Numéro 12
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Numéro 12
Les clés de l’enclos Parce qu’un mouton qui court est plus difficile à tondre… N°12 septembre 2004 – Mensuel gratuit http://contact.allie.free.fr Edito Brêêêves... Un journal qui vit sa seconde rentrée sur Luminy, c’est chose rare. Mais le format mailing-list qui est complété par une édition papier à deux cents exemplaires gratuits, c’est quasiment un miracle… Mais trêve de plaisanterie, « les clés de l’enclos », c’est un mensuel gratuit sans pub et avec de vrais étudiants qui écrivent à l’intérieur et ceci avec une double optique. Premièrement pour se faire le relai de faits d’actualité qui les ont particulièrement marqués, souvent avec un point de vue original. Puis pour amener de la vie à notre campus en y annonçant les différentes activités qui y auront lieu, ce qui bouge dans les différentes facs (conseils, manifestations…) et les vécus étudiants. Mais ce qui est propre à ce journal, c’est la possibilité pour chacun de le faire progresser en y écrivant, en proposant de nouvelles rubriques ou en amenant des informations diverses. Le Syndicat des Travailleurs Corses (STC) a obtenu une victoire dans un accord avec la direction de la SNCM mettant fin à une grève de deux semaines. La société a accepté d'augmenter fortement la prime d'insularité des salariés Corses, portée à 130 € par mois er avec effet rétroactif au 1 janvier 2004. Elle consent aussi à renforcer les effectifs des agences d'Ajaccio et de Bastia et surtout à "rééquilibrer" les embauches entre la région Corse et la région PACA. Le STC, syndicat minoritaire, a pourtant fait plier la direction après avoir menacé, en cas de nouvel échec, de couper totalement les liaisons aériennes et maritimes entre la Corse et le continent, dans une opération "île morte". Bonne lecture à tous ! A.C. * N. Sarkozy immobilier à des intérêts immobilier. vitesses ?! a décidé de remplacer le prêt taux zéro par une déduction fiscale d’emprunt pour un premier achat Vous disiez politique à deux Sommaire : * Délocalisations ................................................. 2 L’écologie selon Bush ....................................... 2 Réflexions sur la constitution Européenne .......... 3 G.W. Bush : capitaliste convaincu ou fanatique religieux ? ..................................... 4 Logique à n dimensions..................................... 5 Passe quoi, encore ?......................................... 6 FT face à la crise .............................................. 6 Leçon de finance .............................................. 7 De l’altermondialisme........................................ 8 Chroniques de Montréal .................................... 9 Insolites.......................................................... 10 A voir ce mois-ci ............................................. 10 Echos de l’enclos : quelques dates .................. 11 Mots croisés ................................................... 11 Toujours en Corse, on observe une forte augmentation d'actes racistes et xénophobes. En effet depuis le début de l'année on dénombre une trentaine d'attentats à l'explosif contre la communauté maghrébine. Les graffitis "Arabi fora" (les Arabes dehors) se multiplient sur les murs des villes et sur les routes de l'île. C'est à Ajaccio, Bastia et Porto-Vecchio, où la population immigrée représente de 13 à 20% de la population, que l'atmosphère est la plus délétère. Le mouvement "Clandestini corsi", qui a revendiqué de nombreux actes racistes, a annoncé une trêve le 8 septembre tout en menaçant la Ligue des Droits de l'Homme et Ava Basta et en promettant de continuer à agir pour "la survie du peuple Corse". BD : Le sceptre de Tokhar sur http\\contact.allie.free.fr * G.W. Bush est jaloux ! Vladimir Poutine veut copier son concept de guerre préventive appliquée à la Tchétchénie. L’élève Poutine va-til faire mieux en prenant exemple sur l’Irak ? Ze Pequeño 1 Europe de l’Est, nouvelle terre d’accueil pour entreprises en mal de profits. Les grands chefs d’entreprises installées en France abusent d’un nouveau jeu depuis quelques mois : le chantage à la délocalisation. Pour l’instant nos ouvriers perdent partie sur partie. Heureusement, notre cher premier ministre J-P. Raffarin, dans sa grande mansuétude, condamne ces pratiques (c’est pas du jeu !). Quant à Sarkozy, il devrait annoncer prochainement quelques mesurettes, à savoir d’une part un plan fiscal européen visant à effacer l’écart des salaires et d’autre part une exonération de taxes professionnelles et une aide fiscale aux entreprises dans les zones sinistrées par le chômage. Coût estimé de la mesure : entre 500 millions et 1 milliard d’€. Espérons que pour ce prix-là les méchantes entreprises délocalisatrices reviendront au bercail !!! populations locales. Certes ces entreprises apportent de l’emploi dans des pays où souvent plus de 20% de la population est au chômage mais les salaires et les conditions de travail n’en sont pas améliorées pour autant. Selon un rapport de la banque mondiale de 2002, dans ces pays « la pauvreté est devenue bien plus répandue et a augmenté à un rythme plus rapide que nulle part ailleurs dans le monde ». Alors quelles sont les solutions ? Elles pourraient peut-être venir de la constitution européenne, au centre des débats actuellement. Serait-il fou d’imaginer que la constitution puisse harmoniser par le haut les droits sociaux des travailleurs de l’Union ? Cela mettrai tout le monde sur un pied d’égalité. Problème : les entreprises reviendraient sûrement au bon vieux Made in Taiwan. A quand l’harmonisation mondiale ! Céline Thomas L’écologie selon Bush B Merci msieu l’Baron ! Mais peut-on réellement résister à la « concurrence » de l’Europe de l’Est ? Avec un salaire moyen de 170 € et un SMIC à 70 €, la Roumanie par exemple est hors d’atteinte. De plus, un avantage notoire des pays de l’Europe de l’est est leur proximité géographique, ce qui réduit considérablement les coûts de transport en ème comparaison avec l’Asie, 2 destination la plus prisée de nos chers entrepreneurs. Pour comparaison le prix d’une heure de travail coûte 13 fois moins cher en Roumanie qu’en France, avantage non négligeable pour des entreprises au bord de la faillite comme Lacoste ou encore Etam ! D’ailleurs amusez vous à chercher sur vos polos ou pulls la mention « made in Romania », ils l’ont oubliée, c’est bête alors !!!!! Mais plus démoralisant encore, cette vague de délocalisation ne profite même pas aux ush, le fidèle serviteur de Dieu est considéré par de nombreuses personnes comme un cancre en matière d’écologie, mais peu se rendent compte de sa volonté de détruire l’écologie. En effet, le Président des États-unis affirme son désavœu en plusieurs points. Tout d’abord, l’un des plus importants : le protocole de Kyoto. Ce protocole a pour but de limiter l’émission de gaz à effet de serre. De nombreux pays l’ont signé, mais le pays qui produit ¼ des émissions de CO2 sur terre l’a refusé malgré les promesses électorales de 2000. Mais l’administration Bush ne s’arrête pas là, elle va même jusqu’à racheter des parts de pollution aux pays africains qui bien sûr ne s’en servent pas ou très peu. Bush a aussi autorisé l’exploitation de millions d’hectares dont des réserves naturelles, pour le bois, le gaz et le pétrole (étonnant non ?). De plus l’accès aux deniers espaces encore sauvages du pays ont été offerts au secteur de l’énergie en remerciement des 3 millions de dollars versés pour sa campagne électorale de 2000. Complètement aberrant, le projet pensé par Dick Cheney (le vice président) est bientôt réalisé : le forage de 66 000 puits de méthane qui nécessitera la création de 40 000 Km de routes et deversera plus de 7 milliards de litres d’eaux usées dans la nature. Greenpeace va être vert… Les exemples sont encore très nombreux et les gens qui votent pour Bush le sont aussi. Qu’importe si la planète étouffe, se dégrade, qu’importe si le monde est en guerre, tant que les intérêts de l’industrie sont servis. Alors le 2 novembre, Messieurs les Américains posez-vous les bonnes questions et faites arrêter cette busherie ! Hugo Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 2 Réflexions sur la constitution Européenne Constitution : n.f. Loi fondamentale d’une nation, ensemble de règles juridiques qui régissent les rapports entre gouvernants et gouvernés et déterminent l’organisation des pouvoirs publics. « Larousse ». Parce qu’une constitution s’applique à un Etat, nous parlerons donc de traité constitutionnel pour le projet européen. Les médias se sont emparés du débat, ne manquant jamais de fustiger les divers positionnements. Pour exemple ; Le Monde a articulé sa Une sur l’intervention de L. Fabius dans quatre numéros. Ils prédisent l’avenir des politiques ou de leur parti en fonction des positionnements, à la manière de Madame Soleil avec des cartes. Ils annoncent l’éclatement de la Gauche Européenne et Française en gonflant l’importance des débats internes. Mais pourquoi faudrait-il voter oui plutôt que non ? Les défenseurs du projet de traité constitutionnel affirment que pour être Européen, il faut accepter ce progrès. Prenons du recul et transposons ces arguments : à plusieurs, nous construisons une grande maison et tout le monde vous dit que si vous voulez y habiter, il faut faire vite et ne pas mettre de ciment entre les pierres. Ne devriez-vous pas tenter de convaincre les autres qu’elle sera plus longue à fabriquer mais qu’elle serait plus solide avec du mortier ? Un autre argument du « oui » est que ce traité donne plus de pouvoir au Parlement et sera donc plus démocratique et plus transparent. Le problème est que ce texte de plus de trois cents pages ne contient pas que cela. Les partisans du non, clament en cœur que ce traité est anti-social et qu’il nous obligerait à abandonner le service public et la protection sociale. C’est un faux argument : le texte dit seulement que la concurrence doit être libre, rien n’oblige l’Etat à refuser d’être un acteur économique. Il doit en revanche délaisser son monopole. L’abandon progressif des acquis sociaux n’est pas la volonté de l’Europe mais la volonté des libéraux qui dirigent chaque état européen ; tous voudraient être plus attractifs que leurs voisins pour avoir une plus grosse part du gâteau. Comme quoi l’unité n’est pas pour aujourd’hui. Je ne vois dans ces raisons que l’aveu d’un examen qui n’a pas été effectué convenablement. Chacun dénonce l’idéologie de l’autre pour marquer des points. Ce n’est pas un combat de gladiateur, le vainqueur n’est pas celui qui reste debout, le vainqueur, c’est la population si les choix ont été satisfaisants. Et pourtant, il est facile de trouver des arguments : Ce traité institutionnalise le modèle libéral, ce que même les États-unis, champions de ce modèle, n’ont pas inscrit dans leur constitution. De plus ce choix serait irréversible car en cas d’acceptation, le traité ne pourrait être modifié que par l’unanimité des membres de l’Assemblée. Et c’est