Les églises du vignoble

Transcription

Les églises du vignoble
Guide du Patrimoine Roman
Les Églises du Vignoble
en Pays de Cognac
Charente - 16
Châteauneuf
Cognac
Jarnac
Rouillac
Segonzac
les Églises du Vignoble
en Pays de Cognac
MONS
LANVILLE
BONNEVILLE
MONTIGNÉ
GOURVILLE
GENAC
MESNAC
St-SULPICE-DE-COGNAC
ROUILLAC
HOULETTE
Ste-SÉVÈRE
PLAIZAC
CHERVES-RICHEMONT
St-ANDRÉ
SIGOGNE
BOUTIERS
RICHEMONT St-TROJAN
LOUZAC-St-ANDRÉ
REPARSAC
NERCILLAC
COGNAC
St-LAURENT-DE-COGNAC
St-TROJAN
CHASSORS
FLEURAC
FOUSSIGNAC
GONDEVILLE
CHÂTEAUBERNARD
JARNAC
BOURG-CHARENTE
GENSAC-LA-PALLUE
ARS
MÉRIGNAC
JULIENNE
St-BRICE
MERPINS
ÉCHALLAT
LES MÉTAIRIES
St-SIMON
MAINXE
SEGONZAC
SALLES-D'ANGLES
JUILLAC-LE-COQ
BOUTEVILLE
ANGLES
Circuit Bleu :
Circuit Rouge :
Circuit Vert :
Circuit Violet :
Circuit Brun :
2
Cognac et alentours St-FORT-SUR-LE-NÉ
Segonzac et alentours
Jarnac et alentours
Châteauneuf et alentours
Rouillac et alentours
BONNEUIL
AMBLEVILLE
LIGNIÈRES-SONNEVILLE
CRITEUIL-LA-MAGDELEINE
HIERSAC
MOULIDARS
St-MÊME
LES-CARRIÈRES
GRAVES-St-AMANT
GIMEUX
BASSAC
CHÂTEAUNEUF
SUR-CHARENTE
CHAMPMILLON
Edito
Aux XIème et XIIème siècles, la Saintonge a vu son paysage s’enrichir de très nombreuses églises, témoins d’une
ferveur chrétienne inégalée.
Dix siècles plus tard et souvent parfaitement conservées,
les églises du vignoble saintongeais ont gardé leur pouvoir d’attraction.
Le pays Ouest Charente « Pays du Cognac », particulièrement riche en églises romanes, a conçu une brochure à
vocation culturelle et touristique.
À partir de renseignements pris aux meilleures sources,
cette brochure propose au promeneur cinq circuits d’une
cinquantaine de kilomètres chacun.
Cette brochure n’a pas la prétention d’être exhaustive,
toutefois elle répond à un souci d’exactitude tout en privilégiant les sites majeurs plutôt que les sites secondaires.
En indiquant au promeneur, au fil de son circuit, les éléments du patrimoine rural à voir (puits, lavoir, four banal,
porche charentais, etc.), cette brochure deviendra vite un
indispensable compagnon de voyage aux amoureux des
vieilles pierres et des jolis paysages.
R e m e rc ie m e n t s
Nous tenons à exprimer nos vifs remerciements :
• Au Conseil Général de la Charente
• À l’association Via Patrimoine
• À Mme Marylise Ortiz et à M. Christian Gensbeitel
• À Mme Nathalie Guillaumin, directrice de Via Patrimoine
• À Mme Laetitia Copin-Merlet, directrice adjointe de Via Patrimoine
• Au Ministère de la culture et de la communication
Direction de l’architecture et du patrimoine. (Base Mérimée)
• À la Communauté de Communes de Jarnac
• À M. Edouard Martin
• À M. Daniel Charbonnier
• À M. F. Lafargue
• À la D.R.A.C. Poitou-Charentes
• À Monsieur le Conservateur Régional de l’Inventaire, M. Bouffange
pour leur aide précieuse et la qualité de leurs ouvrages
desquels sont extraites les descriptions des églises.
