Plan de cours

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PLAN DE COURS
COOPÉRATION, INFLUENCE ET
CORRUPTION DANS LA FRANCE
CONTEMPORAINE, DE NAPOLÉON III À
FRANÇOIS HOLLANDE.
Professeur(s) : Jean Garrigues
Année universitaire 2015/2016 : Semestre de printemps
SÉANCES ET PROGRAMMES
Séance 1. Les mythologies de l’argent-roi.
Cette première séance est consacrée aux mythes qui se sont créés depuis le XIXe siècle autour des
relations entre l’argent et le pouvoir : le complot des banquiers juifs cosmopolites contre la nation, la
féodalité financière, les deux cents familles, les dynasties bourgeoises ou le « mur d’argent ». Ces
mythologies caricaturales ont été très utilisées par les extrémistes, de droite comme de gauche, et
nourrissent le populisme. Elles donnent une image déformée des rapports entre le monde économique et
celui de la politique.
Lecture préparatoire.
Pierre BIRNBAUM, Le Peuple et les Gros. Histoire d’un mythe, éd. Pluriel, 1995.
Grégoire KAUFMANN, Edouard Drumont, Perrin, 2008.
Grégoire KAUFMANN, Edouard Drumont, Perrin, 2008.
Alphonse TOUSSENEL, Les Juifs, rois de l’époque. Histoire de la féodalité financière, Librairie de l’École
sociétaire, 1845.
Zeev STERNHELL, La Droite révolutionnaire, 1855-1914, les origines françaises du fascisme, Seuil, 1978.
Texte de références.
Emmanuel BEAU DE LOMÉNIE, Les Responsabilités des dynasties bourgeoises, 2 vol., Denoël, 1943.
Auguste CHIRAC, Les Rois de la République. Histoire des juiveries, Arnould, 1883.
Henri COSTON, La Finance juive et les trusts, Jean Renard, 1942.
Les Financiers qui mènent le monde. La Haute Banque et les trusts, Librairie française, 1958.
Le Retour des deux cents familles, Librairie française, 1960.
Les Deux Cents Familles au pouvoir, Librairie française, 1977.
Edouard DRUMONT, La France juive. Essai d’histoire contemporaine, 2 vol, Trident, 1886
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Auguste HAMON, Les Maîtres de la France, Éditions Sociales, 1936.
Séance 2. L’argent aux origines du régime républicain.
A la chute du Second Empire, en 1870, les hommes d’affaires et les grands industriels français avaient le
choix : soit ils soutenaient la restauration de la monarchie qu’ils avaient toujours servie, soit ils soutenaient la
construction d’un nouveau régime de démocratie parlementaire, la Troisième République. Nous montrerons
pourquoi et comment ils ont fait le choix de la république, parce qu’elle leur offrait les garanties de l’ordre
social et du redressement économique.
Lecture préparatoire.
Louis BERGERON, Les Capitalistes en France (1780-1914), Archives Julliard, 1978.
Les Rothschild et les autres: la gloire des banquiers, Perrin, 1990.
Christophe CHARLE, Les Élites de la République (1880-1900), Fayard, 1987.
Jean ESTÈBE, Les Ministres de la République 1871-1914, PFNSP, 1982.
Jean GARRIGUES, La République des hommes d’affaires 1870-1900, Aubier, 1997.
Gilles LE BÉGUEC, «Les élites économiques et la naissance des formations politiques organisées», dans
Les Élites fins de siècles XIX-XXe, sous la direction de Sylvie Guillaume, Maison des Sciences de l’Homme
d’Aquitaine, 1992, pp. 141-156.
« Les groupes de pression et la politique», dans Histoire de la vie politique française au XXe siècle, sous la
direction de Jean-François Sirinelli, PUF, 1995, pp. 450-462.
Guy PALMADE, Capitalisme et capitalistes français au XIXe siècle, Armand Colin, 1961.
H.-D. PEITER, «Institutions and attitudes: the consolidation of the business community in bourgeois France
1880-1914», Journal of Social History, 1976, vol. 9, n° 4.
Roger PRIOURET, Les Origines du patronat français, Grasset, 1963.
Michael SMITH, Tariff Reform in France 1860-1900: The Politics of Economic Interest, Cornell University
Press, 1980.
Jacques WOLFF, Les Perier, la fortune et les pouvoirs, Economica, 1993.
