DÉCOUVRIR Je poussais un peu la fenêtre, juste comme ça, rien

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DÉCOUVRIR Je poussais un peu la fenêtre, juste comme ça, rien
DÉCOUVRIR
Je poussais un peu la fenêtre, juste comme ça, rien que pour voir, et la lumière que je fis naître me sembla animée
d’espoir. Etait-ce avant, était-ce après, que je fus sorti ou entré vers ce lieu-commun hors du temps, toujours est-il
qu’en un instant, je vis un monde apparaître.
Sur une plage immaculée où dansaient ombres et lumières, elle se leva encore mouillée, me regardant de tout son
être. Qui était-elle, où allait-elle, je n’aurais su encore le dire. Belle inconnue à demi-nue, lovée dans un voile léger,
laissant au vent le soin de mieux nous permettre de la sculpter.
Elle s’approche et puis me parle, au second sens où on l’entend.
- Commences-tu à me cerner ?
Tu sais je serai toute à toi
Je ne suis une métaphore
Qui s’évapore sous tes doigts.
Regarde en toi tu verras,
Comme goutte voit son écho
Creuser des sillons sur les eaux
De ce qui est mais ne se voit.
Toujours penché à ma fenêtre, maintenant pleinement ouverte, je la vis qui dansait pour moi tout en chantant à
pleine voix.
- Sens-tu ces sons qui te caressent
Et qui battent en toi la mesure
Comme les vagues qui sans cesse
Roulent doucement sur l’azur
Qui voyage entre tes oreilles
Lorsque tu sais lui entrouvrir
Lorsque tu veux être en éveil
Lorsque tu sais m’entendre rire.
Elle s’approcha encore de moi jusqu’à m’effleurer cette fois. Et je pus suivre de mes doigts jusqu’aux contours de son
esprit. Elle me dit :
- Même si j’ai pu te toucher
Crois-tu qu’ils sauront nous comprendre ?
A trop vouloir tout peser
Ne finit-on pas par reprendre
L’essence même qui anime
Le bois de prose, la fleur de rîmes,
Travaillés par des clercs de plume
Sous l’œil éclairé de la lune ?
Je reculais de ma fenêtre enivré de parfums légers, car ces paroles que je pus boire m’avaient permis de voyager.
Avec mes sens, avec mon cœur, pourtant seulement par l’esprit, entre ces lignes entrouvertes vers d’autres êtres et
d’autres vies.
Refermez-la tout doucement, ma fenêtre sur cette idée. Elle était nue et découverte, mais elle est sortie apprêtée.
Elle nous a laissé la suivre et on a pu la voir sourire, sur les chemins où l’on peut vivre encore venez la découvrir.

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