VOL 6- N° 1 - Secteur des sciences de la santé
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VOL 6- N° 1 - Secteur des sciences de la santé
Trimestriel : VOL. VI n° 1 1er trimestre 2002 Bureau de dépôt : 1200 - BRUXELLES Association Belge pour l’Hygiène Hospitalière Belgische Vereniging voor Ziekenhuishygiëne Groupement pour le Dépistage, l’Etude et la Prévention des Infections Hospitalières Groep ter Opsporing, Studie en Preventie van de Infecties in Ziekenhuizen SOMMAIRE 2 Epidémiologie et prévention des infections nosocomiales liées à l’anesthésie 7 Sites Web 8 2001 Odysée de l’espace veineux... Où en sommes-nous sur le terrain ? 10 CDC (Draft guideline for the prevention of intravascular catheterrelated infections) 11 Augmentation de l’incidence des septicémies à staphylocoques à coagulase négative après l’introduction du décret de qualité en Flandres 14 Recommandations du Conseil Supérieur d’Hygiène 18 Actualité 20 Abstracts du 1er août au 31 octobre 2001 25 Agenda scientifique Avec le soutien du Ministère des Affaires Sociales, de la Santé Publique et de l’Environnement, Cité Administrative, Bd Pacheco 19/5 1010 BRUXELLES NOSO INFO E D I TO R I A L Editeur Responsable : Dr. Y. Glupczynski UCL - 5490 - MBLG Av. Hippocrate, 54 B - 1200 - BRUXELLES L’utilisation large des dispositifs intravasculaires, motivée par les progrès de la médecine moderne, expose les patients au risque de complications infectieuses locales et systémiques comme des infections du site d’insertion, des thrombophlébites septiques, des bactériémies… D’après l’étude de J.L. Vincent sur la prévalence des infections en réanimation, les bactériémies dont une proportion importante est liée au cathéter représentent la troisième cause des infections acquises après les infections respiratoires et les infections urinaires dans ce secteur de soins particulièrement à risque. Comme l’a publié Pittet, ces infections sont à l’origine d’une prolongation de la durée de séjour en soins intensifs, d’un surcoût pouvant atteindre 30.000 € et d’une mortalité attribuable non négligeable. Il s’agit donc d’un problème prioritaire parmi les infections nosocomiales d’autant plus que la plupart des infections liées au cathéter sont théoriquement évitables. Les cathéters veineux périphériques sont les dispositifs intravasculaires les plus fréquemment utilisés (prévalence : 63% en Europe, J Hosp Infect 1983; 4 : 338-349). L’incidence des infections liées à ce type de dispositif est habituellement faible mais vu le grand nombre de cathéters posés, le nombre d’infections est sans doute non négligeable. Dans une étude multicentrique récente, Hirchmann rapporte un taux global de complications liées au cathéter veineux périphérique de 24%. De plus, il démontre que le port de gants et la désinfection des mains diminuent de façon significative les taux de complications (J Hosp Infect 2001 ; 49 : 199-203). Un groupe de travail de l’ABHH a réalisé une étude multicentrique portant sur la qualité de la gestion du cathétérisme veineux périphérique. Ils ont étudié 24 indicateurs et nous rapportent leurs résultats dans ce numéro. Ils sont encourageants ! Des nouveautés ! Le CSH a publié en octobre 2000 les recommandations concernant la prévention des infections liées aux cathéters. Les CDC’s viennent de publier « un draft » de leurs nouvelles recommandations. Corine Logghe a comparé pour nous ces recommandations américaines avec celles du CSH et les a résumées dans un tableau. Nous avons la chance d’avoir en Belgique un système de surveillance des septicémies nosocomiales qui fonctionne bien depuis 10 ans. L’arrivée du décret de la communauté flamande sur la qualité a quelque peu modifié les résultats, Carl Suetens analyse l’impact du décret sur les taux d’incidence des bactériémies à staphylocoque coagulase négative au Nord et au Sud. Nous reproduisons enfin dans ce numéro, une belle revue sur les infections nosocomiales liées à l’anesthésie écrite par le Dr Joseph Hajjar, anesthésiste et maintenant « converti » à la cause de la prévention des infections. Anne Simon N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 ARTICLE ORIGINAL Nous reproduisons ci-dessous avec la permission du Dr. Jacques Fabry, rédacteur en chef, un article original du Dr. Joseph Hajjar, anesthésiste et maintenant « converti » à la cause de la prévention des infections nosocomiales. Cet article, publié dans la revue HYGIENES (revue officielle de la Société Française d’Hygiène Hospitalière) 2001, vol IX, n° 5, traite du sujet souvent peu abordé que sont les infections nosocomiales liées à l’anesthésie. Epidémiologie et prévention des infections nosocomiales liées à l’anesthésie J. Hajjar, CH de Valence, Eidlin Drôme-Ardèche Résumé Les opérés sont susceptibles de développer deux types d’infections nosocomiales, les infections du site opératoire et les infections à distance dont font partie celles liées à l’anesthésie (INLA). Une meilleure connaissance des taux, des principales localisations et des facteurs de risque des INLA a permis aux équipes d’anesthésie de prendre conscience de ce problème. Malgré un taux d’incidence faible, le nombre élevé d’anesthésies réalisées chaque année impose l’application des recommandations édictées par les professionnels de la spécialité. Epidemiology and prevention of nosocomial infections associated with anaesthesia Summary Surgical patients are susceptible to two types of nosocomial infections : surgical site infections and distant infections such as those associated with anaesthesia (IAA). Better knowledge of the rates, sites and risk factors of IAA allow anaesthesia teams to be conscious of the problem. Despite a low incidence rate, the high number of anaesthesias performed each year necessitates the implementation of recommendations stipulated by professionals of this speciality. Mots-clés : Anesthésie - Infections nosocomiales - Mesures préventives – Ligne directrice. Key-Words : Anaesthesia – Cross infections – Prevention – Guidelines. L’enquête menée en 1996 par la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR) a estimé à près de huit millions le nombre annuel d’anesthésies en France, effectuées dans 75% des cas pour un acte chirurgical (l). L’infection du site opératoire (ISO) est la complication la plus fréquente en chirurgie, mais l’opéré encourt également le risque d’infections à distance du site chirurgical, dont les infections liées à l’anesthésie (INLA) ; dans les deux cas, de nombreux facteurs interviennent pour favoriser leur survenue. Si l’épidémiologie des ISO (dont on chiffre l’incidence en moyenne à 3% toutes chirurgies confondues) est maintenant bien établie, la connaissance des caractéristiques des INLA est plus récente. La période périopératoire constitue également pour l’équipe d’anesthésie, comme pour le reste de l’équipe opératoire, un moment à risque potentiel de contamination par des agents pathogènes à transmission sanguine, en raison de la fréquence des expositions accidentelles au sang. Une meilleure identification des risques d’infections liées à l’anesthésie a permis l’élaboration de recommandations spécifiques dont l’application est indispensable pour le succès d’une démarche globale de prévention des infections chez le patient chirurgical (2-5). cons multidoses contaminés ou de seringues préparées plus de 24 heures à l’avance (6-7). L’interprétation de certains de ces cas est toutefois délicate, les méthodes actuelles de typage moléculaire n’existant pas lors de leur publication. En dehors des situations épidémiques, la plupart des enquêtes sont rétrospectives et comportent de nombreux biais méthodologiques (8). Les enquêtes prospectives dont on disposait concernaient surtout l’anesthésie péridurale. Epidémiologie des infections nosocomiales liées à l’anesthésie 2 Fréquence Pendant longtemps, la réalité des INLA a été essentiellement le fait de cas épidémiques secondaires à l’utilisation de circuits d’anesthésie mal désinfectés ou à l’injection d’agents anesthésiques provenant de fla- Une première étude prospective globale, menée sur une période de dix mois, a montré une incidence d’infections de 1,5% sur 400 patients inclus (infections bactériologiquement documentées) (9). Une surveillance multicentrique prospective récente, portant sur 7300 patients de treize établissements participants a fourni un taux d’incidence de 3,4 pour 1000 anesthésies (10). Parmi les 7300 patients, 25 ont présenté une infection (neuf au niveau d’un cathéter vasculaire, douze de l’appareil respiratoire, quatre de l’œil et de la cavité buccale). Seuls les patients ayant une durée d’anesthésie supérieure à deux heures et ceux ayant reçu une transfusion sanguine présentaient une fréquence d’infection statistiquement plus élevée. Ce taux global d’incidence peut paraître faible, mais il doit être mis en rapport avec le très grand nombre de patients anesthésiés chaque année en France. Principales infections et facteurs de risque Infections liées à l’utilisation du matériel nécessaire au contrôle des voies aériennes et à la ventilation mécanique Le matériel nécessaire au contrôle des voies aériennes et à la ventilation mécanique est au contact N O S O - i n f o , des micro-organismes naturellement présents dans les voies aérodigestives supérieures des patients, en particulier dans la salive et les sécrétions trachéo-bronchiques qui peuvent également contenir du sang. L’ensemble du matériel est concerné aussi bien celui de ventilation manuelle (masques, ballons, valves, lames de laryngoscope, tubes endotrachéaux, etc…) que de ventilation mécanique (circuits externes et internes des respirateurs, humidificateurs, etc…). Une partie de ce matériel est concernée par un risque spécifique lié au contact (par effraction, ou avec une ulcération, ou contact prolongé supérieur à une heure) avec les amygdales et les formations équivalentes du carrefour aérodigestif qui sont considérées comme des tissus à haut potentiel d’infectiosité par un agent transmissible non conventionnel (ATNC). Un traitement inadéquat ou insuffisant de ce matériel (vis-à-vis des agents transmissibles conventionnels ou non), et sa manipulation par le personnel soignant lors des procédures de soins (intubation, extubation, aspiration) peuvent être à l’origine de la transmission croisée de micro-organismes responsables d’infections. Ces dernières peuvent être respiratoires ou non, ainsi que le rapporte une publication de cas d’hépatite C transmis par un circuit dépourvu de filtre bactérien et viral et non changé entre les patients (11). Ces cas sont venus infléchir le débat qui s’était instauré depuis de nombreuses années sur l’implication des circuits d’anesthésie dans la transmission des micro-organismes et la survenue d’infections, en faveur du risque de contamination croisée (et en particulier du risque viral) (12). Ce risque est indiscutable pour de nombreux auteurs, la preuve résidant dans la positivité des prélèvements bactériologiques effectués lors de l’utilisation en routine ou lors d’études in vitro. Mais pour d’autres, ces circuits même contaminés ne transmettent pas de micro-organismes en quantité significative en raison de l’environnement hostile qu’ils constituent pour le développement des bactéries. Le critère de jugement le plus souvent utilisé dans les études sur le rôle des circuits d’anesthésie est la survenue de pneumopathies postopératoires, critère difficile à utiliser pour rendre compte du risque de contamination croisée. En effet, lors de la ventilation artificielle, le court-circuit des voies aériennes supérieures par le tube endotrachéal, l’utilisation d’agents anesthésiques par inhalation et de drogues déprimant l’activité ciliaire de l’épithélium bronchique, le transfert de la flore propre du patient du pharynx vers la trachée, sont les principaux mécanismes qui peuvent vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 être à l’origine de pneumopathies postopératoires, en dehors de toute contamination initiale de l’équipement d’anesthésie. Les antécédents respiratoires du patient et le type de chirurgie constituent les autres facteurs de risque. Infections liées aux procédures invasives La réalisation des cathétérismes vasculaires et des anesthésies loco-régionales, la manipulation des agents anesthésiques intraveineux, effectuées sans respecter les règles d’asepsie sont en cause. • Concernant les cathéters veineux périphériques, parmi les nombreux facteurs de risque, la qualité de l’antisepsie cutanée au moment de l’insertion et la durée du cathétérisme sont les plus importants ainsi que le confirme une étude concernant des cathéters mis en place au bloc opératoire qui a montré une colonisation de 31 des 1138 cathéters veineux périphériques ; une antisepsie cutanée au moment de la pose réalisée en quatre temps (lavage de la peau du patient avec un savon liquide antiseptique, rinçage, séchage, application d’un antiseptique de la même famille que le savon et des cathéters maintenus moins de 72 heures expliquent le taux global de colonisation très bas (2,7%) (13). Dans l’étude multicentrique citée plus haut, le taux d’infections liées aux cathéters veineux périphériques est d’environ 1 pour 1000 opérés. Bien que la différence ne soit pas statistiquement significative, une seule des six unités réalisant l’antisepsie en quatre temps a déclaré une infection sur cathéter veineux périphérique contre quatre des neuf unités n’appliquant pas la procédure (10). Le risque infectieux parait faible mais la fréquence du geste et les conséquences graves d’une infection chez les patients porteurs d’une prothèse endovasculaire doivent rester présentes à l’esprit. • Plusieurs épidémies d’infections bactériennes ou fongiques sont décrites dans la littérature (Tableau 1) (8), en rapport avec une contamination extrinsèque des agents anesthésiques par des microorganismes de l’environnement ou du personnel, lors de la préparation et de la manipulation de ces produits. Le Propofol est l’agent le plus souvent en cause car il s’agit d’un produit dépourvu de conservateur antimicrobien et en suspension dans une solution lipidique qui favorise la croissance microbienne, d’autant plus que le produit est préparé à l’avance et administré en perfusion lente. Mais d’autres produits comme le Fentanyl ou la Lidocaïne ont également été incriminés lors de l’administration de la même solution à plusieurs patients. 