XX - Institut de Soudure
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ÉTUDES ET RECHERCHE CONTRÔLE D’UNE SOUDURE ÉPAISSE À CHANFREIN TULIPE EN ACIER 316L – APPORT D’UN BRAS AVEC TROIS AXES CODÉS DIDIER FLOTTÉ 1. EXPOSÉ DU PROBLÈME (INSTITUT DE SOUDURE ASSOCIATION) 1.1 SYLVIE BITTENDIEBEL (INSTITUT DE SOUDURE ASSOCIATION) DESCRIPTION DE LA SOUDURE Dans le cadre de la collaboration ITER, un tokamak nommé JT-60SA doit être construit au Japon. Ce projet de tokamak japonais s’inscrit dans le programme d’accompagnement d’ITER dit « Approche élargie » défini en 2006 par un accord entre l’Europe et le Japon. Parmi les éléments constitutifs de cet équipement, il y a neuf bobines supraconductrices dites toroïdales fournis par GE Power. Ces bobines sont destinées à confiner le plasma. Elles seront testées par le CEA pour le client final JAEA. Les bobines sont contenues dans des boîtiers réalisés en acier austénitique 316L (TF Coil de la figure 1). Les dimensions de ces boîtiers (plus de 7 m de hauteur et 4,6 m de large) imposent de les réaliser en plusieurs tronçons qui sont assemblés par soudage. Chaque boîtier est constitué de trois tronçons et de deux soudures transverses à contrôler par bobine. Une photographie de la pièce en position pour la réalisation des dernières soudures et pour leur contrôle se trouve en figure 2. Figure 1 : Géométrie des bobines toroïdales du projet JT60 en position d’utilisation. Le plan du chanfrein des soudures transverses ainsi qu’une photographie après polissage et attaque chimique d’une des faces du bloc de référence ayant servi au développement du contrôle sont présentés sur la Figure 2 : Photographie d’une bobine toroïdale en position pour les dernières opérations de soudage. Institut de Soudure – Plate-forme RDI-CND, 4, boulevard Henri-Becquerel, 57970 Yutz (France). Tél. : +33 (0)3 82 88 79 31 – e-mail : [email protected] et [email protected] I NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2015 I S OUDAGE ET T ECHNIQUES C ONNEXES 41 50,00 ÉTUDES ET RECHERCHE Figure 3 : Plan du chanfrein et implantation des défauts de référence et photographie du bloc de référence avec les défauts 2 et 4 (les défauts 1, 3, 5 et 6 sont dans d’autres plans de coupes). figure 3. Les parois ont une épaisseur de 50 mm. La soudure présente de ce fait une structure complexe. Le contrôle ultrasonore doit respecter les exigences de l’ASME VIII section 7.5.5. Ceci impose la recherche d’une solution de contrôle encodé. Ceci conduit aussi à réaliser le contrôle en deux étapes, une pour le contrôle de surface et une pour le contrôle du volume. Pour le contrôle de surface, une technique ultra-sonore utilisant des ondes rampantes générées par un traducteur spécifique s’est avérée performante. Toutefois, pour faciliter le contrôle, il a été demandé à GE Power que la soudure soit arasée. Ceci facilite aussi le contrôle du volume en multipliant les accès possibles. Pour le contrôle du volume, du fait de la structure de la zone fondue et de l’anisotropie du matériau, une technique ultrasonore classique n’était pas exploitable. C’est l’ensemble de ces contraintes qui s’est avéré complexe à satisfaire et a nécessité la mise en œuvre de moyens de contrôle innovants. 