là le vrai défaut de ce traité constitutionnel, il n’est pas évolutif. Un argument qui devrait effrayer les libéraux, défenseurs de la souplesse et de la réactivité, mais partisans du oui. Un autre argument est la défense commune. L’intérêt de mettre nos armées en commun serait de souder un peu plus les états et réduire les dépenses en armement. Et bien non ! Il se trouve toujours cet article I-40-3 : « Les états membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires. » La constitution présente des lacunes, des imperfections et surtout des compromis. Il n’est pas facile de trouver des similitudes entre des modèles aussi antagonistes que les modèles français et anglais. Plutôt que de tenter de nous démontrer que le système est bon ou mauvais, il faudrait plutôt nous prouver que le compromis est acceptable ou insatisfaisant et nous en énoncer les raisons. Il faut cesser d’être dans une logique bipolaire : bien ou mal. Si le modèle miracle était connu, on l’aurait déjà tous adopté. En politique, la question devrait être : la constitution est-elle perfectible, adaptée ou à repenser ? Enfin, pourquoi veut-on arrêter un choix maintenant ? Le traité de Nice sera de toute façon valable jusqu’en 2009 ; d’ici là, ne faudrait-il pas poursuivre les concertations ? Pour un projet aussi important, un an de discussion est-il suffisant ? Bonnier Loïc Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 3 G.W.BUSH : CAPITALISTE CONVAINCU ET/OU FANATIQUE RELIGIEUX ? Qui aujourd’hui croit encore à l’existence d’armes de destruction massive en Irak ou à la protection par l’ancien régime de Bagdad de terroristes islamistes d’al Quaida ? Mais alors, quelles explications peuvent être données à l’invasion de l’Irak par les troupes américaines ? La première est économique. En effet, G W BUSH, en bon capitaliste et chef d’entreprise, cherche à gagner de l’argent. Or l’Irak dispose d’énormes ressources pétrolières et l’on connaît les enjeux économiques que représente le pétrole à l’heure actuelle. Notons au passage que G.W. BUSH ainsi que nombre de ses ministres et conseillers à la Maison Blanche, sont actionnaires de grandes industries militaires ou pétrolières. La seconde, beaucoup moins médiatisée, est l’appartenance du président américain à la mouvance des protestants évangéliques. Précisons, afin d’éviter toute confusion, que l’ensemble des protestants ne sont pas évangéliques. Il s’agit d’un courant radical qui se donne pour mission de « convertir l’Amérique avant de conquérir le monde ». Essayons de comprendre leur vision «biblique » du monde. Le point central de leur courant de pensée est le fait qu’ils croient en l’Armageddon, qui vient de l’Hébreu Har Megiddo, le mont de Megiddo. Le livre de l’Apocalypse de St Jean ainsi que la tradition islamique y situent le combat final : l’ultime confrontation des forces du Bien contre les légions du Mal, prélude à la conversion des juifs et à l’instauration du millénium (croyance selon laquelle le Christ reviendrait sur terre après la victoire des forces du Bien pour un règne de mille ans de bonheur). Jusqu’ici, rien de grave, il ne s’agit là que d’une interprétation stricto sensu de la bible. Et pourtant c’est de cette interprétation plutôt répandue que vient tout le danger. En effet, que vous ou moi croyions en ceci ne représente aucun danger, mais que le dirigeant du pays le plus puissant du monde en fasse le fil directeur de toute sa politique étrangère pose un réel problème. Le président des USA, comme n’importe lequel d’entre nous a le droit d’avoir ses propres convictions personnelles. Mais le problème survient lorsque celui-ci souhaite imposer sa vision biblique du monde. Rappelons le nom donné aux ennemis des USA : « l’axe du Mal », ceci n’est pas sans rappeler les « forces » du même nom. Toujours dans la tradition biblique, ces forces malines déferleront de Babylone (ville de débauche, de péché, ville des impies…) sur Jérusalem. Or l’ancienne ville de Babylone se situe précisément dans les environs de Bagdad et a été restaurée par… Saddam Hussein. L’Apocalypse de St Jean considère sa destruction comme la condition sine qua non du retour de Jésus sur Terre. Revenons un peu en arrière : quel est l’élément déclencheur de la politique militaire des USA ? Les attentats du 11 septembre 2001. L’analyse de ces attentats par l’équipe de Bush fut double : Les attentats sont un avertissement donné aux Américains par Dieu. S’ils continuent leur vie de débauche et de péché, ils seront frappés à nouveaux par Dieu. Cela donne de l’importance aux propos des protestants évangéliques qui militent contre la libéralisation des mœurs (homosexualité, divorce, avortement, clonage, sexualité débridée, la pornographie, les droits de la femme…). Les avions meurtriers sont le déchaînement de la colère de Dieu sur les tours babyloniennes. Les attentats sont la preuve de l’importance que prennent les « forces du Mal » (l’Islam) et de l’imminence de l’affrontement final. Il faut donc agir pour permettre le retour de Jésus sur Terre. En réalité, cette double analyse est extrêmement présente dans l’esprit des dirigeants américains. Ces derniers voient en l’Amérique le sauveur du monde se considèrent comme le peuple élu. Pour preuve, ces quelques phrases de Bush et consort : « il n’y aura jamais de paix mondiale avant que la Maison de Dieu et le peuple de Dieu n’assument le leadership à la tête du monde » (Pat Robertson in « the new world order ») ; « l’Amérique doit diriger le monde » (Bush, le lendemain du 11 septembre) ; « Dieu a fait des Américains les maîtres du monde afin d’instituer l’ordre là où règne le chaos » (Sénateur Albert Beveridge) ; « On ne battra Ben Laden et Saddam que si l’on combat au nom de Jésus » (Franklin Graham)… Rappelons également que Washington signifie « la ville illuminée sur la colline », la nouvelle Jérusalem, la Sion du nouveau monde. Lorsque l’on connaît la vision qu’ont les membres du gouvernement des USA, on saisit mieux certains aspects de leur politique extérieure. Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 4 Par exemple, on comprend parfaitement le soutien inconditionnel apporté à Israël et l’encouragement à l’immigration juive en Israël. En effet, selon la vision biblique, la bataille finale aura lieu en Palestine après quoi, les juifs devront demander pardon à Jésus de ne pas l’avoir reconnu comme leur prophète et de l’avoir fait crucifier. Ceux qui ne le reconnaîtront pas seront anéantis, et le Royaume de Dieu pourra commencer. Pour que Jésus descende sur Terre, il faut donc que tous les juifs reviennent en Israël. Espérons que de tels fanatiques religieux ne seront pas réélus. Pourquoi ne parle-t-on jamais des fondamentalistes protestants évangéliques et toujours des fondamentalistes musulmans ? Les médias manqueraient-ils d’objectivité dans leur façon de traiter l’actualité ? Nous sommes en droit de nous poser la question lorsqu’on sait que CBN par exemple est une chaîne créée et dirigée par un fondamentaliste religieux. De plus, il faut savoir que les protestants évangéliques représentent 70 millions d’individus aux USA (sur un total d’environ 300). ajoutant à l’électorat républicain. Enfin, le protestantisme évangélique est la religion qui progresse le plus vite au monde avec 52000 conversions par jour et sera probablement dans quelques années la première religion au monde ! Qu’en est-il de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, de la religion et de la politique ? Yann Le Huérou • SOURCES : ∗ Le nouvel observateur n°2051du 26 février au 3 mars 2004. « Les évangéliques, la secte qui veut conquérir le monde ». ∗ Le Monde des religions n°2, Novembre Décembre 2003, « Ces fondamentalistes qui nous viennent d’Amérique » Logique à n dimensions « J’aurais pu croire en George Bush mais voilà […] j’aurais pu croire en Saddam mais voilà […] j’aurais pu croire » I am « Ombre est lumière » 1994 Dans une société fondée sur les valeurs judéochrétiennes, nous avons tendance à nous trouver un « gentil » et en déduire que son opposant est un « méchant ». Cette logique trouve aujourd’hui ses limites dans sa réciproque. Quand on isole un tyran, faut-il en déduire que son contradicteur représente le Bien ? De nombreuses personnes à travers le monde croient en Bush car il combat le terrorisme. Pourtant, son bilan est catastrophique pour la paix : montée en puissance des Talibanistes modérés en Afghanistan, démocrates Irakiens menacés jour après jour… Il a même réussi à convertir au terrorisme des personnes de confession musulmane jusqu’ici modérées. Les anti-Bush défendent qu’avec une telle politique de sanction à l’égard du Moyen Orient, les terroristes ne sont que des résistants à l’ingérence américaine. Ils pourraient pourtant agir comme les résistants européens : attaquer le ravitaillement, les communications, l’armée… Non ! Ils s’en prennent à des civils, par vengeance, représailles, facilité… Dans le monde entier des contestataires se disent inspirés par Ben Laden et fédèrent leur lutte autour de la terreur, employant pour cela des capitaux occultes souvent issus d’une mafia. Les mêmes exemples sont applicables en Tchétchénie. Les rafles Russes alimentent le terrorisme en ciblant des civils, ce qui «justifie » les tortures, toujours sur des civils. Certains individus, déboussolés par cette absence de camp à défendre, crient à la conspiration, à la manière d’un Michael Moore. Si aucun ne parait défendre le Bien, serait-ce qu’ils sont tous complices ? Le problème se complique encore quand apparaît une troisième force, comme dans le conflit Israélopalestinien. Des extrémistes palestiniens chassés de leurs terres s’adonnent au terrorisme. En réaction, le gouvernement israélien rase des villages - on peut alors presque parler de terrorisme d’état – après quoi il enferme son peuple entre des miradors. Il n’était pas utile de quitter la Vieille Europe pour se recréer des ghettos. De plus, une troisième partie, certains rabbins se posent en arbitres et menacent d’user de bombes si le gouvernement fait un pas vers la restitution des territoires occupés. Jeu : choisissez un sauvage…. Maintenant ditesmoi qui incarne le bien, la vérité ? Même si l’on pouvait forcer deux antagonistes à oublier le passé et à cohabiter, la troisième force continuerait son œuvre de destruction en agissant lui aussi contre le mal. C’est cette logique détournée par les médias pour alimenter la polémique, qui entretient les conflits. Les radios, télés, journaux se gardent bien d’inviter des modérés : il s’agit toujours d’extrémistes appelant, parfois malgré eux, à la vengeance. Tant que les peuples penseront que ceux qui combattent l’ennemi sont des amis et leur offriront leur soutient, la barbarie trouvera toujours sa justification. J’ai choisi mon camp : le bien. Il s’apparente pour moi à la population civile donc aux victimes et ceci à condition que ces derniers sortent de cet logique manichéenne et se détachent de la loi du talion. Bonnier Loic Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 