Le Beaujolais

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Le Beaujolais
Le Beaujolais
GENERALITES :
Situation géographique: C’est le vignoble Bourguignon le plus au sud
après celui du Chablisais au nord, puis viennent les Côtes de nuits sous
Dijon, les Côtes de Beaune sous Beaune, les Côtes Chalonnaises autour
de Chalon sur Sâone, et enfin le Mâconnais, au nord du Beaujolais qui
« ferme » la région avec l’arrivée sur Lyon, sa banlieue et les vins des
Coteaux du Lyonnais.
Le vin : il est léger et fruité le plus souvent, mais peut se révéler un bon
compagnon de table avec les plus grands crus.
La robe, rouge, presque entièrement, avec des déclinaisons vermeil tirant
vers le violet, la pivoine, pour le Beaujolais, la cerise ou le grenat pour le
Beaujolais village, le rubis profond et le grenat sombre pour les crus.
Existe aussi en très faible et rare quantité en Blanc : appelé Beaujolais
Blanc mais c’est en fait un quasi Saint-Véran le plus souvent; sa robe est
alors jaune pâle avec des reflets dorés.
Le nez est le plus souvent très aromatique, avec des arômes de framboise,
de fraise, de groseille, pour les plus simples des Beaujolais, de la banane
et de la vanille pour les vins primeurs, des arômes floraux (pivoine, rose),
d’épices, de pêche de vigne, d’iris, de violette, de cannelle, de cerise, de
prune, de kirsch et même de jasmin pour les plus complexes et selon les
années.
En définitive, il n’existe pas UN vin de Beaujolais, mais une grande
variété de vins dans cette région, dont les plus prestigieux des grands crus
sont à des années lumières du Beaujolais nouveau.
En bouche, les saveurs sont des plus simples aux plus complexes selon
les origines. S’il est presque toujours friand, fruité et souple, pour les plus
ordinaires, on découvre dans les crus des tannins discrets à l’égal des
Bourgognes, avec une bouche pulpeuse, structurée, de la charpente et de
la puissance, notamment pour les Juliénas, Fleurie, Morgon, Moulin à
vent et Côtes de Brouilly.
Pour les apprécier : ces vins sont souvent à boire jeunes et frais.
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PRESENTATION :
4 catégories :
1. Le Cru Beaujolais
- Vient d’un des 10 villages du Nord de cette région.
- On y trouve notamment :
o la plus forte densité de vignobles
o les meilleurs vins
- sol granitique, sans calcaire,
- situé sur les monts du Beaujolais, dominant la vallée (200 à 500
mètres d’altitude),
- un des meilleurs gamays,
- les différents crus (du Nord au Sud sur 20 km) sont :
• Brouilly,
o Le + étendu, le + productif et le + méridional
o Toute une série de vins ordinaires, souvent à peine
mieux que les Beaujolais Villages, très hétérogènes
o Mais aussi quelques très bons : au goût de raisin, avec
beaucoup de substance en bouche,
o Durée de conservation : 2-4 ans en moyenne.
• Côte de Brouilly,
o À l’ouest de Belleville,
o Les vignobles qui encerclent la commune de Brouilly
disposent de leur propre mais petite appellation,
o Vins supérieurs à ceux de Brouilly parce qu’ils
proviennent de coteaux privilégiés,
o + riches et + de caractère car les raisins mûrissent bien
sur le Mont de Brouilly et avec une meilleure teneur
en sucre (leur taux d’alcool est + élevé que dans les
autres crus), mais ils sont parfois un peu austères,
o On prétend que la « terre bleue » du Beaujolais (volcan
éteint) à base de granite apporte de la finesse (ce qui
manque au Brouilly),
o À son apogée entre 1 et 3 ans.
• Morgon,
o Produit certains vins mémorables,
o 3e ex aequo en hiérarchie des crus,
o Terre : sol composé d’ardoise appelé « terre pourrie »
du Mont du Py,
o Vins amples et concentrés,
o Couleur profonde,
o Beaucoup de corps,
o Arômes de fruits exotiques avec l’âge,
o Vins de garde,
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o Bouquet original et typique,
o Attention : quelques uns sont hélas grossiers et lourds.
Chénas,
o Son nom vient des forêts de chêne du Moyen-âge
o 2ème ex aequo dans la hiérarchie des grands crus,
o Bon rapport qualité/prix,
o À la limite de Moulin-à-Vent : d’ailleurs, y ressemble,
o Assez riche et concentré, mais sans la capacité de
vieillissement du Juliénas.
Chiroubles,
o Situé en altitude : entre 300 et 1000 m,
o 2ème ex aequo dans la hiérarchie des grands crus,
o À l’ouest de Fleurie,
o Vin de forte homogénéité de terroir, très équilibré et
très digeste,
o Le + parfumé également,
o À boire dans les 2 ans,
o À la mode, donc hélas, chers.
Fleurie,
o Beau site, vins très homogènes,
o Assez coûteux : Proches des prix du Moulin-à-vent,
o Plants à 300 m d’altitude,
o Forte emprise de la cave coopérative nuisant au bon
« épanouissement » de l’appellation,
o Les bons millésimes sont riches en fruit, faciles à boire
jeunes, mais meilleurs après 2 ans.