3 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 L’usage d’une même solution à plusieurs patients, malgré le changement d’aiguilles est responsable de contaminations par le virus de l’hépatite B. Divers travaux ont démontré les risques liés à cette pratique inacceptable (14,15). • Malgré sa gravité potentielle, l’incidence des infections secondaires aux anesthésies loco-régionales n’est pas connue avec précision (16,17). Les taux retrouvés concernent le plus souvent l’anesthésie péridurale en obstétrique et varient dans de grandes proportions de 0,08% à 0,0002%. Sur les 28 cas de complications infectieuses recensés dans la littérature, on retrouve 21 abcès épiduraux, 6 méningites et une spondylite (18). Concer- nant la rachianesthésie, quatre méningites sont dénombrées dans sept études regroupant 90.000 patients, soit un taux d’infection estimé à 0,0045%. Par analogie avec les cathétérismes vasculaires, il est probable que l’état de la peau au niveau de la zone de ponction, la présence durable d’un cathéter et la fréquence des réinjections constituent autant de facteurs de risque (19). Il est important de rappeler que le système nerveux central (y compris la dure-mère et le liquide céphalo-rachidien) étant classé comme tissu à haut risque potentiel d’infectiosité par des ATNC, le matériel utilisé pour les anesthésies loco-régionales est susceptible de les transmettre. Tableau 1 : Cas épidémiques en rapport avec les produits anesthésiques injectables et les procédures intravasculaires (d’après Herwaldt) (6) Auteur (année) Source Infection Patients (nbre) Pathogène Sack (1970) Même solution IV pour plusieurs semaines Bactériémie 5 K. pneumoniae Siboni (1979) Fentanyl Bactériémie 16 P. cepacia Maldonaldo (1989) Lidocaine (flacon multidose) Hépatite 5 Virus hépatite B CDC (1990) Propofol (perfuseur électrique) Endophtalmie 4 C. albicans CDC (1990) Propofol (perfuseur électrique) Fièvre 2 Moraxella CDC (1990) Propofol (perfuseur électrique) Bactériémie 13 S. aureus CDC (1990) Propofol (perfuseur électrique) Fièvre 8 S. aureus 3 P. picketti Infection du site opératoire Maxi (1991) Fentanyl (seringue pré-remplie) Bactériémie Infection du site opératoire 4 Froggatt (1991) Seringues communes à plusieurs patients Hépatite 6 Virus hépatite B Rudnick (1991) Set de pression artérielle pré-assemblé Bactériémie 9 P. aeruginosa N O S O - i n f o , Les risques infectieux professionnels Pour le personnel d’anesthésie, le risque de contamination professionnelle concerne surtout les virus des hépatites (B et C en particulier) et celui de l’immunodéficience humaine (VIH) lors d’expositions accidentelles au sang des patients. Comme pour les autres catégories professionnelles exerçant au bloc opératoire, aucun cas d’infection à cytomégalovirus, parvovirus B 19, et rétrovirus non VIH n’est rapporté dans la littérature. La transmission d’autres particules virales semble possible par la fumée produite lors de l’utilisation du Laser (mode de transmission possible, des études cliniques et de laboratoire ayant montré la présence de particules virales dans la fumée dégagée par l’emploi du Laser lors de l’exérèse de condylomes, de papillomes laryngés, de verrues) (20). L’acquisition accidentelle d’une infection bactérienne ou d’une tuberculose reste exceptionnelle au bloc opératoire et aucun cas de contamination professionnelle par des agents transmissibles non conventionnels ou prions n’est signalée en France à ce jour. En ce qui concerne les expositions accidentelles au sang, le seul travail sur les circonstances de survenue des expositions percutanées prenant en compte l’anesthésie est celui de NELSING en 1995. Il retrouve associé au non respect des précautions universelles, les facteurs suivants : inattention (41%), ramassage du matériel (18%), recapuchonnage (14%), mandrins de cathéters (23%), injections (25%) , ponction artérielle (11%), prélèvements veineux (8%), acte réalisé en urgence (16%), mouvements inattendus du patient (14%). Ces circonstances se rapprochent davantage de celles des unités de soins, avec trois moments à risque représentés par les soins invasifs, l’évacuation des déchets, et l’entretien du matériel souillé. Le risque de séroconversion dépend de facteurs déjà décrits : fréquence de l’infection chez les patients et par conséquent de la prévalence dans la population, portage chronique du virus dans le sang des sujets atteints, titre et virulence de l’agent infectieux, nature de l’exposition accidentelle (effraction percutanée par piqûre ou coupure, contact cutané ou muqueux). Les facteurs majeurs de séroconversion sont également connus : blessure profonde avec une aiguille creuse contenant du sang ou avec un matériel ayant servi à un abord vasculaire, provenant d’un patient source avec un titre viral élevé ; l’absence de port de gants est un facteur de risque surajouté. Le risque de contamination professionnelle évalué par le personnel soignant est le plus souvent surestimé pour le VIH et sous-estimé par le VHB ainsi que le montrent les résultats d’une enquête réalisée en 1995 auprès de 300 infirmières anesthésistes : pour le VIH, 18% évaluent le risque supérieur ou égal à 30% ( seulement vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 29% le chiffrent correctement) ; pour le VHB, 30% estiment le risque inférieur ou égal à 0,3% (seulement 21% le chiffrent correctement). Parmi les 42 infections professionnelles à VIH recensées au 30 juin 1998, deux des 29 infections présumées concernent un anesthésiste réanimateur (21). Mesures préventives et stratégie de mise en place Les mesures préventives qui ont été publiées par la SFAR en 1997 reposent essentiellement sur le contrôle des réservoirs exogènes et l’interruption de la transmission (2). Recommandations générales • Avoir une tenue vestimentaire et un comportement général adaptés au bloc opératoire. Avant d’entrer en salle d’intervention et pendant toute la durée de l’acte opératoire porter un masque correctement mis, une coiffe ou une charlotte couvrant les cheveux. Limiter les déplacements dans le bloc opératoire. • Lutter contre le manuportage et la transmission croisée par une hygiène rigoureuse des mains : lavage (avec un savon doux ou un savon antiseptique selon la procédure indiquée) ; désinfection des mains par friction (avec une solution hydroalcoolique) particulièrement en salle d’opération ou dans les situations d’urgence ; usage réfléchi des gants. Réaliser un lavage chirurgical des mains ou une désinfection chirurgicale des mains pour tous les actes invasifs assimilés aux actes chirurgicaux : abord rachidien, cathétérisme central, cathétérisme artériel. • Appliquer les précautions universelles pour tous les patients. • Travailler sur du mobilier propre et désinfecté en respectant les techniques recommandées du bionettoyage et en adaptant la fréquence aux différents moments de l’activité. • Travailler avec du personnel compétent, motivé, formé et contrôlé. Recommandations pour la pose des cathéters, la préparation et l’utilisation des substances anesthésiques • Respecter les règles de l’antisepsie cutanée pour la pose des cathéters (vasculaires, rachidiens) : lavage avec un savon antiseptique, rinçage, séchage et application d’un antiseptique (de la même famille 5 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 que le savon) du centre vers la périphérie. Ne pas raser ; si nécessaire, préférer la dépilation ou la tonte à l’emploi du rasoir mécanique. • Porter une casaque stérile pour la pose des cathéters veineux centraux et lors des anesthésies locorégionales avec mise en place d’un cathéter. • Respecter les règles de l’antisepsie pour la décontamination des bouchons de flacons de perfusion ou de produits anesthésiques et pour la manipulation des robinets à trois voies. • Contre-indiquer les anesthésies loco-régionales devant tout état septique généralisé affirmé et les atteintes cutanées infectieuses au niveau de la zone de ponction. • Changer toutes les seringues entre deux patients (y compris celles utilisées lors de l’administration de produits anesthésiques par seringue auto-pulsée, ainsi que leurs prolongateurs). Ne pas changer seulement les aiguilles, ne pas changer seulement une partie des seringues. Si des produits anesthésiques sont administrés par perfusion, changer le perfuseur et le flacon entre deux patients. Recommandations pour le traitement des dispositifs médicaux • Ne pas réutiliser du matériel stérile à usage unique. • Utiliser du matériel d’anesthésie décontaminé et nettoyé, puis désinfecté ou stérilisé selon la catégorie de matériel et la nature du matériau en respectant les procédures codifiées pour les dispositifs médicaux. • Pour le matériel en contact avec un tissu à haut potentiel d’infectiosité par un ATNC, appliquer les recommandations relatives aux précautions à observer lors des soins en vue de réduire les risques de transmission d’agents transmissibles non conventionnels (circulaire DGS/5C/DHOS/E2 /2001/138 du 14 mars 2001). • Utiliser un filtre bactérien et viral pour chaque patient, placé sur la pièce en Y et changé après chaque patient, pour prévenir les risques potentiels de contamination croisée et améliorer la gestion de changement des circuits d’anesthésie. Recommandations spécifiques • Respecter les recommandations relatives aux autres localisations infectieuses noscomiales. 6 • Poursuivre les mesures d’isolement technique des patients porteurs de bactéries multirésistantes, essentiellement par le respect des précautions de contact. Maintenir l’isolement respiratoire des patients suspects ou atteints de tuberculose bacillifère. Recommandations pour la salle de surveillance postinterventionnelle (SSPI) • Adapter les règles de fonctionnement et de circulation de la SSPI à son implantation (dans ou en dehors du bloc opératoire) de manière à éviter les mouvements de personnel entre la SSPI, le bloc opératoire et les services d’hospitalisation. • Equiper la SSPI de points d’eau en nombre suffisant, mais à distance de la zone de préparation des soins pour éviter la contamination par aérosols. • Entretenir les locaux selon les mêmes méthodes qu’en salle d’opération. Toutefois ne pas nettoyer le matériel dans la SSPI. Conclusion Le caractère multifactoriel de l’infection chez l’opéré impose le respect de toutes les mesures ayant fait la preuve de leur efficacité qu’elles concernent l’activité anesthésique ou chirurgicale (22-24). Pour ce qui est de l’anesthésie, la difficulté d’établir une relation chiffrée entre la survenue des INLA et les pratiques anesthésiques (25) explique la méconnaissance du problème de la part des équipes d’anesthésie. La mise en place des recommandations passe par plusieurs étapes qui sont celles d’une démarche d’amélioration de la qualité des soins : formation du personnel médical et paramédical d’anesthésie à l’identification des risques infectieux au bloc opératoire, mise en place de manière concertée des mesures préventives sur des critères validés et selon des procédures écrites, évaluation de l’application des mesures par une surveillance des taux d’infections et un audit des pratiques professionnelles. Une organisation optimale du travail en fonction de la charge de travail et des ressources disponibles en personnel et en matériel de chaque bloc opératoire est un élément indispensable dans la réussite de cette démarche. Bibliographie 1. SOCIETE FRANCAISE D’ANESTHESIE ET DE REANIMATION. La pratique de l’anesthésie en France en 1996. Ann. Fr. Anesth. Réanim., 1998 ; 18 : 1299-1387. 2. SOCIETE FRANCAISE D’ANESTHESIE ET DE REANIMATION. Recommandations concernant l’hygiène en anesthésie, 1997 ; 22 pages. N O S O - i n f o , 3. CENTRE DE COORDINATION DE LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES DU SUD-EST. Guide des bonnes pratiques d’hygiène en anesthésie. Lyon, 1996, 64 pages 4. AMERICAN SOCIETY OF ANESTHESIOLOGISTS. Recommendations for infection control for the practice of anesthesiology. Park Ridge, Illinois, 1994, 33 pages. 5. ASSOCIATION OF OPERATING ROOM NURSES. Recommended pratices. Cleaning and processing anesthesia equipment. AORN J. 1991, 53 : 775-777. 6. 