Numéro 12

Transcription

Numéro 12
Les clés de l’enclos
Parce qu’un mouton qui court est plus difficile à tondre…
N°12 septembre 2004 – Mensuel gratuit http://contact.allie.free.fr
Edito
Brêêêves...
Un journal qui vit sa seconde rentrée sur
Luminy, c’est chose rare. Mais le format
mailing-list qui est complété par une édition
papier à deux cents exemplaires gratuits, c’est
quasiment un miracle…
Mais trêve de plaisanterie, « les clés de
l’enclos », c’est un mensuel gratuit sans pub et
avec de vrais étudiants qui écrivent à l’intérieur
et ceci avec une double optique. Premièrement
pour se faire le relai de faits d’actualité qui les
ont particulièrement marqués, souvent avec un
point de vue original. Puis pour amener de la
vie à notre campus en y annonçant les
différentes activités qui y auront lieu, ce qui
bouge dans les différentes facs (conseils,
manifestations…) et les vécus étudiants.
Mais ce qui est propre à ce journal, c’est la
possibilité pour chacun de le faire progresser
en y écrivant, en proposant de nouvelles
rubriques ou en amenant des informations
diverses.
Le Syndicat des Travailleurs Corses (STC) a
obtenu une victoire dans un accord avec la
direction de la SNCM mettant fin à une grève de
deux semaines. La société a accepté
d'augmenter fortement la prime d'insularité
des salariés Corses, portée à 130 € par mois
er
avec effet rétroactif au 1 janvier 2004. Elle
consent aussi à renforcer les effectifs des
agences d'Ajaccio et de Bastia et surtout à
"rééquilibrer" les embauches entre la région
Corse et la région PACA. Le STC, syndicat
minoritaire, a pourtant fait plier la direction après
avoir menacé, en cas de nouvel échec, de
couper totalement les liaisons aériennes et
maritimes entre la Corse et le continent, dans
une opération "île morte".
Bonne lecture à tous !
A.C.
*
N. Sarkozy
immobilier à
des intérêts
immobilier.
vitesses ?!
a décidé de remplacer le prêt
taux zéro par une déduction fiscale
d’emprunt pour un premier achat
Vous disiez politique à deux
Sommaire :
*
Délocalisations ................................................. 2
L’écologie selon Bush ....................................... 2
Réflexions sur la constitution Européenne .......... 3
G.W. Bush : capitaliste convaincu
ou fanatique religieux ? ..................................... 4
Logique à n dimensions..................................... 5
Passe quoi, encore ?......................................... 6
FT face à la crise .............................................. 6
Leçon de finance .............................................. 7
De l’altermondialisme........................................ 8
Chroniques de Montréal .................................... 9
Insolites.......................................................... 10
A voir ce mois-ci ............................................. 10
Echos de l’enclos : quelques dates .................. 11
Mots croisés ................................................... 11
Toujours en Corse, on observe une forte
augmentation d'actes racistes et xénophobes.
En effet depuis le début de l'année on dénombre
une trentaine d'attentats à l'explosif contre la
communauté maghrébine. Les graffitis "Arabi
fora" (les Arabes dehors) se multiplient sur les
murs des villes et sur les routes de l'île. C'est à
Ajaccio, Bastia et Porto-Vecchio, où la
population immigrée représente de 13 à 20% de
la population, que l'atmosphère est la plus
délétère. Le mouvement "Clandestini corsi", qui
a revendiqué de nombreux actes racistes, a
annoncé une trêve le 8 septembre tout en
menaçant la Ligue des Droits de l'Homme et Ava
Basta et en promettant de continuer à agir pour
"la survie du peuple Corse".
BD : Le sceptre de Tokhar
sur
http\\contact.allie.free.fr
*
G.W. Bush est jaloux ! Vladimir Poutine veut
copier son concept de guerre préventive
appliquée à la Tchétchénie. L’élève Poutine va-til faire mieux en prenant exemple sur l’Irak ?
Ze Pequeño
1
Europe de l’Est, nouvelle terre
d’accueil pour entreprises en
mal de profits.
Les grands chefs d’entreprises installées en
France abusent d’un nouveau jeu depuis quelques
mois : le chantage à la délocalisation. Pour
l’instant nos ouvriers perdent partie sur partie.
Heureusement, notre cher premier ministre J-P.
Raffarin, dans sa grande mansuétude, condamne
ces pratiques (c’est pas du jeu !). Quant à
Sarkozy, il devrait annoncer prochainement
quelques mesurettes, à savoir d’une part un plan
fiscal européen visant à effacer l’écart des salaires
et d’autre part une exonération de taxes
professionnelles et une aide fiscale aux
entreprises dans les zones sinistrées par le
chômage. Coût estimé de la mesure : entre 500
millions et 1 milliard d’€. Espérons que pour ce
prix-là les méchantes entreprises délocalisatrices
reviendront au bercail !!!
populations locales. Certes ces entreprises
apportent de l’emploi dans des pays où souvent plus
de 20% de la population est au chômage mais les
salaires et les conditions de travail n’en sont pas
améliorées pour autant. Selon un rapport de la
banque mondiale de 2002, dans ces pays « la
pauvreté est devenue bien plus répandue et a
augmenté à un rythme plus rapide que nulle part
ailleurs dans le monde ».
Alors quelles sont les solutions ?
Elles pourraient peut-être venir de la constitution
européenne, au centre des débats actuellement.
Serait-il fou d’imaginer que la constitution puisse
harmoniser par le haut les droits sociaux des
travailleurs de l’Union ?
Cela mettrai tout le monde sur un pied d’égalité.
Problème : les entreprises reviendraient sûrement
au bon vieux Made in Taiwan.
A quand l’harmonisation mondiale !
Céline Thomas
L’écologie selon Bush
B
Merci msieu l’Baron !