S ommaire
Circuit Bleu
Cognac et alentours
Page 4
Circuit Rouge
Segonzac et alentours
Page 12
Circuit Vert
Jarnac et alentours
Page 20
Circuit Violet
Châteauneuf et alentours
Page 26
Circuit Brun
Rouillac et alentours
Page 31
Lexique
Page 36
Crédit Photos
& Bibliographie
Page 39
3
Circuit
C ognac
Bleu
et alentours
MESNAC
St-SULPICE-DE-COGNAC
CHERVES-RICHEMONT
St-ANDRÉ
RICHEMONT
LOUZAC-St-ANDRÉ
COGNAC
St-LAURENT-DE-COGNAC
MERPINS
CHÂTEAUBERNARD
ARS
GIMEUX
Longueur : 43 km
SALLES-D'ANGLES
A découvrir :
• Cognac : Le Château de Cognac, la vieille ville (maisons à colombages, hôtels XVIe-XVIIe siècles, porte St Jacques du XVe siècle, etc…),
musée des Arts du Cognac, espace Découverte en Pays de Cognac, musée d’Art et d’Histoire, gabare, maisons de négoce…
• Cherves-Richemont : Château Chesnel - XVIIe siècle (renseignements visites : 05.45.83.11.05)
• Châteaubernard : Dolmen de la Combe des Dames (type angevin) 3500/3000 ans avant JC
• Salles d’Angles : Moulin Noir, pont orné d’un écusson florentin, Musée des Arts et Traditions Populaires (Place de l’Eglise)
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Circuit
Bleu
COGNAC
Eglise Saint-Martin
Cette église
romane
et
son prieuré
se situaient
au
Moyen
Age hors les
murs de la
cité dans le
faubourg
Cognac-St Martin
Saint-Martin, qui est aujourd’hui un quartier de Cognac fortement urbanisé. De 1790 à 1867, le quartier Saint-Martin fut
érigé en commune ; l’église servit alors de mairie puis devint
temple de la raison, d’où l’inscription « Liberté – Egalité – Fraternité » sur le porche. Edifiée au XIIe siècle, l’église est un
simple rectangle, sans transept, ponctué de contreforts plats.
La façade occidentale flanquée de deux solides contreforts
présente au rez-de-chaussée un portail roman surmonté
d’une baie également ornée. Deux arcades brisées aveugles surmontées d’un arc en mitre (l’arcade nord est
aujourd’hui obstruée) furent ajoutées à l’époque
gothique. A l’est le chevet plat, encadré par deux
contreforts massifs, est éclairé d’un large triplet
fortement ébrasé vers l’intérieur amenant ainsi
une grande lumière dans le chœur. Le chevet
est couronné d’un clocher-mur à deux arcades.
L’église a ainsi la particularité de posséder deux
clochers-murs, l’un à l’ouest, l’autre à l’est.
L’intérieur de l’édifice, fortement restauré au milieu du XIXe siècle, est d’une grande sobriété. La
voûte en anse de panier en brique remplaça en
C ognac
et alentours
1840 l’ancienne voûte en berceau. Un retable en pierre et une
tribune en bois ont été ajoutés au cours du XIXe siècle. Les
chapiteaux séparant la nef du chœur sont ornés de palmettes
et de visages humains. En face de l’église, l’ancienne fontaine
Saint-Martin fut l’objet d’un pèlerinage jusqu’au XVIIe siècle,
puis fut transformée en lavoir communal au XIXe siècle. Au
sud de l’église, quelques quarante sarcophages sont les vestiges
d’une vaste nécropole occupée du VIIe siècle au XVIIIe siècle,
découverte en 1946 et mise au jour en 1986-1987. Les fouilles
archéologiques ont livré près de 550 sépultures.
Eglise Saint-Léger
L’église dépendait de l’abbaye d’Ebreuil. Prospère aux XIIe et
XIIIe siècle, le prieuré est ravagé pendant la guerre de Cent
Ans et les guerres de Religion. La construction de l’église s’est
effectuée dans la première moitié du XIIe siècle. De l’époque
romane restent la façade, les murs des deux premières travées
de la nef et la base du clocher. La nef avait alors été conçue sur le
modèle de la cathédrale d’Angoulême.
On retrouve dans la partie occidentale de l’église les mêmes
supports, la même coursière
qu’à Angoulême. Les coupoles ont été remplacées
au XVe siècle par des
voûtes d’ogives. Seule
la partie basse sous le
clocher, élevé au Nord
de la nef, a conservé sa
coupole sous pendentifs. La partie orientale
de l’édifice a été entièrement remaniée à partir
Cognac-St Léger
5
Circuit
Bleu
du XIIIe siècle, les travaux se prolongeant sur le XIVe siècle.
La façade, tripartite, possède au rez-de-chaussée un grand
portail, dont les quatre voussures sont sculptées de roses, losanges, motifs végétaux et sur la voussure extérieure prennent
place un zodiaque et les travaux des mois. Des arcades, dont
les tympans étaient ornés de sculptures difficilement identifiables aujourd’hui, encadrent le portail. Au-dessus, l’équilibre
des deux niveaux d’arcatures a été rompu par l’adjonction d’une
rose flamboyante.
