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Parcours,, un programme
p g
correctionnel conçu pour les
courtes incarcérations
Présentation
Congrès de la Société de Criminologie
21 mai 2009
Denis Lafortune
Lafortune, Ph.D.
Ph D Psychologie,
Psychologie
Brigitte Blanchard, M.Sc. Criminologie
École de Criminologie Université de Montréal
1. Éléments de contexte
Depuis l’adoption en 2002 de la Loi sur le système
correctionnel du Québec (LSCQ), mise en application en
2006 on assiste
2006,
i t à des
d modifications
difi ti
substantielles
b t ti ll d
dans lles
façons de faire au regard de l’évaluation des personnes
contrevenantes (LSCMI), et, du soutien à leur réinsertion
sociale.
Le programme correctionnel PARCOURS s’inscrit dans le
cadre d’une
d une philosophie d
d’intervention
intervention en matière de
réinsertion sociale,et, se veut novatrice pour les SCQ.
1 1 Objectifs généraux poursuivis
1.1.
Objectifs:
„ Encourager chez la personne contrevenante une prise
d conscience
de
i
par rapportt aux conséquences
é
d
de ses
comportements délictueux (article 21 LSCQ),
„ Encourager
E
chez
h lla personne contrevenante
t
t une attitude
ttit d
de responsabilisation face à ses comportements
délictueux et à leurs conséquences (article 21 LSCQ).
1.2. Population visée
Parcours est destiné en priorité aux personnes qui :
9 Selon l’évaluation des risques et des besoins à l’outil
actuariel LS/CMI : risque élevé et minimisation et motivation
f ibl quii nécessitent
faible;
é
it t d
donc une iintervention
t
ti d
de prise
i d
de
conscience et de responsabilisation
9 Démontrent une capacité intellectuelle leur permettant de
comprendre les notions du programme
9 Ont les habiletés de lecture/ écriture leur permettant de
travailler avec le manuel du participant
Personnel professionnel oeuvrant auprès des personnes
contrevenantes:
9 Conseillers en milieu carcéral
9 Agent(e)s de probation
1.3. Critères d’évaluation
Absence de Absence
de
responsabilisation € Nie ou minimise toute responsabilité à l’égard de ses actes € Valorise ou privilégie les activités criminelles pour satisfaire ses besoins € Rationalise et justifie le geste reproché
€ N’arrive pas à se mettre à la place de la victime ou à imaginer ce qu’elle peut ressentir € Rejette les causes de ses actes sur autrui ou des circonstances externes
i
€ Se considère victime des événements € Autre, précisez:
Absence de prise de Absence
de prise de
conscience € Endosse des valeurs E d
d
l
criminelles € Manifeste de l’hostilité envers le système judiciaire
envers le système judiciaire
€ Autre, précisez 14 M
1.4.
Modalités
d lité variées
ié
d
de prestation
t ti
Un équilibre
q
entre souplesse
p
(p
(pour tenir compte
p des sentences
courtes et possibilités de transfert) et rigueur
9 Trois blocs de huit heures chacun
9 Reposant sur des discussions de groupe, des travaux
personnels, la promotion de l'auto-observation et de
l autorégulation
l'autorégulation
9 Pouvant être dispensé en milieu carcéral
9 Ou en milieu ouvert (quatre mois sont alloués)
9 Plusieurs
Pl sie rs versions
ersions e
existent
istent (indi
(individuelle,
id elle hommes
hommes, femmes)
1.5. Programme correctionnel courtes
sentences
C est une intervention structurée qui entend agir sur des
C’est
facteurs directement liés au comportement criminel des
personnes contrevenantes.
