Bouffaut Info

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Bouffaut Info
Bouffaut Info
n° 29 janvier 2004
à François
Editorial
Le site web a fait peau neuve, car il lui faut bien montrer qu'il existe et veut durer. Il tente, cette
fois encore, de traduire la manière avec laquelle les différentes tribus ont vécu la période dite des
fêtes et le fait avec les envois qu'il a reçus.
Les pages locales sont les vôtres. Disposez-en chacun à votre guise : il suffit de dire à l'IB. ce que
l'on souhaite y voir figurer, et éventuellement l'envoyer : texte, photos etc.
L'IB a fait peau neuve. Il travaille de son mieux pour garder entre nous un lien
supplémentaire. Comme il est modifiable en permanence, n'hésitez pas à écrire, à
publier... A gauche, la boîte à lettres n'attend que le courrier de chacun.
Pour se diriger dans l'IB, coexistent dorénavant deux méthodes : comme
précédemment, il est possible de naviguer en suivant les onglets de gauche et, nouveauté, on peut
faire une recherche précise à l'aide du moteur. Ce dernier peut aussi, par l'intermédiaire du "fournisseur", servir de moteur extérieur.
Echos
Bouffaut
Un séjour en clinique rendu obligatoire par des articulations qui
coincent et grincent, et voici l'homme métallisé, bioniclisé, revenu à la
vie quotidienne. Une grippe partagée qui vient freiner la
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convalescence, lot de l'âge, et voici l'accueil de
deux tribus venues du Sud. De bonnes journées
partagées, avec les petits et les plus grands, et
c'est déjà le retour pour Sospel et Montpellier.
Un retour qui s'effectue sans difficultés... tandis
que la neige tombe sur Bouffaut.
C'était le deux janvier
Cavaillon
L'anniversaire de Lucie marqua la fin de la période
de vacances et la reprise des activités. L'occasion de
se réunir avec cousins et cousines.
Celle aussi pour ces derniers de s'adonner au
charme du char local.
Quant aux oncles, ils n'ont pas manqué d'encourager Justine dans ses efforts
sportifs et footbalistiques.
Saint - Jean - de – Védas
Vacances de décembre en famille, rassemblant pour quelques jours celles de
Saint-Jean, de Cavaillon et de Sospel.
Il y eut des paquets, des déballages, et ... des montages.
Des repas de famille aussi. Et des pensées...
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Vincelottes
Fin de premier trimestre et bilans : Thomas est satisfait de son bulletin
de Jeanne d'Arc, et il n'a pas tort. Reste à confirmer : la voie est bonne.
Et comme il n'y pas lieu de se plaindre de
Valentin ni de Marion...
Ainsi vint le temps de fin d'année et celui des 15
ans ! Un anniversaire fêté à Vincelottes avec les
familles présentes, de Sospel et de Montpellier. A ton avenir, Thomas !
Sospel
Quelle chance d'habiter en montagne quand on s'appelle
Yoan ! Les rennes n'ont pas longue distance à parcourir
pour venir vous rendre visite, et on peut prendre la luge
pour faire de sacrées glissades ...
Ensuite, on file à Saint-Jean, puis on monte à
Bouffaut, et ce sont encore de bons moments à
partager avec les cousins et cousines.
Montpellier
Des frayeurs avec les déluges de début
décembre, cela devient une habitude, puis les
facéties et la gentillesse de Babou qui grandit.
Quelques heures passées avec les familles
réunies à Saint-Jean, puis montée sur Bouffaut
avec les troupes de Sospel. Une bonne semaine pour recharger les énergies, et c'est la
reprise, sans heurts.
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Ainsi va la vie, à Montpellier, dans l'attente sereine du troisième...
Montréal
Sous la neige -qui en douterait ?- Montréal a fini cette
année, mais une belle neige, bien cotonneuse, douce,
crissante, et pas ce duvetis pelé de nos régions de
Bourgogne.
Puis la tribu a filé vers ses destinations habituelles : chez
les grands-parents, puis à Cornwel, chez les tantes
Nora et Émilie. De bons moments en famille.
Emmanuelle s'adonne au bénévolat, et en est des
plus heureuses. C'est bien.