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Epidemiol., ICHE : http://www.slackinc.com/general/iche/ichetoc.htm CclinSud-ouest : Journal of Hospital Infection, JHI : http://www.cclin-sudouest.com/ http://www.harcourt-international.com/journals/jhin/ Recommandations pour la réduction du risque infectieux lié aux chambres à cathéter implantables Recommandations pour la préparation cutanée de l'opéré. Nosobase : http://www.univ-lyon1.fr/LyonSud/nosobase/ Noso-info : http://www.md.ucl.ac.be/nosoinfo/intro.htm Site UCL : http://www.md.ucl.ac.be/didac/hosp//intro.htm 7 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 ARTICLE ORIGINAL 2001 Odysée de l’espace veineux... Où en sommes-nous sur le terrain ? Coordination : ABHH, groupe infirmier, groupe de travail de Charleroi (Belgique) F. Cheron ( CHU Charleroi), AM Chevalier ( CHU Charleroi), J Daix ( CHR Val de Sambre), N. Laurent ( Hôpital de Braine l’Alleud), V. Schamroth ( CHU Charleroi), Spettante ( Saint Joseph Gilly), G Vilain ( CH Hornu ). Biostatisticiens : M. Braeckman et C. Kwitonda ( CHU Charleroi ). Evaluation de la qualité de la gestion du cathétérisme veineux périphérique : une étude multicentre en Belgique francophone Dans le cadre d’un projet " qualité " proposé par l’Association Belge pour l’Hygiène Hospitalière (ABHH) groupe infirmier en 1996, après la publication des recommandations du Conseil Supérieur d’Hygiène relatives à la prévention des infections intravasculaires et sur base des recommandations des CDC, il nous a semblé intéressant d’observer la prise en charge du cathéter veineux périphérique au sein des institutions francophones. Vingt et un hôpitaux francophones ont accepté de participer à cette étude multicentrique qui s’est déroulée en 1999. Matériel Le groupe a élaboré une grille de recueil des données comportant 24 critères prédéfinis ; celle-ci a été testée auprès de 10 hôpitaux. Après réajustement et validation, une initiation pratique à la reproductibilité et à la fiabilité de l’enregistrement a été réalisée lors d’une réunion de l’ABHH pour chaque infirmier(e) en hygiène hospitalière. L’étude de prévalence a donc été réalisée par les infirmières en hygiène hospitalière des institutions participantes. Les données ont été encodées sous EPI INFO 6.4 et exploitées sous ACCESS avec le concours d’une cellule de biostatisticiens. Chaque institution a reçu ses résultats ainsi que les résultats globaux de l’étude. Méthode L’enquêteur observe le dispositif ( cathéter, pansement, tubulure et flacon principal) et non l’exécution du soin (ponction veineuse, changement du cathéter, manipulations diverses ). La population cible est constituée des patients porteurs d’un ou de plusieurs cathéters et présents lors du passage de l’enquêteur. Les services et unités inclus dans l’étude sont : les unités de Chirurgie, Médecine, Gériatrie, Soins Intensifs, et Pédiatrie. 8 Tableau 1 Taille Nombre Pourcentage < 250 lits 5 23,8 250 à 500 lits 11 52,3 > 500 lits 5 23,8 Nous avons recueilli 1425 observations dont 1229 valides. La durée moyenne de mise en place, quelle que soit la taille de l’hôpital était assez homogène : de 61,1 h pour les hôpitaux de plus de 500 lits à 63,2 h (moyenne globale 61,8 h). Parmi les résultats obtenus, nous pouvons épingler que la durée moyenne de mise en place des cathéters est de 61,8 heures. En fonction de la durée recommandée de mise en place de 72 h, on observe 24,5 % qui dépassent cette durée. Dans 42,6 % des cas, un pansement opaque est utilisé, dans 48,1 % des cas, un pansement transparent et dans 9,3 % des cas, le pansement est recouvert d’un bandage, ce qui ne permet aucune visualisation. La durée de mise en place des pansements transparents est de 40,5 h et celle des pansements opaques est de 45,6 h. Résultats Pour les critères relatifs au pansement, nous avons déterminé qu’un pansement était de qualité lorsqu’il était à la fois hermétique, propre et correctement fixé. Ce critère n’était pas satisfait pour 23,6 % des pansements. Les données émanent de 21 sites hospitaliers francophones répartis selon leur capacité comme suit : De façon générale, le pansement est mieux fixé N O S O - i n f o , (95,5% des cas) quand il est transparent que lorsqu’il ne l’est pas (82,6%). Il en va de même pour l’herméticité (91,8% contre 86,6%). Pour la propreté, la situation est inverse : 83,1% des cas pour les pansements transparents et dans 91,5% des cas pour les opaques. Les signes locaux ( rougeur, douleur, induration et chaleur) ont été croisés avec la propreté du pansement ; seuls les critères d’œdème et d’induration sont significativement (p < 0,05) associés lorsque le pansement n’est pas propre (œdème ; induration). La même analyse a été faite pour les critères de signes locaux et la durée de mise en place des cathéters ; les résultats obtenus ne sont pas significatifs. Par contre en croisant la présence de signes locaux avec les types de produits perfusés, le seul élément significatif est la chaleur en présence de perfusion de KCl ( p=0,011 ). 81% des cathéters sont munis d’un prolongateur et/ou d’un robinet à voies multiples. Ces voies d’entrée sont munies de bouchons dans 97% des cas observés. Les tubulures sont pourvues de prolongateurs dans 90% des cas et un reflux sanguin est observé dans 18,2% des cas ; elles sont en contact avec des matières souillées dans 9% des cas et dans cette fraction de 9%, 90% des tubulures sont munies de prolongateur. La durée de mise en place du flacon principal est supérieure à 24 heures dans 15 % des cas. Discussion Malgré le temps consacré à la formation des observateurs au relevé des critères, nous avons rencontré des difficultés lors du traitement des données. Plusieurs enregistrements ne mentionnaient pas l’index de l’unité de soins ou comprenaient des références inutilisables. Une analyse par index aurait permis à l’infirmier(e) en hygiène hospitalière de cibler les manquements et d’entreprendre les actions correctrices spécifiques. L’emploi de pansements transparents facilite la détection d’éventuels problèmes, mais il peut, par ailleurs, introduire un biais d’observation. En effet, l’utilisation d’un pansement transparent permet une visualisation de tous les éléments à surveiller sans temps de latence pour voir apparaître les symptômes. Des signes cliniques ne peuvent être observés pour 9% des pansements (contentions diverses, bandage, vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 renforcement de pansement, … ). Les pansements transparents restent en place 40,5 heures en moyenne tandis que les pansements opaques restent 45,6 heures, ce qui empêche une visualisation quotidienne du point de ponction ( cfr recommandations ). Les critères de qualité sont respectés dans 76,4% des cas quel que soit le type de pansement utilisé : transparent ou opaque. Dans 9% des cas, le système est en contact avec les matières souillées ; il est favorisé par l’utilisation de prolongateurs ou autres matériels annexes. L’emploi de ces matériels annexes est-il toujours justifié ? Conclusion Nous avons délibérément choisi de réaliser une étude de prévalence en acceptant les limites de celle-ci, une étude d’incidence ou une étude de résultats dépassant nos possibilités de temps et de moyens financiers disponibles. En dehors de cette remarque méthodologique, nous avons pu constater que les recommandations sont respectées dans la majorité des cas. La durée de mise en place du cathéter respecte le temps de 72 heures conseillé par les recommandations dans 75% des cas. Cette étude a montré que généralement, le personnel infirmier respecte les critères de qualité à appliquer à la gestion de l’abord veineux. Cependant, plusieurs points restent encore à améliorer : • la durée de mise en place du cathéter (max. 72 h) • le contrôle quotidien : - du point de ponction - des signes locaux : absence d’œdème, chaleur, rougeur et douleur - de la qualité du pansement propre, hermétique et correctement fixé • l’obturation des voies d’entrée • l’obturation des sites d’injection • l’absence de reflux sanguin • l’absence de contact avec les matières souillées • la durée de mise en place du flacon principal (<24h). À ce stade, nous pensons que le rôle de l’infirmier(e) en hygiène hospitalière reste primordial. Bien que les résultats soient encourageants, nous devons poursuivre notre travail par une démarche de formation appuyée sur une présence régulière et constructive sur le terrain afin de répondre au mieux aux attentes du personnel et de résoudre les problèmes rencontrés au quotidien. 9 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 ACTUALITE CDC (Draft guideline for the prevention of intravascular catheter-related infections) Quoi de neuf ? Les principales différences entre les recommandations du Conseil Supérieur d’Hygiène et les futures recommandations des CDC (Draft guideline for the prevention of intravascular catheter-related infec- tions) résident dans la fréquence de changement des dispositifs vasculaires. Ces différences sont reprises dans le tableau ci-dessous : Recommandations belges Futures recommandations CDC Toutes les 96h (IA) Changement du cathéter veineux périphérique chez l’adulte Toutes les 72 h Changement du cathéter artériel périphérique chez l’adulte Pas plus fréquemment que tous les Pas plus fréquemment que tous les 5 jours (IB) 4 jours Changement du cathéter placé dans une artère pulmonaire Au moins tous les 5 jours Changement du pansement sur le cathéter central La fréquence du changement n’est Pansement opaque toutes les 48h pas précisée Pansement transparent tous les 7 jours (IB) Remplacement des sets d’administration Toutes les 72 h De plus, dans les recommandations du CDC, il est préconisé d’utiliser des cathéters imprégnés d’antibiotiques ou d’antiseptiques dans des circonstances précises. • Chez les adultes si malgré le respect des mesures d’asepsie lors du placement des cathéters centraux, le nombre de septicémies liées au cathéter reste important (plus de 3.3 /1000 jours cathéter) • Chez les patients à haut risque de septicémie liée au cathéter (ex patients recevant une hyper alimentation parentérale, les patients neutropéniques ou ceux des soins intensifs) et qui doivent avoir un cathéter central pour plus de 4 jours. Pas plus fréquemment que tous les 7 jours (IB) Toutes les 96h (IA) Recommandation de catégorie IA : mise en pratique fortement recommandée et validée par des études expérimentales, cliniques et épidémiologiques Recommandation de catégorie IB : mise en pratique fortement recommandée et appuyée par certaines études expérimentales, cliniques et épidémiologiques et basée sur un raisonnement théorique solide. Recommandations pour la prévention des infections nosocomiales. Soins aux patients. Octobre 2000 http://www.health.fgov.be/CSH_HGR/Francais/Brochures/nosocomiale%20infectiesfr.htm C. Logghe 10 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 ACTUALITE Augmentation de l’incidence des septicémies à staphylocoques à coagulase négative après l’introduction du décret de qualité en Flandres Carl Suetens, Eva Leens, Ann Versporten, Bea Jans, Institut Scientifique de la Santé Publique Introduction Depuis janvier 2000 le Décret de Qualité (DQ) de la Communauté Flamande oblige les hôpitaux à récolter 3 indicateurs sous le thème "infections nosocomiales": les septicémies nosocomiales, les pneumonies associées à la ventilation et les infections du site opératoire. La récolte de chaque indicateur doit être effectuée tous les trois ans pendant une période de 6 mois. Pendant l'élaboration des modalités du DQ, une collaboration opérationnelle avec le programme de surveillance nationale des infections hospitalières (NSIH) de l'Institut Scientifique de la Santé Publique (ISP) - en place depuis 1992 - a été poursuivie. Quand un hôpital participe à NSIH, il reçoit e.a. un feedback confidentiel contenant les données requises par le DQ. Les résultats de l'hôpital sont également positionnés par rapport aux résultats des autres hôpitaux (benchmarking), sans que pour autant les données individuelles soient transmises aux autorités flamandes par l'ISP. Dans cet article nous étudions l'impact des modifications entraînées par le décret flamand au protocole NSIH et au contexte général de la surveillance, sur l'incidence des septicémies nosocomiales. Méthodes Les modifications du protocole NSIH concernent surtout la définition des septicémies nosocomiales dans lesquelles des germes appartenant au groupe "contaminants de la peau" ont été isolés. Dans la définition NSIH, ces septicémies (sans mise en évidence d'un germe réputé pathogène) sont seulement comptabilisées lorsque chez un patient avec signes cliniques, deux hémocultures prélevées lors de ponctions différentes à maximum 72 heures d'intervalle sont positives. Afin d'élargir cette définition à la définition du CDC - utilisée par le DQ - il faut ajouter les septicémies avec une seule hémoculture positive chez un patient porteur d'un cathéter central et chez qui un traitement antibiotique "approprié" a été instauré. Par ailleurs, la liste des germes "contaminants de la peau" est calquée sur la liste des CDC (tableau 1). Tableau 1. Différences dans la définition des septicémies nosocomiales avant et après l'introduction du décret de qualité Définition NSIH (avant 2000) Définition CDC/DQ - 1 hémoculture positive à un germe réputé pathogène OU - 2 hémocultures positives à "contaminant de la peau" (endéans 72 heures) + symptômes cliniques (contaminants de la peau = SCN, Micrococcus sp., Propionibacterium acnes, Bacillus sp., Corynebacterium sp., Streptococcus viridans, Acinetobacter sp., Clostridium sp.) – idem + – 1 hémoculture positive à contaminant de la peau chez un patient avec cathéter central et traitement AB (contaminants de la peau = SCN, Micrococcus sp., Propionibacterium acnes, Bacillus sp., Corynebacterium sp.) – test antigène sanguin positif (H. influenzae, S.pneumoniae, N.meningitidis ou Streptococcus groupe B) 11 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 Les données récoltées par les équipes d’ hygiène hospitalière sont encodées dans un logiciel développé et distribué à cet effet par l'ISP. Dans le nouveau logiciel (NSIHwin, depuis 2000), les variables permettant d'ajuster les résultats à l'ancienne définition sont indiquées par les flèches dans la figure 1. Figure 1. Ecran du logiciel NSIHwin, surveillance des septicémies nosocomiales, données concernant les micro-organismes Afin d'évaluer l'influence du décret de qualité, une analyse de tendance a été réalisée pour les hôpitaux ayant participé au moins trois fois depuis le début de la surveillance des septicémies nosocomiales (octobre 1992) aux périodes octobre 1992 - juin 1994, juillet 1994 - juin 1996, octobre 1998 décembre 1999 et janvier 2000 - juin 2001. Au total 73 hôpitaux ayant participé en moyenne pendant 13,6 trimestres, d'octobre 1992 jusqu'en juin 2001,ont été inclus dans l'analyse. Les septicémies avec