Huelyn Duvall (voir le N˚72 de Sur la route), Narvel Felts et Rip

Transcription

Huelyn Duvall (voir le N˚72 de Sur la route), Narvel Felts et Rip
Huelyn Duvall (voir le N˚72 de Sur la route), Narvel Felts et Rip Matsters se produiront au prochain Good Rockin’ Tonight qui
se déroulera à Attignat (01) les 23 et 24 avril 2009. Rip Masters est le moins connu des 3, il est donc grand temps de vous le
présenter…
Sur La Route de Memphis : Bonjour Rip, j’aimerais te poser
quelques questions pour éclairer nos lecteurs sur ta carrière,
avant ta venue au Good Rockin’ Tonight d’Attignat fin avril.
Alors, commençons logiquement : Rip est un prénom bien
inhabituel. C’est le vrai ?
Rip Masters : Non, c’est le surnom que j’ai adopté à 13 ans et
que j’ai conservé.
l’Electric Circus à New York.
SLRM : J’ai ouï dire que tu aurais chanté avec le groupe de
Teddy Randazzo (l’accordéoniste qu’on voit.avec ses Three
Chuckles dans "The girl can’t help it" NDLR)
Rip Masters : Je devais avoir quinze ans à l’époque. J’avais
été engagé pour garer les voitures lors d’une fête chez l’acteur
Burgess Meredith. Deux groupes avaient été engagés pour
l’animation, les Crystals, pas le groupe féminin, et celui de Teddy
Randazzo, bien connu sur la côte est à l’époque. Mes potes m’ont
prié de monter sur scène et de chanter avec le groupe de Teddy.
Après quelques verres pour me donner du courage, j’ai relevé
le défi. En revanche, je ne me rappelle plus si j’ai repris ma
fonction au parking ensuite.
SLRM : Je crois savoir que tu as pas mal bourlingué durant ta
jeunesse, non ?
Rip Masters : Effectivement. Je suis né à Ranikhet, en Inde,
benjamin d’une famille de 4 enfants, deux garçons et deux filles
et mon père, soldat de métier puis écrivain, a amené la famille
en Angleterre quand j’avais trois mois, puis, de là, nous sommes
partis aux USA alors que j’avais deux ans. Durant mon enfance, SLRM : Tu n’es pas resté sur la côte est…
Rip Masters: Non, je suis parti en 1968, mes études
nous avons déménagé souvent, toujours sur la côte est, et
secondaires terminées, direction la Californie. J’ai
j’ai fréquenté pas mal d’écoles différentes dans des
monté plusieurs groupes dans la région de San
états différents, New York, Massachusetts, New
Francisco / Santa Cruz et nous sommes passés
Hampshire…
dans pas mal de salles de la Baie, dont le Family
Dog et le Mandrake. J’ai même joué un peu
SLRM : Et c’est alors que le démon du
de blues avec Mike Bloomfield au Mr Lee’s
rock’n’roll t’a tenté et tu n’as pas résisté.
et avec le Chico David Blues Band, qui
Rip Masters : J’ai commencé à chanter à
avait Pat Woodward, qui est mort avec
l’école, à l’église, à la chorale scolaire et
Rick Nelson, à la basse.
je me suis mis au piano. Les méthodes
d’enseignement musical ne me
SLRM : Et tu as encore bougé…
convenant pas, je me suis débrouillé
Rip Masters : Oui, je suis descendu
seul. Il y a eu des moments où je me
au sud, à Los Angeles. Là, j’ai joué
disais qu’il fallait être autrement doué
au sein de nombreux groupes, dont les
que moi pour jouer d’un instrument
Young Hearts, un groupe de soul, Velver
et j’ai parfois cru que je n’y arriverais
Turner, Maize, un groupe rock chicano,
jamais.
Orange Pain, Future Formula, Ground
Zero, Stendek, Wisdom Fingers,.Days,
SLRM : Pourtant, ça a fini par marcher, il
Mammoth. Matador, All Night Express,
n’y a qu’à t’entendre sur tes albums ou sur
puis avec Gunfighter, un groupe formé par des
ceux d’artistes que tu as accompagnés !
membres du Stone Canyon Band de Rick Nelson
Rip Masters : Merci du compliment.
et de Flash Cadillac.
SLRM : Influences musicales ?
Rip Masters : Principalement rock’n’roll, Buddy Holly, Buddy SLRM : Tu n’as pas enregistré à l’époque ?
