Les églises du vignoble
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Les églises du vignoble
Guide du Patrimoine Roman Les Églises du Vignoble en Pays de Cognac Charente - 16 Châteauneuf Cognac Jarnac Rouillac Segonzac les Églises du Vignoble en Pays de Cognac MONS LANVILLE BONNEVILLE MONTIGNÉ GOURVILLE GENAC MESNAC St-SULPICE-DE-COGNAC ROUILLAC HOULETTE Ste-SÉVÈRE PLAIZAC CHERVES-RICHEMONT St-ANDRÉ SIGOGNE BOUTIERS RICHEMONT St-TROJAN LOUZAC-St-ANDRÉ REPARSAC NERCILLAC COGNAC St-LAURENT-DE-COGNAC St-TROJAN CHASSORS FLEURAC FOUSSIGNAC GONDEVILLE CHÂTEAUBERNARD JARNAC BOURG-CHARENTE GENSAC-LA-PALLUE ARS MÉRIGNAC JULIENNE St-BRICE MERPINS ÉCHALLAT LES MÉTAIRIES St-SIMON MAINXE SEGONZAC SALLES-D'ANGLES JUILLAC-LE-COQ BOUTEVILLE ANGLES Circuit Bleu : Circuit Rouge : Circuit Vert : Circuit Violet : Circuit Brun : 2 Cognac et alentours St-FORT-SUR-LE-NÉ Segonzac et alentours Jarnac et alentours Châteauneuf et alentours Rouillac et alentours BONNEUIL AMBLEVILLE LIGNIÈRES-SONNEVILLE CRITEUIL-LA-MAGDELEINE HIERSAC MOULIDARS St-MÊME LES-CARRIÈRES GRAVES-St-AMANT GIMEUX BASSAC CHÂTEAUNEUF SUR-CHARENTE CHAMPMILLON Edito Aux XIème et XIIème siècles, la Saintonge a vu son paysage s’enrichir de très nombreuses églises, témoins d’une ferveur chrétienne inégalée. Dix siècles plus tard et souvent parfaitement conservées, les églises du vignoble saintongeais ont gardé leur pouvoir d’attraction. Le pays Ouest Charente « Pays du Cognac », particulièrement riche en églises romanes, a conçu une brochure à vocation culturelle et touristique. À partir de renseignements pris aux meilleures sources, cette brochure propose au promeneur cinq circuits d’une cinquantaine de kilomètres chacun. Cette brochure n’a pas la prétention d’être exhaustive, toutefois elle répond à un souci d’exactitude tout en privilégiant les sites majeurs plutôt que les sites secondaires. En indiquant au promeneur, au fil de son circuit, les éléments du patrimoine rural à voir (puits, lavoir, four banal, porche charentais, etc.), cette brochure deviendra vite un indispensable compagnon de voyage aux amoureux des vieilles pierres et des jolis paysages. R e m e rc ie m e n t s Nous tenons à exprimer nos vifs remerciements : • Au Conseil Général de la Charente • À l’association Via Patrimoine • À Mme Marylise Ortiz et à M. Christian Gensbeitel • À Mme Nathalie Guillaumin, directrice de Via Patrimoine • À Mme Laetitia Copin-Merlet, directrice adjointe de Via Patrimoine • Au Ministère de la culture et de la communication Direction de l’architecture et du patrimoine. (Base Mérimée) • À la Communauté de Communes de Jarnac • À M. Edouard Martin • À M. Daniel Charbonnier • À M. F. Lafargue • À la D.R.A.C. Poitou-Charentes • À Monsieur le Conservateur Régional de l’Inventaire, M. Bouffange pour leur aide précieuse et la qualité de leurs ouvrages desquels sont extraites les descriptions des églises. S ommaire Circuit Bleu Cognac et alentours Page 4 Circuit Rouge Segonzac et alentours Page 12 Circuit Vert Jarnac et alentours Page 20 Circuit Violet Châteauneuf et alentours Page 26 Circuit Brun Rouillac et alentours Page 31 Lexique Page 36 Crédit Photos & Bibliographie Page 39 3 Circuit C ognac Bleu et alentours MESNAC St-SULPICE-DE-COGNAC CHERVES-RICHEMONT St-ANDRÉ RICHEMONT LOUZAC-St-ANDRÉ COGNAC St-LAURENT-DE-COGNAC MERPINS CHÂTEAUBERNARD ARS GIMEUX Longueur : 43 km SALLES-D'ANGLES A découvrir : • Cognac : Le Château de Cognac, la vieille ville (maisons à colombages, hôtels XVIe-XVIIe siècles, porte St Jacques du XVe siècle, etc…), musée des Arts du Cognac, espace Découverte en Pays de Cognac, musée d’Art et d’Histoire, gabare, maisons de négoce… • Cherves-Richemont : Château Chesnel - XVIIe siècle (renseignements visites : 05.45.83.11.05) • Châteaubernard : Dolmen de la Combe des Dames (type angevin) 3500/3000 ans avant JC • Salles d’Angles : Moulin Noir, pont orné d’un écusson florentin, Musée des Arts et Traditions Populaires (Place de l’Eglise) 4 Circuit Bleu COGNAC Eglise Saint-Martin Cette église romane et son prieuré se situaient au Moyen Age hors les murs de la cité dans le faubourg Cognac-St Martin Saint-Martin, qui est aujourd’hui un quartier de Cognac fortement urbanisé. De 1790 à 1867, le quartier Saint-Martin fut érigé en commune ; l’église servit alors de mairie puis devint temple de la raison, d’où l’inscription « Liberté – Egalité – Fraternité » sur le porche. Edifiée au XIIe siècle, l’église est un simple rectangle, sans transept, ponctué de contreforts plats. La façade occidentale flanquée de deux solides contreforts présente au rez-de-chaussée un portail roman surmonté d’une baie également ornée. Deux arcades brisées aveugles surmontées d’un arc en mitre (l’arcade nord est aujourd’hui obstruée) furent ajoutées à l’époque gothique. A l’est le chevet plat, encadré par deux contreforts massifs, est éclairé d’un large triplet fortement ébrasé vers l’intérieur amenant ainsi une grande lumière dans le chœur. Le chevet est couronné d’un clocher-mur à deux arcades. L’église a ainsi la particularité de posséder deux clochers-murs, l’un à l’ouest, l’autre à l’est. L’intérieur de l’édifice, fortement restauré au milieu du XIXe siècle, est d’une grande sobriété. La voûte en anse de panier en brique remplaça en C ognac et alentours 1840 l’ancienne voûte en berceau. Un retable en pierre et une tribune en bois ont été ajoutés au cours du XIXe siècle. Les chapiteaux séparant la nef du chœur sont ornés de palmettes et de visages humains. En face de l’église, l’ancienne fontaine Saint-Martin fut l’objet d’un pèlerinage jusqu’au XVIIe siècle, puis fut transformée en lavoir communal au XIXe siècle. Au sud de l’église, quelques quarante sarcophages sont les vestiges d’une vaste nécropole occupée du VIIe siècle au XVIIIe siècle, découverte en 1946 et mise au jour en 1986-1987. Les fouilles archéologiques ont livré près de 550 sépultures. Eglise Saint-Léger L’église dépendait de l’abbaye d’Ebreuil. Prospère aux XIIe et XIIIe siècle, le prieuré est ravagé pendant la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion. La construction de l’église s’est effectuée dans la première moitié du XIIe siècle. De l’époque romane restent la façade, les murs des deux premières travées de la nef et la base du clocher. La nef avait alors été conçue sur le modèle de la cathédrale d’Angoulême. On retrouve dans la partie occidentale de l’église les mêmes supports, la même coursière qu’à Angoulême. Les coupoles ont été remplacées au XVe siècle par des voûtes d’ogives. Seule la partie basse sous le clocher, élevé au Nord de la nef, a conservé sa coupole sous pendentifs. La partie orientale de l’édifice a été entièrement remaniée à partir Cognac-St Léger 5 Circuit Bleu du XIIIe siècle, les travaux se prolongeant sur le XIVe siècle. La façade, tripartite, possède au rez-de-chaussée un grand portail, dont les quatre voussures sont sculptées de roses, losanges, motifs végétaux et sur la voussure extérieure prennent place un zodiaque et les travaux des mois. Des arcades, dont les tympans étaient ornés de sculptures difficilement identifiables aujourd’hui, encadrent le portail. Au-dessus, l’équilibre des deux niveaux d’arcatures a été rompu par l’adjonction d’une rose flamboyante. RICHEMONT Eglise Saint-Georges Le site de Richemont est implanté sur un éperon rocheux qui domine la vallée de l’Antenne. C’est sur ce lieu stratégique que fut bâti e au XIe siècle la forteresse de Richemont. Démantelée en 1178 par les troupes de Richard Cœur de Lion, celle-ci ne fut jamais reconstruite. Il ne subsiste de cet ensemble fortifié qu’une partie de l’enceinte et des tours, les Richemont soubassements du donjon quadrangulaire et les vestiges de la chapelle castrale. L’église actuelle se situe à l’emplacement de la chapelle primitive du château. Sans doute endommagée à la suite du siège de 1178, la chapelle fut reconstruite au XIIe siècle et transformée en église paroissiale dédiée à Saint-Georges. Le monument, tel qu’il se présente de nos jours, est une reconstruction de style néo-roman réalisée dans les années 1857-1858 à la suite d’un effondrement 6 C ognac et alentours de terrain survenu en 1848. Le mur sud de l’église romane a été conservé, il est décoré d’une peinture murale gothique mise au jour en 1999. L’intérêt de l’église Saint-Georges réside dans sa crypte classée en 1907. Il s’agit d’une chapelle basse de plan rectangulaire terminée à l’est par un hémicycle percé de trois baies en plein cintre. L’espace est couvert de voûtes d’arêtes en moellons portées par des colonnettes dont la base, le fût et le chapiteau sont taillés dans un même bloc de pierre. Les corbeilles des chapiteaux, de forme légèrement trapézoïdale, sont ornées de motifs végétaux assez sommaires et les tailloirs qui les surmontent, d’entrelacs d’inspiration antiquisante. Le traitement architectural et le style de la sculpture (décor pouvant être apparenté à la crypte de Saint-Eutrope de Saintes) révèlent une construction du XIe qui devait appartenir à la chapelle primitive de la forteresse. La crypte de Richemont constitue l’un des plus beaux exemples de l’architecture du début de l’art roman en charente. Au sud de l’église, se trouve l’ancien cimetière implanté au XVIIe siècle et qui présente d’intéressants monuments funéraires du XIXe siècle. La Communauté de Communes de Cognac a procédé à des restaurations en 1999. CHERVES Eglise Saint-Vivien La paroisse fut donnée au XIe siècle à l’abbaye Saint-Léger d’Ebreuil, dans l’Allier qui l’unit à son prieuré Saint-Léger de Cognac. L’église date du XIIe siècle. Les justes proportions et la qualité de sa construction en font l’une des plus belles églises romanes de la région. La large nef est pourvue Cherves Circuit C ognac Bleu de trois travées à file de coupoles sur pendentifs. Le choeur occupe une vaste abside et le chevet est rythmé par six contreforts-colonnes entre lesquels s’intercalent les fenêtres. Sans doute au cours de la guerre de Cent Ans, la nef a été surélevée pour pouvoir servir de refuge. Une chapelle a été aménagée au Sud de la troisième travée de la nef. Mis à part les modillons du chevet, l’édifice totalement dépourvu de décor sculpté. est MESNAC Eglise Saint-Pierre L’église a été édifiée au XIIe siècle. Elle dépendait d’un prieuré rattaché à l’église Saint-Eutrope de Saintes qui disparut