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analyse départementale La Nouvelle République Mardi 12 avril 2011 5 Une reprise tout en nuances En 2010, le marché immobilier de l’Indre-et-Loire, s'est apaisé avec des transactions en légère hausse et des prix stables. Mais cette reprise tempérée concerne surtout l’agglomération tourangelle. L'Indre-et-Loire a enregistré une hausse de 2,36 % du nombre de transactions. (Photo archives NR, Jean-François Bignon) vec 2,36 % de transactions en plus en 2010 et des prix de l’immobilier relativement stables (– 0,35 % pour les maisons anciennes, à 1.707 € du m2 ; + 2,62 % pour les appartements, à 1.915 € du m2), les effets de la crise financière, très brutaux en 2008 et 2009, semblent s’estomper progressivement en Indre-et-Loire. Néanmoins, est-ce une réelle reprise ? Si Bruno Brosset, président de la A « L’effet du carburant cher se fait sentir, alors qu’il s’était estompé pendant deux ans. » Patrice Petit, président de la chambre Fnaim du Centre. Fnaim du département dit avoir « le sentiment d’un rattrapage en 2010, qui n’est peut-être qu’un frémissement », la plupart des professionnels constatent, lors du premier trimestre de 2011, une reprise des ventes sans que les prix repartent à la hausse. Cette reprise du marché, avec des prix plus raisonnables qu’avant-crise, ne se concrétise pas de manière homogène dans le département. « Le marché reste stable avec Tours qui tire les choses vers le haut, observe Patrice Petit, président de la chambre Fnaim du Centre. Mais, en deuxième et troisième couronne, le marché va surtout dépendre du maintien de l’emploi, car l’effet du carburant cher revient, alors qu’il s’était estompé pendant deux ans ». Cela se traduit par une stabilité des transactions dans le Lochois, après un sévère recul en 2009. Dans le secteur de Chinon, les ventes chutent de 26,6 % en 2010, au bénéfice de Tours et sa première couronne qui ont concentré plus de 56 % des transactions enregistrées par la chambre des notaires dans le département. La structure des prix dans le département est concentrique : plus l’on s’éloigne de Tours, moins les prix sont élevés. Si ce phénomène est somme toute classique, l’écart lui augmente. La différence de prix entre Loches et Tours s’est par exemple accrue de 45,5 %, en l’espace de cinq ans. Amboise fait cependant figure d’exception : son marché immobilier est dopé par un véritable bassin d’emploi, l’implantation de retraités parisiens et une demande toujours dynamique de résidences secondaires. Ailleurs, il semble que les « rurbains » regagnent l’agglomération tourangelle. Les règles qui régissent l’immobilier ont fortement changé, en janvier, avec l’introduction d’un nouveau prêt à taux zéro (PTZ+), dont le montant varie selon les performances énergétiques du bien acquis. L’affichage du diagnostic de performance énergétique (DPE) est aussi devenu obligatoire. Et si l’impact de ces mesures sur le marché de l’ancien est encore difficile à quantifier dans le département, quelques tendances se dessinent. « Depuis l’automne 2009, des clients commencent à refuser de visiter un bien si le DPE n’est pas réalisé », constate Patrice Petit. De l’avis de tous, le coût de la rénovation énergétique du bien convoité est de plus en plus intégré au prix d’achat et devient un véritable argument l'indre-et-loire en chiffres Enquête : Yann Leon de négociation. Dans les secteurs ruraux, où de nombreux terrains à bâtir sont disponibles, les professionnels observent que les primo-accédants commencent à privilégier la construction neuve à la rénovation de biens anciens. « Les maisons neuves n’ont certes pas le même cachet, mais elles sont aux normes et bien isolées. Cela permet d’obtenir un prêt à taux zéro plus élevé qui rend leur prix équivalent, ou même moindre, comparé à ceux de l’ancien » , confirme Daniel Boyer, de l’agence Laforêt, à Langeais. La suite de l’année semble plus incertaine, pour différentes raisons. D’abord, les taux d’intérêt augmentent petit à petit, après avoir connu, en novembre dernier, leur niveau le plus bas depuis 1945. Si cette tendance haussière se poursuit, elle pourrait limiter la solvabilité des acquéreurs et donc ralentir le marché. Certains professionnels évoquent aussi le contexte mondial anxiogène — intervention militaire en Libye, accident nucléaire au Japon, etc. — qui pourrait, lui aussi, provoquer un coup d’arrêt sur les transactions immobilières, comme l’avait fait l’engagement des troupes françaises en Irak, en 1990. Ensuite, l’approche de l’élection présidentielle pourrait, elle aussi, freiner les ventes. Car de mémoire d’agents immobiliers, ce rendez-vous avec les urnes se traduit par une période d’attente des acquéreurs, qui espèrent des mesures fiscales plus avantageuses. Superficie : 6.127 km2 Nombre de communes : 277 Population estimée : 585.406 – dont Tours : 138.783 Nombre de logements : 288.756 – dont maisons : 183.030 – dont appartements : 102.872 Construction de logements autorisés en 2010 : 4.105 (– 17,98 % par rapport à 2009) Construction de logements commencés en 2010 : 2.736 (– 0,15 % par rapport à 2009) tours ville La Nouvelle République Mardi 12 avril 2011 7 Retour à la raison 3 QUESTIONS À... Si les transactions reprennent dans la capitale tourangelle, les prix restent stables. Les petites surfaces sont toujours plébiscitées par les acheteurs, mais la demande d’appartements de type 5 et de type 6 est difficilement satisfaite. Maître Luc Modot, président de la chambre des notaires d'Indre-et-Loire. Comment se porte le marché immobilier en Indre-et-Loire ? On revient à un marché plus stable et plus sain. La logique est celle d’un investissement sur le long terme et non plus celle d’une plus-value à court terme. Globalement, les acquéreurs et les vendeurs sont devenus plus raisonnables. Avec Internet, ils ont désormais une très bonne connaissance du marché. Pour 2011, le second semestre sera sans doute moins dynamique à cause de la hausse des taux et de l’élection présidentielle de 2012, qui suscite l’attente de nouvelles mesures. Il y a aussi la réforme de la fiscalité immobilière qui pourrait engendrer une taxation des plus-values sur les résidences principales. Les gens soumis à l’impôt pourraient donc rester dans leur bien. Cette tendance est-elle uniforme sur l’ensemble du département ? Les notaires ruraux rencontrent un peu plus de difficultés. Le marché de Tours et de sa première couronne est bien plus dynamique que Loches, Chinon ou Château-Renault. Cette dernière draine surtout des petits budgets avec son bassin d’emploi lié à l’industrie. Il s’y construit beaucoup de nouveaux logements en lotissement, dont les tarifs sont compris entre 150.000 et 200.000 €. Selon vous, est-ce le moment pour acheter ? Oui, c’est toujours le bon moment si vous le faites sur le long terme pour loger votre famille. Si c’est pour investir, il faut se poser la question de la rentabilité. La défiscalisation est intéressante, mais la plus-value à la revente reste