seulement une hémoculture positive pour les germes commensaux appartenant au groupe "contaminants de la peau" ont été enlevées. Un épisode de septicémie était considéré comme nosocomial s'il survenait après 2 jours d'hospitalisation (date d'infection - date d'admission + 1 > 2). Résultats Avant 2000, les données étaient enregistrées avec le logiciel Whocare. De janvier 2000 à juin 2001, le nouveau logiciel NSIHwin a été utilisé dans 85% des trimestres de surveillance. Sur un total de 6072 épisodes de septicémies enregistrés avec NSIHwin par les 73 hôpitaux inclus dans l'analyse, 11% ont été retirés de l’analyse pour les raisons décrites plus haut 12 (Flandres 15,7%, Bruxelles 1,8%, Wallonie 1,0%). Les staphylocoques à coagulase négative (SCN) représentaient 97% de tous les germes "contaminants de la peau" isolés (après correction). L'évolution du taux d’incidence des septicémies à SCN (nombre d'épisodes de septicémies à SCN par 10000 journées d'hospitalisation) est représentée dans la figure 2. Avant l'introduction du DQ en janvier 2000, ce taux augmente parallèlement dans les deux parties du pays en suivant l’accroissement de la fréquence des prélèvements d’ hémoculture (nombre d'hémocultures par 1000 journées d'hospitalisation, en pointillé). En 2000-2001 le taux d'incidence diminue en Wallonie (parallèlement à une légère diminution de la fréquence de prélèvement), alors que malgré la correction, une augmentation significative est observée en Flandres (et à Bruxelles). Le pourcentage SCN du total des micro-organismes isolés était de 25,9% en Flandres, 19,0% à Bruxelles et 16,5% en Wallonie. Dans 48%, il s'agissait de septicémies associées au cathéter, dans 32%, de septicémies d'origine inconnue et dans 20%, de septicémies survenant après une autre infection ou procédure invasive. N O S O - i n f o , 2,5 40 2 30 1,5 20 1 10 0,5 0 n HC/1000 jrs d'hosp n SEP-CNS/10000 jrs d'hosp Figure 2. Evolution de la médiane (p50) du taux d'incidence des septicémies à staphylocoques coagulase négative (SEP-SCN) et de la fréquence des prélèvements d’ hémoculture, Résultats de la surveillance nationale, 19922001 0 oct92-juin94 juil94-juin96 oct98-déc99 jan00-juin01 Fl/Bxl (p50) Wal (p50) Fréquence des hémocultures Discussion L'augmentation du taux d'incidence des septicémies à SCN dans les deux parties du pays avant 2000 peut être attribuée majoritairement à une augmentation générale de la sensibilité de la surveillance liée à l’accroissement de la fréquence de prélèvement. La diminution observée en Wallonie dans la dernière période suit la même tendance. Cependant, en Flandres et à Bruxelles, nous observons une forte augmentation du taux d'incidence après l'introduction du décret de qualité, non liée à une modification de la fréquence des prélèvements d’hémoculture. Les explications possibles de cette augmentation isolée sont les suivantes : 1. Bien que la modification de définition des septicémies à "contaminants de la peau" ait théoriquement été corrigée en ajoutant l'information "nombre d'hémocultures positives" au protocole et dans le logiciel, il est possible que cette variable n'ait pas toujours été correctement remplie et que par conséquent il y ait toujours des septicémies à CNS avec une seule hémoculture positive dans l'analyse après correction. 2. On peut aussi penser que l'introduction du Décret de Qualité en Flandres a introduit un changement dans la "façon de surveiller" en Flandres. Ce changement peut avoir influencé les résultats de deux manières: •Augmentation de la sensibilité de la surveillance: l'introduction de l'obligation d’enregistrer les infections et d'établir un plan de la qualité avec rédaction d’un manuel de procédures, a forcé les (ou certaines) équipes d'hy- vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 giène hospitalière à s'occuper davantage de la surveillance (réunions sur le DQ, intégrer d'autres personnes etc.). Ceci peut avoir intensifié le processus de la recherche des cas ("mieux chercher"), indépendamment du nombre d'hémocultures prélevées. • Artéfact du processus d'évaluation inhérent au décret de qualité : Les données récoltées dans le cadre du DQ doivent être transmises aux autorités flamandes et seront, ainsi que les mesures de contrôle mises en place, finalement utilisées pour évaluer les hôpitaux dans le cadre de leur agrément. Il est possible que la rupture de la confidentialité (pas au niveau de l'ISP) ait eu une influence sur la qualité des données. Etant donné que l'évaluation ne se fait qu'après 2 ou 3 mesures et que la période 2000-2002 représente la "mesure de base", il est possible que les septicémies à SCN soient comptées plus fréquemment comme significatives puisqu'une tendance vers la baisse sera probablement évaluée plus favorablement qu'une tendance vers la hausse. Cependant, un argument contre ce raisonnement est le fait que la mortalité associée aux septicémies à CNS en Flandres n'est pas plus basse en 2000-2001 (25,3%) qu'avant 2000 (24,4%). 3. Peut-être s'agit-il, du moins pour certains hôpitaux, d'une véritable augmentation du nombre de septicémies. Dans un hôpital flamand on a constaté que l'augmentation du taux d'incidence des septicémies coïncidait avec l'arrêt d'une campagne sur la prévention des septicémies nosocomiales. Il est néanmoins peu probable que ce phénomène ait uniquement eu lieu en Flandres en dehors d'un contexte épidémique et qu'il puisse en soi expliquer l'augmentation du taux d'incidence. En conclusion, le décret de qualité semble avoir clairement compromis la comparabilité des données NSIH avec le passé. Si l'on tient compte de l'augmentation de la fréquence des prélèvements d’ hémoculture, on observait jusqu'à la fin de 1999 une légère diminution du taux d'incidence des septicémies liées aux cathéters. Cette tendance au niveau national est maintenant interrompue. Une nouvelle évaluation de l'évolution de l'incidence des septicémies n'aura de sens que quand trois mesures auront été effectuées dans le cadre du décret de qualité (c.à.d. à partir de l'année 2006). 13 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 RECOMMANDATIONS Recommandations du Conseil Supérieur d’Hygiène http://www.health.fgov.be/CSH_HGR/Francais/Brochures/nosocomiale%20infectiesfr.htm 5. PREVENTION DES INFECTIONS INTRAVASCULAIRES nique; pour le placement d'un cathéter central, une désinfection chirurgicale des mains est nécessaire. 5.1. Etat de la question 5.2.3 Inspection du point de ponction et surveillance Le point de ponction doit être contrôlé quotidiennement. Il suffit généralement de palper le point de ponction au-dessus du pansement et d’observer une éventuelle réaction douloureuse chez le patient. Quelque 30 à 50% des patients hospitalisés reçoivent des liquides par voie intravasculaire. Le système intravasculaire offre une voie d'accès direct à la circulation sanguine du patient pour effectuer une surveillance hémodynamique et administrer des liquides, des nutriments, du sang, des médicaments et d'autres substances pour lesquelles aucune voie d'accès alternative n'est possible ou efficace. Une telle thérapie constitue une importante voie d'accès pour les micro-organismes dans la circulation sanguine, en raison de l'effraction de la barrière cutanée. Ces microorganismes peuvent provoquer d'importantes infections; ils peuvent pénétrer via le cathéter, le point de ponction, les solutions, les produits et autres matériaux utilisés et provoquer une septicémie dont les conséquences peuvent être graves, principalement chez un patient de faible résistance. Les infections intravasculaires peuvent également survenir à partir d’un organe infecté ou d’un foyer infectieux (infections secondaires). Ces recommandations ont pour objet la prévention des infections dues à la contamination microbienne du cathéter ou du point de ponction (liées au cathéter) et celles dues à la contamination microbienne des liquides administrés (liées aux liquides). 5.2 Recommandations générales pour l’emploi de matériel intravasculaire. 5.2.1 Indications Un cathéter intravasculaire ne peut être mis et maintenu en place que sur prescription médicale. Des voies d'adminisration alternatives, e.a. administration entérale, injection intramusculaire ou sous-cutanée doivent être envisagées. L'indication d'une surveillance invasive par monitoring doit, vu le risque d'infection, être établie de manière stricte. 14 Le pansement est remplacé journellement s'il est impossible de palper ou d'effectuer une inspection visuelle (pansement épais, patient comateux, ...). Les dates de pose du cathéter et de réfection du pansement sont toujours notées dans le dossier et éventuellement sur le pansement. En cas d'apparition de fièvre d'origine inconnue ou si le patient manifeste une douleur ou une sensibilité accrue au niveau du point de ponction, le pansement est enlevé, le point de ponction examiné et, le cas échéant, le cathéter enlevé. Si l'extrémité du cathéter doit être mise en culture, le point de ponction est désinfecté au moyen d'un désinfectant alcoolique avant le retrait du cathéter. Après séchage de l'alcool, l'extrémité du cathéter est coupée de manière aseptique au moyen de ciseaux stériles, placée dans un récipient stérile et transportée au laboratoire afin d'y être mise en culture. En routine, on n’effectue pas d'hémocultures ou de cultures du matériel intravasculaire. 5.2.4 Soins au point de ponction 5.2.4.1 Désinfection de la peau La peau est désinfectée avant et après la ponction ainsi que lors des soins ultérieurs au point de ponction au moyen d'un désinfectant alcoolique (alcool iodé à 1 ou 2 %, alcool à 70° contenant 0,5% de chlorhexidine, alcool à 70° ou iodophore en solution alcoolique). Le désinfectant doit être utilisé en quantité suffisante; un temps de contact de 15 secondes au minimum est ensuite nécessaire avant d'effectuer la ponction. 5.2.2 Hygiène des mains Une hygiène des mains correcte est appliquée lors du placement, du remplacement, des soins, de la palpation et de la manipulation de toute partie du système intravasculaire. Après désinfection, toute contamination ultérieure du point de ponction par palpation avec des doigts non désinfectés ou des gants non stériles doit être évitée. Pour le placement d'un cathéter périphérique, il suffit de se laver les mains ou de se les désinfecter de manière hygié- 5.2.4.2 Soins du cathéter et réfection du pansement Pour éviter les va-et-vient du cathéter et par conséquent l'introduction de micro-organismes et l'irritation de l'endo- N O S O - i n f o , veine, on veille à bien fixer le cathéter. Le ruban adhésif, utilisé pour la fixation au niveau du point de ponction, doit être stérile. Pour éviter une traction sur le cathéter, la ligne de perfusion est fixée en aval du pansement. Après désinfection, le point de ponction est recouvert d'une gaze ou d'un pansement transparent, suffisamment grand, hermétique et stérile. Un pansement qui permet une surveillance (par exemple un pansement transparent) peut être maintenu en place jusqu'à ce que le cathéter soit enlevé ou changé. Le pansement doit également être remplacé plus rapidement s'il est opaque, s’il est souillé, si du liquide se trouve sous le pansement ou s'il n'est pas suffisamment hermétique. Lors de la réfection du pansement, il y a lieu d'éviter toute contamination du point de ponction. Si le cathéter est placé à proximité d'une plaie infectée, le point de ponction doit être recouvert d'un pansement occlusif. 5.2.5 Choix et remplacement du matériel intravasculaire La préférence doit être accordée au matériel présentant le risque le plus faible possible de complications, tant infectieuses que non infectieuses, et au prix le plus bas pour l'indication postulée et la durée supposée. Le risque et les avantages du remplacement systématique du cathéter doivent être évalués par rapport au risque de complications mécaniques et à la disponibilité d'un site alternatif. Le choix du matériel et la fréquence de remplacement sont adaptés à chaque patient. Le matériel intravasculaire doit toujours être enlevé dès que son indication clinique disparaît. 5.2.6 Remplacement des sets d'administration Un set d'administration est l'ensemble d'un système de perfusion, depuis l'aiguille de la ligne de perfusion introduite dans le flacon ou le sac contenant le liquide, jusqu'au raccord avec le cathéter. Une courte rallonge au cathéter permet un changement facile et aseptique du set d'administration. On évite ainsi des manipulations près du site d'injection. Cette rallonge est enlevée en même temps que le cathéter. Le set d'administration intraveineuse, y compris tous les conduits latéraux et les robinets à voies multiples, n'est remplacé que toutes les 72 heures, sauf si cela s'avère cliniquement nécessaire. Le set d'administration intraveineuse est enlevé immédiatement après administration de sang, de dérivés sanguins ou de lipides ou changé au plus tard 24 heures après le démarrage de la perfusion. Les connexions entre les différentes parties du système de perfusion sont protégées par une fermeture de type luerlock. vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 5.2.7 Soin à apporter aux liquides intravasculaires 5.2.7.1 Solutions lipidiques Les solutions parentérales nutritives contenant des lipides (p.ex. solution 3 en 1) doivent être administrées dans les 24 heures de leur connexion ou être éliminées. Pour les solutions lipidiques pures, ce délai est de 12 heures après le démarrage. 5.2.7.2 Sang et dérivés sanguins En cas de conservation de ces produits, la chaîne du froid doit être maintenue. Les stades intermédiaires entre la fourniture par le centre de transfusion ou la banque de sang et l'emploi chez le patient doivent être limités. 