vraisemblablement au moment de la guerre de Cent Ans. L’église, remaniée à l’époque gothique, a été restaurée au XIXe siècle puis très récemment. Le plan de l’édifice est simple : un rectangle flanqué de contreforts, terminé par un chevet plat. La façade occidentale présente au rez-de-chaussée un portail gothique à trois voussures brisées et une archivolte ornée de pointes de diamant. Les chapiteaux à feuillage naturaliste des fines colonnettes du portail appartiennent au XIIIe siècle. La façade est couronnée d’un clocher-mur à deux arcades (dont une est aujourd’hui murée). La cloche qui date de 1597 a été classée au titre des Monuments Historiques en 1943. Au nord de l’église, on aperçoit quatre modillons à motifs humain et animal qui devaient autrefois supporter un auvent ou une toiture. Au niveau de la deuxième travée de la nef, on distingue les traces d’une porte en plein cintre aujourd’hui murée. Peut-être s’agit-il là des vestiges de l’ancien prieuré ? Au sud de l’édifice, entre la première et la seconde travée de la nef, subsiste une tour et alentours d’escalier qui menait à un clocher aujourd’hui disparu. Ce couvrement roman a été remplacé semble-t-il au XVe siècle, par des voûtes d’ogives à liernes. Les colonnes sur dosserets sont romanes. Leurs chapiteaux sont décorés de feuillaMesnac ges, palmettes, entrelacs et têtes humaines. Le chevet plat est largement éclairé au nord et au sud par deux longues baies et à l’est par un triplet malheureusement en partie obstrué par la sacristie ajoutée au XIXe siècle ou au XXe siècle. Ce chevet plat aurait succédé à une abside romane. Il est couvert d’une voûte d’ogives à liernes refaite en brique au XIXe siècle et décorée d’un ciel étoilé peint. L’église a été dotée lors de la campagne de restauration de 1894, d’un mobilier caractéristique du XIXe siècle en plâtre ou terre cuite polychromes produit en série : maître-autel, autel, chemin de croix, fonts baptismaux, statues de saints. C’est sans doute aussi à cette époque qu’ont été installés les trois vitraux du triplet figurant Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Ausone. Mesnac ST SULPICE DE COGNAC Eglise Saint-Sulpice L’église fut donnée en 1072 par le seigneur Guillaume Paluel à l’abbaye d’Ebreuil dans l’Allier. Celle-ci la confia au prieuré Saint-Léger de Cognac qui la conserva jusqu’en 1622, date à laquelle elle fut de nouveau rattachée à l’abbaye. L’église primitive fut rebâtie au XIIe siècle. Elle présentait un plan en croix latine : une nef à collatéraux, un transept à absidioles et une abside. Les travaux réalisés en 1950 ont largement 7 Circuit Bleu modifié l’édifice d’origine, notamment la nef. Ces travaux furent réalisés à l’instigation de l’abbé Julien Lamandé. Ce dernier qui fut curé de Saint-Sulpice de 1927 à 1959, décéda dans l’église où il fut inhumé. La dalle funéraire est toujours visible au sol dans le bras nord du transept. A l’intérieur, les arcades qui séparaient les collatéraux de la nef centrale ont été supprimées, créant un vaste vaisseau unique. A la même époque, les murs gouttereaux ont été largement surhaussés. La façade occidentale à trois niveaux a été remaniée dans sa partie haute et médiane. Le rez-de-chaussée avec son portail à voussures encadré de deux arcades aveugles est le seul élément roman d’origine. L’étage médian est décoré d’une arcature et d’une baie centrale. Un mur pignon couronne la façade. L’édifice possède un important programme de vitraux réalisés en 1959 par le maître-verrier Francis Chigot (1879-1960) - artiste, considéré comme l’un des rénovateurs de l’art du vitrail en France. Un seul vitrail figuratif orne la baie de la façade occidentale : il représente le Saint-Patron de l’église. Les six verrières de la nef évoquent par des symboles et quelques mots latins des passages du Nouveau Testament (la multiplication des pains et des poissons, la descente de l’Esprit saint, Credo etc.). Les vitraux du bras nord (bleus parsemés d’étoiles) sont dédiés à la Vierge Marie et ceux du bras sud (orangés parsemés d’étoiles) à SaintJoseph. Le vitrail du chœur évoque la crucifixion. St-Sulpice-de-Cognac 8 C ognac et alentours LOUZAC ST ANDRÉ Eglise Saint-André-des-Combes L’église appartenait à l’ancien diocèse de Saintes. Le site, siège d’un important prieuré, fut établi non loin de l’ancienne voie romaine reliant Saintes à Lyon, sur un promontoire rocheux qui surplombe la vallée du Belot. L’établissement religieux a subsisté jusqu’à la Révolution. Cette église prieurale romane située un peu en retrait du village et en hauteur, se repère Louzac-Saint-André de loin grâce à son clocher. À l’Est, le chevet est en partie imbriqué dans le bâtiment de l’ancienne école qui était à l’origine celui du prieuré. Le clocher, reporté contre le mur latéral sud, est plus récent que le reste de l’édifice. La façade, inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1991, est la partie la plus intéressante. Elle date du XIIe siècle pour le portail, l’enfeu, le cordon et la fenêtre, la partie supérieure et les contreforts ont été ajoutés aux XVIIIe et XIXe siècles. La corniche à modillons présente des éléments sculptés d’époque médiévale (un cochon, des personnages), mais aussi deux visages sur la gauche tout à fait contemporains et bien reconnaissables de la population locale : il s’agit du maire de Louzac-Saint-André et du maire délégué de Saint-André en place au moment de la restauration ; clin d’œil des tailleurs de pierre à une pratique assez courante au Moyen-Âge. Au-dessus de la corniche et de part et d’autre de la baie, deux statues de Vierge à l’enfant, semblent avoir été Circuit Bleu placées postérieurement au XIIe siècle. Le mur nord de la nef présente quelques désordres indiquant un effondrement et une reconstruction au XIXe siècle. L’église a connu comme tant d’autres des restaurations au XIXe siècle, puis a fait l’objet d’une ample campagne de restauration entre 2001 et 2003. Le mobilier de cette église se compose d’un autel, d’un retable et d’un tabernacle. ST LAURENT DE COGNAC Eglise Saint-Laurent L’église date du XIe siècle, elle a été fortement restaurée de 1840 à 1848. La nef et le chœur datent du XIIe siècle. Sur la façade, la porte a trois voussures ornées de fleurs, de feuilles épanouies et de têtes de clou plates retombant sur des colonnes à chapiteaux romans (un des ces chapiteaux représente Eve et le serpent). Un bas-côté du XVe siècle est séparé du chœur par des arcades ogivées sur de gros pilastres. Les voûtes à huit compartiments possèdent des nervures rondes, les clefs pendantes sont ornées d’écussons. MERPINS Abbaye Notre-Dame La fondation de l’Abbaye de La Frenade remonte à 1148 lorsqu’un groupe de moines venus d’Obazine en Limousin s’installe en ce lieu. La vie de la communauté s’est organisée autour d’un cloître dont les bâtiments conventuels (réfectoire, salle capitulaire, dortoir…) s’ordonnaient au sud de l’église. Jusqu’à la Guerre de Cent Ans, l’abbaye, située C ognac et alentours sur la route du sel saintongeais entre Atlantique et Limousin, est prospère grâce aux nombreux privilèges et donations dont elle bénéficie. Après les dévastations commises par les Anglais, des abbés commendataires gèrent l’établissement entre 1473 et 1554 et réalisent d’importantes restaurations. Les Guerres de Religion feront encore subir de graves dommages à l’abbaye : l’église ruinée, le service religieux a lieu désormais dans le réfectoire jusqu’à la Révolution. De l’ensemble monastique, subsistent quelques vestiges récemment restaurés : le mur méridional de la nef de l’église du XIIe siècle et un bâtiment abritant au rez-de-chaussée la salle capitulaire, de style gothique du XVe siècle. La salle capitulaire s’ouvre sur le cloître par trois baies de profil brisé encadrées de colonnettes aux chapiteaux lisses. De plan rectangulaire, elle est couverte de six voûtes d’ogives à liernes retombant sur deux colonnes centrales sans chapiteaux, sur des culots sobrement moulurés le long des murs et sur des colonnettes dans les angles. Une clef de voûte étoilée porte un écusson à damier qui se détache sur une crosse d’abbé, vraisemblablement les armoiries de l’abbé Pierre III Hérault (1471). Une autre clef est sculptée d’une couronne présentée par deux putti encadrant un écusson aux armes des Saint-Gelais sommé d’une mitre. Jouxtant cette salle, une porte de style Renaissance donne accès à un escalier en vis qui communiquait avec le dortoir, étage qui n’existe plus mais dont on distingue encore les baies romanes en plein-cintre. Deux pilastres surmontés de chapiteaux composites à larges volutes portent l’entablement de cette entrée monumentale. Dans le médaillon central figurent encore les armes des Saint-Gelais tandis que les demi-médaillons présentent des profils à l’antique. Merpins - La Frenade 9 Circuit Bleu ARS Eglise Saint-Maclou Elle daterait du troisième quart du XIIe siècle. Deux chapelles ont été construites de part et d’autre de la nef dans le second quart du XVIe siècle (une des clefs de voûte de celle de droite porte la date, 1536, et le nom du commanditaire, Nicolas Brémond d’Ars). Une troisième chapelle et un clocher sont venus compléter l’ensemble au XVIIIe siècle. La façade, en partie masquée par un porche moderne, comporte quelques beaux motifs sculptés (S, damiers, festons, feuillages). Dans la chapelle nord, on remarque une cuve baptismale du XIIe siècle d’un intérêt exceptionnel par l’abondance et la qualité de son décor en fort relief (le Christ dans une mandorle tenue par deux anges, un gigantesque oiseau encadré de deux hommes, un énorme lion accompagné de personnages et divers animaux). L’église forme un bel ensemble avec le presbytère (édifice rectangulaire avec tour polygonale du XVIIe siècle). A noter : un ensemble mobilier important à l’intérieur de l’église dont le retable du maîtreautel (XVIIe siècle). GIMEUX Eglise Saint-Germain En 1121, l’église fut donnée par Pierre de Confolens, évêque de Saintes, au prieuré voisin de Merpins. Elle fut ensuite reconstruite probablement au cours de la seconde moitié du XIIe siècle selon un plan très simple. De l’extérieur, on distingue aisément les trois parties constituantes de l’édifice : une longue nef et un clocher romans, puis un chevet ajouté à l’époque gothique, au XVe siècle. Les parties les plus an- 10 C ognac et alentours