserver
leur implication et leur mobilisation.
« Jacques Pélissard est un défenseur
de l’intérêt général efficace ! Gardien du
temple, il est présent à chaque fois qu’un
arbitrage est nécessaire. Nous sommes
liés par cette volonté d’améliorer toujours
le recyclage des déchets pour répondre au
mieux aux attentes des habitants. C’est
un homme qui respecte ses semblables,
toujours à l’écoute et capable de faire
confiance pour innover et avancer vers un
même but. »
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 11
PLAN DE RELANCE
DÉFI
Notre plan de relance pour
recycler 75 % des emballages
Recycler plus d’emballages, notamment les plastiques, collecter plus d’emballages,
moderniser les centres de tri... Fin 2014, Eco-Emballages a lancé un Plan de relance
afin d’atteindre 75 % de recyclage des emballages ménagers.
TRI DES EMBALLAGES
EN VERRE
NORDPAS DE CALAIS
(en kg/hab/an)
C
’est un véritable plan Marshall du tri
et du recyclage qu’a lancé fin 2014
Eco-Emballages. Un plan de relance
de 90 millions d’euros pour donner un
grand coup d’accélérateur au processus
vertueux lancé il y a 23 ans qui, du tri au recyclage
en passant par la collecte, représente plus que
jamais un enjeu industriel, environnemental
et sociétal majeur. Pilotée par EcoEmballages, financée par les
entreprises en concertation
avec l’ensemble des acteurs
45,9
du dispositif, cette opération
BRETAGNE
d’envergure vise à atteindre le
taux de 75 % de recyclage.
En un peu plus de deux décennies,
nos actions ont porté leurs fruits. Le
geste de tri, estimé comme « simple et
naturel » par 86 % des Français, est devenu
le premier geste environnemental. Et le taux de
recyclage des emballages a atteint 67 %. Mais, on
le sait, les dernières marches sont toujours les plus
difficiles à gravir et, depuis quelques années, ce
taux stagne : entre 2008 et 2013, les rémunérations
versées aux collectivités ont augmenté de 42 %
et le recyclage, lui, de seulement 8,9 %. Avec
d’importantes disparités de performances d’une
région à l’autre.
Pour atteindre l’objectif stratégique de 75 %,
NT-PIERRE
les « petits gestes » ne suffisent plus.
C’est une
- MIQUELON
transformation en profondeur du dispositif
national de collecte et de tri des C
emballages qui
doit être entreprise. Une mutation indispensable,
qui exige de cibler les contraintes afin d’optimiser
les solutions, comprend deux volets stratégiques :
38,6
33,3
27,7
PICARDIE
HAUTENORMANDIE
37,2
31,5
37,3
20,7
BASSENORMANDIE
ILE-DE-FRANCE
CHAMPAGNEARDENNE
LORRAINE
35,8
ALSACE
41,6
PAYS DE LA LOIRE
34,1
38,5
37,7
CENTRE
BOURGOGNE
FRANCHECOMTE
38,9
POITOUCHARENTES
30,8
LIMOUSIN
28,7
31,1
AUVERGNE
RHÔNE-ALPES
33,3
AQUITAINE
29,5
28
MIDI-PYRÉNÉES
LANGUEDOCROUSSILLON
20,8
PROVENCE-ALPESCÔTE D’AZUR
25,7
GUYANE
GUADELOUPE
MARTINIQUE
6,3
SAINT-PIERRE
ET- MIQUELON
NC
6
CORSE
SAINT-MARTIN
6,4RÉUNION
12
GUYANE
7
SAINT-MARTIN
+ de 33kg/hab Entre 28-32kg/hab - de 28kg/hab
EN-DESSOUS DE
LA MOYENNE
- de 28kg/hab
+6,4
de 33kg/hab Entre 28-32kg/hab
DANS
AU-DESSUS DE
EN-DESSOUS
DE
DANS
AU-DESSUS DE
LA MOYENNE
LA MOYENNE
LA MOYENNE
LA MOYENNE
LA MOYENNE
Les Français trient en moyenne 30,5Kg/hab/an
Les Français trient en moyenne 30,5Kg/hab/an
12 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
OU TRIE-T-ON LE
MIEUX EN FRANCE ?
Seuls 24 % des emballages
plastique sont aujourd’hui
recyclés. Doubler ce taux de
recyclage représente un défi
qu’Eco-Emballages est bien
décidé à relever.
Pour la première fois, Eco-Emballages présente les disparités
de performances de tri entre les régions. Ces deux cartes, l’une
consacrée au tri du verre, l’autre aux emballages légers, révèlent
des écarts territoriaux importants. Dans l’Ouest, le Nord-Pasde-Calais et l’Est, on trie mieux que dans le Sud-Est et en Ile-deFrance. Une façon pour chacun de mesurer les progrès à accomplir.
étendre progressivement les consignes de tri à
tous les emballages et notamment aux plastiques,
en doublant leur taux de recyclage d’ici à 2030,
et établir des plans d’action adaptés à chaque
territoire pour améliorer la collecte dans les zones
réalisant de faibles performances.
20,3
NORDPAS DE CALAIS
n 2013
RECYCLER PLUS D’EMBALLAGES EN
PLASTIQUE
Toujours plus utilisé, avec un gisement
de plus d’un million de tonnes
annuel, le plastique doit être
davantage valorisé : seuls
24 % des emballages plastique
sont aujourd’hui recyclés.
20,2
Doubler ce taux de recyclage
BRETAGNE
représente un défi qu’EcoEmballages, qui a alloué
45 millions d’euros à cet objectif,
est bien décidé à relever. La feuille
de route s’articule autour de deux
axes.
Première priorité : l’extension des
consignes de tri à tous les emballages plastique.
Menée entre 2011 et 2013 auprès de 51 collectivités
représentant 3,7 millions d’habitants, cette dernière
sera poursuivie et élargie, pour toucher de 8 à
10 millions d’habitants supplémentaires en 2016 et
l’ensemble du territoire en 2022.
Seconde priorité : la modernisation du parc
des centres de tri, devenu en partie obsolète :
seuls 15 % d’entre eux sur les 228
existants sont en
AINTPIERRE
-MIQUELON
mesure de gérer efficacement et
à coûts maîtrisés
les nouveaux flux d’emballages en plastique.
Une modernisation qui passe par
C l’instauration
d’un nouveau maillage du territoire et une
transformation des centres existants afin de
TRI DES EMBALLAGES
LÉGERS
(en kg/hab/an)
17,4
13,5
PICARDIE
HAUTENORMANDIE
17,6
14,9
18,2
10,5
BASSENORMANDIE
ILE-DE-FRANCE CHAMPAGNEARDENNE
LORRAINE
17,7
ALSACE
20,2
17,5
PAYS DE LA LOIRE
21,5
18,6
CENTRE
BOURGOGNE
FRANCHECOMTE
21,7
POITOUCHARENTES
16,7
LIMOUSIN
16,5
16
AUVERGNE
RHÔNE-ALPES
19,3
AQUITAINE
17,8
17
MIDI-PYRÉNÉES
LANGUEDOCROUSSILLON
10,2
PROVENCE-ALPESCÔTE D’AZUR
9
CORSE
GUYANE
GUADELOUPE
3
SAINT-PIERRE
ET-MIQUELON
MARTINIQUE
5,7
S
NC
SAINT
-MARTIN
3,2
11,6
RÉUNION
GUYANE
NS
SAINT-MARTIN
3,2
+ de 18kg/hab Entre 14-18kg/hab - de 14kg/hab
EN-DESSOUS DE
DANS
AU-DESSUS -DE
de 14kg/hab
+ de 18kg/hab Entre 14-18kg/hab
LA MOYENNE
LA MOYENNE
LA MOYENNE
EN-DESSOUS DE
DANS
AU-DESSUS DE
LA MOYENNE
LA MOYENNE
LA MOYENNE
Les Français trient en moyenne 15,8Kg/hab/an
Les Français trient en moyenne 15,8Kg/hab/an
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 13
PLAN DE RELANCE
2014
Lancement du Plan de relance
Organisation de réunions
de présentation en région
2015
Date limite de réception des
dossiers de candidature
rendre ces derniers plus adaptés à la densité de la
population des zones qu’ils desservent. La finalité ?
Inciter les acteurs du dispositif à concevoir
et investir dans des sites plus grands, moins
nombreux et plus automatisés, qui permettront
de surcroît de traiter plus efficacement l’ensemble
des matériaux d’emballages. Avec d’importants
bénéfices environnementaux, en termes de
réduction des gaz à effet de serre et d’économie
d’énergie.
Pour donner une impulsion décisive à cette
réorganisation, Eco-Emballages et Adelphe
participent au financement de la modernisation
des centres de tri existants, à l’expérimentation
d’unités pilotes et à la création de centres de surtri.
Avec comme objectif d’impliquer, d’ici le 1er janvier
2016, 20 à 30 centres de tri supplémentaires.
A cette fin, Eco-Emballages a lancé un appel à
candidatures aux collectivités volontaires : plus
que jamais la mobilisation de ces dernières est
indispensable.
COLLECTER ENCORE PLUS
D’EMBALLAGES RECYCLABLES
Mais le plastique n’est pas le seul vecteur de
progression. Avec une progression annuelle de 1 %,
le recyclage des emballages ménagers plafonne. Et
ce malgré, depuis 2011, la hausse de la contribution
des entreprises et la mise en place d’un barème
de rémunération des collectivités locales plus
incitatif à la performance. Là encore, et malgré
les efforts accomplis par chacun, on peut faire
mieux. Les performances de recyclage et leurs
coûts présentent des disparités importantes selon
les régions (voir cartes). Dans certaines zones, on
trie plus de 65 kg par an et par habitant, quand
ailleurs, on ne dépasse pas 15 kg. Collecte inadaptée
aux contraintes des centres-villes et de l’habitat
collectif et information insuffisante des habitants
peuvent expliquer ces rendements décevants.
Pour lever les freins et les blocages, notre Plan
d’amélioration de la collecte va permettre de mieux
adapter les efforts aux enjeux locaux, en ciblant
les zones dans lesquelles la collecte d’emballages
14 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
JA
N
V
IE
R
SE
PT
EM
B
R
E
JU
IN
M
A
I
N
O
V
EM
B
D
R
ÉC
E
EM
B
R
E
Un plan d’action progressif
2016
Publication des projets « collecte »
et « plastique » sélectionnés
Démarrage des projets
ménagers est inférieure à 40 kg par an et par
habitant pour la métropole et 30 kg pour les DOMTOM. Ciblant quatre territoires, ce plan bénéficie
d’un pilotage national, territorial et local.
Mise en place ou amélioration de la desserte,
changement de fréquence ou du mode de
collecte, densification de l’apport volontaire
autant en habitat collectif qu’en centre-ville,
développement des opérations de communication
auprès des habitants et mobilisation accrue
des « ambassadeurs du tri » : les actions pour
optimiser la collecte et mobiliser les trieurs font
l’objet de deux appel à projets devant être mis en
œuvre avant 2016.
Concertation des acteurs, collaboration des
collectivités pour travailler au-delà de leur seul
périmètre d’intervention et partager les bonnes
pratiques, incitation du consommateur à toujours
plus trier : ensemble, nous pouvons mettre en
place cette nouvelle organisation du tri et du
recyclage. L’enjeu n’est autre que l’avènement
d’une économie circulaire transformant le déchet
en ressource.
Eco-Emballages
et Adelphe
participent au
financement de
la modernisation
des centres de
tri existants, à
l’expérimentation
d’unités pilotes
et à la création de
centres de surtri.
Un plan d’action
concerté
E
ntériné le 7 novembre 2014 par la
Commission consultative d’agrément
(CCA), dans le cadre de la modification
de l’agrément d’Eco-Emballages et de
l’Adelphe, le Plan de relance du tri et du
recyclage a été pensé et sera mis en œuvre avec
les industriels, collectivités, opérateurs, ONG
et pouvoirs publics. La concertation de tous les
acteurs du tri et du recyclage est une condition
essentielle de sa réussite.
90 millions
d’euros investis
4M€
1M€
sur la période 2014-2016
Pour changer la donne, Eco-Emballages porte des efforts
supplémentaires sur deux enjeux majeurs, le recyclage des
emballages en plastisque et l’amélioration de la collecte.
Deux enjeux complémentaires s’ajoutent à ce plan : la relance
de la mobilisation sur le geste de tri et l’amélioration de la
connaissance des coûts.
90M€
45M€
40M€
PLASTIQUE - 45M€
RATIONNALISER
ET MODERNISER
LES CENTRES
DE TRI
INFORMER LES
CONSOMMATEURS
CRÉER
DES UNITÉS
DE SURTRI
RENFORCER LA
SENSIBILISATION
DENSIFIER
LES POINTS
D’APPORT
VOLONTAIRE
COLLECTE - 40M€
AMÉLIORER
LA COLLECTE
SENSIBILISATION - 4M€
RENFORCER
L’EFFICACITÉ DES
AMBASSADEURS
DIFFUSION
D’OUTILS
PÉDAGOGIQUES
RENFORCER
LA CAMPAGNE
#SUIVEZMOI
CONNAISSANCE DES COÛTS - 1M€
IDENTIFIER
LES BONNES
PRATIQUES
AUGMENTER
LES TONNES
ET BAISSER
LES COÛTS
CONFRONTER
LES DONNÉES DE
PERFORMANCE
ET COÛTS
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 15
RETOUR
ANNE HIDALGO
À LA RÉUNION
ANNUELLE
DES ADHÉRENTS
Le geste de tri était au
cœur des échanges de
cet événement marqué
par la présence d’Anne
Hidalgo, à la maison
des Océans. La maire
de Paris a fait le bilan
des progrès réalisés
par Paris en matière
de collecte sélective
et a annoncé la tenue
des Etats généraux de
l’économie circulaire
dans la Capitale en 2015.
25 JUIN LANCEMENT DE LA
CAMPAGNE #SUIVEZMOI
Pour lever les doutes et convaincre de l’efficacité
du geste de tri, Eco-Emballages a mobilisé des
moyens inédits en lançant une nouvelle campagne
de mobilisation baptisée #SUIVEZMOI. Le but :
sensibiliser le grand public aux différentes étapes
qui permettent à l’emballage de devenir une
ressource.
Le président de la République a salué la mise en place de Tri-O,
le dispositif de tri sélectif dont a été doté ce territoire d’outre-mer.
Le 101e département français entend ainsi collecter plus et mieux
les emballages ménagers.
7 FÉVRIER NOUVELLE EXPÉRIMENTATION POUR
RECYCLER PLUS DE PETITS EMBALLAGES MÉTAL
Eco-Emballages s’engage dans une nouvelle expérimentation pour
développer le recyclage des petits emballages en métal et assimilés.
L’objectif : définir les conditions techniques et économiques de création
d’une filière française de tri et de recyclage pour ces petits emballages.
Engagée en 2010, cette démarche menée par le Club de l’emballage léger en
alumium et en acier (CELAA) sera étendue à de nouvelles collectivités, en
partenariat avec l’Association des Maires de France (AMF).
16 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
©PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE/L.BLEVENNEC.
22 AOÛT FRANÇOIS HOLLANDE À MAYOTTE,
LABORATOIRE DU TRI
SUR 2014
5 OCTOBRE LE GESTE DE TRI
AU TEDXPARIS
10 SEPTEMBRE UN ACTE
D’ENGAGEMENT POUR LA
RELANCE DE LA COLLECTE
Depuis 30 ans, la conférence américaine TED
rassemble des esprits en pointe dans leur domaine
pour partager leurs idées. TEDxParis a été fondé en
avril 2009 dans l’idée de diffuser l’esprit TED à travers
le monde. C’est sur la scène du théâtre du Châtelet
qu’Eric Brac de La Perrière a été invité pour rappeler
la valeur du geste de tri et lancer un appel à projets
visant à relancer la collecte et le tri en ville.
A Bordeaux, le maire de la ville,
Alain Juppé, a participé à la célébration
des 40 ans du recyclage du verre. Bordeaux
Métropole et Eco-Emballages y ont signé un
acte d’engagement pour relancer la collecte
sélective des emballages ménagers et tout
particulièrement la collecte du verre.
26 NOVEMBRE LES ACTEURS
ENGAGÉS À L’HONNEUR
A l’occasion du Salon des maires, EcoEmballages a remis les Marianne d’or du
développement durable, promotion spéciale des
Marianne d’or de la République. Parmi les lauréats,
l’association R20, représentée par Michèle Sabban,
est récompensée par Patricia Ricard, Christian Poncelet et François-Michel
Lambert. Jacques Pélissard a reçu une Marianne d’or saluant l’ensemble de
son œuvre en faveur du développement durable, au moment où il quitte la
présidence de l’AMF.
22 NOVEMBRE SENSIBILISATION
AU TRI DU VERRE
CHEZ MONOPRIX
Du 22 au 30 novembre, des ambassadeurs du tri ont
sensibilisé des clients de 65 magasins Monoprix au
tri des emballages en verre. Une opération menée
en partenariat avec Eco-Emballages et quarante-et-une collectivités locales. Si le verre est aujourd’hui
trié à 85 %, la marge de progression demeure
importante, particulièrement en ville.
13 JUIN ÉCO-ACTION
LAB : UNE DÉMARCHE
DE RÉFLEXION
COLLECTIVE
En présence d’une cinquantaine
d’entreprises, Eco-Emballages
et Adelphe, avec l’assistance de
l’équipe de Noveterra, ont organisé
une journée de réflexion autour
d’une question centrale : comment,
ensemble, trouver des solutions
pour développer le geste de tri ?
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 17
CHIFFRES CLÉS 2014
Données consolidées d’Eco-Emballages et d’Adelphe
à la date de l’arrêté des comptes 2014.
ENTREPRISES
ACIER
BRIQUES
ALIMENTAIRES
ALUMINIUM
66 Kt
1,4 %
AUTRES
83 Kt
1,7 %
30 Kt
0,6%
294Kt
4792 Kt
Gisement contribuant
au recyclage
VERRE
2289
Kt
47,
6,1 %
8%
BOUTEILLES
et FLACONS
EN PLASTIQUE
670
millions
d’euros
Contributions versées
au titre de l’année 2014
(679 M€ en 2013)
Répartition du gisement
d’emballages contribuant
par type de matériaux,
en kilo-tonnes
456Kt
9,5 %
50 000
Nombre d’entreprises adhérentes
à Eco-Emballages et à Adelphe, regroupées
en 21 807 contrats (21 687 contrats en 2013)
AUTRES
EMBALLAGES
EN PLASTIQUE
633 Kt
13,2 %
PAPIER/CARTON autre que brique
939
Kt
19,6 %
COLLECTE SÉLECTIVE
36 501
COMMUNES
SOUS
CONTRAT
(36 502 en 2013 )
750
Collectivités utilisent le SDD
(Soutien au Développement
Durable en 2013 )
25
MILLIARDS
D’EMBALLAGES PORTEURS
992
COLLECTIVITÉS
LOCALES SOUS CONTRAT
64
,70
MILLIONS
D’HABITANTS*
sous contrat (63,58 en 2013)
99
soit
,7 %
DE LA POPULATION
TOTALE (99,6 %
en 2013)
(contre 1 082 en 2013)
DE L’INFO-TRI POINT VERT EN 2014
18 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
*Base de calcul Insee 2010 contractuelle pour l’année 2014
Base de calcul Insee 2007 contractuelle pour l’année 2013
ACIER
TRI ET RECYCLAGE
VERRE
Les Français trient
en moyenne
107%
108 %
Taux de recyclage
par matériau
45,9 kg
87%
d’emballages
ménagers
par habitant
en 2014
85 %
PAPIER/CARTON
autre que brique
DONT
66%
BOUTEILLES
EN PLASTIQUE
et FLACONS
15,8 kg
d’emballages
légers
BRIQUES
ALIMENTAIRES
30,1 kg
d’emballages
en verre
ALUMINIUM
54%
45 %
36 %
67 %
55 %
49 %
37 %
AUTRES
EMBALLAGES
PLASTIQUE
En 2014,
3
,220 millions
de tonnes
1%
1%
Destination
du recyclage
ont été recyclées
89 % France
10% Europe
1% Asie
BÉNÉFICES ENVIRONNEMENTAUX
En 2014,
la collecte sélective a permis
d'éviter la consommation
de
34 millions
de m3 d’eau
C'est l'équivalent
de
12 000
de
6000 Gwh
C’est l’équivalent de la consommation
annuelle d’électricité
par les habitants
d’une ville comme Paris.
l’émission de
2,1 millions
de tonnes
l'équivalent
de CO2 C'est
de plus
un million
d'
de voitures
en circulation
en moins pendant un an
piscines
olympiques
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 19
+ 25
Des emballages
plus légers,
plus faciles à
trier et plus
faciles à
recycler
1•ENTREPRISES
ADHÉRENTES
ÉCO-CONCEVOIR
Conception - Mise en marché - Sensibilisation
Contribution financière
MILLIARDS
d’emballages porteurs
d’une consigne de tri
S
SIN
GA
MA
- 106 900
TONNES
d’emballages entre
2007 et 2012
SOLUTIONS
POUR AMÉLIORER
LE DISPOSITIF
Plus d’emballages
en plastique mieux
recyclés
5•RECYCLEURS
Production de nouvelles matières premières
INNOVER
Des appels à projets
pour mieux valoriser
les emballages encore
non recyclables
Une filière française
pour le recyclage des petits
emballages métalliques
Des centres de tri
de proximité couplés
à des centres
de surtri
20 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
Des centres
de tri de plus
grande taille
et plus efficaces
4•CENTRE DE TRI
Séparation par matériaux - Mise en balles
MODERNISER
2•CONSOMMATEURS
SENSIBILISER
« M. Papillon »,
le champion
national
du tri sélectif
Geste de tri
P
AUENSE
TR Z
I!