5.2.7.2.1 Prélèvement, préparation, conservation et mise à disposition de sang et de dérivés sanguins. Le prélèvement, la préparation, la conservation et la mise à disposition de sang et de dérivés sanguins d'origine humaine ont été définis dans l'A.R. du 04.04.1996 (M.B. du 16.10.1997). 5.2.7.2.2 Administration de sang et de dérivés sanguins Une unité de sang entier ou concentré, tiède ou chaude au toucher ou hémolysée (coloration brune), ne peut être administrée mais doit être immédiatement ramenée à la banque de sang. Une solution de SSPP qui n'est pas limpide ne peut être administrée. La connexion d'une unité de sang doit être effectuée dans l'heure qui suit la rupture de la chaîne du froid. Le concentré plaquettaire et le plasma riche en plaquettes doivent être administrés sans délai dès leur réception. Une unité de sang peut être administrée en 30 minutes immédiatement après avoir été sortie du réfrigérateur. Si la transfusion de produits froids doit avoir lieu rapidement et/ou massivement, l'emploi d'un réchauffeur de sang (à sec) est indispensable. La durée d'administration par unité ne peut excéder 4 heures. Lorsque la transfusion est temporairement interrompue (> 2 heures) et que, de ce fait, la limite de temps est dépassée, le sang doit être éliminé. En cas de poussée thermique chez le patient ou d'incident lors de l'administration de sang ou de dérivés sanguins, la transfusion est immédiatement interrompue. Une hémoculture est prélevée sur un autre site et le sang transfusé est envoyé au laboratoire de microbiologie pour être mis en culture. 5.2.8 Voies d'injection intraveineuses, robinets à voies multiples et manipulations Lors de toute manipulation au cours de laquelle le système fermé est ouvert, les deux extrémités sont désinfectées au moyen d'un désinfectant alcoolique (cathéter, ligne de perfusion, robinets à voies multiples, ...). 15 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 Les injections directes par l'intermédiaire de la ligne de perfusion se déroulent, au site d'injection prévu à cet effet sur la ligne, par ponction au moyen d'une aiguille souscutanée ou d'un système sans aiguille ou par la membrane prévue sur le bouchon de fermeture d'un robinet à voies multiples. Avant d'accéder au système, les voies d'injection sont désinfectées au moyen d'un désinfectant alcoolique. Tout matériel est vérifié avant usage quant à l'intégrité de l'emballage et la date limite d'utilisation. Le bouchon du flacon de perfusion est désinfecté au moyen d'une solution alcoolique. 5.2.10 Emploi d'un filtre anti-bactérien L'emploi systématique d'un filtre anti-bactérien sur le système d'administration ne contribue pas à prévenir les infections. L'emploi de robinets à trois voies est à éviter. Le bouchon de fermeture du robinet à voies multiples n'est enlevé que pour le raccordement d'une ligne de perfusion. Lorsque le robinet à voies multiples n'est plus utilisé, il est nécessaire de le couvrir d'un bouchon stérile. 5.2.9 Préparation et contrôle de qualité des solutions intravasculaires, additifs et matériel Les solutions parentérales (e.a. NPT – Nutrition parentérale totale) sont préparées à la pharmacie dans une hotte à flux laminaire, dans des conditions aseptiques. La préparation de la conservation de ces solutions relève de la responsabilité du pharmacien. Si des solutions parentérales ne sont pas préparées dans les conditions idéales ou si des additifs sont ajoutés, l'administration doit débuter dans les 6 heures ou, après conservation à 4°C, dans les 24 heures. Dans la mesure du possible, on utilise toujours des conditionnements unitaires pour les additifs des solutions parentérales ou pour l'administration de médicaments. En cas d'utilisation de flacons multi-doses, on prendra les précautions suivantes: Après l'ouverture d'un flacon multi-doses, la température (température ambiante ou réfrigérateur) et la durée maximale de conservation (p. ex. 1 semaine) sont déterminés en fonction de la composition (présence ou non d'un conservateur). La date du premier emploi est indiquée sur le flacon. Le bouchon du flacon est désinfecté au moyen d'une solution alcoolique avant d'être percé. Pour percer le flacon, on utilise du matériel stérile et on travaille aseptiquemment Un flacon multi-doses est éliminé, s'il est suspecté d’être sale, s’il l’est manifestement ou lorsque la date limite d'utilisation est dépassée. La personne qui prépare une perfusion ou ajoute des additifs, appose une étiquette sur la perfusion reprenant les données suivantes : la nature et la dose des additifs, la date et l'heure, la date limite d'utilisation et son identité. Avant utilisation, on vérifie si les solutions parentérales (sac ou flacon) ne sont pas manifestement troubles, si elles ne présentent pas de fuites, fissures ou particules et on contrôle la date limite d'utilisation. 16 S'il est utilisé, le filtre doit être placé le plus près possible du cathéter. 5.2.11 Prophylaxie anti-microbienne Avant la mise en place d'un cathéter ou durant la thérapie intravasculaire, il n'est pas conseillé d'administrer en routine des produits anti-microbiens en vue de prévenir la colonisation du cathéter ou une infection du sang. 5.3 Recommandations spécifiques pour l'utilisation de cathéters veineux périphériques 5.3.1 Choix du cathéter L'indication et la durée probable de la thérapie déterminent le choix du cathéter. On utilise un cathéter en téflon ou en polyuréthane ou une aiguille. L'emploi de cathéters en polyéthylène ou polyvinyl est déconseillé. Pour l'administration de liquides ou de médicaments qui, en cas d'extravasation, provoquent une nécrose tissulaire, on évite d'utiliser une aiguille. L'emploi d'un cathéter moyen (= 7,5 à 20 cm) est envisagé lorsque la durée probable de la thérapie intraveineuse dépasse 6 jours. 5.3.2 Choix du site de ponction Chez les adultes, le cathéter est placé de préférence aux membres supérieurs (de la région distale vers la région proximale du bras). Dès que possible, un cathéter des membres inférieurs est transféré vers un vaisseau sanguin disponible des membres supérieurs afin de diminuer le risque de thrombophlébite. Chez les patients pédiatriques, la préférence est accordée au placement du cathéter au niveau du crâne, de la main ou du pied. Les jambes, les bras ou le pli du coude sont des sites moins favorables. On évite les veines situées à proximité des articulations. 5.3.3 Mesures de précaution lors du placement du cathéter Lors du placement d'un cathéter périphérique, on porte des gants (non stériles) comme mesure de précaution générale. 5.3.4 Remplacement du cathéter Un cathéter veineux périphérique est enlevé dès que le patient manifeste des signes de thrombophlébite ou d'infection locale au site d'injection, tels que chaleur, sensibilité accrue, érythème ou cordon veineux sensible. N O S O - i n f o , Un cathéter, placé dans des conditions moins favorables (p. ex. en urgence, avec présomption d'erreurs au niveau de l'asepsie), est enlevé dans les plus brefs délais et remplacé par un nouveau cathéter placé à un autre site. Un cathéter veineux périphérique court est en général enlevé chez l'adulte toutes les 72 heures, afin de réduire au minimum le risque de thrombophlébite et d'infection. Si aucune autre voie d'accès n'est disponible, un cathéter périphérique est exceptionnellement laissé en place durant plus de 3 jours. Si nécessaire, un nouveau cathéter sera placé à un autre endroit veineux périphérique. Chez l'adulte, un cathéter à verrouillage hépariné est remplacé toutes les 96 heures. 5.4 Recommandations spécifiques pour l'utilisation d'un cathéter veineux central et d'un cathéter artériel central 5.4.1 Choix du cathéter Il est préférable d'utiliser un cathéter veineux central à voie unique, à moins que le traitement du patient n’en nécessite plusieurs. Un cathéter pour alimentation parentérale à voie unique n'est utilisé que pour l'administration d'une hyperalimentation. Si un cathéter à voies multiples est utilisé pour l'administration d'une alimentation parentérale, une voie d'accès est réservée à l'hyperalimentation. Cette voie d'accès n'est jamais utilisée à d'autres fins (e.a. administration de liquide, sang ou dérivés sanguins). Chez les patients dont on suppose qu'un accès vasculaire sera nécessaire durant une longue période (plus de 30 jours), on utilise un cathéter veineux central placé en périphérie, un cathéter tunnelisé (e.a. Hickman, Broviac) ou une voie d'accès vasculaire implantée (p. ex. Port-a-Cath). 5.4.2 Choix du site de ponction Le choix du site de ponction doit être fait en fonction du risque de complications infectieuses et/ou mécaniques (p. ex. pneumothorax, hémothorax, perforation de l'artère sous-clavière, lésion de la veine sous-clavière, thrombose, embolie gazeuse, mauvaise mise en place du cathéter). Lors de la mise en place d'un cathéter veineux central, la préférence va à la veine sous-clavière plutôt qu'à la veine jugulaire ou à la veine fémorale, sauf contre-indication médicale (p. ex. troubles de la coagulation, anomalies anatomiques). 5.4.3 Mesures de précaution lors du placement du cathéter Le placement se déroule dans des conditions chirurgicales : le site de ponction est largement désinfecté au moyen d'un désinfectant alcoolique. La personne qui effectue la ponction porte une blouse stérile, des gants stériles et un masque ; il met en place de vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 grands champs stériles. Ces mesures de précaution sont appliquées lors de la mise en place du cathéter tant dans le quartier opératoire qu’à l'extérieur de celui-ci. 5.4.4 Remplacement du cathéter En cas de suspicion d'une bactériémie liée au cathéter, celui-ci est remplacé. L’ extrémité du cathéter est envoyée au laboratoire pour mise en culture. Le cathéter veineux central n'est pas remplacé en routine. Un cathéter placé dans l'artère pulmonaire est remplacé au moins tous les cinq jours. Le guide du cathéter artériel est, si possible, remplacé tous les cinq jours, même si le cathéter a été enlevé. 5.4.5 Prise de sang Une prise de sang par l'intermédiaire du système de perfusion n'est effectuée qu'en cas d'urgence ou juste avant l'enlèvement du cathéter. 5.5 Recommandations spécifiques pour l'utilisation d'un cathéter artériel périphérique et de systèmes de surveillance par monitoring 5.5.1 Choix du système de surveillance par monitoring Le système de surveillance par monitoring est stérile, de préférence à usage unique et en set prêt à l'emploi. S'il doit néanmoins être assemblé, le montage doit avoir lieu juste avant son utilisation. 5.5.2 Remplacement du cathéter et du système de surveillance par monitoring Le cathéter artériel et le système complet de surveillance par monitoring doivent être remplacés en cas de suspicion d'une bactériémie liée au cathéter. Chez les adultes, le cathéter artériel périphérique ne doit pas être remplacé plus que tous les 4 jours. Le transducteur est remplacé tous les 4 jours. Le système d'administration et le liquide sont remplacés au même moment. 5.5.3 Soins au système de surveillance par monitoring 5.5.3.1 Recommandations générales. L'espace entre le dôme et le transducteur est, si nécessaire, rempli d'eau stérile. Le nombre de manipulations et les accès au système de surveillance par monitoring sont limités. 5.5.3.2 Prise de sang Une prise de sang en routine par l'intermédiaire du système de surveillance par monitoring est déconseillé, sauf si du sang artériel est indispensable. 17 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 ACTUALITE Bruxelles, le 12 décembre 2001 MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES DE LA SANTE PUBLIQUE ET DE L’ENVIRONNEMENT Note à Madame Magda Aelvoet Ministre de la Protection de la Consommation, de la Santé publique et de l’Environnement CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE Concerne : Demande orale d'avis du 15.11.2001 émanant de Monsieur le Dr. Snacken N° CSH : 7.626 AVIS DU CONSEIL SUPERIEUR D'HYGIENE CONCERNANT LA CONDUITE A ADOPTER LORS DE L'HOSPITALISATION D'UN CAS DE VARIOLE SUSPECT OU AVERE. Lors de la réunion extraordinaire du 29 novembre 2001 dont le compte rendu a été approuvé par écrit le 12 décembre 2001, le Conseil Supérieur d'Hygiène (section Hygiène dans les soins de santé, Groupe de travail Terrorisme Biologique et Chimique et Groupe de travail Vaccinations) a émis l'avis suivant concernant la conduite à adopter lors de l'hospitalisation d'un cas de variole suspect ou avéré : Question: Un avis est demandé concernant la conduite à adopter lors de l'hospitalisation d'un cas de variole suspect ou avéré. Question posée par : Cette demande d'avis a été introduite à l'occasion d'une réunion extraordinaire de la Section Vaccinations du CSH le 15 novembre 2001 en présence d'un représentant du Cabinet du Ministre de la Consommation, de la Santé publique et de l'Environnement. Constatations préalables 1. Un cas de variole indique presque à coup sûr une intention malveillante et sera suivi d'autres cas primaires et secondaires dans l'entourage immédiat ou à d'autres endroits en Belgique. 2. La variole n'est contagieuse qu'à partir du moment où l'exanthème se manifeste. La dissémination a lieu face to face, ce qui signifie qu’elle se transmet, par la respiration ou par contact avec les blessures cutanées, aux personnes de l'environnement immédiat. 3. Un patient au stade prodromique ou au début de l'affection se sent très sérieusement malade et souhaitera de ce fait sans doute être hospitalisé rapidement, le plus vraisemblablement via les urgences où le patient arrivera sans ou avec seulement une tentative de diagnostic. 4. L'hospitalisation est également nécessaire sur le plan médical étant donné le mauvais état général vers lequel le patient évolue, le mauvais pronostic et l'impossibilité d'isoler et de soigner de manière adéquate à domicile. 5. Une vaccination en anneau doit être effectuée dans les 4 jours suivants l'infection potentielle. 