Culture et détente
Turcs, elle n'a connu que peu de remous bien
connus de l'Histoire du Monde. En revanche,
beaucoup de passages et d'empreintes d'occupations se voient partout disséminés dans
ses paysages : quatre mille ans d'histoire
grecque d'où sort sous la forme d'Aphrodite
le culte de la déesse mère : culture mycénienne, puis civilisation hellénique. Ce sont
aussi les Égyptiens d'Alexandrie, les Romains, les premiers chrétiens qui y laissèrent
leurs traces, puis les Francs, les Byzantins,
les Ottomans, les Anglais. Tous y marquèrent
leur passage, plus ou moins nettement, mais
qu'il convient de découvrir. A l'image de la
Sicile, cette île est un livre d'histoire. Au retour, un récit des pérégrinations des voyageurs sera, coup sûr,
proposé.
Pas de feuille culturelle à se mettre sous le
clavier ; normal quand on est en hiver. En
revanche, comme trois membres de la famille
s'apprêtent à rejoindre fin février l'Ile de
Chypre, il n'est peut-être pas inutile de dire
quelques mots de cette dernière. Une simple
consultation d'un atlas ne la montre pas
d'emblée : il faut aller la chercher aux confins
de la Méditerranée, à son orient pour être
plus précis car elle se déniche au fin fond de
sa partie orientale, au sud de la Turquie, à
l'est de la Grèce, à l'ouest de la Syrie, au nord
du Liban, d'Israël et de l'Égypte. L'énumération de ces pays suffit à faire comprendre
combien sa position est stratégique. Et pourtant, exception faite des guerres qui ont longtemps opposé ses ressortissants à leurs occupants anglais puis à la Turquie, et à l'issue
de laquelle l'île fut partagée entre Grecs et
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Nouvelles de Pierre
Les commissions
métallique relié à deux poignées de bois dont
le maniement témoignait d’une longue expérience professionnelle.
Je n’aimais pas beaucoup aller chez le boucher, car je détestais la vue de cette viande
rouge que monsieur Rocroy découpait avec
un grand couteau, qu’il affûtait ensuite machinalement sur son fusil en continuant à
converser avec ma mère. Ce grand couteau
me faisait peur ; il me faisait penser à l’ogre
du Petit Poucet qui trompé par l’obscurité
égorgeait ses malheureuses filles en lieu et
place du petit Poucet et de ses frères (comment pouvait-on raconter de telles histoires
aux enfants ! !) . La vue de la viande crue me
soulevait le cœur. De plus il s’en dégageait
un relent d’une fadeur un peu âcre, parfois
forte, qui n’avait pas cette douceur sucrée,
quasi maternelle qu’on trouvait chez madame
Maréchal.
Par contre j’aimais bien l’odeur de la charcuterie, celle des friands chauds et dorés exposés à l’entrée de la boutique : leur parfum
s’exhalait discrètement jusque dans la rue,
semblant inviter le chaland à franchir le seuil,
pour savourer cette petite merveille de viande
bien dense, bien cuite, presque sucrée cachée
au sein d’une pâte feuilletée légère qui
s’effeuillera dans la bouche en fines lamelles
croustillantes dès le premier contact. L’odeur
surette de la choucroute, fumant sous les
saucisses et le lard fumé avait son charme,
surtout l’hiver. Celle plus subtile du pâté de
foie et des rillettes était la promesse d’une
bonne tartine pour calmer une petite faim de
4 heures..
Mais le véritable bonheur c’était la visite
Il y a 75 ans, lorsqu’elle allait faire ses commissions, ma mère me proposait souvent de
l’accompagner. Elle me prenait par la main et
nous faisions la tournée des commerçants qui
ne manquaient pas de la féliciter sur la bonne
mine de sa progéniture. Je n'étais pas insensible aux flatteries et ne pouvais que baisser
modestement les yeux, en me tortillant, sous
le sourire attendri du boutiquier.
Madame Maréchal avait à Provins la quasiexclusivité des beurres, œufs et fromages. On
n’achetait que du beurre des Charentes ( le
meilleur, car il sentait la noisette disait mon
grand père qui était de la partie). Certes, on
trouvait dans d’autres boutiques du beurre
mangeable, mais moins frais, voire un peu
rance, des œufs sans garantie de fraîcheur et
des fromages passés qui étaient moins chers,
mais dans le domaine de l’alimentation, la
qualité et la fraîcheur n’avaient pas de prix...