LA
LE BA
FIL RQ
M UE
PL TT
AS E
TIQ ET
UE
À
JET
ER
À
RT
ON
CA
ENS
RÉD EMB
ENV UISO LE
DES IRONNENS L’IM
EMB MEN PAC
ALL
T
AGE TAL
S
L’É
TU
IT
RE
CY
CLE
R
les relais de proximité
et les associations mobilisés
pour changer les comportements
L’éducation à
l’environnement, pilier
de la sensibilisation
des enfants
3•COLLECTIVITÉS
LOCALES
Collecte sélective - Sensibilisation
ADAPTER
OPTIMISER
Isoler les emballages
en plastique souple pour
traiter plus facilement
les plastiques rigides
Des points de collecte
plus accessibles
et plus visibles
100%
Couvrir 100 %
du territoire,
en particulier
les zones urbaines
denses et les centres
historiques
Plus d’efficacité pour la
collecte, renforcement
du réseau de bornes
d’apport volontaire
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 21
ÉCO-CONCEPTION
Epinards dans un bloc
de glace. Ou quand
l’emballage disparaît...
© Lesprit
ÉCO-CONCEPTION CONSTAT
ÉTUDES
L’emballage, un critère
d’achat et une ressource
Pour l’Ademe et Eco-Emballages, Ipsos a sondé les perceptions de l’emballage et de la matière recyclée par
les Français. Ces derniers sont attentifs aux efforts d’éco-conception réalisés par les entreprises.
24 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
86 % à considérer l’emballage une fois jeté comme
une ressource pour fabriquer un autre produit
plutôt qu’un déchet qui ne sert plus à rien. Et la
perception de la matière recyclée s’améliore :
seuls 11 % des Français l’associent désormais aux
produits bas de gamme. Pour six sondés sur dix, sa
présence joue même positivement dans l’image
d’un produit ou d’une marque. Une chose est
sûre : les emballages en matière recyclée ne sont
plus un frein, car plus de neuf sondés sur dix
leur font confiance.
Cependant, dans l’esprit du consommateur, le
fait qu’un emballage intègre de la matière recyclée
reste un critère d’achat moins incitatif (pour 13 %
des sondés) que le fait qu’il puisse lui-même être
recyclé (pour 54 % des sondés). La recyclabilité
semble donc une notion plus concrète peut-être
parce qu’elle le rend acteur d’un geste favorable à
l’environnement.
De nombreux arguments donc, en faveur de la
réduction à la source et de la recyclabilité, dans le
respect du rôle de l’emballage. Et une opportunité,
pour les entreprises, de différencier leur produit
pour répondre aux attentes du consommateur.
92%
DES FRANÇAIS
font confiance aux
emballages contenant de la
matière recyclée.
Cette dynamique open
source s’est aussi concrétisée par un catalogue en
ligne de bonnes pratiques
continuellement alimenté
par les entreprises..
© XXXX
D
ans un contexte de crise économique
qui perdure, la préoccupation
environnementale des Français reste
importante et impacte leur perception
en tant que consommateurs. C’est ce
qui ressort de la dernière étude initiée par EcoEmballages sur les perceptions des Français de
l’emballage et de la matière recyclée, avec le soutien
technique et financier de l’Ademe. Réalisée en avril
2013 par Ipsos et publiée en 2014, cette enquête
révèle que le prix et la composition du produit
restent bien naturellement les critères d’achat
prioritaires pour plus de huit Français sur dix. Mais
elle révèle également qu’un quart est attentif aux
rôles de protection et à la praticité de l’emballage,
ainsi qu’à son poids ou sa recyclabilité.
Cette étude met à nu une idée reçue. La
première impression des Français face aux
emballages ? Il y en a « trop ». 80 % des sondés
affirment ainsi avoir remarqué des emballages non
adaptés aux produits. Mais lorsque l’on s’attarde
sur des catégories de produit, cette proportion
diminue, oscillant entre 36 % pour les boissons et
47 % pour l’entretien-hygiène. De même, si 65 %
des Français déclarent qu’il devrait y en avoir
« beaucoup moins », voire que l’on pourrait « s’en
passer » (44 %), ils reconnaissent leur utilité pour
informer sur le produit (44 %) et le protéger (33 %).
Il n’a donc pas échappé aux Français que des
progrès conséquents ont été réalisés en matière
d’éco-conception. Cette dynamique d’amélioration
est même largement perçue s’agissant de la matière
recyclée. 78 % des sondés estiment ainsi que les
emballages contiennent plus de matière recyclée
qu’il y a cinq ans. De même, 77 % reconnaissent les
progrès effectués en matière de recyclabilité. Quant
à la tendance à la réduction ou à la suppression
des emballages, un Français sur deux l’a notée, ce
qui valide les efforts réalisés par les entreprises
ces dernières années pour limiter la quantité
d’emballages produite – et ce bien que la réduction
d’emballage est souvent faite pour ne pas perturber
les habitudes du consommateur !
Signe que les principes de l’économie circulaire
progressent dans les mœurs, les Français sont
NOS SOLUTIONS
OUTILS
Des solutions partagées et
adaptées pour réduire les impacts
des déchets d’emballage
Formation, diagnostics, logiciels en libre accès, partage de bonnes pratiques... Eco-Emballages propose aux
entreprises les outils pour les aider en matière de réduction à la source et de recyclabilité… au service du
consommateur !
Afin que chacun
s’approprie
les bonnes
pratiques de
l’éco-conception,
ces outils sont
développés dans
une logique open
source.
L
a réduction à la source de l’emballage, sa
recyclabilité, sont des actions auxquelles le
consommateur est sensible. Un moyen, donc,
d’enrichir les valeurs d’une marque, et de
répondre à l’attente du consommateur. Mais
comment se lancer ? Eco-Emballages a développé
pour cela des outils dans une logique d’open source
et de partage de son expertise. Agréé organisme de
formation, Eco-Emballages a ainsi formé plus de 148
stagiaires en 2014 autour de ces problématiques. Pour
évaluer les besoins et déterminer les bonnes pratiques
à adopter, des diagnostics rapides sont réalisés par
des experts, depuis 2006 par Eco-Emballages et
Adelphe sur les sites de quelque 560 petites et grandes
entreprises.
Eco-Emballages met aussi à la disposition des
entreprises une palette d’outils informatiques.
A commencer par le Bilan environnemental des
emballages (BEE). Cet outil en ligne quantifie
les impacts environnementaux d’un système
d’emballage, évalue la recyclabilité et compare les
solutions de développement packaging. Simple
d’utilisation, librement accessible aux entreprises,
à leurs fournisseurs, aux universités et aux écoles, il
a été enrichi de nouvelles fonctionnalités en 2014 :
check-list d’optimisation de l’emballage, génération
de rapports automatiques, version anglaise, vidéos
d’e-learning, intégration des dernières données
environnementales. BEE compte aujourd’hui 2000
comptes utilisateurs (+ 769 entre 2013 et 2014). Et sa
méthodologie peut être librement utilisée par tous les
acteurs qui le souhaitent !
TREE, pour Test de recyclabilité des emballages,
est également une application en ligne qui permet
à chacun d’évaluer facilement la recyclabilité d’un
emballage ménager dès sa conception. Lorsqu’il
n’est pas recyclable, l’outil indique la source de la
perturbation et propose des alternatives. Et s’il est
recyclable, TREE propose des solutions pour booster
sa recyclabilité. Un outil qui fait aussi l’objet de mises à
jour régulières pour tenir compte des évolutions de la
connaissance.
Eco-Emballages publie et diffuse également
des guides d’éco-conception. Après la publication
de guides spécifiques aux secteurs vitivinicole et
du médicament en 2012 et 2013, Eco-Emballages
a publié, début 2015, un guide consacré à la
recyclabilité des emballages ménagers papiercarton, en partenariat avec Revipac (lire en page
63). Plus récemment, un guide à destination des
secteurs de l’épicerie sucrée et salée a été publié en
partenariat avec l’Alliance 7, en réunissant un groupe
de travail composé d’entreprises mobilisées sur
l’éco-conception. Eco-Emballages est également
membre fondateur du Cotrep et du Cerec, deux
comités techniques créés en partenariat avec les
professionnels de l’emballage et du recyclage qui
publient régulièrement des avis sur la recyclabilité des
emballages.
Afin que chacun s’approprie les bonnes pratiques
de l’éco-conception, ces outils sont développés dans
une logique open source. Pour aller encore plus loin
dans la mutualisation des bonnes pratiques, en 2014,
Eco-Emballages et Adelphe ont initié des sessions
de co-travail. L’objectif ? Que chaque participant
reparte avec une nouvelle idée à tester ! Deux ateliers
ont eu lieu en 2014, réunissant 17 entreprises :
conditionneurs et distributeurs, secteurs alimentaire
et non alimentaire, entreprises très avancées et moins
avancées dans la démarche. Cette dynamique open
source s’est aussi concrétisée par un catalogue en ligne
de bonnes pratiques (http://reduction.ecoemballages.
fr) continuellement alimenté par les entreprises. On
y retrouve près de 200 cas concrets d’actions d’écoconception. La dynamique de réduction à la source ne
faiblit pas !
Pour diffuser ces bonnes pratiques aux futurs
concepteurs d’emballages, Eco-Emballages intervient
auprès d’étudiants de grandes écoles d’ingénieurs
spécialisées en éco-conception, agro-alimentaire
et/ou emballage. Il soutient également le concours
« Emballé 3.0 » du Conseil national de l’emballage
(CNE), à destination des élèves ingénieurs et
designers d’emballages.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 25
ÉCO-CONCEPTION BONNES PRATIQUES
NOUVEAUX AÉROSOLS
Chez Unilever, des déodorants
deux fois plus petits
Le groupe Unilever, leader sur le marché mondial des déodorants et conscient de l’impact écologique des
emballages de ses produits, a investi dans la recherche et développement afin de créer un nouveau type
d’aérosol plus doux pour l’environnement. Une technologie à suivre et à imiter.
P
lus pratique, car moins
encombrant, et plus
écologique : une nouvelle
catégorie de déodorants
féminins a fait son
arrivée sur le marché en 2014.
Avec les nouveaux formats
compressés des marques
Rexona, Dove et Monsavon,
le groupe Unilever a réussi
à prendre la tête des ventes
de déodorants sur le marché
français tout en réduisant son
impact sur l’environnement.
Les aérosols constituent
80 % des 4 milliards de
déodorants vendus chaque
année dans le monde.
Unilever détenant 50 % de ce
marché mondial, le groupe a
une responsabilité écologique
de taille.
Conscient de cet impact,
Unilever s’est lancé dans une
longue phase de recherche et
développement. Il s’agissait de
Concrètement,
ce nouvel emballage a
permis de réduire
la quantité d’aluminium
de 25 %. En réduisant
sa taille c’est 20 %
de camions en moins
sur les routes
26 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
proposer des déodorants deux fois plus
petits, mais offrant la même quantité
de produit actif (et donc le même
nombre d’utilisations), dans le but
de réduire les emballages et d’agir
contre la hausse des émissions
de gaz à effet de serre. L’objectif
a été atteint en janvier 2014,
avec la mise sur le marché des
déodorants « Compressé »,
moins gourmands en matière.
Les bienfaits de cette
initiative ne sont pas
qu’économiques, puisque
l’empreinte carbone de
chaque aérosol « Compressé »
est réduite de 25 %
comparée à celle des
déodorants classiques.
Concrètement, ce
nouvel emballage a
permis une diminution
de 25 % d’aluminium
de ses emballages
et donc du nombre
de camions sur les
routes (à hauteur de
1550
TONNES
d’émissions de CO2 en moins
en France en 2014.
20 % par an), soit 99 tonnes des déchets
d’aluminium et 1550 tonnes d’émissions
de CO2 en moins en France en 2014.
Pour illustrer cette réduction
d’impact sur l’environnement,
Unilever précise que la quantité de CO2
économisée équivaut à « une voiture
effectuant 280 tours de la Terre » et que
la quantité d’aluminium économisée
équivaut à « la quantité d’aluminium
nécessaire pour produire 52500 vélos ».
Président d’Unilever France, Bauke
Rouwers y voit « un petit geste pour
[les] consommateurs mais un grand
changement pour l’environnement »,
tout en reconnaissant que « la réduction
de l’impact environnemental sera
d’autant plus considérable lorsque
l’intégralité du marché des
déodorants aura migré ».
Pour que ses concurrents
le suivent dans cette stratégie,
Unilever mise sur l’opensource. En s’abstenant de
breveter son invention, le
groupe permet à qui veut de
l’imiter et d’agrandir un cercle
vertueux pour l’économie et
la planète. Ce type d’initiative
positive devrait continuer
à se développer : la même
technologie a été développée
en 2015 par Unilever sur le
marché masculin avec en
France les marques Axe,
Rexona Men et Williams.
Une démarche audacieuse
activement encouragée par
Eco-Emballages.
LE GUIDE DE L’ÉCO-CONCEPTION
Comment enrichir
les valeurs
d’une marque
36 pages pour tout comprendre à l’éco-conception, la réduction à
la source… Les entreprises de l’épicerie et de la nutrition spécialisée
disposent désormais d’un guide qui démontre que l’on peut réduire
l’impact des emballages et différencier le produit.
P
our aider les entreprises à
réduire les emballages et
faciliter leur recyclage, EcoEmballages et L’Alliance 7
ont travaillé durant l’année
2014 à un guide pratique et innovant
tenant compte des particularités du
secteur de l’épicerie et de la nutrition
spécialisée. Tout est parti du Pacte Point
vert, l’engagement signé en 2012 avec
la fédération. La rédaction de ce guide
est une réponse concrète qui profitera à
l’ensemble des adhérents, dans un secteur
où 80 % d’entre eux sont des PME avec
des moyens en R&D limités.
« L’éco-conception consiste à se centrer
sur les services essentiels du produit, tout en
réduisant les impacts sur l’environnement »,
résume Sonia Le Masne, responsable
du programme Harmony Europe chez
Mondelez International et coauteur du
guide. « Chez Mondelez, notre objectif est de
maximiser le rôle de l’emballage, c’est-à-dire
d’apporter au produit protection, fraîcheur
et praticité, tout en l’optimisant par notre
choix de matériaux et par son poids. » Une
démarche qui, précise Sonia Le Masne,
permet « à la fois de réduire les coûts de
fabrication et de transport pour l’entreprise,
tout en augmentant la valeur pour le
« L’éco-conception consiste
à se centrer sur les services
essentiels du produit, tout
en réduisant les impacts sur
l’environnement. » Sonia Le
Masne - Mondelez International
consommateur, qui s’orientera ainsi vers des
achats malins et responsables. »
Pour tenir la plume, un groupe de
travail s’est constitué autour des experts
en matériaux et éco-conception d’EcoEmballages et réunissant un panel
d’entreprises du secteur : Valrhona,
Lindt & Sprüngli, Biscuiterie de l’Abbaye,
Mondelez International, Blédina et
Réveillon Chocolatier… Ces entreprises ont
partagé leur expérience pour expliquer de
manière concrète la marche à suivre pour
mieux concevoir les emballages. Pourquoi
se lancer ? Comment s’y prendre ? Avec
quelles ressources ? Les réponses sont
dans ce guide de 36 pages. Qu’il s’agisse de
Ricola, qui a allégé ses étuis carton sans
modifier l’aspect de son produit, de Nestlé,
qui a déplacé sa cartonnette-recette pour
réduire le poids des tablettes de chocolat,
ou encore du nouvel emballage en papier
kraft biodégradable des biscuits St-Michel,
le guide fourmille d’exemples concrets à
l’adresse des producteurs et fournisseurs.
Outre une démarche vertueuse pour
l’environnement, l’éco-conception
constitue ainsi une opportunité de
différenciation et fidélisation que les
entreprises de L’Alliance 7 sont de
plus en plus nombreuses à saisir. Un
enjeu important dans un secteur où la
concurrence est forte !
Retrouver le guide sur www.ecoemballages.fr
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 27
ÉCO-CONCEPTION BONNES PRATIQUES
ILS L’ONT FAIT
Cinq exemples à suivre
Réduction de l’emballage, amélioration de la recyclabilité, utilisation de matériaux recyclés, suppression
de matériaux perturbateurs... Les industriels poursuivent leurs efforts pour réduire l’impact et améliorer la
valorisation des emballages. Ces cinq initiatives en témoignent.
SIMPLIFIER L’EMBALLAGE À
UN SEUL MATÉRIAU, LE PAPIERCARTON
Pour sa gamme d’aliments diététiques,
Gerblé, Nutrition et Santé a travaillé en
partenariat avec Eco-Emballages pour
réduire les dimensions de l’étui carton,
supprimer le film plastique entourant
l’étui sans modification de la durée
de conservation et remplacer le bec
verseur en aluminium par un système
de pliage de l’étui, assurant une fonction
inchangée de saupoudrage. Cette
modification a non seulement amélioré
la recyclabilité, en diminuant le nombre
de matériau, mais aussi réduit le poids
de chaque boîte de 11 %.
28 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
LA RÉDUCTION COMME
LEVIER DE DIFFÉRENCIATION
Dès 2008, Danone a réduit la taille de la
cartonnette des yaourts en lot par 12 ou 16, de
20 à 35 %, soit 45 tonnes par an de carton en
moins. Cartonnette totalement supprimée
des lots par 4 en 2010 sur 126 millions de
packs (soit 1600 tonnes par an de carton
en moins). Sur cet élan de reconception,
c’est en 2011 qu’est né “Kiss”. Permettant
une meilleure restitution du produit, ce
pot séduit les consommateurs par sa forme
arrondie, immédiatement reconnaisable
en rayon. L’adoption du nouveau pot sur la
gamme Velouté a participé à la croissance
des ventes du produit de 15 % en 2013 sur le
marché français.
RÉDUIRE TOUT EN
S’ADAPTANT AUX BESOINS
DES CONSOMMATEURS
Les emballages Prince de LU
présentent désormais une ouverture
facile, pratique et refermable, et offrent
ainsi la possibilité d’une consommation
fractionnée sans détérioration du
produit et donc sans gaspillage. En
complément, la couche d’aluminium de
l’emballage a été supprimée, permettant
une réduction des déchets générés de
104 tonnes/an.
SUPPRIMER UN ÉLÉMENT
SANS PERDRE LA RECETTE
Menier a ainsi supprimé la
cartonnette-recette située à l’intérieur
de ses tablettes de chocolat pâtissier,
ce qui a permis une réduction de 50 %
du poids de l’emballage. Les recettes
de dessert, désormais imprimées sur la
face interne du papier, restent toujours
présentes !
MOINS DE MATIÈRE POUR
PLUS DE PRODUITS SUR
CHAQUE PALETTE
En diminuant la taille et le poids
de l’étui des biscuits le Trouvillais,
la Biscuiterie de l’Abbaye a permis
d’optimiser la palettisation, en passant
de 12000 à 15000 produits transportés
par palette, ce qui permet une réduction
des impacts liés au transport.
ÉCO-CONCEPTION ET DEMAIN
L’EMBALLAGE,
PRÉCURSEUR DES
DÉMARCHES RSE
Dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE),
l’emballage joue un rôle d’aiguillon. En effet, les entreprises agissent en
ce sens depuis déjà 25 ans mais de façon relativement discrète.
L
e
développement
durable,
l’économie circulaire, la lutte contre le changement climatique sont
devenus des termes courants ces
dix dernières années. Mais la situation était très différente au début des années 1990. Ces sujets étaient bien moins
connus. Et pourtant, dès cette époque, les
entreprises ont été précurseurs en proposant aux consommateurs une solution
pour recycler leurs emballages.
Il en va de même pour l’éco-conception : les entreprises ont constamment
réduit le poids des emballages et amélioré
leur recyclabilité. C’est même souvent par
là qu’une entreprise commence, lorsqu’elle
veut réduire l’impact environnemental de
ses produits : il est plus facile de se lancer en modifiant l’emballage, plutôt que de
toucher à la recette ou la conception du
produit !
Bref, depuis presque 25 ans, les entreprises agissent, et l’emballage devrait
donc être le bon élève des rapports RSE
des entreprises... Or, force est de constater
qu’elles sont peu nombreuses à en parler !
Le rapport RSE est pourtant le support
qui permet à l’entreprise d’échanger avec
ses parties prenantes et d’expliquer sa démarche. Et ainsi de répondre aux attentes
des consommateurs et des associations.
Il s’agit d’un enjeu de réputation pour
l’entreprise autant que pour ses marques,
alors que les exigences réglementaires et
les normes sur les démarches et le reporting RSE des entreprises se sont développées.
En resituant le rôle de l’emballage
dans son activité et dans les impacts environnementaux du produit, en expliquant
les réalisations de l’entreprise en matière
de conception et pour sensibiliser le consommateur en rappelant sa contribution
au recyclage, l’entreprise aidera ses parties
prenantes à mieux appréhender ce sujet,
l’importance à y accorder et à comprendre la stratégie RSE mise en place. Cela
démontrera que le plan d’action mis en
place par l’entreprise repose sur une base
robuste.
Eco-Emballages a donc publié un guide,
à retrouver sur le site ecoemballages.fr,
pour aider à travers 5 règles simples les entreprises à intégrer ce sujet dans leur communication RSE et engager un dialogue
fructueux avec leurs parties prenantes.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 29
LE GESTE DE TRI
© Julien Daniel/Myop
GESTE DE TRI CONSTAT
ENQUÊTE
Un geste de tri quasi généralisé,
mais pas systématique
Plébiscité, le geste de tri reste inégalement effectué selon le type d’habitat, l’âge et la région du consommateur.
Pour le systématiser, l’accent doit être mis sur l’information et la commodité des équipements.
Des points d’apport
volontaire suffisamment
nombreux et proches du
domicile encouragent les
Français à systématiser
leur geste de tri.
C
ité comme le premier geste
environnemental, le tri des déchets a
conquis près de neuf Français sur dix.
