Images du Japon (3) Je n`ai pas encore eu l`occasion de parler du

Transcription

Images du Japon (3) Je n`ai pas encore eu l`occasion de parler du
1
Images du Japon
(3)
Je n’ai pas encore eu l’occasion de parler du climat au Japon. Il est chaud et humide, la période
des typhons n’est pas vraiment terminée. On m’a dit que ceci est inhabituel : normalement, à
cette période, les masses d’air chaud venant du sud ont commencé à être repoussées par l’air
plus froid et sec qui descend de Sibérie. Il semble que, comme en Europe, l’été a été tardif et
les chaleurs se sont manifestées plus tard dans l’année.
Ce lundi, nous avons pris la route pour le lieu où est organisée la retraite spirituelle des MEP,
à 200km au nord de Tokyo, là où cesse la grande plaine du Kanto pour un relief plus accidenté.
La campagne, l’altitude relative sont propices à des températures plus fraiches et à une
atmosphère moins humide, du moins je l’espérais… Il n’en est rien : l’humidité est
omniprésente et les vêtements collent presque à la peau. Certains nient les changements
climatiques, il semble qu’ils choisissent de demeurer aveugles à la réalité.
La retraite se déroule dans une centre spirituel tenu par les Sœurs de la Providence – Sœur de
Béthanie, une congrégation fondée par… un prêtre des Missions Etrangères de Paris.
Elles sont établies dans un bois qui jouxte la Trappe de Nasu (prononcer Nasse) ; ce monastère
compte près de 50 religieuses dont quelques vietnamiennes ; en effet, cet ordre est interdit au
dans ce pays.
Trappe de Nasu
Comme je vous l’écrivais nous sommes désormais dans une région rurale ; je n’ai pas été
dépaysé en reconnaissant l’odeur (internationale) du lisier de porc !
Cette partie du Japon est celle qui fut la plus affectée par le tremblement de terre de 2011. Tout
a cependant été remis en ordre. Il n’en va pas de même pour la zone maritime : plus que le
tremblement de terre (les édifices sont construits avec des normes antisismiques strictes), c’est
le raz de marée qui a fait le plus de dégâts : 18.000 morts, sans même parler de la centrale de
Fukushima (à 80km du lieu où je me trouve), des édifices détruits et des infrastructures
endommagées. Les anciens savaient cette région côtière inondable ; les modernes que nous
sommes ont voulu l’oublier, ou plutôt ont pensé ou bien que rien n’arriverait plus, ou bien que
nous serions meilleurs et surtout plus forts que la nature. Or, rien ne résiste à l’eau.
2
Tsunami du 11 mars 2011
La catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima a conduit à stopper toutes les centrales
atomiques du Japon. Depuis, deux d’entre elles ont été remises en production et le
gouvernement de Shinzo Abe souhaite poursuivre ce mouvement. La population est partagée.
Il est à noter que l’épiscopat nippon mène une campagne pour la dénucléarisation complète du
pays. Il me semble que l’épiscopat français aurait de la peine à s’accorder autour d’une telle
demande ; surtout, cette position serait incomprise de la population, dont les catholiques, et
reprochée fortement aux évêques, quant au sujet lui-même et quant à une immixtion sur un
terrain qui serait sensé ne pas les concerner.
La retraite des MEP commence ; je vais donc interrompre cette chronique pour quelques jours.
Vendredi soir nous retournons à Tokyo pour le lendemain nous rendre à Nagasaki, nous aurons
alors l’occasion de nous retrouver.
A suivre…
+ Pascal Wintzer
Le lundi 26 septembre 2016