RICHEMONT
Eglise Saint-Georges
Le site de Richemont est implanté sur un éperon rocheux
qui domine la vallée de l’Antenne. C’est sur ce lieu stratégique que fut bâti e au XIe siècle
la forteresse de Richemont.
Démantelée en 1178 par les
troupes de Richard Cœur de
Lion, celle-ci ne fut jamais reconstruite. Il ne subsiste de cet
ensemble fortifié qu’une partie
de l’enceinte et des tours, les
Richemont soubassements du donjon quadrangulaire et les vestiges de la chapelle castrale. L’église actuelle se situe à l’emplacement de la chapelle primitive du château.
Sans doute endommagée à la suite du siège de 1178, la chapelle
fut reconstruite au XIIe siècle et transformée en église paroissiale dédiée à Saint-Georges. Le monument, tel qu’il se présente
de nos jours, est une reconstruction de style néo-roman réalisée dans les années 1857-1858 à la suite d’un effondrement
6
C ognac
et alentours
de terrain survenu en 1848. Le mur sud de l’église romane a
été conservé, il est décoré d’une peinture murale gothique mise
au jour en 1999. L’intérêt de l’église Saint-Georges réside dans
sa crypte classée en 1907. Il s’agit d’une chapelle basse de plan
rectangulaire terminée à l’est par un hémicycle percé de trois
baies en plein cintre. L’espace est couvert de voûtes d’arêtes en
moellons portées par des colonnettes dont la base, le fût et le
chapiteau sont taillés dans un même bloc de pierre. Les corbeilles des chapiteaux, de forme légèrement trapézoïdale, sont
ornées de motifs végétaux assez sommaires et les tailloirs qui
les surmontent, d’entrelacs d’inspiration antiquisante. Le traitement architectural et le style de la sculpture (décor pouvant
être apparenté à la crypte de Saint-Eutrope de Saintes) révèlent une construction du XIe qui devait appartenir à la chapelle
primitive de la forteresse. La crypte de Richemont constitue
l’un des plus beaux exemples de l’architecture du début de l’art
roman en charente. Au sud de l’église, se trouve l’ancien cimetière implanté au XVIIe siècle et qui présente d’intéressants
monuments funéraires du XIXe siècle. La Communauté de
Communes de Cognac a procédé à des restaurations en 1999.
CHERVES
Eglise Saint-Vivien
La paroisse fut donnée au XIe siècle à
l’abbaye Saint-Léger d’Ebreuil, dans
l’Allier qui l’unit à son prieuré
Saint-Léger de Cognac. L’église
date du XIIe siècle. Les justes
proportions et la qualité de sa
construction en font l’une des
plus belles églises romanes de la
région. La large nef est pourvue
Cherves
Circuit
C ognac
Bleu
de trois travées à file de coupoles sur pendentifs.
Le choeur occupe une vaste abside et le chevet
est rythmé par six contreforts-colonnes entre
lesquels s’intercalent les fenêtres. Sans doute au
cours de la guerre de Cent Ans, la nef a été surélevée pour pouvoir servir de refuge. Une chapelle
a été aménagée au Sud de la troisième travée de
la nef. Mis à part les modillons du chevet, l’édifice
totalement dépourvu de décor sculpté.
est
MESNAC
Eglise Saint-Pierre
L’église a été édifiée au XIIe siècle. Elle dépendait d’un prieuré
rattaché à l’église Saint-Eutrope de Saintes qui disparut vraisemblablement au moment de la guerre de Cent Ans. L’église,
remaniée à l’époque gothique, a été restaurée au XIXe siècle
puis très récemment.
Le plan de l’édifice est simple : un rectangle flanqué de contreforts, terminé par un chevet plat.
La façade occidentale présente au rez-de-chaussée un portail
gothique à trois voussures brisées et une archivolte ornée de
pointes de diamant. Les chapiteaux à feuillage naturaliste des
fines colonnettes du portail appartiennent au XIIIe siècle. La
façade est couronnée d’un clocher-mur à deux arcades (dont
une est aujourd’hui murée). La cloche qui date de 1597 a été
classée au titre des Monuments Historiques en 1943. Au nord
de l’église, on aperçoit quatre modillons à motifs humain et
animal qui devaient autrefois supporter un auvent ou une toiture. Au niveau de la deuxième travée de la nef, on distingue les
traces d’une porte en plein cintre aujourd’hui murée. Peut-être
s’agit-il là des vestiges de l’ancien prieuré ? Au sud de l’édifice,
entre la première et la seconde travée de la nef, subsiste une tour
et alentours
d’escalier qui menait à un clocher aujourd’hui disparu.