Mieux, il est considéré à 81 % comme
l’action citoyenne la plus importante
après le vote. C’est ce que révèle une étude Harris
Interactive réalisée pour l’Assemblée nationale et la
Fondation Jean Jaurès, publiée en mars 2015. « Il y
a derrière le tri une double attitude : c’est à la fois un
geste citoyen, moment important de la relation entre
la collectivité et l’habitant, qui a ainsi la capacité
d’agir pour son environnement, au quotidien, estime
Jean-Daniel Levy, directeur du département
Politique-Opinion d’Harris Interactive. C’est aussi
un engagement à l’égard des générations futures :
c’est un geste simple, facilement transmis par les
parents auprès de leurs enfants. »
La bataille pour ce geste, qui conditionne
l’ensemble de la chaîne du recyclage des
32 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
emballages, n’est pas pour autant gagnée : moins
d’un Français sur deux l’effectue de manière
systématique, indique une étude conduite par EcoEmballages en 2014 dans le cadre de l’Observatoire
du geste de tri. Menée par Ipsos, cette première
enquête d’ampleur sur le tri des emballages en
France a notamment permis de mesurer les
différences de pratiques chez 5500 personnes
représentatives de la population, par lieu de
résidence et catégorie sociale.
L’étude dresse le portrait-robot des 44 %
de « bons trieurs » – plutôt âgés (50-64 ans),
propriétaires d’une maison de plus de 100 m2 en
zone rurale – et des 13 % de « mauvais trieurs » :
plutôt jeunes (15-24 ans), locataires d’un
appartement de moins de 60 m2 dans le secteur
social. Si les différences d’habitat et de mode de
vie expliquent le fait que « les plus jeunes trient
moins que les plus âgés », l’enquête révèle aussi que
dans l’Ouest, le Nord-Pas-de-Calais et l’Est, on trie
mieux que dans le Sud-Est et en Ile-de-France.
Surtout, elle définit les leviers à actionner pour
faciliter le geste et éviter les erreurs. L’amélioration
du niveau d’information arrive en tête. Lorsque les
Français ne trient pas, c’est à cause d’emballages
souillés (34 %), mais aussi face à la méconnaissance
du bac dans lequel jeter (28 %).
Deuxième levier, l’accès au dispositif. Alors que
six Français sur dix trient « systématiquement »
quand le conteneur est situé à moins de deux
minutes, moins de quatre sur dix le font quand il
est à plus de 15 minutes. De même, le geste de tri
diminue à mesure que le bac devient trop rempli.
À noter que les dispositifs de collecte en apport
volontaire remportent, chez les sondés, la même
adhésion que le porte-à-porte.
Troisième levier, la communication sur
l’efficacité du tri et du recyclage. Preuve que celle-ci
doit être au cœur de la stratégie de relance du geste
de tri, 53 % des Français affirment qu’ils trieraient
davantage s’ils étaient « sûrs que l’emballage est
bien recyclé ». Pour accroître leur confiance,
les collectivités doivent enfin veiller à rendre le
système de collecte plus pratique et propre : un
immeuble, une rue, une ville qui néglige cet aspect,
et l’habitant est dissuadé d’effectuer ce geste.
NOS SOLUTIONS
5de MILLIONS
webdocumentaires vus
45deMILLIONS
Français exposés
aux spots TV
#SUIVEZMOI
Ce qu’il fallait démontrer
sur le recyclage
Lancé en 2014, ce programme de sensibilisation relayé sur le Web, à la télévision et
à la radio a permis à des millions de Français de mieux comprendre le cheminement
d’un emballage, de la poubelle jaune à l’usine de recyclage.
A
quoi cela sert-il de trier ses
emballages ? Où vont-ils une
fois jetés ? Pour répondre à
ces questions que se posent de
nombreux consommateurs, EcoEmballages a lancé en 2014 une nouvelle
campagne de mobilisation : #SUIVEZMOI.
Menée en collaboration et en concertation avec
les acteurs du dispositif (collectivités, filières) et
les parties prenantes d’Eco-Emballages (DGPR,
Ademe, associations…), elle a permis de répondre
aux deux grandes interrogations des Français sur
le geste de tri : son utilité et la finalité. L’objectif ?
Les amener à systématiser ce geste, en apportant
la preuve qu’il est suivi d’effets.
Quoi de plus concret que de suivre les étapes
de la vie d’un emballage pour réaliser que ce
dernier devient une ressource lorsqu’il est
placé dans le bac jaune ? Pour ce faire, cinq
web-documentaires ont été produits, chacun
portant sur une catégorie d’emballage (acier,
aluminium, carton, plastique, verre) et avec
des moyens inédits. Equipé d’une balise GPS,
chaque emballage test a été pisté de la benne de
collecte jusqu’à l’usine de recyclage. Un suivi
rendu possible par un drone, des caméras GoPro
et une équipe de tournage disposant d’un accès
total aux coulisses du tri et du recyclage dans
En seulement 2 minutes, le
consommateur peut suivre
en détail le cheminement de
son emballage : du bac de tri
à la fabrication d’un nouvel
emballage en passant par la
transformation de la matière
première.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 33
GESTE DE TRI NOS SOLUTIONS
plusieurs usines de France.
Publiés sur le site internet d’EcoEmballages, ces films sont accompagnés
d’interviews d’experts, de chiffres
clés, d’outils pratiques (guide du tri,
éco-calculette) et d’un lien renvoyant
vers l’application Questions/Réponses
#suivezmoi sur la page Facebook d’EcoEmballages. Un dispositif complété
par deux spots TV sur le recyclage du
plastique et du verre ainsi que trois
spots radio sur les consignes de tri des
emballages en métal, en carton et des
briques alimentaires. Enfin, des kits de
communication ont été mis à disposition
sur la plateforme web gratuite
Trions+, ainsi qu’au format DVD. Le
but : permettre à tous les acteurs du
dispositif (entreprises, collectivités,
recycleurs, associations…) de relayer
la campagne et diffuser largement ces
contenus pédagogiques.
Au total, ces web-documentaires
ont été vus plus de cinq millions de
fois. Les spots diffusés à la télévision
ont touché 45,4 millions de Français
et ceux diffusés à la radio, 33 millions.
Une campagne « vue », mais aussi
« appréciée et comprise », comme
l’indique une étude post-test réalisée
par TNS Sofres : 91 % des Français
jugent l’opération « claire et facile à
comprendre » et plus de 50 % d’entre
eux déclarent que les messages diffusés
leur ont appris quelque chose. Mieux,
87 % des Français trouvent que la
campagne donne « la certitude que
les emballages triés sont bel et bien
recyclés » et 80 % déclarent qu’elle
leur donne envie de trier plus. CQFD !
En 2015, la campagne #SUIVEZMOI
s’installera chez les Français en
apportant des preuves locales de
l’efficacité du geste de tri.
Selon une étude post-test
réalisée par TNS Sofres, 87 %
des Français trouvent que la
campagne donne « la certitude
que les emballages triés sont
bel et bien recyclés » et 80 %
déclarent qu’elle leur donne
envie de trier plus.
34 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
Sensibiliser les
enfants, premiers
ambassadeurs du tri
Les enfants sont prescripteurs du tri auprès de leur entourage et
doivent donc en comprendre tous les enjeux. C’est pourquoi des
programmes pédagogiques sont développés avec les écoles.
P
our ancrer le geste de
tri dès le plus jeune âge,
il faut interpeller les
enfants sur l’impact de
leur consommation sur
l’environnement. C’est pourquoi, dès
sa création en 1992, Eco-Emballages
s’est engagé dans une démarche
pédagogique auprès des écoles.
Prescripteurs du tri auprès de
leurs parents et de leur entourage,
les enfants constituent un public
prioritaire. Il est primordial de les
inciter à adopter des comportements
responsables en les aidant à
mieux appréhender la notion de
développement durable, à saisir les
grands enjeux environnementaux
liés à la gestion des déchets, et à
leur transmettre les connaissances
sur le recyclage et ses bénéfices
environnementaux.
Au travers des partenariats
associatifs et des programmes
spécifiques en direction des écoles et
des centres de loisirs, Eco-Emballages
sensibilise chaque année plus d’un
million d’enfants (soit 20 % des 6-12 ans)
au tri et à l’environnement. Tous ces
programmes s’inscrivent dans une
démarche de pédagogie active, qui
permet aux relais éducatifs (enseignants et
animateurs) de proposer un apprentissage
fondé sur l’expérience et le partage.
Les outils de cette sensibilisation ?
Le magazine Eco-Junior, édité depuis
13 ans et diffusé à 330000 exemplaires,
le programme Tri Master, lancé en 2013,
qui a permis la diffusion de 8000 kits
en 2014, mais aussi la nouvelle version
junior du site d’Eco-Emballages. Sans
oublier les partenariats associatifs
menés avec l’office français de
la Fondation pour l’éducation à
l’environnement en Europe (of-FEEE)
et le réseau Ecole et Nature.
BONNES PRATIQUES GESTE DE TRI
PARTENARIAT
Monoprix et
Eco-Emballages unis
pour le recyclage du verre
Une vaste campagne de sensibilisation à destination des urbains a
été menée à l’occasion de la Semaine européenne de la réduction des
déchets (SERD) dans 65 magasins de l’enseigne.
A
vec un taux de recyclage de
85 %, le verre est aujourd’hui
le matériau le mieux trié par
les Français. Pour autant,
il existe une marge de
progression importante, en particulier en
habitat urbain. Ainsi, 18 % des personnes
habitant en appartement ne trient
toujours pas. Un vrai gâchis, lorsqu’on
sait que le verre se recycle à l’infini et
que chaque tonne non triée peut coûter
jusqu’à 150 euros aux collectivités.
Quoi de plus efficace, pour y remédier,
que d’aller directement au contact des
urbains ? Du 22 au 30 novembre 2014, à
l’occasion de la Semaine européenne de
la réduction des déchets, Monoprix,
Eco-Emballages et 41 collectivités locales
se sont ainsi associés pour sensibiliser les
consommateurs au tri des emballages en
verre dans 65 magasins.
Pour informer les clients et répondre
à leurs questions, des « ambassadeurs
du tri » des collectivités ont arpenté
les rayons à leur rencontre. Monoprix
et Eco-Emballages avaient déployé,
pour l’occasion, des affiches et autres
supports de sensibilisation afin de baliser
le parcours des clients en magasin, de
mettre en avant les consignes de tri et les
bénéfices du recyclage du verre.
Et l’opération s’est aussi déroulée
au-delà de ces 65 magasins. Des spots
sonores et des rappels de consignes sur
les écrans des caisses ont été adoptés
par 261 magasins de l’enseigne, ainsi
qu’un encart sur le tri et le recyclage des
emballages ménagers dans son catalogue
promotionnel. L’opération a également
été relayée sur le site et les réseaux
sociaux de l’enseigne, sur le site
d’Eco-Emballages et ceux des
collectivités partenaires. Enfin, elle a
donné lieu à divers articles dans la presse
locale et nationale.
Cette opération s’inscrit dans une
démarche globale et de long
terme de Monoprix. Depuis
2012, l’enseigne a apposé
l’Info-tri Point vert sur
plus de 1400 références
de sa marque propre. Elle
a également entrepris des
actions de sensibilisation
Depuis 2012,
Monoprix a apposé
l’Info-tri Point
vert sur plus de
1400 références.
en direction de ses salariés. « Monoprix
est engagée depuis plus de 20 ans en
faveur du développement durable,
explique Karine Viel, responsable du
développement durable du distributeur.
Essentiellement implantés en centre-ville,
nos points de vente sont une tribune de
choix pour sensibiliser les trieurs les moins
systématiques. C’est la raison pour laquelle
nous avons souhaité nous associer à EcoEmballages pour réaliser cette opération
pédagogique de grande ampleur. »
Chez Eco-Emballages, la directrice du
pôle sensibilisation, Stéphanie Foucard,
tire elle aussi un bilan positif de ce
partenariat. « L’opération que nous avons
menée avec Monoprix est exemplaire car
elle a mobilisé autour d’un même objectif
les ambassadeurs du tri de 41 collectivités
et les équipes en magasin.
L’activation de tous les
canaux d’information
des consommateurs
(information sur lieu
de vente, catalogue
commercial, presse,
réseaux sociaux…), mais
aussi les animations
en points de vente, ont
permis de sensibiliser
près de 20000
personnes en face à face
sur une semaine. Un
beau résultat ! »
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 35
GESTE DE TRI BONNES PRATIQUES
Que deviennent
les emballages recyclés ?
PAPIER/CARTON/BRIQUE ALIMENTAIRE
6
3
BRIQUES
DE LAIT
BOÎTES
DE CÉRÉALES
1
1
ROULEAU
DE PAPIER
TOILETTE
BOÎTE DE
CHAUSSURES
INFO-TRI
La consigne
de tri la plus
reconnue par
les Français
VERRE
L’Info-tri Point vert rencontre un réel succès. En
moins de trois ans, la consigne s’est déployée de
manière extrêmement rapide, et est désormais
présente sur près d’un tiers des emballages mis
en vente en 2014.
36 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
1
9
BOUTEILLE
BOÎTES DE
CONSERVE
1
L
ancée en 2012, l’Info-tri Point vert a véritablement
été adoptée par les entreprises, avec plus de
25 milliards d’emballages porteurs sur un
volume total de 90 milliards d’unités de vente
consommateurs, soit près d’un emballage sur trois.
Pour encourager encore plus l’apposition de cette consigne de
tri, en 2014, Eco-Emballages a multiplié par quatre le bonus
lié à cette action de sensibilisation, passant à 8 %.
Adoptée par les producteurs, à l’instar des 350 millions
d’emballages de marque E. Leclerc mis en rayon en 2013, l’Infotri est aussi plébiscitée par les consommateurs. Pour trier plus,
ces derniers attendent qu’on leur simplifie la tâche et qu’on
réponde à leurs questions. La première d’entre elles est de savoir
dans quel bac ils doivent mettre les emballages : mon pot de
yaourt, mon flacon de shampoing ou ma boîte de biscuits, bac de
tri ou poubelle des ordures ménagères ?
Face à ce micro-stress du quotidien, l’Info-tri est la réponse
la plus simple et la plus immédiate qu’on puisse faire, précisant
la destination de chacun des composants de l’emballage. Les
Français sont d’ailleurs 93 % à réclamer sa généralisation sur
l’emballage et 80 % d’entre eux affirment que l’Info-tri leur
permet d’adopter le bon geste de tri.
ACIER
BOUTEILLE
1
BOULE DE
PÉTANQUE
ALUMINIUM
650
1
CANETTES
CADRE
DE VÉLO
PLASTIQUE
4100
1
FLACONS
DE LESSIVE
BANC DE
3 PERSONNES
CAMPAGNE
L’offensive
d’Henkel
pour un lavage
éco-responsable
Avec une gamme de lessive éco-conçue, des conseils
de lavage en ligne, une campagne de presse et des
animations en magasin, l’acteur clé dans le domaine des
détergents s’engage pour des lessives plus vertes qui
lavent bien blanc.
L
e lave-linge occupe une
Ce programme
place importante dans le
d’éducation aux
quotidien des Français :
éco-gestes s’est aussi
décliné dans la presse,
avec une moyenne de 3,1
avec sept encarts
lessives par semaine1, chaque
foyer consomme près de 20 litres de
différents dans
produit par an ! A travers sa marquedes titres tels que
phare Le Chat, le groupe Henkel
20 minutes, L’Express,
entraîne les consommateurs vers des
Télérama ou Mariecomportements plus responsables.
Claire. Au total, ces
Son objectif : multiplier par trois d’ici
insertions ont été
2030 le rapport entre la valeur produite
visibles dans plus
et l’empreinte écologique
de 20 millions d’exemplaires
du marché avec un impact
générée par ses activités.
de journaux et magazines, avec
environnemental réduit. Son flacon « écoSupport grand public
sur chacune un rappel des
efficacité » intègre un plastique PET
de cette opération, le
consignes de tri via l’Info-tri
100 % recyclé et peut être rempli avec des
site lavonsmieux.com
Point vert. La campagne a
recharges contenant 30 % de plastique de
rassemble trucs et
aussi eu lieu en magasin, à
moins que les recharges traditionnelles.
astuces pour « laver
l’occasion d’animations où
Bien sûr, chacun de ces emballages porte
vert » : comment
50000 prospectus ont été
reconnaître une
distribués d’avril à décembre également des consignes développées par
Des flacons mieux recyclables
Eco-Emballages pour effectuer le bon
lessive écologique ?
2014.
et qui participent
geste de tri.
Quel programme
Passant de la parole aux
à la sensibilisation.
1
Chiffres AFISE, étude paneuropéenne
de lavage pour quels
actes, Henkel a également lancé
réalisée en 2011.
vêtements ? Comment
une gamme de lessive Le Chat
2
En 2013, sur l’ensemble du gisement
trier les flacons de lessive
éco-conçue et éco-labelisée. Celle-ci
français.
après usage ? Un partenariat noué avec
combine l’une des plus hautes efficacités
Eco-Emballages a permis d’alimenter le
dispositif en messages sur l’importance
Un programme au cœur de la stratégie
de trier les emballages. Avec seulement
2
Développement durable du groupe
55 % des bouteilles et flacons recyclés en
Le groupe Henkel s’est engagé au niveau mondial à tripler le rapport entre la valeur
France, il était important de rappeler les
créée et son empreinte écologique d’ici 2030. Le projet Le Chat Eco-Efficacité
bonnes consignes de tri. Également sur la
s’inscrit pleinement dans cette stratégie. Il respecte l’intégralité du cahier des
plateforme, une foire aux questions, des
charges de l’Ecolabel, mais en plus, la marque s’attaque à deux enjeux majeurs
conseils d’experts… et même une webdu cycle de vie d’une lessive : son utilisation et sa fin de vie. Le programme de
série comique autour du lavage, Brèves
sensibilisation des consommateurs aux bonnes pratiques, développé avec la
de hublot, à laquelle sera prochainement
participation d’Eco-Emballages, est un élément essentiel pour atteindre cet objectif.
associé Monsieur Papillon.
100
%
PET RECYCLÉ
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 37
GESTE DE TRI BONNES PRATIQUES
Fort de
france
SEMAINE DU TRI
Geste de tri : la Martinique
se mobilise pour le tri
« Semaine du tri », achat de nouveaux conteneurs, candidature
au Plan de relance… la Communauté d’agglomération du centre
de la Martinique s’emploie à améliorer les performances de
l’île, encore en-deçà de la moyenne nationale.
D
ans les DOM-TOM comme en
métropole, la connaissance du
recyclage et de ses bénéfices
est une motivation pour trier
plus. C’est dans cet esprit
qu’est née la première « Semaine du
tri », organisée du 8 au 11 décembre 2014
par la Communauté d’agglomération
du centre de la Martinique (Cacem)
sur quatre communes. L’objectif :
répondre aux questions que se posent les
consommateurs sur l’utilité et l’efficacité
de leur geste de tri, à travers plusieurs
actions festives et éducatives.
Une soixantaine d’habitants a ainsi pu
visiter le centre de tri, l’usine de recyclage
des emballages en plastique ou encore la
Pour rattraper ce retard, la
Cacem s’est fixée un objectif :
une borne pour 300 habitants
et 25 kg triés par an et par
habitant.
38 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
Mise en place depuis une
quinzaine d’années, la
collecte sélective en
Martinique doit encore
plateforme de traitement
être améliorée. On y
du verre. Douze gardiens
trie seulement 13 kg
d’immeuble ont bénéficié
par an et par habitant,
collectés en
d’une formation pour
lorsque la moyenne
1 semaine.
répondre aux questions des
nationale est de 46 kg.
locataires sur le tri et le recyclage
Il faut dire que la nature
des emballages ménagers, alors qu’au
insulaire de la Martinique
Village Artris’tik, où chaque habitant était
apporte des contraintes supplémentaires,
invité à apporter 5 kg de bouteilles, pots et notamment en termes d’espace. Dans
bocaux en verre, 1,9 tonne d’emballages a
certaines parties de l’île, le dispositif de
été collectée !
collecte n’est pas encore optimisé.
Enfin, huit classes de collège et lycée
À Fort-de-France, le chef-lieu, on ne
ont pu façonner des objets d’art à partir
compte qu’un conteneur à verre pour
de papier et carton. Un public « important 770 habitants – moitié moins que ce
à sensibiliser quand on sait que l’âge joue
qu’Eco-Emballages recommande en ville.
sur le geste de tri, les plus jeunes étant peu
Pour rattraper ce retard, la Cacem
nombreux à trier systématiquement »,
s’est fixée un objectif : une borne pour
explique Olivier Michel, chef du service
300 habitants et 25 kg triés par an et
Gestion collecte des déchets de la Cacem.
par habitant. Elle est candidate au Plan
de relance du tri et du recyclage pour
Objectif 25 kg par an
l’amélioration de ses performances. Elle
Cette semaine a permis de sensibiliser
a déjà lancé un marché pour se doter de
le grand public et de doper les
nouveaux conteneurs. Et compte bien
performances de tri, notamment des
poursuivre son action de sensibilisation
emballages en verre, qui font l’objet d’une
auprès des habitants, comme ce fut le cas
attention particulière de la Cacem.
lors de la Semaine du tri.
1,9 t.
D’EMBALLAGES
GESTE DE TRI ET DEMAIN
COMMENT RENDRE
L’ACTION DES AMBASSADEURS
DE TRI PLUS EFFICACE ?
Dans les zones où le tri n’est pas encore systématique, les
ambassadeurs de tri jouent un rôle très important auprès du
public. Eco-Emballages renforce ce dispositif.
C
réée par Eco-Emballages
au milieu des années
1990, la fonction d’ambassadeur du tri est devenue
indispensable au dispositif.
Aujourd’hui, 3000 ambassadeurs du tri
parcourent la France pour mener des
opérations de sensibilisation en porteà-porte, souvent en habitat collectif.