incertaine. Sans apport personnel, il n’est plus possible de rembourser son prêt avec les loyers que l'on perçoit. En plus, le neuf est assez cher, avec la hausse des prix des matériaux et les normes BBC qui rendent la construction plus coûteuse. Les acquéreurs, à la recherche d’un deuxième bien, réinvestissent le marché tourangeaux. (Photo archives NR) es agents immobiliers tourangeaux s’accordent sur ce constat : depuis 2010, l’heure est à la reprise des transactions. Ce que confirme les chiffres enregistrés par les notaires d’Indre-et-Loire, avec une hausse du nombre de ventes de 8,81 %, maisons et appartements confondus, en l’espace d’un an. Les professionnels de l’immobilier avancent plusieurs facteurs pour expliquer cette évolution. « Les acquéreurs sont revenus en nombre, grâce à deux années de baisse des prix et à des taux d’emprunt historiquement bas », estime Christophe Rousseau, de l’agence Century 21 Rive droite. Ce début d’année 2011 semble marqué par « une accélération des décisions d’achat, sous l’effet du nouveau prêt à taux zéro et de l’augmentation des taux d’intérêt, observe Franck Huby, de la Centrale immobilière. La demande est aussi plus réactive, car les gens se sont habitués à cette situation de crise. Ils cessent de repousser leur achat ». « De 2008 à 2009, il y a une correction des prix de l’ordre de 10 à 20 %. Cette inflation annuelle de 15 %, que l’on a connue auparavant, a été stoppée net. On revient donc à une logique de marché », note Patrice Petit, président de la chambre Fnaim du Centre. Comparée L à d’autres villes de taille similaire, la hausse des prix des biens anciens reste modérée : + 5,81 % pour les maisons individuelles et + 2,1 % pour les appartements. Patrice Petit note « une fluidité des transactions sur les petits biens, comme les studios, les T1 bis ou les T2. » À tel point qu'à Tours, une vente sur trois a porté sur ces petits appartements en 2010. Mais une demande pour des biens beaucoup plus spacieux existe dans les autour de 500.000 €. » Mais, ils abordent différemment ce deuxième achat immobilier. Depuis la crise, « les gens refusent de contracter un prêt relais, car ils s’en méfient. Ils ne se mettent plus dans une position de recherche active tant qu’ils n’ont pas vendu leur bien. » Les critères d’achat des Tourangeaux ont évolué : « Le diagnostic de performance énergétique devient incontournable depuis l’automne 2009. La distance qui sépare le logement des commodités « Les gens se sont habitués à cette situation de crise. Ils cessent de repousser leur achat. » Franck Huby, agence la Centrale immobilière. quartiers du centre-ville. Celle-ci peine à être satisfaite, car les appartements de cinq pièces et plus sont rares. « Les maisons de 200 m2, qui dépassent les 700.000 €, se vendent plus difficilement à Tours. La demande est surtout soutenue pour des petites maisons de ville, de 90 à 100 m2, à 200.000 € ou moins » , reprend le professionnel. Franck Huby constate, de son côté, « un retour récent à Tours d’une clientèle de secundoaccédants, avec des budgets plus conséquents, et du lieu de travail est aussi prise en compte avec le renchérissement de l’essence », analyse Patrice Petit. Néanmoins, une ombre plane sur cette reprise, qui semble toujours un peu fragile. Celle de la remontée des taux d’intérêt. « Si celle-ci se poursuit, on pourrait craindre un ralentissement du marché » , affirme Franck Huby, dont l’avis semble largement partagé par ses confrères tourangeaux. PRIX DES MAISONS ANCIENNES À TOURS VILLE TOURS GLOBAL PRÉBENDES 1 À 3 PIÈCES 4 PIÈCES 5 PIÈCES 6 PIÈCES ET + PRIX AU M2 ÉVOLUTION 133.738 € 178.822 € 200.934 € 318.256 € 2.204 € + 5,81 % N.S. 257.500 € 250.643 € 366.776 € 2.603 € + 1,21 % TOURS-NORD 146.405 € 166.371 € 179.346 € 254.184 € 1.921 € + 4,86 % FEBVOTTE-MARAT 135.950 € N.S. 207.723 € 250.286 € 1.975 € - N.S. 173.400 € N.S. 286.920 € 2.164 € - FUYE-VELPEAU Chiffres communiqués par la chambre des notaires d’Indre-et-Loire. Base de données Perval. Ventes réalisées entre le 1er octobre 2009 et le 30 septembre 2010. quartier par quartier La Nouvelle République Mardi 12 avril 2011 9 Évolution en pente douce… Alors qu’une hausse des prix de l’immobilier se dessine à l’échelle nationale, Tours affiche une croissance modérée et des disparités sensibles d’un quartier à l’autre. pour ceux qui recherchent un appartement. Mais ici, peu de biens passent entre les mains des agents immobiliers. Les ventes se font surtout par bouche à oreille avec un prix moyen au m2 qui frôle les 2.400 €. Et si à Tours le marché est globalement raisonnable, le quartier Cathédrale fait figure d’exception, avec de grandes disparités de prix d’un bien à l’autre. « Ici, la négociation du prix d’un appartement va se faire selon son attrait, son cachet ou encore sa décoration. Pour des biens atypiques, comme les grands appartements qui sont rares, on peut atteindre les 3.500 € du m2 », explique Maître Jean-Yves Bouffant, qui préside le groupement de négociation des notaires d’Indre-et-Loire. Son étude a récemment vendu un bel appartement de 140 m2 à 3.600 € du m2. Les plus petites surfaces sont plus accessibles, avec des tarifs qui se rapprochent de ceux du reste du centre-ville. La cote du quartier Cathédrale / Théâtre Appartements anciens (prix au m2) 2.384 € Évolution sur 5 ans + 34,39 % Halles / Vieux-Tours Le quartier des Prébendes reste une situation prisée des acquéreurs à la recherche de maisons familiales de caractère. (Photo NR) Prébendes Un jardin public très agréable, de belles demeures cossues mais peu d’appartements. À n’en pas douter, le quartier des Prébendes donne du prestige à son adresse ; on y trouve d’ailleurs quantité de particuliers tourangeaux. Une bonne partie de ces hôtels particuliers, en pierre de tuffeau, a été scindée en deux habitations distinctes et n’offrent plus leurs traditionnels volumes bourgeois. Leur architecture ne permet que rarement des chambres en rez-de- « Un bien ne se vend que si les propriétaire sont raisonnables et au prix du marché. » Christophe Dubois, agence des Prébendes chaussée et comporte souvent des marches à franchir avant d’accéder à la porte d’entrée. Des caractéristiques souvent rédhibitoires pour une clientèle de retraités. « Le cœur de marché concerne surtout des maisons de 120 m2 à moins de 350.000 €, explique Christophe Dubois, de l’agence Orpi des Prébendes. La demande correspond surtout à des familles de catégories socioprofessionnelles plutôt aisées avec trois ou quatre enfants. » Ce professionnel constate que, comme dans d’autres secteurs, « le marché est reparti en 2010, mais un bien ne se vend que si les propriétaires sont raisonnables et au prix du marché ». Malgré des inconvénients — peu de commerces, un éloignement du centre-ville, des transports en commun peu développés — les Prébendes restent une valeur sûre à Tours. Pour preuve, les chiffres des notaires d’Indre-et-Loire indiquent un prix moyen au m2 de 2.603 € pour les maisons anciennes. Les appartements, malgré leur