Mais
peut-on réellement résister à la
« concurrence » de l’Europe de l’Est ?
Avec un salaire moyen de 170 € et un SMIC à 70
€, la Roumanie par exemple est hors d’atteinte.
De plus, un avantage notoire des pays de l’Europe
de l’est est leur proximité géographique, ce qui
réduit considérablement les coûts de transport en
ème
comparaison avec l’Asie, 2
destination la plus
prisée de nos chers entrepreneurs. Pour
comparaison le prix d’une heure de travail coûte
13 fois moins cher en Roumanie qu’en France,
avantage non négligeable pour des entreprises
au bord de la faillite comme Lacoste ou encore
Etam ! D’ailleurs amusez vous à chercher sur vos
polos ou pulls la mention « made in Romania », ils
l’ont oubliée, c’est bête alors !!!!!
Mais plus démoralisant encore, cette vague de
délocalisation ne profite même pas aux
ush, le fidèle serviteur de Dieu est considéré par
de nombreuses personnes comme un cancre en
matière d’écologie, mais peu se rendent compte
de sa volonté de détruire l’écologie.
En effet, le Président des États-unis affirme son
désavœu en plusieurs points. Tout d’abord, l’un des
plus importants : le protocole de Kyoto. Ce protocole
a pour but de limiter l’émission de gaz à effet de
serre. De nombreux pays l’ont signé, mais le pays
qui produit ¼ des émissions de CO2 sur terre l’a
refusé malgré les promesses électorales de 2000.
Mais l’administration Bush ne s’arrête pas là, elle
va même jusqu’à racheter des parts de pollution aux
pays africains qui bien sûr ne s’en servent pas ou
très peu. Bush a aussi autorisé l’exploitation de
millions d’hectares dont des réserves naturelles,
pour le bois, le gaz et le pétrole (étonnant non ?). De
plus l’accès aux deniers espaces encore sauvages
du pays ont été offerts au secteur de l’énergie en
remerciement des 3 millions de dollars versés pour
sa campagne électorale de 2000. Complètement
aberrant, le projet pensé par Dick Cheney (le vice
président) est bientôt réalisé : le forage de 66 000
puits de méthane qui nécessitera la création de 40
000 Km de routes et deversera plus de 7 milliards
de litres d’eaux usées dans la nature. Greenpeace
va être vert…
Les exemples sont encore très nombreux et les
gens qui votent pour Bush le sont aussi. Qu’importe
si la planète étouffe, se dégrade, qu’importe si le
monde est en guerre, tant que les intérêts de
l’industrie sont servis.
Alors le 2 novembre, Messieurs les Américains
posez-vous les bonnes questions et faites arrêter
cette busherie !
Hugo
Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 2
Réflexions sur la
constitution Européenne
Constitution : n.f. Loi fondamentale d’une nation,
ensemble de règles juridiques qui régissent les
rapports entre gouvernants et gouvernés et
déterminent l’organisation des pouvoirs publics.
« Larousse ».
Parce qu’une constitution s’applique à un Etat, nous
parlerons donc de traité constitutionnel pour le projet
européen.
Les médias se sont emparés du débat, ne manquant
jamais de fustiger les divers positionnements. Pour
exemple ; Le Monde a articulé sa Une sur
l’intervention de L. Fabius dans quatre numéros. Ils
prédisent l’avenir des politiques ou de leur parti en
fonction des positionnements, à la manière de
Madame Soleil avec des cartes. Ils annoncent
l’éclatement de la Gauche Européenne et Française
en gonflant l’importance des débats internes. Mais
pourquoi faudrait-il voter oui plutôt que non ? Les
défenseurs du projet de traité constitutionnel
affirment que pour être Européen, il faut accepter ce
progrès. Prenons du recul et transposons ces
arguments : à plusieurs, nous construisons une
grande maison et tout le monde vous dit que si vous
voulez y habiter, il faut faire vite et ne pas mettre de
ciment entre les pierres. Ne devriez-vous pas tenter
de convaincre les autres qu’elle sera plus longue à
fabriquer mais qu’elle serait plus solide avec du
mortier ?
Un autre argument du « oui » est que ce traité
donne plus de pouvoir au Parlement et sera donc
plus démocratique et plus transparent. Le problème
est que ce texte de plus de trois cents pages ne
contient pas que cela.
Les partisans du non, clament en cœur que ce traité
est anti-social et qu’il nous obligerait à abandonner
le service public et la protection sociale. C’est un
faux argument : le texte dit seulement que la
concurrence doit être libre, rien n’oblige l’Etat à
refuser d’être un acteur économique. Il doit en
revanche délaisser son monopole. L’abandon
progressif des acquis sociaux n’est pas la volonté de
l’Europe mais la volonté des libéraux qui dirigent
chaque état européen ; tous voudraient être plus
attractifs que leurs voisins pour avoir une plus
grosse part du gâteau. Comme quoi l’unité n’est pas
pour aujourd’hui.
Je ne vois dans ces raisons que l’aveu d’un examen
qui n’a pas été effectué convenablement. Chacun
dénonce l’idéologie de l’autre pour marquer des
points. Ce n’est pas un combat de gladiateur, le
vainqueur n’est pas celui qui reste debout, le
vainqueur, c’est la population si les choix ont été
satisfaisants.
Et pourtant, il est facile de trouver des arguments :
Ce traité institutionnalise le modèle libéral, ce que
même les États-unis, champions de ce modèle,
n’ont pas inscrit dans leur constitution. De plus ce
choix serait irréversible car en cas d’acceptation, le
traité ne pourrait être modifié que par l’unanimité des
membres de l’Assemblée. Et c’est là le vrai défaut
de ce traité constitutionnel, il n’est pas évolutif. Un
argument qui devrait effrayer les libéraux,
défenseurs de la souplesse et de la réactivité, mais
partisans du oui.