1.2 RETOUR D’EXPÉRIENCE DE L’INSTITUT DE SOUDURE L’Institut de soudure a mené de 1992 à 1995 conjointement avec l’IZFP à Saarbrücken un programme de recherche collaboratif sur le contrôle ultrasonore des soudures en acier austénitique. Les participants à ce programme étaient : • BCCN ; • BSL ; • Cogema ; • EDF ; • ELF ; • IPSN ; • KWU Siemens ; • Framatome (Novatome) ; • RD-Tech ; • Q-NET. Ce programme de recherche a permis de dégager les principales lignes de développement à suivre pour la mise au point du contrôle d’une soudure en acier austénitique : 42 S OUDAGE ET T ECHNIQUES C ONNEXES I NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2015 I • étude de la déformation des faisceaux ultrasonores à travers la zone fondue ainsi que de l’atténuation en fonction de la fréquence ; • sélection des traducteurs (fréquences, type d’ondes) en fonction des résultats précédents ; • mesure des variations d’atténuations en fonction de la position le long de la soudure. Un point important était l’étude de l’atténuation en fonction de la fréquence pour différents aciers. Dans le cas de l’acier de type 316L présentant la structure la plus grossière en zone fondue et la plus forte anisotropie, les essais réalisés avaient montré aussi que, dans le cas du soudage manuel à l’électrode, l’atténuation ne varie pas régulièrement en fonction de la fréquence et est aussi dépendante de la position le long de la zone fondue (figure 4a). Ceci n’est plus vrai dans le cas du soudage TIG où une augmentation régulière de l’atténuation avec la fréquence est observée (figure 4b). La structure plus fine obtenue avec ce procédé de soudage en est certainement à l’origine. Cette étude avait aussi fait ressortir que les techniques permettant d’obtenir les meilleurs résultats Figure 5 : Performances des différentes méthodes (le niveau de performance croît de 0 à 6). a) soudure électrode b) soudure TIG Figure 4 : Variation de l’atténuation en fonction de la fréquence (en noir le métal de base, en rouge et bleu la zone fondue). étaient les ultrasons multiéléments ou le contrôle automatique mono-élément associé à un traitement de signal de type SAFT toutes les deux en ondes longitudinales, ceci étant d’autant plus vrai que la structure était grossière (figure 5). En effet, la technique CONTRÔLE D’UNE SOUDURE ÉPAISSE À CHANFREIN TULIPE EN ACIER 316L – APPORT D’UN BRAS AVEC TROIS AXES CODÉS multiélément autorise la réalisation d’un balayage angulaire en ondes longitudinales permettant de trouver le ou les angles pour lesquels les ultrasons sont le moins réfléchis par l’interface entre le métal de base et la zone fondue et pour lesquels le rapport signal sur bruit est le meilleur. Cette technique multiélément permet aussi de focaliser relativement facilement le faisceau ultrasonore. La focalisation permet aussi d’améliorer le rapport signal sur bruit. Il est à noter que la technique SAFT est équivalente à une focalisation en réception. La technique multiélément permet quant à elle une focalisation à l’émission et à la réception. Dans le cas des soudures à structures très grossières (acier 316L de forte épaisseur et soudage manuel à l’électrode), il est même apparu nécessaire d’utiliser une configuration multiélément avec traducteur émetteur et récepteur séparé et présentant un angle de toit pour générer une pseudo-focalisation (technique TRL). En tenant compte de la facilité de mise en œuvre et de la rapidité de contrôle, ce sont les ultrasons multiéléments qui sont les plus adaptés dans le cas des soudures du projet JT-60SA. La structure de la soudure n’apparaissant pas trop grossière, il n’a pas été jugé utile de faire une étude complète de la transmission des ultrasons à travers la zone fondue. Il est proche du cas de la soudure TIG où une fréquence de travail inférieure à 5 MHz semble être une solution pertinente. Les choix de la fréquence de travail et de la technique à utiliser (un seul traducteur ou TRL) ont été déterminés par des essais préliminaires et les contraintes liées aux soudures à contrôler. 