Textes de référence.
André GERMAIN, La Bourgeoisie qui brûle. Propos d’un témoin, 1890-1940, éd. Sun, 1951.
Ludovic HALÉVY, Trois Dîners avec Gambetta, Grasset, 1929.
Georges MICHEL, Léon Say, sa vie, ses oeuvres, Calmann-Lévy, 1896.
André SIEGFRIED, Mes souvenirs de la Troisième République. Mon père et
son temps. Jules Siegfried 1836-1922, éd. du Grand Siècle, 1946.
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Séance 3. La naissance des groupes de pression.
Avec l’avènement de la démocratie parlementaire, les formes d’influence traditionnelles des hommes
d’affaires sur le pouvoir politique apparaissent comme insuffisantes. L’influence directe, individuelle ne suffit
plus, il faut trouver des formes d’influence plus collectives, mieux organisées, systématiques. En outre,
l’émergence d’un mouvement ouvrier organisé, appuyé sur la Confédération générale du Travail (1895) et
sur la SFIO (1905), oblige les patrons à une mobilisation nouvelle s’ils veulent préserver l’ordre établi. Il
s’agit de défendre leurs intérêts économiques, mais aussi leurs valeurs, leur vision du monde, et surtout le
dogme de la libre entreprise. C’est pourquoi apparaissent de nouvelles organisations patronales,
professionnelles ou politiques, qui modifient peu à peu le jeu de l’influence. C’est la naissance de véritables
groupes de pression, notamment liés à la colonisation.
Lecture préparatoire.
C. M.ANDREW, A. S.KANYA-FORSTNER, «The french colonial Party: its composition, aims and influence,
1885-1914», The Historical Journal, XIV, 1, 1971, pp.99-128.
“The groupe colonial in the French Chamber of Deputies, 1892-1932», Ibidem, XVII, 1, 1974, pp. 837-866.
Joël DUBOS, André Lebon : un homme d'affaires en République (1859-1938), Presses universitaires de
Rennes, coll. « Carnot », 2001.
Danielle FRABOULET, Quand les patrons s’organisent. Stratégies et pratiques de l’Union des industries
métallurgiques et minières 1901-1950, Presses universitaires du Septentrion, 2007.
André FRANÇOIS-PONCET, La Vie et l’oeuvre de Robert Pinot, A. Colin, 1927.
Marc LAGAN, Le Parti colonial français, PU Québec, 1990.
Georges LEFRANC, Les Organisations patronales en France: du passé au présent, Payot, 1976.
Stuart PERSELL, The French Colonial Lobby 1898-1938, Stanford, 1983
Mickaël RUST, Business and Politics in the Third Republic: the Comité des Forges. 1896-1914, Princeton,
1973.
Textes de référence.
André CHALEIX, Les Syndicats professionnels patronaux en France, Arthur Rousseau, 1902.
Emile CHEYSSON, Le Patron, son rôle économique et social, Viard et Brière, 1906.
Paul DE ROUSIERS, Les Syndicats industriels de producteurs, A. Colin, 1901.
Jules EXPERT-BEZANÇON, Les Organisations de défense patronale, Paulin, 1911.
Robert PINOT, La Science sociale et sa méthode, Bureaux de la Science sociale, 1908.
Séance 4. Affairisme et scandales sous la Troisième République.
La collaboration étroite qui est apparue sous la Troisième République entre les milieux économiques et le
pouvoir politique suscite des dérives, des excès, des abus de pouvoir, du trafic d'influence, des commissions
occultes, qui relèvent de l’affairisme, voire de la corruption. Avec la démocratie, donc avec la séparation des
pouvoirs, avec la compétition entre les partis, et surtout avec la liberté de la presse, ces dérives affairistes
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donnent lieu à des scandales, qui alimentent les colonnes des journaux et les débats parlementaires.
Récupérés par les partis populistes, entretiennent un climat de défiance envers les élites politiques et
parfois même, comme c’est le cas lors du scandale de Panama (1892) ou de l’affaire Stavisky, ils ébranlent
le régime républicain.
Lecture préparatoire.
Jean BOUVIER, Les Deux Scandales de Panama, Julliard, Collection « Archives », 1964.
Paul JANKOWSKI, Cette vilaine affaire Stavisky : histoire d’un scandale politique, Fayard, 2000.