9cibler les facteurs criminogènes
9utiliser des modèles d’intervention éprouvés
9être adaptés - quant à leurs objectifs, intensité et durée – aux
profils des risques et des besoins des personnes
contrevenantes
9inclure une description détaillée de leur contenu
9comprendre un plan en matière de suivi et d'évaluation
9être dispensés
p
d’une manière intègre
g et conforme à ses lignes
g
directrices
1.6. Mesures de recherche:
q
questionnaires
avant/ après programme
1)
2)
3)
4)
Questionnaire sur la
disposition au changement
(McConnaughy, Prochaska,
& Velicer, W.F., 1983;
URICA)
Questionnaire sur la
responsabilité face au délit
(Gudjonsson et Singh
Singh,
1989)
Questionnaire sur les
sentiments et valeurs
(Shields et Simourd, 1991)
Questionnaire sur les
réactions habituelles
(Paulhus,1984)
Paulhus 1984)
1.6. Mesures de recherche:
q
questionnaires
avant/ après programme
Prise de contact
1- Obtention du
consentement
2- Entretien
individuel préprogramme
3- Évaluation des
niveaux de
responsabilisa-tion
bili ti
et de prise de
conscience
Administration
des quatre
questionnaires:
1- Stades de
motivation
2- Responsabilité
face au délit
3- Sentiments et
valeurs
l
délinquants
4- Réactions
habituelles
D
É
B
U
T
1.6. Mesures de recherche:
q
questionnaires
avant/ après programme
Deuxième module
Motifs d'abandon/ exclusion (si tel
est le cas;; dans les 10 jjours
ouvrables);
Si complété: Rapport de fin du module; Questionnaire de satisfaction.
Premier module
Motifs d'abandon/
exclusion
(si tel est le cas ;
dans les 10 jours
ouvrables);
Si complété: Rapport de fin du module;
Questionnaire de
satisfaction.
MODULE 1: Le temps d’apporter des
changements
Fondements théoriques et modèles
d’intervention éprouvés
p
Les étapes de la motivation au changement
P
Prochaska
h k
Di Clemente
Cl
t
2 1 Motivation au changement
2.1.
„ La motivation à changer des habitudes ou modes de vie
vient par étape.
„ La plupart des gens qui veulent changer des choses
importantes vivent des sentiments partagés ou
contradictoires.
„ Il y a des périodes/ étapes où les gens ont plus de chance
de changer et l'incarcération en est une.
„ On peut classer les obstacles limitant le changement en:
facteurs extérieurs et les facteurs personnels
Source: Prochaska, J.O., DiClemente, C.C. et Norcross, J.C. (1992). In search of how
people change: Applications to addictive behaviors, American Psychologist, 1102-1114.
À quelle étape de la motivation à
changer,
changer ces énoncés se situent ?
‰
Je travaille fort pour changer.
‰
J’ai un problème et je crois vraiment que je devrais m’en
occuper.
‰
Après tout ce que j’ai fait pour essayer de changer mon
problème,
blè
il revient
i t encore me h
hanter
t d
de ttemps en ttemps
‰
Tout le monde a des problèmes. Pourquoi s’arrêter pour y
penser?
?
2.2. Principes généraux de l’EM
La plupart des personnes sont ambivalentes face au
changement.
h
t L’approche
L’
h se veutt iincitative
it ti ett lla moins
i
confrontante possible. L'intervenant doit donc :
9 Aider l'individu à explorer son ambivalence en lui
permettant de l'exprimer librement
9 Analyser des désavantages et bénéfices rattachés au
mode de vie criminel ou aux comportements nuisibles
9 Tenter de placer l'individu dans un état de dissonance
cognitive
Miller
Rollnick
2.2. Principes généraux de
ll'entretien
entretien motivationnel (EM)
1.
Respecter la personne, sans nécessairement approuver
tout ce qu’elle
’
ffait
2.
Procéder à une analyse des désavantages et des
avantages
g du mode de vie ((balance décisionnelle))
3.
Tenter de créer des dissonances cognitives
4.
Éviter autant que possible la confrontation directe et
l’ ff t
l’affrontement
t
5.
Encaisser ou « rouler avec la résistance »
6
6.
Renforcer le sentiment d’efficacité
d efficacité personnelle
7.
Reconnaître la liberté de choix d'autrui
8.
Lorsque
q la décision de changer
g est p
prise, établir un p
plan
d’action
9.
Impliquer des personnes significatives dans l'intervention
2.3. Douze interventions verbales en
EM
1) Avertissement
2) Confrontation
3) Conseil
4) Directives
p
pp
du
5)) Explications/rappels
cadre de l’intervention
6) Informations
7) Préoccupation
8) Reconnaissance de
la liberté de choix
9) Reflet
10) Recadrage
11) Soutien
12) Valorisation
Source: Section adaptée de Miller, W.B., Moyers, T.B., Ernst, D. & Amrhein, P. (2003).