ciennes sont le portail occidental et la base carrée du clocher. Les sculptures soulignent les lignes des voussures par de beaux rinceaux végétaux, des motifs géométriques et des pointes de diamant, ornements particulièrement appréciés au XIIe siècle. Les bases des colonnes logées dans les angles du portail sont elles aussi ornées de motifs décoratifs géométriques. Des fragments d’une corniche romane à modillons, encore visibles sur le pourtour de la nef, comportent entre autres un visage humain presque grimaçant. A l’intérieur, la belle travée sous clocher est couverte d’une coupole sur pendentifs. Les pendentifs, triangles sphériques concaves, permettent de passer élégamment du plan carré au plan circulaire induit par la coupole. Le chevet gothique comporte une seule travée relativement courte voûtée d’ogives. La fenêtre du mur sud a conservé ses remplages en pierre du XVe siècle aux lignes flamboyantes. La nef a subi quelques dommages au cours des siècles : une charpente de bois a remplacé la voûte de pierre, en berceau, rythmée par des arcs doubleaux. On remarque encore les colonnes sur lesquelles ces arcs prenaient appui. Avec la transformation des voûtes, la toiture a été surbaissée et la silhouette de l’édifice a, de fait, beaucoup changé. La partie supérieure du clocher a fait l’objet de plusieurs restaurations dont l’une en 1773, comme l’indique la date portée au-dessus de la baie sud. Enfin, une importante campagne de restauration, qui a sauvé l’édifice de la ruine, s’est achevée en 1996. Ars Circuit Bleu SALLES D’ANGLES Eglise Saint-Maurice Cette église est un édifice étonnant dans le paysage charentais. Il s’agit en effet d’un des plus imposants édifices religieux du département ; près de 40 m de long. Il est de surcroît entièrement de style gothique, ce qui demeure somme toute assez rare en Charente. Edifiée au XIIIe siècle, elle est remaniée au XVIIe suite aux guerres de Religion. Elle possède un très long vaisseau unique auquel on accède par un clocher-porche, puis cinq travées se succèdent d’ouest en est. Une chapelle ouvre au nord sur la troisième travée. L’ensemble de l’église est couvert de voûtes d’ogives qui retombent sur un faisceau de colonnettes. Toutes les travées, sans exception, sont éclairées au nord et au sud de longues baies qui apportent beaucoup de lumière à l’édifice et qui illustrent la volonté de « lumière continue » des constructeurs à l’époque gothique. L’importance des baies, tant en nombre qu’en dimension, a permis la mise en place d’un vaste programme de vitraux figurés du XIXe siècle. L’église est dotée d’un ensemble mobilier remarquable. CHÂTEAUBERNARD C ognac et alentours sa grande sobriété le mode de vie des moines soldats de l’Ordre du Temple. La façade comporte une porte en plein cintre et un mur-clocher percé de deux baies. La nef est séparée par un arc sur pilastres du chœur, éclairé par un triplet. Au sud, la chapelle latérale agrandit l’édifice fin du XVe s. Sur le mur, une inscription liturgique datée de 1531 relate les phénomènes ou «XV signes» qui doivent annoncer, accompagner et suivre l’Apocalypse. Châteaubernard La chapelle des Templiers de Châteaubernard La commanderie de Châteaubernard fut une des plus anciennes possessions des Templiers de la région. Cet ordre religieux militaire, fondé en 1119, avait pour mission la défense des pèlerins en Terre Sainte et s’illustra lors des croisades, ce qui lui valut une rapide prospérité. De la commanderie de Châteaubernard, il ne subsiste que la chapelle du XIIe, devenue église paroissiale en 1874, restaurée à plusieurs reprises, dont tout récemment en 2006. Cette église, caractéristique de l’architecture templière, illustre par 11 Circuit S egonzac Rouge et alentours GENSAC-LA-PALLUE MAINXE SEGONZAC JUILLAC-LE-COQ BOUTEVILLE ANGLES BONNEUIL St-FORT-SUR-LE-NÉ AMBLEVILLE LIGNIÈRES-SONNEVILLE CRITEUIL-LA-MAGDELEINE Longueur : 53 km A découvrir : • • • • • • • • • Segonzac : Lavoir, Table d’Orientation, Temple Protestant, demeures de caractère. Bouteville : Château du XVIIe siècle (ruines) Touzac (à proximité) : Eglise du XIIe siècle (façade classée) Lignières-Sonneville : Château du XVIIe siècle (Mairie), lavoirs, la Petite Maison du Lin, Chapelle de Sonneville, Chapelle de Saint Palais des Combes Ambleville : Etang à tourbières, moulins à eau et à vent dans la campagne Juillac le Coq : Porte sculptée de l’Ancienne Chanoinerie, fontaines et lavoirs dans les hameaux Saint Fort sur le Né : Dolmen (le plus imposant de la région) Gensac la Pallue : Gouffre derrière l’église, Musée Motos des années 60 Mainxe : Temple protestant du XIXe siècle. 12 Circuit Rouge SEGONZAC S egonzac et alentours de voûte les armes des Valois d’Orléans. Il est éclairé par une large baie à remplage flamboyant. Eglise Saint-Pierre L’église date du XIe siècle, elle a fait l’objet de réaménagements importants à l’époque gothique. Elle fut en très grande partie détruite au cours des guerres de Religion. Le clocher roman, à flèche de pierre couverte d’écailles, appartient à l’église romane d’origine. Il a été complété au XIXe siècle par quatre petits clochetons entourant la flèche. Le clocher occupe la partie ouest de l’église, où il fait office de clocher-porche. La façade romane se compose au rez-de-chaussée d’un portail à trois voussures encadré de deux enfeus dont les voussures sont ornées de losanges et de dents de scie. Le rez-de-chaussée du clocher est couvert d’une voûte en berceau. Il forme un couloir qui débouche sur la nef et dessert au nord et au sud deux espaces voûtés. L’étage du clocher, de plan trapézoïdal, ouvre par l’intermédiaire d’une tribune sur la nef. Il est couvert d’une voûte de pierre en berceau portée par quatre piles à colonnes engagées. Deux des chapiteaux sont datables de la première moitié du XIIe siècle. L’un d’eux, représente deux hommes adossés aux mains prises dans la gueule de monstres, situés aux angles de la corbeille. La nef et les collatéraux ont été reconstruits de 1865 à 1868. Les trois vaisseaux se composent de trois travées voûtées d’ogives et communiquent ensemble par l’intermédiaire d’arcades brisées. Le chœur à chevet plat date du milieu du XVe siècle. Le chœur est couvert d’une voûte d’ogives à liernes portant en clé BOUTEVILLE Eglise Saint-Paul Bouteville Due à la générosité de la Dame de Bouteville Ildegarde et de sa petite fille Pétronille – dont on peut lire l’épitaphe sur l’arc en ruine à droite de la porte : « Ici gît la servante du Christ Notre Seigneur, Pétronille», l’église primitive est une des plus anciennes de la région : elle a été consacrée en 1023. Le mur sud, avec ses colonnes aux chapiteaux de style archaïque, date de cette époque. Ce fut un important prieuré dont dépendaient de nombreuses paroisses alentours. Au XIIe siècle, on ajoute la chapelle sud, ornée au XIVe siècle de fresques très curieuses visibles encore aujourd’hui. Au XIIIe siècle, les comtes d’Angoulême firent construire la belle nef qui subsiste encore. Puis vinrent la guerre de Cent Ans, les guerres de Religion, la Révolution, les intempéries… À un moment, l’opulent et orgueilleux prieuré ne fut guère plus Segonzac 13 Circuit Rouge qu’une ruine qu’une restauration bien conduite réhabilita au début du XXe siècle. L’immense chêne vert, près de l’église, est l’Arbre de la Liberté planté en 1790, pour le 1er anniversaire de la Révolution. BONNEUIL Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul Cette église mérite une mention particulière : c’est un type remarquable du roman ogivé du XIIIe siècle. Il faut prendre le temps d’admirer la façade : la corniche richement sculptée soutenue d’intéressants modillons, la porte centrale en plein cintre de style ogival, les séries d’arcatures faites de torons et de baguettes bordées de fleurons crucifères. La chute du clocher, en 1845, entraîna l’abandon du chœur et d’importantes restaurations. À l’intérieur, une jolie statuette en pierre de la Vierge datant du XVIe siècle. LIGNIÈRES- SONNEVILLE Eglise Notre-Dame de Lignières L’église Notre-Dame a été bâtie au XIIe siècle puis fut largement remaniée au cours de l’époque gothique. De l’édifice roman d’origine, subsistent le faux-carré couvert d’une coupole sur pendentifs, le clocher qui s’élève au-dessus et quelques bas-reliefs remployés dans la façade. Le reste de la construction s’est étalé pendant toute la période gothique. Le rez-de-chaussée saillant de la façade occidentale, se compose 14 S egonzac et alentours d’un portail central brisé encadré de deux arcades aveugles de même profil aux voussures ornées de losanges et de palmettes. Le niveau médian présente au centre trois arcs brisés, ornés de bas-reliefs et surmontés d’un oculus. Les éléments sculptés sur la façade représentent l’Adoration des Mages. De part et d’autre, se trouvent deux arcades aveugles. L’ensemble de la façade s’achève par un mur pignon souligné d’une corniche à modillons. À l’intérieur, la nef unique de trois travées est éclairée de six longues baies en plein cintre très faiblement ébrasées. L’ensemble est couvert de voûtes d’ogives retombant sur des colonnettes à chapiteaux décorés de feuillage de chêne et de lierre caractéristique du XIIIe siècle. Les chapiteaux supportant les doubleaux sont ornés de feuillages au sud et de visages au nord. Le faux-carré est couvert d’une coupole sur pendentifs dont la calotte est soulignée de dents de scie. Le chœur à chevet plat, percé à l’est d’une imposante baie brisée, date du XIVe siècle. Il est couvert d’une voûte d’ogives dont les fines nervures retombent sur de petits chapiteaux posés sur de graciles colonnettes. Au XVe siècle, une chapelle a été ouverte au nord du chevet. On y accède par un grand arc brisé orné du blason des Poussard (1475-1709) seigneurs de Lignières. La chapelle est voûtée d’ogives et de liernes retombant sur des culots mutilés. Sur les murs intérieurs du faux-carré, du chœur et de la chapelle, subsistent les traces de litres funéraires : bandeaux noirs ornés de blasons, peints à l’occasion des funérailles du patron-fondateur de l’église et des seigneurs hauts justiciers du lieu. Lignières-Sonneville Circuit S egonzac Rouge CRITEUIL LA MAGDELEINE Eglise Saint-Macrin Saint Jean Baptiste et alentours siècle. Les éléments les plus remarquables sont les trois autels et le chemin de croix réalisés en 1890 et 1895 