Un autre argument est la défense commune.
L’intérêt de mettre nos armées en commun serait de
souder un peu plus les états et réduire les dépenses
en armement. Et bien non ! Il se trouve toujours cet
article I-40-3 : « Les états membres s’engagent à
améliorer
progressivement
leurs
capacités
militaires. »
La constitution présente des lacunes, des
imperfections et surtout des compromis. Il n’est pas
facile de trouver des similitudes entre des modèles
aussi antagonistes que les modèles français et
anglais. Plutôt que de tenter de nous démontrer que
le système est bon ou mauvais, il faudrait plutôt
nous prouver que le compromis est acceptable ou
insatisfaisant et nous en énoncer les raisons. Il faut
cesser d’être dans une logique bipolaire : bien ou
mal. Si le modèle miracle était connu, on l’aurait déjà
tous adopté. En politique, la question devrait être : la
constitution est-elle perfectible, adaptée ou à
repenser ? Enfin, pourquoi veut-on arrêter un choix
maintenant ? Le traité de Nice sera de toute façon
valable jusqu’en 2009 ; d’ici là, ne faudrait-il pas
poursuivre les concertations ? Pour un projet aussi
important, un an de discussion est-il suffisant ?
Bonnier Loïc
Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 3
G.W.BUSH : CAPITALISTE CONVAINCU
ET/OU FANATIQUE RELIGIEUX ?
Qui aujourd’hui croit encore à l’existence d’armes
de destruction massive en Irak ou à la protection
par l’ancien régime de Bagdad de terroristes
islamistes d’al Quaida ?
Mais alors, quelles explications peuvent être
données à l’invasion de l’Irak par les troupes
américaines ?
La première est économique. En effet, G W
BUSH, en bon capitaliste et chef d’entreprise,
cherche à gagner de l’argent. Or l’Irak dispose
d’énormes ressources pétrolières et l’on connaît
les enjeux économiques que représente le pétrole
à l’heure actuelle. Notons au passage que G.W.
BUSH ainsi que nombre de ses ministres et
conseillers à la Maison Blanche, sont actionnaires
de grandes industries militaires ou
pétrolières.
La seconde, beaucoup
moins médiatisée, est
l’appartenance
du
président américain à la
mouvance
des
protestants
évangéliques.
Précisons, afin d’éviter
toute confusion,
que
l’ensemble
des
protestants ne sont pas
évangéliques. Il s’agit d’un
courant radical qui se donne pour
mission de « convertir l’Amérique avant
de conquérir le monde ».
Essayons de comprendre leur vision «biblique »
du monde.
Le point central de leur courant de pensée est le
fait qu’ils croient en l’Armageddon, qui vient de
l’Hébreu Har Megiddo, le mont de Megiddo. Le
livre de l’Apocalypse de St Jean ainsi que la
tradition islamique y situent le combat final :
l’ultime confrontation des forces du Bien contre les
légions du Mal, prélude à la conversion des juifs et
à l’instauration du millénium (croyance selon
laquelle le Christ reviendrait sur terre après la
victoire des forces du Bien pour un règne de mille
ans de bonheur). Jusqu’ici, rien de grave, il ne
s’agit là que d’une interprétation stricto sensu de la
bible. Et pourtant c’est de cette interprétation plutôt
répandue que vient tout le danger. En effet, que
vous ou moi croyions en ceci ne représente aucun
danger, mais que le dirigeant du pays le plus
puissant du monde en fasse le fil directeur de
toute sa politique étrangère pose un réel
problème. Le président des USA, comme
n’importe lequel d’entre nous a le droit d’avoir ses
propres convictions personnelles. Mais le
problème survient lorsque celui-ci souhaite
imposer sa vision biblique du monde. Rappelons le
nom donné aux ennemis des USA : « l’axe du
Mal », ceci n’est pas sans rappeler les « forces »
du même nom.
Toujours dans la tradition biblique, ces forces
malines déferleront de Babylone (ville de
débauche, de péché, ville des impies…) sur
Jérusalem. Or l’ancienne ville de Babylone se
situe précisément dans les environs de Bagdad et
a été restaurée par… Saddam Hussein.
L’Apocalypse de St Jean considère sa destruction
comme la condition sine qua non du retour de
Jésus sur Terre.
Revenons un peu en arrière : quel est l’élément
déclencheur de la politique militaire des USA ? Les
attentats du 11 septembre 2001.
L’analyse de ces attentats par l’équipe de Bush fut
double :
Les attentats sont un avertissement donné aux
Américains par Dieu. S’ils continuent leur vie de
débauche et de péché, ils seront
frappés à nouveaux par Dieu. Cela
donne de l’importance aux
propos
des
protestants
évangéliques qui militent contre
la libéralisation des mœurs
(homosexualité,
divorce,
avortement, clonage, sexualité
débridée, la pornographie, les
droits de la femme…). Les
avions meurtriers sont le
déchaînement de la colère de
Dieu
sur
les
tours
babyloniennes.
Les attentats sont la
preuve de l’importance que
prennent les « forces du Mal »
(l’Islam) et de l’imminence de l’affrontement
final. Il faut donc agir pour permettre le retour de
Jésus sur Terre.
En réalité, cette double analyse est extrêmement
présente dans l’esprit des dirigeants américains.
Ces derniers voient en l’Amérique le sauveur du
monde se considèrent comme le peuple élu. Pour
preuve, ces quelques phrases de Bush et consort :
« il n’y aura jamais de paix mondiale avant que la
Maison de Dieu et le peuple de Dieu n’assument le
leadership à la tête du monde » (Pat Robertson in
« the new world order ») ; « l’Amérique doit diriger
le monde » (Bush, le lendemain du 11
septembre) ; « Dieu a fait des Américains les
maîtres du monde afin d’instituer l’ordre là où
règne le chaos » (Sénateur Albert Beveridge) ;
« On ne battra Ben Laden et Saddam que si l’on
combat au nom de Jésus » (Franklin Graham)…
Rappelons également que Washington signifie « la
ville illuminée sur la colline », la nouvelle
Jérusalem, la Sion du nouveau monde.