2. LA PHILOSOPHIE DU CONTRÔLE 2.1 LE CHOIX DU TRADUCTEUR Les essais préliminaires ont donc montré que, malgré une structure relativement fine de la zone fondue, une fréquence ultrasonore de 5 MHz était trop élevée. Notre choix s’est alors orienté vers une fréquence de 2,25 MHz. De plus, la limite champ proche/champ lointain des traducteurs matriciels ne permettait pas la focalisation des faisceaux ultrasonores dans la zone fondue, notamment vers le fond. Pour permettre une certaine focalisation, nous avons retenu un traducteur de grande dimension. Les caractéristiques de celui-ci sont les suivantes : • fréquence centrale : 2,25 MHz ; • nombre d’éléments : 32 ; • dimension orthogonale : 20 mm ; • largeur des éléments : 1,6 mm. Cela donne une surface d’émission lorsque tous les éléments sont actifs de 54,4 x 20 mm2 et une limite champ proche/champ lointain de 670 mm. Ce traducteur est monté sur un sabot optimisé pour générer des ondes longitudinales à 55 o dans de l’acier faiblement allié. 2.2 LE CHOIX DE LA CONFIGURATION Du fait de la nature du matériau et du métal fondu dans la zone de liaison : • pour diminuer le bruit de structure, il est nécessaire de travailler sur la focalisation du faisceau ultrasonore ; • pour contrebalancer la forte atténuation dans la soudure, il est nécessaire d’avoir une énergie en émission suffisante ; • pour s’affranchir de l’anisotropie du matériau, l’élément qui a émis le signal ultrasonore ne doit pas forcément être celui qui reçoit. De plus, un balayage sectoriel est nécessaire pour avoir le bon angle d’attaque du faisceau par rapport aux défauts et à la structure de la soudure (c’est-à-dire à la fois le ou les angles de chanfrein et la structure métallurgique de la zone fondue). Pour répondre à l’ensemble de ces points, une focalisation en angle et en profondeur est donc programmée sur un système multiéléments de préférence parallèle. Matériel retenu : • MULTIX ++ de M2M piloté par le logiciel MULTI2000 V6.9.22 2.3 LE RÉSULTAT L’ensemble de ces paramètres (traducteur + configuration) permet la détection de l’ensemble des défauts implantés dans le bloc de référence. Toutefois deux problèmes subsistent pour rendre l’application de ces paramètres utilisables en condition de chantier : • le rapport signal sur bruit reste insuffisant ; • la détection des défauts nécessite pour chaque défaut un positionnement différent par rapport à l’axe de la soudure ; ce qui est incompatible avec les systèmes mécaniques utilisés sur site. La solution du contrôle purement manuel n’est pas acceptable car : • cela ne permet pas d’améliorer le rapport signal sur bruit déjà constaté ; • le client final et le code imposent un enregistrement complet des acquisitions avec encodage. 3. APPORT D’UN BRAS AVEC 3 AXES CODÉS 3.1 APPORTS MÉCANIQUES Pour un même défaut, l’amélioration du rapport signal sur bruit peut passer par un cumul des réponses ultrasonores depuis plusieurs positions et orientations par rapport au défaut (distance et angles). La distance correspond à la position (x ; y) du point d’émergence dans le repère de la pièce par rapport à la position du défaut dans le même repère. Deux angles sont présents : •l’angle de réfraction de l’onde ultrasonore dans la pièce obtenu par le balayage sectoriel ; •l’angle de tilt donné au traducteur par l’opérateur qui correspond à la rotation du traducteur sur son axe. Ce dernier angle doit être codé et doit participer à la reconstruction des cartographies. Le codage de la rotation du traducteur permet de connaître également la direction de propagation des ultrasons. Le système mécanique doit donc comporter au minimum trois axes codés : • x et y pour connaître la position du traducteur dans le plan de contrôle et • θ 3 pour connaître la rotation du traducteur sur l’axe perpendiculaire à la surface au point défini par les coordonnées x et y. Ceci correspond par exemple à un bras (ρ ; θ ; θ3). 