Fiche Culture - Maïs - Chambres d`agriculture
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Fiche Culture - Maïs - Chambres d`agriculture
LES FICHES TECHNIQUES LE MAIS En Franche-Comté PLACE DANS LA ROTATION Le maïs s’adapte à de nombreux précédents grâce à sa capacité à valoriser les fumiers et autre matière organique, mais les besoins en azote déterminent sa place dans la rotation ; D’où l’importance d’une implantation après une légumineuse (fourragère, culture annuelle ou interculture). La dégradation des résidus de ce précédent libère de l’azote utilisable par le maïs, permettant ainsi la diminution des apports d’engrais. La maîtrise de l’enherbement (chénopode, liseron, amarante, morelle…) conditionne sa réussite. Il est nécessaire de respecter l’alternance automne/printemps et d’éviter la répétition maïs sur maïs. Il est primordial d’éviter les cultures de céréales après un maïs grain car les pailles provoquent un déficit azoté très fort. Les légumineuses autonomes en azote et non sensibles aux maladies véhiculées par le maïs responsables des mycotoxines, sont plus adaptées. PREPARATION DU SOL Réserver le maïs aux sols profonds ou aux parcelles irrigables car ses besoins en eau sont élevés tout au long de son cycle de développement. La préparation du sol dépend fortement de ses caractéristiques mais l’objectif principal pour l’implantation du maïs est d’obtenir une structure meuble et grumeleuse. Il est important que la levée soit homogène afin d’intervenir avec les outils de désherbage (bineuse, herse étrille, houe rotative). Sur sol argileux : - Labour d’hiver - Reprise au printemps avec des outils de travail superficiel (faux semis) - Roulage peut être nécessaire pour rappuyer la terre avant semis Sur sol limoneux : Limiter le travail du sol au printemps pour ne pas créer un lit de semences trop fin et augmenter les risques de battance - Labour de printemps et préparation dans la foulée. - Semis Il est important d’intervenir sur sol ressuyé pour limiter les phénomènes de tassement, très préjudiciables à la culture du maïs. CHOIX VARIETAL L’enjeu principal pour le choix de la variété est de faire un compromis entre la précocité et le rendement. Il est préférable de s’orienter vers des variétés précoces à demi-précoces dans notre région afin de privilégier une récolte dans de bonnes conditions climatiques. La vigueur à la levée est aussi un facteur de réussite qui limite les risques d’attaques de ravageurs et permet au maïs de devancer les adventices. Des variétés très précoces sont à privilégier sur les plateaux de notre région ou dans un cas de semis en culture dérobée, mais le rendement sera plus faible. Nous ne pouvons pas donner de conseil sur une liste de variétés. Le marché propose principalement des nouveautés sur lesquelles les essais seront réalisés seulement l’année suivante. Attention, le maïs est une espèce qui n’a pas de dérogation pour des semences non bio ! SEMIS Le semis du maïs est à réaliser lorsque les températures sont supérieures à 10°C (T°C sol) et dans des conditions optimales d’humidité (sol ressuyé et avant une période pluvieuse). Il est préférable de retarder le semis plutôt que d’implanter la culture dans de mauvaises conditions (trop froid ou trop humide), afin d’assurer un bon départ à la culture et une bonne vigueur au démarrage. Il est important de semer au même nombre de rangs que la bineuse pour pouvoir intervenir si besoin. FERTILISATION L’objectif est de répondre au besoin du maïs : environ 120-130 uN/ha pour 65q/ha de grains secs. Les exports de Phosphore (0.6kg de P2O5/q de grains) et de Potasse (0.5kg/q de grains) sont généralement largement compensés par les apports de compost. Le maïs valorise bien les fertilisations organiques car sa période de végétation correspond à la période de minéralisation (si l’eau n’est pas limitante). Les fertilisations pratiquées sont très variables mais quelques principes doivent servir de base : - Une interculture de légumineuse1 peut libérer jusqu’à 200uN/ha en fonction de l’espèce, de la biomasse produite et des conditions climatiques. Une interculture implantée avant le maïs a montré son intérêt à plusieurs reprises dans des essais (CA39) : les rendements sont augmentés de 10q/ha au moins par rapport à un témoin sans interculture. Remarque : Une destruction trop tardive du couvert pourrait être néfaste sur la qualité de la levée du maïs (acides libérés par la dégradation de matière verte, et risque d’assèchement de l’horizon de surface). Si le choix a été fait d’un couvert gélif, sa destruction ne devrait pas poser de problème (destruction aux 1ères gelées). - Un précédent légumineuse ou prairie peut libérer jusqu’à 200uN/ha en fonction de l’espèce, de la biomasse produite et des conditions climatiques. - Il est possible de compléter l’azote manquant soit par un apport de fumier ou de compost à l’automne, soit par un