rareté, sont nettement moins onéreux, à 2.356 € du m2. Ce paradoxe peut s’expliquer par l’absence d’immeubles récents. L’offre porte surtout sur des biens des années soixante et soixante-dix, aujourd’hui moins recherchés. Malgré la correction de la crise de 2008-2009, l’évolution sur cinq ans reste très positive : + 23,95 % pour les maisons et + 32,06 % pour les appartements. Des cours largement plus intéressants que ceux de la Bourse. Fait intéressant, « les ventes, durant l’été 2010, ont été assez nombreuses et nous n’avons pas reconstitué notre stock de biens », explique Christophe Dubois, qui doute que la situation évolue en 2011. La cote du quartier Prébendes Maisons anciennes (prix au m2) 2.603 € Évolution sur 5 ans + 23,95 % Appartements anciens (prix au m2) 2.356 € Évolution sur 5 ans + 32,06 % Cathédrale / Théâtre Ce quartier est le pendant des Prébendes Le secteur des Halles reste toujours l’un des plus recherchés du centre-ville. La clientèle apprécie particulièrement la présence du marché, de nombreux commerces et sa vie de quartier très dynamique. Sa situation, à deux pas de l’hypercentre, est un atout. Le seul bémol concerne le stationnement, difficile dans ce quartier qui fait la part belle aux piétons. Néanmoins, comme le souligne Franck Huby de la Centrale immobilière, « comme à Paris, on est en train de supprimer la voiture en ville. Certains y renoncent car ils trouvent toutes les commodités dans le quartier des Halles. Du coup, ils louent un véhicule quand ils en ont besoin ». Du côté du Vieux-Tours, la situation est bien différente. La place Plumereau, qui concentre le plus grand nombre de bars au mètre carré en France, peut repousser les acquéreurs inquiets des nuisances sonores et de la population interlope que l’on y croise. Franck Huby note « qu’il n’y a pas beaucoup d’affaires qui se font actuellement sur le Vieux-Tours, comme le quartier a une assez mauvaise presse. » Hormis des étudiants et des noctambules en phase avec la vie nocturne de la place, difficile d’habiter sur le long terme dans ce quartier, où une foule bruyante se presse en terrasse dès qu’un rayon de soleil fait son apparition. Mais en s’éloignant de la place, les biens retrouvent leur attrait. À condition, là encore, de renoncer à sa voiture, on peut bénéficier de toutes les commodités de la vie urbaine dans un quartier historique et ses vieilles pierres au charme intemporel. La cote du quartier Halles / Vieux-Tours Appartements anciens (prix au m2) 2.324 € Évolution sur 5 ans + 38,75 % suite page 11 quartier par quartier La Nouvelle République Mardi 12 avril 2011 suite de la page 9 11 Velpeau / Gare Évolution en pente douce… « Ce quartier populaire est en train de devenir très tendance. Avec ses petites maisons, sa diversité de population et sa variété de commerces, ce secteur séduit de plus en plus une population “ bobo ” », constate Bruno Brosset. Et les atouts du quartier sont nombreux : une proximité évidente avec la gare TGV, surtout dans sa partie nord, un prix au m2 plus abordable que l’hypercentre, autour de 2.000 €/m2, des écoles, sans oublier son fameux marché en plein air, qui se tient deux fois par semaine sur la place Velpeau. On trouve, en s’éloignant un peu de la gare, des petites maisons avec leur jardin privatif. Franck Huby, de la Centrale « Velpeau séduit de plus en plus une clientèle “ bobo ” » Bruno Brosset, président de la Fnaim d’Indre-et-Loire La place Plumereau, dans le Vieux-Tours est un quartier apprécié des noctambules. En s’en éloignant de quelques pas, on peut trouver le calme et le charme des vieilles pierres. (Photo immobilière, a récemment vendu une maison des années cinquante de 90 m2, avec la décoration à rafraîchir, dotée de quatre chambres, d’un garage et d’un petit jardin, à 150.000 €, soit 1.666 € du mètre carré. La cote du quartier Velpeau / Gare Appartements anciens (prix au m2) 1.973 € Évolution sur 5 ans + 15,79 % Blanqui / Mirabeau Dans ce quartier bordé par la Loire, c’est le règne de la petite maison sans prétention bourgeoise, mais qui peut permettre à des familles disposant d’un budget moyen de trouver leur Archives NR) bonheur. Sa proximité avec le centre-ville et le cachet de ses maisons anciennes peuvent d’ailleurs séduire les acquéreurs. Mais dans le secteur Blanqui, comme dans le quartier de la cathédrale, le bouche à oreille y régit l’essentiel du marché immobilier, avec un nombre de biens mis en vente assez limité. Pour preuve, la chambre des notaires d’Indre-et-Loire n’a pas enregistré un nombre de ventes suffisamment significatif pour établir des statistiques. Et celles-ci se font rapidement : Stéphane Martre, de l’agence Élyse Avenue à La Riche, a vendu « en moins de 24 heures » une maison des années cinquante en bon état, de 90 m2, sur trois niveaux, pour la coquette somme de 236.000 €, soit 2.622 € du m2. Le secteur Mirabeau offre, de son côté, de nombreux appartements, bien souvent récents et parfois spacieux, mais la rue, très passante, n’apporte pas tout le calme que l’on pourrait souhaiter. Febvotte Ce quartier est en grande partie composé de maisons simples, qui offrent trois ou quatre chambres et un petit jardin, le tout pour un suite page 13 Les prix secteur par secteur ire La Lo Blanqui Mirabeau VieuxTours Cathédrale Saint-Pierre-des-Corps Bretonneau Léon-Boyer Halles Nationale Béranger Velpeau Prébendes La Riche Grammont Rabelais Gare > 2.300 € le m2 Thiers de 2.000 à 2.300 € le m2 de 1.700 à 2.000 € le m2 de 1.500 à 1.700 € le m2 Tonnellé Sanitas Beaujardin Febvotte Le C h er Rives-du-Cher Les couleurs correspondent à des fourchettes indicatives. Il est naturellement possible de constater des prix de marché inférieurs ou supérieurs à ces évaluations, en fonction des caractéristiques propres à chaque bien. quartier par quartier La Nouvelle République Mardi 12 avril 2011 suite de la page 11 13 Évolution en pente douce… Beaucoup de logements neufs sont disponibles dans le quartier des Deux-Lions (Photo archives NR, Hugues Le Guellec) budget raisonnable. D’autant qu’après une correction sévère l’an passé — moins 11,42 % — les prix affichent une légère hausse de 2,41 % cette année, selon les chiffres fournis par les notaires d’Indre-et-Loire. Globalement, les « Les grands ensembles se vendaient plutôt bien lorsque le marché était au plus haut. », Franck Huby, la Centrale Immobilière maisons à Febvotte ne dépassent pas les 2.000 € du m2, alors que les appartements atteignent tout juste les 1.600 € du m2. Les primo-accédants en recherche d’une maisonnette à rénover peuvent donc y trouver leur compte. La cote du quartier Febvotte Maisons anciennes (prix au m2) 1.975 € Évolution sur 5 ans N.S. Appartements anciens (prix au m2) 1.612 € Évolution sur 5 ans + 6,19 % Rabelais/Tonnellé enclavement. « Il est coupé du reste de la ville par l’autoroute et par les voies de chemin de fer » , explique Franck Huby, de la Centrale immobilière, qui, comme la plupart de ses confrères interrogés, n’y a pas enregistré récemment de transaction. Dans