Un rôle clé pour faire progresser le
recyclage, tout en développant du lien
social, mais qui pourrait encore être
amélioré. Avec trois collectivités locales,
Eco-Emballages a lancé en septembre
2014 une expérimentation en ce sens.
Premier axe : élargir le champ de compétence des ambassadeurs. « L’idée est
d’impliquer et de responsabiliser encore
plus les ambassadeurs dans le diagnostic de leur territoire », explique Thomas
Flusin, en charge du projet chez EcoEmballages. « On les implique dans le
montage des opérations, la définition
des objectifs ainsi que dans la mesure de
la performance. On les amène à se poser
les bonnes questions : y a-t-il assez de
bacs, sont-ils placés au bon endroit ? » Il
s’agit également de favoriser le travail
en partenariat avec les relais de chaque
territoire.
Deuxième axe : travailler sur une
« communication engageante ». Plutôt
que vouloir persuader les habitants
de tout trier, leur « mettre le pied à
l’étrier » en commençant par de petits gestes. « Personne n’est contre le
recyclage. Mais parfois, l’ampleur supposée de la tâche décourage certains
de se lancer. » Les habitants peuvent,
dans un premier temps, s’engager auprès des ambassadeurs à ne trier que
le verre ou les bouteilles plastique.
« L’idée est de dédramatiser et d’être
dans l’empathie », précise Thomas
Flusin, qui collabore avec des docteurs
en psychologie sociale pour imaginer de nouvelles façons d’engager les
citoyens sur un geste de tri concret.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 39
COLLECTER
Avignon, France.
© Jason Hawkes/CORBIS
COLLECTE CONSTAT
ACCESSIBILITÉ
Collecte : le juste équilibre entre
l’effort et le confort
Les objectifs de coût et de recyclage fixés pour la filière des emballages nécessitent d’interroger les modes de
collecte existants. Si le porte-à-porte est sur-représenté, il n’est pas toujours la solution la plus performante.
42 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
Un grand nombre
de collectivités,
en fonction de
leurs spécificités
urbaines,
gagnerait à passer
d’une collecte en
porte-à-porte à
une collecte en
apport volontaire.
demandé aux habitants, lui aussi, impacte le coût
de la collecte. Faute d’espace ou pour sa simplicité
supposée, la collecte « en mélange » des papiers et
des emballages est aujourd’hui la plus répandue, le
plus souvent associée au système du porte-à-porte.
Or, ce modèle nécessite en aval des installations de
tri plus complexes et plus équipées. Il s’en retrouve
donc potentiellement plus coûteux que la collecte
« séparée », faisant gonfler, par effet ricochet, le
coût de la collecte en porte-à-porte.
Face à ces constats, il apparaît clairement qu’un
grand nombre de collectivités, en fonction de
leurs spécificités urbaines et de la nature de leur
habitat, gagnerait à passer d’une collecte en porteà-porte à une collecte en apport volontaire,
tout en invitant les habitants à trier plus finement
leurs emballages.
Avnat apres
© XXXX
R
ecycler trois quarts des emballages mis
sur le marché, tout en couvrant 80 %
des coûts du système : pour atteindre
les objectifs ambitieux qui lui ont été
fixés, la filière des emballages ménagers
va devoir améliorer les performances de ses
dispositifs de collecte. Concrètement, il s’agit pour
elle d’augmenter le taux d’emballages recyclés –
qui plafonne aujourd’hui à 67 % – et, dans le même
temps, d’améliorer la maîtrise des coûts de ce
processus.
Pour repenser les modèles actuels, différents
travaux ont été initiés par Eco-Emballages et une
étude est actuellement conduite par l’Ademe.
Leur but : définir un nombre limité de schémas
de collecte et proposer une harmonisation des
dispositifs en place dans les collectivités locales.
La difficulté est de trouver le juste équilibre
entre « l’effort » demandé à l’habitant dans son
geste de tri et le « confort » du service qui lui
est proposé : quelle distance lui demander de
parcourir jusqu’au point de collecte ? Quelle
fréquence d’enlèvement lui proposer ? Enfin,
comment intégrer les dispositifs de collecte dans
des espaces (publics ou résidentiels) qui n’ont pas
été pensés pour favoriser la bonne gestion des
déchets, le tout sans multiplier des services de
collecte gourmands en main-d’oeuvre ?
La réponse à ces questions réside dans le bon
équilibre entre les différents modes de collecte.
Aujourd’hui, seuls 30 % de la population sont
desservis en apport volontaire, contre 70 % en
porte-à-porte. Naturellement plus impliquante aux
yeux du consommateur, parce que plus proche,
cette seconde formule permet certes de collecter
un peu plus d’emballages, mais elle a ses limites.
Car lorsque l’on s’intéresse à la dispersion des
résultats et que l’on réintègre la notion de qualité,
les écarts de performances entre le porte-à-porte
et l’apport volontaire s’estompent : les indésirables
et le refus de tri sont plus nettement élevés en
porte-à-porte. Ce mode de collecte requiert
en outre plus de main-d’oeuvre, ce qui le rend
structurellement plus coûteux.
Le niveau de séparation entre les matériaux
NOS SOLUTIONS
PERFORMANCE
Apport volontaire :
la recette de l’efficacité
Eco-Emballages s’engage dans un programme d’actions visant à mettre en œuvre une nouvelle approche
des collectes en apport volontaire et à défendre un tri plus poussé des matériaux par l’habitant.
La collecte en
apport volontaire
doit être pensée
comme un
service propre,
qui permet de
valoriser les
matériaux aux
yeux de tous.
P
our faire évoluer les dispositifs de collecte
des emballages ménagers, Eco-Emballage
a identifié deux volets d’action. En premier
lieu : promouvoir et développer l’apport
volontaire. Aujourd’hui sous-utilisé, ce
mode de collecte est pourtant potentiellement
moins coûteux que le porte-à-porte. Dans bien des
cas, en zone urbaine particulièrement, il constitue
une solution extérieure aux domiciles et à des
locaux propreté exigus, déjà garnis de vélos et
poussettes. Une solution d’autant plus à-propos que
l’élargissement des consignes de tri va engendrer
l’arrivée d’un nouveau gisement d’emballages : les
pots, barquettes et films plastique.
Second volet d’action, faciliter le tri-flux, qui
consiste en une séparation plus fine des flux des
matières par le consommateur : emballages fibreux
et non fibreux. Un principe qui pourrait d’ores et
déjà être déployé dans bon nombre de collectivités,
notamment en milieu rural et pavillonnaire. A plus
long terme, associé au développement de l’apport
volontaire, le tri-flux pourrait être étendu en ville.
Il ne s’agit pas de repartir de zéro. Mais, dans
un souci de performance, nombreux sont les
dispositifs de collecte susceptibles d’être améliorés,
en partie ou en totalité. Puisqu’il n’existe pas
un mais plusieurs types de collecte en apport
volontaire, à chaque territoire de trouver celui
ou ceux qui lui conviennent le mieux. Pour le
déterminer, des retours d’expériences existent déjà
(en France comme dans les pays frontaliers) sur
différents équipements : colonnes, bacs grande
contenance à préhension latérale, kiosques,
micro-déchetteries urbaines, bacs quatre
roues en poste fixe. Citons aussi les nouveaux
lieux de collecte tels que les drives, les galeries
commerciales, les grandes surfaces. Autant d’outils
actuellement testés dans le cadre de pilotes et de
démonstrateurs.
Ces évolutions ne peuvent être menées sans
la mobilisation des acteurs concernés : habitants,
élus locaux, opérateurs de service… Pour cela, il
est impératif de donner à voir une autre image
de la collecte en apport volontaire. Celle-ci doit
être pensée comme un service propre, qui permet
de valoriser les matériaux aux yeux de tous. Ce
mode de collecte, pour être adopté, doit porter des
valeurs de sobriété, de partage et d’accessibilité,
tout en s’appuyant si nécessaire sur la technologie
et en travaillant sur l’esthétique des équipements.
L’apport volontaire n’est évidemment pas la
solution unique. Il peut coexister avec d’autres
schémas, sous réserve d’éviter la superposition
des coûts par un allègement ou un meilleur
dimensionnement du porte-à-porte : réduction
éventuelle de fréquence, suppression de la collecte
de certains jours fériés, absorption des pics de
production saisonniers… Mais il reste la façon la
plus efficace de donner une existence palpable à
l’économie circulaire.
L’apport volontaire aussi performant que le porte-à-porte
Statistiques France entière : performances
en kg/an/habitant des emballages et papiers
kg/an/hab
25% des CL
les plus fortes
30
25% des CL
les plus fortes
25
20
CHEVAUCHEMENT
DES PERFORMANCES
15
Minimun
Maximum
3e quartile
1er quartile
25% des CL
les plus faibles
10
25% des CL
les plus faibles
5
0
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 43
COLLECTE BONNES PRATIQUES
NORD
SMICTOM DES FLANDRES
Collecte du verre en apport
volontaire : « plus économique,
écologique et citoyen »
Hazebrouck était la dernière commune de Flandre intérieure (CCFI) à collecter le verre en porte-à-porte.
En novembre 2015, la municipalité passera à l’apport volontaire. Président du Syndicat mixte de collecte et
de traitement des ordures ménagères (SMICTOM) des Flandres, Philippe Brouteele explique les raisons de
ce tournant.
Quels étaient les inconvénients
GHODFROOHFWHHQSRUWHjSRUWH¢"
Avant tout, un rapport coût/résultat
très faible. Seule une minorité d’usagers
fidèles utilisaient le service de façon
optimale. De manière générale, le
geste de tri était souvent mal effectué.
Les habitants emballaient le verre
n’importe comment, ce qui rendait
le ramassage anarchique et onéreux
pour la collectivité. En prime, c’était
dangereux pour les employés chargés
du ramassage, qui devaient manier des
contenants non adaptés au transport du
verre. Cela abîmait en outre les bennes
des entreprises, avec un coût écologique
important : faire tourner un camion dans
toute la ville a un impact carbone non
négligeable.
Enfin, c’était contre-éducatif pour les
citoyens. Cela ne les poussait pas à faire
l’effort de s’impliquer, à réfléchir à leurs
modes de consommation. Lorsqu’on doit
se déplacer jusqu’à un point d’apport
volontaire, on est plus enclin à réfléchir à
la problématique des déchets. C’est donc
plus économique, plus écologique et plus
citoyen !
Pourquoi, alors, ne pas avoir pris
ODGpFLVLRQSOXVW{W¢"
Les vieilles habitudes ont la vie dure.
Ce n’est pas toujours très populaire
électoralement de retirer un service,
alors on préfère payer le coût écologique
plutôt que le coût politique. Sans compter
que l’investissement initial dans les 11
colonnes en apport volontaire représente
80000 euros pour la commune – même
si par la suite ça ne coûte pas le quart ! Il
a donc fallu convaincre. Eco-Emballages
44 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
Fini le verre déposé devant
la porte, les habitants de
Hazebrouk vont pouvoir
emmener leurs bouteilles
dans les bacs de recyclage
extérieurs ou enterrés
prévus à cet effet.
a mis en place un argumentaire présenté
à la collectivité, puis en conseil syndical,
pour démontrer que l’apport volontaire
reviendrait beaucoup moins cher que la
collecte en porte-à-porte : 37 euros au lieu
de 262 euros par tonne de verre recyclé.
Tous les chiffres montrent par ailleurs
qu’un tel système améliore le taux de tri.
Le conseil municipal d’Hazebrouck a alors
décidé d’arrêter la collecte en porte-àporte à compter du 20 décembre 2015.
Comment assurer la transition
DYHFOHVKDELWDQWV¢"
Des flyers vont être distribués dans les
boîtes aux lettres et des messages seront
diffusés dans le journal communal deux
fois par mois. On peut aussi trouver des
infos sur notre page Facebook et le site
du SMICTOM. Surtout, on compte sur le
bouche-à-oreille et le travail pédagogique
des élus. Pour l’instant, les habitants
réagissent bien et je suis plutôt confiant.
La collecte en apport volontaire est aussi
l’occasion de créer du lien social : dans ma
commune de Lestrem, je passe prendre le
verre de ma voisine de plus de 90 ans et
c’est l’occasion pour nous de bavarder un
peu !
HÉRAULT
HÉRAULT
L’apport volontaire
responsabilise l’habitant
Le Syndicat Centre Hérault recouvre une population de 66 000
habitants répartis dans 76 communes, dont une grande majorité
de villages. La collectivité a réussi à obtenir des performances
de collecte supérieures à la moyenne tout en maîtrisant ses
dépenses. Les explications de Renaud Piquemal, son Directeur
général des services.
Comment le Syndicat Centre
Hérault gère-t-il la collecte sur son
WHUULWRLUH¢"
Depuis 2003, la collecte des emballages
est réalisée exclusivement en points
d’apport volontaire « tri-flux » : verre,
papier, carton. Pour cela, plus de 400
colonnes sont réparties sur tout le
territoire. Ce choix tient compte de
l’urbanisme local : des villages très
denses aux ruelles étroites qui rendaient
les tournées de ramassage longues et
compliquées. En parallèle, nous avons
opté pour une collecte des bio-déchets et
des déchets résiduels en porte-à-porte.
Nos performances de collecte sélective
de 60 kg/hab/an sont dans la moyenne
nationale pour les collectivités en porteà-porte mais notre collecte en apport
volontaire est moins coûteuse : deux
camions suffisent à la collecte alors
qu’autrement il nous en faudrait une
dizaine ! Notre taux de valorisation
des bio-déchets, via le compost et la
méthanisation, est, lui, supérieur de
50 % à la moyenne. Enfin, nos centres
d’enfouissement et nos services sont
certifiés ISO 9000 et 14000.
/­DSSRUWYRORQWDLUHQHIUHLQHWLO
pas les habitants dans leur geste
GHWUL¢"
Non, car cette gestion performante
et à moindre coût s’appuie sur la
responsabilisation de l’habitant, mis
au cœur du dispositif. Comme nous
sommes un territoire qui accueille de
plus en plus d’habitants, il nous faut
communiquer auprès des nouveaux
arrivants. Lorsqu’on explique le projet
global, l’arbitrage, l’équilibre des coûts
lors de réunions publiques, les habitants
comprennent. Enfin, pour les déchets, le
dimensionnement des bacs est limité et
adapté aux foyers, ce qui incite à trier.
Quel rôle joue Eco-Emballages
GDQVOHGLVSRVLWLI¢"
Nous avons eu parfois des divergences
de point de vue avec Eco-Emballages
sur la stratégie à mettre en œuvre. C’est
aujourd’hui un partenaire. Ils apportent
leur poids au niveau national, via des
campagnes de communication, leur
légitimité sur la question des emballages,
et bien sûr un soutien financier, pour nous
qui voulons maximiser les recettes pour
réduire les coûts. Ils partagent enfin les
retours d’expérience d’autres collectivités.
Comment améliorer encore vos
SHUIRUPDQFHV "
Il nous faut communiquer, mais toute
la question est de savoir comment. Nous
menons un travail avec l’université de
Montpellier 3 pour analyser la réaction
du public aux différents discours : doit-on
insister sur les avantages économiques,
ou plutôt sur la morale ? La société
civile a aussi son rôle à jouer. Il y a deux
ans, l’Eco-Parlement des jeunes Cœur
d’Hérault nous a ainsi préconisé un
plan d’action pour réduire la quantité de
déchets, notamment en s’attaquant au
problème de la publicité papier distribuée
dans les boîtes aux lettres. Nous comptons
aussi renforcer l’utilisation des biodéchets, en les valorisant auprès des
viticulteurs de la région.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 45
COLLECTE BONNES PRATIQUES
SEINE SAINT
DENIS
SAINT-DENIS / PLAINE COMMUNE
Mieux trier en habitat
collectif, c’est possible !
Dans cette zone d’habitat collectif dense, qui affiche des performances
de collecte faibles, une expérimentation a permis de démultiplier les
quantités de déchets collectées.
L
e constat est sans appel : on trie
deux fois moins et deux fois
moins bien lorsque l’on vit dans
un immeuble. À peine 30 kg par
habitant et par an contre 46 kg
d’emballage triés par Français en moyenne
nationale, avec de surcroît 30 % d’erreurs
contre 15 % au niveau français. En
cause : des logements mal desservis, des
équipements manquants et un moindre
intérêt des habitants aux enjeux du tri.
En partenariat avec Eco-Emballages, la
ville de Saint-Denis (93) et la communauté
d’agglomération Plaine Commune ont
travaillé à améliorer la collecte dans une
zone à l’habitat urbain très dense et aux
performances de collecte très basses.
Deux sites de 1000 logements, dans les
quartiers Allende et Floréal/Courtilles,
ont ainsi fait l’objet d’une expérimentation
de mai 2013 à juin 2014. Une action à
l’échelle volontairement réduite, pour
permettre « une action ciblée, courte
dans la durée et mesurable », explique
Stéphanie Coupé, responsable du projet
chez Eco-Emballages.
Première étape : les ambassadeurs
du tri ont réalisé un diagnostic des
installations, à commencer par une visite
46 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
de tous les locaux propreté en présence
des gardiens des immeubles concernés.
Cette phase a permis de rajouter des
bacs de tri là où il en manquait, et de
replacer les supports d’information sur
les consignes de tri : affiches sur les murs
et autocollants sur les poubelles. À l’issue
de cette première action, les quantités
collectées de déchets recyclables ont
augmenté de 59 % passant de 340 à 540 kg
par semaine pour les 2000 logements.
Deuxième étape : amplifier, par des
actions de communication, les progrès
obtenus. Pour cela, deux méthodes
ont été déployées : sensibilisation en
porte-à-porte par les ambassadeurs du
tri à Allende versus envoi d’un courrier
du maire avec un mémo tri à Floréal/
Courtilles. Là encore, les quantités de
déchets triés augmentent fortement,
passant de 540 à 820 kg sur les deux sites.
« Une expérimentation couronnée de
succès et duplicable », juge Delphine Helle,
élue en charge de la propreté à SaintDenis. Car mis à part le coût des quelques
bacs et affiches, elle n’a demandé que
d’impliquer les ambassadeurs avec une
nouvelle approche, « en mode projet » :
« Ça leur permet de suivre un territoire sur
le long terme et de récolter les fruits de leur
travail, ce qui augmente leur motivation. »
Par ailleurs, cette méthode de travail
a permis aux ambassadeurs de nouer
des liens avec les acteurs locaux au rôle
primordial dans la collecte des emballages,
tels que les gardiens.
Suite à cette expérience réussie,
Plaine Commune, qui organise la collecte
sélective pour 400000 habitants, envisage
de déployer cette méthode à 7000 autres
logements dans le cadre de sa candidature
au Plan de relance du tri et du recyclage.
Eco-Emballages
forme les nouveaux élus
96
C’est le nombre de réunions de formation « Nouveaux Elus » menées par
les équipes régionales d’Eco-Emballages en 2014. En seulement six mois,
ce sont plus de 2300 élus et collaborateurs fraîchement installés en mars
2014, venant de 524 collectivités à travers la France, qui ont découvert le dispositif de
recyclage des emballages.
BORDEAUX
GIRONDE
Peu importe le
flacon pourvu
qu’on ait le verre
Malgré de bonnes performances, Bordeaux Métropole souhaite
améliorer ses résultats en matière de tri, notamment celui du verre.
Pour y parvenir, elle a signé un engagement avec Eco-Emballages.
S
ur les 13 principales
agglomérations françaises,
Bordeaux Métropole occupe
la troisième place pour le tri
des emballages et la septième
pour le tri du verre. Des performances
honorables qui peuvent néanmoins être
renforcées. En septembre 2014, EcoEmballages et la Métropole , par la main
d’Alain Juppé, maire de Bordeaux et
président de la collectivité, ont signé un
acte d’engagement pour y parvenir, via
trois objectifs.
D’abord, installer de nouvelles bornes
de tri du verre et diminuer les coûts
de collecte. Dix nouveaux conteneurs
ont ainsi été installés dès octobre 2014.
Ensuite, mettre en place des dispositifs
de collecte pour tous les autres
emballages, adaptés à chaque zone et
type d’habitat, notamment l’habitat
collectif. Enfin, sensibiliser les habitants
par une communication de proximité.
Pour donner plus d’écho à cette
signature, et lancer officiellement
ce plan verre, une opération de
remobilisation des habitants a par
ailleurs été organisée le 14 septembre
sur les quais de Bordeaux.
Les habitants de la région sont
venus nombreux pour participer à des
animations pédagogiques et ludiques
pour mieux comprendre le geste de
tri. L’enjeu est de taille. En 2030, la
métropole bordelaise dépassera le
million d’habitants. Chaque tonne de
verre non triée peut coûter jusqu’à
130 euros à la collectivité, sans
compter l’impact écologique et les
perspectives d’emploi inexploitées.
Le plan d’action devrait ainsi
permettre à Bordeaux Métropole
de réaliser une économie de l’ordre
d’un million d’euros par an, mais pas
seulement. Troisième département
producteur de vin en France, la
Gironde produit chaque année
quelque 750 millions de bouteilles.
Autant dire que le recyclage du verre
constitue un objectif stratégique pour
l’agglomération, avec bon nombre
d’emplois à la clé. Les 15500 tonnes
de verre triées et collectées en 2013
sont d’ores et déjà à 100 % recyclées
dans la verrerie de Vayres, qui
emploie 270 personnes.
Toute la
collecte
en un clin
d’œil
Le compte-rendu annuel d’activités
d’Eco-Emballages présente, de
manière claire, les performances de
la collecte et du tri des collectivités.
L
ancé en novembre 2014 par EcoEmballages, le compte-rendu
annuel d’activités est devenu,
en quelques mois seulement,
un must-have des collectivités
locales. En une dizaine de pages, ce
tableau de bord nouvelle génération
présente, de manière synthétique,
pédagogique et très visuelle, les données
annuelles de performances et de coûts
de la collecte et du tri des emballages
ménagers. Il dresse également un
diagnostic du dispositif de la collectivité
par comparaison aux dispositifs moyens
(même type d’habitat) et aux dispositifs
les plus efficients, matériau par matériau.