Juliénas,
o Tiendrait son nom de Jules César,
o 1er ex aequo dans la hiérarchie des grands crus,
o Quelques-uns des sites viticoles les + anciens du
Beaujolais,
o Coteaux élevés et escarpés,
o Vins généralement assez puissants,
o Excellent potentiel de mûrissement du raisin et de
garde des vins,
o S’ouvrent entre 2-4 ans après les vendanges.
Moulin-à-Vent,
o A.O.C. considérée selon certains, comme la + belle, la
+ sérieuse expression du VRAI Beaujolais (sic) donc
la reine du Beaujolais, ou totalement atypique pour
d’autres,
o Le cru beaujolais le + onéreux mais le + apte à vieillir,
o Classé 1er ex aequo en hiérarchie des crus,
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o Sol granitique et recouvert d’une couche de sable riche
en manganèse ce qui donne un caractère particulier au
vin,
o Couleur rubis foncée,
o Peuvent conserver une puissance et une structure bien
après 10 ans,
o Certains élevages ce font en fûts de chêne,
o Un des crus les + productifs.
• Régnié,
o Est devenu le 10e cru de Beaujolais en 1988,
o Détient avec Juliénas le record du plus ancien
vignoble : date de l’époque romaine,
o Situé entre Morgon et Brouilly,
o Au nord : vins robustes avec forts arômes de fruits,
o Au sud : plus clairs + délicats et + aromatique à cause
du sol plus sablonneux (+ près de Brouilly),
o Globalement, des vins délicieux, légers ou profonds
mais manquant encore de reconnaissance.
• Saint-Amour : au nord de la zone, près de Macon : un des +
petits crus,
o Orienté Sud-est, à 250 m. d’altitude,
o Léger, délicatement fruité, à boire jeune, mais se
conserve facilement 2-3 ans.
o Prix élevés par rapport à sa qualité,
o Porté par un nom « magique » et commercial, il se
laisse aller à des vins un peu trop techniques et
manquant de caractère et d’ambition.
2. Le Beaujolais :
- De la partie septentrionale : à partir de Villefranche-sur-Saône
jusqu’aux portes du Lyonnais (laissant la place aux vins des
coteaux du Lyonnais),
- Sol calcaire :
o La majorité de cette appellation générique est
commercialisée par des négociants ou des coopératives,
o Quelques propriétaires privés produisent malgré tout de
très beaux produits,
o Apogée : 1 an à 2 ans,
o Parfum de fruit très agréable.
3. Le Beaujolais supérieur :
- Même origine, mais avec un degré d’alcool un peu plus élevé;
4. Le Beaujolais Villages :
- 39 Villages répertoriés : dans la partie nord du Beaujolais pour
l’essentiel,
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o Sur le plan géographique, cette zone intègre les 10 Crus
mentionnés plus haut,
o Autorisés à utiliser leur propres noms de villages, mais ils
ne le font pas tous: ce qui explique pourquoi on peut
trouver n’importe quoi en qualité et style,
o Les producteurs vendent souvent directement leur vin.
Le Beaujolais est reconnu comme un des vins les plus connus au monde
notamment grâce au succès du Beaujolais nouveau, exporté à travers le
monde entier, comme un vin rouge facile à boire, mais sans très grande
ambition.
Le Beaujolais nouveau :
Il représente 50% de la récolte totale de tout le raisin de l’Appellation
Beaujolais;
Les acheteurs : ils sont en général peu connaisseurs sur la qualité du vin
(vin dit de soif, de plaisir, de comptoir, de copains);
HISTORIQUE :
Le Beaujolais fait partie de la grande Bourgogne viticole : mais ses vins
n’ont rien à voir avec ceux de la Côte d’Or.
Philippe le Hardi avait durant un certain temps banni le cépage Gamay,
réputé alors inférieur aux autres, mais qui pourtant était cultivé dans cette
région depuis les temps les plus anciens.
Il trouve pourtant ici sa plus belle expression.
Les trois quarts de la production mondiale du cépage Gamay se situent en
Beaujolais.
Le vignoble faisait en taille jusqu’avant la première guerre mondiale
160 000 hectares; il n’en couvre plus aujourd’hui que 20 000 environ.
Ici, les techniques de vinification sont particulières. Elles visent
essentiellement à mettre en valeur l’expression du fruit. C’est la technique
de vendange traditionnelle à la main qui prévaut; donc pas de vendange à
la machine qui abîme les grains de raisin; pour ceux qui arrivent intacts
dans la cuve de fermentation, c’est le poids seul des grappes qui sert à
écraser les grains et libérer le jus de raisin qui va donner le premier vin,
dit de goutte, ou de tire, puis le reste des grappes sera ensuite pressé pour
donner le vin de presse; les deux jus étant ensuite assemblés pour
terminer la fermentation. Les meilleurs crus seront ensuite élevés en
foudre ou en fûts de bois, généralement du chêne, pendant quelques mois.
Le nom de « Beaujolais » tient du nom de la cité médiévale de Beaujeu,
dans les collines.