18 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 Avis au Ministre 1. En cas de suspicion de variole, le patient doit être hospitalisé dans une chambre d'isolement avec sas, sous pression négative. Le personnel doit prendre en compte toutes les précautions habituelles lors du traitement d'un patient fortement infectieux et le matériel utilisé doit être traité lege artis ou détruit. 2. En l'absence d'une telle chambre, un sas provisoire doit être installé. L'air de la chambre ne peut se répandre dans l'hôpital mais doit être évacué vers l'extérieur où la dissémination et la dilution dans l'environnement deviennent possible. L'hôpital doit se rendre compte qu'une telle admission aura un impact important sur le département où est située cette chambre. 3. En cas de suspicion de variole, l'inspecteur d'hygiène provincial doit être averti immédiatement. Celui-ci veillera notamment à ce que les échantillons biologiques destinés à confirmer le diagnostic parviennent rapidement, par l'intermédiaire des autorités, au laboratoire désigné (CDC, Atlanta, VS). De cette manière, les autorités sont également informées et elles peuvent entreprendre les actions complémentaires dans le cadre du plan de crise. 4. Une confirmation rapide permet de lever rapidement ces lourdes mesures d'isolement en cas de diagnostic erroné. En cas de confirmation du diagnostic, une vaccination en anneau doit être effectuée. Le service de médecine du travail de l'hôpital sera impliqué à ce niveau. Cette vaccination englobera vraisemblablement les personnes suivantes : la famille et le médecin traitant du patient, le personnel ambulancier, les membres du personnel et les personnes présentes aux urgences lors de l'admission du patient et tout le personnel de l'hôpital qui entrera ensuite en contact avec le patient ou avec le matériel provenant du patient. 5. En ce qui concerne le personnel soignant, la préférence va aux volontaires, qui, dans leur jeunesse, ont déjà reçu la primovaccination contre la variole : chez eux les réactions néfastes éventuelles à une revaccination se dérouleront de manière plus bénigne que chez les primovaccinés parmi les adultes. 6. Il est indiqué d'admettre, lors des premiers cas de variole, les patients dans un hôpital régional qui dispose de l'infrastructure adaptée. Il appartient aux autorités de dresser une liste de ces hôpitaux et de conclure avec eux des conventions plus concrètes. Vu la contagiosité de la variole, ceci ne suffira toutefois pas selon toute vraisemblance et chaque hôpital devra dès lors se préparer à la possibilité d'une telle admission. Au nom de Au nom de G. Reybrouck Section Hygiène dans les soins de santé J. Willems Groupe de travail terrorisme biologique et chimique Le Secrétaire du Conseil Supérieur d'Hygiène G. Devleeschouwer Annexe: Elaboration de l'avis. A la demande orale de Monsieur le Dr. Snacken, Représentant du Cabinet de Madame la Ministre de la Consommation, de la Santé publique et de l'Environnement, durant la séance du Groupe de travail Vaccinations du 15.11.2001, une assemblée extraordinaire a été convoquée le 29.11.2001, composée d'experts de la section Hygiène dans les Soins de santé, du Groupe de travail Terrorisme Biologique et Chimique et du Groupe de travail Vaccinations, de sorte que le suivi de ce dossier a été entièrement couvert sans chevauchements inutiles. C.A.E. – Quartier Esplanade 718, Boulevard Pachéco 19 Bte 5, B-1010 BRUXELLES Tél. : 02/210.48.35 Fax : 02/210.46.55 E-mail : [email protected] 19 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 ABSTRACTS DU 1ER AOUT AU 31 OCTOBRE 2001 Les résumés d’articles de la littérature depuis 1994 avec mise à jour trimestrielle, possibilité de recherche par mot-clef et téléchargement sont disponibles à l’URL de l’Internet. http:// www.md.ucl.ac.be/didac/intro.htm. Alberti C, Bouakline A, Ribaud P, Lacroix C, Rousselot P, Leblanc T, Derouin F. Relationship between environmental fungal contamination and the incidence of invasive aspergillosis in haematology patients. Journal of Hospital Infection, 48 : 198-206, (2001). NOTES : Invasive aspergillosis (IA) is a major opportunistic infection in haematology patients. Spore inhalation is the usual route of Aspergillus infection, suggesting a determining role of environmental contamination by spores in the epidemiology of IA. We prospectively examined the relationship between environmental contamination by Aspergillus and other fungal species and the incidence of invasive nosocomial aspergillosis (INA) in a bone marrow transplantation unit and two haematology wards. During a four-year period, levels of air and surface fungal contamination were determined bi-monthly in patients' rooms (some equipped with HEPA filters and LAF systems), and various common sites in each ward (corridors, nursing stations, etc.). Results were compared to the incidence of INA. A total of 3100 air and 9800 surface samples were collected, and 79 cases of IA were diagnosed, of which 64 were probably or possibly INA. Patterns of fungal contamination were comparable in the three wards, with a gradient ranging from high levels in common sites to a virtual absence in rooms equipped with HEPA filters and LAF systems. Using a regression model, a significant relationship was found between the incidence of INA and the degree of fungal contamination of air and surfaces in conventional patient rooms (not equipped with HEPA) and common sites. This study shows that in a non-epidemic setting, there is a significant relationship between environmental fungal contamination in haematology wards and the incidence of INA. Our findings underline the importance of environmental surveillance and strict application of preventive measures. Appelgren P, Hellstrom I, Weitzberg E, Soderlund V, Bindslev L, Ransjo U. Risk factors for nosocomial intensive care infection: a long-term prospective analysis. Acta anaesthesiologica Scandinavia, 45 : 710-719, (2001). NOTES : Background : To identify risk factors for nosocomial infection in intensive care and to provide a basis for allocation of resources. METHODS : Long-term prospective incidence study of risk factors for nosocomial infection in the surgical-medical intensive care unit of a university hospital.Results: A total of 2671 patients were admitted during four years, and 562 of 574 patients staying > 48 h were observed during 4921 patient days (median length of stay 5 days, range 2-114). Of these, 196 (34%) patients had 364 nosocomial infections after median 8-10 days, an infection rate of 14/100 admissions. infection prolonged length of stay 8-9 days and doubled the risk of death. The infections were 17% blood stream, 26% pneumonias, 34% wound, 10% urinary tract and 13% other infections. The incidence of bloodstream infection declined significantly during the study years, from 12% to 50%. In multiple regression analysis, the important variables for infection were central venous catheter, mechanical ventilation, pleural drainage and 20 trauma with open fractures. High age, immunosuppression and infection on admission did not influence the risk of acquiring infection. Trauma patients constituted 24% of the study Population. Trauma with open fractures increased the risk of infection more than twice (P = 0.003), mainly due to wound infections.CONCLUSION : Trauma cases, with open fractures, were the Patients most at risk of infection, despite low disease severity scores. Resources to prevent nosocomial infection should be allocated to these patients Astagneau P, Desplaces N, Vincent V, Chicheportiche V, Botherel AH, Maugat S, Lebascle K, Leonard P, Desenclos JC, Grosset J, Ziza JM, Brucker G. Mycobacterium xenopi spinal infections after discovertebral surgery: investigation and screening of a large outbreak. Lancet, 358 : 747-751,( 2001). NOTES : Background : Mycobacterium xenopi spinal infections were diagnosed in 1993 in patients who had undergone surgical microdiscectomy for disc hernia, by nucleotomy or microsurgery, in a private hospital. Contaminated tap water, used for rinsing surgical devices after disinfection, was identified as the source of the outbreak. Several cases were recorded in the 4 years after implementation of effective control measures because of the long time between discectomy and case detection. The national health authorities decided to launch a retrospective investigation in patients who were exposed to M xenopi contamination in that hospital. METHODS : Mailing and media campaigns were undertaken concurrently to trace exposed patients for spinal infections. Patients we re screened by magnetic resonance imaging (MRI), and the scans were reviewed by a radiologist who was unaware of the diagnosis. Suspected cases had discovertebral biopsy for histopathological and bacteriological examination.Findings Of 3244 exposed patients, 2971 (92%) were informed about the risk of infection and 2454 (76%) had MRI, Overall, 58 cases of M xenopi spinal infection were identified (overall cumulative frequency 1.8%), including 26 by the campaign (mean delay in detection 5.2 years, SD 2.4, range 1-10 years). Multivariate analysis showed that the risk of M xenopi spinal infection was related to nucleotomy and high number of patients per operating session.Interpretation Failures in hygiene practices could result in an uncontrolled outbreak of nosocomial infection. Patients who have been exposed to an iatrogenic infectious hazard should be screened promptly and receive effective information Astagneau, P.; Rioux, C.; Golliot, F.; Brucker, G.: Morbidity and mortality associated with surgical site infections: results from the 1997-1999 INCISO surveillance. Journal of Hospital Infection, 48 : 267-274 (2001). NOTES : Since 1997, a surgical-site infections (SSI) surveillance network (INCISO) has been implemented in volunteer general surgical units in Northern France. For three months each year, all patients who undergo a surgical procedure are consecutively reviewed for their perioperative condition and traced for outcome with a 30-day follow-up. Of the 38 973 surgical patients included over N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , a three-year period, 1344 (3.4%) developed SSI and 568 died (1.5%) including 78 with an SSI. Organ-space and deep incisional SSI were associated with a higher mortality and required re-operation more frequently than did superficial incisional SSI. SSI incidence and mortality varied according to the surgical procedure. SSI was a significant predictor of mortality, independently of NNIS risk index and other survival predictors. Thirty-eight per cent of deaths in SSI patients were attributable to infection. Hence, the significant impact of SSI on mortality and morbidity in surgical patients is now an additional reason to reinforce compliance of surgical staff with preventive measures and hygiene practices. hospital personnel hands and infected roommates. Once an outbreak starts, C. difficile may be spread rapidly throughout the hospital environment where spores may persist for months. Measures that are effective in reducing incidence of C, difficile infections and cross-infection include: (i) an accurate and rapid diagnosis, (ii) appropriate treatment, (iii) implementation of enteric precautions for symptomatic patients, (iv) reinforcement of hand-washing, (v) daily environmental disinfection, and (vi) a restrictive antibiotic policy. C. difficile is a common cause of infectious diarrhea and should be therefore systematically investigated in patients with nosocomial diarrhea Bar, W.; de Bar, G.M.; Naumann, A.; Rusch Gerdes, S.: Contamination of bronchoscopes with Mycobacterium tuberculosis and successful sterilization by low-temperature hydrogen peroxide plasma sterilization. American Journal of Infection Control, 29 : 306-311 (2001). Bergmans, D.C.J.J.; Bonten, M.J.M.; Gaillard, C.A.; Paling, J.C.; van der Geest, S.; van Tiel, F.H.; Beysens, A.J.; de Leeuw, P.W.; Stobberingh, E.E.: Prevention of ventilator-associated pneumonia by oral decontamination - A prospective, randomized, double-blind, placebocontrolled study. American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, 164 : 382-388 (2001). NOTES : Background. The transmission of mycobacteria by bronchoscopes has been reported several times in the last years. To explore methods to prevent transmission of tuberculosis in this way, we sterilized contaminated bronchoscopes with tow-temperature hydrogen peroxide gas plasma sterilization. METHODS : Bronchoscopes were contaminated with Mycobacterium tuberculosis and decontaminated with a washer/disinfector ("normal washing"). Some were additionally disinfected with glutaraldehyde ("intensive washing"). Afterward the bronchoscopes were sterilized by low-temperature hydrogen peroxide plasma sterilization. RESULTS : After normal washing, 8/17 samples had positive results by culture, and 7/17 had positive results by nucleic acid amplification technique. After intensive washing, all samples had negative results by culture, and 10/25 had positive results by nucleic acid amplification technique; after sterilization with low-temperature hydrogen peroxide plasma, sterilization, all samples had negative results by culture and nucleic acid amplification technique.CONCLUSION : Washing of bronchoscopes, as performed normally, is not sufficient for decontamination of bronchoscopes. Additional disinfection is recommended. If the nucleic acid amplification technique is used for diagnostic procedures, sterilization by low-temperature hydrogen peroxide plasma sterilization is recommended to avoid false-positive results Barbut, F.; Petit, J.C.: Epidemiology of Clostridium difficile-associated infections. Clinical Microbiology and Infection, 7: 405-410 (2001). NOTES : Clostridium difficile is