Sur la base de cette analyse, les équipes
régionales d’Eco-Emballages y intègrent
des préconisations personnalisées pour
améliorer le service. Un document à
mettre entre toutes les mains ! Chaque
compte-rendu est en effet accompagné
d’infographies spécialement conçues pour
les habitants, avec une traduction très
concrète des bénéfices de leur geste de tri,
que ce soit en nouveaux objets fabriqués
grâce au recyclage ou en pleins d’essence
économisés.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 47
COLLECTE BONNES PRATIQUES
HAUTE-SAÔNE
DOUBS
SYTEVOM HAUTE-SAÔNE/DOUBS
« La redevance incitative
joue un rôle fondamental »
Performances multipliées par deux et coûts maîtrisés, réseau de
ressourceries, développement des filières de tri... Autant d’atouts
qui ont valu au Sytevom (Haute-Saône et Doubs) d’atteindre 8 des 9
cibles du Soutien au développement durable (SDD). Entretien avec
son président, Franck Tisserand.
En quoi consiste l’action du
6\WHYRP¢"
Le Sytevom est en charge de la maîtrise
des déchets dans le département de la
Haute-Saône et une partie du Doubs : usine
d’incinération, centre de tri, réseau de
32 déchetteries... Déjà en 2012, il obtenait la
Marianne d’or du développement durable
pour son action. Et pour cause : en cinq ans,
les tonnages de tri avaient été multipliés
par deux et le volume d’ordures ménagères
avait baissé de 33 %, soit une réduction
de près de 18000 tonnes. Par ailleurs,
un réseau de ressourceries développant
l’emploi et l’insertion professionnelle a été
créé et 28000 composteurs domestiques
ont été distribués. Les nouvelles filières
de tri – meubles, polystyrène, plâtre – se
développent et les déchetteries sont en
pleine modernisation. Le tout avec des
coûts à la tonne inférieurs à la moyenne
nationale, tant sur le verre que sur les
emballages légers.
Quel est le secret d’une telle
réussite "
La redevance incitative joue un rôle
fondamental pour impliquer les habitants.
Cela permet de leur faire comprendre que
plus on trie, moins c’est cher, puisqu’on
obtient des matières premières que l’on
peut valoriser. On leur donne les moyens
et les outils pour qu’ils deviennent acteurs
de leurs déchets et que cela ait un impact
direct sur leurs factures.
En Val-de-Saône, la quantité de déchets triés a
été multipliée par trois l’année dernière.
48 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
Depuis 7 ans, vous êtes
également président du Sictom Valde-Saône, en charge de la collecte
pour 60 000 habitants.
Oui, et nous sommes partis de rien.
Mise en place des bacs, redevance
incitative, plan de compostage mais aussi
programme de communication et site
internet : en sept ans, un travail immense
a été fait, permettant de passer de 330 kg
d’ordures ménagères par an et par habitant
à seulement 100 l’année dernière ! Les
tonnages de matière triée ont été multipliés
par trois, le compostage domestique est
devenu un réflexe sur le territoire. Nos
performances, au-dessus de la moyenne
nationale, ont été récompensées par
l’obtention des bonus SDD dès leur
lancement, en 2012.
Sur quels axes comptez-vous
travailler dans les années à venir "
J’aimerais que l’on fasse bénéficier
l’ensemble du département de l’expérience
du Sictom. Nous allons ainsi développer
notre « brigade du tri », qui contrôle
les bacs en amont sur le terrain d’une
manière aléatoire. Cela permet d’aller chez
l’habitant et lui rappeler les consignes de tri
et l’importance de trier. Et ainsi diminuer
nos refus de tri, qui est la seule cible du
SDD qui nous manque. Je voudrais aussi
que l’on aille plus loin sur l’extension des
consignes de tri sur les plastiques, déjà
expérimentée sur le territoire du Sictom,
dans toute la Haute-Saône. En modernisant
notre centre de tri, notamment grâce
au tri optique, nous pourrons recycler
plus d’emballages en plastique tout en
diminuant les coûts et en améliorant les
conditions de travail des agents. A terme,
le Sictom pourrait transférer sa charge au
Sytevom, afin de former un syndicat unique
de collecte et de traitement à l’échelle
départementale.
COLLECTE ET DEMAIN
LA COLLECTE
HORS FOYER
5 % des emballages utilisés par les ménages français sont jetés hors
du domicile. Eco-Emballages explore de nouvelles pistes pour que
ces emballages soient bien triés. À commencer par s’appuyer sur le
civisme des habitants qui, plutôt que de les abandonner, ramènent ces
emballages chez eux pour les trier.
E
n raison des modes de consommation nomade, les Français
sont susceptibles d’abandonner
des déchets d’emballages ménagers en dehors de leur domicile, à la plage, en forêt, dans la rue,
au bureau, dans une gare, ou encore sur
une aire d’autoroute. Ces emballages ménagers abandonnés en dehors de la maison
représentent environ 5 % de la totalité des
emballages de produits consommés par les
ménages.
Si le dispositif de collecte sélective
aujourd’hui mis en place via les collectivités est surtout concentré sur la collecte des
déchets d’emballages ménagers à la maison (concentrant 95 % des volumes), EcoEmballages cherche aujourd’hui à identifier les bonnes pratiques concernant le geste
de tri à faire en dehors du domicile.
Pour ce faire, Eco-Emballages expérimente, via plusieurs initiatives proposées
par des entreprises ou des associations,
des dispositifs de collecte sélective adaptés, pour tester leur pertinence technique,
économique et environnementale.
Ces projets menés depuis 2014 ont permis la réalisation de guides de bonnes pratiques à suivre, pour mettre en place des
dispositifs de collecte sélective efficaces et
efficients dans les campings et les festivals.
Ces guides sont maintenant utilisés par les
gestionnaires de campings ou les organisateurs de festivals pour leur permettre de
mettre en place volontairement la collecte
sélective.
Par ailleurs, les bureaux et le secteur de
la restauration rapide représentent également un fort enjeu en termes de tonnage.
Eco-Emballages mène des projets expérimentaux sur ces deux secteurs afin de pouvoir définir d’ici fin 2015 quelles sont les
bonnes pratiques de mise en place de dispositifs de collecte sélective dans ces lieux.
A terme, les consignes de tri devront
être adaptées en fonction du lieu de consommation des produits par les ménages.
Ainsi, les espaces naturels devraient pouvoir s’affranchir de poubelles et de bacs de
tri. En effet, il est préférable de s’appuyer
sur le civisme des habitants, qui, lorsqu’ils
apportent des produits emballés dans ces
lieux à protéger, rapportent chez eux les
emballages pour les trier. Par ailleurs, les
points d’apport volontaire urbains de collecte sélective permettent d’ores et déjà
d’apporter une solution satisfaisante à la
collecte des emballages issus de la consommation nomade.
Ainsi, ces expérimentations et ces
travaux vont permettre d’ici fin 2016 de
définir ces lieux pour lesquels il existerait
un intérêt économique et environnemental à mettre en place la collecte sélective
hors foyer, en complément du dispositif à
domicile actuel. En tenant compte des enjeux de l’ensemble des acteurs du dispositif et en adéquation avec les nombreuses
innovations des entreprises concernées,
Eco-Emballages travaille pour apporter
une solution aux habitants, leur apportant
la garantie que les emballages triés seront
bien recyclés, et ce, via des moyens compétitifs, efficaces et adaptés.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 49
TRIER
Contenu d’une poubelle
d’un habitant de Neuillysur-Seine.
© Bruno Mouron - Pascal
Rostain
TRI CONSTAT - NOS SOLUTIONS
Les centres de tri vont
devoir s’adapter à
l’évolution des flux de
matière prévue dans
les années à venir.
COÛT - EFFICACITÉ
Des centres de tri
moins nombreux et
plus performants
Extension des consignes à tous les emballages en plastique,
automatisation, nouvelle carte du tri… Les centres de tri vont
devoir se réinventer ces prochaines années. Avec deux maîtres
mots : maîtrise des coûts et efficacité.
52 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
À
quelques exceptions près, les 228
centres de tri actuels ne sont pas
adaptés à l’importante évolution
des flux de matière attendue ces
prochaines années : hausse du
gisement d’emballages ménagers, nouveaux
modes de consommation et schémas de gestion
des déchets… Il va falloir tenir compte de tout
cela, tout en maintenant les standards de qualité
pour les matériaux sortants. Un véritable projet
de transformation et d’innovation industrielle sur
l’ensemble de ce dispositif, alors que 3,7 millions
d’habitants expérimentent depuis 2011 le tri de la
totalité des emballages plastique.
Ces évolutions qualitatives conduisent en
particulier à une baisse significative de la densité
du flux entrant, des volumes à traiter plus
importants, résultat de la baisse de la densité et
de la hausse des tonnages par habitant, ellemême liée à l’amélioration des performances,
et un équilibre des volumes très différent entre
fibreux et non-fibreux. Concrètement, cela se
traduira par une hausse du nombre de résines,
des objets plus hétérogènes, plus de petits pour
les films et les emballages rigides comme les pots
de yaourt ou les barquettes. Ils devront aussi
s’adapter à la baisse de proportion des papiers
graphiques et à l’augmentation des indésirables,
des imbriqués, des déchets souillés. Et enfin,
à un meilleur recyclage des petits emballages
métalliques et assimilés (voir ci-contre).
Pour faire face, le tri va devoir s’automatiser,
intégrer des technologies plus poussées, mais
aussi être en cohérence avec les bassins de
population, dans un souci d’efficacité et de
maîtrise des coûts. D’abord, comme l’avancent les
travaux menés par Eco-Emballages et l’Ademe,
à travers l’augmentation de la taille moyenne
des centres de tri : toutes les analyses montrent
que les coûts financier et environnemental du
tri baissent lorsque la taille du centre de tri
augmente. Ainsi, jusqu’à une capacité de 60000
à 80000 tonnes, les gains engendrés par les effets
d’échelle sont plus importants que les surcoûts
engendrés par le transport.
Ces économies d’échelle engendreront des
bassins versants plus importants. C’est pourquoi
tout projet de modernisation ou de construction
de centres de tri devra s’intégrer dans une
approche territoriale élargie. Il sera également
nécessaire de veiller à la cohérence entre les
schémas de collecte et les installations de tri,
notamment dans l’optique d’une répartition plus
large des tâches du tri, depuis le consommateur
– qui pourra être appelé à séparer le verre, les
emballages et les papiers-journaux – jusqu’au
recycleur.
De l’autre côté de la chaîne, l’industrie va
réclamer de plus en plus de matière issue du
recyclage, avec des niveaux de qualité identique
ou supérieure aux niveaux requis aujourd’hui.
Il importera donc, pour chaque centre, de
définir le degré de tri pouvant être assumé
dans les meilleures conditions techniques
et économiques. Selon leurs tonnages et la
capacité des centres qui les environnent,
certaines collectivités auront intérêt à faire
réaliser un tri simplifié, en particulier pour les
plastiques rigides et les fibreux (flux fibreux
en mélange, flux plastiques rigides en mélange,
flux aluminium, flux acier et flux de films) dans
le centre de tri de proximité, qui sera suivi d’un
second tri dans des unités spécialisées.
Maîtriser le coût du dispositif sur les
cinq matériaux d’emballage, dans une
logique d’efficacité économique, sociétale et
environnementale, tel est le défi du tri pour les
années à venir.
Le tri va devoir s’automatiser, intégrer des technologies
plus poussées, mais aussi être en cohérence avec les bassins
de population, dans un souci d’efficacité et de maîtrise
des coûts.
Recycler plus de petits emballages métal
Avec un taux de recyclage de 37 %, l’aluminium fait partie des matériaux
les moins bien valorisés. Capsules de boisson, tubes de colle liquide, feuilles
de fromage… rarement triés par l’habitant, ils sont pourtant intégralement
recyclables. Dès 2010, des aménagements destinés à capter ces aluminiums
et aciers en centre de tri ont été expérimentés à l’initiative du Club de
l’emballage léger en aluminium et acier (CELAA), avec l’appui d’EcoEmballages. Début 2014, pour confirmer les premiers résultats positifs,
Eco-Emballages et le CELAA ont élargi le test à de nouvelles collectivités,
avec l’Association des maires de France et un soutien complémentaire de
Nespresso, membre fondateur du CELAA. Avec déjà 2 millions d’habitants
concernés fin 2014, l’objectif est d’atteindre les 4 millions à fin 2015.
Conduite sur trois ans, cette opération permettra de déterminer les moyens
nécessaires pour installer le recyclage de ces petits emballages comme
partie intégrante de nos filières françaises de tri et de recyclage, tant sur la
sensibilisation des habitants que sur les modalités de collecte, de tri et de
recyclage. D’ores et déjà, la production d’aluminium a doublé dans certains
centres de tri. Rendez-vous fin 2016 pour un bilan complet.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 53
TRI BONNES PRATIQUES
ARDENNES
SYNDICAT MIXTE DES ARDENNES
« On a changé de monde avec
ce nouveau centre »
Valodéa a inauguré un centre de tri high-tech qui absorbe le flux jadis
traité par deux structures vieillissantes. Et les performances sont au
rendez-vous !
U
ne petite révolution
industrielle ! » C’est en ces
termes que Francis Signoret,
président de Valodéa, le
syndicat mixte pour le
traitement des déchets du département
des Ardennes, évoque le centre de tri
unique inauguré en novembre 2014 à
Charleville-Mézières pour remplacer les
deux anciens centres devenus obsolètes.
Aujourd’hui, la totalité de la
collecte sélective du département
est dirigée directement vers ce
centre. Soit les emballages de 463
communes ardennaises représentant
285000 habitants. Outil d’une
nouvelle génération au service d’une
économie locale et circulaire, le centre
regroupe l’usine de tri des déchets
ménagers recyclables, mais aussi toute
l’administration de Valodéa.
Six mois après l’ouverture de cette
structure, dont l’idée datait de 2007, ses
acteurs ne peuvent que se féliciter de
ses apports industriels performants :
hausse des performances qualitatives,
amélioration des conditions de travail
et diminution des coûts de gestion et
d’entretien. « On a changé de monde
avec ce nouveau centre », s’enthousiasme
Francis Signoret. Tout d’abord
54 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
économiquement : après amortissement
des investissements, les coûts de tri de
la collecte sélective diminuent de près
de 20 %.
Socialement ensuite. Avec, pour les
quinze salariés se consacrant au tri, des
conditions de travail bien meilleures.
Ce grâce au « tout mécanisé », à la mise
aux normes des installations et à une
attention toute particulière portée à
l’ergonomie des postes de travail. Les
bénéfices sont aussi environnementaux.
Construit selon les standards HQE
(Haute qualité environnementale),
le centre permet, entre autres, une
optimisation des transports limitant
l’émission de gaz à effet de serre.
Le nouveau centre
de tri de CharlevilleMézières est entièrement mécanisé et
répond aux normes
HQE (Haute qualité
environnementale).
Mais surtout, la conception
de ce centre de tri novateur a
considérablement fait évoluer la qualité
du tri en réduisant les erreurs et permet
ainsi une meilleure valorisation des
emballages ménagers. L’accent a été mis
sur la modernisation et l’automatisation
du tri, avec la mise en place du tri
optique pour séparer mécaniquement
flacons plastique, papiers, cartons,
métaux pré-triés par tous les Ardennais.
Au total, cette structure de
15000 mètres carrés a bénéficié d’un
investissement de 16 millions d’euros,
dont 3 millions d’euros de subventions.
Cela lui permet de traiter près de 16000
tonnes de matières valorisables par an.
« On est désormais prêt à accueillir
le tri des plastiques l’arme au pied ! »,
assure le président du Syndicat mixte de
traitement des déchets Ardennais, qui a
répondu sans tarder à l’appel à projets
lancé par Eco-Emballages dans le cadre
de l’extension des consignes de tri.
VÉNDÉE
TRIVALIS
La Vendée montre
l’exemple
strict respect de la démarche HQE.
Elaboration d’une charte
« chantier vert », respect des éléments
bioclimatiques et environnementaux,
intégration des matériaux recyclés et
biosourcés, installation de panneaux
La Vendée est un département exemplaire pour le tri des emballages.
solaires pour l’eau chaude sanitaire,
Les performances sont là, depuis des années. L’expérimentation
réutilisation des eaux pluviales
récente de l’extension du tri des plastiques a mis sur les rails
pour les toilettes et l’aire de
le projet d’un centre de tri départemental.
lavage : cet équipement,
conçu pour avoir, à long
épartement exemplaire
méthodes de travail. Le
terme, les impacts sur
depuis des années en termes
surtri manuel généré
l’environnement le
de tri des emballages, la
par le nouveau process
plus maîtrisé possible,
Vendée ne faillit pas à sa
représentant un surplus
va permettre – via des
d’euros économisés avec la
mise en place du nouveau
réputation du « toujours plus,
de stress et de fatigue
collectes séparées des
centre de tri.
toujours mieux ». Pour preuve, le succès
pour les trieurs, un système
papiers et des emballages sur
de l’expérimentation d’extension des
de tri optique a été mis
l’ensemble du département –
en place. Ce dernier soulage
consignes de tri à laquelle elle a participé
d’harmoniser les consignes de tri
considérablement le travail des
à l’invitation d’Eco-Emballages. Assurant
pour tous les Vendéens et les touristes.
opérateurs et améliore les performances du
en Vendée le traitement des déchets
Il sera surtout en capacité, dès son
centre de tri.
ménagers et assimilés depuis 2003, c’est
ouverture, d’absorber tous les emballages
Devant le succès de l’expérimentation,
le syndicat Trivalis qui a piloté ce test
ménagers en plastique.
Trivalis a décidé d’aller plus loin en
grandeur nature.
« Pour la préservation des ressources,
engageant une réflexion pour équiper le
Depuis mars 2012, 170000 habitants
pour réduire encore plus les déchets enfouis,
département d’un centre de tri capable
du sud du territoire ont donc changé
nous souhaitons être prêts techniquement à
leurs habitudes, triant désormais pots
d’absorber ces emballages plastique
recevoir ces nouveaux flux, explique Hervé
et barquettes en plastique dans le bac
dès la généralisation de l’extension des
Robineau, président de Trivalis. Comparé
jaune. Résultat : 2,5 kg de matériaux
consignes de tri.
à notre fonctionnement actuel, nous
en plastique par an et par
Projet collaboratif mené
ambitionnons d’économiser 2,5 millions
habitant ont été triés en plus.
avec toutes les collectivités
d’euros par an grâce au centre de tri
Un résultat satisfaisant
adhérentes du Syndicat,
départemental, qui sera de surcroît une
qui, pour les dirigeants
ce nouveau centre de tri
vitrine pédagogique pour toujours plus de
de Trivalis, ne peut
départemental obéit au
prévention et de sensibilisation. »
qu’évoluer de façon
positive.
« Les changements
d’habitude exigent du
temps. Preuve en est, les
pots et barquettes sont
devenus plus nombreux
au fil du temps », explique
Gérard Hérault, vice-président en
charge du tri et des relations avec les écoorganismes. Qui dit changement d’habitudes
dit changement de communication. « La
communication directe avec l’habitant est
à privilégier, poursuit Gérard Herault. Il
est essentiel de rassurer l’habitant qui a en
mémoire le refus de son sac jaune, avant
l’expérimentation, en raison de la présence
de pots et barquettes. » Et adaptation des
D
2,5
MILLIONS
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 55
TRI BONNES PRATIQUES
SMVO
Une extension des
consignes « 100 %
gagnante »
Dans l’Oise, le SMVO observe les effets positifs de
l’expérimentation menée autour du tri des nouveaux plastiques.
Notamment, plus de simplicité pour le consommateur.
T
rier encore plus sans oublier… les
emballages plastique : le message a
été reçu cinq sur cinq par le SMVO, le
Syndicat mixte de la vallée de l’Oise et ses
490000 habitants. Depuis 2012, à l’instar
de 51 collectivités locales, ces derniers ont pris une
large part dans l’expérimentation d’extension des
consignes de tri aux emballages plastique, lancée
par Eco-Emballages.
Il faut dire que le territoire a la particularité de
gérer le centre de tri le plus moderne de France,
le seul à être équipé de dix séparateurs optiques
permettant de trier tous les emballages en plastique
issus de la collecte sélective. Traitant 30000 tonnes
par an, le centre Verdi de Villers-Saint-Paul fait
d’ailleurs l’objet, dans le cadre de l’appel à projets
« Plastique », d’une étude pour porter ce volume à
rien moins que 60000 tonnes.
Pots, barquettes, films plastique : les habitants
ont donc jeté sans hésitation dans leur bac jaune
la totalité de ces emballages plastique estampillés
jusqu’alors « non recyclables ». Pouvoir jeter ces
derniers a facilité le geste de tri, plus simple à
comprendre et donc à réaliser. Avec pour résultante
« des performances qui ne cessent de s’améliorer »,
explique Philippe Marini, président du SMVO.
Reste qu’il a fallu gérer l’arrivée en centre
de tri de ces pots, barquettes et films : 5,8 kg
56 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
Pots, barquettes,
films plastique :
les habitants ont
donc jeté sans
hésitation dans
leur bac jaune
la totalité de
ces emballages
plastique
estampillés
jusqu’alors « non
recyclables ».
OISE
supplémentaires par an et par habitant, soit 10 %
du flux pour 2014. Voilà qui n’a pas été sans impact
sur le process de tri, qui a nécessité une adaptation
du centre et du travail des équipes. Non sans
quelques imprévus. « Les films plastique mettent
un peu le cirque dans la chaîne, reconnaît Gilles
Choquer, directeur général des services du SMVO.