5 Passe quoi, encore ? Pasqua a pu entonner un de ses Charles refrains préférés : «Dès que je me présente à une élection, j'ai des soucis judiciaires.» A peine avait-il annoncé sa candidature aux sénatoriales du 26 septembre – ce qui, en cas de succès, lui confèrera une immunité parlementaire après la perte, en juillet, de son mandat de député européen – qu'un de ses proches était mis en examen dans une affaire de blanchiment. De sources proches de l'enquête, on expliquait en revanche le 20 septembre qu'aucun interrogatoire n'aurait lieu avant les élections sénatoriales. de l'association de financement pour la présidentielle de 2002, pourraient être convoqués par le juge Courroye. Enfin, autre curiosité, les policiers ont découvert, en perquisitionnant au domicile de Pavlopoulos, un document écrit qui résume les propos tenus le 1er septembre par Pasqua devant les policiers, mais qui pourrait avoir été écrit avant cette date. Cette possible concertation entre les deux hommes accrédite les interrogations des enquêteurs. Charles Pasqua est déjà mis en examen dans l'affaire des ventes d'armes vers l'Angola, dans un dossier de financement de sa campagne pour les européennes de 1999 et dans trois dossiers transmis à la Cour de justice de la République en raison de leurs liens avec ses anciennes activités de ministre. Colas Authié Information de dernière minute : Charles Pasqua a été élu, dimanche 26 septembre, sénateur UMP des Hauts-de-Seine et a retrouvé par ce biais une immunité parlementaire. Sa liste, baptisée "Union pour un mouvement national", a recueilli 211 voix sur un total de 1 976 suffrages exprimés. Cet énième dossier concerne le financement de sa précampagne. Pasqua n'avait finalement pas récolté les signatures permettant de se présenter pour la présidentielle de 2002. La justice s'interroge sur l'origine d'un prêt de 450 000 euros accordé par la Banque populaire de Chypre à l'association de financement. Entendu par la brigade financière le 1er septembre, Charles Pasqua a expliqué que, confronté aux difficultés financières du Rassemblement pour la France (RPF), il avait accepté la proposition d'un avocat Chypriote, Me Evripidu. Cet avocat aurait proposé à un de ses clients de prêter la somme à Pasqua pendant quelques mois. Le président du RPF a ajouté que Me Evripidu qui nie tout lui avait été présenté par Noulis Pavlopoulos. Celui-ci n'est autre que le doyen de l'université privée Léonard-de-Vinci de Nanterre, surnommée la «fac Pasqua». Il a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, pour avoir favorisé ce montage financier opaque. Sa compagne a été entendue par les policiers pour avoir participé, en février 2002, à un voyage aux côtés de Charles Pasqua, destiné à mettre au point le montage financier avec les banquiers chypriotes. Un autre dirigeant de l'université était de ce voyage. Il s'agit de Pierre Monzani, directeur général de Léonard-de-Vinci et secrétaire général du RPF, placé en garde à vue mais ressorti libre. France Télécom face à la crise L a privatisation de France Télécom ne surprendra pas grand monde quand on connaît ceux qui nous gouvernent. En effet l’État a cédé 11% de ses parts du capital pour réduire celui-ci à 42%, c’est-à-dire sous la barre symbolique des 50%. Ainsi France Télécom devient une entreprise et non plus un service public. Le désengagement de l’État avait commencé bien avant dans les années 90 sous Mitterrand puis avec Jupé et Jospin. Après cette privatisation, de nombreuses questions se posent quant à l’avenir des emplois et à la qualité du service public. L’État continue sa route, les privatisations aussi, les réductions d’emplois ne faiblissent pas (27 500 postes en moins en 2 ans à France Télécom), et la côte de popularité de Chirac augmente. Trouvez l’erreur. Hugo D'autres proches de l'ex-président du conseil général des Hauts-de-Seine, dont des membres Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 6 Leçon de finance C onsidérons le cas d’une banque (au sens d’un ensemble d’établissements). Ses ressources proviennent de ses activités et de ses placements. Un jour, un déficit survient. Dans un premier temps la banque va tenter d’attirer des fonds par des campagnes de publicités, ou en faisant des offres avantageuses. Si cela ne suffit pas, la direction tentera d’abaisser les dépenses. Pour cela, il sera demandé aux employés de faire des efforts et les primes et avantages seront réduits. En cas de non-retour à la normale, il faudra mettre en place un plan social visant à réduire le nombre de postes en se débarrassant de certaines activités. Puis si cela est toujours insuffisant, la banque fermera les succursales non rentables. Mais elle essayera de garder au maximum ses investissements rentables, garant de sa survie. Bien sur, il s’agit d’un cas fictif avec des solutions qui ne sont pas toujours réalisables ou pas forcément appliquées dans cet ordre. Prenons maintenant le cas du ministère des finances et de son ministre N. Sarkozy, jouant ici le rôle de PDG. Pendant deux ans les gouvernements Raffarin ont tout tenté pour faire revenir les investisseurs. Ils ont ensuite demandé au Français de réduire leurs avantages (assurance santé, retraites…). Enfin ils ont limité le recrutement en raréfiant les places aux concours. Pour le moment, les salariés et les clients grognent mais cela reste dans la logique de l’entreprise précédente. Nouveau ministre, nouvelles solutions. Nicolas Sarkozy vend une partie de ces activités rentables (privatisations et ouvertures