3.2 APPORT DU LOGICIEL Pour que l’utilisation d’un bras avec trois axes codé soit un apport pour le contrôle, le logiciel doit permettre d’acquérir et exploiter chacun des A-scans pour chaque position (x ; y) (ou (ρ ; θ) en coordonnées polaires utilisées par les systèmes mécaniques de type bras) et chaque angle θ3 sous la forme d’une cartographie spécifique. Cela peut être le C-Scan concaténé tel qu’on le trouve dans le logiciel MULTI 2000. Dans le C-Scan habituel, qui est appelé C-Scan mécanique en amplitude dans ce logiciel, chaque pixel de la cartographie représente par un code couleur l’amplitude maximale du A-Scan enregistré à cette position du traducteur. Cette cartographie ne tient donc pas compte de l’angle de réfraction des ultrasons et du temps de propagation de l’écho ayant la plus forte amplitude. De plus, les dimensions du pixel sont définies par les pas d’acquisition sur chaque axe. Dans le C-Scan concaténé tel qu’il est construit par ce logiciel, les dimensions d’un pixel ne sont plus reliées au pas d’acquisition mais à la résolution des codeurs. De plus, la couleur de chaque pixel représente l’amplitude du signal ultrasonore projeté sur la surface de la pièce en tenant compte de l’angle de réfraction et de l’angle de tilt appliqué au traducteur. On a donc une vrai vue de dessus. Sa construction est explicitée dans la figure 6. Sur cette figure, un signal A-Scan est enregistré à trois positions du traducteur (traducteur en position 1, 2, 3). Pour chaque position, des échos sont observés en provenance d’un défaut. Une projection de chaque A-Scan dans le plan représentant la surface de la pièce est réaliI NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2015 I S OUDAGE ET T ECHNIQUES C ONNEXES 43 43 ÉTUDES ET RECHERCHE Pour la même indication, 4 pixels sont allumés car le même défaut est vu depuis les positions 1, 2 et 3. Il y en a 2 depuis la position 3 (2 angles) Figure 6 : Mode de construction de la cartographie. C-Scan concaténé. sée en tenant compte de la direction de propagation des ultrasons et des éventuels rebonds, la couleur représentant l’amplitude maximale du signal (par exemple allant du rouge pour les fortes amplitudes au violet pour les amplitudes nulles). On aura alors un cumul de point rouge sur le projeté à la position (x ; y) du défaut. Ce cumul de point définissant l’indication ultrasonore génère une nette amélioration du rapport signal sur bruit par accumulation d’un grand nombre de A-Scan ayant tous enregistrés un écho prévenant du défaut. Pour la même indication, 4 pixels sont allumés car le même défaut est vu depuis les positions 1, 2 et 3. Il y en a 2 depuis la position 3 (2 angles) Matériel retenu : • Bras SINUS de METALSCAN. Ce matériel permet donc de réaliser un balayage identique à celui réalisé lors d’un examen manuel tout en construisant une vue type C-scan demandée par le client. 4. LES CONTRAINTES LIÉES À L’UTILISATION D’UN TEL SYSTÈME MÉCANIQUE Lors des différents essais réalisés pour la mise au point du contrôle de cette soudure, deux contraintes liées à l’utilisation d’un bras avec trois axes codées sont apparus. La première est liée au volume de données générées. En effet, un A-Scan est enregistré pour chaque nouveau triplet (x ; y ; θ3), ceci avec la résolution du codeur. Même avec une résolution moyenne de 0,1 mm sur chaque axe x et y et 1o en angle de tilt, il est illusoire de retrouver exactement le même triplet. Le nombre de A-Scan enregistré aura donc tendance à exploser. Pour limiter ce phénomène, il faut donc limiter la longueur de la fenêtre d’enregistrement à son 44 S OUDAGE ET T ECHNIQUES C ONNEXES I NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2015 I strict minimum et avec une fréquence de numérisation