Manual for the Motivational Interviewing Skills. Center on Alcoholism, Substance
Abuse and Addictions. The University of New Mexico
Remerciements à Julie Desjardins (candidate au Ph.D. en psychologie, Université de
Montréal) pour la traduction française.
2.4. Stratégie générale du module 1
„
„
Pour arriver à mettre en place cette stratégie
( ti ti
(motivationnelle),
ll ) l’i
l’intervenant
t
t déb
débute
t par une vignette
i
tt
clinique permettant une mise à distance.
Cinq grands aspects du mode de vie peuvent mener aux
délits:
{
Éducation et l'emploi,
{
Vie familiale/ couple problématique,
{
Loisirs et temps libres,
{
Fréquentation de pairs criminels ou déviants
{
Consommation d'alcool et drogues.
2.4. Stratégie générale du module 1
„
Objectifs:
{
{
{
Identifier quels sont les avantages et désavantages
((balance décisionnelle);
)
Entamer une réflexion autour des obstacles au
changement.
Favoriser ou raffermir la détermination à changer…
2.5. Thématiques
q
Module 1
Séance 1A : À quoi m’attendre?
m attendre?
Séance 1B: Décider de changer? (Que se passe-t-il lorsqu'on veut
f
forcer
les
l gens à changer?)
h
?)
séance 2A: Projets
j
de vie (Devez-vous changer quelque chose pour
vous rapprocher de la vie que vous visez dans cinq ans)
séance 2B: Les obstacles (Quels seraient les obstacles,
obstacles à l'extérieur
l extérieur de
vous, qui pourraient vous empêcher de changer de comportement ou de
mode de vie?)
2.5. Thématiques
q
Module 1
Séance 3A: Laisser tomber le crime (? l'avantage le plus difficile à perdre
si vous renonciez à la criminalité? ? que certains modes de vie peuvent jouer
sur les risques de commettre des délits).
Sé
Séance
3B
B: E
Emploi
l i ett relations
l ti
(? avantages et désavantages que vous,
personnellement, voyez à trouver et garder un emploi stable ? Et à vos
relations familiales/ conjugales actuelles ? Quelle importance ils ont à vos
yeux)
Séance 4 A: Loisirs et amitiés (?avantages et désavantages que vous,
personnellement, voyez à vos loisirs actuels ? Repensez à votre délit ou à
vos trois derniers délits. À votre avis, vos fréquentations vous nuisaient-elles
à ce moment-là ?)
Séance 4 B: Consommation à l’extérieur/prison (Nous voudrions que
vous considériez les répercussions de la consommation de drogue ou d'alcool
sur votre vie, quand vous étiez à l'extérieur. Et pourquoi consommez-vous, si
tel est votre cas, en prison?)
Exemple : avantages et désavantages
g
liés à ma participation
p
p
au
programme
Les avantages
de Parcours
Quel poids ou
quelle
importance a-til?
Peu
Moyen
Beaucoup
Les
Quel poids ou
désavantages
quelle
de Parcours importance a-til?
-Parler en groupe
Peu
-M'empêche
X Moyen
d'aller travailler
Beaucoup
5- Le plus
Quel poids ou
grand avantage
quelle
d Parcours
de
P
iimportance
t
a-tt
il?
Peu
Moyen
Beaucoup
Le plus grand Quel poids ou
désavantage
quelle
d Parcours
de
P
iimportance
t
a-tt
il?
M'empêche
Peu
d'aller
Moyen
travailler
X Beaucoup
Avoir de l'aide
Module Deux : Questions de
valeurs
l
:F
Fondements
d
t thé
théoriques,
i
modèles d’intervention éprouvés et
contenu
Jugement moral et criminalité, sentiment criminel,
jjustifications
s
c
s défensives
s
s et erreurs
s de pensée
p s
Kohlberg
Gendreau
Yochelson
3 1 Jugement moral et criminalité
3.1.
