Le malade déprimé : Evaluation et Conduite à tenir

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Le malade déprimé : Evaluation et Conduite à tenir
Le malade déprimé :
Evaluation et Conduite à tenir
R
Regroupement
t Interuniversitaire
I t
i
it i Grand
G d Ouest
O
t
23 -24 novembre 2006
Pr Michel Walter
CHU Brest
1
QUELQUES REPERES (1)
FREQUENCE : Prévalence 10 % (H) à
20 % (F)
HETEROGENE : EDM, Dysthymie, Tr.
Bipolaire, Dépression majeure avec
élément psychotique ou mélancolique,
Dépression saisonnière, état dépressif
mineur ou subsyndromique, dépression
atypique,…
GRAVEÆ
GRAVE
ÆCOMPLICATIONS
• Chronicité : 15à 20 % ((>2 ans))
• Rechute et récidive (50 % après 1
épisode, 70 %(2), 90 % (3)
• Résistence
• suicide
2
QUELQUES REPERES (2)
MAL TRAITEE : 1/3 = traitement correct
posologie
durée
COÛTEUSE :
- coût total = 1/3 troubles psy
½ sida
= coronoropathies
- coût directs (hosp, cons, med)
=1/3 coûts indirects (AT, suicide,…)
3
EVALUATION SEMEIOLOGIQUE
FORME TYPIQUE
FORMES ATYPIQUES OU
TROMPEUSES
- DÉPRESSION MASQUÉE
- DÉPRESSION ATYPIQUE
4
FORME TYPIQUE (1)
„
„
HUMEUR DEPRESSIVE
- état de tristesse p
pathologique
gq
(intense, permanente)
- désintérêt, anhédonie
- hypersensibilité
yp
émotionnelle/anesthésie affective
- dysphorie (irritabilité)
PENSEES DEPRESSIVES = TRIPLE
VISION NEGATIVE
- de soi : devalorisationÆ
devalorisationÆauto
auto-accusations
- du monde exterieur :
incomprehensionÆ
incomprehension
Æpersecution
- du futur : pessimismeÆ
pessimismeÆincurabilite
5
FORME TYPIQUE (2)
RALENTISSEMENT PSYCHOMOTEUR
(diagnostic d’inspection)
- MOTEUR : ASTHENIE
PERTE DE L’ELAN VITAL
- PSYCHIQUE = BRADYPSYCHIE
SIGNES SOMATIQUES
- TR. APPETIT : ANOREXIE
(AMAIGRISSEMENT)
- TR. SOMMEIL : INSOMNIE (MATINALE)
- TR. LIBIDO
6
FORME TYPIQUE ((3))
TOUJOURS RECHERCHER 4
ELEMENTS :
- RUPTURE/ETAT ANTERIEUR
- NIVEAU D
D’ANXIETE
ANXIETE : AGITATION ANXIEUSE
(R.S)
- RISQUE SUICIDAIRE
- SIGNES MELANCOLIQUES
¾ Critères
C
de sévérité : intensité des symptômes
¾ Critères qualitatifs : incurabilité, autoauto-accusations,
anesthésie affective, douleur morale
¾ Critères évolutifs : antécédents identiques
DIAGRAMME HARD (Ruffin, Ferreri, 1984) :
I (Humeur, Anxiété, Ralentissement, Danger).
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FORMES ATYPIQUES ou TROMPEUSES
FORMES PAUCISYMPTOMATIQUES
- STUPOREUSE
- ASTHENIQUE (anxio
(anxio--dépression)
- ANXIEUSE (asthéno(asthéno-dépression)
FORMES MASQUEES
- SOMATIQUE
- CARACTERIEL (dépression hostile)
- COGNITIF (pseudodémence dépressive)
- REGRESSIF
- DELIRANT
DEPRESSION «ATYPIQUE » (atypical depression)
- HYPERPHAGIE
- HYPERSOMNIE
-HYPERREACTIVITE
FORMES SELON LE TERRAIN
- AGE
- GROSSESSE ET POST PARTUM
- CULTURE (symptômes universels/variables)
- DEPRESSION SECONDAIRE (ORGANIQUE
(ORGANIQUE,
PSYCHIATRIQUE)
8
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE ((1))
TROUBLE DEPRESSIF SECONDAIRE
- PATHOLOGIE SOMATIQUE, TOXIQUE ou
IATROGENE
- PATHOLOGIE PSYCHIATRIQUE
TROUBLE DEPRESSIF PRIMAIRE
- PREMIER EPISODE
- EVOLUTION PERIODIQUE
- EVOLUTION CHRONIQUE
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE (2)
TROUBLE DEPRESSIF SECONDAIRE
COMORBIDITE SOMATIQUE
-NEUROLOGIQUE
-ENDOCRINIENNE
- METABOLIQUE
IATROGENIE MEDICAMENTEUSE
COMORBIDITE PSYCHIATRIQUE
-PSYCHOSE CHRONIQUE
-CONDUITES ADDICTIVES (dont alcool)
-TROUBLES ANXIO
ANXIO--NEVROTIQUES
-PERSONNALITES PATHOLOGIQUES
(dépressivité)
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE (3)
TROUBLE DEPRESSIF PRIMAIRE
PREMIER EPISODE
• ENDOGENE/PSYCHOGENE ?