apport de fertilisant à minéralisation rapide pour favoriser un bon démarrage au printemps. Un reliquat 1 Alternative agriculture, p 149, courtoisie de national academy press, Washington D.C., 1989 Memento d’agriculture biologique, Guide pratique à usage professionnel, p108, edition Agridécisions, Gabriel Guet, 2003 de sortie d’hiver permettra d’ajuster correctement l’apport complémentaire de printemps (Synthèses 2011/2012 des reliquats azotés avant maïs, CDA 02, Inra et LDRA, Sophie Cappe et Caroline Le Roux). Différents engrais à minéralisation rapide sont utilisables en bio : la fiente de volaille (entre 20 et 30N/t), le guano (autour de 160N/t), la farine de plume (environ 100N/t) ou la poudre d’os (environ 70N/t). Certaines régions étudient l’intérêt des applications localisées d’engrais organique à minéralisation rapide (guano, farine de plume, farine d’os…). Cette technique pourrait permettre d’économiser 50% de l’apport pour une efficacité identique à un engrais épandu en plein (Essai 2011, CA Picardie). Ces résultats restent à confirmer par d’autres essais et surtout un recul pluriannuel, mais la piste semble intéressante. DESHERBAGE La maîtrise de l’enherbement conditionne la réussite de la culture du maïs. Pour limiter les risques, il est nécessaire de bien concevoir la rotation (éviter les cultures de printemps avant le maïs), mais aussi de préparer un lit de semences qui favorise un démarrage rapide en végétation pour concurrencer les adventices. Différentes techniques sont pratiquées et parfois cumulables : - Le faux semis (fréquemment utilisé) : préparations successives du sol avant le semis. Cette technique réduit le nombre de graines adventices présentes en surface. Attention en sol limoneux : cette technique augmente le risque de battance. Attention à la profondeur de travail : en descendant on remonte du stock de graines. - Le couvert végétal en interculture (pratique en développement) : consiste à couvrir le sol, limitant le développement des adventices et ainsi les problèmes sur la culture de maïs à venir. - Les interventions après semis : Herse Etrille / Houe rotative En pré levée « à l’aveugle » : destruction des adventices Eviter tout passage : Plantule fragile X Bineuse A 3-4 km/h, faible A 8-12 km/h, plus agressivité (Maïs fragile) agressif 1er binage 2ème binage/buttage A noter : Les doigts Kress sont bien adaptés au binage sur la ligne et moins coûteux qu’un désherbage thermique. MALADIES ET RAVAGEURS Pyrale : Le trichogramme, parasitoïde des œufs de la pyrale, est simple d’utilisation et efficace. Evitez de laisser les cannes de maïs passer l’hiver sur le sol, les larves de pyrales y nichent pour devenir adultes. Il vaut mieux les broyer. Taupin : Il peut attaquer un plant de maïs par les racines, jusqu’au stade 6-8 feuilles. L’implantation d’un maïs derrière une prairie représente un risque. Plus la prairie est âgée, plus le risque taupin augmente. Afin de prévenir ce risque, un labour par temps chaud et sec (semis tardifs) permettra de détruire une grosse partie des larves (présentes en surface au printemps). Il faut éviter l’enfouissement de matière organique en profondeur, erreur agronomique et pratique favorable au taupin. Attention aux parcelles trop humides que le taupin affectionne. Limace : Eviter de laisser les déchets de la culture précédente en surface (appétant pour les limaces). Rappuyer le sol pour éviter les creux et les mottes où elles déposent leurs œufs. Le passage d’outils de travail de surface permet de détruire les œufs en les exposant à la chaleur et à la sècheresse. RECOLTE Pour le maïs grain, ce n’est malheureusement pas souvent l’agriculteur qui décide du moment de la récolte, il doit répondre aux contraintes des séchoirs collectifs où le bio doit être séparé dans le temps du conventionnel. Des organismes stockeurs font le séchage bio en début de campagne, d’autres en fin. Il est alors nécessaire d’adapter les variétés à ces contraintes. Lorsqu’il est possible de choisir, le compromis devra se faire entre : - une récolte précoce avec de bonnes conditions climatiques mais un grain plus coûteux en séchage - une récolte plus tardive avec un taux d’humidité du grain correct, mais un climat plus humide et un risque de tassement du sol. A noter : une récolte trop tardive implique (exposition plus longue à l’humidité) l’augmentation du risque de fusariose (champignon à l’origine de la production de mycotoxines), de verse et de casse d’épis. Le séchage des épis en cribs permet une récolte un peu plus précoce, mais l’équipement nécessaire est peu fréquent sur la région. Le maïs fourrage se récolte plus tôt, lorsque la teneur en matière sèche de la plante entière est comprise entre 32% et 35 % pour un bon compromis entre digestibilité, qualité de conservation et bon taux d’amidon. LES FICHES TECHNIQUES AB – v. 2012 Réalisation : Groupe technique AB Franche Comté