Mise en page 1 - Fondation France Israël
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Mise en page 1 - Fondation France Israël
ACTUALITÉ COMMUNAUTAIRE 31 A C T UA L I T É J U I V E - N ° 1 3 4 6 - J E U D I 2 8 M A I 2 0 1 5 NICOLE GUEDJ FONDATION FRANCE-ISRAËL « La France et Israël ont des intérêts communs » DR. Ancien ministre, la présidente de la Fondation France-Israël revient sur les objectifs de son institution et des actions menées. : Quel bilan faites-vous de l’action de la Fondation ? Nicole Guedj : La Fondation a été créée en 2006 sous l’impulsion de Jacques Chirac et d’Ariel Sharon pour prolonger le réchauffement des relations entre les deux pays, lesquelles avaient précédemment connu quelques épreuves – peut-être faute d’opportunités suffisantes de rapproche- ment. Dès j’ai été élue, j’ai voulu mieux faire connaître Israël aux Français, car la vision est souvent dénaturée par les médias, mais aussi faire découvrir la France, la « vraie », aux Israéliens. Ces sociétés vivent au fond sur des idées reçues alors qu’elles ont tant de valeurs communes : le courage, la tolérance, la laïcité. C’est pour cela que nous mettons à l’honneur les Justes parmi les Nations en emmenant leurs petits-enfants à Yad Vashem pour le Yom Hashoah. C’est aussi dans cet esprit que nous cherchons à rapprocher les deux sociétés civiles pour qu’elles puissent coopérer dans les domaines culturel, scientifique et économique. Récemment, nous avons développé « Isralink », un réseau social mettant en relation des entreprises françaises et israéliennes. : Votre action a une composante on ne peut plus politique… N.G. : Je ne serai jamais assez reconnaissante envers les autorités françaises, notamment le ministère des Affaires étrangères. On a coutume de dire qu’il a une vision inamicale d’Israël. Je peux témoigner au quotidien du contraire. Notre board, composé pour une moitié de Français et pour une autre d’Israéliens, comprend un représentant du ministère des Affaires étrangères des deux pays, un représentant du ministère français de la Culture et un autre du ministère israélien de l’Education nationale. Notre vice-présidente Anne-Marie Descôtes, qui soutient nos actions avec un intérêt vif et sincère, est à la tête de la direction mondialisation du Quai d’Orsay. Avant elle, nous avons eu la chance d’avoir Christian Masset, grand ami d’Israël, désormais secrétaire général du Quai d’Orsay. Cela crée des relations de confiance sur le plan diplomatique mais également au-delà. Ces ministères des Affaires étrangères nous attribuent des aides – je précise que ce ne sont pas des financements de fonctionnement mais des aides pour des actions spécifiques – en plus de soutiens privés, notamment par le biais de l’ISF. : Quid de la coopération étudiante franco-israélienne ? N.G. : Nous soutenons les voyages des grandes écoles en Israël. Nous avons des relations suivies avec les étudiants d’AgroParisTech dont nous avons favorisé des stages et des visites approfondies au soutien de travaux de recherche. En revenant d’Israël, ces jeunes feront connaître ce pays des « miracles », notamment dans le domaine agricole, auprès d’autres étudiants et enseignants. Nos actions favorisent les relations actuelles, mais construisent aussi des coopérations d’avenir car la France et Israël ont de nombreux intérêts communs à défendre tant sur le plan géopolitique que culturel et économique. ● PROPOS RECUEILLIS PAR JONATHAN ALEKSANDROWICZ Kiosque En bref ■ Le Forum de l’Emploi de Progress Santé DR. Articuler philosophie et judaïsme Un tremplin vers le monde du travail E nvirons 150 étudiants en optique et en diététique ont participé au Forum de l’Emploi organisé par l’école Progress Santé le 21 mai dernier. Destiné à favoriser l’insertion professionnelle des étudiants en BTS Optique scolarisés dans l’établissement et des étudiants en BTS Diététique, le Forum a réuni plus d’une trentaine d’acteurs de l’optique et de la diététique, essentiellement des recruteurs, pour optimiser les chances des étudiants de décrocher un contrat de professionnalisation en alternance ou un contrat de travail à durée indéterminée. Progress Santé, dirigée par Didier Sitbon et Delphine Suissa, avait également mis à la disposition des étudiants des stands d’information sur les métiers de ces deux secteurs et leurs évolutions. Une ambiance job dating et studieuse à la fois. ● ■ Les nouveaux talents du rire Q uatre jeunes humoristes se produiront sur la scène de l’Espace Rachi – Guy de Rothschild le mercredi 10 juin, au profit de l’association Noa – Oser le Dire, la ligne d’écoute téléphonique destinée aux femmes victimes de violences conjugales. Venez découvrir Lisa Raduszynski, Mohamed Mehdaoui, Myriam Baroukh et Yonathan, quatre talents à suivre ! Renseignements : 01.47.07.39.55. ● Y.S. oici Moïse, à l’orée de la terre promise. Il la contemple mais n’y entrera pas. Voici Socrate à l’heure de la sentence. Il boit la ciguë, assuré que son âme rejoindra le monde intelligible. Ce sont ces cheminements de vérité que le magazine L’Arche a choisi de montrer dans un très bel hors-série intitulé « Philosophie et Judaïsme : d’Athènes à Jérusalem, une double mémoire ». Un numéro à l’objectif on ne peut plus politique - « politique » au sens noble du terme - comme l’explique le directeur de la rédaction Shlomo Malka, citant Armand Abécassis dans son édito : « C’est en retrouvant la double mémoire de ce qu’il reçut d’Athènes et de Jérusalem, que l’Occident saura affronter les forces de dissolution qui le minent dans le vivre-ensemble, à l’école et dans la famille ». De Maïmonide à Lévinas en passant par Rosenzweig, la réflexion déployée fait la part belle à l’histoire de la pensée juive en insistant sur la notion fondamentale de transmission, puis sur la gémellité entre pensée philosophique et pensée talmudique. Reste que l’angle choisi lorgne plus vers la philosophie juive que vers les philosophes de religion juive. Ainsi, l’idée de nécessaire conciliation accouche d’une pensée juive se vivant comme singularité en se ménageant une place entre le fidéisme religieux et les exigences du logos. Le horssérie propose une illustration inédite et contemporaine de ces questions avec des DR. V enquêtes passionnantes sur les « Jewish Studies » américaines et la « Mahshevet Israël ». En son cœur, le magazine donne également la parole à quatre jeunes philosophes juifs qui expliquent comment « travaille en eux » l’articulation entre Athènes et Jérusalem. Une manière profonde d’assurer que « l’identité juive n’est pas celle du malheur ». ● J.A.