• TROUBLE BIPOLAIRE DEBUTANT ?
EVOLUTION PERIODIQUE
• TR. BIPOLAIRE (1, 2,…cycles rapides)
• TR. DEPRESSIF RECURRENT
• DEP. RECURRENTES BREVES ?
EVOLUTION CHRONIQUE
• DYSTHYMIES ou DEPRESSION
CHRONIQUE
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PERTINENCE DE LA DISTINCTION
ENDOGENE/PSYCHOGENE ?
PSYCHOTIQUE/NEVROTIQUE,
MELANCOLIQUE/REACTIONNELLE
DIFFERENCES DE PRESENTATION CLINIQUE
REPRODUCTIBILITE DANS LE TEMPS
POIDS DES FACTEURS GENETIQUES DE
VULNERABILITE
TROUBLES DE LA PERSONNALITE ASSOCIES
POIDS DES EVENEMENTS DE VIE
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DEMARCHE THERAPEUTIQUE ((1))
AFFIRMER LE DIAGNOSTIC DE DEPRESSION
APPRECIER LE RISQUE SUICIDAIRE
EVALUER LES INCAPACITES
FONCTIONNELLES
INFORMER LE PATIENT ET DEFINIR UN
PROJET THERAPEUTIQUE
OBTENIR UNE ALLIANCE THERAPEUTIQUE
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DEMARCHE THERAPEUTIQUE (2)
UNE HOSPITALISATION EST RECOMMANDEE :
EN CAS DE RISQUE SUICIDAIRE (urgence élevée)
DANS CERTAINES FORMES SEVERES
• SYMPTOMES PSYCHOTIQUES ou
SOMATIQUES SEVERES ASSOCIES
• SYMPTOMES MELANCOLIQUES
• ABUS DE TOXIQUES
• AGITATION
DANS CERTAINES SITUATIONS
PARTICULIERES
• ENTOURAGE SOCIAL OU FAMILIAL
INSUFFISANT
• REPONSE INSUFFISANTE AU TRAITEMENT
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DEMARCHE THERAPEUTIQUE (3)
STRATEGIES DE PRISE EN CHARGE
AMBULATOIRE
DEUX ELEMENTS DE CHOIX :
- SEVERITE DES SYMPTOMES
- PREFERENCE DU PATIENT
TROIS ETAPES
- DEBUT DE L’EPISODE*
- PHASE DE CONSOLIDATION
- PREVENTION DES RECIDIVES
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DEMARCHE THERAPEUTIQUE (4)
CHOIX DES MODALITES DE TRAITEMENT
(APA 2000)
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DEMARCHE THERAPEUTIQUE (5)
STRATEGIE PROPOSEE PAR L’ANAES (2002)
DEPRESSIONS LEGERES
DEPRESSIONS MODEREES
DEPRESSIONS SEVERES
FREQUENCE DES CONSULTATIONS
QUE FAIRE SELON LA REPONSE AU
TRAITEMENT DE PREMIERE INTENTION
L’ARRET DU TRAITEMENT
LES ASSOCIATIONS MEDICAMENTEUSES
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DEMARCHE THERAPEUTIQUE (6)
STRATEGIE SELON LA REPONSE AU
TRAITEMENT DE PREMIERE INTENTION
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CRITERES DIAGNOSTIQUES D’UN EPISODE
DEPRESSIF MAJEUR, C’ESTC’EST-A-DIRE
CARACTERISE (DSM(DSM-IVIV-TR)(1)
A. Au moins 5 des symptômes suivants doivent être
présents pendant une même période d’une
duréede deux semaines et avoir représenté un
changement par rapport au fonctionnement
antérie r a
antérieur;
aumoins
moins un
n des ssymptômes
mptômes est soit
une humeur dépressive, soit une perte d’intérêt
ou de plaisir.
1- Humeur dépressive présente pratiquement toute la
jo rnée presque
journée,
presq e to
tous
s les jo
jours
rs signalée par le ssujet
jet
(par exemple : se sent triste ou vide) ou observée
par les autres (par exemple : pleure).
2- Diminution marquée de l’intérêt et du plaisir pour
toutes ou presque toutes les activités, pratiquement
toute la journée, presque tous les jours (signalée
par le sujet ou observé par lesautres)
3- Perte ou gain de poids significatif en absence de
régime (par exemple : modification du poids
corporell en 1 mois
i excédant
éd t 5%) ou di
diminution
i ti ou
augmentation de l’appétit presque tous les jours.
4- Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
5- Agitation
A it ti ou ralentissement
l ti
t psychomoteur
h
t
presque
tous les jours (constatés par les autres, non
limités à un sentiment subjectif de fébrilité ou de
ralentissement intérieur).
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CRITERES DIAGNOSTIQUES D’UN
EPISODE DEPRESSIF MAJEUR, C’ESTC’ESTA-DIRE CARACTERISE (DSM
(DSM--IVIV-TR)(2)
6- Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.
7- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité
excessive ou inappropriée (qui peut être délirante)
presque tous les jours (pas seulement se faire prier
ou se sentir coupable d
d’être
être malade)
malade).
8- Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer
ou indécision presque tous les jours
(signalées par le sujet ou observées par les autres).
9- Pensées de mort récurrentes (pas seulement une
peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans
plan précis ou tentative de suicide ou plan précis
pour se suicider.
B. Les symptômes ne répondent pas aux critères d’épisode
mixte.
C. Les symptômes traduisent une souffrance cliniquement
significative ou une altération du fonctionnement social,
professionnel, ou dans d’autres domaines importants.
D. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets
physiologiques directs d’une substance (par exemple
une substance donnant lieu à abus
abus, un médicament) ou
une affection médicale générale (par exemple
hypothyroïdie).
E. Les symptômes ne sont pas expliqués par un deuil, c’estc’està-dire après la mort d’un être cher, les symptômes
persistent pendant plus de 2 mois ou s’accompagnent
d’
d’une
altération
lté ti marquée
é d
du ffonctionnement,
ti
t d
de
préoccupations morbides, de dévalorisation, d’idées
suicidaires, de symptômes psychotiques ou d’un
ralentissement psychomoteur.
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CRITERES DE SPECIFICATION DES
CARACTERISTIQUES MELANCOLIQUES (DSM(DSMIV--TR)
IV
A L’un
A.
L’ d
des élé
éléments
t suivants
i
t a été présent
é
t au
cours de la période la plus grave de l’épisode
actuel :
1. Perte de plaisir pour toutes ou presque les
activités
2. Absence de réactivité aux stimuli habituellement
agréables (ne se sent pas beaucoup mieux,même
temporairement, lorsqu’un événement agréable
survient).
survient)
B. 3 éléments (ou plus) parmi les suivants :
1. Qualité particulière de l’humeur dépressive (c’est(c’est-àdire l’humeur dépressive est ressentie comme
qualitativement différente du sentiment éprouvé
après la mort d’un être cher)
2. Dépression régulièrement plus marquée le matin
3. Réveil matinal précoce (au moins 2 heures avant
l’heure habituelle du réveil)
4. Agitation ou ralentissement psychomoteur marqué
5. Anorexie ou perte de poids significative
6. Culpabilité excessive ou inappropriée
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CRITERES DU TROUBLE DYSTHYMIQUE
A - Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, plus dd’un
un
jour sur deux pendant au moins 2 ans, signalée par le sujet ou
observée par les autres.
B - Quand le sujet est déprimé, il présente au moins 2 des symptômes
suivants :
•
Perte d’appétit ou hyperphagie
•
I
Insomnie
i ou h
hypersomnie
i
•
Baisse dénergie ou fatigue
•
Faible estime de soi
•
Difficultés de concentration ou difficultés à prendre des décisions
•
Sentiments de perte d’espoir
C - Au
A cours
co rs de la préiode de 2 ans de perturbation
pert rbation thymique,
th miq e le sujet
s jet n’a
jamais eu de périodes de plus de 2 mois consécutifs sans présenter les
symptômes des critères A et B.
D – Au cours des 2 premières années de la perturbation thymique, aucun
épisode dépressif majeur n’a été présent ; c’estc’est-à-dire que la
perturbation thymique n’est pas mieux expliquée par un Trouble
dé
dépressif
if majeur
j
chronique
h i
ou par un Trouble
T bl dé
dépressif
if majeur
j
en
rémission partielle.
E – Il n’y a jamais eu d’Episode manique, mixte, ou hypomaniaque, et les
critères du Trouble cyclothymique n’ont jamais été réunis.
F – La perturbation thymique ne survient pas uniquement au cours de
l’évolution d’un Trouble psychotique chronique, tel une Schizophrénie
ou un Trouble délirant.
G – Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques directs d’une
substance (p.ex, une drogue donnant lieu à un abus, un médicament)
ou d’une affection médicale générale (p.ex., hypothyroïdie).
H – Les symptômes entraînent une souffrance cliniquement significative, ou
une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres
d autres
domaines importants.
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STRATEGIE DE PRISE EN CHARGE D’UN
EPISODE DEPRESSIF MAJEUR DANS LE CADRE
D
D’UN
UN TROUBLE BIPOLAIRE
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