Mais le bénéfice en termes d’augmentation globale
de la collecte sélective et de confort des habitants
est 100 % gagnant. Il y a encore du travail pour
fluidifier le process, trouver des débouchés, mais
nous y travaillons au quotidien et les programmes de
travaux ont été efficaces. »
Et enrichissants. Car l’expérience du centre
de tri de Villers-Saint-Paul a permis d’avoir un
retour sur les impacts de l’opération d’extension
des consignes de tri. « Les perspectives de la
généralisation progressive de l’extension des
consignes à l’ensemble du territoire national
nous incitent à confirmer notre engagement en
travaillant à un doublement de capacité de notre
centre de tri, tout en apportant des réponses aux
problèmes techniques rencontrés lors de la première
modernisation. Ceci permettra, comme en matière
de valorisation énergétique, de répondre aux
besoins d’un territoire plus large que le SMVO, et
ainsi de diminuer les coûts du tri dans l’intérêt des
habitants », poursuit Gilles Choquer.
L’opération d’extension des consignes de tri a par
ailleurs relancé la communication autour « du petit
geste aux grands effets ». « Nous nous étions un peu
essoufflés sur le tri et l’expérimentation a créé une
nouvelle dynamique, explique Catherine Fournier,
responsable de la communication du syndicat.
Les relais d’information que sont les collectivités
adhérentes sollicitent désormais régulièrement le
service de communication du SMVO. Toutefois, il ne
faut pas penser que c’est un acquis. Nous sommes sur
un sujet qui nécessite une communication régulière, il
faut continuer. »
Présidente de la commission Environnement,
Arielle François est tout aussi enthousiaste : « Du
point de vue de la population, il est clair que nous
avons bien fait de partir dans cette expérimentation.
On sait maintenant ce qu’il faut faire. Il y aura une
partie de la matière qui sera triée industriellement
et une autre partie plus simplement. Il est évident
que l’on ne reviendra pas sur la simplification du
geste pour l’habitant. Il y a aussi des recherches sur
la recyclabilité des matériaux en amont. Pour que
cela soit plus facile pour la chaîne derrière. C’est
bien que cela continue. » Quand simplicité rime
avec efficacité.
SMTD 64
Plus de tonnes
et plus de
compétences
Le centre de tri du Syndicat mixte de traitement des déchets
(SMTD) du bassin Est des Pyrénées-Atlantiques (64) n’est plus
en mesure de faire face au volume d’emballages triés par les
habitants. Sa présidente, Monique Sémavoine, nous présente les
avancées du nouveau centre en construction.
Dans quelle situation se trouve
DXMRXUG­KXLOH607'¢"
Créé en 2002, le SMTD est en charge du
traitement des déchets sur presque tout le Béarn.
Son centre de tri avait été conçu en 1998 pour les
collectivités autour de la commune de Sévignacq, qui
comptaient quelque 80000 habitants, puis dans une
logique de massification des flux, il a été transféré
au SMTD qui a aujourd’hui la charge de neuf
collectivités adhérentes dont l’agglomération de Pau,
soit près de 300000 habitants. Il en résulte que les
capacités du centre sont aujourd’hui insuffisantes
pour traiter les 17000 tonnes d’emballages triées par
les habitants chaque année. L’expérimentation de
l’extension des consignes de tri
à tous les emballages plastique,
mise en place depuis 3 ans sur
environ 12 % du territoire, a
confirmé que le centre actuel
n’est pas adapté. En effet, durant
l’expérimentation, la productivité
a baissé et le coût de tri est monté
en flèche. De plus, les agents ont
dû trier manuellement beaucoup
plus d’emballages et ont vu leurs
conditions de travail se dégrader.
Le nouveau
centre de tri a
pour objectif de
mieux valoriser
les déchets, et
pour ambition
de valoriser
les métiers des
hommes.
PYRÉNÉES
ATLANTIQUES
Comment comptez-vous vous attaquer
DXSUREOqPH¢"
Le syndicat a décidé la construction d’un centre
de tri plus moderne d’une capacité de 24000 tonnes,
doté de technologies de tri modernes. Ce choix se
justifie d’autant plus que le volume des emballages
à trier augmentera avec la généralisation de
l’extension des consignes de tri à l’ensemble de notre
territoire dans les prochaines années.
Quelles seront les principales innovations
GXQRXYHDXFHQWUHGHWUL¢"
Il sera équipé de technologies très performantes.
Trois cribles balistiques sépareront mécaniquement
la collecte sélective. Le process sera ensuite équipé
de six machines de tri optique permettant de séparer
les différentes fractions. Une de ces machines sera
d’ailleurs exclusivement dédiée au tri automatique
des films plastique. Il y aura également une
séparation spécifique des emballages en acier et
en aluminium de petites tailles. Tous ces process
communiqueront entre eux et seront gérés par
logiciel informatique. Mais la technologie ne fait
pas tout. Pour augmenter les performances, nous
voulons aussi améliorer le tri effectué en amont par
les habitants via des campagnes de communication.
Avec l’ouverture du nouveau centre en octobre 2015
et la candidature de tout son bassin de chalandise à
la deuxième phase d’expérimentation d’extension
des consignes, nous comptons rendre notre tri plus
efficace et baisser le taux de refus. Tout cela devrait
permettre de réduire significativement les quantités
résiduelles enfouies ou incinérées et réduire les
coûts de tri.
Une attention particulière a aussi été
portée aux conditions de travail des agents
chargés du tri.
Oui. C’est un métier très manuel et répétitif qui
peut être éprouvant physiquement. Des postes de
travail plus ergonomiques sont prévus. Surtout, les
agents vont monter en compétences. En effet, le tri
des nouvelles résines plastique n’est pas possible de
manière manuelle, il sera de plus en plus effectué
automatiquement par les machines. Leur rôle va
donc plutôt consister à contrôler le bon déroulement
des opérations et à effectuer un surtri manuel.
En résumé, ce centre de tri a pour objectif de
mieux valoriser les déchets, et pour ambition de
valoriser les métiers des hommes. Ces deux objectifs
seront mis en avant sur site grâce à un parcours
pédagogique moderne et attractif ouvert à tous les
publics. En outre, notre syndicat a décidé de se doter
d’une identité forte en se baptisant Valor Béarn
afin de communiquer vers tous les publics et les
sensibiliser aux enjeux environnementaux.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2013 # 57
RECYCLER
Sommet de la Terre, Rio de
Janeiro, juin 2012.
© AFP PHOTO/Christophe
Simon
RECYCLAGE CONSTAT
PLASTIQUES
Accompagner le développement
de nouvelles filières industrielles
Les résultats de l’appel à projets lancé en 2012 par Eco-Emballages
confirment la possibilité de créer des filières industrielles pour
une large part des plastiques issus des emballages ménagers.
A condition d’adapter les outils et les process.
Quant à
l’hypothèse de
séparer chez les
recycleurs les
lots de PE-PPPS, elle est jugée
économiquement
plus intéressante
que le tri direct
en centre de
tri. La création
d’une filière est
envisageable sans
faire exploser
les coûts,
mais à vitesse
progressive.
P
etits, légers, divers, de formes et
compositions différentes... Les
emballages ménagers en plastique sont
les plus complexes et les plus coûteux à
collecter sélectivement et recycler. Voilà
pourquoi, il y a 20 ans, le tri a été limité aux seules
bouteilles et flacons, facilement identifiables
par le consommateur. Pour s’adapter aux
progrès techniques et industriels, d’importants
travaux ont été impulsés par Eco-Emballages
au niveau des centres de tri, en association avec
les acteurs du recyclage. Un premier appel à
projets a été lancé en 2010, donnant lieu à neuf
expérimentations dont les résultats ont été
présentés en 2012.
Pour affiner ces travaux et étudier la création
de filières industrielles, un second appel à projets
a été lancé en 2012. Sur neuf candidatures
présentées, six ont été sélectionnées. A l’image
du projet « Recycl’eps », conduit par Ecopse,
le Crepim, Elipso, Ikos et Valorplast pour
expérimenter le recyclage du plastique PS/PSE,
ces initiatives ont été soutenues financièrement
par l’Ademe et Eco-Emballages à hauteur de
50 % des dépenses engagées. Un premier bilan
de cette seconde phase a été dévoilé en mai 2014,
venant enrichir le rapport de synthèse de l’appel à
projets. Celui-ci souligne le potentiel de recyclage
des nouvelles résines, tout en pointant les efforts
à accomplir en vue de nouvelles filières.
194 M E
203 M E
218 M €
158 M E
2014*
2013
2012
2011
2010
87 M E
2009
136 M E
120 M €
146 M E
2008
59 M E
2004
2007
58 M E
2003
2006
57 M E
2002
2005
44 M E
2001
97 M E
150
100
50
0
60 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
238 M E
* 2014 : valeur provisoire.
200
250
LES RECETTES ISSUES DE LA VENTE DES MATÉRIAUX
PAR LES COLLECTIVITÉS SONT EN LÉGÈRE BAISSE
Le rapport confirme d’abord le potentiel
de recyclage des barquettes monocouches
PET en mélange avec les bouteilles et flacons
en PET. Tout en précisant que, sur ce marché
« extrêmement sensible » (complexité des process
et difficulté d’équilibrer l’offre et la demande),
« l’élargissement des lots aux barquettes
monocouches devra être accompagné d’une
importante surveillance de la qualité des balles à
destination des recycleurs ».
Quant à l’hypothèse de séparer directement
chez les recycleurs les lots de PE-PP-PS
(bouteilles, flacons, pots et barquettes en
mélange), elle est jugée « économiquement
plus intéressante que le tri direct en centre de
tri ». La création d’une filière est envisageable
« sans faire exploser les coûts », mais à vitesse
progressive, « pour permettre aux recycleurs
d’adapter leurs capacités de traitement ». Pour le
PVC, en revanche, « des solutions techniques de
recyclage existent », mais leur coût, combiné à la
baisse du gisement, rend la création d’une filière
« difficilement envisageable ».
Concernant les films en PE (polyéthylène),
« l’atteinte en centre de tri d’un niveau de pureté
supérieur à 90 %, permettant le développement
de l’industrie du recyclage » est également jugée
« possible » dans des conditions économiques
« maîtrisées ».
Le rapport de synthèse se penche enfin sur les
moyens de parvenir à une automatisation plus
poussée des process de tri et à l’accroissement
des capacités de traitement des centres,
confirmant les hypothèses formulées par EcoEmballages et Adelphe. Dans des bassins de
population à forte densité, estime le rapport,
« le tonnage à trier permettra de développer
des centres de tri de capacité importante, dans
lesquels les résines pourront être séparées en 3
flux ou en 5 flux, envoyés ensuite directement
chez les recycleurs ». A l’inverse, dans les bassins
de population à faible densité où le tonnage
ne permet pas l’émergence d’unités fortement
automatisées, des « centres de tri de proximité »
devront être développés pour effectuer un « tri
simplifié, avec la production d’un flux comprenant
l’ensemble des emballages rigides en plastique,
envoyé ensuite vers une unité dédiée au surtri ».
Plus que jamais, le défi à relever se situe à
l’échelle industrielle.
NOS SOLUTIONS
REPRISE
Nous garantissons
la traçabilité de chaque tonne
Sans « reprise » des matériaux triés, pas de recyclage possible. Dès sa création en 1992, le dispositif a pris en
compte cette nécessité en offrant une garantie aux collectivités territoriales de pouvoir vendre l’ensemble
des emballages collectés et triés à l’industrie du recyclage. Financer en partie le recyclage par la revente
des matériaux triés par le citoyen : il s’agissait déjà d’économie circulaire ! Mais c’était une gageure : il fallait
s’assurer que le déploiement de bacs jaunes et des centres de tri serait suivi d’effets, à une époque où
l’industrie du recyclage était moins structurée qu’aujourd’hui.
E
n vingt ans, l’application du principe de
reprise a considérablement évolué. Au
fur et à mesure que les tonnages triés ont
augmenté, que la qualité des matériaux
s’est améliorée, les débouchés du recyclage
se sont développés. De nouveaux acteurs industriels
se sont intéressés à la matière recyclée.
« La reprise est un enjeu crucial, souligne Maïté
Ketterer, responsable du pôle Recyclage et Marché
chez Eco-Emballages. Plus de 3 millions de tonnes
recyclées par an, cela représente près de 150000
camions, dont nous devons connaître précisément la
destination. C’est ce qui garantira la robustesse du
taux de recyclage, et donnera l’assurance à tous les
acteurs que les emballages triés sont bien recyclés. »
Au lieu de travailler par échantillonnage, EcoEmballages trace chaque tonne triée (lire encadré).
Connaître l’origine, la destination et la qualité de
chaque tonne est indispensable pour valider la
Environ
rémunération de la collectivité qui l’a produite.
Pour cela, une équipe dédiée scrute au
quotidien la traçabilité des flux, du centre de tri
aux usines de recyclage, qui sont situées à 89 %
en France. En créant ce système transparent
avec les industriels, Eco-Emballages et ses
sont tracés chaque année
par Eco-Emballages.
partenaires ont contribué à forger l’image de
sérieux dont jouit aujourd’hui la profession.
Demain, nous devrons continuer à faire évoluer
ce système. Les tonnages augmentent chaque année
et les flux à recycler changent : il faut trouver sans
cesse de nouveaux débouchés. Notre prochain défi ?
Les nouveaux emballages en plastique. L’industrie
est en train de s’adapter à ce nouveau gisement.
Au fil des évolutions technologiques, il faudra continuer à vérifier l’adéquation entre ce qui est trié et
recyclé tout en assurant une veille sur les nouveaux
matériaux. L’enjeu est d’autant plus grand que l’on
parle ici d’une industrie à haute valeur ajoutée. La
valeur des matériaux a augmenté significativement depuis 2001, ce qui permet aux
collectivités de financer une partie du
coût de la gestion des déchets.
150 000
CAMIONS
Oscar, un nouvel outil pour
suivre chaque tonne de matériaux
Rien n’échappe à Oscar. Mise en service fin 2014, cette plateforme
web est la dernière née d’une série d’outils de suivi initiée par EcoEmballages. Conçu à partir des retours d’expérience des premiers outils
de traçabilité utilisés par Eco-Emballages, Oscar est plus flexible, plus
ergonomique, il offre une vision adaptée à la réalité de terrain. Chaque
tonne de verre, carton, métaux ou plastique fait l’objet d’un suivi exhaustif,
de sa sortie du centre de tri à son recyclage. Oscar est un outil de gestion
incontournable pour les 500 utilisateurs. Chacun y dispose d’un accès
personnel et confidentiel, afin d’y entrer les tonnages, la destination et la
collectivité émettrice des matériaux. Tout ce qui est déclaré est envoyé à la
collectivité, qui vérifie la concordance avec ce qu’elle a produit. Un contrôle
ultra sécurisé qui met tout le monde d’accord, et qui permet de s’assurer
que la rémunération de la collecte et du tri correspond à un recyclage
effectif, donnant tout son sens au geste de tri !
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 61
RECYCLAGE BONNES PRATIQUES
HEINEKEN
Une innovation qui
colle avec le recyclage
Après avoir déjà réduit le poids de ses emballages, Heineken a de
nouveau innové en créant des étiquettes adhésives plus facilement
recyclables.
D
epuis quelques années, l’usage
d’étiquettes en plastique
adhésives se développe sur
les emballages en verre. Si
ces étiquettes permettent
une très bonne résistance aux variations
d’humidité et offrent un rendu graphique
proche de celui de la sérigraphie, leur
développement croissant pourrait
entraîner des difficultés lors du recyclage
des emballages en verre. En grandes
quantités, elles empêcheraient la bonne
séparation des matériaux qui est une
phase cruciale pour les recycleurs afin de
maintenir un parfait niveau de qualité de
la matière recyclée.
Réduire les impacts environnementaux
de ses emballages est une priorité pour
Heineken qui, depuis longtemps, a
multiplié les actions pour réduire à la
source les emballages et développer leur
recyclabilité : en 2012, l’entreprise a ainsi
allégé le poids de ses bouteilles en verre de
25 cl, tout en modifiant leur design pour
créer une plus forte identification.
Améliorer la recyclabilité des bouteilles
portant des étiquettes plastique adhésives
constituait donc pour la marque,
grande utilisatrice de ces étiquettes,
un challenge prioritaire qu’elle a
souhaité aborder avec l’expertise d’EcoEmballages. Initié en 2011 avec l’aide du
Cetie (Centre international technique
de l’embouteillage), qui réunit tous les
acteurs dont les fournisseurs d’étiquettes
et d’adhésif de Heineken (Avery Dennison,
Constancia et CCL), le brasseur a lancé
un projet de R&D pour mettre au point un
nouveau type d’étiquette répondant aux
contraintes techniques exigées dans le
cadre d’un recyclage efficace et de qualité.
En 2014, des tests industriels ont
permis de valider ces étiquettes nouvelle
62 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
génération qui, depuis début 2015, sont
utilisées sur l’intégralité des bouteilles
de 25 cl mises en marché par Heineken,
et dont le déploiement a été planifié sur
d’autres marques et formats du brasseur.
Les bonnes pratiques se devant d’être
partagées, les conclusions du projet feront
l’objet d’un guide diffusé par le Cetie et
Eco-Emballages, sorte de vade mecum de
l’étiquetage des bouteilles en verre.
Exemple réussi d’optimisation
du système de recyclage et donc de
participation au cercle vertueux de
l’économie circulaire, le travail réalisé
sur les étiquettes par Heineken illustre
l’opportunité que l’éco-conception
représente pour une marque : se
différencier et s’offrir un nouveau
positionnement. « Notre philosophie de
la RSE est d’avancer avec l’ensemble des
acteurs : cette collaboration avec les équipes
d’Eco-Emballages est de ce point de vue
exemplaire », se félicite Kristelle Robic,
secrétaire générale d’Heineken France.
« Pour améliorer la compétitivité de
notre industrie sur la disponibilité des
matières premières, indique de son côté
Victoire de Margerie, présidente
du comité Matériaux et Emballages
d’Eco-Emballages, il est impératif
d’optimiser notre économie circulaire
et donc notre système de recyclage. La
coopération d’Eco-Emballages avec
Heineken est un bel exemple où l’innovation,
dans le secteur de l’emballage, est mise au
service d’un recyclage efficace et de qualité. »
Ces nouvelles étiquettes sont
utilisées sur les bouteilles de
25 cl, et leur déploiement a été
planifié sur d’autres marques et
formats du brasseur.
RECYCLABILITÉ
Recyclage du papiercarton, suivez le guide
Eco-Emballages et Revipac ont édité un guide à destination des
professionnels du secteur de l’emballage papier-carton (fabricants,
producteurs, conditionneurs…). L’objectif : les accompagner dans leurs
choix d’éco-conception.
T
out ce que vous avez toujours
voulu savoir sur le recyclage
des emballages papier et
carton se trouve désormais
dans un guide. Intitulé
Recyclage et recyclabilité des emballages
ménagers en papier-carton usagés,
ce recueil pratique conçu par EcoEmballages et Revipac, organisme de
reprise et de recyclage des emballages
papier-carton ménagers, constitue un
outil indispensable pour accompagner
les différents acteurs de la filière dans
leur démarche d’éco-conception.
La finalité du recyclage est claire,
il s’agit bien du retour à la matière du
papier-carton, la fibre de cellulose. Et
pour que cette matière recyclée soit
effectivement réutilisée, elle doit être
d’une qualité la plus proche possible
de celle de la matière d’origine. En
effet, avec des emballages de plus en
plus complexes, des associations de
matériaux et l’utilisation d’additifs de
plus en plus innovants, de nouvelles
contraintes apparaissent, générant
ainsi des freins au recyclage papetier,
à considérer dès la conception. Car s’il
n’est pas « nouveau que la recyclabilité
du carton est totale, il reste que les colles,
adhésifs, encres et autres composants
ne sont pas une mince affaire, surtout
si l’on veut recycler davantage de types
d’emballage et plus de quantités »,
précise Noël Mangin, Directeur
général de Revipac. Le guide s’attache
à présenter et décoder les incidences
de ces choix de conception sur le
recyclage. Sont également recensés les
outils et services mis à disposition des
professionnels par Eco-Emballages tels
que BEE (Bilan environnemental des
emballages), TREE (Test de recyclabilité
des emballages), l’Info-tri Point vert,
etc. Une mine d’informations et de
conseils pour comprendre les freins au
recyclage, et aider à faire les bons choix
techniques.
Ce guide a été réalisé sous l’égide
du Cerec (Comité d’évaluation de la
recyclabilité des emballages papiercarton), lequel, « avec l’aide d’un comité
d’experts et des compétences du Centre
technique du papier à Grenoble, met tout
en œuvre pour que la commercialisation
des nouveaux emballages soit compatible
avec les conditions industrielles
disponibles pour leur recyclage », comme
l’explique Maryon Pailleux, ingénieur
Matériaux chez Eco-Emballages.
Pour Carlos de los Llanos, Directeur
du département Recyclage
d’Eco-Emballages, le Cerec est un
véritable « numéro vert Recyclabilité » au
service des industriels. Le guide s’appuie
par conséquent sur des exemples
concrets d’emballages ayant fait l’objet
de tests d’évaluation de recyclabilité. On
y apprend que des emballages, a priori
éco-conçus, posent de vrais problèmes
au recyclage, comme les barquettes
à base de fibres de bambou. L’ajout
de liants hydrophobes, nécessaires
à la cohésion de ces fibres, perturbe
le process de recyclage et génère des
Le guide apporte en effet
des solutions pour que les
metteurs en marché améliorent
la recyclabilité de leurs
emballages et spécifient les
filières de recyclage.
pertes à la fois de matière et financières
pour le papetier. A contrario, d’autres
emballages, autrefois écartés du
dispositif, sont aujourd’hui, suite aux
tests menés par le Cerec, parfaitement
intégrables au processus de recyclage.
C’est le cas des gobelets enduits de
polyéthylène, comme ceux utilisés dans
les fast-foods.
Cette lecture pourrait faire bouger les
lignes. Loin de se limiter au constat, le
guide apporte en effet des solutions pour
que les metteurs en marché améliorent
la recyclabilité de leurs emballages et
spécifient les filières de recyclage pour
les différents types d’emballage.