Lorsque l’on connaît la vision qu’ont les membres
du gouvernement des USA, on saisit mieux
certains aspects de leur politique extérieure.
Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 4
Par exemple, on comprend parfaitement le soutien
inconditionnel apporté à Israël et l’encouragement
à l’immigration juive en Israël. En effet, selon la
vision biblique, la bataille finale aura lieu en
Palestine après quoi, les juifs devront demander
pardon à Jésus de ne pas l’avoir reconnu comme
leur prophète et de l’avoir fait crucifier. Ceux qui ne
le reconnaîtront pas seront anéantis, et le
Royaume de Dieu pourra commencer. Pour que
Jésus descende sur Terre, il faut donc que tous
les juifs reviennent en Israël.
Espérons que de tels fanatiques religieux ne
seront pas réélus. Pourquoi ne parle-t-on jamais
des fondamentalistes protestants évangéliques et
toujours des fondamentalistes musulmans ? Les
médias manqueraient-ils d’objectivité dans leur
façon de traiter l’actualité ? Nous sommes en droit
de nous poser la question lorsqu’on sait que CBN
par exemple est une chaîne créée et dirigée par
un fondamentaliste religieux. De plus, il faut savoir
que les protestants évangéliques représentent 70
millions d’individus aux USA (sur un total d’environ
300). ajoutant à l’électorat républicain. Enfin, le
protestantisme évangélique est la religion qui
progresse le plus vite au monde avec 52000
conversions par jour et sera probablement dans
quelques années la première religion au monde !
Qu’en est-il de la séparation de l’Eglise et de l’Etat,
de la religion et de la politique ?
Yann Le Huérou
•
SOURCES :
∗ Le nouvel observateur n°2051du 26 février au 3 mars 2004. « Les
évangéliques, la secte qui veut conquérir le monde ».
∗ Le Monde des religions n°2, Novembre Décembre 2003, « Ces
fondamentalistes qui nous viennent d’Amérique »
Logique à n dimensions
« J’aurais pu croire en George Bush mais voilà
[…] j’aurais pu croire en Saddam mais voilà
[…] j’aurais pu croire »
I am « Ombre est lumière » 1994
Dans une société fondée sur les valeurs judéochrétiennes, nous avons tendance à nous trouver
un « gentil » et en déduire que son opposant est
un « méchant ». Cette logique trouve aujourd’hui
ses limites dans sa réciproque. Quand on isole un
tyran, faut-il en déduire que son contradicteur
représente le Bien ?
De nombreuses personnes à travers le monde
croient en Bush car il combat le terrorisme.
Pourtant, son bilan est catastrophique pour la
paix : montée en puissance des Talibanistes
modérés en Afghanistan, démocrates Irakiens
menacés jour après jour… Il a même réussi à
convertir au terrorisme des personnes de
confession musulmane jusqu’ici modérées. Les
anti-Bush défendent qu’avec une telle politique de
sanction à l’égard du Moyen Orient, les terroristes
ne sont que des résistants à l’ingérence
américaine. Ils pourraient pourtant agir comme les
résistants européens : attaquer le ravitaillement,
les communications, l’armée… Non ! Ils s’en
prennent à des civils, par vengeance, représailles,
facilité…
Dans le monde entier des contestataires se disent
inspirés par Ben Laden et fédèrent leur lutte autour
de la terreur, employant pour cela des capitaux
occultes souvent issus d’une mafia.
Les mêmes exemples sont applicables en
Tchétchénie. Les rafles Russes alimentent le
terrorisme en ciblant des civils, ce qui «justifie »
les tortures, toujours sur des civils.
Certains individus, déboussolés par cette absence
de camp à défendre, crient à la conspiration, à la
manière d’un Michael Moore. Si aucun ne parait
défendre le Bien, serait-ce qu’ils sont tous
complices ?
Le problème se complique encore quand apparaît
une troisième force, comme dans le conflit Israélopalestinien. Des extrémistes palestiniens chassés
de leurs terres s’adonnent au terrorisme. En
réaction, le gouvernement israélien rase des
villages - on peut alors presque parler de
terrorisme d’état – après quoi il enferme son
peuple entre des miradors. Il n’était pas utile de
quitter la Vieille Europe pour se recréer des
ghettos. De plus, une troisième partie, certains
rabbins se posent en arbitres et menacent d’user
de bombes si le gouvernement fait un pas vers la
restitution des territoires occupés.
Jeu : choisissez un sauvage…. Maintenant ditesmoi qui incarne le bien, la vérité ? Même si l’on
pouvait forcer deux antagonistes à oublier le passé
et à cohabiter, la troisième force continuerait son
œuvre de destruction en agissant lui aussi contre
le mal.
C’est cette logique détournée par les médias pour
alimenter la polémique, qui entretient les conflits.
Les radios, télés, journaux se gardent bien d’inviter
des modérés : il s’agit toujours d’extrémistes
appelant, parfois malgré eux, à la vengeance. Tant
que les peuples penseront que ceux qui
combattent l’ennemi sont des amis et leur offriront
leur soutient, la barbarie trouvera toujours sa
justification.
J’ai choisi mon camp : le bien. Il s’apparente pour
moi à la population civile donc aux victimes et ceci
à condition que ces derniers sortent de cet logique
manichéenne et se détachent de la loi du talion.
Bonnier Loic
Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 5
Passe quoi, encore ?