juste nécessaire, soit dans notre cas 25 MHz. De plus, pour limiter le nombre de passages à une position donnée, on s’assurera de la couverture totale de la soudure à contrôler à partir du C-Scan mécanique construit avec des pas d’acquisition adaptés aux dimensions du traducteur, soit dans notre cas 2 mm dans la direction perpendiculaire à l’axe de la soudure et 4 mm dans l’autre direction. L’opérateur devra aussi limiter le nombre de passages en appliquant des angles de tilt différents aux zones où une indication de défaut est suspectée. La seconde est liée à l’absence sur le matériel retenu de codage de l’angle θ que fait le bras par rapport à la surface de la pièce à contrôler. Ceci conduit à des erreurs de reconstruction lors de la projection sur la surface de la pièce. Pour corriger cette erreur, il faudrait coder celui-ci. Cela demanderait une modification aussi bien mécanique que logiciel ainsi qu’un matériel ultrasonore capable de supporter 4 entrées codeur. Dans le cas d’une pièce plane, cette erreur est nulle. Il faut noter que le matériel utilisé a été développé pour une utilisation en ondes longitudinales à 0o. L’absence de codage de θ ne génère alors qu’une erreur négligeable par rapport à la taille des faisceaux ultrasonores utilisés. L’erreur n’apparaît ici que du fait de l’utilisation d’un faisceau d’ondes réfractées sur une pièce de forte épaisseur, ce qui est une utilisation nouvelle pour un tel système. 5. ACQUISITION SUR LE BLOC DE RÉFÉRENCE MISE AU POINT DE LA PROCÉDURE D’EXAMEN 5.1 DÉFINITIONS DES RAFALES Pour contrôler tout le volume soudé et détecter l’ensemble des défauts présents dans le bloc de réfé- rence, deux techniques de contrôle ultrasonore sont nécessaires : • une technique pour le contrôle du volume et de la pénétration. Cela nécessite deux rafales avec le traducteur multiéléments : – contrôle en ondes longitudinales (rafale 1) : . une première fenêtre d’acquisition permettant l’enregistrement des échos ultrasonores provenant du volume, . une deuxième fenêtre d’acquisition permettant l’enregistrement des échos ultrasonores provenant du fond ; – contrôle du fond à l’aide d’une onde rampante au fond (rafale 2). Celle-ci est générée par conversion de mode à partir d’un balayage sectoriel en onde transversale entre 30o et 35o et cela sans focalisation ; • une technique pour le contrôle de surface en face d’accès. Cela est réalisé par un contrôle en onde rampante générée à l’aide d’un traducteur spécifique. Pour vérifier le couplage et savoir détecter des variations d’atténuation, une voie composée de deux traducteurs travaillant en transmission (le traducteur multiéléments en émission et un traducteur monoélément d’onde longitudinale à 45 o en réception) est ajoutée. Les traducteurs sont montés l’un face à l’autre. Le faisceau ultrasonore traverse alors le matériau se trouvant entre les deux traducteurs. Un écart constaté dans l’atténuation de l’onde transmise sera synonyme d’une variation de structure dans la soudure par rapport à celle du bloc de référence ayant servi à la mise au point de la procédure. De tels écarts sont craints du fait que la soudure à contrôler est réalisée manuellement. Et s’ils étaient constatés, cela pourrait remettre en cause la performance du contrôle. Le contrôle est donc réalisé en deux étapes : • une première étape pour le contrôle de surface où une seule voie ultrasonore est définie avec une seule fenêtre d’enregistrement ; • une seconde étape pour le contrôle de volume où deux voies ultrasonores sont définies, une voie en mode écho avec deux rafales et trois fenêtres d’enregistrement au total et une voie en transmission avec une fenêtre d’enregistrement. C’est pour le contrôle de volume que l’utilisation du bras SINUS s’est avérée essentielle. 