La boutique de madame Maréchal était minuscule. On y accédait par une petite porte
basse à claire-voie. Il se dégageait une bonne
odeur douce et fade de fromages blancs et de
laitage. Les mouches qui semblaient se donner rendez-vous dans la boutique étaient
pour la plupart tenues à distance des produits
laitiers par de grands lambeaux de tarlatane
et si par malheur l’une d’elles échappait à la
vigilance de madame Maréchal et payait de
sa vie son petit plaisir lacté, madame Maréchal sortait délicatement son cadavre battant
encore des ailes du grand bidon métallique.
J’attendais surtout le moment où, sous mon
regard admiratif, Madame Maréchal détacherait avec précision de sa grosse motte de
beurre la demi-livre désirée grâce à un fil
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mère lui répondait également à voix basse,
indifférente aux tiraillements d’impatience
que j’exerçais sur son manteau.. A en juger
par le ton de la conversation et l’atmosphère
de confidentialité de ce lieu Monsieur Poussat et ma mère se parlaient de choses sérieuses, si bien que j’assimilais l’atmosphère du
Crédit Lyonnais à celle de l’église où mon
grand-père me traînait parfois pour une petite
prière à la Sainte Vierge.
Je redoutais presque autant que le Crédit
Lyonnais le passage chez les demoiselles
Picard. Ma mère se faisait montrer des aiguilles de toutes les tailles et des laines de toutes
les couleurs en pelotes ou en écheveaux
qu’elle présentait les unes après les autres
sur le devant de ma
poitrine en imaginant
d’un air inspiré et en prenant un peu de recul
l’effet que cela ferait une fois tricoté .
Si j’avais été bien sage pendant les courses il
n’était pas rare que nous terminions chez le
libraire où je pouvais choisir un Gédéon ou
un Frimousset et dès que j’ai su un peu lire
un ouvrage sérieux de la Comtesse de Ségur
née Rostopchine.
chez le pâtissier (seulement le dimanche, à
onze heures) et le choix des gâteaux. Ils sont
tous là : les barquettes garnies de trois petites
tranches d’ananas nappées de sirop de sucre,
reposant sur une crème onctueuse, les tartelettes rondes aux petites cerises aigrelettes
sur un lit de confiture (attention aux noyaux),
les mousses à la pistache ou au chocolat recouvertes d’un sucre glacé vert pâle ou brun
un peu secs au premier contact, mais dont la
pâte légère était garnie d’une fine crème fleurette pistachée ou chocolatée qui laissait dans
la bouche une longue douceur sucrée, les
gobelets en nougatine trop durs à mon goût
qui ne méritaient pas les risques que prenaient mes dents de lait en les croquant, les
éclairs et les religieuses, fourrés d’une crème
un peu épaisse qui collait agréablement au
palais,, Pas d’odeurs fortes chez le pâtissier.
Rien que de la douceur et l’anticipation du
plaisir.
Il y avait aussi des commerçants que j’aurais
aimé éviter : au premier rang le poissonnier.
L’aspect des poissons gluants, exposés sur
un lit d’algues desséchées , leurs yeux glauques, les vidures de la petite sole qu’on promettait à ma gourmandise et que le poissonnier laissait tomber dans un seau à ses pieds,
les relents empyreumatiques voire ammoniacaux de cette marée « fraîche » du vendredi
me soulevaient le cœur et m’amenaient à
attendre ma mère au seuil de la boutique.
Les courses alimentaires ne me laissaient
donc jamais indifférent. J’aimais ou je
n’aimais pas !
Par contre certaines activités m’ennuyaient
prodigieusement. Le pire c’était sans doute
les stations interminables derrière le guichet
de la banque. Les longs conciliabules avec
Monsieur Poussat qui parlait à voix basse
parce qu’il avait été opéré du larynx. Ma
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En Réunion
Nous saluons la
Leyla, au foyer
naissance de
d'Arnauld.
Il a écrit, ce 2
janvier 2004 :
Voici les premières photos de la nouvelle venue dans la famille !!!
La petite Leyla est née cet après midi à 17h22 par césarienne. C'est un beau bébé de
4kgs040 et 52cm. Elle et sa maman se portent très bien.
Arnauld
BIENVENUE à LEYLA !
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