les secteurs des Rives du Cher et des Fontaines, « les ventes sont compliquées », poursuit-t-il, malgré des biens qui offrent souvent une belle vue dégagée sur le Cher. En cause : des tours bâties dans les années soixantedix, que les acquéreurs assimilent souvent à de l’habitat social, et dont les charges sont très élevées. « En baissant les prix, on arrive à vendre ces appartements », souligne le professionnel qui note aussi que « ces grands ensembles se vendaient plutôt bien lorsque le marché était au plus haut. Les acheteurs, qui ne trouvaient pas leur bonheur dans d’autres quartiers, se reportaient sur les Rives du Cher. » Cela se traduit par des prix assez faibles pour l’agglomération tourangelle, à 1.558 € du m2. Néanmoins, l’arrivée du tramway dans le quartier à l’horizon 2013 pourrait changer la donne. « Ce secteur connaît le même rythme de développement que La Riche, explique Anne Potel, de l’agence Avis Immobilier. Il offre les mêmes commodités : des commerces, une bonne desserte des bus et une proximité immédiate avec le centre-ville ; il draine d’ailleurs la même clientèle. » Ainsi, ces deux quartiers tourangeaux, qui forment un ensemble cohérent avec la cité larichoise, propose une offre diversifiée de maisons et d’appartements et un cadre très agréable avec le jardin botanique où il fait bon flâner. Et les prix de ce secteur peuvent grimper à 2.000 € du m2, parfois plus, selon l’état et les caractéristiques du bien, comme ce T2 de 40 m2, situé dans une résidence de 1975 place Saint-Éloi, qu’Anne Potel a vendu 80.000 €. La cote du quartier Rabelais/Tonnellé Appartements anciens (prix au m2) 1.888 € Évolution sur 5 ans + 21,73 % À la traîne… Le marché reste peu dynamique dans plusieurs quartiers de Tours, comme le secteur de Beaujardin, très peu demandé à cause de son PRIX DES APPARTEMENTS ANCIENS À TOURS VILLE STUDIO 2 PIÈCES 3 PIÈCES 4 PIÈCES 5 PIÈCES ET + PRIX AU M2 ÉVOLUTION TOURS GLOBAL 59.075 € 95.070 € 128.656 € 154.188 € 203.884 € 1.994 € + 2,1 % PRÉBENDES 60.639 € 102.915 € 158.940 € 199.831 € N.S. 2.356 € -3,6 % CATHÉDRALE-NATIONALE 62.635 € 119.214 € 151.085 € 190.200 € 296.360 € 2.384 € +2,01 % LES HALLES 64.133 € 103.388 € 164.640 € 168.833 € 283.068 € 2.324 € + 4,36 % GRAMMONT N.S. 96.688 € 103.747 € 191.600 € N.S. 2.103 € + 4,01 % RABELAIS-TONNELLÉ-STRASBOURG 58.797 € 80.058 € N.S. N.S. N.S. 1.888 € - 0,58 % FUYE-VELPEAU 57.382 € 91.773 € 124.819 € 153.100 € N.S. 1.973 € + 4,34 % RIVES DU CHER 37.898 € 92.980 € 106.033 € 129.124 € 142.479 € 1.558 € - 1,39 % N.S. 78.093 € 106.980 € 106.586 N.S. 1.612 € + 2,41 % FEBVOTTE-MARAT Chiffres communiqués par la chambre des notaires d’Indre-et-Loire. Base de données Perval. Ventes réalisées entre le 1er octobre 2009 et le 30 septembre 2010. agglo est La Nouvelle République Mardi 12 avril 2011 15 Une reprise en pointillé Le charme du Vieux Saint-Pierre séduit toujours les acquéreurs alors que les grands ensembles n’ont plus la cote. Au-delà, à Montlouis et à La Ville-aux-Dames, les transactions reprennent sur les petits prix. difficiles, car il y a une désaffection pour ce type de bien. Les gens y recherchent surtout un petit prix » , explique Alexandre Lazarevic. L’agent a vendu, il y a peu de temps, un T2 à rénover de 45 m2 pour 47.500 €, et un T4 d’environ 80 m2 au Grand Mail pour 80.000 €, soit 1.000 € le m2. Inconvénient de ce type de bien : « Des charges méchantes liées notamment au chauffage collectif, alors que les acheteurs sont sensibilisés aux économies d’énergie et veulent un chauffage individuel ». Le quartier pavillonnaire des Justices, dans le nord-est de SaintPierre, souffre, quant à lui, de la présence du site Seveso Primagaz. « Pour l’instant les ventes y sont toujours autorisées, mais la question des expropriations est posée. La mairie déconseille d’ailleurs d’y acheter une maison. Du coup, il y a un phénomène d’attente et une baisse des prix », constate l’agent immobilier. Le quartier de La Rabaterie, à Saint-Pierre-des-Corps, a été rénové en profondeur. (Photo archives NR, Hugues Le Guellec) Saint-Pierre-des-Corps Après une sévère correction, de l’ordre de 10 à 15 %, sous l’effet de la crise financière en 2008 et en 2009, un rebond se fait sentir à Saint-Pierre-des-Corps depuis 2010. Mais il ne concerne que certains secteurs de la commune, comme le Vieux Saint-Pierre. Ce quartier, qui a été globalement préservé des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, est aujourd’hui le plus recherché. Autour de la mairie et sur les bords de Loire, on trouve quelques rares longè- « Nos indicateurs signalent une reprise très nette dans le Vieux Saint-Pierre. » Alexandre Lazarevic, de l'agence Val de France immobilier. res, des maisons anciennes et des hôtels particuliers construits entre les années vingt et les années trente. « Nos indicateurs signalent une reprise très nette dans le Vieux Saint-Pierre. Les prix reviennent à des niveaux d’avantcrise », résume Alexandre Lazarevic, de l’agence Val de France immobilier. Il cite l’exemple d’une longère de 100 m2, dotée de panneaux photovoltaïques et d’un beau jardin de 1.000 m2, La cote de Saint-Pierre-des-Corps Maisons anciennes (prix au m2) 1.681 € Évolution sur 5 ans + 16,17 % Appartements anciens (prix au m2) 1.309 € Évolution sur 5 ans + 21,2 % qu’il avait vendu 235.000 € en 2007 et qui a trouvé acquéreur au même prix à la fin 2010. Selon le professionnel, ce secteur attire de plus en plus un « un profil de clientèle bobo » et bénéficie d’une « migration provenant du quartier Velpeau, car en s’installant dans le Vieux Saint-Pierre, les gens troquent leur courette contre un jardin, un foncier compétitif et une faible taxe foncière ». Autre secteur qui tire son épingle du jeu, le centre de Saint-Pierre. « Le centre-ville n’a pas le charme du Vieux Saint-Pierre. Cela correspond plus à un achat de raison de maisons à deux pas de la gare TGV et des nombreux commerces. Ces biens offrent d’ailleurs de beaux espaces intérieurs », analyse Alexandre Lazarevic. Il a vendu récemment une maison de 115 m2 datant des années cinquante et dotée d’une belle véranda, à trois minutes de marche de la gare, à 235.000 €, « soit des niveaux d’avantcrise ». Les quartiers bâtis de l’après-guerre jusqu’aux années soixante-dix ne suscitent pas autant d’intérêt, malgré les rénovations qui y ont été entreprises. « C’est le problème des grands ensembles, comme La Rabaterie, qui sont composés de grandes tours autour d’une dalle. Les ventes d’appartements y sont de plus en plus Montlouis, La Ville-aux-Dames La baisse des prix à Montlouis-sur-Loire s’est poursuivie en 2010, avec un recul de 4,3 %, alors qu’en 2009, il s’agissait d’une chute de presque 11 %. Mais cette commune connaît un léger sursaut du côté des transactions, avec 33 ventes de maisons anciennes en 2010, contre 26 l’année précédente. À La Ville-aux-Dames, Alexandre Lazarevic note que « les ventes redémarrent sur des prix raisonnables ». Parmi ces acquéreurs, « il y a le report d’un public originaire de