L`eau dans les peintures ne dilue pas les pas les risques risques

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L`eau dans les peintures ne dilue pas les pas les risques risques
Glossaire
Propriétés et rôle des principaux
Constituants des peintures « à l’eau »
Liant ou résine : (polyesters, polyamides, polyuréthannes, acryliques, vinyliques, époxydiques… ) principal constituant de la peinture, il
est le lien entre les composants et permet l’adhérence de la peinture au
support.
Cosolvants et agents de coalescence : solvants qui sont principalement des hydrocarbures et des éthers de glycol qui facilitent la solubilisation du liant dans l’eau dans les peintures hydrosolubles (cosolvants)
et abaissent la température de formation du film dans les peintures
hydrodiluables (agents de coalescence).
Pigments : couleurs utilisées pour tout type de peinture. Ces pigments
sont organiques (exemple : des amines aromatiques) , minéraux
(exemple : oxyde de fer, chromate de plomb, bleu de cobalt).
Charges : solides pulvérulents d’origine minérale (sulfates, carbonates, oxydes, silicates). Ils permettent d’abaisser le prix de revient de la
peinture et de modifier certaines propriétés chimiques, mécaniques…
Agents dispersants : (exemple : poly-phosphates de sodium) facilitent la dispersion des charges et pigments.
Pourquoi utiliser les peintures « à l’eau » ?
Les peintures en phase aqueuse ou plus communément appelées peintures « à l’eau » permettent une diminution des
émissions des Composés Organiques Volatils (COV) dans
l’atmosphère, responsables de la création d’ozone dans les
basses couches atmosphériques (troposphère). Afin de réduire ces émissions, une réglementation a été mise en place par
le Conseil Européen.
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La réglementation
Le 1er Janvier 2007, entrée en vigueur de la directive Européenne 2004/42/CE modifiant la directive 1999/13/CE sur la
réduction des émissions de COV avec la mise sur le marché
de produits uniquement dont la teneur en COV est conforme
à la directive.
Cachet du médecin du travail
Peinture à l’eau
Agents antimousse : composés hydrocarbonés (huiles minérales) ou
solvants (White-spirit, Solvants naphta) ou huiles silicones.
Agents de neutralisation : il s’agit principalement d’amines
(exemple : l’ammoniac) qui servent à assurer la solubilité dans l’eau
des liants hydrosolubles et améliorent la stabilité des peintures hydrodiluables.
Siccatifs : catalyseurs de séchage à l’air (naphténates).
Agents de conservation : ils préviennent des attaques bactériennes
Information pour les carrossiers peintres concernant l’utilisation des peintures « à l’eau »
et fongiques pour le stockage des peintures hydrodiluables (exemple :
dérivés d’isothiazolinone, aminoéthanols, dérivés du carbamate).
Epaississants : (éthers cellulosiques, polyuréthannes, gels de silice… ) facilitent la dispersion des pigments et augmentent la stabilité au
stockage des peintures.
Stéphane BALLONET - Dr Stéphanie LUBREZ
MED/FP/S/COM/011 - mise à jour octobre 2009
118, Rue Solférino— BP 1365 Lille RP— 59015 LILLE CEDEX
Tél. 03 20 12 83 00 Fax 03 20 12 83 01 / www.polesantetravail.fr
Les effets sur la santé des constituants des peintures en phase aqueuse
Le problème de la toxicité des peintures « à l’eau » reste entier
Les peintures en phase aqueuse, dites peintures « à l’eau », renferment une proportion non négligeable de solvants (de 2 à 20%) pouvant être à l’origine d’une toxicité particulière (neurotoxicité, hématotoxicité, dermatoses...). Outre les effets toxiques liés à la présence
de solvants, les peintures « à l’eau » ont une toxicité particulière liée à la présence d’additifs.
Vous êtes carrossier peintre, vous
utilisez déjà des peintures « à l’eau »
ou vous allez bientôt en utiliser. Cette brochure vous aidera à prendre
conscience des dangers lors de l’utilisation des peintures « à l’eau » et de
l’intérêt du port des équipements de
protection individuelle pour la préservation de votre santé.
Exposition cutanée
Exposition pulmonaire
Certains composés exercent une action dégraissante sur la peau et facilitent ainsi
la pénétration d’autres produits chimiques (exemple : hydrocarbures : solvants
naphta, white spirit, xylène, toluène).
D’autres peuvent pénétrer à travers la peau et exercent des effets néfastes dans
tout l’organisme (solvants de la famille des éthers de glycol : ils sont inodores).