Jean-Noël JEANNENEY, L’Argent caché. Milieux d’affaires et pouvoirs politiques dans la France du XXè
siècle, Fayard, 1984.
Jean-Yves MOLLIER, Le scandale de Panama, Fayard, 1991.
Textes de référence.
Maurice BARRES, Le Roman de l’énergie nationale, Vol 3, Leurs Figures, Paris, 1902.
Arthur RAFFALOVITCH, L’Abominable Vénalité de la presse, Librairie du Travail, 1931.
André TARDIEU, La Profession parlementaire, Flammarion, 1937.
Séance 5. Les combats politiques de l’entre-deux-guerres.
Au lendemain de la Première guerre mondiale, les patrons et les hommes d’affaires français sont confrontés
à la montée du communisme en France et aux revendications de plus en plus fermes du monde ouvrier. A
deux reprises, en 1924 avec le Cartel des gauches et en 1936 avec le Front populaire, les défenseurs de la
classe ouvrière et du petit peuple arrivent au pouvoir. Cela provoque une mobilisation sans précédent des
élites patronales, qui vont combattre par tous les moyens, financiers, médiatiques et politiques, ces
expériences de gauche.
Lecture préparatoire.
Philippe BOURDREL, La Cagoule, histoire d’une société secrète du Front populaire à la Ve République,
Albin Michel, 1992.
Philippe BURRIN, La Dérive fasciste. Doriot, Déat, Bergery (1933-1945), Seuil, 1986.
Henry EHRMANN, La Politique du patronat français 1936-1955, Armand Colin, 1959.
Jean-Noël JEANNENEY, Leçon d’histoire pour une gauche au pouvoir. La faillite du Cartel (1924-1926),
Seuil «Points Histoire», 1982.
Ingo KOLBOOM, La Revanche patronale; Le patronat français face au Front populaire, Flammarion, 1986.
Textes de référence.
Claude-Joseph GIGNOUX, Patrons, soyez des patrons, Flammarion, 1937.
Octave HOMBERG, Les Coulisses de l’histoire. Souvenirs 1898-1928, Fayard, 1938.
Emile MOREAU, Souvenirs d’un gouverneur de la Banque de France. 1926-1928, Génin, 1954.
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Séance 6. Les patrons sous l’Occupation.
De manière apparemment paradoxale, la dynamique modernisatrice du patronat français a trouvé un
aboutissement sous l’Occupation dans le régime autoritaire et réactionnaire de Vichy. Que ce soit au
gouvernement, par la voix des grands technocrates du groupe «synarchique», ou que ce soit dans les
cercles chargés de restructurer l’économie française, la volonté réformatrice est forte. Mais ce qui domine
surtout les comportements patronaux, c’est la collaboration avec l’occupant allemand, une collaboration
parfois politique mais surtout économique, passive ou active. Peu de patrons français ont choisi la
Résistance.
Lecture préparatoire.
Claire ANDRIEU, La Banque sous l’Occupation. Paradoxes de l’histoire d’une profession, PFNSP, 1990.
Olivier DARD, La Synarchie. Le mythe du complot permanent, Perrin, 1999.
Le Rendez-vous manqué des relèves des années trente, PUF, 2002.
Richard KUYSEL, Le Capitalisme et l’État en France. Modernisation et dirigisme au
XXe siècle, Gallimard, 1984.
Annie LACROIX–RIZ, Industriels et banquiers sous l’occupation, Armand Colin, 1999.
Renaud DE ROCHEBRUNE, Jean-Charles HAZÉRA, Les Patrons sous l’Occupation,
Odile Jacob, 1995.
Richard VINEN, The Politics of French Business 1936-1945, Cambridge, University Press, 1991.
Textes de référence.
François LEHIDEUX, De Renault à Pétain. Mémoires, Pygmalion, 2001.
Jacques LE ROY LADURIE, Mémoires, 1902-1945, éd. établie par Anthony Rowley et Emmanuel Le Roy
Ladurie, Flammarion-Plon, 1997.
Pierre NICOLLE, Cinquante Mois d’armistice, Vichy, 2 juillet 1940-26 août 1944: journal d’un témoin, Paris,
1947.
Pierre PUCHEU, Ma vie, Paris, 1948.
Charles RIST, Une saison gâtée, Journal de guerre et d’occupation, établi, présenté et annoté par Jean-Noël
Jeanneney, Fayard, 1983.