Saint-Pierredes-Corps qui n’a pas trouvé un bien dans sa commune ». D’une manière générale, les transactions concernent surtout de petites maisons anciennes, dont le budget avoisine les 150.000 €, comme cette demeure située dans la trame ancienne de la ville, près de la mairie, avec 100 m2 de surface et 50 m2 de combles aménageables, que l’agent immobilier a récemment vendue. La cote de Montlouis-sur-Loire Maisons anciennes (prix au m2) 1.717 € Évolution sur 5 ans + 14,24 % PRIX DES MAISONS ANCIENNES DANS L’AGGLO EST VILLE 1 À 3 PIÈCES 4 PIÈCES 5 PIÈCES 6 PIÈCES ET + PRIX AU M2 ÉVOLUTION SAINT-PIERRE-DES-CORPS 131.900 € MONTLOUIS-SUR-LOIRE 128.115 € 143.272 € 155.833 € 206.813 € 1.681 €/m2 – 5,06 % N.S. 183.875 € 224.970 € 1.717 €/M2 – 4,33% SECONDE COURONNE 127.288 € 160.625 € 190.009 € 254.054 € 1.801 €/m2 – 0,35 % Chiffres communiqués par la chambre des notaires d’Indre-et-Loire. Base de données Perval. Ventes réalisées entre le 1er octobre 2009 et le 30 septembre 2010. agglo nord La Nouvelle République Mardi 12 avril 2011 17 des retraités qui ont souhaité se rapprocher de l’agglomération, pour 240.000 €. La cote de Saint-Cyr Maisons anciennes (prix au m2) 2.193 € Évolution sur 5 ans + 18,03 % Appartements anciens (prix au m2) 1.865 € Évolution sur 5 ans + 17,67 % Fondettes Saint-Cyr-sur-Loire reste une adresse recherchée, mais à un prix raisonnable. Tout comme Saint-Cyr, Fondettes attire les catégories professionnelles supérieures et les nouveaux arrivants en recherche de pavillons haut de gamme. En toute logique, le cœur du marché concerne de belles maisons familiales de quatre chambres, qui se négocient aux environs de 300.000 €. Mais ici, comme ailleurs, les prix ont subi une rectification après la crise. « Ce qui se serait vendu 320.000 € en 2007 va trouver un acquéreur à 280.000 € aujourd’hui », explique Christophe Rousseau, de Century 21 Rive droite. Le professionnel constate d’ailleurs que la clientèle de mutation est désormais de retour, alors qu’elle avait presque disparu entre 2008 et 2009, à cause de la prudence affichée par les entreprises en période de crise. (Photo archives NR, Hugues Le Guellec) à la stabilité des prix dans cette commune phare du nord de l’agglomération. En témoigne l’évolution enregistrée par les notaires entre 2009 et 2010 : + 5,48 % pour les maisons et + 4,19 % pour les appartements. Outre son prestige, synonyme de valeur refuge en période de crise, Saint-Cyr offre un marché très diversifié, tant du côté des maisons que des appartements comme le montrent les récentes transactions réalisées par Dominique Jouve. Il vient de vendre à une primo-accédante un T2 de 48 m2 entièrement rénové, avec garage fermé, dans une résidence de standing des années soixante-dix pour 117.000 €, ainsi qu’un pavillon à rénover, datant de la même période, de 140 m2, situé dans le quartier de La Poste, acquis par La cote de Fondettes Maisons anciennes (prix au m2) 2.074 € Évolution sur 5 ans + 21,93 % PRIX DES APPARTEMENTS ANCIENS DANS L’AGGLO NORD VILLE STUDIO TOURS-NORD SAINT-CYR 1 RE COURONNE (GLOBAL) 2 PIÈCES 3 PIÈCES 4 PIÈCES 5 PIÈCES ET + PRIX AU M2 ÉVOLUTION 63.073 € 77.831 € 106.165 € 147.888 € 60.620 106.583 € 143.991 € 128.444 € 171.863 1.775 € + 5,09 % 184.583 1.865 € + 4,19 % 51.291 € 90.976 € 124.640 € 116.985 € 155.848 1.742 € – 0,63 % Chiffres communiqués par la chambre des notaires d’Indre-et-Loire. Base de données Perval. Ventes réalisées entre le 1er octobre 2009 et le 30 septembre 2010. agglo sud La Nouvelle République Mardi 12 avril 2011 19 sécurité », constate Gisèle Guérin. La cote de Saint-Avertin Maisons anciennes (prix au m2) 1.976 € Évolution sur 5 ans + 8,22 % Chambray-lès-Tours L’une des nombreuses constructions neuves dans le secteur de la mairie, à La Riche. (Photo archives NR) gens, plus sensibilisés à l’écologie, recherchent », explique Anne Potel, d’Avis immobilier. Autre atout : la proximité avec l’hôpital Bretonneau et la faculté de médecine, qui attire beaucoup d’étudiants. La Riche propose une offre immobilière complète, qu’il s’agisse des maisons du centre-ville, construites entre 1900 et 1970, ou des immeubles récemment bâtis près de la mairie. Un projet d’envergure va aussi sortir de terre entre le château du Plessis et le jardin botanique. Une fois achevé, à l’horizon 2020, il offrira plus de 1.000 logements supplémentaires, dont une majorité d’appartements. De quoi répondre, au « Les maisons propres, bien décorées et sans travaux sont désormais les plus recherchées. » Gisèle Guérin, de la Centrale immobilière. moins en partie, à une demande dynamique qui est confrontée à « un sous-effectif de biens, ce qui tire les prix du marché vers le haut », analyse Stéphane Martre, de l’agence Élyse Avenue. Néanmoins, une correction des prix s’est bien produite après la crise de 2008-2009 : « Une maison de quatre chambres pouvait se vendre 330.000 €. Elle se vendrait aujourd’hui à 300.000 € », concède Anne Potel. Dans la partie ouest de la commune, d’anciennes zones maraîchères ont été reconverties en lotissements, bien au-delà de la rocade. « Les prix y sont encore un peu en retrait, mais à terme, il devrait y avoir un lissage du marché sur l’ensemble de la commune », affirme Stéphane Martre. Anne Potel observe d’ailleurs que ce développement s’étend désormais aux communes de Saint-Genouph et de Berthenay, qui se retrouvent, grâce au raccordement au réseau Fil Bleu, à une demi-heure du centreville de Tours. La cote de La Riche Maisons anciennes (prix au m2) 1.908 € Appartements anciens (prix au m2) 1.909 € Évolution sur 5 ans + 26,01 % Saint-Avertin « Les gens ont pris l’habitude que les prix de l’immobilier augmentent de 15 % par an. Certains vendeurs ont du mal à l’admettre. Leur manque de réalisme allonge les temps de transaction, alors que le prix des grandes maisons a diminué de 20 % en l’espace de trois ans à Saint-Avertin , résume Gisèle Guérin, de la Centrale immobilière. Le cœur du marché concerne aujourd’hui des maisons familiales de quatre chambres, autour de 130 m2 et d’un prix maximum de 250.000 € », ajoute-t-elle. Cependant, le haut de gamme — des budgets de 350.000 € et plus — semble reprendre depuis le mois d’octobre. Pour preuve, Gisèle Guérin a vendu récemment une belle maison de 189 m2 datant des années quatre-vingt-dix, sur un terrain de 900 m2, pour un montant de 326.000 €. La négociatrice constate surtout une évolution dans le comportement de sa clientèle : « Les acheteurs regardent désormais l’isolation et excluent certains modes de chauffage, alors qu’ils se concentraient jusqu’à présent sur la proximité avec les écoles et les commerces. » Avis aux vendeurs, la rénovation ou une baisse de prix seront donc à envisager. D’autant que « les maisons propres, bien décorées et sans travaux sont désormais les plus recherchées ». Mais évidemment, les fondamentaux de cette agréable commune résidentielle restent inchangés, son calme, sa proximité avec la gare SNCF et les autoroutes en font « une commune très demandée, avec son