Pasqua a pu entonner un de ses
Charles
refrains préférés : «Dès que je me présente à
une élection, j'ai des soucis judiciaires.» A peine
avait-il annoncé sa candidature aux sénatoriales
du 26 septembre – ce qui, en cas de succès, lui
confèrera une immunité parlementaire après la
perte, en juillet, de son mandat de député
européen – qu'un de ses proches était mis en
examen dans une affaire de blanchiment. De
sources proches de l'enquête, on expliquait en
revanche le 20 septembre qu'aucun interrogatoire
n'aurait lieu avant les élections sénatoriales.
de l'association de financement pour la
présidentielle de 2002, pourraient être convoqués
par le juge Courroye. Enfin, autre curiosité, les
policiers ont découvert, en perquisitionnant au
domicile de Pavlopoulos, un document écrit qui
résume les propos tenus le 1er septembre par
Pasqua devant les policiers, mais qui pourrait avoir
été écrit avant cette date. Cette possible
concertation entre les deux hommes accrédite les
interrogations des enquêteurs.
Charles Pasqua est déjà mis en examen dans
l'affaire des ventes d'armes vers l'Angola, dans un
dossier de financement de sa campagne pour les
européennes de 1999 et dans trois dossiers
transmis à la Cour de justice de la République en
raison de leurs liens avec ses anciennes activités
de ministre.
Colas Authié
Information de dernière minute : Charles Pasqua a
été élu, dimanche 26 septembre, sénateur UMP
des Hauts-de-Seine et a retrouvé par ce biais une
immunité parlementaire. Sa liste, baptisée "Union
pour un mouvement national", a recueilli 211 voix
sur un total de 1 976 suffrages exprimés.
Cet énième dossier concerne le financement de sa
précampagne.
Pasqua n'avait finalement pas
récolté les signatures permettant de se présenter
pour la présidentielle de 2002. La justice
s'interroge sur l'origine d'un prêt de 450 000 euros
accordé par la Banque populaire de Chypre à
l'association de financement.
Entendu par la brigade financière le 1er
septembre, Charles Pasqua a expliqué que,
confronté
aux
difficultés
financières
du
Rassemblement pour la France (RPF), il avait
accepté la proposition d'un avocat Chypriote, Me
Evripidu. Cet avocat aurait proposé à un de ses
clients de prêter la somme à Pasqua pendant
quelques mois. Le président du RPF a ajouté que
Me Evripidu qui nie tout lui avait été présenté par
Noulis Pavlopoulos. Celui-ci n'est autre que le
doyen de l'université privée Léonard-de-Vinci de
Nanterre, surnommée la «fac Pasqua». Il a été mis
en examen et placé sous contrôle judiciaire, pour
avoir favorisé ce montage financier opaque. Sa
compagne a été entendue par les policiers pour
avoir participé, en février 2002, à un voyage aux
côtés de Charles Pasqua, destiné à mettre au
point le montage financier avec les banquiers
chypriotes. Un autre dirigeant de l'université était
de ce voyage. Il s'agit de Pierre Monzani, directeur
général de Léonard-de-Vinci et secrétaire général
du RPF, placé en garde à vue mais ressorti libre.
France Télécom face à la crise
L
a privatisation de France Télécom ne
surprendra pas grand monde quand on connaît
ceux qui nous gouvernent.
En effet l’État a cédé 11% de ses parts du capital
pour réduire celui-ci à 42%, c’est-à-dire sous la
barre symbolique des 50%. Ainsi France Télécom
devient une entreprise et non plus un service
public. Le désengagement de l’État avait
commencé bien avant dans les années 90 sous
Mitterrand puis avec Jupé et Jospin.
Après cette privatisation, de nombreuses
questions se posent quant à l’avenir des emplois
et à la qualité du service public.
L’État continue sa route, les privatisations aussi,
les réductions d’emplois ne faiblissent pas (27 500
postes en moins en 2 ans à France Télécom), et la
côte de popularité de Chirac augmente. Trouvez
l’erreur.
Hugo
D'autres proches de l'ex-président du conseil
général des Hauts-de-Seine, dont des membres
Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 6
Leçon de finance
C
onsidérons le cas d’une banque (au sens d’un
ensemble d’établissements). Ses ressources
proviennent de ses activités et de ses
placements. Un jour, un déficit survient. Dans un
premier temps la banque va tenter d’attirer des
fonds par des campagnes de publicités, ou en
faisant des offres avantageuses. Si cela ne suffit
pas, la direction tentera d’abaisser les dépenses.
Pour cela, il sera demandé aux employés de faire
des efforts et les primes et avantages seront
réduits. En cas de non-retour à la normale, il
faudra mettre en place un plan social visant à
réduire le nombre de postes en se débarrassant
de certaines activités. Puis si cela est toujours
insuffisant, la banque fermera les succursales non
rentables. Mais elle essayera de garder au
maximum ses investissements rentables, garant
de sa survie. Bien sur, il s’agit d’un cas fictif avec
des solutions qui ne sont pas toujours réalisables
ou pas forcément appliquées dans cet ordre.
Prenons maintenant le cas du ministère des
finances et de son ministre N. Sarkozy, jouant ici
le rôle de PDG. Pendant deux ans les
gouvernements Raffarin ont tout tenté pour faire
revenir les investisseurs. Ils ont ensuite demandé
au Français de réduire leurs avantages (assurance
santé, retraites…). Enfin ils ont limité le
recrutement en raréfiant les places aux concours.
Pour le moment, les salariés et les clients
grognent mais cela reste dans la logique de
l’entreprise précédente.
