l`homme qui faisait fleurir les arbres
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l`homme qui faisait fleurir les arbres
L’HOMME QUI FAISAIT FLEURIR LES ARBRES L’HOMME QUI FAISAIT FLEURIR LES ARBRES conte musical de Frédéric Pattar d’après un conte traditionnel japonais commande de Cumulus pour un conteur, une harpiste et un percussioniste un spectacle proposé par l’ensemble L’Instant Donné durée : 43 minutes tout public à partir de 6 ans L’Homme qui faisait fleurir les arbres a été créé à Dijon au festival Why Note le 27 novembre 2002 par l’ensemble L’Instant Donné reprises à la Halle Saint-Pierre (Paris) 2003, au festival Agora – IRCAM 2004, à l’Opéra de Lille 2005 musique et conception : Frédéric Pattar conteur et composition théâtrale : Jean Rochereau adaptation du texte : Frédéric Pattar, Elisabeth Hölzle et Jean Rochereau avec Jean Rochereau, conteur Esther Davoust, harpe Maxime Echardour, percussion François Fauvel, mise en lumière, accessoires Contact L’INSTANT DONNÉ – Rémy Jannin 104 rue Victor Hugo 93170 Bagnolet - France 00 33 (0)1 48 59 85 20 - 00 33 (0)6 13 06 62 93 [email protected] - www.instantdonne.net Relations presse : Anne Gueudré mobile 00 33 (0)6 60 51 03 82 / [email protected] production : L’Instant Donné coproduction : GMEM - centre national de création musicale de Marseille synopsis L’histoire raconte la rivalité entre deux voisins : aux temps anciens, sur une île du Japon, deux couples de paysans vivent pauvrement. Tandis qu’un des couples épie ses voisins avec envie, l’autre couple se satisfait du peu qu’il obtient et s’en retrouve récompensé : un mystérieux chien blanc conduit un jour le vieil homme dans la montagne et le mène à un trésor. Jaloux, le voisin veut faire de même et emprunte le chien que le vieux lui prête volontiers. Maltraitant l’animal, il n’obtiendra qu’un tas de détritus. Furieux, il tue le chien, ce qui peine grandement ses maîtres qui l’enterrent et plantent un arbre sur la tombe. Un an plus tard, le chien apparaît en songe au vieillard, lui recommandant de confectionner un mortier en abattant cet arbre. À peine la vieille utilise-t-elle ce mortier, qu’elle s’aperçoit que les quantités de riz s’y trouvent miraculeusement multipliées. À nouveau, les voisins, jaloux, demandent à emprunter le mortier : l’effet est inverse, le riz disparaît. Fous de rage, ils brûlent l’objet. Quand le vieux vient récupérer son mortier, il ne trouve qu’un tas de cendre qu’il récupère soigneusement dans sa veste. Sur le chemin du retour, le vent disperse une partie des cendres sur les arbres qui se mettent aussitôt à fleurir, en plein hiver. La grand-mère propose alors à son époux de se rendre au palais du prince, qui aime tant les cerisiers en fleurs. Le vieux grimpe dans un arbre du jardin du palais et répand les cendres transformant le lieu en un océan de fleurs. Depuis, on raconte encore que dans une île au large du Japon, un arbre étrange se dresse non loin d’une rivière et qu’au milieu de l’hiver ses branchages foisonnent d’une multitude de fleurs. Le conte s’en tient aux faits sans apporter de jugements ni proposer de morale explicite. Tout est dit à travers la poésie qui transfigure la pauvre vie du couple généreux. La fin reste ainsi suspendue : la traditionnelle conclusion est gommée au profit de l’évocation si japonaise des fleurs de cerisiers (sakura). NOTE D’INTENTION Une histoire simple et hors du temps C’est un conte populaire japonais (aussi connu en son pays qu’un Petit Chaperon Rouge chez nous) qui a inspiré le compositeur Frédéric Pattar. L’Homme qui faisait fleurir les arbres est un conte musical dans lequel les genres se mélangent : théâtre et musique se rencontrent pour servir le récit. La forme du spectacle, volontairement simple et légère, laisse place au raffinement savant d’une véritable partition de musique de chambre (harpe et percussion) et à la puissance d’évocation d’un texte densément poétique dans sa simplicité narrative. RÉCIT et musique Conteur et musiciens ont la même tâche : servir l’œuvre pour la transmettre. Musique et conte sont étroitement imbriqués : la partie du conteur est écrite dans la partition alors que le texte génère des motifs musicaux bien identifiables (à la manière des leitmotiv dans les opéras de Wagner). Certaines figures du récit sont interprétées par les musiciens. Parfois détournés de leur usage habituel, les instruments brouillent les pistes en mettant en évidence la théâtralité souvent inconsciente qu’engendre tout geste musical. UN JAPON RÊVÉ Ni réalisme, ni exotisme dans la représentation de ce conte qui n’est pas restitué ici dans sa version originale (le texte a été adapté pour accueillir la musique). Qu’on ne cherche ici ni kabuki (théâtre musical populaire japonais), ni gagaku (musique traditionnelle). La convocation des formes traditionnelles japonaises est purement poétique et leur libre évocation sublimée par l’imaginaire propre du compositeur. Suggérer le plus en disant le moins Mené avec une grande économie de moyens, le récit avance par concaténation d’images saisissantes, utilisant un langage direct. La parole du conteur est celle de quelqu’un qui a vu : une parole visonnaire qui traduit à la volée le monde sensible qui excèdera toujours le langage. Ici, la parole agit, fait être, réalise. Le conteur n’interprète pas. Il restaure la tradition orale du récit, supprimant scories explicatives ou morales et commentaires que les écrivains ont ajoutés au fil du temps. La parole retrouve l’épure, la ligne générale, les points d’ancrage, les points de passages, les symétries et les failles, les continuités et les ruptures. CUM GRANO SALIS* Le conteur prend du plaisir à captiver et amuser son auditoire. Le récit comme la musique, vifs et acérés, distillent finement leurs espiègleries. Par exemple, on remarquera peut-être en filigrane dans un univers totalement décalé la chanson « L’Argent ne fait pas le bonheur des pauvres » d’un dénommé Coluche... Mais le jeune public sera sans doute plus sensible à certaines facéties visuelles et sonores. * Locution romaine signifiant avec un grain de sel, c’est-à-dire : avec un peu d’humour, de piquant.