cadre très agréable et de bonnes écoles. Elle répond aussi à une envie de Véritable entrée de l’agglomération pour le sud du département, Chambray-lès-Tours a de quoi séduire grâce à de nombreux commerces et infrastructures, et une bonne desserte de son centre-bourg par les bus du réseau Fil Bleu. En revanche, le secteur rural, au sud de la commune, souffre de l’absence de transports en commun « ce qui bloque certaines ventes, explique Chantal Barrois, d’Avis immobilier. Il y a des acquéreurs, avec un budget autour de 400.000 €, qui recherchent des biens avec quatre ou cinq chambres. Sur ce secteur, il y a des offres très intéressantes mais le bus est trop loin à pied », poursuit la professionnelle, qui pointe la même difficulté dans le secteur de la Madeleine. Globalement, la commune offre beaucoup plus de maisons que d’appartements. Cette rareté, alors qu’il y a « une demande fréquente en T2 et T3 de personnes seules ou de couples avec enfant qui cherchent à acquérir un premier bien », fait monter les prix. Chantal Barrois vient par exemple de vendre un T2 de 42 m2 dans le centre-bourg à 117.000 €, soit 2.785 € du m2. Une maison de plain-pied de 135 m2 avec un étage, dans le même secteur, a trouvé acquéreur à 305.000 €, soit 2.259 € du m2, alors qu’il s’agit d’un type de bien très recherché à Chambray. La cote de Chambray-lès-Tours Maisons anciennes (prix au m2) 1.758 € Évolution sur 5 ans + 3,09 % Appartements anciens (prix au m2) 1.922 € Évolution sur 5 ans + 23,76 % Montbazon, Veigné, Monts Le marché de Montbazon, s’il se concentre sur la maison individuelle, est assez varié. « On a de la petite maison de bourg et des pavillons sur sous-sol des années soixante-dix en dessous de 200.000 €, qui constituent un achat de raison pour les primo-accédants. À partir de 260.000 €, ce sont des pavillons de trois à quatre chambres. Au-delà de 300.000 €, on trouve une clientèle qui recherche des prestations haut de gamme et un emplacement, sans quoi, elle orientera ses recherche vers Saint-Avertin ou Chambray », analyse Christophe Guyon, de l’agence Orpi de Montbazon. Il vient par exemple de vendre à Veigné, « un marché similaire », une belle maison de 167 m2, bâtie avec des matériaux nobles en 2005, sur un terrain de 1.200 m2, pour 415.000 €. Comme Veigné, la commune de Montbazon propose une « véritable vie de village », avec de nombreux commerces, ce qui n’est pas le cas de Monts ; plus éloigné de Tours, les prix y sont modérés. PRIX DES APPARTEMENTS ANCIENS DANS L’AGGLO SUD VILLE STUDIO 2 PIÈCES 3 PIÈCES 4 PIÈCES 5 PIÈCES PREMIÈRE COURONNE (GLOBAL) 51.291 € 90.976 € 124.640 € 116.985 € N.S. € 96.870 € 130.109 € 133.344 JOUÉ-LÈS-TOURS 47.862 € 79.562 € 96.042 € CHAMBRAY-LÈS-TOURS 48.000 € N.S. 124.313 € N.S. N.S. 145.059 € LA RICHE SAINT-AVERTIN PRIX AU M2 ÉVOLUTION 155.848 € 1.742 € – 0,63 % N.S. 1.909 € + 1,38 % 104.167 € N.S. 1.587 € – 2,46 % N.S. N.S. 1.922 € + 4,97 % 136.300 € N.S. 1.891 € — Chiffres communiqués par la Chambre des notaires d’Indre-et-Loire. Base de données Perval. Ventes réalisées entre le 1er octobre 2009 et le 30 septembre 2010. ville par ville 20 La Nouvelle République Mardi 12 avril 2011 Amboise résiste, le nord rebondit 3 QUESTIONS À... Amboise a peu souffert de la crise, avec des prix stables et une demande dynamique. Le nord du département connaît une forte progression des transactions et des prix eux aussi stables, après une sévère correction en 2009. Gérard Adriaenssens, président de la chambre des experts immobiliers de France. L’heure est-elle à la reprise du marché immobilier en Touraine ? Après le coup d’arrêt que l’on a ressenti dès juin 2008, il y a une reprise progressive depuis 2009 et soutenue depuis 2010. C’est particulièrement sensible à Tours et dans un rayon de 15 à 20 km du centre-ville. Au-delà, les prix restent toujours bas depuis la crise des subprimes. Ce phénomène est d’ailleurs accentué par la hausse du prix du carburant. Si l’immobilier à Chinon connaît aussi un petit sursaut, grâce aux entreprises qui y sont implantées, l’économie est plus difficile à Loches et à ChâteauRenault, et je ne serais pas étonné que ces deux secteurs perdent des habitants. Vous évoquiez la crise des subprimes : l’allongement des durées d’emprunt peut susciter une inquiétude ? Il vaut mieux adapter cette durée au cas par cas : je préfère des gens modestes qui s’endettent sur trente ans, plutôt que sur quinze ans pour ensuite se retrouver en faillite. Avant, les banques prêtaient avec un taux d’endettement de 110 %. Cela a poussé beaucoup de gens à l’excès, qui se sont laissé griser par ces prêts faciles à obtenir. Aujourd’hui, les banques demandent un apport de plus en plus important et sont de plus en plus frileuses. Notez-vous des évolutions concernant la demande ? On note qu’il y a une demande pour les appartements spacieux, de 130 à 180 m2 en centre-ville de Tours, et très peu d’offre. Mais dès que l’on sort du cœur de ville, ce type de bien ne se vend plus. Le particulier tourangeau n’est plus tellement recherché, car il n’est pas très fonctionnel, malgré son cachet et son implantation en plein centre. Quant à la location, l’offre ne connaît ni de déficit ni de surabondance. Mais la construction de nouveaux quartiers, comme celui de Monconseil, comporte un risque : que les logements d’un certain âge ne soient plus loués. Amboise et ses alentours est l’un des rares secteurs du département à conserver un marché de résidences secondaires. (Photo archives NR) Amboise « Pendant la crise, et encore aujourd’hui, le marché est resté stable en termes de prix dans le centre d’Amboise. La fourchette est assez élevée dans la ville intra-muros. Elle se situe au-delà de 300.000 €, observe Myriam Santacana, de l’agence Simon. Par contre, le tarif des biens excentrés a baissé car il y a moins de demande à la campagne. » Le marché de la maison ancienne, avec un très beau cachet, reste soutenu. Il est notamment dopé par la clientèle parisienne, qui souhaite s’établir dans la cité de François I er pour profiter du calme ligérien et d’une certaine douceur de vivre. Certains de ces Franciliens viennent y passer leur retraite, d’autres y établissent leur résidence secondaire, alors que ce marché est globalement moribond dans le reste du département. Pour autant, les familles ne sont pas exclues d’Amboise, « mais il s’agit d’actifs avec des moyens qui travaillent sur le secteur » , note Hélène Doradoux, de l’agence Simon. Car Amboise est suffisamment éloignée de Tours pour disposer de son propre bassin d’emploi. Sur l’île d’Or, au milieu de la Loire, et surtout sur la rive droite, « qui était la partie ouvrière de la ville, les prix sont un tout petit peu moins chers. Il y a un effet de mode avec une vraie vie de village, la gare qui permet de rejoindre Paris par Saint-Pierre-des-Corps et des commerces de bouche. Mais il y a peu d’offres », tempère 143.000 € net vendeur en 2005, et qu’il estime pouvoir vendre aujourd’hui à un prix similaire. Avec beaucoup de constructions sur