Nouveau ministre, nouvelles solutions. Nicolas
Sarkozy vend une partie de ces activités
rentables (privatisations et ouvertures du capital
de certaines filiales rentables du groupe). Cette
action permet de rapporter des capitaux, mais
réduit les rentrées d’argent. Ensuite, ce ministère
prévoit de transformer ces offres promotionnelles,
en ne les appliquant plus qu’à une certaine classe
de clients. Ainsi le prêt à taux zéro est remplacé
par un allègement d’impôts, cela reste
globalement la même offre mais qui ne cible plus
que les personnes imposables. Là encore, les
rentrées d’argent diminuent. Enfin, pour faire
plaisir à ses potentiels investisseurs, N. Sarkozy
fait don de ses placements : il s’agit ici des droits
de successions (principal rentrée d’argent après
l’impôt sur le revenu et la TVA). L’entreprise vient
donc de jeter un placement rentable par la fenêtre,
car rien ne prouve que les clients reviennent après
avoir reçu leur cadeau.
Normalement, l’année d’après c’est la crise, et les
actionnaires de l’entreprise licencient ce PDG
incompétent sans parachute doré. Cependant
l’entreprise est au bord du dépôt de bilan et pire,
n’a plus ni rentrée d’argent ni d’activité…
Pas de ChiChi ce mois ci…
Bonnier Loic
Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 7
De l’altermondialisme
Frei Betto (écrivain Brésilien) et Michael Löwy
(chercheur au CNRS), ont écrit en janvier 2002 un
article* qui passa presque inaperçu et qui mérite
pourtant que l’on s’y attarde. Ils y stigmatisent le
libéralisme économique et présentent les valeurs
communes à tous les altermondialistes. Je tenterai
ici de m’en faire l’écho.
Ils analysent le capitalisme comme une religion
planétaire présentant trois dieux (l’Argent, le
Capital et le Marché) avec ses églises (les
Bourses), ses saint-offices (le FMI, l’OMC,
l’OCDE…) et sa chasse aux hérétiques (« nous
tous qui croyons en d’autres valeurs » *).
« Cette civilisation de l’argent et du capital
transforme tout en marchandise : la terre, l’eau, la
vie, les sentiments, les convictions… que l’on vend
au plus offrant » *, ceci dans un lieu que l’on
nomme marché.
Les hérétiques sont, quant à eux, des gens qui
croient en d’autres valeurs et que l’on désigne
aujourd’hui par le terme « altermondialistes ».
Ces derniers refusent la marchandisation de la
Nature, des Droits de l’Homme, de la Liberté, de
l’Amour, de la culture, de la santé, de l’éducation…
Quelles sont les valeurs communes inspirant ce
projet alternatif ? Il s’agit de valeurs qualitatives
(éthiques,
sociales,
culturelles,
politiques,
philosophiques…) et non plus quantitatives. Selon
les deux auteurs, l’ensemble des valeurs qu’ils
défendent se retrouvent dans les trois principes
qui ont inspiré la révolution française : liberté,
égalité, fraternité.
Liberté. « Avant tout Liberté d’expression,
d’organisation, de pensée, de critique, de
manifestation. Libertés durement conquises par
des siècles d’absolutisme, le fascisme et les
dictatures. Mais aussi, et aujourd’hui plus que
jamais, Liberté par rapport à la dictature des
marchés financiers et de l’élite des banquiers et
chefs d’entreprises multinationales qui imposent
leurs intérêts à l’ensemble de la planète. Une
dictature
impériale
(sous
l’hégémonie
économique, politique et militaire des États-unis,
unique superpuissance globale) qui se cache
derrière les lois du marché et dont le
pouvoir est bien supérieur à celui de l’empire
romain ou des empires coloniaux du passé. Une
dictature qui s’exerce par la logique même du
capital, mais qui s’impose avec l’aide d’institutions
profondément anti-démocratiques que sont le FMI
ou États-unis, et sous la menace de leur bras
armé ( l’OTAN) » *
Egalité. Egalité devant la loi bien sûr,
mais également égalité entre le Nord et le Sud,
entre citoyens d’un même pays.
Fraternité. Une fraternité, une solidarité
qui dépasse le cercle familial pour s’étendre à
l’ensemble des individus d’un pays, voire même du
monde, sans distinction de sexe, de religion, de
couleur de peau…
« A ces trois valeurs s’ajoute le respect de
l’environnement »*. Le capitalisme et le
libéralisme économique sont responsables de la
destruction progressive de notre planète. La vie
et la nature sont considérées comme des
marchandises. Il est donc nécessaire de
sauvegarder notre planète, sa vie, sa
biodiversité,… choses qu’avaient compris bien
avant nous les indiens d’Amériques ou encore les
aborigènes d’Australie et que redécouvre le
monde aujourd’hui à travers les actions écocitoyennes de défense de la nature.
Gageons pour finir qu’un tel monde est possible
mais que nous ne l’obtiendrons que si notre
projet alternatif « célèbre les idées de bien
commun, d’intérêt général, de droits universel et
de gratuité » *.
« Demain commence ici et maintenant, dans les
graines de cette nouvelle civilisation que nous
plantons par notre lutte et nos efforts, pour que,
de ces valeurs subjectives et éthiques que nous
endossons dans nos vies militantes, se lèvent des
hommes et des femmes nouveaux » *
* Extraits de l’article de Frei Betto et
Michael Löwy du 26 janvier 2002, publié à
nouveau dans les dossiers et documents du
Monde n°334, septembre 2004.
Le Huérou Yann
Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 8
Chroniques de Montréall
Par Célia Le Ravallec
En cette rentrée universitaire 2004, une
nouvelle rubrique apparaît dans les pages de vos
Clés de l’enclos et cette rubrique est écrite en
direct de… Montréal ! Vous vous demandez sans
doute ce que cette rubrique vient faire dans cette
modeste publication luminyenne ? Voilà : en tant
que membre fondateur de l’association A.L.L.I.E.
et pigiste assidue des Clés de l’enclos, il s’agissait
de continuer à m’impliquer dans la vie de
l’association, et ce malgré mon exil volontaire au
Québec. C’est ainsi que depuis maintenant un
mois et demi je suis installée à Montréal et depuis
er
le 1
septembre je suis mes cours dans
l’université anglophone McGill (qui à elle seule
mérite une chronique… Mais ce sera pour plus
tard).