du capital de certaines filiales rentables du groupe). Cette action permet de rapporter des capitaux, mais réduit les rentrées d’argent. Ensuite, ce ministère prévoit de transformer ces offres promotionnelles, en ne les appliquant plus qu’à une certaine classe de clients. Ainsi le prêt à taux zéro est remplacé par un allègement d’impôts, cela reste globalement la même offre mais qui ne cible plus que les personnes imposables. Là encore, les rentrées d’argent diminuent. Enfin, pour faire plaisir à ses potentiels investisseurs, N. Sarkozy fait don de ses placements : il s’agit ici des droits de successions (principal rentrée d’argent après l’impôt sur le revenu et la TVA). L’entreprise vient donc de jeter un placement rentable par la fenêtre, car rien ne prouve que les clients reviennent après avoir reçu leur cadeau. Normalement, l’année d’après c’est la crise, et les actionnaires de l’entreprise licencient ce PDG incompétent sans parachute doré. Cependant l’entreprise est au bord du dépôt de bilan et pire, n’a plus ni rentrée d’argent ni d’activité… Pas de ChiChi ce mois ci… Bonnier Loic Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 7 De l’altermondialisme Frei Betto (écrivain Brésilien) et Michael Löwy (chercheur au CNRS), ont écrit en janvier 2002 un article* qui passa presque inaperçu et qui mérite pourtant que l’on s’y attarde. Ils y stigmatisent le libéralisme économique et présentent les valeurs communes à tous les altermondialistes. Je tenterai ici de m’en faire l’écho. Ils analysent le capitalisme comme une religion planétaire présentant trois dieux (l’Argent, le Capital et le Marché) avec ses églises (les Bourses), ses saint-offices (le FMI, l’OMC, l’OCDE…) et sa chasse aux hérétiques (« nous tous qui croyons en d’autres valeurs » *). « Cette civilisation de l’argent et du capital transforme tout en marchandise : la terre, l’eau, la vie, les sentiments, les convictions… que l’on vend au plus offrant » *, ceci dans un lieu que l’on nomme marché. Les hérétiques sont, quant à eux, des gens qui croient en d’autres valeurs et que l’on désigne aujourd’hui par le terme « altermondialistes ». Ces derniers refusent la marchandisation de la Nature, des Droits de l’Homme, de la Liberté, de l’Amour, de la culture, de la santé, de l’éducation… Quelles sont les valeurs communes inspirant ce projet alternatif ? Il s’agit de valeurs qualitatives (éthiques, sociales, culturelles, politiques, philosophiques…) et non plus quantitatives. Selon les deux auteurs, l’ensemble des valeurs qu’ils défendent se retrouvent dans les trois principes qui ont inspiré la révolution française : liberté, égalité, fraternité. Liberté. « Avant tout Liberté d’expression, d’organisation, de pensée, de critique, de manifestation. Libertés durement conquises par des siècles d’absolutisme, le fascisme et les dictatures. Mais aussi, et aujourd’hui plus que jamais, Liberté par rapport à la dictature des marchés financiers et de l’élite des banquiers et chefs d’entreprises multinationales qui imposent leurs intérêts à l’ensemble de la planète. Une dictature impériale (sous l’hégémonie économique, politique et militaire des États-unis, unique superpuissance globale) qui se cache derrière les lois du marché et dont le pouvoir est bien supérieur à celui de l’empire romain ou des empires coloniaux du passé. Une dictature qui s’exerce par la logique même du capital, mais qui s’impose avec l’aide d’institutions profondément anti-démocratiques que sont le FMI ou États-unis, et sous la menace de leur bras armé ( l’OTAN) » * Egalité. Egalité devant la loi bien sûr, mais également égalité entre le Nord et le Sud, entre citoyens d’un même pays. Fraternité. Une fraternité, une solidarité qui dépasse le cercle familial pour s’étendre à l’ensemble des individus d’un pays, voire même du monde, sans distinction de sexe, de religion, de couleur de peau… « A ces trois valeurs s’ajoute le respect de l’environnement »*. Le capitalisme et le libéralisme économique sont responsables de la destruction progressive de notre planète. La vie et la nature sont considérées comme des marchandises. Il est donc nécessaire de sauvegarder notre planète, sa vie, sa biodiversité,… choses qu’avaient compris bien avant nous les indiens d’Amériques ou encore les aborigènes d’Australie et que redécouvre le monde aujourd’hui à travers les actions écocitoyennes de défense de la nature. Gageons pour finir qu’un tel monde est possible mais que nous ne l’obtiendrons que si notre projet alternatif « célèbre les idées de bien commun, d’intérêt général, de droits universel et de gratuité » *. « Demain commence ici et maintenant, dans les graines de cette nouvelle civilisation que nous plantons par notre lutte et nos efforts, pour que, de ces valeurs subjectives et éthiques que nous endossons dans nos vies militantes, se lèvent des hommes et des femmes nouveaux » * * Extraits de l’article de Frei Betto et Michael Löwy du 26 janvier 2002, publié à nouveau dans les dossiers et documents du Monde n°334, septembre 2004. Le Huérou Yann Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 8 Chroniques de Montréall Par Célia Le Ravallec En cette rentrée universitaire 2004, une nouvelle rubrique apparaît dans les pages de vos Clés de l’enclos et cette rubrique est écrite en direct de… Montréal ! Vous vous demandez sans doute ce que cette rubrique vient faire dans cette modeste publication luminyenne ? Voilà : en tant que membre fondateur de l’association A.L.L.I.E. et pigiste assidue des Clés de l’enclos, il