5.2 LES CARTOGRAPHIES DISPONIBLES Le logiciel MULTI 2000 dans sa version 6.9.22 permet la visualisation simultanée des cartographies de type A, B, D, S et des deux cartographies C-Scan mécanique et C-Scan concaténé. Lors de l’acquisition des données, un écran spécifique a été construit regroupant les cartographies de type A, S et les deux C-Scan pour la fenêtre 1 de la rafale 1 et les C-Scan mécaniques pour la rafale 2 et pour la voie en transmission. Le suivi des différents C-Scan mécaniques permet de s’assurer de la CONTRÔLE D’UNE SOUDURE ÉPAISSE À CHANFREIN TULIPE EN ACIER 316L – APPORT D’UN BRAS AVEC TROIS AXES CODÉS A-Scan enregistrée. L’amplitude de référence est celle obtenue sur des génératrices de trou réalisées dans le métal de base du même bloc et se situant à la même profondeur. Il contient également le rapport signal sur bruit enregistré sur cet A-Scan. Il est à noter que le rapport signal sur bruit pour les trois saignées est faible alors que la véracité de l’existence d’une indication de défaut sur la cartographie ne présente aucun doute. C’est le cumul de A-Scan avec des accès différents que permet l’utilisation du bras articulé avec trois axes encodés représenté dans la cartographie C-Scan concaténé qui lève tous les doutes. C-Scan concaténé C-Scan mécanique D-Scan B-Scan 5.2.2 Le défaut détecté en ondes rampantes au fond (rafale 2) La rafale générant des ondes rampantes au fond est uniquement destinée à la détection des défauts en racine. Ceux-ci sont simulés par le défaut no 1 sur le bloc de référence. Le C-Scan concaténé obtenu est donné en figure 9. L’indication de défaut est entourée en rouge. Les deux indications (entourées en noire) dues aux usinages en face arrière du bloc de référence sont visibles aussi sur cette cartographie. La technique ultrasonore utilisée ne permet d’avoir accès qu’à la position et longueur du défaut. La longueur relevée est de 17 ± 5 mm pour une longueur réelle de 15 mm. L’erreur annoncée est liée à la largeur du faisceau ultrasonore. Le défaut est détecté avec l’angle de 34o avec une amplitude dépassant S-Scan Figure 7 : Ecran défini pour le post-traitement de la fenêtre 1 de la rafale 1. couverture complète de la zone à contrôler, la multiplication des acquisitions ne se faisant qu’à l’endroit où une indication de défaut est suspectée. Pour le poste traitement des acquisitions, le logiciel permet la construction d’un écran spécifique par fenêtre d’acquisition. Sur chaque écran, il est affiché les différents types de vues utiles, par exemple les vues A, B, D, S et les deux C-Scan pour la fenêtre 1 de la rafale 1 (figure 7). Toutefois, dans le logiciel Multi 2000 dans sa version 6.9.22, la synchronisation entre les différentes vues utiles pour repositionner de manière exacte les indications dans le volume n’est pas ergonomique et notamment les curseurs de la vue concaténée ne permettent pas de faire le lien entre l’amplitude sur la cartographie concaténée et le A-Scan étant à l’origine de cette réponse ultrasonore. En plus de ces indications, deux indications (entourées en noir) sont identifiables tout le long de la soudure. Elles correspondent aux usinages présents en fond de bloc. Le tableau ci-dessous donne pour chaque défaut présent dans le bloc l’amplitude maximale enregistrée sur le A-Scan pour chaque indication ainsi que l’accès et l’angle auxquels cette amplitude a été Tableau 1 : Caractérisation des défauts de volume. No défaut Défaut Génératrice à 10 mm de profondeur 5 Angle Accès Amplitude Rapport S/B 62 o 1 – 1 dB 9 dB o 2 – 1 dB 9 dB 2 – 4 dB 5 dB Génératrice à 30 mm de profondeur 6 60 Saignée à 25 mm de profondeur 4 62o Saignée à 35 mm de profondeur 2 56 o 1 – 4 