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Les seigneurs de l’époque dirigeaient la région comme si elle leur
appartenait. Heurts nombreux donc, avec Paris et Richelieu qui fit abattre
la forteresse de Beaujeu en 1611.
Gabriel Chevallier, écrivain Lyonnais a qui l’on doit le roman
« Clochemerle » dans lequel le maire et le curé sont en conflit à propos
d’une vespasienne, a imaginé ce village en plein cœur du Beaujolais.
Parmi les bons mots que l’on peut y trouver, il est dit «les gens de cette
contrée n’ont pas le vin mauvais, parce que le Beaujolais est un sacré bon
vin qui ne fait jamais mal. Plus on en boit, plus on trouve sa femme
gentille, ses amis fidèles, l’avenir encourageant et l’humanité
supportable! ».
Aujourd’hui : Villefranche-sur-Saône et Belleville sont les deux capitales
du Beaujolais.
Localisation :
Sud de Macon
Nord de Lyon
Est : limité par la Saône.
Les vignobles : du pied des coteaux jusqu’aux sommets des collines.
(< 1000 m). Les vignes < 500 m. d’altitude moyenne
Les collines : elles protègent des vents d’ouest
Climat : chaud et sec l’été, froid l’hiver.
Les Crus (ou Grands Crus) : termes utilisés indifféremment pour tous les
grands noms de Beaujolais (voir ci-dessus).
S’appliquent à tous les vignobles de ces villages et non à un vignoble
particulier comme dans le reste de la Bourgogne.
Différence de qualité entre un beaujolais et un cru ? Très importante.
Les crus :
• Capacité à vieillir en bouteille supérieure aux autres
dénominations, que n’ont pas les Beaujolais et les Beaujolais
villages,
• Chacun a sa propre personnalité.
Dans la région : il existe de bons restaurants, mais la nourriture y est plus
rustique que gastronomique.
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VINIFICATION :
Traditionnelle pour un rouge;
Les étapes :
• Foulage des grappes :
o Permettant au jus de s’écouler et aux levures de commencer
la fermentation,
• Macération beaujolaise traditionnelle :
o les grappes sont jetées entières dans la cuve et la cuve est
scellée.
♣ On n’utilise pas de machine à vendanger.
o La fermentation commence,
o Le gaz carbonique qui se dégage se condense au-dessus des
raisins en fermentation,
o Et agit comme un antiseptique,
o Les grappes du dessus écrasent celles du dessous par leur
propre poids :
♣ Permettant à la fermentation de commencer dans le jus
au fond de la cuve.
♣ Certains producteurs pompent ce jus et arrosent les
grappes du dessus pour accélérer le processus.
o La chaleur dégagée par la fermentation active celle qui se
produit à l’intérieur des baies, qui éclatent et alimentent le
processus.
o Une fois ce processus terminé, on presse les raisins et on a
alors une seconde fermentation. On ensemence la cuve de
levures sèches qui ont des vertus aromatiques.
o Le but de cette macération : obtenir le maximum de couleur
et d’arôme. Le Gamay est parfait pour cela : principale
vertu : parfum fruité et vin juteux.
o Pendant la macération carbonique : on injecte parfois du gaz
carbonique pour prolonger la macération.
o On contrôle la température pendant la fermentation.
o La technique traditionnelle (petits domaines) permet une
fermentation plus chaude : pour extraire plus de tanins et de
couleurs.
o Fermentation lente jusqu’à une date avancée dans l’hiver.
♣ Ensuite élevé en futs pendant le printemps et l’été,
♣ Mise en bouteilles en septembre de l’année suivante;
Beaujolais Nouveau : Il est à boire immédiatement car n’est pas élaboré
pour la conservation. Les cuves sont ensemencées de levures appropriées
qui vont exacerber l’expression aromatique du vin et lui donner des notes
de banane, de vanille, de fraise ou de framboise.
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Beaujolais et Beaujolais villages : Accompagnent un plat cuisiné simple
et toutes les charcuteries auxquelles ils sont parfaitement adaptés.
Les Crus : conservation moyenne de 3 – 7 ans.
Peuvent devenir plus concentrés + raffinés
Ils ressemblent un peu plus aux cépages rouges de la Côte d’Or.
Les meilleures années parmi les plus récentes sont, dans l’ordre
décroissant (les meilleures en premier donc) : 2005, 2003, 2001, 1999,
2004, 2002, 2000.
2006 est à éviter.
Ces vins sont à boire plutôt frais entre 14 et 16°;
Les grands crus peuvent se conserver sans problème une dizaine d’années
voire plus, lorsqu’il s’agit d’un bon millésime, comme 2005 par exemple.
Il n’existe pas de classement « officiel » des viticulteurs et des vins de
Beaujolais, mais il en existe un officieux, établi par les professionnels.
Parmi ceux-ci, citons Georges Duboeuf, Mommessin, Thivin, Burgaud,
Coquard, Métrat, des Jacques, Bouland, Janin, Chignard, Lapierre, Les
pierres dorées, Martray, Chaysson, Descombes, Lapalu, Perroud, Les
Pierres, Desvignes, Domaine du Vissoux, Piron.
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