le secteur et de nombreux terrains disponibles, l’agent constate l’apparition « d’une concurrence entre le neuf et l’ancien, car on trouve des maisons clé en main pour un budget de 145.000 €. » Un phénomène que le nouveau prêt à taux zéro amplifie déjà, comme son montant dépend du diagnostic de performance énergétique. Les maisons neuves, mieux isolées, sont évidemment privilégiées par les primo-accédants. Si la commune pâtit « d’un a priori négatif, surtout chez les Tourangeaux, à cause des nombreux logements sociaux bâtis à ChâteauRenault, ce n’est pas le cas pour les personnes mutées dans la région, souligne Jacques Choplain. Une fois installées, elles y restent car elles apprécient les commodités, les commerces, la gare et la proximité avec l’autoroute ». Une grande part de cette clientèle de mutation provient de la base aérienne de Tours. Et les mutations de militaires devraient s’accélérer en 2012 avec l’implantation de la direction des ressources humaines de l’armée. Globalement, le nord du département a connu un net rebond des transactions en 2010, avec 208 maisons anciennes vendues, soit 45,5 % de ventes supplémentaires par rapport à 2009. Myriam Santacana. D’ailleurs, les professionnels du secteur notent une raréfaction des biens en vente à Amboise. Traditionnellement, le turnover sur les biens immobiliers n’y est déjà pas très important. « C’est un marché en dents de scie », souligne la professionnelle. Pour les budgets plus modestes, il faut s’éloigner de 5 à 10 km d’Amboise. Comme à Nazelles-Négron où Myriam Santacana a vendu une jolie maison de bourg de 100 m2, avec un petit jardin et des travaux à réaliser, pour 139.000 €. « Les jeunes qui ont le courage de rénover peuvent espérer faire une plus-value à la revente, car globalement, les acheteurs rechignent désormais à se lancer dans des travaux » , commente Myriam Santancana. Néanmoins, la municipalité d’Amboise a lancé le programme des Guillonières, qui prévoit la construction de 42 maisons et de 61 appartements pour un budget compris entre 180 et 220.000 €, en vue de rajeunir sa population. Château-Renault « À Château-Renault, les prix ont baissé, note Jacques Choplain, de l’agence Vallée immobilier. On revient à des niveaux que l’on a connus en 2004 ou en 2005. On le voit avec des biens qu’on avait vendus à cette période et qu’on a de nouveau en vente. » Le professionnel cite l’exemple de cette maison de ville de 110 m2, avec garage et petit jardin, qu’il avait négocié à PRIX DES MAISONS ANCIENNES DANS LE NORD DU DÉPARTEMENT VILLE NORD DÉPARTEMENT 1 À 3 PIÈCES 4 PIÈCES 5 PIÈCES 6 PIÈCES ET + PRIX AU M2 ÉVOLUTION 93.025 € 131.897 € 159.081 € 176.238 € 1.381 € = Chiffres communiqués par la Chambre des notaires d’Indre-et-Loire. Base de données Perval. Ventes réalisées entre le 1er octobre 2009 et le 30 septembre 2010. ville par ville La Nouvelle République Mardi 12 avril 2011 21 L’incertitude règne dans le Lochois Après une stabilisation en 2010, les transactions semblent ralentir dans le sud du département, notamment sous l’effet de la hausse du prix du carburant et des taux d’intérêt. ment, les secundo-accédants, « dont le budget sera plutôt compris 150.000 et 250.000 €. Certains acquéreurs voudront, lors d’un deuxième achat, se rapprocher de Loches ; d’autres vont rechercher le charme d’un beau corps de ferme ancien plutôt qu’une situation géographique », constate Fabrice Émonet. Outre cette clientèle locale, le retour des Parisiens dans le Lochois se confirme. « Bien souvent, ce sont des retraités qui se sont un peu lassés de la région parisienne. Ils recherchent à Loches un cadre de vie de qualité ainsi qu’une proximité avec les gares TGV de l’agglomération tourangelle et les autoroutes A 10 et A 85. Pour toutes ces raisons, le secteur plaît », explique Fabrice Emonet. Outre le charme de ses belles bâtisses anciennes en pierre de tuffeau, dont certaines sont classées aux Monuments historiques, Loches dispose d’atouts qui séduisent cette clientèle extérieure. Le secteur propose un cadre de vie de qualité, à l’image de son marché du samedi. En revanche, une bonne partie de la clientèle britannique a déserté le secteur, sous l’effet d’un taux de change moins avantageux entre la livre sterling et l’euro. Globalement, les chiffres communiqués par les notaires d’Indre-et-Loire signalent surtout une stabilisation du nombre de transactions dans le secteur en 2010 (138 ventes entre octobre 2009 et septembre 2010), après une chute spectaculaire de 55 % entre 2008 et 2009. D’ailleurs, Fabrice Émonet constate, depuis janvier, « un allongement des délais de vente et moins de propriétaires qui nous confient des mandats de vente ». Du côté des prix au m2, la tendance baissière se poursuit à 3,66 % en un an, ce qui en fait le secteur d’Indre-et-Loire où la reprise annoncée de l’immobilier se fait la moins sentir. D’autant que le secteur ne dispose pas d’un bassin d’emploi important, comme Chinon avec sa centrale. Reste à savoir combien de temps l’incertitude pèsera sur l’immobilier du sud du département. Autour de Loches, on trouve des prix très modérés qui en font le secteur le plus abordable du département. (Photo archives NR) 2010, aux dires des agents immobiliers du Lochois, a été meilleure que 2009. Mais depuis janvier, la tendance du marché reste indécise. « Il y a une incertitude liée au prix du carburant, qui va peut-être décourager les Tourangeaux à la recherche de petits prix, de s’installer dans le secteur, commente Fabrice Émonet, de l’agence Avis immobilier. La remontée des « Les primo-accédants remboursent un prêt équivalent à un loyer. » Philippe Rocher, de l’agence Lochois immobilier. taux d’intérêt, si elle se poursuit, va limiter la capacité d’emprunt des acquéreurs. Il y a aussi une morosité, une peur du lendemain, que l’on ressent sur le secteur, peut-être à cause de la conjoncture en Libye ou au Japon. Mais le marché peut très vite se relancer », ajoute l’agent, qui constate un ralentissement des transactions depuis janvier. « À Loches, comme dans sa première périphérie, les ventes sont possibles si le prix est au niveau du marché, mais au-delà de 15 kilomè- tres du chef-lieu de canton, c’est plus difficile », poursuit Fabrice Émonet. Les prix dans la campagne lochoise ont connu une belle correction depuis la crise de 2008-2009. De 15 à 25 % à la baisse selon le professionnel. Mais à Loches intra-muros, « la baisse du marché y a été plus faible et a presque disparu en 2010 » . Ce que confirme Philippe Rocher, de Lochois immobilier : « C’est un marché avec des prix relativement élevés, parfois trop. Quand le bien est de bonne qualité et sur un bon emplacement, avec jardin et garage, on a des prix au m2 compris entre 1.500 et 2.000 €. » Il faut aussi compter avec la taxe d’habitation et la taxe foncière, importantes à Loches, qui peuvent pousser les acquéreurs à s’éloigner. Les communes en périphérie de la ville, particulièrement celles situées au sud, attirent ainsi les petits budgets et particulièrement