dB 5 dB Saignée en surface 3 70° 1 – 4 dB 5 dB 5.2.1 Les défauts détectés avec la rafale en ondes L La figure 8 donne le C-Scan concaténé obtenu sur le bloc de référence avec la rafale permettant le contrôle du volume soudé. La position de la zone soudée est donnée par le rectangle bleu sur cette cartographie. Quatre indications correspondant à des défauts dans le bloc de référence sont identifiées dans cette zone. Elles sont entourées de rouge. Le numéro du ou des défauts du bloc de référence tels qu’ils sont indiqués sur le plan de la figure 3 et étant à l’origine de ces indications est indiqué sur la cartographie. Il est visible que les défauts 5 et 6 qui sont à la même position par rapport à l’axe de la soudure mais pas à la même profondeur se superposent sur cette cartographie. Il n’est pas possible de distinguer sur cette cartographie les deux indications. L’existence de deux indications sera confirmée par analyse des autres cartographies disponibles. 5+6 3 4 Figure 8 : C-Scan concaténé obtenu sur le bloc de référence (les numéros se rapportent aux numéros de défaut définis sur la figure 3). 2 I NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2015 I S OUDAGE ET T ECHNIQUES C ONNEXES 45 45 ÉTUDES ET RECHERCHE Figure 9 : C-Scan concaténé avec les ondes rampantes au fond. les 100 %. Pour ce type de défaut, le rapport signal sur bruit est excellent, dépassant 15 dB. perfectionné a permis la mise au point du contrôle ultrasonore d’une soudure en acier austénitique 316L de forte épaisseur. La réussite de ce contrôle n’a été rendu possible qu’avec les conditions suivantes : • utilisation d’une configuration en multiélément avec focalisation angle et profondeur pour avoir en même temps une réduction du bruit due à la foca- 6. CONCLUSION L’utilisation conjointe d’une configuration particulière en multiélément et d’un système mécanique lisation et optimisation de la réponse des défauts avec le balayage angulaire ; • utilisation de la rotation du traducteur pour rechercher pour chaque défaut l’amplitude maximale du signal de réflexion. Du fait des autres contraintes imposées pour ce contrôle (épaisseur de la soudure, enregistrement, contrôle dans l’atelier de soudage, …), ceci a imposé l’utilisation d’un traducteur 2,25 MHz de 32 éléments piloté par le système parallèle MULTIX++ associé au bras SINUS. L’étude menée a permis aussi de mettre en évidence des limites actuelles des systèmes utilisées : • lien entre une indication sur la cartographie C-Scan concaténé et le A-Scan correspondant très complexe à réaliser ; • système mécanique limité à 3 codeurs : dans le cas où le bras du système SINUS n’est pas parallèle à la surface à contrôler, des erreurs de reconstructions se produisent, l’axe θ3 étant mal codé. Pour corriger cette erreur, il faudrait coder l’angle que fait le bras support avec la surface contrôlée (axe θ). Les premiers contrôles utilisant l’ensemble du dispositif ont été réalisés en atelier avec des résultats probants. Les auteurs remercient GE Power pour l'autorisation de publication de cet article. VOUS RENCONTREZ DES PROBLÈMES, VOUS AVEZ DES QUESTIONS CONCERNANT LE CONTRÔLE DES SOUDURES EN ACIER AUSTÉNITIQUE N’hésitez pas à nous contacter : Antoine BASTIEN - Responsable d’activité Tél. : +33 (0)3.82.59.86.46 - e-mail : [email protected] Sylvie BITTENDIEBEL - Ingénieur Expert en contrôle non destructif Tél. : +33 (0)3.82.88.79.36 - e-mail : [email protected] Didier FLOTTÉ - Ingénieur Expert en contrôle non destructif Tél. : +33 (0)3.82.88.79.31 - e-mail : [email protected] Plateforme R&D - CND INSTITUT DE SOUDURE – 4 Bd Henri Becquerel – 57970 Yutz 46 S OUDAGE ET T ECHNIQUES C ONNEXES I NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2015 I 46