dans un style néo-gothique. Le maître-autel est orné de bas-reliefs évoquant l’Eucharistie, les autels secondaires présentent des scènes de la vie de Saint-Joseph et de la Vierge Marie. AMBLEVILLE Eglise Saint-Pierre Criteuil-la-Magdeleine L’église romane a été largement remaniée au XVe siècle. Elle fut restaurée en 1775 puis en 1890. Après la Révolution française, l’édifice servit de temple de la raison d’où l’inscription sur le portail. L’église se compose d’une nef de trois travées couvertes de voûtes d’ogives à liernes. Sur la troisième travée, s’ouvre au sud une chapelle de style gothique flamboyant dédiée à saint Joseph. Au nord de la nef, un bas-côté de cinq travées couvertes de voûtes d’ogives à liernes a été ajouté au XVe siècle. La dernière travée abrite une chapelle dédiée à la Vierge Marie. Le faux-carré qui supporte le clocher roman octogonal à baies jumelles est couvert d’une coupole romane sur pendentifs. Un chœur gothique à chevet plat a remplacé le chœur roman d’origine. La façade romane présente au rez-de-chaussée un portail central en plein cintre encadré de deux arcades aveugles (l’une d’elles est ornée d’un bas-relief). Au-dessus, se déploie une arcature aveugle percée au centre d’une baie d’axe. La façade est couronnée d’un mur pignon. L’édifice possède un important ensemble de mobilier liturgique en terre cuite polychrome du XIXe L’église est signalée parmi les possessions de l’abbaye de Baignes vers 1098-1109, sous l’abbatiat d’Adémar II, à l’occasion de la donation d’une terre par Pons de Montchaude et Gardrad d’Ambleville « pour le repos de l’âme » de leur frère Arnaud. Or, sur le contrefort à gauche du portail de l’église, deux inscriptions funéraires sont encore visibles : + V. NONAS. IVLII. OBIIT. RIGAVDUS. AMBLAVILLAE (le 5 des nonnes de juillet mourut Arnaud d’Ambleville) et K[ALENDIS] IVLII OBIIT AR[N]AVDVS RIGAVDI…S… [F]EBROARII… [PET]RONILLA V[XOR EI]VS……(le… des calendes de juillet mourut Arnaud Rigaud… de février, [Pét]ronille, sa [femme]…) La première inscription, relative à Arnaud d’Ambleville, pourrait évoquer le frère des deux donateurs. La mort de celui-ci, vers 1100, est probablement contemporaine de la construction de l’église, qui présente les caractéristiques d’une construction du début du XIIe siècle. La nef, édifiée en moellons très réguliers, correspond à une forme archaïque héritée du XIe siècle. Elle n’était pas voûtée à l’origine et n’a été dotée d’une voûte en brique qu’à la fin du XIXe siècle. En revanche, la façade très sobre, ornée d’une arcature, est déjà en pierre de taille parfaitement appareillée. La travée sous clocher conserve également 15 Circuit Rouge S egonzac et alentours une coupole sur trompes appartenant à cette première campagne, tout comme la tour percée de baies géminées. Le chevet a été reconstruit au XVIe siècle sur un plan rectangulaire et doté de fenêtres de tradition gothique. Deux chapelles latérales de deux travées chacune s’appuient au nord et au sud de la travée sous clocher. Celle au sud est de la fin du XIIIe ou du XIVe siècle. Elle est couverte de croisées d’ogives aux clés ornées de masques retombant sur des chapiteaux à décor végétal naturaliste. Celle du côté nord est contemporaine du chevet, et sa porte occidentale présente un décor Renaissance. JUILLAC LE COQ Eglise Saint-Martin C’est un édifice composite, maintes fois remanié, dont les parties les plus anciennes – les murs en moellons de la nef – pourraient appartenir à une construction archaïque du XIe siècle. Les voûtes actuelles des collatéraux sont modernes. À l’intérieur, d’anciennes fenêtres placées au-dessus des grandes arcades témoignent d’un système d’éclairage direct du vaisseau principal, ce qui est unique dans la région, mais il est difficile de dater précisément ce dispositif. Aujourd’hui, ces fenêtres s’ouvrent dans les combles des collatéraux, qui ont dû être rehaussés dès le XIIe siècle, au cours d’une vaste campagne de remaniement qui semble d’ailleurs s’être poursuivie jusqu’au début du XIIIe siècle. La structure des piliers et les chapiteaux des grandes arcades de la nef, appartiennent à la première moitié du XIIe siècle, tout comme la travée sous clocher, couverte d’une coupole sur trompes. Les premiers niveaux de la tour, avec leurs arcatures et leurs baies géminées sont encore romans. En revanche, le chevet rectangulaire, surélevé et peut-être fortifié, appartient déjà à la première architecture gothique. 16 Juillac-le-Coq Eclairé par une grande baie orientale, il est couvert d’une croisée d’ogive à liernes dont les nervures sont reprises par de fines colonnettes. Les deux chapelles qui encadrent la travée sous clocher, formant un pseudo transept, sont des adjonctions de la fin du Moyen Âge, remaniées après les guerres de Religion, tout comme le dernier niveau du clocher. La date de 1595, sur la corniche de la chapelle méridionale, confirme ces interventions, auxquelles on doit également la porte de style Renaissance qui s’ouvre au sud de la nef. Le portail occidental a été, quant à lui, entièrement refait au XIXe siècle. Circuit S egonzac Rouge ST FORT SUR LE NÉ Eglise Saint-Fortunat Construite au XIIe siècle, l’Eglise a été presque entièrement détruite par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans… et peut-être reconstruite par eux : sur la nef voûtée en ogive, des faisceaux de nervures rayonnent autour d’une clé centrale et forment des losanges dont les pointes et le centre sont eux-mêmes formés de clés. Cet ensemble, très décoratif, imite, toutes proportions gardées, les voûtes de célèbres cathédrales anglaises comme Winchester ou Norwitch. Saint-Fort-sur-le-Né ANGLES et alentours Cette commanderie appartenait aux Templiers, et fut transférée aux Hospitaliers de Beauvais-sur-Matha. Le plan et l’aspect général de la chapelle s’apparentent au modèle des constructions de Templiers : simple plan rectangulaire, grande sobriété du décor et chevet plat percé de trois baies. Il se dégage de l’édifice une forte impression d’austérité. La façade, très dépouillée, est surmontée d’un clocher-mur. À l’intérieur, la voûte de pierre en berceau a disparu ; seule subsiste la moulure semi-torique qui supportait le départ de la voûte. La chapelle est actuellement couverte d’un plafond cintré en plâtre. Le chevet plat est percé d’un triplet de fenêtres très ébrasées. Les baies ont été murées dans leur partie inférieure lors de l’adjonction de la sacristie à l’est du chevet. Les vitraux ont été réalisés en 1934 par Henri-Louis Gesta, peintre verrier à Toulouse. Ils figurent l’Assomption de la Vierge, Saint-Cybard et Saint-Groux. Côté sud, au revers de la façade, prend place une tourelle d’escalier en vis, de plan polygonal, accessible par une porte à arc en anse de panier décoré d’un blason mutilé. À mi-hauteur du pan nord de la tourelle d’escalier, on observe les vestiges d’une cheminée en pierre avec colonnettes. Le style architectural de ces aménagements permet de les dater du XVe siècle. Conçu en pleine guerre de Cent Ans, l’escalier permettait peut-être d’accéder à une chambre forte aménagée dans un but défensif au-dessus des voûtes. Commanderie de Templiers, d’Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem La chapelle a été édifiée vers 1150 dans la vallée du Né. L’édifice faisait partie d’un ensemble monastique composé d’une salle capitulaire, d’un logis du commandeur, de dortoirs, d’une cuisine, d’un réfectoire, de communs, d’écuries et d’un cimetière. Seule subsiste la chapelle romane refaite vraisemblablement en 1525. Elle servit d’église paroissiale jusqu’en 1803. 17 Circuit Rouge GENSAC LA PALLUE Eglise Saint-Martin Au-delà d’une façade parée le plan de l’église se résume à un rectangle très étiré. Le chevet a été reconstruit à l’époque gothique, mais la nef a conservé ses formes romanes. Elle est homogène, malgré le contraste entre la sobriété des murs latéraux et la concentration du décor sculpté sur le pignon occidental. Pour accentuer l’élancement de la façade, l’architecte a superposé trois étages d’arcades en plein cintre, moins hautes et plus nombreuses au fur et à mesure que le regard s’élève : trois au niveau du portail, cinq à l’étage médian où est percée la seule fenêtre du pignon, six sous un fronton très restauré. On reconnaît sur les chapiteaux et frises du rez-de-chaussée le sacrifice d’Abraham, le combat de Samson contre le lion et celui de saint Michel contre le dragon. Les corbeilles de l’arcature médiane à colonnettes géminées sont intéressantes, mais l’œil est attiré par les reliefs placés au-dessus des arcades aveugles du premier niveau : Assomption de la Vierge à gauche, ascension de saint Martin, évêque titulaire de l’église, à droite. Gensac-la-Pallue Une même influence s’est exercée à l’intérieur de la nef. Une file de coupoles sur pendentifs portées par des arcs à double rouleau brisé couvre la nef, solution fréquente dans les églises romanes des pays charentais. Un cordon de damiers souligne les calottes des coupoles. L’absence quasi-totale de décor sculpté s’explique-t-elle par les restaurations des XVIIIe et XIXe siècles ou par une tendance à l’austérité propre à l’époque de construction de la nef ? Son chevet a été reconstruit pendant 18 S egonzac et alentours la seconde moitié du XIIIe siècle. Cet espace voûté d’ogives est éclairé par des fenêtres à remplages rayonnants. L’étage carré et la flèche octogonale du clocher dataient du XIIIe siècle avant leur réfection en 1882. MAINXE Eglise Saint-Maurice Cet édifice date du XIe siècle, on y ajouta une chapelle au sud au XVIe siècle. En partie ruiné en 1787, il demeura plusieurs décennies sans toiture. L’édifice est reconstruit vers 1864. La façade du siècle dernier (sans décor) est enserrée entre deux contreforts qui n’ont pas été faites pour elle, mais pour une façade romane dont il fallait soutenir la voûte. Le portail en arc brisé est très prononcé, celui-ci est flanqué de deux colonnes que surmonte une double voussure. On trouve la trace évidente d’une ancienne église avec une croix de transept terminée par deux contreforts et un haut de fenêtre du gothique flamboyant. À noter sur le chevet du chœur une autre fenêtre gothique de la même époque (XVe siècle). Les colonnes témoignent des remaniements réalisés au XIXe siècle. En effet, ces dernières sont soutenues par des voûtes en