En effet, si tous les emballages en
papier et carton se recyclent, leur
taux de recyclage est aujourd’hui de
67 % pour un gisement approchant
un million de tonnes. Ce taux de
recyclage, rappelle le guide, pourrait
être augmenté par l’amélioration du
geste de tri des habitants mais aussi par
la modernisation des centres de tri avec
la possibilité de traiter les matériaux
fibreux dans un circuit spécialisé.
Enjeu primordial, le recyclage et la
recyclabilité des emballages constituent
aussi une préoccupation forte pour les
consommateurs : pour 67 % d’entre eux,
la présence de matière recyclée dans
un emballage représente en effet un
élément d’incitation à l’achat.
*Etude de perception de l’emballage et
d’image du recyclé – Ipsos/Ademe/EcoEmballages – 2013.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 63
RECYCLAGE BONNES PRATIQUES
EURE
SMEDAR
Quand haute technologie
rime avec qualité optimale
À Rouen, les bonnes performances du centre de tri du Smedar s’expliquent en partie par l’effort réalisé par le
syndicat pour s’équiper d’un système de contrôle qualité dernier cri.
E
n Seine-Maritime, le Smedar
(Syndicat mixte d’élimination
des déchets de l’arrondissement
de Rouen) revendique fièrement
le volume d’emballage recyclable
traité par son centre de tri chaque année :
30000 tonnes, soit la collecte issue de 165
communes autour de Rouen et Dieppe,
triées et valorisées au rythme soutenu de
10 tonnes par heure ! Une performance
en grande partie permise par la mise en
place, au sein du centre de tri construit
en 2007 sur l’Ecopôle Vesta, dans le
prolongement de l’unité de valorisation
énergétique, de nouvelles technologies
permettant d’optimiser toutes les étapes
du tri, notamment la qualité des flux.
L’instauration d’une Gestion de
production assistée par ordinateur
(GPAO), l’utilisation d’un trieur optique
(capteur infrarouge permettant d’avoir
une idée visuelle de la qualité du tri
Initiée et testée sur les balles
de bouteilles et flacons en
plastique, cette méthode est
développée sur 12 centres de tri.
64 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
effectué en déterminant la nature des
emballages) et, il y a un an, la mise en
place d’une méthode d’autodiagnostic
ont en effet permis d’optimiser la qualité
des déchets d’emballage triés par ce
centre avant d’être vendus aux filières
de recyclage. Avec pour objectif, tant
technique que financier, de ne pas
expédier aux recycleurs, qui exigent une
qualité élevée, de mauvaises balles.
La qualité du tri représente un
élément primordial pour les 300 unités
industrielles (spécialisées par matériau)
qui assurent le recyclage en France et en
Europe. Chaque tonne recyclée fait l’objet
d’un certificat transmis à Eco-Emballages,
qui assure le contrôle et la traçabilité de
ces matériaux. L’un des objectifs étant
que la qualité des déchets d’emballage
respecte les standards spécifiés dans le
cahier des charges d’Eco-Emballages et
Adelphe. Standards qui fixent le niveau de
séparation des différents types de déchets
d’emballage que doivent respecter tous
les dispositifs de collecte et de tri, et à
partir duquel le marché du recyclage peut
s’organiser. Ils correspondent à un juste
équilibre entre une qualité insuffisante
qui nécessiterait un traitement
supplémentaire avant recyclage, et une
qualité qui augmenterait excessivement
les coûts de tri.
En 2014, pour aider les centres de tri
à détecter de façon simple et efficace
les anomalies et à rectifier le tri dès la
détection d’une faille de qualité, EcoEmballages a proposé la mise en place
d’une méthode d’autodiagnostic en
partenariat avec les acteurs du dispositif :
exploitants des centres de tri, repreneurs
et recycleurs.
Initiée et testée avec le concours
de Varlopast sur les balles de bouteilles
et flacons en plastique, cette méthode
innovante est aujourd’hui développée
sur douze centres de tri. Permettant
d’évaluer visuellement la qualité des
balles produites, en comptant le nombre
d’indésirables présents sur deux faces
de balles, elle fait l’objet de premiers
retours très positifs. Et pour cause, aucune
décote financière n’a été enregistrée
depuis le début de l’expérience. Cette
dernière, menée sur les bouteilles et
flacons, sera élargie en 2015 à un plus
grand nombre de centres mais aussi –
et c’est l’objet d’une étude en cours – à
d’autres types de matériaux.
HAUTE
GARONNE
VALORISATION COMPLÉMENTAIRE
Et si les refus de tri
devenaient combustibles
Que faire des emballages plastique issus des refus de tri ? L’une des solutions réside
dans cette initiative menée par un recycleur et un cimentier, véritable mise en pratique
de l’économie circulaire.
E
lément stratégique du projet
d’extension des consignes de tri,
la valorisation des emballages
ménagers en plastique non
recyclable est un défi majeur.
En effet que faire des refus de tri ? La
réponse tient en un acronyme : CSR. Tous
ces déchets sont en effet compatibles
avec la fabrication d’un « combustible
solide de récupération », qu’il est possible
de valoriser en vertu de son pouvoir
calorifique. Mais ce dernier a bien d’autres
atouts pour les acteurs de différentes
filières voulant éviter le recours aux
combustibles fossiles. Celle des cimentiers
tout particulièrement, pour lesquels le
CSR constitue une énergie de substitution
au coke de pétrole.
Reste à répondre aux contraintes du
cahier des charges des utilisateurs. Le
défi principal ? Disposer d’un CSR de
qualité constante, que ce soit en termes
de granulométrie, de taux de chlore, de
cendres et de pouvoir calorifique. Car
les propriétés du CSR varient
sensiblement en fonction du gisement
qui le compose : déchets de chantier,
d’encombrants, d’emballages ménagers…
L’expérience menée dans le Sud-Ouest
par Paprec, l’un des principaux acteurs
français du recyclage, du traitement et
de la valorisation des déchets, avec le
cimentier Lafarge, montre que le défi peut
être relevé.
« Nous avons répondu à l’appel à projets
lancé par Eco-Emballages dans le contexte
de l’opération d’extension des consignes de
tri, explique Mathieu Breton, directeur de
PAPREC Sud-Ouest. Notre projet portait
sur la transformation des plastiques non
recyclables en CSR. Dans une première
phase, nous avons testé quatre sortes de
plastiques. La seconde phase a consisté
à incorporer des plastiques dans notre
CSR “classique”, avec des taux de 20 %,
40 %, 60 %. Le retour de notre client a été
globalement très positif. Reste à trouver
un équilibre économique. » En tous cas,
pas de doute, pour Mathieu Breton, « les
flux riches en matériaux de plastique, donc
à haut pouvoir calorifique, contribuent à
réaliser un combustible de qualité conforme
aux attentes de notre partenaire cimentier
Lafarge ».
Une conclusion partagée par
Les flux riches en plastique
non recyclable donc à haut
pouvoir calorifique, contribuent
à réaliser un combustible
de qualité.
Christophe Bignolas, directeur de l’usine
Lafarge de Martres-Tolosane : « On utilise
le CSR classique depuis des années. Notre
souhait était d’avoir un CSR à plus forte
valeur calorifique et à la teneur en chlore
moindre, ce dernier étant pénalisant pour
le processus cimentier. Les résultats de
l’expérimentation menée avec PAPREC
avec un CSR à base de plastiques légers sont
très bons avec une valeur énergétique élevée
et un taux de chlore faible. Seul bémol :
nos équipements ne sont pas adaptés pour
un matériau à si faible densité. Dans la
perspective d’une augmentation de ce
gisement, il nous faudra investir pour
adapter notre outil industriel. »
Avec un impact environnemental
et économique positif, le CSR est une
véritable mise en pratique de l’économie
circulaire.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 65
PRÉSENTATION ECO-EMBALLAGES
MISSIONS
Une entreprise 100 % privée et
100 % d’intérêt général
Acteur central du dispositif de collecte, de tri et de recyclage des emballages,
Eco-Emballages reçoit les contributions des entreprises et les redistribue aux
collectivités locales, tout en veillant à l’amélioration du dispositif.
E
co-Emballages est une société de
services aux entreprises soumises à la
Responsabilité élargie du producteur
(REP). Concrètement, elle permet à ces
acteurs privés, émetteurs d’emballages
ménagers, de respecter efficacement leur
obligation de collecte, de tri, de recyclage et de
valorisation de ces derniers en France. En 1992,
pour respecter cette obligation, les industriels
ont choisi de mettre en place un dispositif
mutualisé à travers la création d’Eco-Emballages.
L’objectif : permettre au consommateur
d’assumer, lui aussi, sa responsabilité, à travers
son geste de tri.
Grâce à l’engagement financier des entreprises
de la grande consommation et de la distribution,
qui ont investi plus de 7 milliards d’euros depuis
1992, et à la mobilisation des collectivités locales
et des associations, les progrès accomplis sont
majeurs. Aujourd’hui, 67 % des emballages
ménagers sont recyclés, l’accès au tri est présent
partout sur le territoire et le tri est devenu le
66 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
premier geste environnemental des Français.
Son statut d’entreprise privée n’empêche pas
Eco-Emballages de voir ses activités encadrées
par l’Etat. Tous les six ans, l’éco-organisme
reçoit un agrément délivré par six ministères,
assorti d’objectifs de recyclage et de couverture
des coûts. L’agrément en cours, obtenu en 2011,
prendra fin en 2016. Autre gage de cette mise au
service de l’intérêt général, Eco-Emballages a
Adelphe : un accompagnement spécifique
Adelphe, filiale d’Eco-Emballages, a été créé en 1993 par le secteur des
Vins et Spiritueux. A travers le dispositif de collecte de tri et de recyclage,
elle assure la Responsabilité Elargie du Producteur (REP), des entreprises
de ce secteur et de celles du Médicament; deux secteurs dont la mise sur le
marché des produits est soumise à de fortes contraintes réglementaires. La
spécificité d’Adelphe au sein d’Eco-Emballages réside dans sa connaissance
des particularités des métiers de ses entreprises adhérentes et dans les
réponses adaptées qu’elle leur apporte, aussi bien au plan administratif
qu’en matière d’éco-conception et de sensibilisation au geste de tri des
emballages. www.adelphe.fr
choisi de ne pas faire de bénéfices et de reverser
l’intégralité de ses résultats dans le dispositif de
tri et de recyclage.
Cette coopération avec le secteur public se
joue aussi à l’échelle locale. Pour mettre en
œuvre le dispositif de collecte et de tri, et ainsi
remplir sa mission, Eco-Emballages rémunère les
collectivités et d’autres acteurs locaux en charge
d’assurer sur le terrain ces services de collecte
et de tri. Dans les départements et régions
d’outre-mer, cette mission peut être élargie à la
gestion des déchets d’emballages ménagers des
collectivités territoriales qui en font la demande.
Mayotte, par exemple, a sollicité Eco-Emballages
pour pourvoir à la gestion des déchets
d’emballages ménagers sur son territoire.
Ces différentes missions, Eco-Emballages les
conduit grâce à quelque 220 salariés répartis
au sein de neuf départements. A commencer
par celui consacré aux Relations Entreprises &
Marketing, qui vise à assister les industriels dans
leurs déclarations annuelles et à les accompagner
dans leurs actions de prévention et d’information
du consommateur. Le tout, en les aidant à
comprendre les enjeux et la performance du
dispositif de collecte, de tri et de recyclage des
emballages ménagers.
De son côté, le département des Opérations
régionales vise à rendre opérationnelle la
mission d’Eco-Emballages et l’application des
engagements contractuels avec les acteurs
locaux, en particulier les collectivités locales.
Ses missions ? Piloter localement les projets
d’expérimentation, veiller à l’optimisation du
dispositif et à la diffusion des bonnes pratiques.
En déployant sa stratégie sur l’ensemble du
territoire français, grâce à un découpage en neuf
grandes régions (voir carte), ce département
occupe un rôle fondamental dans le Plan de
relance lancé par Eco-Emballages en 2014.
RÉGION
ÎLE-DE-FRANCE
01 81 69 06 00
RÉGION NORD
03 20 06 75 10
RÉGION OUEST
02 41 22 16 50
RÉGION EST
03 88 78 90 20
RÉGION
CENTRE-OUEST
05 55 36 80 65
RÉGION
CENTRE-EST
04 72 81 03 70
RÉGION
SUD-OUEST
05 61 19 07 50
RÉGION
SUD-EST
04 88 19 62 80
DOM-COM
01 81 69 06 00
Guadeloupe
Martinique
Réunion
Guyane
Le rôle du département Tri et Recyclage
est tout aussi central. Sa mission : contribuer à
mettre en œuvre le meilleur dispositif de collecte
et de tri, et contrôler la qualité et le recyclage des
tonnes triées. Cela, en couvrant les différentes
problématiques allant de la prévention et de
l’éco-conception en amont à la mise en marché
des matériaux triés et au recyclage en aval.
Le département Sensibilisation et
Communication occupe, lui aussi, un rôle
stratégique, en mobilisant l’habitant pour qu’il
trie plus et mieux, par le biais de nombreux
partenariats. Enfin, les départements Relations
institutionnelles, Développement, Juridique,
Finance et Gestion et Ressources humaines
viennent compléter cet édifice, qui a contribué à
faire passer le taux de recyclage de 18 % en 1992
à 67 % en 2014.
Autre gage de
cette mise au
service de l’intérêt
général, EcoEmballages a
choisi de ne pas
faire de bénéfices
et de reverser
l’intégralité de ses
résultats dans le
dispositif de tri et
de recyclage.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 67
QUALITÉ ENVIRONNEMENT
ENGAGEMENT
Démarche d’amélioration continue
Eco-Emballages et Adelphe travaillent à l’amélioration continue de leurs pratiques via
plusieurs plans d’action. Ils impliquent l’ensemble des départements et touchent le
management, l’organisation, et la relation clients.
1. L’ENGAGEMENT AUPRÈS DES SALARIÉS
8QFOLPDWVRFLDODXEHDX´[H
Les résultats du baromètre social démontrent
un niveau très élevé d’engagement des salariés
d’Eco-Emballages, très au-dessus de la moyenne
des entreprises françaises.A titre d’exemple, 71%
des salariés sont engagés dans l’entreprise, 70%
sont satisfaits de leur situation professionnelle
prise dans sa globalité, 87% sont fiers d’appartenir
à Eco-Emballages et 67% recommanderaient la
société à des proches. 87% des salariés considèrent
que leur manager leur manifeste du respect, et
73% des salariés considèrent que leur manager
communique bien avec son équipe et fixe des
objectifs réalistes et ambitieux, plaçant très haut
les pratiques managériales dans les items mesurés
dans l’étude de climat social.
Tout ceci explique notamment la fidélité des
salariés à la structure, avec un taux de turn over
de 7,3% en 2014 et une moyenne d’ancienneté de
8 ans. Pour permettre aux salariés d’évoluer, une
politique de mobilité professionnelle très volontaire
a été mise en place avec un taux de 15% par an en
moyenne.
)RUPDWLRQDX[IRQGDPHQWDX[GXPRGqOH
le programme Racine
Fruit de plusieurs mois de travail entre tous les
départements d’Eco-Emballages, le programme
Racine a permis à chaque collaborateur de
l’entreprise d’améliorer sa connaissance de la
68 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
REP, de son mécanisme, et de l’histoire d’EcoEmballages tout en se projetant dans les enjeux
des prochaines années. Loin d’être une formation
classique, les collaborateurs ont participé à des
ateliers immersifs et interactifs animés par un
organisme extérieur.
/HSODQG­DFWLRQJpQpUDWLRQV
Eco-Emballages a mis en place courant 2013, en
concertation avec les représentants du personnel,
un plan d’action générations. En application depuis
le 1er janvier 2014, il vise à favoriser l’emploi des
jeunes, le maintien des seniors dans l’emploi, la
transmission des savoirs (deux binômes jeune/
senior ont ainsi été formés en 2014) mais aussi à
faciliter l’intégration du handicap et de la diversité
au sein de l’entreprise.
2. LA DÉMARCHE QUALITÉ ET
ENVIRONNEMENT CHEZ ECOEMBALLAGES ET ADELPHE
Eco-Emballages et Adelphe sont engagés dans
une démarche d’amélioration continue portée par
le système Qualité et Environnement. La démarche
environnementale de nos sociétés agréées est
certifiée depuis 2003. La double certification par
l’AFNOR obtenue en avril 2012 a été confirmée en
2015 lors de l’audit de renouvellement réalisé par
deux auditeurs AFNOR pendant une semaine au
siège ainsi que sur certains sites régionaux.
A cette occasion, les auditeurs AFNOR ont
souligné la progression de l’organisation ainsi que la
motivation de la direction et des collaborateurs pour
cette démarche.
L’auditeur qui suit Eco-Emballages et Adelphe
depuis 2012 a confirmé la tendance largement
positive du système mis en place et le travail accompli
jusqu’ici. Les trois axes de travail de notre démarche
qualité et environnement s’articulent autour de cinq
objectifs à atteindre d’ici 2016 (voir tableau).
• Le pilotage de la démarche, facteur
G­HI´FDFLWpGHODPLVHHQ§XYUHGHODVWUDWpJLH
G­HQWUHSULVH¢
Les pilotes de processus suivent et animent
l’amélioration continue de chacune des activités dont ils
ont la charge via le suivi des indicateurs de performance
décliné pour chaque activité. En 2015, ils ont évolué
pour mesurer toujours mieux le déploiement de nos
actions prioritaires avec notamment la mise en place
d’indicateurs relatifs au déploiement du Plan de relance,
à la mise en œuvre du contrôle interne, au délai moyen
de règlement et à l’évolution du résultat du baromètre
social.
Le tableau de bord de suivi des projets et des
indicateurs clés fait l’objet d’une revue régulière
par le Comité de direction. Le responsable qualité
et performance conduit régulièrement les revues
de processus et revues de direction, obligations
normatives permettant de suivre et analyser les
éventuels dysfonctionnements ou les opportunités
d’amélioration à mettre en œuvre sur chaque activité.
‡/HV\VWqPHTXDOLWpXQRXWLOG­pFRXWHGH
QRVFOLHQWVHWSDUWHQDLUHV¢
Eco-Emballages et Adelphe améliorent l’écoute
clients et partenaires en gérant, suivant et analysant
leurs attentes et réclamations. Les baromètres clients
et collectivités locales ont été renouvelés cette année.
La démarche a également incité EcoEmballages et Adelphe à mettre en place le suivi
des engagements contractuels qui les lie avec
leurs clients et partenaires collectivités locales. En
2014, le taux annuel de respect des engagements
contractuels est de 90,5 % et dépasse l’objectif de
90 % que le groupe s’était fixé.
‡$SSRUWVHQYLURQQHPHQWDX[¢
Outre les conséquences environnementales
positives du recyclage des emballages en France,
hors du périmètre de certification, Eco-Emballages
et Adelphe, surveillent et minimisent l’impact de
leurs activités de bureau sur l’environnement.
Des indicateurs sont suivis pour maîtriser la
consommation des ressources naturelles, le
bilan carbone ou la production de déchets : des
objectifs de réduction sont fixés et des plans
d’action réalisés. De nombreuses initiatives
sont également portées en régions en faveur de
l’environnement, notamment l’incitation au covoiturage lors d’organisation d’événements avec des
acteurs externes. L’entreprise a, en 2014, diminué
son empreinte carbone liée aux déplacements
métropolitains.
Évolution des performances
des mesures adoptées
MESURES
MISES EN PLACE
INDICATEURS
VALEUR
VALEUR
2013 (ARC)* 2014 (ARC)*
OBJECTIF
2014
Calcul annuel
de la population
couverte par un
contrat Eco-Emballages
Population
sous contrat
ou faisant l’objet
du pourvoi
99,6%
99,7%
99,6%
Mesures trimestrielles
des tonnes recyclées
d’emballages ménagers
Taux de recyclage
67%
67%
69%
Baromètre annuel de
satisfaction des adhérents
Note de satisfaction 6,1/10
(sur 10)
6,3/10
6,5/10
Mesures de respect
des engagements
contractuels
Pourcentage de
respect des
engagements
contractuels
90,5%
90%
90,7%
* Sous réserve de validation des données arrêtées par le conseil d’administration de mai
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 69
GOUVERNANCE
Comment fonctionne
Eco-Emballages ?
Eco-Emballages SA est une société anonyme à but non lucratif, dotée
d’un conseil d’administration de dix-huit administrateurs.
LE CAPITAL D’ÉCOEMBALLAGES EST DÉTENU À :
• 71,25 % par la société Ecopar, dont
les actionnaires sont les entreprises de
consommation et leurs organisations
professionnelles ;
• 20 % par la société Inter Emballage,
constituée par cinq entités représentant
des fabricants de matériaux et
d’emballages ;
• 8,75 % par les entreprises de la
distribution et leurs organisations
professionnelles.
Les actionnaires ne perçoivent pas de
dividende.
CENSEURS
• Gérard LEBAUDY, vice-président du
Syndicat des fabricants de biscuits et
gâteaux de France
• ILEC (Institut de liaisons et d’études des
industries de consommation) représentée
par son directeur général, Richard
PANQUIAULT
• AFED (Association française des
embouteilleurs distributeurs), représentée
par son délégué général, Michel-Laurent
PINAT
• Association NET V&S France,
représentée par Patrice ROBICHON
CENSEUR D’ÉTAT
Cette situation est en adéquation avec
le principe selon lequel les activités
d’Eco-Emballages couvertes par
l’agrément sont exercées sans but
lucratif.
LE CONSEIL
D’ADMINISTRATION
Le conseil d’administration d’EcoEmballages se compose de dix-huit
membres, quatre censeurs et un censeur
d’Etat, ainsi qu’un invité permanent,
pour une gouvernance transparente
et contrôlée. Les administrateurs sont
nommés pour une durée statutaire
de trois ans renouvelable. Le conseil
d’administration se réunit cinq fois par
an pour déterminer les orientations de
l’activité, veiller à leur mise en œuvre et
contrôler la gestion de la société.