Cette chronique a plusieurs vocations :
vous
présenter
quelques
curiosités
québécoises, vous présenter l’histoire, la
culture, les coutumes locales, les
idées alternatives qui émergent ça et
là, vous informer de quelques
actualités
outre-atlantique…
Comme vous pouvez le constater,
les possibilités de cette rubrique
sont vastes ! J’espère également
éviter la chronique touristique pleine
de stéréotypes ou le récit de voyage
qui seraient d’une platitude désespérante. En fait,
ce que je souhaite surtout, c’est vous donner le
goût de la découverte, d’ici ou d’ailleurs, et les
échanges inter universitaires sont une occasion à
ne pas rater…
Pour cette première chronique je vais
vous présenter brièvement l’un des aspects qui
m’a le plus amusé en arrivant au Québec : la
volonté des Québécois à défendre la langue
française, héritage des premiers pionniers. Depuis
1910, plusieurs lois concernant l’usage du français
se sont succédées mais la plus célèbre reste la “loi
101” ou Charte de la langue française de 1977.
Cette loi est restée très célèbre à cause de son
radicalisme. En effet, elle imposait par exemple,
l’usage du français dans l‘affichage public et la
publicité ou encore restreignait l’accès à l’école
anglaise aux seuls enfants dont l’un des parents a
reçu son enseignement primaire en anglais au
Québec. En fait, cette loi a été mise en place un
an après l’accès au pouvoir du Parti Québécois,
parti nationaliste. Les Québécois se rendaient
compte des risques de voir se diluer le français
dans la “masse anglophone”.
Depuis 1977, cette charte a subi de nombreuses
modifications et assouplissements mais la langue
française est toujours considérée “en danger”.
C’est ainsi qu’en 2002, la fusion de deux
organismes publics a abouti à la création de
l'Office québécois de la langue française. Cet
office a par exemple pour mission de définir et de
conduire la politique québécoise en matière
d'officialisation linguistique, d'assurer le respect de
la Charte de la langue française à la suite de la
réception de plaintes… Dans la vie quotidienne,
c’est ainsi que Kill Bill devient Tuer Bill et les chips,
des croustilles ! De même, vous pouvez lire sur le
site officiel de l'Office québécois de la langue
française : « Vous ne connaissez pas les termes
français du golf? Vous utilisez habituellement la
terminologie anglaise? Vos amis ne
connaissent pas les termes français? Il
n’y a plus aucune raison pour ne pas
jouer au golf en français! Depuis
bientôt trois ans, l’Office distribue dans
tous les clubs de golf du Québec des
affiches, un petit lexique du golf et
différents jeux sur le sujet. Cette année
encore, vous pouvez commander notre
affiche et notre lexique en communiquant
par courriel ».
Ces quelques exemples vous présentent
l’aspect humoristique du problème mais pas sa
complexité, beaucoup de divergences existent,
concernant la nécessité de la maîtrise de l’anglais
pour le commerce avec le voisin américain,
concernant l’éducation des enfants en école
primaire… Parfois, les paradoxes peuvent être
énormes : les Québécois se défendent d’utiliser
des anglicismes, à la différence des français qui
en raffolent comme “week-end” ou “mail” mais le
mot “job” a ici un emploi courant… Bref, épineux
problème !
Voilà, cette première chronique va se
clore ici, j’espère vous avoir permis de découvrir
un aspect du Québec qui vous était inconnu. Si
vous avez des attentes particulières pour cette
rubrique, des questions, des points de vue
divergents, n’hésitez surtout pas à me contacter
en écrivant à l’association ! C’est aussi à vous de
faire vivre ce journal !
Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 9
Prions d’mouton !
Pour débattre, George W. Bush voudrait 'appeler
un ami' comme dans un jeu télévisé, plaisante John
Kerry. John Kerry et George W. Bush vont débattre
à trois reprises le 30 septembre, le 8 octobre et le
13 octobre prochains. L'élection présidentielle aura
lieu le 2 novembre.
?
Un homme présumé mort dans un accident de train
appelle sa fille lors de sa veillée mortuaire dans une
chambre funéraire de Toronto. Sa sœur avait
identifié l'homme mort comme étant son frère après
avoir cru reconnaître le corps à la morgue.
?
Bruce Lee a mis le pape au tapis en BosnieHerzégovine. C'est le roi du kung-fu qui a été choisi
pour symboliser la paix dans la ville de Mostar. Une
statue de bronze, érigée à son effigie, viendra orner
le mémorial élevé dans la cité martyre. Exit JeanPaul II, exit Gandhi : la star légendaire, considérée
de part et d'autre comme un "symbole de
solidarité", est la seule figure à avoir mis d'accord
les habitants de la ville multiethnique.
?
Prenez un homme de 75 kilos. Imaginez qu'il ingère
et rejette 17 000 litres d'eau par jour. C'est, à son
échelle, ce que fait la cicadelle ou mouche
pisseuse. Cet insecte, qui a colonisé une bonne
partie de la Polynésie, suce gloutonnement la sève
des plantes pour la rejeter après en avoir absorbé
les sels minéraux. Sous un arbre infesté, on se fait
littéralement doucher. Un vrai fléau, surtout "dans
une société agricole à forte vocation touristique".
Pour
éradiquer
la
mouche
pisseuse,
le
gouvernement de Polynésie va importer des
guêpes tueuses des États-Unis. Cette minuscule
guêpe dépose ses oeufs sur ceux de la cicadelle, et
ses larves dévorent les futures mouches.