briques. Circuit Rouge S egonzac et alentours 19 Circuit J arnac Ve r t HOULETTE Ste-SÉVÈRE SIGOGNE BOUTIERS St-TROJAN REPARSAC NERCILLAC St-TROJAN St-BRICE et alentours LES MÉTAIRIES CHASSORS FOUSSIGNAC JULIENNE JARNAC BOURG-CHARENTE Longueur : 43 km A découvrir : • Jarnac : Musée et Maison Natale de François Mitterrand, temple protestant du XIXe siècle classé (Construit en 1821 par Paul Abadie (père) sur les plans de François-Nicolas Pineau), Maisons de Négoce • Bourg-Charente : Château du XVIIe siècle (Maison Marnier Lapostolle) • St Brice : Dolmen de Garde-Epée • Boutiers Saint-Trojan : Lavoir, four à pain récemment rénové • Houlette : Vieux cimetière à deux entrées (1 pour les protestants, 1 pour les catholiques) • Les Métairies : La Motte à Pel Jeau (ancienne motte féodale) • Foussignac : Château du Brillac du XVIIIe siècle 20 Circuit Ve r t JARNAC J arnac et alentours CHASSORS Eglise Saint-Pierre Eglise Saint-Romain L’ancien prieuré du diocèse de Saintes est mentionné dès le VIIIe siècle. En grande partie reconstruite au XIXe siècle, elle a conservé de l’époque médiévale deux éléments, le clocher et la crypte. À une époque inconnue, mais ancienne, un caveau sépulcral, destiné au puissant seigneur de Jarnac, avait été élevé contre le mur occidental Jar de cette crypte. La partie basse des murs du clocher, construite en utilisant un petit appareil régulier, pourrait appartenir au XIe siècle. L’intérieur du clocher a été repris au XIIe siècle avec la construction d’une coupole sur pendentifs qui s’élève sur quatre piliers massifs placés dans les angles du clocher. La crypte du XIIIe siècle est un autre élément de grand intérêt. Carrée, de quatre travées très larges, elle est couverte de quatre voûtes d’ogives aux nervures toriques. Au centre des quatre travées, un pilier central reçoit les retombées des nervures, tandis, qu’aux angles, des statues cariatides – aujourd’hui très abîmées – ont remplacé les colonnes et supportent également ogives, doubleaux et formerets. La façade est percée d’une porte entre deux arcades et se compose, au premier étage, de cinq arcades (avec une fenêtre dans celle du milieu), au second étage, de sept arcades sous le pignon. L’église date du XIe siècle, elle est dépourvue de sculpture sur la façade. En revanche, elle possède un beau clocher roman. L’église fut donnée en 1107 par Pierre de Soubise, évêque de Saintes, à l’abbaye Saint-Cybard d’Angoulême qui y fonda un prieuré. Visiblement fort restauré au XVe siècle, l’édifice a été remis en état et pourvu d’une tribune en 1864, ainsi que l’atteste une inscription au mur est de la troisième travée de la nef. Elle a un chevet plat avec une grande baie de style gothique flamboyant. Elle conserve des chapiteaux romans et les murs du chœur sont en partie couverts de restes de fresques. Des fresques gothiques du XVe siècle ornent le chœur. On peut supposer que l’ensemble du chœur était peint. On distingue un faux appareillage orné de fleurs de lys et de petite fleur rouge. Le Chassors mur diaphragme (ouest) du chœur porte une ornementation végétale. L’ensemble du décor est dominé par des ocres rouges et jaunes. Les peintures viennent souligner les éléments d’architecture : nervures, arcs,… Sur le mur nord, on distingue deux figures : à gauche un personnage aux traits fins, à droite : un personnage debout portant les attributs de l’évêque (mitre et crosse). 21 Circuit Ve r t BOURG-CHARENTE Eglise Saint-Etienne et Saint-Jean Baptiste L’église présente un plan en croix latine avec une nef unique couverte de deux coupoles sur pendentifs et un transept bas avec deux absidioles. La décoration sculptée est absente. La nef tire sa séduction de la qualité de son appareillage. À la sobriété de la nef s’oppose l’ornementation du chœur et de la façade. Le chœur en hémicycle est orné de sept arcades aux chapiteaux sculptés. La façade, très comparable à celle de Châtres, présente un large portail flanqué de deux arcs aveugles, et, au-dessus, deux niveaux d’arcatures sans décoration. Aux quatorze arcatures étroites et resserrées encadrant une baie axiale, au second niveau, se superposent au troisième niveau, six arcades plus larges. L’ensemble est surmonté par le pignon. La décoration extérieure de l’abside est constituée par des arcs en plein cintre qui s’étagent sur trois niveaux. La richesse de cet édifice provient de la qualité de la construction et du jeu des formes qui se passe fort bien de toute décoration sculptée. Une peinture murale orne le mur nord d’une Adoration des Mages datée de la fin du XIIIe siècle. 22 J arnac et alentours SAINT BRICE Eglise Notre-Dame de l’Assomption, ancienne Abbaye de Châtres Fondée au XIe siècle, elle appartenait à l’ordre des chanoines de Saint-Augustin. Dévastée lors des guerres, de Cent Ans puis de Religion, il n’en reste aujourd’hui que l’église du XIIe siècle. La nef unique appartient à la famille des nefs de coupoles. Tout comme à Champmillon, les trois travées sont couvertes de coupoles sur pendentifs. De grands arcs brisés renforcent les murs gouttereaux. Les chapiteaux des colonnes sont nus. La coupole de la croisée du transept est un peu plus large que les autres et la base de la calotte est soulignée par un cordon orné de dents de scie. Deux oculis sont ouverts dans cette coupole. Le croisillon nord a presque entièrement disparu et le croisillon sud conserve une absidiole à demi ruinée. Le chœur à chevet plat a été reconstruit et voûté d’ogives au XIVe siècle. La façade, avec sa série d’arcatures allongées, est très élégante. Flanquée de contreforts-colonnes, elle est divisée en trois registres par des corniches. Le portail en plein cintre s’ouvre entre deux arcatures plus étroites, moins hautes et aveugles. Les voussures sont nues. Les archivoltes et les chapiteaux sont sculptés et annoncent bien la fin du XIIe siècle avec leurs rinceaux minces et entrelacés. La sculpture des chapiteaux se poursuit en frise sur le mur à l’intérieur des arcades. Les deux niveaux supérieurs portent des arcades allongées. Sur le niveau intermédiaire, deux arcades en arc brisé encadrent une baie centrale à deux voussures en plein cintre. Les fûts des colonnes qui reçoivent les arcs sont ornés. La décoration des chapiteaux se poursuit là aussi en frise. Une corniche souligne la base du fronton. Bourg-Charente Circuit J arnac Ve r t et alentours Eglise Saint-Marmet Saint Brice BOUTIERS ST TROJAN Eglise Saint-Trojan La nef et le chœur datent du XIe siècle, l’abside et le clocher sont du XIIe siècle. L’église se compose d’une large nef charpentée, d’une travée plus étroite, d’un chœur en hémicycle et d’un clocher plus récent. L’élévation nord du chœur et, en partie, la façade, sont bâties en petit appareil et plusieurs fenêtres sont coiffées d’un linteau échancré en plein cintre, sur lequel sont gravés en trompe-l’oeil des claveaux. Le mur nord de la travée a conservé, à l’intérieur, deux arcs qui reposaient sur des colonnes dont subsistent deux chapiteaux. Le portail est percé dans un petit avant-corps couronné d’un fronton. La décoration géométrique de la voussure inférieure se rapproche du style saintongeais. Il faut s’attarder aussi sur la série de modillons figuratifs qui animent le haut des murs. Abandonnée après la Révolution Française, elle était une chapelle paroissiale rattachée au prieuré Sainte-Marie de Boutiers. Elle était envahie par la végétation et avait perdu sa toiture. Une restauration récente l’a sauvée de la ruine. Architecture et décor sont d’une grande simplicité mais aussi d’une grande authenticité, révélée par la maîtrise des techniques de construction. Des contreforts épaulent les murs bien appareillés et encadrent le portail et la fenêtre de la façade occidentale. Une nef rectangulaire sous berceau brisé précède un sanctuaire à chevet plat couvert d’une voûte d’ogives à liernes. L’édifice de type roman simple est en mauvais état. Des travaux de consolidation et de rénovation ont été entamés par la Communauté de Communes de Cognac. NERCILLAC Eglise Saint-Germain Le prieuré est fondé au XIe siècle par l’abbaye de Bassac à laquelle était unie la vicairie perpétuelle. L’église avec sa façade saintongeaise dénuée de sculptures et deux ouvertures aveugles dans le fronton, donnerait une impression d’austérité si l’on ne prenait pas la peine de gravir le raidillon qui conduit à son portail, pour visiter l’intérieur. Construite sur un plan unique, la nef a deux travées et a conservé ses colonnes romanes. Les sculptures sur les quatre piliers soutenant la voûte en coupoles font allusions au pèlerinage de St Jacques de Compostelle, aux décors d’animaux et de végétaux. Le chœur est restauré au XVe siècle, la porte est refaite fin Boutiers-Saint-Trojan 23 Circuit Ve r t XVIIIe siècle. De nombreuses restaurations sont effectuées au XIXe siècle : les gouttereaux sont surélevés, la nef est pavée et voûtée en brique, la façade est restaurée, la chapelle sud est édifiée, et la porte est reconstruite. RÉPARSAC Eglise Paroissiale Saint-Pierre Elle daterait peut-être du XIIe siècle. Elle a fait partie de ces sanctuaires à la fois lieux de prière et d’asile. Son massif clocher, tour carrée, a été utilisé comme un véritable donjon. Dans le chœur, des nervures de la voûte subsistent toujours. À voir à l’intérieur de l’église : des sculptures représentants des têtes humaines. Des restaurations ont été réalisées en 1720 puis en 1893. STE SÉVÈRE Eglise de Chanoines Réguliers de Saint-Augustin L’ancienne église datait du XIIe siècle et se composait d’une simple nef de deux travées et d’une abside. Longtemps négligée, elle s’écroula le 29 octobre 1892. Une nouvelle église fut édifiée. La reconstruction respecte le plan en croix latine : les voûtes en berceau, les arcatures, les voussures et les ouvertures en plein cintre. En 1898, le clocher Sainte-Sévère 24 J arnac et alentours est construit, il s’élève sur trois étages et se termine par quatre clochetons. Cette même année, l’église est consacrée. C’est un édifice élégant, précédé d’un porche sous un clocher et d’une flèche élancée en charpente recouverte d’ardoise, suivi d’un transept et d’une abside en hémicycle. HOULETTE Eglise Saint-Martin Elle date du XIe siècle. Elle a fait partie de ces sanctuaires à la fois lieux de prière et d’asile. L’église, de forme simple, eut à souff rir des protestants. Sur