ƒ Piaget avait déjà décrit le développement du jugement
moral, comme un processus allant d'une pensée
égocentrique à une capacité de pensée ouverte sur les
autres,
t
sur la
l coopération
é ti ett sur l'éthique.
l'éthi
ƒ Kohlberg a précisé six stades regroupés en trois grands
niveaux
i
d
de jjugementt moral,
l soit
it lles niveaux:
i
a) pré-moral ou pré-conventionnel,
b) conventionnel et
c) des principes éthiques autonomes.
„Planifier des «discussions» morales entre deux ou plusieurs
personnes, portant sur une décision réelle ou hypothétique
Source: Kohlberg, Lawrence (1981). Essays on Moral Development, Vol. I: The
Philosophy of Moral Development. Harper & Row.
3 2 Sentiment (ou attitude) criminel
3.2.
9
Paul Gendreau
Gendreau, un chercheur canadien
canadien, a proposé
l'expression de «sentiment criminel» pour désigner les
valeurs et croyances associées à un risque de passage à
l’ t
l’acte
9La réduction du sentiment criminel risque toutefois d'être
d être
ardue. En effet, les gens sont généralement réfractaires aux
interventions visant à modifier leurs valeurs ou croyances.
Andrews, K. H. et Kandel, D. B. (1979). Attitude and behavior: A specification of the
contingent consistency hypothesis. American Sociological Review,44, 298-310.
Simourd, D.
Simourd
D J.
J et Van De Ven
Ven, JJ. (1999)
(1999). Assessment of criminal attitudes: Criterion
Criterionrelated validity of the Criminal Sentiments Scale – Modified and Pride in Delinquency
Scale », Criminal Justice and Behavior, 26, 90-106.
3.3. Justifications défensives &
erreurs de pensée
Matza et Sykes[1]:
y
les «techniques de neutralisation», telles
que le déni de sa responsabilité, déni des blessures ou
préjudices subis par la victime, blâme de la victime ou devoir
de loyauté.
y
9
9 Yochelson et Samenow[2]: les «erreurs de pensée» ou
«distorsions cognitives»,
cognitives» telles que la position de victime
victime.
que la négation,
g
la
9 Les jjustifications défensives telles q
minimisation, la rationalisation ou la projection du blâme
sur autrui, présente des défis considérables pour l’animateur
d'un programme.
p g
1 Matza, D. (1964). Delinquency and drift. New York: Wiley
2 Yochelson, S. and Samenow, S.E. (1977). The Criminal Personality, Jason Aronson,
New York.
3.3. Justifications défensives &
erreurs de
d pensée
é
Les justifications défensives peuvent protéger l’image
l image de
soi. On tente d’amener les participants à reconnaître
qu’on peut utiliser de telles justifications pour expliquer
son comportement
t
t criminel.
i i l
„
Sur le p
plan de l’animation
{
{
Mises en situation (passage entre valeurs,
cro ances et règles de cond
croyances
conduite)
ite) et dilemmes
moraux (normes sociales versus du milieu criminel)
Tenter de créer le doute dans leurs convictions (faits
versus opinions/ consensus versus divergences/
recherche de contre exemples)
3.4. Thématiques
q
Module 2
Séance 5A : À q
quoi m’attendre?
Séance 5B: Croyances propices aux délits (C'est l'argent qui
mène le monde…. Jusqu'à quel point certaines croyances peuvent
encourager les gens à commettre des délits ou favoriser la récidive?)
séance 6A: Valeurs et règles de conduite (Les «règles de
conduites» sont les feux verts et feux rouges qu’on se donne par rapport à ce
qu'on
qu
on doit faire et ce ne pas faire; Une valeur peut être légitime (ex: courage
ou bien des enfants), mais appliquée de manière si rigide, stricte ou violente
qu'elle peut mener quelqu'un en prison. Dans votre liste de règles de
conduite, y a-t-il?)
