Reproduction - Institut de l`Elevage

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Reproduction - Institut de l`Elevage
Reproduction
Les grandes règles pour produire
un maximum d’agneaux
CIIRPO
La conduite de la reproduction d’un troupeau est déterminante pour la productivité numérique et l’organisation du travail. L’adaptation des élevages à
l’agrandissement des troupeaux et à la demande de la filière passe nécessairement par une parfaite maitrise de la gestion des lots de reproduction.
Le nombre d’agneaux produits par brebis reste le premier facteur de variation
de la marge brute
incontournable à une bonne gestion du troupeau. Des lots d’agnelage trop nombreux et
des périodes de lutte trop longues compliquent considérablement le suivi des brebis
improductives.
CIIRPO
Le taux de fertilité est le premier facteur qui
influe sur la production numérique. L’évaluer
puis l’analyser selon la saison et le mode de
reproduction permettent d’envisager des voix
d’améliorations. Dans tous les cas, le repérage des brebis vides reste un préalable
Évaluer le taux de fertilité en
fonction de la saison et du
mode de lutte
Institut de l’Élevage
À fertilité
médiocre,
productivité
médiocre
Une brebis vide entraîne un manque à
gagner estimé à 80 € minimum
annuellement. Les repérer et les identifier de façon pérenne soit à l’échographie soit à la fin des agnelages est
LE PRÉALABLE pour améliorer le nombre
d’agneaux produits par brebis.
Des luttes courtes deux cycles,
pour mieux soit 40 jours
organiser maximum
son travail
+ de 90 % en
3 semaines
CIIRPO, site du Mourier
Les mises bas sont groupées si le nombre
de béliers est suffisant. L’étalement des
agnelages est souvent propice à une augmentation de la mortalité des agneaux, liée
au manque de surveillance et à des problèmes sanitaires.
Un exemple avec des brebis et des
béliers de race Mouton Vendéen en
lutte du 11 octobre au 29 novembre à
raison d’ 1 bélier pour 40 brebis
Taux de fertilité : 98 %
Date du premier agnelage : 6 mars
Date du dernier agnelage : 10 avril
Les races ou croisements à base de
races rustiques (dont les prolifiques)
sont considérées comme ayant la saison sexuelle la plus longue, du printemps au début de l’hiver.
UPRA Vendéenne
UPRA ovine Ile de France
Des races
plus ou moins
saisonnées
ser les types génétiques utilisés en France
en trois catégories. Cette classification
reste cependant très schématique. La variabilité entre les races et même les troupeaux
est très importante avec des facteurs de
variation qui restent souvent mal connus.
CIIRPO
Le photopériodisme est le principal facteur
de variation de l’activité sexuelle des brebis
et des béliers. C’est à l’automne, saison où
les nuits sont les plus longues, que l’activité
sexuelle est maximum. Les races sont toutefois plus ou moins sensibles à la variation
de la durée du jour. On a coutume de clas-
Les types herbagers affichent des saisons courtes, limitées en général à la fin
de l’été et à l’automne.
Les croisements de ces deux premières
catégories ainsi que les Ile de France et
Berrichon du Cher sont considérés
comme des intermédiaires.
Souvent minimisé, le rôle du bélier est
pourtant primordial sur les résultats de
reproduction car il agit à la fois sur la fertilité et sur la prolificité (en fonction aussi
des aptitudes de la brebis). Adapter leur
conduite et le ratio mâle/femelle restent
les principaux critères d’une lutte réussie.
Les mâles reproducteurs doivent être maintenus dans un état corporel correct toute
l’année mais sans être trop gras, en sur-
veillant tout particulièrement les boiteries.
La préparation à la lutte, initiée 2 mois
avant le début de la mise à la reproduction,
permet alors une valorisation optimale de
leurs capacités de reproduction.
Des béliers
en nombre
suffisant
Catégorie de brebis
Adultes
Agnelles
En saison
40 à 50
20 à 25
En contre saison
20 à 25
-
Sur éponge
4à5
3à4
Institut de l’Élevage
CIIRPO
Des béliers
« au top »
Au même titre que les brebis, les béliers
assurent fertilité et prolificité.
- Les brebis adultes vides à l’issue d’une
lutte d’automne sont systématiquement
réformées. Une seconde chance est laissée aux femelles restées vides suite à une
mise à la reproduction au printemps et
aux agnelles.
- Les femelles sont en reprise d’état
3 semaines avant la mise à la
reproduction
- Les brebis sont taries depuis plus d’un
mois
À ces critères,
s’ajoute le respect
du protocole dans le
cas d’une synchronisation des chaleurs, à
savoir :
. la dépose des éponges
au jour et à l’heure prévus
. des doses de PMSG ajustées au type
génétique et au mois de l’année
. des brebis « juste déposées » qui ne
soient pas en contact (par l’intermédiaire de parcelles mitoyennes par
exemple) avec un lot de béliers ou
bien un autre lot de brebis en chaleurs. À défaut, l’ovulation pourrait
être avancée de plusieurs heures
INOVLIM
La réussite de ces deux modes de
mise à la reproduction repose avant
tout sur le choix et la préparation
des animaux.