les primo-accédants. « On y réalise l’essentiel de nos transactions sur des biens entre 80.000 et 120.000 €, avec un emprunt de 25 ans, commente Philippe Rocher . Les primo-accédants remboursent un prêt équivalent à un loyer, de l’ordre de 500 à 600 € par mois. » Autre facette importante de ce marché du sud du départe- La cote du secteur de Loches Maisons anciennes (prix au m2) 1.299 € Évolution sur 5 ans + 10,88 % PRIX DES MAISONS ANCIENNES DANS LE SUD DU DÉPARTEMENT VILLE 1 À 3 PIÈCES 4 PIÈCES 5 PIÈCES 6 PIÈCES ET + PRIX AU M2 ÉVOLUTION TROISIÈME COURONNE (GLOBAL) 125.241 € 160.353 € 197.125 € 198.661 € 1.625 € – 3,79 % SECTEUR DE LOCHES 79.850 € 123.005 € 144.073 € 195.620 € 1.299 € – 3,66 % Chiffres communiqués par la Chambre des notaires d’Indre-et-Loire. Base de données Perval. Ventes réalisées entre le 1er octobre 2009 et le 30 septembre 2010. ville par ville 22 La Nouvelle République Mardi 12 avril 2011 L’ouest peine à redémarrer Sous l’effet de la hausse du prix du carburant, l’attractivité de l’ouest du département est moindre pour les travailleurs tourangeaux. Cependant, les secteurs qui disposent d’un bassin d’emploi, comme Avoine et sa centrale EDF, tirent leur épingle du jeu. Chinon a connu un net recul des transactions en 2010. (Photo NR) Chinon Comme d’autres secteurs à plus de 20 km de Tours, le Chinonais semble être à la peine. « C’est catastrophique ! Le marché immobilier n’est pas du tout reparti alors qu’il s’est stabilisé dans les grandes villes », s’exclame Roldolphe Peuvrel, de l’agence Equuleus de Chinon. Alain Franchineau, qui dirige l’agence du même nom, tempère cet avis : « Les transactions ont repris en 2010, mais on ne peut parler de hausse des prix. » Néanmoins, les deux professionnels s’accordent sur un point : le Chinonais n’a plus la cote auprès des clientèles étrangères et parisiennes. D’une part, les Britanniques sont « Le neuf concurrence désormais la maison ancienne. » Daniel Boyer, de l’agence Laforêt, à Langeais. partis, en raison du taux de change entre l’euro et la livre sterling moins avantageux qu’auparavant. D’autre part, les acquéreurs d’origine francilienne, qui achetaient une résidence dans le secteur en prévision de la retraite, ne sont plus présents depuis deux ans. Aujourd’hui, le marché est donc essentiellement porté par la clientèle locale qui recherche un petit prix en secteur rural. « Il s’agit de gens qui envisagent d’acheter une maison à rénover pour un budget de 100.000 €, explique Rodolphe Peuvrel. Mais comme cette demande existe depuis plus de vingt ans, ce type de bien devient rare dans le Chinonais. » Dans cette catégorie, l’agent a vendu, il y a peu de temps, une maison accédants qui ne peuvent pas acheter dans l’agglomération, analyse Daniel Boyer, de l’agence Laforêt. Ils s’éloignent pour avoir une maison avec du terrain, à moins de 180.000 €. » Comme ce pavillon de 90 m2, en bon état, situé à Cinq-Mars-la-Pile, avec trois chambres et terrain de 1.000 m2, que l’agent a vendu 181.000 €. Les maisons de centre-bourg, souvent dépourvues de jardin, trouvent plus difficilement un acquéreur. Le professionnel note que les ventes sont aussi plus difficiles dans la campagne à l’ouest de Langeais, à cause de son éloignement de Tours. Rodolphe Peuvrel, de l’agence Equuleus, explique de son côté que « si un redémarrage s’est fait sentir en 2010 sur Langeais, le secteur est désormais en net recul à cause de la hausse du prix de l’essence ». Sur le secteur, Daniel Boyer constate que « le neuf concurrence désormais la maison ancienne. S’il n’y a pas le même cachet, les maisons neuves sont aux normes et bien isolées pour un prix équivalent ou moindre qu’un bien ancien rénové. » Et il y a de l’offre : 70 maisons sont récemment sorties de terre dans le cadre d’un programme de lotissement de Nexity. ancienne de 80 m2 avec des travaux à effectuer, pour la somme de 94.000 € à Rigny-Ussé, au nord de Chinon. Juste à côté, dans la commune de Huismes, il a aussi vendu une maison à finir de rénover, d’une superficie de 120 m2, au prix de 149.000 €. Ainsi, pour ce type de bien, on retrouve un prix au mètre carré qui tourne aux environs de 1.200 €. Autre volet du marché chinonais, celui des belles résidences secondaires. « Il s’agit souvent du gros corps de ferme, de l’ancien avec du cachet qui a été bien restauré, pour un budget supérieur à 400.000 €. Cette clientèle est un peu à part : composée de professions libérales et de dirigeants d’entreprises, elle achète souvent cash », note Rodolphe Peuvrel. Toutefois, les communes d’Avoine, de Savigny-en-Véron et de Beaumont-en-Véron font figure d’exceptions, sous l’effet de la centrale EDF : « Les cadres qui y travaillent doivent habiter à proximité à cause de leurs astreintes. Du coup le Véron est assez cher, mais Chinon a, de son côté, une taxe d’habitation et une taxe foncière trois fois plus élevées. » Point non négligeable, les taxes professionnelles issues de la centrale ont permis à Avoine de se doter de belles infrastructures, comme sa médiathèque ou sa piscine. Bourgueil Ce secteur viticole est plus tourné vers Saumur et Avoine que vers le bassin d’emploi de Tours. Par conséquent, la clientèle de primoaccédants est essentiellement locale. « Ils ont été très nombreux à la fin de 2010, explique Yannick Minier, de l’agence Laforêt de Bourgueil, mais depuis février on ne les voit plus. » La raison ? L’agent évoque le nouveau prêt à taux zéro : « Comme les primo-accédants ne peuvent pas acheter des biens anciens avec une étiquette énergétique catégorie C ou D, ils ont tendance à rechercher un terrain pour construire une maison qui réponde aux critères énergétiques de ce prêt, avec un constructeur d’entrée de gamme. » Les prix de l’ancien ont aussi tendance à éloigner de Bourgueil les acquéreurs disposant d’un budget modeste. « Entre Bourgueil et La Chapelle-sur-Loire, il va y avoir une différence de 40.000 € sur un même type de bien », souligne Yannick Minier. Depuis février, Bourgueil attire de nouveau une clientèle extérieure, souvent venue de la région parisienne. Celle-ci recherche une résidence secondaire qui deviendra principale une fois la retraite venue. Yannick Minier note qu’une partie de ces acquéreurs cherchent des biens à transformer en gîte ou en chambre d’hôte. Comme cette belle longère du XVIIIe siècle, d’une surface habitable de 175 m2 sur 1.900 m2 de terrain, qui s’est vendue 330.000 €. Langeais Le secteur de Langeais n’est qu’à une vingtaine de minutes de Tours, grâce à une portion gratuite de l’autoroute A 85. Naturellement, au fil des ans, c’est devenu « un marché de report pour les Tourangeaux. En particulier des primo- PRIX DES MAISONS ANCIENNES DANS L’OUEST DU DÉPARTEMENT VILLE SECTEUR DE CHINON 1 À 3 PIÈCES 4 PIÈCES 5 PIÈCES 6 PIÈCES ET + PRIX AU M2 ÉVOLUTION 114.361 € 124.964 € 156.996 € 216.593 € 1.440 € + 2,78 % Chiffres communiqués par la Chambre des notaires d’Indre-et-Loire. Base de données Perval. Ventes réalisées entre le 1er octobre 2009 et le 30 septembre 2010.