le chevet plat, on distingue des modillons sculptés et des frises d’anges. Le chœur est éclairé par trois fenêtres étroites, de style roman, percées dans le chevet. En 1867, sa nef fut réduite de longueur et en 1881, elle fut l’objet de nouvelles réparations. SIGOGNE Eglise Saint-Martin Mentionnée dès le XIe siècle, l’église semble avoir subi une importante restauration à une date indéterminée entre le XVe et le XIXe siècle. Elle a été de nouveau remise en état en 1877. Cette église romane, de l’ancien diocèse de Saintes, est surmontée d’un clocher avec douze ouvertures en arc roman et possède une large nef de deux travées. Son toit à quatre pans est un exemple de ces constructions de la région qui Circuit Ve r t J arnac et alentours purent servir de refuge et de donjon durant les guerres. Sur la façade, vous pourrez voir un portail en plein cintre à trois voussures avec de chaque côté des colonnettes surmontées de chapiteaux richement sculptés. L’intérieur présente aussi une architecture romane avec la voûte, les chapiteaux, des piliers et leurs sculptures. À ne pas manquer : le « grand goule » (ou glouton) qui engoule deux démons. FOUSSIGNAC Eglise Saint-Cybard, Saint-Laurent L’église date du XIIe siècle. Elle a beaucoup souffert des guerres de Religion. Elle est remaniée au XIVe siècle et endommagée vers 1570. Des restaurations ont lieu dans la seconde moitié du XVIIIe siècle (la porte d’entrée porte la date 1784). La nef, pourvue d’une tribune à l’ouest, est ouverte de voûtes d’arêtes en briques du XIXe siècle. Le chevet est voûté, comme la nef, sur consoles du XVIIe siècle ; une fenêtre est percée dans ses trois côtés (celle de l’est est plus grande). Le clocher est percé de six fenêtres romanes surmontées d’archivoltes. La façade a une porte nue, surmontée d’une fenêtre et d’un pignon. À noter côté sud de l’église : un curieux médaillon où figure le mot « Pax » enchâssé dans un contrefort ; ainsi qu’un départ de corniches avec deux modillons (une tête d’animal et une représentation humaine). À l’intérieur, on découvre les fonds baptismaux, des colonnettes (ornées de rinceaux et de feuilles de vigne) soutenant les voûtes. Ces dernières sont supportées par quatre colonnes à chapiteaux sculptés. Sigogne 25 Circuit C hâteauneuf Violet et alentours MÉRIGNAC GONDEVILLE BASSAC HIERSAC St-SIMON MOULIDARS GRAVES-St-AMANT St-MÊME LES-CARRIÈRES CHAMPMILLON CHÂTEAUNEUF SUR-CHARENTE Longueur : 43 km A découvrir : • • • • • • • • • • • Châteauneuf : Eglise St Surin IXème siècle Mosnac : Musée Rêve Auto Jeunesse (véhicules de collection et voitures à pédales pour enfants), église XIème siècle (particularité : orientée vers le Nord) Saint-Simeux : Beaux points de vue sur la vallée de la Charente, église St Siméon, anciennes pêcheries couvertes où l’on pêchait l’anguille. Mérignac : Grand puits couvert et son ancien lavoir Triac : Site du monument de Coudé Bassac : Ruines de l’ancienne église Saint-Nicolas Gondeville : Grille du logis Saint-Même les Carrières : Dolmen de la Pierre Levée, lavoir restauré (illuminé en soirée) Graves Saint-Amant : Eglise de St Amant XVIème siècle, château de Bois Charente XVIème siècle (restaurant) Saint-Simon : Village (ruelles et maisons typiques avec panneaux explicatifs) : circuit des Gabariers, la Maison des Gabariers (musée), gabare, cimetière des gabariers (voir les tombes) Vibrac : Eglise Saint-Pierre, circuit des petits ponts entre Angeac et Vibrac 26 Circuit Violet C hâteauneuf CHÂTEAUNEUF SUR CHARENTE Eglise Saint-Pierre L’église date du XIIe siècle. À la suite de la guerre de Cent Ans, la partie orientale fut reconstruite (XVe siècle) d’où son style gothique flamboyant. C’est une des rares grandes églises romanes de Charente avec une nef à collatéraux et une des plus belles façades romanes à arcatures (haute de 24m) du département. La corniche, portée par 24 modillons, sépare le rez-de-chaussée de l’étage supérieur. Les modillons représentent des personnages sculptés de manière réaliste et humoristique. La figure la plus saisissante est celle du cavalier qui occupe tout l’espace de l’arcade Nord dans une belle mise en scène. Ce cavalier, l’un des mieux conservés, représente Constantin, premier empereur chrétien, foulant le paganisme devant une figure féminine qui est la représentation de l’Eglise triomphante. Dans la nef, se trouve un important ensemble de chapiteaux sculptés qui s’apparentent à l’art saintongeais. Ces sculptures représentent des animaux symboliques (luttes entre colombes et léopards), des monstres grimaçants, ou des motifs inspirés par la flore locale. Du transept roman a été conservé le croisillon méridional, sur lequel ouvrent une absidiole et une chapelle de plan carré, revoûtée au XVe siècle. Châteauneuf CHAMPMILLON Eglise Saint-Vincent Dans cet ancien prieuré qui dépendait depuis 1172 de l’abbaye de Saint-Cybard d’Angoulême, peu important à ses origines, sans doute enrichi par quelques donations, s’établit une petite communauté. Appauvri dès la fin du Moyen-Âge et encore plus et alentours après les guerres de Religion, il cesse d’être occupé et l’église devient commune à la paroisse. Cette église, de la première moitié du XIIe siècle, présente une nef unique couverte de deux coupoles sous pendentifs, influence sans doute de la cathédrale d’Angoulême toute proche. La façade Champmillon à série d’arcatures a été surhaussée au-dessus de sa corniche sommitale quand les travaux au XIVe siècle ont transformé l’église en forteresse, avec mâchicoulis défendant les murs gouttereaux. HIERSAC Eglise Saint-Thomas D’architecture simple, elle se compose d’une nef de trois travées et d’une abside. La travée occidentale est surmontée du clocher. De sa construction dans la seconde moitié du XIIe siècle, l’église a conservé une partie de ses murs et des supports surmontés de chapiteaux ornés de feuilles plates. L’édifice a été remanié au XVe siècle, dans une période de reconstruction après la guerre de Cent Ans : la voûte d’ogives lancée sur la première travée est ornée à sa clef des armes des commanditaires, Charles d’Orléans et Louise de Savoie, son épouse. La porte occidentale appartient également à ces travaux. Tout au long du XIXe siècle, les réparations furent fréquentes. L’église fut enrichie d’un tabernacle du XVIIe siècle en bois doré et peint classé depuis 1985 et d’une toile représentant l’adoration des bergers. Le tabernacle est de belle facture (Il provient de la chapelle du château de La Rochefoucauld). Plusieurs statuettes sont placées dans des niches décorées de coquilles. 27 Circuit Violet MOULIDARS Eglise Saint-Hippolyte L’église a été élevée au XIIe siècle et incendiée pendant la guerre de Cent ans. Le carré, le croisillon sud, le clocher et le chœur ont été refaits aux XVe et XVIe siècle. Les formes romanes de la nef et du croisillon nord, avec l’absidiole, se conjuguent fort bien avec les parties gothiques. La façade est romane et préMoulidars sente dans une grande économie de moyen une belle décoration. Au portail à trois voussures encadré de deux fausses portes correspond au niveau supérieur, dont il est séparé par une corniche à petits arcs sur modillons sculptés, une série de cinq arcatures sur colonnes jumelées. La décoration est ici très simple, les motifs géométriques dominent : damiers, dents de scie, pointes de diamant. Les chapiteaux, eux aussi, ne sont ornés que de filets. MÉRIGNAC Eglise Saint-Pierre L’église n’est datée par aucun texte, elle a été remaniée à des époques diverses. Son architecture est un mélange de roman et de gothique. La nef daterait du XIIe siècle. Le chœur et la chapelle nord auraient été construits au XVe siècle et restaurés en 1578. Le chœur carré est voûté d’ogives, il est éclairé à l’est par une fenêtre à réseau flamboyant. Au sud, une petite chapelle 28 C hâteauneuf et alentours voûtée en berceau a été construite. Le portail de style roman est composé de deux claveaux sculptés, et les chapiteaux sont sculptés en dents de scie. Le clocher affiche l’apport du gothique flamboyant par ses ouvertures caractéristiques. La façade est déformée par deux contreforts obliques en glacis. Des larmiers ont été appliqués sur ses angles au XVIe siècle, ils recouvrent la moitié des deux arcades. Le premier étage est décoré de cinq arcades aveugles, qui sont sur leurs extrémités en parties couvertes par les contreforts des angles. Sous la corniche du toit, se trouvent des gargouilles. TRIAC LAUTRAIT Eglise de Bénédictins Saint-Romain Possession dès le VIIIe siècle de l’abbaye Saint-Cybard d’Angoulême, cette église est commune sous le même vocable à la paroisse et au prieuré. Elle aurait été bâtie par les soins de Pierre de Soubise, seigneur du lieu, entre 1107 et 1117, puis restaurée et raccourcie, au XVe siècle. La nef et le chœur sont en voûte d’ogives. Les deux premiers piliers ont l’aspect des colonnes romanes avec des chapiteaux ornés de rinceaux. Les ouvertures de la nef et du chœur sont de style roman, la grande fenêtre du chevet expose son gothique flamboyant qu’illumine un grand ensemble de vitraux sur lesquels figure le patron des lieux : Saint Romain. BASSAC Abbaye de Bénédictins Saint-Etienne, de Mauristes L’abbaye, située dans l’ancien diocèse de Saintes, fut fondée peu après l’an Mil par Wardrade, seigneur de Jarnac, et son épouse Rixendis, au retour d’un pèlerinage à Rome. L’ensemble eut à souff rir de la guerre de Cent Ans et des guerres de Religion Circuit Violet avant d’être en partie reconstruit par les Mauristes au XVIIe siècle et abondamment restauré au XIXe siècle. La prospérité de l’abbaye et l’augmentation du nombre des religieux ont conduit, au XIIIe siècle, à remplacer la première église romane par un bâtiment de style gothique, en conservant cependant les bases de murs du XIe siècle et l’élégant clocher roman dont la partie supérieure fut achevée au XIIIe siècle. L’édifice, de plan rectangulaire, se compose de quatre travées terminées par un chevet plat. L’église de Bassac est un des rares édifices en Charente à présenter l’emploi de voûtes d’ogives bombées dans le style gothique de l’ouest. Au XVe siècle, le mur du chevet fut percé d’une grande baie à remplages. À cette époque, l’église fut fortifiée, flanquée de deux échauguettes sur la façade, et l’abbaye fut entourée d’une enceinte. La façade gothique de l’église, particulièrement