s’agissait de continuer à m’impliquer dans la vie de l’association, et ce malgré mon exil volontaire au Québec. C’est ainsi que depuis maintenant un mois et demi je suis installée à Montréal et depuis er le 1 septembre je suis mes cours dans l’université anglophone McGill (qui à elle seule mérite une chronique… Mais ce sera pour plus tard). Cette chronique a plusieurs vocations : vous présenter quelques curiosités québécoises, vous présenter l’histoire, la culture, les coutumes locales, les idées alternatives qui émergent ça et là, vous informer de quelques actualités outre-atlantique… Comme vous pouvez le constater, les possibilités de cette rubrique sont vastes ! J’espère également éviter la chronique touristique pleine de stéréotypes ou le récit de voyage qui seraient d’une platitude désespérante. En fait, ce que je souhaite surtout, c’est vous donner le goût de la découverte, d’ici ou d’ailleurs, et les échanges inter universitaires sont une occasion à ne pas rater… Pour cette première chronique je vais vous présenter brièvement l’un des aspects qui m’a le plus amusé en arrivant au Québec : la volonté des Québécois à défendre la langue française, héritage des premiers pionniers. Depuis 1910, plusieurs lois concernant l’usage du français se sont succédées mais la plus célèbre reste la “loi 101” ou Charte de la langue française de 1977. Cette loi est restée très célèbre à cause de son radicalisme. En effet, elle imposait par exemple, l’usage du français dans l‘affichage public et la publicité ou encore restreignait l’accès à l’école anglaise aux seuls enfants dont l’un des parents a reçu son enseignement primaire en anglais au Québec. En fait, cette loi a été mise en place un an après l’accès au pouvoir du Parti Québécois, parti nationaliste. Les Québécois se rendaient compte des risques de voir se diluer le français dans la “masse anglophone”. Depuis 1977, cette charte a subi de nombreuses modifications et assouplissements mais la langue française est toujours considérée “en danger”. C’est ainsi qu’en 2002, la fusion de deux organismes publics a abouti à la création de l'Office québécois de la langue française. Cet office a par exemple pour mission de définir et de conduire la politique québécoise en matière d'officialisation linguistique, d'assurer le respect de la Charte de la langue française à la suite de la réception de plaintes… Dans la vie quotidienne, c’est ainsi que Kill Bill devient Tuer Bill et les chips, des croustilles ! De même, vous pouvez lire sur le site officiel de l'Office québécois de la langue française : « Vous ne connaissez pas les termes français du golf? Vous utilisez habituellement la terminologie anglaise? Vos amis ne connaissent pas les termes français? Il n’y a plus aucune raison pour ne pas jouer au golf en français! Depuis bientôt trois ans, l’Office distribue dans tous les clubs de golf du Québec des affiches, un petit lexique du golf et différents jeux sur le sujet. Cette année encore, vous pouvez commander notre affiche et notre lexique en communiquant par courriel ». Ces quelques exemples vous présentent l’aspect humoristique du problème mais pas sa complexité, beaucoup de divergences existent, concernant la nécessité de la maîtrise de l’anglais pour le commerce avec le voisin américain, concernant l’éducation des enfants en école primaire… Parfois, les paradoxes peuvent être énormes : les Québécois se défendent d’utiliser des anglicismes, à la différence des français qui en raffolent comme “week-end” ou “mail” mais le mot “job” a ici un emploi courant… Bref, épineux problème ! Voilà, cette première chronique va se clore ici, j’espère vous avoir permis de découvrir un aspect du Québec qui vous était inconnu. Si vous avez des attentes particulières pour cette rubrique, des questions, des points de vue divergents, n’hésitez surtout pas à me contacter en écrivant à l’association ! C’est aussi à vous de faire vivre ce journal ! Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 9 Prions d’mouton ! Pour débattre, George W. Bush voudrait 'appeler un ami' comme dans un jeu télévisé, plaisante John Kerry. John Kerry et George W. Bush vont débattre à trois reprises le 30 septembre, le 8 octobre et le 13 octobre prochains. L'élection présidentielle aura lieu le 2 novembre. ? Un homme présumé mort dans un accident de train appelle sa fille lors de sa veillée mortuaire dans une chambre funéraire de Toronto. Sa sœur avait identifié l'homme mort comme étant son frère après avoir cru reconnaître le corps à la morgue. ? Bruce Lee a mis le pape au tapis en BosnieHerzégovine. C'est le roi du kung-fu qui a été choisi pour symboliser la paix dans la ville de Mostar. Une statue de bronze, érigée à son effigie, viendra orner le mémorial élevé dans la cité martyre. Exit JeanPaul II, exit Gandhi : la star légendaire, considérée de part et d'autre comme un "symbole de solidarité", est la seule figure à avoir mis d'accord les habitants de la ville multiethnique. ? Prenez un homme de 75 kilos. Imaginez qu'il ingère et rejette 17 000 litres d'eau par jour. C'est, à son échelle, ce que fait la cicadelle ou mouche pisseuse. Cet insecte, qui a colonisé une bonne partie de la Polynésie, suce gloutonnement la sève des plantes pour la rejeter après en avoir absorbé les sels minéraux. Sous un arbre infesté, on se fait littéralement doucher. Un vrai fléau, surtout "dans une société agricole à forte vocation touristique". Pour éradiquer la mouche pisseuse, le gouvernement de Polynésie va importer des guêpes