séance 6B: Impulsivité et écarts de conduite (Chez une personne
impulsive, les valeurs pourtant investies sincèrement sont incapables de
freiner les emportements émotifs)
3.4. Thématiques
q
Module 2
Séance 7A: Acceptable
p
ou p
pas? (Agresser sexuellement n’importe qui
lorsqu'une occasion se présente. Frauder, agresser, vendre des drogues,
manipuler, voler)
Séance 7B: Arranger sa version des faits (Les justifications nous empêchent
de prendre conscience des conséquences de nos actes; Si vous croyez avoir
utilisé ces justifications par le passé, alors, il vous faut revoir votre ancienne
version des faits et déterminer quelle part de responsabilité vous revient)
Séance 8A: Les conséquences et victimes (Que se passera-t-il,
passera t il, d'après
d après vous,
si vous commencez à utiliser moins ces neuf justifications et à prendre
conscience des conséquences de vos actes? Par quelles étapes passerezvous?)
Sé
Séance
8B:
8B R
Regard
d sur soii ett autrui
t i (À partt lles délit
délits que vous avez commis
i
(ou votre mode de vie criminel), qu’est-ce qui vous rend fier de vous-même ?
Comment pensez-vous que les gens vous regarderont quand vous sortirez de
prison ? Si vous étiez le mentor d'un petit nouveau qui vient juste d'arriver en
prison, que lui diriez-vous à propos de la manière d'y faire face? )
Exemple d’exercice
Les valeurs importantes en milieu
criminel?
.
À partir de la liste suivante, veuillez relever de trois à
six
i valeurs
l
que vous considérez
idé
iimportantes
t t
ou
répandues dans le milieu criminel (à l'aide d'un
crochet). Si vous avez d’autres valeurs à ajouter,
veuillez les ajouter à la fin.
Amitiés
Pouvoir
Clan
Profit
Esprit d'aventure
Recherche de
Gains (ex:
d'argent)
sensations fortes
(«tripper»)
Honneur
Respect
Liberté
Révolte
Moment présent
Ruse et habileté
(importance du)
Obéissance
Obéi
aux
«règles du milieu»
Opportunisme
Sexualité
Silence
Sil
ett secrett
Solidarité
Succès
3.5. Fin du module 2 : Questions de
valeurs
9
9
9
9
Discuter du sentiment d’accomplissement personnel
Di
Discuter
t d
de lla considération
idé ti d’
d’autrui
t i que nous pouvons
retirer de ses délits ou mode de vie criminel
Envisager des moyens légitimes d’éprouver les mêmes
sentiments d’accomplissement personnel et d’être
respectés.
Évaluer comment un séjour en prison peut influencer
son estime personnelle
Module Trois : Éviter les pièges
F d
Fondements
t théoriques
thé i
ett
modèles d’intervention éprouvés
Responsabilisation, conscientisation et
prévention de la récidive
Marlatt
Ward
D’Zurilla
4.1 Prévention de la rechute
„
Au fil des ans, la prévention de la rechute ou de la
récidive est devenue une stratégie d'intervention très
répandue dans les milieux correctionnels. Elle origine du
traitement des problèmes de consommation d'alcool
d alcool et
drogues.
„
Marlatt ss'est
est consacré à l'élaboration
l élaboration de stratégies
comportant:
•
•
•
a) la reconnaissance des situations à risques de rechute;
b)) la nécessité de les anticiper
p et d'en discuter avec la
personne;
c) le développement de compétences permettant de sortir
des situations à risques ou d'y réagir sans consommer.
4.2. Prévention de la récidive et de
la criminalité
„
Plusieurs cliniciens et chercheurs ont tâché de
transposer les stratégies de prévention de la récidive
aux gestes délinquants
„
Présentement, cette stratégie a été appliquée surtout
aux délinquants sexuels, par Pithers, Laws, Ward et
Hudson et aux auteurs de violence domestiques
Hudson,
domestiques, par
Jennings.
„
Il suppose que l'agir
l agir délinquant ressemble à une
dépendance, à une accoutumance et qu'il s'inscrit dans
un « script » (ou scénarios/interactions habituels
pouvant mener aux récidives).
4.3. Éléments de l'intervention de
prévention de la récidive:
1 Repérer
1.
Repérer, dans son mode de vie,
vie le processus ou
l'enchaînement menant au délit et élaborer des plans
pour le modifier.