A voir ce mois-ci
Alternative à la rubrique « A lire ce mois-ci », voici
quelques nouveautés au rayon documentaires en
DVD à ne surtout pas manquer pour leur qualité et
leur intérêt. Les Éditions Montparnasse publient en
effet 3 nouveaux DVD dans leur collection Regard :
"La Bataille du Chili ", de Patricio Guzman, "Moi,
Fidel Castro, entretiens avec Ignacio Ramonet "
et "Toni Negri " de Pierre-André Boutang.
Ne connaissant, je le concède, que le premier des
trois, la brève description qui suit est issue du site
des
Editions
Montparnasse
(www.editionsmontparnasse.fr/presse/titres/regards
) où vous trouverez de plus amples informations sur
le contenu de chaque film.
En version intégrale, le documentaire de Patricio
Guzman rassemble tous les travaux du réalisateur
sur le gouvernement de Salvator Allende au Chili et
sur le coup d’État de 1973. Ce documentaire a reçu
6 Grands Prix en Europe et en Amérique Latine.
Le DVD « Moi, Fidel Castro » rassemble 6 heures
d’entretiens avec Ignacio Ramonet, directeur du
Monde diplomatique, en forme de testament
politique et autobiographique.
Enfin, le documentaire sur Toni Negri est un portrait
de la figure légendaire de l’extrême gauche
italienne, et maître à penser du mouvement
altermondialiste.
L’intérêt de ces DVD ne porte pas uniquement sur
leur valeur historique en tant que témoignage, ce
sont, me semble-t-il, d’excellents supports à la
réflexion sur le monde qui nous entoure, sur son
histoire et sur le visage que nous voulons lui
donner.
Célia Le Ravallec
?
Les publivores apprécieront : à partir du 6
septembre, la chaîne américaine Advert Channel
diffusera de la publicité 24 heures sur 24. Ou
presque : les émissions seront interrompues par
une page de pub, neuf minutes par heure...
?
A défaut de pesticide, le Sénégal a des idées. Pour
mener à bien la guerre aux criquets déclarée par le
président Wade, la région de Saint-Louis innove.
Toute personne apportant un sac de criquets
pèlerins se voit gratifier d'un sac de riz de même
poids.
Colas Authié
Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 10
Echos de l ’enclos
Jeudi 7 Octobre à partir de 10h, Premier Forum de la Vie Etudiante
Première Journée des Associations de Luminy
Jeudi 14 Octobre de 7h30 à 12h, Petit-déjeuner de présentation de l'association A.L.L.I.E.
Dans le grand hall de la Faculté des Sciences de Luminy, le petit déjeuner sera l'occasion de faire une information
sur les produits issus du commerce équitable
Jeudi 14 octobre à 16h30, premier CEVU local Faculté des Sciences
Jeudi 21 Octobre à 12h30, Assemblée Générale de l'association A.L.L.I.E.
Amphi 6 de la Faculté de Science de Luminy
ON SOUTIENT…
Le GENEPI recrute !
Le Groupement Etudiant National d'Enseignement aux Personnes Incarcérées recherche des étudiants
bénévoles à Marseille pour intervenir dans les prisons.
Nous vous invitons à une réunion d'information sur ses activités en détention le 6 octobre à 18h30 à la
Maison des Associations (93, la Canebière 13001 Marseille). Venez nombreux !
Informations : http://genepimarseille.free.fr
Courriel : [email protected]
Problème n° 5 :
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
a.
b.
c.
d.
e.
f.
g.
h.
i.
j.
Verticalement :
1. Un abri bien confortable en cas de dérapage. 2. Rencontre – Chez Lionel. 3.
Atteint le troupeau – Prénom en vrac. 4. En poche – Le club de J. Arthur – Une
façon de trouver du boulot en 1941… 5. Poussin fit une huile de leur enlèvement –
Lettres de change. 6. Enumérée sans le début – Recouvrit à sa sauce. 7. Posait un
bandage à l’envers – Dans un mélange. 8. Piqua au centre – Animaux
mythologiques et domestiques. 9 . Bourse – Ça se corse… en bataille ! 10. Ecloses
– Rainuré.
Solution du dernier numéro :
a.
b.
c.
d.
e.
f.
g.
h.
i.
j.
Horizontalement :
a. Des mains ou des revenus... b. Elle repère nos comportements de
consommateurs et nous crée de nouveaux besoins. c. Mouvement Ecologiste
Indépendant ou fondation argentine pour la défense bec et ongles de la parité… –
Grain de séduction. d. Rêves – En fin de parcours. e. Son vrai nom est Anne de
l’Enclos (je vous promets que ça n’est pas moi ! La preuve : elle est née à Paris en
1615…) – A mené en bateau. f. Dans le bain – Eus du mal. g. Un Parquet dans une
ou plusieurs chambres… – Sabotent. h. Suit le maître – En Corse. i. Rénove – Dans
le Midi. j. S‘adonne à une pratique à la mode dans toutes les bonnes
« companies ».
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Qui sommes nous ? Des étudiant(e)s de Luminy engagé(e)s
dans la vie associative du campus. A.L.L.I.E. est ouverte à tous
les étudiants sans distinction.
Que faisons-nous ? Informer sur l’actualité et la vie
représentative de la fac (conseils), débattre de questions de
société. En un mot, introduire à la fac une réflexion citoyenne
autour de l’actualité sociale, économique, politique et culturelle…
Comment ? Avec ce mensuel et par l’organisation de débats
citoyens et tables rondes… De plus, certains membres sont élus
dans les conseils de leur U.F.R. et de l’Université.
Et pour nous contacter ? Dans le Grand Hall de la fac des
Sciences, à gauche de l’accueil et par mail ou sur notre site web :
http :\\contact.allie.free.fr et [email protected]
Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 11