Séance 7. Les dérives de la Quatrième République.
Au lendemain de la seconde Guerre mondiale, l’esprit de la Libération prône, comme l’écrit le Conseil
National de la Résistance, la totale "éviction des grandes féodalités économiques et financières." Sans aller
jusque-là, la vague de nationalisations qui modifie l'économie française entre 1944 et 1946 concrétise cette
volonté politique de reprendre en mains les patrons, soit pour les punir, comme c'est le cas pour Renault,
soit pour les mettre au service de l'intérêt national. Mais l’épuration du patronat est très superficielle, les liens
se recréent très vite entre les décideurs de l’économie et les élites politiques, et ces liens étroits suscitent
des dérives et des scandales, sur fond de guerre froide et de décolonisation.
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Lecture préparatoire.
Robert ARON, Histoire de l’épuration, T.3, vol.1: Le Monde des affaires, 1946-1953, Fayard, 1974.
Marie-Claire BERGÈRE (dir.): L’Épuration économique en France à la libération, Presses Universitaires de
Rennes, 2008.
Georgette ELGEY, La République des illusions (1945-1951), Fayard, 1965 ; La République des
contradictions (1951-1954), Fayard, 1968.
Pascale FROMENT, René Bousquet, Stock, Seuil, 1994.
Laurent LEMIRE, L’homme de l’ombre. Georges Albertini 1911-1983, Balland, 1990.
Textes de référence.
Jacques DESPUECH, Le Trafic des piastres, Réédition La Table Ronde, 1974.
Yves FARGE, Le Pain de la corruption, Editions du Chêne, 1947.
Séance 8. L’État gaulliste et l’argent.
Le retour du général de Gaulle au pouvoir en mai 1958 semble représenter une promesse de purification
des mœurs politiques, car son image de rigueur et d’intégrité est reconnue par tous. Sa volonté de reprendre
en mains l’appareil d’Etat et le jeu parlementaire semble augurer d’une coupure nette avec les milieux
économiques et d’une éradication des scandales. Mais les hommes de pouvoir ne tardent pas à retrouver
des relations étroites avec le monde patronal, et les liens de l’Etat gaulliste avec certains milieux affairistes,
notamment dans le secteur de l’immobilier et des travaux publics, vont suscitent de nouveaux scandales.
Lecture préparatoire.
Pierre BIRNBAUM, Les Sommets de l’État. Essai sur l’élite du pouvoir en
France, Seuil, 1977.
Bernard BRIZAY, Le Patronat: histoire, structure, stratégie du CNPF, Seuil,
1975.
Philippe MADELIN, Dossier I…comme immobilier, Alain Moreau, 1974.
Les Gaullistes et l’argent. Un demi-siècle de guerres intestines, L’Archipel, 2004.
Ezra SULEIMAN, Les Élites en France, Seuil, 1979.
Henri WEBER, Le Parti des patrons, le CNPF (1946-1986), Seuil, 1986.
Textes de référence.
Gabriel ARANDA, L’Etat piégé, Stock, 1972.
Victor ROCHENOIR, Cette vilaine affaire, Fayard, 1972.
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Séance 9. Le patronat face à la gauche de François Mitterrand.
L’Union de la gauche, scellée en 1972, avec un programme commun prévoyant de nombreuses
nationalisations et des réformes sociales très poussées, suscite parmi les élites économiques un réflexe de
peur sociale comparable à celui qu’avait provoqué en 1936 le Front populaire. Le monde patronal connaît
alors une mobilisation sans précédent contre la poussée de la gauche, et cette mobilisation se poursuit
après la victoire de François Mitterrand, candidat socialiste, à l’élection présidentielle de 1981. A cette
occasion, les grands industriels et hommes d’affaires français s’engagent dans l’arène politique aux côtés
des partis de droite pour défendre les valeurs de la libre entreprise.
Lecture préparatoire.
Claude ANGELI, Nicolas BRIMO, Les Dossiers confidentiels du patronat, Maspero, 1979.
André CAMPANA, L’Argent secret: le financement des partis politiques et des campagnes électorales,
Arthaud, 1977.
Jean-Gabriel FREDET, Denis PINGAUD, Les Patrons face à la gauche, Ramsay, 1982.
Textes de référence
Jacques ATTALI, Verbatim, T.1: Chronique des années 1981-1986, Fayard, 1993.