Knox, Jerry Lee Lewis, Carl Perkins, Elvis, Chuck Berry, Rip Masters : Non, mais je composais. Avec les groupes en
Thomas Wayne, Duane Eddy pour les instrumentaux, mais aussi question, qui ne jouaient ni rock’n’roll, ni rockabilly ni country,
la country, Johnny Cash, Leroy Van Dyke, pour n’en citer que je tenais l’orgue, un Hammond B3, ou des claviers, mais, chez
deux, et les pianistes de boogie comme Pinetop Perkins, Albert moi, je composais au piano, des boogies, de la country et j’ai
écrit un titre rock’n’roll, « The all night express ».
Ammons ou Bob Zurke.
SLRM : On reconnaît d’ailleurs facilement certaines de ces
influences à l’écoute de tes morceaux. Tu as, bien sûr, monté un
groupe au lycée…
Rip Masters : Oui, naturellement. Le premier, à Deerfield,
Massachusetts, était les Heebie-Jeebies, ainsi baptisé parce que
notre guitariste soliste, d’origine québécoise, était surnommé
"Heebie". Il y avait un gars nommé Salvati à l’autre guitare et
un type surnommé "Box" à la batterie. J’ai ensuite rejoint les
Brewmen, qui sont devenus Ground Effect, dans lequel j’assurais
chant et guitare rythmique, un groupe rock’n’roll et surf et je
me rappelle que nous reprenions "Rave on". Nous sommes vite
devenus pros et nous nous sommes produits un peu partout
dans la région, passant dans des endroits comme le Cheetah et
Sur La Route de Memphis n°93
SLRM : C’est grâce à ce morceau que tu es entré en relation avec
Ron Weiser. Raconte-nous comment.
Rip Masters : Un jour de 1977, un ami déboule chez moi pour que
je lui installe une radio sur sa voiture, au moment où je jouais le
morceau. En l’entendant, il m’a dit qu’il connaissait un type qui
était dingue de ce genre de musique et m’a demandé de lui en
passer une bande pour la lui faire écouter. Il a tenu sa promesse
et, peu après, Ron m’a demandé de passer le voir. Je voulais
surtout que le morceau soit enregistré par un de ses artistes
(il le sera, par Ray, sur l’album "Gone, gone, gone", NDLR). Ron
en désirait d’autres et, quelques semaines plus tard, je lui en
ai apporté quelques-uns. Puis je suis allé assister à quelques
concerts de Ray Campi, dont un au Whisky a Go Go, et il m’a
Page 13
inspiré "Rockabilly man", qu’il enregistrera en 1982 sur l’album
de ce nom. Il sera aussi repris par les Firebirds en Angleterre.
SLRM : On retrouve ton nom comme pianiste sur pas mal
d’enregistrements Rollin’ Rock. Comment cela se fait-il ?
Rip Masters : Ron n’avait pas de pianiste maison pour les
enregistrements (effectués dans son salon NDLR), aussi c’est moi
qui m’y suis collé pour Gene Vincent, Tony Conn, Chuck Higgins,
Jackie Lee Cochran, Jimmy Lee Maslon, Johnny Legend, Ray
Campi, Mac Curtis et Nikki & Corvettes.
SLRM : Tu as aussi accompagné Ray sur scène, non ?
Rip Masters : Oui, il a eu un différend avec ses musiciens, qui
l’ont quitté, et il a remonté un groupe avec Jimmy Lee Maslon,
Kevin Fennel et moi. En même temps, je jouais aussi avec les
Range Rockers, qui sont devenus The Cool & the Crazy.
SLRM : Et tu as fini par enregistrer…
Rip Masters : Un beau jour, Ron m’a demandé si j’avais assez de
compos pour un album. Je lui ai répondu que c’était le cas et on
a enregistré le 33 tours "Rock that rock" en 1979.
SLRM : Ensuite ?
Rip Masters : C’était l’époque où Ron commençait à en avoir ras
le bol de l’univers du disque, pas longtemps avant qu’il ne mette
Rollin’ Rock en sommeil pour un bon bout de temps. Il y avait
un mini-boom rockabilly aux USA et Commando m’a fait une
proposition intéressante. J’ai donc enregistré l’album éponyme
"The Cool & the Crazy", avec le groupe dont je t’ai parlé, pour
cette marque. Il a été bien accueilli et est bien passé en radio.
Mais le patron de la marque n’avait pas envie de rester longtemps
dans le disque et il n’a pas poursuivi l’aventure. J’ai simplement
été assez avisé pour conserver les droits des enregistrements.
J’ai ensuite enregistré un autre album, "Tough sound", mais il
est resté inédit. Depuis, les morceaux prévus ont été recasés sur
la réédition CD de l’album Commando et sur d’autres.
SLRM : Et, par la suite, tu as commencé à venir en Europe
Rip Masters : Je suis venu plusieurs fois en Europe, dans les
pays nordiques et anglo-saxons, au milieu des années 90, puis
plus récemment, mais pas encore en France. Attignat sera mon
premier concert dans votre pays. J’ai aussi eu des morceaux
utilisés dans des films, "Tully" en 2000 et "Back by midnight"
en 2002.