tueuses des États-Unis. Cette minuscule guêpe dépose ses oeufs sur ceux de la cicadelle, et ses larves dévorent les futures mouches. A voir ce mois-ci Alternative à la rubrique « A lire ce mois-ci », voici quelques nouveautés au rayon documentaires en DVD à ne surtout pas manquer pour leur qualité et leur intérêt. Les Éditions Montparnasse publient en effet 3 nouveaux DVD dans leur collection Regard : "La Bataille du Chili ", de Patricio Guzman, "Moi, Fidel Castro, entretiens avec Ignacio Ramonet " et "Toni Negri " de Pierre-André Boutang. Ne connaissant, je le concède, que le premier des trois, la brève description qui suit est issue du site des Editions Montparnasse (www.editionsmontparnasse.fr/presse/titres/regards ) où vous trouverez de plus amples informations sur le contenu de chaque film. En version intégrale, le documentaire de Patricio Guzman rassemble tous les travaux du réalisateur sur le gouvernement de Salvator Allende au Chili et sur le coup d’État de 1973. Ce documentaire a reçu 6 Grands Prix en Europe et en Amérique Latine. Le DVD « Moi, Fidel Castro » rassemble 6 heures d’entretiens avec Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique, en forme de testament politique et autobiographique. Enfin, le documentaire sur Toni Negri est un portrait de la figure légendaire de l’extrême gauche italienne, et maître à penser du mouvement altermondialiste. L’intérêt de ces DVD ne porte pas uniquement sur leur valeur historique en tant que témoignage, ce sont, me semble-t-il, d’excellents supports à la réflexion sur le monde qui nous entoure, sur son histoire et sur le visage que nous voulons lui donner. Célia Le Ravallec ? Les publivores apprécieront : à partir du 6 septembre, la chaîne américaine Advert Channel diffusera de la publicité 24 heures sur 24. Ou presque : les émissions seront interrompues par une page de pub, neuf minutes par heure... ? A défaut de pesticide, le Sénégal a des idées. Pour mener à bien la guerre aux criquets déclarée par le président Wade, la région de Saint-Louis innove. Toute personne apportant un sac de criquets pèlerins se voit gratifier d'un sac de riz de même poids. Colas Authié Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 10 Echos de l ’enclos Jeudi 7 Octobre à partir de 10h, Premier Forum de la Vie Etudiante Première Journée des Associations de Luminy Jeudi 14 Octobre de 7h30 à 12h, Petit-déjeuner de présentation de l'association A.L.L.I.E. Dans le grand hall de la Faculté des Sciences de Luminy, le petit déjeuner sera l'occasion de faire une information sur les produits issus du commerce équitable Jeudi 14 octobre à 16h30, premier CEVU local Faculté des Sciences Jeudi 21 Octobre à 12h30, Assemblée Générale de l'association A.L.L.I.E. Amphi 6 de la Faculté de Science de Luminy ON SOUTIENT… Le GENEPI recrute ! Le Groupement Etudiant National d'Enseignement aux Personnes Incarcérées recherche des étudiants bénévoles à Marseille pour intervenir dans les prisons. Nous vous invitons à une réunion d'information sur ses activités en détention le 6 octobre à 18h30 à la Maison des Associations (93, la Canebière 13001 Marseille). Venez nombreux ! Informations : http://genepimarseille.free.fr Courriel : [email protected] Problème n° 5 : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 a. b. c. d. e. f. g. h. i. j. Verticalement : 1. Un abri bien confortable en cas de dérapage. 2. Rencontre – Chez Lionel. 3. Atteint le troupeau – Prénom en vrac. 4. En poche – Le club de J. Arthur – Une façon de trouver du boulot en 1941… 5. Poussin fit une huile de leur enlèvement – Lettres de change. 6. Enumérée sans le début – Recouvrit à sa sauce. 7. Posait un bandage à l’envers – Dans un mélange. 8. Piqua au centre – Animaux mythologiques et domestiques. 9 . Bourse – Ça se corse… en bataille ! 10. Ecloses – Rainuré. Solution du dernier numéro : a. b. c. d. e. f. g. h. i. j. Horizontalement : a. Des mains ou des revenus... b. Elle repère nos comportements de consommateurs et nous crée de nouveaux besoins. c. Mouvement Ecologiste Indépendant ou fondation argentine pour la défense bec et ongles de la parité… – Grain de séduction. d. Rêves – En fin de parcours. e. Son vrai nom est Anne de l’Enclos (je vous promets que ça n’est pas moi ! La preuve : elle est née à Paris en 1615…) – A mené en bateau. f. Dans le bain – Eus du mal. g. Un Parquet dans une ou plusieurs chambres… – Sabotent. h. Suit le maître – En Corse. i. Rénove – Dans le Midi. j. S‘adonne à une pratique à la mode dans toutes les bonnes « companies ». 1 2 L I T I G I E U S E H L O T E 3 4 U M I S C E R N O A B N T E N E S U C R A 5 6 7 8 A N I T K E B A A N E S N S C I D E U E N T E C O E E L E V S E M E 9 10 E N A V A I D L E I M M E O N N T Qui sommes nous ? Des étudiant(e)s de Luminy engagé(e)s dans la vie associative du campus. A.L.L.I.E. est ouverte à tous les étudiants sans distinction. Que faisons-nous ? Informer sur l’actualité et la vie représentative de la fac (conseils), débattre de questions de société. En un mot, introduire à la fac une réflexion citoyenne autour de l’actualité sociale, économique, politique et culturelle… Comment ? Avec ce mensuel et par l’organisation de débats citoyens et tables rondes… De plus, certains membres sont élus dans les conseils de leur U.F.R. et de l’Université. Et pour nous contacter ? Dans le Grand Hall de la fac des Sciences, à gauche de l’accueil et par mail ou sur notre site web : http :\\contact.allie.free.fr et [email protected] Les clés de l’enclos - 29 septembre 2004 11