responsible for 15-25% of cases of antibiotic-associated diarrhea (AAD) and for virtually all cases of antibiotic-associated pseudomembranous colitis (PMC). This anaerobic bacterium has been identified as the leading cause of nosocomial infectious diarrhea in adults and can be responsible for large outbreaks. Nosocomial C. difficile infection results in an increased length of stay in hospital ranging from 8 to 21 days. Risk factors for C. difficile-associated diarrhea include antimicrobial therapy; older-age (>65 years), antineoplastic chemotherapy and length of hospital stay. Other interventions with high risk associations are enemas, nasogastric tubes, gastrointestinal surgery and antiperistaltic drugs. Prospective studies have shown that nosocomial transmission of C. difficile is frequent but often remains asymptomatic. Patients can be contaminated from environmental surfaces, shared instrumentation, 2 0 0 2 NOTES : Colonization of the intestinal tract has been assumed to be important in the pathogenesis of ventilatorassociated pneumonia (VAP), but relative Impacts of oropharyngeal, gastric, or intestinal colonization have not been elucidated. Our aim was to prevent VAP by modulation of oropharyngeal colonization, without influencing gastric and Intestinal colonization and without systemic prophylaxis. In a prospective, randomized, placebocontrolled, double-blind study, 87 patients received topical antimicrobial prophylaxis (gentamicin/ colistin/vancomycin 2% in Orabase, every 6 h) in the oropharynx and 139 patients, divided over two control groups, received placebo (78 patients were studied in the presence of patients receiving topical prophylaxis [control group A] and 61 patients were studied In an intensive care unit where no topical prophylaxis was used [control group B]). Baseline characteristics were comparable in all three groups. Topical prophylaxis eradicated colonization present on admission in oropharynx (75% in study group versus 0% in control group A [p < 0.00001] and 9% in control group B patients [p < 0.00001]) and In trachea (52% versus 22% in A [p = 0.03] and 7% in 8 [p = 0.004]). Moreover, topical prophylaxis prevented acquired oropharyngeal colonization (10% versus 59% in A [p < 0.00001] and 63% in B [p < 0.00001]). Colonization rates In stomach and intestine were not affected. Incidences of VAP were 10% in study patients, 31% in Group A, and 23% in Group B patients (p = 0.001 and p = 0.04 respectively). This was not associated with shorter durations of ventilation or ICU stay or better survival. Oropharyngeal colonization is of paramount importance in the pathogenesis of VAP, and a targeted approach to prevent colonization at this site is a very effective method of infection prevention Blunt, M.C.; Young, P.J.; Patil, A.; Haddock, A.: Gel lubrication of the tracheal tube cuff reduces pulmonary aspiration. Anesthesiology, 95: 377-381 (2001). NOTES : BACKGROUND: Leakage of fluid occurs along the longitudinal folds within the wall of an inflated highvolume, low-pressure cuff. Theoretically, lubrication of the cuff with a water-soluble gel might prevent aspiration by plugging the channels in the cuff wall. Pulmonary aspiration during anesthesia has been linked with postoperative pneumonia and during critical illness causes ventilator-associated pneumonia. METHODS: Lubricated 21 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 cuffs were compared with nonlubricated cuffs for leakage of dye placed in the subglottic space to the tracheobronchial tree in a benchtop model (n = 5) and in a prospective double-blinded randomized controlled trial of anesthetized patients (n = 36). The duration of the efficacy of the lubricant was determined in a prospective open observational study of critically ill patients with tracheostomies (n = 9). Dye was detected clinically by dye coloration of secretions during tracheal suctioning. RESULTS : In the benchtop model the incidence of leakage was 0% in the lubrication group and 100% in the nonlubrication group (P < 0.01). Dye leakage in anesthetized patients was 11% in the lubrication group and 83% in the nonlubrication group (P < 0.0001). In the critically ill patients with lubricated cuffed tracheostomy tubes, leakage first occurred after a median period of 48 h (range, 24-120 h). CONCLUSIONS : Cuff lubrication with a water-soluble gel reduces pulmonary aspiration in anesthetized patients. In the critically ill patient with a tracheostomy the protective effect is lost after 24-120 h Borer, A.; Gilad, J.; Meydan, N.; Riesenberg, K.; Schlaeffer, F.; Alkan, M.; Schlaeffer, P.: Impact of active monitoring of infection control practices on deep sternal infection after open-heart surgery. Annals of thoracic Surgery, 72: 515-520 (2001). Notes : Background. Deep-sternal infection is a devastating complication after open-heart surgery. However, the association between infection control practices and deepsternal infection rates is unclear. METHODS : To identify contributors to increased deep-sternal infection rates in our institution, consecutive open-heart surgery patients were prospectively studied during two periods (75 and 40 days), including 66 and 40 patients, respectively. Active monitoring including 149 infection control practices was performed in the operating room and intensive care unit. End-points were deep-sternal infection rates and their relation to infection control practices. RESULTS : Mean age was 62 +/- 11 years and 68% were males. Coronary bypass was performed in 82%. Clinical and surgical features were comparable, except that patients in period 2 were more likely to have heart failure (15% vs 1.5%, p = 0.01) and had a longer mean duration of surgery (277 vs 217 minutes, p < 0.005). Only 57 practices (38%) were adequately performed. The main categories showing inadequate practices were disinfection, traffic, handwashing, and surgical attire of non-scrubbed personnel, anesthesiologists, and pump technicians. Many categories showed a statistically significant improvement between periods. Deep-sternal infection rates in prestudy and poststudy periods were 10% and 2.8%, respectively (p = 0.007). CONCLUSIONS : Active monitoring among personnel involved in open-heart surgery resulted in a significant and sustained decrease in deep-sternal infection rates, through modification of human behavior and improvement of performance standards, probably mediated by the Hawthorne effect. Periodic active monitoring may be a valuable tool to achieve and even sustain such a decrease with tremendous implications on morbidity, costs, and quality of care Boyce, J.M.: MRSA patients: proven methods to treat colonization and infection. Journal of Hospital Infection, 48 Suppl. A: S9-S14 (2001). NOTES : Methicillin-resistant Staphylococcus aureus (MRSA) infections continue to cause serious nosocomial infections in many hospitals. Measures used to control the 22 spread of these infections include ongoing laboratorybased surveillance, placing colonized and infected patients in isolation, use of barrier precautions and handwashing and hand antisepsis. Culturing hospitalized patients at high risk of acquiring MRSA can facilitate detection and isolation of colonized patients. Eradicating MRSA nasal colonization among affected patients and healthcare personnel has also been as a control measure, with variable success. Eradicating MRSA nasal carriage from epidemiologically-implicated healthcare workers has been used on a number of occasions to control outbreaks. Attempts to eradicate MRSA colonization among affected patients has proven difficult. Of more than 40 different decolonization regimens that have been tested during the last 60 years, topical intranasal application of mupirocin ointment has proven to be the most effective. However, intranasal application of mupirocin has limited effectiveness in eradicating colonization in patients who carry the organism at multiple body sites. Furthermore, because decolonization of patients has virtually always been used in combination with other control measures, its efficacy has been difficult to determine. Because MRSA is transmitted primarily on the hands of healthcare workers, greater emphasis should be given to improving hand hygiene practices among health personnel. For patients infected with MRSA, vancomycin remains a drug of choice Cadwallader, H.L.; Toohey, M.; Linton, S.; Dyson, A.; Riley, T.V.: A comparison of two methods for identifying surgical site infections following orthopaedic surgery. Journal of Hospital Infection, 48: 261-266 (2001). NOTES : Many infection control practitioners (ICPs) dedicate a significant amount of time and resources to Surveillance of surgical site infections (SSIs). Alternative Surveillance methods need to be explored to reflect the changes to the healthcare system and the increasing economic constraints placed on infection control units. This study was undertaken to compare two methods of identifying SSIs in orthopaedic Surgery. Surveillance data collected routinely by ICPs was compared with data obtained from the International Classification of Disease, 9th Revision, Clinical Modification (ICD-9-CM) coding in the medical record. Concordant results between the two methods were obtained. The use of ICD-9-CM coding, as stored in hospital patient administration system databases, has the ability to enhance routine surgical Site Surveillance programmes. These systems can be used as the basis for screening large data sets for SSIs and identifying where SSIs resulted in patient re-admission. A reduction in the duplication of data and time spent by the ICP on the collection of information for Surveillance purposes can be achieved. Eckmanns, T.; Rath, A.; Brauer, H.; Daschner, F.; Ruden, H.; Gastmeier, P.: Compliance with hand hygiene in intensive care units. Deutsche Medizinische Wochenschrift, 126: 745-749 (2001). NOTES : INTRODUCTION. Nosocomial infections are an important problem in modern hospitals. The prevalence in German intensive care units is 15.3%. Hand washing or hand disinfection is believed to be the most important means of preventing nosocomial infections. We wished to answer the following questions: 1. How good is the compliance of hand hygiene on intensive care units? 2. Is compliance associated with the patient/nurse-ratio? METHOD : In a study of 8 intensive care units the com- N O S O - i n f o , pliance of hand hygiene was observed on two occasions, once in May 1996 and again in November 1997. The prime necessity for hand disinfection occurred when handling ventilation devices, intravascular catheters, urinary catheters and dressings. In addition the patient/nurse-ratio was calculated.Results: A total of 1,879 infection-relevant handlings were observed. The compliance of hand hygiene ranged from 25.7 to 83.2% (mean 55.2%). The most commonly observed handlings were the manipulation of venous catheters (52.7%), the highest compliance was observed with the manipulation of ventilation equipment (91.8%). With a better patient nurse ratio the compliance did not improve but remained the same or was even reduced. DISCUSSION : The compliance of hand disinfection is similar to other study results, but on some intensive care units there was considerable room for improvement. In this study the compliance of hand hygiene is more of a constant factor in individual intensive care units than associated with the patient/nurse-ratio. Franzin, L.; Scolfaro, C.; Cabodi, D.; Valera, M.; Tovo, P.A.: Legionella pneumophila pneumonia in a newborn after water birth: A new mode of transmission. Clinical Infectious Diseases, 33 : E103-E104 (2001). NOTES : We report a case of Legionella pneumophila pneumonia in a 7-day old neonate. Because the hospital water, and particularly the pool water for water birthing, was contaminated by L. pneumophila serogroup 1, the newborn was infected following prolonged delivery in contaminated water, perhaps by aspiration. This is the first case of nosocomial Legionella pneumonia in neonate after water birth Fraud, S.; Maillard, J.Y.; Russell, A.D.: Comparison of the mycobactericidal activity of ortho-phthalaldehyde, glutaraldehyde and other dialdehydes by a quantitative suspension test. Journal of Hospital Infection, 48: 214-221 (2001). NOTES : The mycobactericidal activity of various dialdehydes has been assessed by a quantitative suspension test in both 'clean' and 'dirty' conditions. Test organisms consisted of glutaraldehyde (GTA)-sensitive strains of Mycobacterium chelonae NCTC 946, M. abscessus NCTC 10882, two GTA-resistant M. chelonae strains and M. terrae NCTC 10856 (a proposed M. tuberculosis surrogate). The aldehydes tested were a new high-level disinfectant, ortho-phthalaldehyde (OPA) at 0.5% (v/v) unadjusted pH 6.5 and pH 8, GTA at 0.5% (v/v) pH 8, glyoxal at 0.5% (v/v) pH 8 and 10% (v/v) unadjusted pn 2.8, malonaldehyde sodium salt (NaMDA) at 0.5% (w/v) pH 8 and 10% (w/v) unadjusted pH 7.5 and succinaldehyde at 0.5% (v/v) pH 8. Results showed that 0.5% acidic and alkaline OPA were rapidly mycobactericidal, under both 'clean' and 'dirty' conditions, and more importantly were active against GTA-resistant strains. The washer disinfector isolates of M. chelonae were, as expected, extremely resistant to 0.5% GTA which was slowly mycobactericidal against the other strains. Glyoxal, NaMDA and succinaldehyde were ineffective against all the strains investigated. However, a high concentration of glyoxal exhibited a slow mycobactericidal activity except with M. terrae NCTC 10856, but this was not observed with NaMDA. This evaluation, using a quantitative suspension test based on a European standard, supported the claim that OPA is an effective choice as a high-level disinfectant for medical devices. vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 