soignée, reste fidèle aux schémas romans spécifiques à la région mêlant arcatures et portail polylobé. L’élan des arcades, la décoration des frises et des chapiteaux, s’inscrivent à part entière dans le style gothique. Aujourd’hui, l’abbaye est habitée par les Frères Missionnaires de Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus. C hâteauneuf et alentours GONDEVILLE Eglise Notre-Dame En 1655, Pierre Laisné acheta la terre de Gondeville à Charles de Lanauve, conseiller de la ville d’Angoulême. En 1684, il eut un procès avec Isaac de Culant, seigneur de Saint-Même, à propos de l’enclave de Gondeville, qu’il parvint à faire ériger en paroisse. L’église fut bâtie aux frais de son gendre, M. de Nanclas en 1700 et fit partie de l’ancien diocèse de Saintes. Elle est démolie par une tempête le 20 février 1879, elle est reconstruite en 1879-80 sous la direction de l’architecte Augustin Landry. De nouvelles restaurations furent réalisées début XXe siècle. Bassac 29 Circuit Violet C hâteauneuf ST MÊME LES CARRIÈRES ST SIMON Eglise Saint-Maxime ou Saint-Même Eglise Saint-Sigismond L’église date du XIIe siècle. Elle a beaucoup souffert pendant les guerres de Religion, elle est en grande partie détruite en 1569 et est assez mal restaurée en 1680. Une nouvelle restauration est effectuée au XVIIIe siècle. Un transept et une crypte gothique existaient sous le croisillon sud dont on voit les ruines ; mais il ne subsiste que le carré, plus étroit que la nef, sous le clocher. Sous sa forme actuelle, la nef a perdu ses deux collatéraux. L’architecture du clocher est d’un grand intérêt avec ses écailles de pierre qui dépassent à peine le toit de la nef (Style gothique se mêlant au roman). Les chapiteaux de l’abside ont des bourgeons sur les angles, ceux de la nef portent des feuillages perlés ou des motifs de broderie. Le portail est de style néo-classique. À voir à l’intérieur de l’église : les voûtes d’ogives, une coupole sur pendentifs (triangles sphériques supportant la coupole) et l’abside à arcatures. Elle date du XIIe siècle. Le clocher qui s’élevait au dessus du faux carré a été démoli. C’est sur l’un de ses arcs qu’a été élevé l’actuel pignon campanile à deux baies. La cloche présente dans la baie sud a été fondue en 1721. Sur le mur nord, subsiste une baie romane d’aspect plus ancien dont le cintre est taillé dans une seule pierre. Sur le mur sud, la baie a été élargie au XVIIIe siècle. La nef à vaisseau unique est formée de deux travées suivies d’un faux carré et d’une demi-travée de chœur fermée par un chevet plat. Les deux travées de la nef sont voûtées d’un berceau brisé. Le faux carré est voûté d’une coupole sur pendentifs. Cette partie est la plus décorée de l’église. Les chapiteaux sont ornés de feuilles d’eau et d’entrelacs, les tailloirs décorés de chevrons et les bases ornées de griffes. La voûte porte la trace de la synopia d’un christ en majesté inscrit dans un trèfle et des traces de peintures rouges. On remarque également les vestiges d’une litre avec deux blasons de chaque côté. Le portail ouest est encadré de quatre colonnettes dont les fûts ont été restitués et de piédroits portant sur trois voussures moulurées aux arêtes de boudin. Les tailloirs décorés en partie haute de dents d’engrenage se prolongent par un cordon sur la façade ouest. La porte est surmontée d’une baie romane dont la voussure au cordon décoré de pointes de diamants repose sur deux fines colonnettes. Quatre gros corbeaux en place au niveau de l’appui de cette fenêtre témoignent de la présence passée d’un porche en bois. Des restaurations sommaires ont été réalisées au XIXe siècle, elles ont montré que les murs comportaient des peintures datant du Moyen-Age. Celles-ci représentent des scènes bibliques. GRAVES ST AMANT Eglise Saint-Martin L’édifice du XIe siècle semble avoir été repris aux XIIe et XVe siècles. L’architecture de l’église est simple. Sur sa façade, notez une corniche à modillons sculptés. La partie orientale voûtée a été remaniée au XVe siècle. Dans cette église, les peintures sont d’un grand intérêt notamment celles du XIVe siècle dans la travée sous clocher (des scènes de « l’Annonciation » ou du « Noli me tangere »). À voir également d’autres peintures murales (fin XIVe-XVe siècle) sur le mur nord du chœur : des scènes de la Passion du Christ. Saint-Même-les-Carrières 30 et alentours Circuit R ouillac Brun et alentours MONS LANVILLE BONNEVILLE MONTIGNÉ GOURVILLE GENAC ROUILLAC PLAIZAC ÉCHALLAT Longueur : 53 km FLEURAC A découvrir : • Rouillac : Château de Lignières, XIXe siècle • Montigné : Maison du XVIIIe et logis du XVe siècle • Bonneville : Logis de Logerie (Expositions Métiers d’Art) Tél : 05.45.21.61.07 • Gourville : Château du XIIe, remanié au XIVe XVe et XVIIIe siècle (Privé, ne se visite pas), logis de Montaigon (XIVe siècle) • Genac : Portails charentais • Bignac : Eglise du XIIe siècle – Litre funéraire • St Cybardeaux : Site gallo-romain des Bouchauds des Ie et IIe siècles, sanctuaire et théâtre – Accès libre. Renseignements visites : 05.45.21.80.05 • Echallat : Portails charentais • Vaux Rouillac : Logis du XIXe siècle (Privé, ne se visite pas) • Fleurac : Musée de la coiffe, Lavoir (limite de la Saintonge et de l’Angoumois) • Plaizac : Détour vers la Courade de Mareuil, hameau charentais avec ses porches typiques 31 Circuit Brun ROUILLAC Eglise Saint-Pierre Elle date du XIIe siècle, elle a été remaniée au XVe siècle. Siège d’un ancien archiprêtré du diocèse d’Angoulême, l’église eut beaucoup à souff rir des protestants, qui démolirent le clocher, les voûtes de la nef et des croisillons. La nef, qui a conservé des parties de murailles en petit appareil (d é b u t du XIIe s iièè c l e) , a trois travées. CellesRouillac ci sont percées de baies et d’un berceau légèrement brisé, remonté en 1745, avec deux doubleaux sur colonnes. Le mur Nord est moderne. Des absidioles sont à l’Est, semi-circulaires, voûtées en cul de four et éclairées par une fenêtre dans l’axe. Le carré du transept est surmonté d’une coupole sur pendentifs. L’abside, semi-circulaire, sous cul de four, est garnie d’une arcature à cinq ouvertures, portées par des colonnes engagées reposant sur un banc. Les chapiteaux sont galbés, à godrons ou à dérivés de feuilles d’eau. Le mur ouest a une porte qui a été refaite au XVIIIe. Les contreforts des murs latéraux avec lamiers datent du XVIIIe siècle, ceux des croisillons sont romans. L’abside, surhaussée par suite de l’abaissement du sol, a cinq arcades aveugles à cordons. Le clocher de forme octogonale est cons- R ouillac et alentours truit sur une base rectangulaire. Chaque face du premier étage est décorée (sauf les trois cachées par la nef). Au premier étage, on peut voir des faces décorées, deux arcades aveugles jumelles sur pilastres et une flèche pyramidale reposant sur une corniche à modillons. L’église est classée parmi les Monuments Historiques en 1910. MONTIGNÉ Eglise Saint-Pierre L’église de l’ancien diocèse de Saintes, commune à la paroisse et au prieuré, a appartenu à l’abbaye Saint Cybard dès le XIe siècle. Elle a été rebâtie dans le troisième quart du XIIe siècle. Elle a été en partie détruite et a perdu ses voûtes puis a été réparée en 1847 et 1887. Elle comprend : une nef, une fenêtre à colonnettes au nord et trois au sud (percées à l’extérieur dans un rouleau large et bas), un transept sur le carré duquel devait être le clocher. À noter : les traces de l’escalier au sud-ouest et une longue abside en cul-defour. La porte en plein cintre se compose de trois voussures, la voussure Montigné 32 Circuit R ouillac Brun intérieure a été remaniée avec tympans sur piédroits, les deux autres sont ornées de feuillages, de dragons et de lions aff rontés unissant une de leurs pattes. Sur un cordon s’élève un clocher arcade à ouverture en plein cintre. Le mur sud a conservé sa corniche à modillons. et alentours est bouchée. Le mur ouest, percé d’une fenêtre, est surmonté d’un clocher arcade, à deux ouvertures en plein cintre. À signaler : à l’intérieur, une curieuse chaire à prêcher, en fer forgé datant du XVIIIe siècle. GOURVILLE BONNEVILLE Eglise de l’Assomption Eglise Saint-Clément Elle aurait appartenu à l‘abbaye Saint-Cybard, dès l’époque de L’église date du XIIe siècle, elle dépend de l’Abbaye de Saint Cybard. Elle prend la place d’un édifice plus ancien dont il reste un mur ; elle a subi de nombreuses transformations. Les coupoles romanes ont été remplacées par des berceaux. On remarque cependant les pilastres d’un piédroit et d’une colonne. Il reste quelques traces d’un simple décor de feuilles plates sur les chapiteaux. L’abside en cul-de-four comporte un décor d’arcatures sur colonnes et une fenêtre encadrée de colonnettes. Une chapelle latérale est ajoutée au XVe siècle par les seigneurs de Gourville. On y voit leur écusson illustré d’un lion. Elle est voûtée d’ogives, de même que le portail et le clocher rectangulaire édifiés au XVIe siècle. Les contreforts extérieurs de l’église ont été renforcés au XIXe siècle. MONS Bonneville Charlemagne, elle est reconstruite dans le deuxième quart du XIIe siècle (portail réalisé à la fin du XIIe siècle). L’intérieur a perdu sa voûte, remplacée par un plafond en voliges. L’église appartient au type des églises à clocher façade. Elle possède une nef unique divisée en deux travées par des colonnes aux bases enterrées et aux chapiteaux ornés de boules à leurs angles. Le chœur à chevet plat possède deux baies latérales, celle de l’est Eglise Notre-Dame L’église est l’une des plus anciennes églises relevant du prieuré de Lanville, pouvant remonter au premier quart du XIIe siècle. Mais elle a subi des mutilations diverses et la foudre l’a détruite en partie en 1806. La nef, couverte d’une voûte en plâtre, a une travée ancienne ainsi que deux autres travées inégales qui, en place d’un berceau primitif, ont reçu des voûtes sur ogives, portées par un faisceau de trois colonnes avec bases à griffes et 33 Circuit R ouillac Brun chapiteaux à feuilles d’eau, de la fin du XIIe siècle. Le faux carré sous coupole, avec pendentifs mal montés, a de grands arcs en plein cintre sur pilastres rectangulaires de cette même époque et deux colonnettes sous les formerets. Le chœur, à chevet plat, voûté d’ogives au XVe siècle, est éclairé par des fenêtres romanes sur les côtés et