SLRM : Et au niveau discographique ?
Rip Masters : Pour me simplifier la vie, j’ai ma propre marque,
Rattler, sur laquelle j’ai 5 CD’s parus à ce jour. J’espère que le
public de Good Rockin’ Tonight sera réceptif à ma musique et
que nous passerons une bonne soirée.
SLR : C’est tout le mal qu’on se souhaite.
Sur La Route de Memphis n°93
Trois des albums récents et caractéristiques de Rip :
- Rattler RA 426 BIG RED 57 (99) * * * * *
Pour moi, c’est son meilleur, plein de bon rock’n’roll (“Rockabilly
man“, “Big red 57“), à la Carl Mann (“Ramshackle shack“) ou à la
Jerry Lee (“Back to Louisiana“, “That's the way I feel“, “Got a lot
o' livin' to do“) de teen rock (“Trouble is her name“), de boogie
woogie (“Swanee boogie“ et “Country stride“), avec une pointe de
hillbilly bop à la George Jones (“Two kinds of money“)
- RA 440 THE ROCK’N’ROLL ALBUM (2001) * * * *
Bon album, avec, toujours l’influence Jerry Lee (“Cat on the keys“),
un peu de teen rock, mais aussi des relents berryesques (“Night
flight“) ou néo-orléanais (“I’m goin’ back“ très “Bonie Moronie“).
Dommage qu’une paire de titres soit trop rock des années 60.
- RA 528 BACK TO THE HONKY TONK (2008) * * * *
Sur ce dernier CD en date, Rip effectue un retour à la country,
de manière convaincante, en dépit d’un ou deux dérapages vers
le rock country moderne sauce “Acky breaky heart“, la country
variété et même la ballade jazzy rive gauche. Il y a cependant
assez de hillbilly bops à la George Jones, de titres Bakersfield,
de ballades honky tonk, plus un country cadien, pour susciter
l’intérêt.
discographie
- Commando M 7009 I've had it / I'm gonna flip! (84)
- Music Webb cassette ss # COUNTRY
Mrs Jack Daniels - I need you - The wait is over - The mountain
- For all my life - Here comes my love
- Rollin’ Rock 0017 ROCK THAT ROCK (79)
The last time you were loved - Rockabilly man - Locked up After glow - Rockin' school – Jackwinder - Rockaday world Well, well, well - Rock that rock - Cheryl Ann - Suck'em dryPopa shuffle
- Commando 2101 THE COOL & THE CRAZY (81)
Get right up - La-do-dada - I didn't figure on him - Bip bop boom*
- Voodoo-voodoo - Please give me something - The Cool and the
Crazy - Burnin’ love - Girl of my best friend - Not fade away* Love me* - Sweets for my sweet* (* titres avec vocal autre que Rip)
- Rattler RA 413 DON'T TREAD ON ME (95)
Common sense - Alabama moon - Don't tread on me - Walk on
by - Blue night -You ain't got no right doin' wrong - Gonna find
me a bluebird - A sixpack, a pizza and a cheap motel - Mrs Jack
Daniels - Get off the fence - Liquor store girl - For all my life Don't tread on me
- RA 426 BIG RED 57 (99)
Rockabilly man - Big red 57 - Trouble is her name - Hey hey, little
girl - Now and then - Ramshackle shack - Back to Louisiana
- Don't you dog this cat - Two kinds of money - Swanee boogie
(i) - That's the way I feel - Hot rod mama - Got a lot o' livin' to
do - 88 friends - Country stride (i)
- RA 440 THE ROCK’N’ROLL ALBUM (2001)
Bad move - Night flight - Cat on the keys - I’m movin’ on - Why
must you haunt me ? - I’m goin’ back - Does a bear sleep in the
woods ? - Cry to the night - Walk on you - No letter today - The
flower and the wind - $50 upright - Let’s rock one more time
- RA 488 THE COOL & THE CRAZY (2006)
The cool and the crazy - I've had it - I'm gonna flip - I didn't
figure on him - Get right up - Over the line - Please give me
something - Grin and bear it - La-do-dada - Triangle - Burning
love - Voodoo-voodoo - Sweets for my sweet - The girl of my best
friend - Hey hey little girl
- RA 528 BACK TO THE HONKY TONK (2008)
Good company - Back to the honky tonk - Abandoned mine 14KT mind - I traveled the world - Limousine daddy - Here comes
my love - Prairie sky - The heartache's on the house - The road
runs past my door - I got bills - I need you - Cajun spice - The
mountain - Don't blame me - I'll never let you down
- Bear Family (Al) BCD 17005 (VA) Grin and bear it
Bernard Boyat
Page 14