2. Prévoir les situations à risques et s'exercer à y faire face
en reconnaissant les pensées, les émotions et les
comportements qui précèdent immédiatement le délit
.
3. Planifier des changements pour éviter ou affronter ces
problèmes: a) l'autosurveillance, b) la recherche de
support auprès des proches et c) la demande d'aide
d aide
auprès de certaines ressources communautaires.
4.3. Éléments de l'intervention de
prévention de la récidive:
4 Formuler à l'avance
4.
l avance un plan pour se ressaisir au cas où
un écart se produirait.
5. Mettre fin au comportement immédiatement.
6. Analyser la cause de l'écart et améliorer son plan
4.4. Résolution de problèmes
„
Le but visé est d'apprendre
pp
aux p
participants
p
les étapes
p
du processus de résolution de problèmes, de renforcer
leur volonté de se prendre en charge et aussi de les
aider à modifier leurs attitudes et leurs comportements
non productifs.
productifs
„
Selon D’Zurilla et al. (2004) un déficit dans cette
compétence sociale amène à des tentatives inefficaces
ou inappropriées pour composer avec les problèmes de
la vie courante, de consommation de substances
intoxicantes ou autres situations problématiques.
4.4. Résolution de problèmes
„
C’est un modèle p
prescriptif
p àp
plusieurs variables p
pour
améliorer les difficultés d’adaptation sociale,
comportementale et prévenir les rechutes.
„
Cette compétence sociale implique l’habileté d’utiliser
une variété de routes alternatives ou réponses
comportementales.
Source: Nezu,
Nezu C
C.M.,
M D'Zurilla
D Zurilla, T
T.J.,
J & Nezu
Nezu, A
A.M.
M (2005)
(2005). Problem
Problem-solving
solving therapy:
Theory, practice, and application to sex offenders. In M. McMurran & J. McGuire
(Eds.). Social problem solving and offending: Evidence, evaluation, and evolution.
Chichester, UK: Wiley
'Zurilla, T.J., & Nezu, A.M. (in press). Problem-solving therapy: A positive approach
to clinical intervention. (3d ed.). New York: Springer.
Thématiques Module 3
Séance 9A : À quoi m’attendre?
m attendre?
Séance 9B: Garder le cap
séance
é
10A
10A: P
Parcours criminel
i i l
séance 10B: Terrains glissants
Séance 11A: Résolution de problèmes
Séance 11B: Demander de l’aide
Séance 12A: Plan de prévention de la récidive
Séance 12B: Vivre chez soi
Exemple d’exercice :
Résolution de problèmes
Étape 1 : Reconnaître et identifier le plus clairement possible le problème
A) Reconnaître les indices intérieurs ou . Dans le carré de droite, inscrivez quels sont externes: les faits extérieurs observables et permettant de reconnaître ou d’identifier que vous vivez un problème ? Y a‐t‐il des changements ou des indices physiques pouvant être observés sur votre personne ?
B) Décrire le problème Cocher la sphère de vie correspondante
Occupation : emploi, étude…
Relations : couple, célibat, enfant, parent…
Loisirs
L i i : passe‐temps, ennui, activité, sport…
i
i ié
Fréquentations : ami, complice, famille…
Bien‐être ou Toxicomanie: activité, sans consommation d’alcool, drogue ou autre … Autres ou sphère juridique: C) Préciser vos pensées et émotions associés au problème
Qu’est‐ce que vous pensez spontanément de la situation? Vous vous sentez comment par rapport
Qu’est‐ce que vous vous dites dans votre tête? au problème? Précisez l’émotion ?
Exemple d’exercice : Document
synthèse – plan de prévention
.
PARCOURS À RISQUE
Source de stress, problèmes
‰Rupture amoureuse
Rupture amoureuse
Perte de la garde d’un enfant ou autre perte
Décès
Arrestation
Ennui ou manque de stimulation
Surplus de travail, fatigue p
,
g
Consommation abusive d’intoxicants
Rencontre d’une personne Nouvel environnement de vie
Problèmes financiers
Dépression
Déception é
Autre ______________________________
STRATÉGIES D’ADAPTATION
Pour faire son bout de chemin … Stratégies de prévention et de résolution de problèmes
Prendre conscience et reconnaître mes sources de stress ou de problèmes.