une à réseau flamboyant à l’est. La façade du XIIe siècle, est accostée de deux contreforts doublés. Elle est percée d’une porte avec cordons, colonnettes, chapiteaux et griffes. À voir : des chapiteaux sculptés, certains embellis et un pignon remanié surmontant une croix du XVe siècle. et alentours l’art roman angoumoisin du XIIe siècle par ses dimensions et la qualité de son architecture (perfection des appareillages, finesse de la sculpture). Son importante silhouette romane s’aperçoit de loin dans les terres. Sa nef tronquée d’une demi travée accentue l’aspect trapu du chevet surélevé et fortifié (brèche et meurtrières), et du clocher carré à un seul étage. Les contreforts et bretèches donnent un caractère puissant à l’ensemble. La croisée comporte de très beaux chapiteaux à feuillages, très ouvragés qui se développent en frise. Les peintures apparentes dans la nef et le chevet laissent voir les fragments d’une litre funéraire. Elles sont particulièrement bien conservées dans l’absidiole sud. On reconnaît plusieurs décors floraux et des personnages (fin XVe ou XVIe siècle). Au sud, subsistent les restes intéressants, mais ruinés d’un cloître et d’une salle capitulaire du XVe siècle. À noter : un Prieuré reconstruit au XVIIe siècle occupé par des moines. L’édifice est classé Monument Historique en 1942. GENAC Eglise Saint-Pierre des Martyrs Marcillac-Lanville MARCILLAC-LANVILLE Eglise de Lanville (Etape de Saint Jacques de Compostelle) Marcillac et Lanville furent réunis en une seule paroisse à la fin du XVIe siècle. L’église de Marcillac étant plus qu’une ruine, celle de Lanville servit aux deux. Cet édifice est un remarquable monument de L’église date du XIIIe siècle. L’édifice a été entièrement restauré. L’ensemble de l’édifice, construit en grand appareil, se caractérise par la solidité de la construction et la sobriété du décor. Genac 34 Circuit Brun Des personnages et des crochets figurent respectivement sur les culots et les chapiteaux. Sur la nef, on peut voir des peintures murales et des enfeus du XIVe. Deux arcades aveugles jumelles avec gâbles, du XIVe siècle, sont creusées dans le mur sud et renfermeraient peut-être des tombeaux. L’étage supérieur du clocher s’élève au dessus d’un cordon percé de baies. Un toit bas à quatre pans surmonte le tout. L’église est classée Monument Historique en 1980. ECHALLAT Eglise Saint-Maurice L’église, donnée à l’abbaye de La Couronne en 1160, n’a conservé que certaines parties de ses murs. Elle fut rebâtie vers la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle. L’église a été consolidée : les murs gouttereaux ont été exhaussés et renforcés d’épais pilastres. L’abside voûtée se constitue d’ogives (fin XIIème siècle). Le presbytère a été reconstruit au XVème siècle et remanié au XVIIème. La porte au cintre brisé et à multiples moulures date du XVe siècle. Au sud, elle est accostée d’une niche vide où l’on voit deux corbeaux (reste d’un porche). Le clocher à toit bas date du début du XVIIe. Construit sur quatre pans, il se compose d’un seul étage ayant deux baies sur chaque face. FLEURAC R ouillac et alentours de l’église, c’est qu’elle fut édifiée en pleine crise économique due au phylloxéra qui causait la ruine des propriétés viticoles. Pourtant, on put trouver alors, les fonds nécessaires qui étaient importants pour une commune de 278 habitants en 1888. PLAIZAC Eglise Saint-Hippolyte L’église date du XIIe siècle et du XIVe siècle. Elle fut donnée à l’abbaye de Saint Cybard vers 1206. La nef est couverte d’un lambris à trois travées. Ces dernières sont séparées par des colonnes aux chapiteaux minces et allongés, dont les tailloirs, finement moulurés, étaient prolongés par un cordon sous le berceau qui existait primitivement. Des fenêtres éclairent chaque travée. Le faux carré sous le clocher est couvert d’une coupole sur pendentifs, les chapiteaux ont des boules ou des bougeons sur leurs angles et le chœur est à chevet plat. La façade est épaulée par deux contreforts, elle est percée d’une porte, à quatre voussures légèrement brisées, ornées de damiers, de fleurs à quatre pétales de dents de scie aff rontées. Le portail est composé de quatre voussures légèrement brisées ornées de damiers, de fleurs et de dents de scies. La façade se compose de trois arcades en plein cintre. L’arc sud a conservé son cintre décoré de violettes perlées. Eglise Sainte-Elizabeth L’église date du XIXe siècle. Le terrain sur lequel elle fut bâtie en 1880, fut donné à la commune par Madame Cordier, propriétaire du château de Fleurac. (Les châtelains exigèrent d’avoir le privilège d’accéder dans la nef par une porte dérobée qui leur serait exclusivement réservée). L’étonnant dans la construction Plaizac 35 Lexique Abside : Extrémité de l’église à l’opposé de l’entrée et généralement orientée, contenant l’autel majeur, et plan semi-circulaire ou polygonal. Absidiole : Abside secondaire, normalement orientée. Arcade : Baie ouverte couverte d’un arc en plein cintre (demi-cercle) ou brisé porté par deux supports verticaux. Arcature : Suite d’arcades aveugles ou ouvertes. Archivolte : Ensemble des voussures autour d’une baie. Campanile : Tour abritant les cloches d’une église, dont elle est souvent séparée ou cage en fer forgé couronnant le clocher et contenant les cloches. (Très peu en Charente) Cariatide : Statue représentant une femme faisant fonction de pilier ou de colonne. Chapiteau : Élément décoratif posé au sommet du fût d’une colonne ou d’un pilier et qui sert d’articulation entre celle-ci, ou celui-ci, et l’arc. Chevet : Extrémité extérieure de l’église, à l’opposé à l’entrée et généralement orienté. Choeur : Partie de l’église réservée aux cérémonies liturgiques. Claveau : Pierre taillée en coin utilisée dans la construction d’un arc maçonné ou d’une voûte Clef : D’un arc ou d’une voûte, pierre la plus élevée d’un arc ou d’une voûte. Clocher : Tour d’une église où sont les cloches. Clocher-porche : Tour contenant les cloches au dessus de la façade d’une église, le rez-de-chaussée correspond au porche. 36 Coupole : Voûte semi-sphérique qui couvre un édifice. Croisée : Dans une église, espace déterminé par l’intersection de la nef principale et du transept. Cul-de-four : Voûte en demi coupole couvrant souvent les absides et absidioles. Lexique Enfeu : Renforcement dans une paroi, souvent sous arcade, destiné à recevoir une sépulture. Flèche : Pointe en bois ou pierre qui surmonte le clocher. Fonts baptismaux : Bassin utilisé par le célébrant lors de la cérémonie du Baptême. Gouttereau : Mur latéral de l’église (N/S) par opposition au mur Pignon (E/O). Linteau : Élément horizontal destiné à clore la partie supérieure d’une ouverture. Il peut être d’une seule pièce, en pierre, en bois, ou autre matériau, ou maçonné. Mandorle : Gloire en forme d’amande, où apparaît la figure du Christ triomphant. Modillon : Petite pierre soutenant une corniche, souvent sculptée selon un thème décoratif à l’époque romane. Nef : Espace compris entre le chœur et l’entrée occidentale d’une église destiné aux laïques (par opposition au chœur réservé au clergé). Pendentif : Maçonnerie triangulaire qui permet de passer du plan carré ou rectangle des supports à la base circulaire de la coupole. Pignon : Partie supérieure et triangulaire d’un mur. Tailloir : Petit plateau carré ou octogonal qui surmonte le chapiteau. Transept : Dans une église, nef transversale coupant la nef principale, donnant ainsi à l’édifice la forme symbolique d’une croix. Travée : Espace architectural, défini par une portion de voûtes ou par quatre supports disposés aux angles d’une section généralement quadrangulaire. Voussure : Arc maçonné, disposé autour d’une baie et souvent décoré, dans l’art roman, d’ornements ou de figures. Voûte : Couverture de pierre. Dans l’art roman, la voûte est souvent en berceau (forme d’un demi-cylindre). Le berceau peut-être plein cintre (section d’un demi-cercle) ou brisé (deux segments de cercle se rejoignant). 37 38 BIBLIOGRAPHIE dou bl u ea Voûte en berceau brisé - Diagnostic « Charente Médiévale » réalisé par le Conseil Général de la Charente et le Service du Patrimoine d’Angoulême et de u ea l’Angoumois sous la Direction de Madame Marylise ORTIZ. dou bl Voûte en berceau en plein cintre longitudinal - Base de données Mérimée / Ministère de la culture et de la communication. Direction de l’architecture et du patrimoine. - « Les églises romanes du Poitou-Charentes » Nouvelles Editions Latines, 1997 Communauté de Communes de Jarnac travée travée - « Les clefs de nos églises » - « Cognac et ses environs - Charente» Editions Connaissance et Promotion du Patrimoine de Poitou-Charentes - « Les églises de France – Charente » Jean George – Librairie Letouzey et Ané / Paris 1933 Librairie Perriol / Rouillac 2000 - « Jarnac à travers les âges » Voûte en cul-de-four Coupoles sur pendentifs Delamain, Stock / Paris 1925 - « Eglises de Charente » Nouvelles Editions Latines, 1992 doubleau - « Petit glossaire pour la description des églises » Editions confluences, 1995 - « Histoire de Châteauneuf » d’Edouard Martin coupole Librairie Bruno Sepulchre / Paris 1987 pendentif pendentif doubleau - Abbé Nanglard, loc. cit., t. II, III et IV - Georges et Guérin-Boutaud, loc. cit. - « Les églises du doyenné de Jarnac » M. Daniel Charbonnier CRÉDIT PHOTOS - Offices de Tourisme du Pôle Pays de Cognac - Association « Via Patrimoine » - Madame Marie-France Dumout Plaizac / Bonneville - Monsieur Mickaël Sharp Marcillac-Lanville 39 Les Offices de Tourisme du «Pays de Cognac» sont à votre disposition pour de plus amples renseignements : CHÂTEAUNEUF Rue du Général Leclerc 16120 Châteauneuf-sur-Charente Tél. : 05 45 97 13 32 - Fax : 05 45 97 06 47 E-mail : [email protected] COGNAC 16, rue du XIV Juillet - 16100 Cognac Tél. : 05 45 82 10 71 - Fax : 05 45 82 34 47 www.cognac-tourism.com E-mail : offi[email protected] TOURS DEUXSEVRES NANTES POITIERS VIENNE NIORT LA ROCHELLE CHARENTEMARITIME CHARENTE ANGOULEME BORDEAUX JARNAC Place du Château - 16200 Jarnac Tél. : 05 45 81 09 30 - Fax : 05 45 36 52 45 www.jarnac-tourisme.com E-mail : offi[email protected] ROUILLAC Place Gambetta - 16170 Rouillac Tél. / Fax : 05 45 21 80 05 E-mail : [email protected] SEGONZAC 1, rue Pierre Viala - 16130 Segonzac Tél ./ Fax : 05 45 83 37 77 E-mail : [email protected] LIMOGES