Serge DASSAULT, J’ai choisi la vérité, Plon, 1983.
Yvon GATTAZ, Pascal SIMONNOT, Mitterrand et les patrons, 1981-1986, Fayard, 1999.
Séance 10. Les reconquêtes patronales.
Les années 80 et 90 sont marquées par une double reconquête patronale. Sur le terrain politique, il s’agit
d’obtenir le retour de la droite au pouvoir, sur la base d’un programme de privatisations et de libéralisation
économique conçu en collaboration étroite avec les représentants du patronat. Par ailleurs, il s’agit d’une
reconquête idéologique, visant à placer les valeurs de la libre entreprise au cœur du débat politique, et à
faire entendre la voix du monde patronal comme un acteur central de la refondation sociale. L’arrivée au
pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007 sera le point d’aboutissement de cette reconquête.
Jean BOTHOREL, Ernest-Antoine Seillière: le baron de la République, Robert Laffont, 2001. Nadine RAVAI,
La République des vanités. Petits et grands secrets du capitalisme français, Grasset, 1997.
Sophie COIGNARD, Marie-Thérèse GUICHARD, Les Bonnes Fréquentations. Histoire
secrète des réseaux d’influence, Grasset, 1997.
Textes de référence.
Yvon CHOTARD, Les Patrons et le patronat, Calmann-Lévy, 1986.
Yvon GATTAZ, Les patrons reviennent, Robert Laffont, 1988.
Laurence PARISOT (dir.), Besoin d’air, Seuil, 2007.
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Séance 11. L’argent diabolisé ?
En contrepoint de la reconquête patronale lancée dans la vague néo-libérale des années 80, la perception
par l’opinion de ses élites économiques se dégrade rapidement à la fin du XXe siècle. Les présidences de
François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy sont marquées par de nombreux scandales politicofinanciers qui mettent en lumière les circuits de financement occulte de la vie politique ainsi que les rapports
de corruption et de conflits d’intérêt qui existent entre le monde patronal et le pouvoir. La crise financière de
2008 creuse encore un peu plus le fossé entre l’opinion publique et ses élites. Désigné comme « le
président des riches », Nicolas Sarkozy est la principale victime politique de ce divorce entre les Français et
le monde de l’argent. François Hollande promet en 2012 de combattre le « monde de la finance » mais il n’y
parvient pas. Au contraire, les Français semblent se réconcilier avec le monde de l’entreprise.
Lecture préparatoire.
Benoît COLLOMBAT, David SERVENAY (dir), Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours, La
Découverte, 2009.
Guillaume DELACROIX, Enquête sur le patronat, le scandale de l’UIMM, Fayard, 2008.
Yves MENY, La corruption de la République, Fayard, 1992.
Michel PINÇON, Monique PINÇON-CHARLOT, Nouveaux patrons, nouvelles dynasties, Calmann-Lévy,
1999.
Le président des riches. Enquête sur l’oligarchie financière dans la France de Nicolas Sarkozy, Zones, 2010.
Thierry WOLTON, Les Ecuries de la Vème, Grasset, 1989.
Séance 12. Contrôle des connaissances.
Présentation des modalités d’évaluation :
L’évaluation se fera sur la base de trois types de travaux :

-un dossier d’une dizaine de pages sur l’un des sujets proposés.

-un résumé d’une dizaine de pages de l’un des ouvrages proposés dans les lectures préparatoires.
Le dossier et le résumé seront évidemment rédigés, avec introduction et conclusion. Ils porteront sur des
sujets différents.

-un contrôle des connaissances (séance 12)
Liste des dossiers :
L’antisémitisme social 1880-1940
Le lobby colonial français 1880-1914.
Le Comité des Forges de 1900 à 1940.
Le scandale de Panama
La mobilisation patronale pendant la Guerre 1914-1918
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La presse et l’argent dans l’entre-deux-guerres
Le scandale de la Gazette du Franc
L’affaire Stavisky
Les patrons sous le Cartel des gauches
Les patrons sous le Front populaire.
Les patrons rénovateurs années 30
Les patrons français sous l’Occupation
L’épuration patronale à la Libération
Les scandales de la Quatrième République
Le général de Gaulle et les milieux économiques
Les scandales politico-financiers des années 1970
Le patronat face à la présidence de François Mitterrand
Les scandales politico-financiers des années 1990.
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