Lutte
naturelle ou
les règles synchronisation
de réussite des chaleurs
- Aucune manipulation pendant la lutte et
les trois semaines qui suivent.
Attention aux rations à base de légumineuses, crucifères ou ensilages mal conservés :
elles peuvent entrainer une infertilité
passagère.
Anticorps PMSG : il arrive que les femelles
qui ont été synchronisées plusieurs fois
consécutives ne répondent plus de la même
façon au traitement. Préférer alors une
lutte en main ou bien les passer en lutte
naturelle.
Les agnelles doivent être luttées à part
avec des béliers expérimentés sous peine
de pénaliser la fertilité
technique éprouvée permet de disposer de la
semence des meilleurs béliers. Au final, les
agneaux sont commercialisés avec une plus
value de 5 à 10 € par carcasse par rapport à
l’utilisation de béliers « plus moyens ». Avoir
recours à l’insémination permet également
la constitution de lots importants sans pour
cela augmenter son haras de béliers. Coût
indicatif 2007 d’une IA en 2007 (semence
+ pose) : 5,90 €
La lutte en main : chacune son
tour. Cette technique consiste à faire saillir
chaque brebis deux fois, soit 48 et 60 heures
après le retrait de l’éponge. Pour des raisons
de contraintes de travail, la lutte libre lui a
souvent succédé avec des résultats plus
hétérogènes. Un ou plusieurs béliers sont
lâchés dans un lot de brebis 48 heures après
la dépose de l’éponge. Le ratio conseillé est
d’un mâle pour 4 à 5 femelles.
Des études
en cours
Quelle technique
choisir ?
Plusieurs modes de contention sont
possibles pour inséminer. Dans un
parc, la brebis est levée le long du
couloir afin que l’inséminateur
puisse se placer en face. Une cage
d’IA peut être disposée en bout de
couloir. Au cornadis en bergerie, la
brebis est levée par deux personnes.
La mélatonine : simuler l’été
L’utilisation de la mélatonine permet une
avance d’un mois et demi maximum par rapport à la saison sexuelle. Déposée sous
forme d’un implant dans l’oreille de l’animal
6 semaines pour les brebis ou 7 semaines
pour les béliers avant le début de la
lutte, elle mime un jour court, même en
période printanière. Coût indicatif 2007
d’une dose : 4 €
Depuis 2005, le CIIRPO a développé un programme de travail sur la reproduction en collaboration avec l’INRA. Deux objectifs : le
premier est d’évaluer la durée de la saison
sexuelle de plusieurs lots de femelles. Le
second est de tester l’effet bélier à différents
moments du printemps chez des brebis qui
Pour plus de renseignements
Laurence Sagot CIIRPO/Institut de l’Élevage
Tél. : 05 55 00 63 72 ou
[email protected]
Site de l’Institut de l’Elevage
Espace thématique « Ovins et Bovins allaitants »
www.inst-elevage.asso.fr
Le traitement lumineux : avancer de deux saisons. Le principe, peu
utilisé en élevage ovin, consiste à décaler la
saison sexuelle en modifiant le photopériodisme. En hiver, on simule des jours longs
(flashs lumineux) pour « faire croire » aux
brebis que c’est le printemps. Les brebis doivent alors obligatoirement rester en bergerie
avec un aménagement spécifique de l’éclairage. Une période de jours courts (naturelle
ou artificielle) prolonge cette période.
L’effet bélier : un coup de foudre
L’objectif de cette technique est de déclencher un cycle chez des femelles au repos
sexuel. Une étude est actuellement en cours
afin d’en mesurer les intérêts en fonction du
type génétique et de la période de l’année.
ne présentent pas de facultés naturelles de
desaisonnement. Réalisé en sites expérimentaux, fermes des lycées agricoles et exploitations, ce suivi concerne des types génétiques
qui présentent des aptitudes à la reproduction variées : Mouton Vendéen, Mouton
Charollais, Ile de France, F1 prolifique…
La rédaction de ce document a été réalisée par :
AUGAS Jean Pierre – Bellac Ovin
BOYER Michel – CELMAR
FAVRE BONVIN Joseph – Espace Formation Magnac Bellac
GARRAUD Elise – CEPV
KUPPEL Bernard – INSEM OVIN
MELIN Nicolas – CCBE
MOULINARD David - LIMOVIN
PAGNAUD Alexandre – CFPPA Bellac
SAGOT Laurence – CIIRPO/institut de l’Elevage
SENNEPIN Danielle – CA 23
Coordination : Laurence Sagot - CIIRPO, Institut de l’Élevage - Conception maquette : Orlane François - Institut de l’Élevage - Pub 02 07 39 005
L’insémination animale : le
meilleur de la génétique. Cette
CIIRPO
Cinq techniques peuvent être associées à la lutte naturelle ou à la
synchronisation des chaleurs. Le
choix de l’une ou l’autre est raisonné en fonction du type génétique, de la date de la mise à la
reproduction et également des
contraintes d’équipements et de travail.