Hanberger, H.; Diekema, D.; Fluit, A.; Jones, R.; Struelens, M.; Spencer, R.; Wolff, M.: Surveillance of antibiotic resistance in European ICUs. Journal of Hospital Infection, 48 : 161-176 (2001). NOTES : Antibiotic resistance among bacteria causing hospital-acquired infections poses a threat, particularly to patients in intensive care units (ICUs). In order to control the spread of resistant bacteria, local, regional and national resistance surveillance data must be used to develop efficient intervention strategies. In an attempt to identify national differences and the dynamics of antibiotic resistance in European ICUs, data have been merged from several networks of resistance surveillance performed during the 1990s. It should be stressed, however, that comparisons of results from different studies using different methods and different population samples must be made with caution. Antibiotic resistance across all species and drugs Tn-as, with some exceptions, highest in southern European countries and Russia, and lowest in Scandinavia. More effective strategies are needed to control the selection and spread of resistant organisms. Antibiotic intervention policies, efficient infection control measures and an overall awareness of the serious implications at public health level will contribute to the management of antibiotic resistance. Heeg, P.: Does hand care ruin hand disinfection? Journal of Hospital Infection, 48 Suppl. A: S37-S39 (2001). NOTES : Hand washing and hand disinfection put considerable stress on the skin thus requiring specific hand care. It is important however that the care products do not impair the effect of hand disinfectants. We therefore investigated the interaction of two hand care products (oil-in-water and water-in-oil emulsions) on the microbicidal efficacy of different alcoholic hand-rubs, using the contamination model described in EN 1500. The mean log(10)-reduction factors for three hand-rubs varied between 4.03 and 4.22 compared with 3.76 and 4.43 for six possible combinations of hand-rubs and hand care products applied immediately prior to disinfect, ion. Differences between reduction factors achieved with handrubs alone and in combination with hand care were not significant. Repeated application of care products with subsequent hand disinfection also did not result in significantly lower reduction factors than achieved with hand disinfection alone. Our data suggest that administration of selected products for hand care does not necessarily impair hand disinfection and is therefore recommended for occupational health as well as for infection control reasons Jaisson Hot, I.; Haond, C.; Reverdy, M.E.; Bui Xuan, B.; Vedrinne, J.M.; Duperret, S.; Mohammedi, I.; Bobineau, I.; Petit, P.; Bouletreau, P.; Guerraz, F.T.: Incidence of nosocomial infections in an intensive care unit: a threeyear prospective study including 815 patients. Médecine et Maladies infectieuses, 30 520-527 (2001). NOTES : We report the results of a prospective study on the incidence of nosocomial infections, including 815 patients admitted in an intensive care unit, in the Lyon Edouard Herriot Hospital, from 1995 to 1997. We noted an incidence rate of 29.2 nosocomial infections per 1,000 patient days: 14.5 respiratory tract infections/1,000 ventilator days; 11.6 urinary tract infections/1, 000 indwelling urinary catheter days; 4.8 bacteremia/1,000 23 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 patient days; 2,2 colonization of central venous or arterial catheters/1,000 catheter days. The most important result was the lower incidence of UTI during these 3 years. This epidemiological survey should be continued in order to reduce the rates of other nosocomial infections and to obtain quality markers Lacey, S.; Flaxman, D.; Scales, J.; Wilson, A.: The usefulness of masks in preventing transient carriage of epidemic methicillin-resistant Staphylococcus aureus by healthcare workers. Journal of hospital infections, 48 : 308-311 (2001). NOTES : We assessed the usefulness of waring masks in preventing epidemic methicillin-resistant Staphylococcus aureus (EMRSA) carriage in nursing and physiotherapy staff on two dedicated EMRSA units. In the first phase of the study, members of staff were screened for EMRSA carriage immediately before and after periods of duty using nose, throat and hand swabs. During the second phase of the study, masks were worn by staff carrying out procedures associated with significant EMRSA exposure and examined for EMRSA as described for the first phase. Both phases were conducted over a period of two months. Forty-eight percent of nursing staff were colonized with EMRSA at some time during the first phase of the study. Wearing masks significantly reduced nasal, throat and hand carriage of EMRSA (P < 0.05). We conclude that the wearing of masks by healthcare workers performing certain activities for EMRSA positive patients may prevent transient colonization and hence may be a useful intervention in the control of EMRSA in the hospital environment. McGuckin, M.; Waterman, R.; Storr, J.; Bowler, I.C.J.W.; Ashby, M.; Topley, K.; Porten, L.: Evaluation of a patientempowering hand hygiene programme in the UK. Journal of Hospital Infection, 48 : 222-227 (2001). NOTES : Partners in Your Care(R), a patient education behavioral model for increasing handwashing compliance and empowering the patient with responsibility for their care was evaluated in an acute care hospital in Oxford, UK. A controlled prospective intervention study comparing medical and surgical patients was performed. Ninety-eight patients were eligible for the study Thirtynine patients (40%) agreed to participate in the programme Partners in Your Care by asking all healthcare workers who were going to have direct contact with them "Did you wash your hands?". Compliance with the programme was measured through soap/alcohol usage and handwashings per bed day before and after its introduction. Partners in Your Care increased handwashing on average 50%. Healthcare workers washed hands more often with surgical patients than with medical (P<0.05). Alcohol gel was used on less than 1% of occasions. Sixtytwo percent of patients in study felt at ease when asking healthcare workers "Did you wash your hands?" Seventyeight percent received a positive response (washed hands). All patients asked nurses, but only 35% asked physicians. Partners in Your Care increased handwashing compliance in the UK. This programme empowers patients with responsibility for their care, provides infection control staff with a continuing means for providing 24 handwashing education without additional staff and can save costs for a hospital. Melling, A.C.; Ali, B.; Scott, E.M.; Leaper, D.J.: Effects of preoperative warming on the incidence of wound infection after clean surgery: a randomised controlled trial. Lance, 358 : 876-880 (2001). NOTES : BACKGROUND Wound infection after clean surgery is an expensive and often underestimated cause of patient morbidity, and the benefits of using prophylactic antibiotics have not been proven. Warming patients during colorectal surgery has been shown to reduce infection rates. We aimed to assess whether warming patients before short duration, clean surgery would have the same effect.Methods 421 patients having clean (breast, varicose vein, or hernia) surgery were randomly assigned to either a non-warmed (standard) group or one of two warmed groups (local and systemic). We applied warming for at least 30 min before surgery. Patients were followed up and masked outcome assessments made at 2 and 6 weeks.Findings Analysis was done on an intentionto-treat basis. We identified 19 wound infections in 139 non-warmed patients (14%) but only 13 in 277 who received warming (5%; p=0.001). Wound scores were also significantly lower (p=0.007) in warmed patients. There was no significant difference in the development of haematomas or seromas after surgery but the non-warmed group were prescribed significantly more postoperative antibiotics (p=0.002)Interpretation Warming patients before clean surgery seems to aid the prevention of postoperative wound infection. If applied according to the manufacturers guidelines these therapies have no known side-effects and might, with the support of further studies, provide an alternative to prophylactic antibiotics in this type of surgery Morris, W.; Simon, L.; Pineiro, A.; Pelle Lancien, E.; Laplace, C.; Hamza, J.: Assessment of antibacterial filters for epidural catheters in obstetrics. Annales françaises d’Aesthésie et de réanimation, 20 : 600-603 (2001). NOTES : OBJECTIVES. To assess the antibacterial efficiency of filters used in obstetrics when epidural top-ups are performed.Study design: Observational prospective study.Patients and methods: We aseptically collected 201 anti-bacterial filters that had been used for top-ups with ropivacaine +/- sufentanil for epidural analgesia during tabour. We flushed them first with 2 mL of saline and then with 2 mL of a solution containing 1.5 x 10(6) Staphylococcus epidermidis/mL. The filtrates were incubated at 37 degreesC for 72 h. Number of top-ups and duration of epidural analgesia are expressed as median (extremes).Results: 3 (1-10) top-ups were performed for tabour analgesia over a period of 6,5 h (1,8-18). After filtering, all the solutions were found to be sterile. Especially, when using Staphylococcus epidermidis solutions, bacteria were not found beyond any filter. These results suggest the integrity of the filter membrane after several boluses. No infection related to epidural analgesia was reported.Conclusion: Antibacterial filters provide a good protection against a potentially contaminated procedure during epidural top-up N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 AGENDA SCIENTIFIQUE Faites nous part des différentes manifestations que vous organisez !! (Formation, symposium) 10, 11, 24 AVRIL et 15, 29 MAI 2002 NSPH Cursus Capita Selecta van de infectieziektebestrijding Lieu : Utrecht (The Netherlands) Renseignements : www.nsph.nl - E-mail : [email protected] 4 - 7 MAI 2002 4th European Congress of Chemotherapy and Infection Lieu : Paris (France) Renseignements : Congrex Sweden AB, Stockholm, Sweden Tél : 46/8/459.66.00 – Fax : 46/8/661.91.25 – E-mail : [email protected] http://www.congrex.com/ecc4 15 MAI 2002 Seminaires des Maladies infectieuses (groupe Anvers) "Candida-sepsis" E. Vlieghe, M. Van de Vijvere Lieu : ACZA, campus Stuivenberg – Auditorium Sano, Anvers Heure 12h30-13h30 Renseignements : http://gso-www..uia.ac.be/gso/IZG.htm Tél : 03/820.25.02 – Fax : 03/820.25.01 – E-mail : [email protected] 16 MAI 2002 La Microbiologie Clinique Pratique : Rencontres interhospitalières de la Province de Hainaut « Méningites à enterovirus : bilan de l’épidémie 2000» Drs C. Liesnard, Virologie, Hôpital Erasme et D. Famerée, Microbiologie, CHU Charleroi Lieu : Salle de séminaire (niveau 0), CHU A. Vésale, Montigny-le-Tilleul Renseignements :Dr C. Potvliege, Microbiologie,CHU Tivoli, Tél :064/27.64.06 Dr D. Govaerts, Microbiologie, CHU A. Vésale, Montigny-le-Tilleul – Tél :071/29.55.30 15-16-17 MAI 2002 8ème Rencontre Internationale des Infirmier(ère)s Francophones en Hygiène Hospitalière Lieu : Martigny (Suisse) Renseignements : Patricia Taminiau, présidente de l’ABHH - E-mail : [email protected] 16-23 MAI 2002 APIC 2002 – USA Lieu : Nashville (Tennessee), Convention Center Renseignements : APIC Nat. Office, 1275K street NW, suite 1000, Washington DC 20036 Tél : (202)7891890 – Fax (202)7891899 – E-mail : [email protected] http://www.apic.org 29-30 MAI 2002 VHIG Congres 2002 Lieu : Doorwerth, Parkhotel de Branding Renseignements : Secretaris Congrescie M. Louwers Tél : 073-6404587 25 N O S O - i n f o , vo l . V I n ° 1 , 2 0 0 2 12 JUIN 2002 Séminaire de l’Institut Scientifique de la Santé publique « European surveillance of nosocomial infections in ICU : the HELICS-ICU project" I.Morales, C. Suetens, Epidemiology, ISP) Lieu : ISP, rue J. Wytsman, 14, 1050 Buxelles, salle NELIS Heure : 12h30-13-30 Renseignements : Secrétariat d’épidémiologie 02/642.50.37 13 - 14 JUIN 2002 XIIIIème Congrès National de la Société Française d’Hygiène Hospitalière Lieu : Toulouse (France) Renseignements : Europa Organisation, St Pantaléon 5, BP844, 31015 Toulouse cedex 6 Tél : (33)534.45.26.45 - Fax : (33)534.45.25.46 – E-mail : [email protected] 20 JUIN 2002 La Microbiologie Clinique Pratique : Rencontres interhospitalières de la Province de Hainaut « Automatisation des examens microscopiques des urines : bilan et perspectives » Drs Allemeersch, Microbiologie, Clin. Elisabeth et G. Mascart, Biol. Clinique, CHU Brugmann Lieu : Salle de séminaire (11éme étage), CHU Tivoli, La Louvière Renseignements :Dr C. Potvliege, Microbiologie,CHU Tivoli, Tél :064/27.64.06 Dr D. Govaerts, Microbiologie, CHU A. Vésale, Montigny-le-Tilleul – Tél :071/29.55.30 27 JUILLET – 1er AOUT 2002 Joint Meeting of the three divisions of the International Union of Microbiological Societies Lieu : Paris (France) Renseignements : http://www.iums-paris-2002.com 25 AU 28 AOUT 2002 SHEA//CDC//ESGNI Training course in hospital epidemiology Lieu : Stein am Rhein (Suisse) Renseignements : http: //WWW. hosp-epi-course.ch [email protected] 15 - 18 SEPTEMBRE 2002 5th International Conference of the Hospital Infection Society Lieu : Edinburgh (U.K.) Renseignements : HIS 2002, Concorde Services, Ltd, Glasgow, UK Tél : 44/141/331.0123 – Fax : 44/141/331.02.34 – E-mail : [email protected] http://www.his2002.co.uk 15-16 OCTOBRE 2002 Formations en centre CEFH « L’hygiène : Moyen de gestion pour le cadre hospitalier » Lieu : Strasbourg Renseignements : Centre d’études et de formation hospitalières BP 98 Cahors cedex 9 Tél : 0565230600 – Fax 0565230609 www.cefh-ceps.com 26