Corriger mes erreurs de pensée
Faire le point sur la situation Trouver des solutions
Parler à quelqu’un pour en apprendre davantage sur la situation ou qui pourrait nous aider concrètement
Demander des conseils à une personne de confiance
Demander de l’aide
Prendre soins de soi
d
d
Faire face à mes problèmes
Tenir à ce que l’on veut et le demander Autre ______________________________
5. Bilan des premières étapes
d’implantation
Formation des agents de probation et des conseillers en
milieu carcéral depuis 2007.
Implantation dans 14 des 16 établissements de détention
(95%).
9
Près de 250 agents de probation rattachés au milieu
ouvert ont également reçu cette formation depuis octobre
2007.
9
9Environ
75 agents de probation et conseillers en milieu
carcéral ont été formés pour le module 3.
5. Bilan des premières étapes
d’implantation
Évaluation préliminaire de l’implantation du programme via
des questionnaires de satisfaction.
Les commentaires sont très favorables autant de la part
des intervenants que des participants.
9
Les participants s’impliquent beaucoup dans les
rencontres, ce qui a pour corollaire que la durée de deux
heures prévue pour chaque séance,
heures,
séance est insuffisante
insuffisante.
9
5. Bilan des premières étapes
d’implantation
Offre une opportunité d’exercer un rôle plus «clinique».
„
Ajoute
j
un élément différent à la vie carcérale.
En continuité avec des connaissances/ habiletés restées
implicites.
„
„
Ajoute bien sûr à leurs autres tâches.
„
Résistance légères à l’encadrement et manualisation.
„
Surtout: demande de formation d’appoints.
pp
5. Bilan des premières étapes
d’implantation
9Les
personnes contrevenantes peuvent bien sûr avoir une
motivation plus utilitaire.
Les conditions d’implantation dans les milieux ouverts
devraient cependant être différentes de celles en
établissement de détention
9
Soutien professionnel nécessaire, c'est-à-dire: a) temps
nécessaire pour préparer leur animation, b) la formation et
c) supervision effectuée par un spécialiste du groupe.
9
La possibilité d’assister à des rencontres qui se donnent
en détention afin de voir comment cela fonctionne
9
6. Évaluation préliminaire d’impact
9Entre
juin 2007 et juillet 2008, environ 300 personnes
contrevenantes ont participé aux deux premiers modules.
9Réponses
pré et post programme de 139 participants.
participants
Un impact de Parcours sur la disposition des personnes
contrevenantes face au changement.
9
Faible recul des scores pour les sous-échelles de la pré
contemplation et du maintien
9
9
Une hausse moyenne pour la sous-échelle de l’action
6. Évaluation préliminaire d’impact
9D
D’autre
autre
part,
part soit que le programme n
n’a
a pas eu
d’impact sur la responsabilité face au délit,
9sur
les sentiments et les valeurs
9ainsi
que sur les réactions habituelles,
Soit que les questionnaires ne permettaient pas de
mesurer un tel impact.
9
6. Évaluation préliminaire d’impact
Échelle /
Sous-échelle
Responsabilité face au délit
Culpabilité
Attributions externes
État mental
Échelle /
Sous-échelle
Sentiments et valeurs
S ti
Sentiments
t criminels
i i l
Tolérance pour la
violation des lois
Identifications aux pairs
bre
N
106
103
139
bre
N
138
139
138
138
Score
préprogramme
11 08
11,08
3,16
4,87
Score
postprogramme
11 25
11,25
3,15
4,98
Normes
11 7
11,7
2,8
4,3
Score
préprogramme
24,78
17 05
17,05
4,74
Score
postprogramme
23,64
16 11
16,11
4,49
Normes
3,11
3,03
3,6
19,3
11 4
11,4
4,4
Avant et après Parcours
…
Remerciements
„
Merci aux professionnels du Ministère de la Sécurité
publique ayant contribué et rendu possible la mise en
œuvre du programme PARCOURS:
„
Solange Bastille,
Ginette Côté,
Josée Marcoux,
Nicole Quesnel
Quesnel,
Annie Turcotte
„
„
„
„