70 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
• Dominique VIEL, haut fonctionnaire
chargé du développement durable au sein
du ministère du Redressement productif
et du ministère du Commerce et du
Tourisme
INVITÉ PERMANENT
• Michel FONTAINE, président du
Conseil national de l’emballage
TRAVAUX DU
CONSEILD’ADMINISTRATION
EN 2014
Le conseil d’administration s’est réuni
cinq fois durant l’année 2014. L’assiduité
des administrateurs, exprimée par le taux
de présence à ces réunions, a été de 78,5 %.
Il a examiné et débattu des sujets
récurrents relevant de sa compétence,
à savoir la stratégie de la société (REP,
optimisation du dispositif, tarif EcoEmballages, recyclage des matériaux,
etc.), le contrôle de sa mise en œuvre, la
revue détaillée de l’activité, l’approbation
du budget annuel et de ses révisions,
la revue de la situation financière,
l’approbation annuelle de la politique de
gestion de trésorerie et l’examen régulier
de la situation de trésorerie, l’arrêté des
comptes annuels, les questions liées à la
gouvernance et, notamment, les comptesrendus systématiques des réunions de
ses comités spécialisés, la rémunération
des mandataires sociaux, dont celle du
directeur général, la préparation et la
convocation de l’assemblée générale
annuelle, etc.
En 2014, ses travaux ont notamment
porté sur le suivi et la finalisation de
la clause de revoyure prévue dans
l’agrément, les conditions de mise en
œuvre et le contenu du plan d’action
pour la relance du recyclage portant
sur l’extension des consignes de tri des
plastiques, d’une part, la relance du
recyclage pour les collectivités à faible
performance, d’autre part ; les orientations
pour le prochain agrément : évolution et
principes structurants du dispositif, coûts
et performances, étude des synergies
possibles entre les filières papiers
graphiques et emballages ménagers au
regard de leur dispositif commun, etc.
COMITÉS SPÉCIALISÉS DU
CONSEIL D’ADMINISTRATION
Placés sous l’autorité du conseil
d’administration, des comités
spécialisés et permanents sont chargés,
dans leurs domaines respectifs, de
préparer ses travaux et de lui faire
des recommandations, pour débats et
décisions du conseil d’administration.
LE COMITÉ D’AUDIT
'RPDLQHGHFRPSpWHQFHV¢
examen des comptes sociaux, suivi des
procédures de contrôle interne et de
gestion des risques, et suivi de la relation
entre la société et le commissaire aux
comptes.
&RPSRVLWLRQ Jacques CREYSSEL,
Michel NALET, Georges ORTOLA
et Bertrand de SENNEVILLE, qui en
assure la présidence. Le censeur d’Etat et
le commissaire aux comptes sont invités
permanents de ce comité.
Le comité s’est réuni cinq fois en 2014.
COMPOSITION DU CONSEIL
D’ADMINISTRATION
Les administrateurs
• Association nationale des industries alimentaires (ANIA), représentée par son viceprésident, Thierry GAILLARD
• Jérôme BEDIER, secrétaire général du groupe Carrefour
• Benoist BERTON, directeur des Affaires publiques de Coca-Cola Entreprise
• Catherine BRECHIGNAC (administrateur indépendant), secrétaire perpétuel de
l’Académie des Sciences
• Denis CANS, président de Nestlé Waters France
• Guillaume DARRASSE, directeur général délégué de Système U Centrale nationale
• Olivier DELAMEA, directeur général de Danone Produits frais France
• Olivier DESFORGES, président du conseil d’administration d’Ecopar
• Raymond DOIZON, directeur général délégué de Fleury Michon
• Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), représentée
par son délégué général, Jacques CREYSSEL
• Inter Emballage SA, représentée par son président, Géraud DELORME
• Philippe-Loïc JACOB, président du conseil d’administration
• Noël MANGIN, délégué général de Revipac
• Victoire de MARGERIE (administrateur indépendant), présidente de Rondol
Industrie
• Michel NALET, directeur général Communication & Relations extérieures du groupe
Lactalis
• Georges ORTOLA, président du conseil d’administration d’Adelphe
• Bertrand de SENNEVILLE, directeur général des Relations sociales de L’Oréal
• Jean TORCHIA, président de Mondelez France Biscuits Distribution SAS
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 71
GOUVERNANCE
LE COMITÉ MATÉRIAUX &
EMBALLAGES
'RPDLQHGHFRPSpWHQFHV¢
examen des projets avec les fabricants
d’emballages, les industriels des matériaux
et les acteurs du recyclage final et de
la valorisation, pour une meilleure
prévention, une éco-conception plus
efficace, et un recyclage optimal des
matériaux d’emballage mis en marché ;
l’étude des évolutions techniques et
technologiques des matériaux, des
emballages et de leurs procédés de
transformation ainsi que pour l’étude
des conséquences éventuelles de ces
évolutions sur le dispositif et pour le
modèle économique d’Eco-Emballages ;
et en matière de définition des matériaux
et des emballages et de leur chaîne coûts/
bénéfices en relation avec le Conseil
national de l’emballage. Ce comité
n’intervient pas dans les modalités
de fonctionnement de la reprise des
matériaux.
&RPSRVLWLRQ¢ Géraud DELORME,
Philippe-Loïc JACOB, Noël MANGIN,
Jean TORCHIA et Victoire de
MARGERIE, qui en assure la
présidence. Assistent également à ce
comité, en qualité d’invités permanents,
les représentants ci-après des secteurs
de l’emballage et des matériaux
d’emballage : Mostafa ABOULFARAJ,
Jacques BORDAT et Catherine JUNG,
ainsi que le président du Conseil national
de l’emballage, Michel FONTAINE.
Le comité s’est réuni quatre fois en 2014
dont une réunion commune avec le comité
Recherche & Développement.
LE COMITÉ DES
NOMINATIONS ET DES
RÉMUNÉRATIONS
'RPDLQHGHFRPSpWHQFHV¢
LE COMITÉ EN CHARGE
DE LA STRATÉGIE ET DE
L’AGRÉMENT
'RPDLQHGHFRPSpWHQFHV¢
sélection, détermination et contrôle
de la politique de rémunération des
mandataires sociaux de la société et
de sa filiale (présidents du conseil
d’administration, directeurs généraux,
administrateurs, etc.) et des membres du
comité de direction de la société.
Composition : Thierry GAILLARD,
Philippe-Loïc JACOB, Bertrand de
SENNEVILLE et Olivier DESFORGES,
qui en assure la présidence.
Le comité s’est réuni trois fois en 2014.
projets et axes stratégiques ainsi que
pour la recherche de pistes de réflexion
et de propositions dans le cadre des
renouvellements d’agrément.
&RPSRVLWLRQ¢Catherine
BRECHIGNAC, Jacques CREYSSEL,
Olivier DELAMEA, Géraud DELORME,
Olivier DESFORGES, Georges ORTOLA,
Patrice ROBICHON, Bertrand de
SENNEVILLE et Philippe-Loïc JACOB,
qui en assure la présidence.
Le comité s’est réuni quatre fois en 2014.
LE COMITÉ RECHERCHE &
DÉVELOPPEMENT
'RPDLQHGHFRPSpWHQFHV¢
Jetons de présence
fixation des objectifs du programme
de recherche et développement ; pour
l’établissement de coopérations et
partenariats avec des acteurs du monde
de la recherche et pour l’établissement
du budget annuel dédié à la recherche
et au développement. Le comité assure
par ailleurs la sélection des projets de
recherche et développement ainsi que le
suivi et l’évaluation des projets en cours.
Composition : Raymond
DOIZON, Philippe-Loïc JACOB,
Patrice ROBICHON et Catherine
BRECHIGNAC, qui en assure la
résidence.
Le comité s’est réuni trois fois en 2014
dont une réunion commune avec le comité
Matériaux & Emballages.
Les administrateurs d’Eco-Emballages
ne perçoivent pas de jetons de
présence au titre de leur simple mandat
d’administrateur. Seuls les administrateurs
qui siègent, participent et travaillent au
sein des comités spécialisés perçoivent
des jetons de présence, compte tenu du
travail et de l’implication que ces comités
requièrent pour une meilleure efficacité
du conseil d’administration. Pour les
mêmes motifs, la présidence du conseil
d’administration et de l’assemblée générale
des actionnaires est également rémunérée
par des jetons de présence.
Le montant total brut des jetons de
présence au titre de l’année 2014 s’est élevé
à 237400 euros.
RÉSULTAT ANALYTIQUE
Chiffre d’affaires :
Le chiffre d’affaires 2014 s’élève à
684,3 M€, en hausse de 11,3 M€ soit +2 %
par rapport à 2013. Il est constitué, d’une
part, des contributions des adhérents
estimées au titre de l’exercice 2014 pour
670 M€ et, d’autre part, de régularisations
sur les exercices antérieurs pour
14,3 M€. Ces régularisations, associées à
l’augmentation du tarif pour les unités de
0,1 g à 1 g et à un effet volume positif, sont
partiellement compensées par les bonus
sensibilisation et réduction qui ont été
portés de 2 % à 8 %.
Charges d’exploitation :
Les coûts de la prestation de collecte
sélective augmentent de 10,5 M€ par
rapport à 2013.
L’augmentation des tonnes recyclées
(+1,3 %) et le déploiement croissant de
la démarche SDD dans les collectivités
locales expliquent cette variation. Le
transfert des soutiens à l’expérimentation
plastique vers la destination analytique
« Plan de relance du recyclage » explique
la baisse des actions Eco-Emballages de
12,7 M€ par rapport à 2013.
Les charges liées aux actions de
sensibilisation sont maîtrisées et restent
stables en 2014 par rapport à 2013.
Le démarrage du Plan de relance du
recyclage génère une charge de 6,3 M€
dont 5,5 M€ sur le volet Plan plastique et
centre de tri dans le cadre du projet pilote
sur l’extension des consignes de tri.
Les charges de structure baissent de
1,2 M€, soit -4 %, par rapport à l’année
dernière grâce à un effort commun de
toute l’organisation et représentent 4 %
du total des charges d’exploitation en 2014.
Le coût du risque client 2013 était
constitué de dotations exceptionnelles
au titre des mandrins et procédures
collectives. En 2014, suite à la
réactualisation du risque réel d’impayés,
il a été procédé à une reprise de provision
de 2,6 M€.
Le résultat financier 2014 s’élève à 2,1 M€
contre 2,6 M€ en 2013. Il est constitué d’un
boni de 1,2 M€ sur les fonds de placement
PRIMORES et de 0,9 M€ de produits liés
aux placements sécurisés de trésorerie.
L’impôt sur les sociétés s’élève à 0,6 M€,
duquel est déduit le montant du Crédit
impôt recherche (CIR) 2014 qui s’élève
à 0,6 M€.
COMPTE DE RÉSULTAT ANALYTIQUE en millions d’euros
ECO-EMBALLAGES
2013
2014
Chiffre d’affaires
Charges d’exploitation
RÉSULTAT D’EXPLOITATION
Résultats financier et exceptionnel
Participation
Impôt sur les sociétés
Dotation/reprise de provision
pour charges futures
RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE
ECO-EMBALLAGES + ADELPHE
2013
2014
612,6
-597,5
15,2
620,2
-579,6
40,7
673,0
-648,5
24,4
684,3
-637,2
47,1
2,5
0,0
0,0
1,8
0,0
0,1
2,7
0,0
0,0
2,1
0,0
0,0
-17,6
0
-42,6
0
-27,1
0
-49,2
0
SOUTIENS AUX COLLECTIVITÉS LOCALES en millions d’euros
Soutien au service de la collecte sélective (Scs = Tus + Taa)
Soutien à la performance (Spr)
Soutien à l’action de la sensibilisation (Sas = Tsc + Tsa)
Soutien aux autres valorisations (Sav = Tum + Tvo + Tce + Tesc)
Soutien au développement durable (Sdd)
Soutien majoration DOM-COM
SOUTIENS AU BARÈME E
SOUTIENS AU BARÈME D
SOUTIEN TOTAL
RÉEL 2013* ARC 2014** VARIATION %
327
334
8
3%
137
123
-14
10%
25
26
0
2%
61
67
6
10%
9
15
6
63%
2
1
0
-18%
561
567
7
1%
3
0
-3
-100%
564
567
4
1%
* Données révisées lors de l’arrêté des comptes 2014. ** Données à l’arrêté des comptes 2014.
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 73
GLOSSAIRE
AMBASSADEUR DU TRI
Chargé d’information sur le tri
et le recyclage, qui a des missions
de communication de proximité :
animation, porte-à-porte, intervention
dans les réunions publiques et dans les
écoles, actions vers les publics relais.
APPORT VOLONTAIRE
Mode d’organisation de la collecte
dans lequel l’usager se déplace hors
de son domicile pour utiliser des
contenants de recyclage mis à sa
disposition dans un espace collectif.
CONSIGNES NATIONALES DE TRI
Instructions définies par Eco-Emballages,
qui permettent aux habitants de
savoir dans quel contenant déposer
leurs déchets d’emballages ménagers.
Les instructions sont relayées par les
collectivités et adaptées en fonction
de leurs spécificités territoriales
(équipements de collecte notamment).
CONTRAT POUR L’ACTION ET LA
PERFORMANCE
Contrat type régissant les relations entre
une collectivité engagée dans la collecte
sélective et Eco-Emballages.
BRIQUE ALIMENTAIRE
La brique alimentaire est un emballage
multicouche composé en moyenne de
75 % de carton, 21 % de polyéthylène
(plastique) et 4 % d’aluminium. Le
carton confère sa rigidité à l’emballage
et offre un espace imprimable
pour informer le consommateur, le
polyéthylène garantit son étanchéité,
l’aluminium forme une barrière contre
l’oxygène et la lumière, protégeant le
produit et sa conservation à température
ambiante.
CENTRE DE TRI
Installation dans laquelle les déchets
issus des collectes sélectives sont
séparés par matériaux, conditionnés
et stockés, avant d’être envoyés en
recyclage.
CIRCUIT DE COLLECTE
Parcours prédéfini que suit un camion
benne afin de collecter un flux de
déchets, entre le point de départ et
le lieu de livraison.
COLLECTE SÉLECTIVE
Collecte de flux de déchets triés au
préalable par les habitants, en vue
d’une valorisation ou d’un traitement
spécifique.
74 # RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014
CONTRIBUTEURS OU ENTREPRISES
ADHÉRENTES
Entreprises qui financent le dispositif
Eco-Emballages pour pourvoir à la
gestion des déchets d’emballages
ménagers, et qui apposent, comme
preuve de leur engagement, le Point Vert
sur l’emballage qu’elles mettent sur
le marché.
ÉCO-CONCEPTION
Intégration de l’environnement dans
la conception des produits (biens
ou services). C’est une approche
multicritère, répartie en deux grandes
phases – ce qui est consommé et ce qui
est rejeté –, et qui prend en compte les
différentes étapes du cycle de vie du
produit.
EMBALLAGE MÉNAGER
Est un emballage ménager au sens
de l’article R. 543-55 du Code de
l’environnement tout emballage :
• d’un produit vendu ou remis
gratuitement à un ménage,
• qui est mis sur le marché en vue de
la consommation ou de l’utilisation du
produit qu’il contient par un ménage.
L’emballage ménager devient un
déchet si le ménage s’en défait ou a
l’intention de s’en défaire, quel que soit
le lieu d’abandon.
EMBALLAGE PERTURBATEUR
Un emballage perturbateur est un
emballage qui relève d’une consigne
de tri, mais qui ne peut être recyclé
ou dont certaines caractéristiques
perturbent la qualité finale des matières
recyclées, le tri, le process de recyclage
et augmentent significativement le
coût de traitement, dans l’état actuel du
gisement et des technologies de tri
et de recyclage.
FILIÈRE
Organisme regroupant des entreprises
ayant pour activité la reprise, la
récupération, le recyclage ou la
valorisation de cinq types de matériaux
(acier, aluminium, verre, plastique,
papier-carton).
GISEMENT CONTRIBUANT
Emballages ménagers mis sur le
marché en France par les entreprises
adhérentes d’Eco-Emballages.
GISEMENT DES DÉCHETS
D’EMBALLAGES MÉNAGERS
Quantité de déchets d’emballages
ménagers produits et collectés sur
un territoire défini. Le gisement est
constitué par les quantités de chaque
matériau présent dans les déchets
produits.
HABITAT COLLECTIF (OU VERTICAL)
Dénomination pour tout immeuble
de plus de quatre étages. En 2007,
27 millions de Français résidaient en
habitat collectif.
HORS FOYER (OU HORS DOMICILE)
Les emballages ménagers consommés
hors foyer sont les emballages ménagers
abandonnés par le ménage dans un lieu
autre que son domicile ou le lieu d’achat
du produit emballé.
ORDURES MÉNAGÈRES
Déchets de l’activité domestique
quotidienne des ménages qui sont pris
en compte par la collecte traditionnelle.
PEBD (POLYÉTHYLÈNE BASSE DENSITÉ)
Polymère thermoplastique de la
famille des polyoléfines, surtout utilisé
pour la fabrication d’emballages souples
et de films.
PS (POLYSTYRÈNE)
Polymère styrénique utilisé pour la
fabrication d’emballages tels que des
pots de yaourt ou des barquettes.
(A ne pas confondre avec le PSE :
polystyrène expansé.)
SOUTIEN À LA TONNE TRIÉE
Montant versé par Eco-Emballages
aux collectivités locales en fonction de
la quantité et de la qualité des tonnes
récupérées dans le cadre de la collecte
sélective.
PEHD (POLYÉTHYLÈNE HAUTE DENSITÉ)
Polymère thermoplastique de la
famille des polyoléfines, utilisé pour
la fabrication de certains emballages
(bouteilles, flacons, films, pots,
barquettes ou bouchons).
PET (POLYÉTHYLÈNE TÉRÉPHTALATE)
Polymère thermoplastique de type
polyester, utilisé pour la fabrication
d’emballages tels que des bouteilles, des
barquettes ou des couvercles.
PORTE-À-PORTE
Mode d’organisation de la collecte
selon lequel le contenant est affecté
à un usager ou à un groupe d’usagers
nommément identifiables. Le point
d’enlèvement est situé à proximité
immédiate du domicile de l’usager ou
du lieu de production des déchets.
POURVOI
Intervention d’Eco-Emballages pour
mettre en place et assurer la gestion des
déchets d’emballages ménagers dans
les territoires et collectivités d’outremer (DROM-COM) qui le souhaitent
et dont la fiscalité ne permet pas de
couvrir les coûts de gestion des déchets
d’emballages ménagers.
PP (POLYPROPYLÈNE)
Polymère thermoplastique de la
famille des polyoléfines, utilisé pour la
fabrication d’emballages tels que des
bouteilles, des flacons, des films, des
pots, des barquettes ou des bouchons.
RECYCLAGE
Opération visant à transformer les
matériaux provenant de déchets en
nouvelles matières qui réintègrent un
cycle de production, en remplacement
total ou partiel d’une matière première
vierge.
REPRISE DES MATÉRIAUX
Trois formules de reprise des
matériaux sont proposées aux
collectivités.
La reprise option Filières, selon la
convention-cadre passée entre EcoEmballages et les filières de matériaux,
offre aux collectivités l’assurance que
les matériaux seront enlevés et recyclés.
Elle propose un prix identique sur tout
le territoire, calculé en fonction des
cours nationaux ou internationaux.
La reprise option Fédérations, conforme
au cahier des clauses signé avec les
fédérations professionnelles Fnade
(Fédération nationale des activités de
la dépollution et de l’environnement) et
Federec (Fédération des entreprises du
recyclage) : leurs adhérents s’engagent
sur une garantie d’enlèvement et de
recyclage, et négocient directement les
formules de prix avec les collectivités
territoriales.
La reprise option individuelle, en dehors
de toute convention-cadre : le prix
de rachat et les clauses commerciales
(garantie d’enlèvement, certificat
de recyclage, durée du contrat…)
sont négociés au cas par cas entre la
collectivité et son repreneur.
TAUX DE RECYCLAGE
Calculé ainsi : tonnes soutenues
(emballages recyclés + compost) /
gisement contribuant.
TAUX DE REFUS
Part des emballages triés refusés
en centre de tri (erreurs de tri de
l’habitant, mais aussi pertes inhérentes
au process). Mode de calcul : (tonnes
collectées – tonnes recyclées) / tonnes
collectées x 100.
VALORISATION
Terme générique recouvrant la
préparation en vue de la réutilisation,
de la régénération, du recyclage, de la
valorisation organique ou énergétique
des déchets.
VALORISATION ÉNERGÉTIQUE
Utilisation d’une source d’énergie
résultant du traitement des déchets
(électricité, chaleur…).
VALORISATION MATIÈRE
Mode de traitement des déchets
permettant leur réutilisation ou leur
recyclage.
VALORISATION ORGANIQUE
Utilisation de compost, digestat
ou autres déchets organiques
transformés par voie biologique pour
amender les sols.
PRÉVENTION
Toute action visant à réduire
l’ensemble des impacts sur
l’environnement des déchets et
à faciliter leur gestion ultérieure
(réduction à la source, réduction de
leur quantité ou de leur nocivité, ou
amélioration du caractère valorisable).
RAPPORT ANNUEL ECO-EMBALLAGES 2014 # 75
OU VONT LES EMBALLAGTERSI ?
APRÈS VOTRE GESTE DE
#SUIVEZMOI
SUR ECOEMBALLAGES.FR
Pour savoir ce qu’il se passe après votre geste
de tri, suivez vos emballages à la trace.
Et découvrez tout sur le recyclage, les consignes de tri
et les conseils d'experts sur www.ecoemballages.fr
Retrouvez-nous aussi sur :