La voie d’absorption prépondérante des éthers de glycol demeure la voie cutanée, pouvant entraîner des irritations cutanées, provoquer des effets toxiques
sur le sang. Certaines expérimentations animales laissent à penser que certains
éthers de glycol puissent être cancérogènes, par contre il n’y a aucun doute sur
la toxicité pour la reproduction humaine de certains d’entre eux. Les dérivés du
propylène glycol (appelés série P) sont moins nocifs à doses identiques mais
leur innocuité à long terme reste à confirmer.
Des phénomènes irritatifs (eczéma, urticaire) au niveau de la peau et des muqueuses (yeux, nez ...) et des risques de sensibilisation (allergies) sont provoqués
par la présence de pigments, d’amines de neutralisation (amines aliphatiques), de
fongicides, de biocides et de résines (époxydiques).
Le risque pulmonaire lié aux solvants est également important, il y a moins de
solvants dans les peintures à l’eau mais il y a toujours des vapeurs (ne pas se
fier à l’odeur). On estime que 50 à 80 % de la proportion d’éthers de glycol
inhalés se retrouve au niveau des poumons du fait de leur rétention élevée au
niveau du système respiratoire. Les solvants développent une toxicité spécifique sur le système nerveux central : troubles de la mémoire, difficultés de
concentration, vertiges, céphalées, nausées, vomissements.
Composition de la peinture « à l’eau »
Les peintures en phase aqueuse contiennent moins de solvants que les peintures
classiques, leur ajout reste cependant nécessaire afin de dissoudre parfaitement les
résines, d’améliorer la stabilité de la peinture au stockage, de faciliter son application et d’abaisser la température de formation du film.
Il existe 2 types de peintures « à l’eau »
qui diffèrent en fonction de la nature des liants utilisés et par
leur teneur en eau et en solvants :
Les peintures hydrodiluables : lorsque le liant est en émulsion dans le mélange eau (15 à 25%) / solvant (2 à 5%)
Il existe une grande quantité de pigments qui sont souvent responsables de
sensibilisations respiratoires. Les chromates, le plomb et ses dérivés, les composés du cobalt, les amines aromatiques peuvent être à l’origine des maladies
graves au niveau des os, du foie, des reins, des poumons, du système nerveux...
La prévention
L’utilisation des mastics, le ponçage des tôles, le dégraissage des tôles, la préparation des mélanges, la pulvérisation des apprêts, des peintures, des vernis et le
nettoyage du matériel exposent à des substances chimiques dangereuses.
La prévention collective
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Les peintures hydrosolubles : lorsque le liant est en solution
dans le mélange eau (35 à 40%) / solvant (10 à 20 %)
Les amines aliphatiques sont également des substances très sensibilisantes pour
les voies respiratoires et pouvant être à l’origine d’asthme professionnel.
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Poste de préparation des peintures, de pistolage et de nettoyage équipé d’une
aspiration frontale.
Travaux de peinture effectués en cabine ventilée.
Stockage des produits dans un local indépendant ventilé et conforme aux
normes électriques pour atmosphères explosives.
La préparation doit se faire dans un autre local que celui du stockage.
Limiter les quantités utilisées en ne laissant au poste de travail que les quantités nécessaires au travail d’une journée.
Maintenir fermés les récipients utilisés, les bidons et pots vides doivent être
rebouchés également.
Contrôler et entretenir régulièrement la cabine de peinture ainsi que son
système d’extraction.
Affichage et connaissance des consignes de sécurité et des symboles présents sur les récipients.
Formation des peintres à l’utilisation de nouveaux produits et sensibilisation
sur la toxicité de ces produits (peinture à l’eau)
Il faut donc éviter de boire, manger, fumer, sur les lieux où sont préparées et
appliquées les peintures, et où sont nettoyés les instruments et le matériel.
Ne jamais se laver les mains avec un solvant (diluant). Se laver les mains fréquemment avec un savon doux, en particulier avant de manger ou de boire.
Ranger vos vêtements de travail et de ville dans des vestiaires séparés.
Les équipements de protection individuelle
La pénétration des produits chimiques dans l’organisme peut se faire au
niveau de toutes les voies d’exposition (peau, poumons, ingestion par
contact avec des supports souillés). Ces produits peuvent se répandre
dans tout l’organisme grâce à la circulation sanguine.
C’est pourquoi il faut protéger toutes les parties de votre corps
Port du masque à cartouche avec filtre de type AP pendant la phase
de préparation, d’application et de nettoyage du matériel.
Port de gants en caoutchouc-butyle résistant aux éthers de glycol
également pendant ces 3 phases de travail (préparation, application,
nettoyage du matériel).
Port d’une combinaison à tout moment du travail et de lunettes de
protection en cas de projections de produits.

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