Ce couvrement roman a été remplacé semble-t-il au XVe siècle, par des voûtes d’ogives
à liernes. Les colonnes sur dosserets sont romanes. Leurs chapiteaux sont décorés de feuillaMesnac
ges, palmettes, entrelacs et têtes humaines.
Le chevet plat est largement éclairé au nord et au sud par
deux longues baies et à l’est par un triplet malheureusement
en partie obstrué par la sacristie ajoutée au XIXe siècle ou au
XXe siècle. Ce chevet plat aurait succédé à une abside romane.
Il est couvert d’une voûte d’ogives à liernes refaite en brique au
XIXe siècle et décorée d’un ciel étoilé peint. L’église a été dotée lors de la campagne de restauration de 1894, d’un mobilier
caractéristique du XIXe siècle en plâtre ou
terre cuite polychromes produit en série
: maître-autel, autel, chemin de croix,
fonts baptismaux, statues de saints.
C’est sans doute aussi à cette époque
qu’ont été installés les trois vitraux du
triplet figurant Saint-Pierre, Saint-Paul
et Saint-Ausone.
Mesnac
ST SULPICE DE COGNAC
Eglise Saint-Sulpice
L’église fut donnée en 1072 par le seigneur Guillaume Paluel
à l’abbaye d’Ebreuil dans l’Allier. Celle-ci la confia au prieuré
Saint-Léger de Cognac qui la conserva jusqu’en 1622, date à
laquelle elle fut de nouveau rattachée à l’abbaye.
L’église primitive fut rebâtie au XIIe siècle. Elle présentait un
plan en croix latine : une nef à collatéraux, un transept à absidioles et une abside. Les travaux réalisés en 1950 ont largement
7
Circuit
Bleu
modifié l’édifice d’origine, notamment la nef. Ces travaux furent réalisés à l’instigation de l’abbé Julien Lamandé. Ce dernier qui fut curé de Saint-Sulpice de 1927 à 1959, décéda dans
l’église où il fut inhumé. La dalle funéraire est toujours visible
au sol dans le bras nord du transept.
A l’intérieur, les arcades qui séparaient les collatéraux de la nef
centrale ont été supprimées, créant un vaste vaisseau unique.
A la même époque, les murs gouttereaux ont été largement surhaussés.
La façade occidentale à trois niveaux a été remaniée dans sa
partie haute et médiane. Le rez-de-chaussée avec son portail à
voussures encadré de deux arcades aveugles est le seul élément
roman d’origine. L’étage médian est décoré d’une arcature et
d’une baie centrale. Un mur pignon couronne la façade.
L’édifice possède un important programme de vitraux réalisés
en 1959 par le maître-verrier Francis Chigot (1879-1960) - artiste, considéré comme l’un des rénovateurs de l’art du vitrail
en France. Un seul vitrail figuratif orne la baie de la façade occidentale : il représente le Saint-Patron de l’église. Les six verrières de la nef évoquent par des symboles et quelques mots latins des passages du Nouveau Testament (la multiplication des
pains et des poissons, la descente de l’Esprit saint, Credo etc.).
Les vitraux du bras nord (bleus parsemés d’étoiles) sont dédiés
à la Vierge Marie
et ceux du bras sud
(orangés parsemés
d’étoiles) à SaintJoseph. Le vitrail
du chœur évoque la
crucifixion.
St-Sulpice-de-Cognac
8
C ognac
et alentours
LOUZAC ST ANDRÉ
Eglise Saint-André-des-Combes
L’église appartenait à l’ancien diocèse de Saintes. Le site, siège
d’un important prieuré, fut établi non loin de l’ancienne voie romaine reliant Saintes à Lyon, sur un promontoire rocheux qui
surplombe la vallée du Belot. L’établissement
religieux a subsisté jusqu’à la Révolution. Cette
église prieurale
romane située
un peu en retrait du village et
en hauteur, se repère
Louzac-Saint-André
de loin grâce à son clocher.
À l’Est, le chevet est en partie imbriqué dans le bâtiment de
l’ancienne école qui était à l’origine celui du prieuré. Le clocher,
reporté contre le mur latéral sud, est plus récent que le reste de
l’édifice. La façade, inscrite à l’inventaire supplémentaire des
Monuments Historiques depuis 1991, est la partie la plus intéressante. Elle date du XIIe siècle pour le portail, l’enfeu, le cordon et la fenêtre, la partie supérieure et les contreforts ont été
ajoutés aux XVIIIe et XIXe siècles. La corniche à modillons
présente des éléments sculptés d’époque médiévale (un cochon,
des personnages), mais aussi deux visages sur la gauche tout
à fait contemporains et bien reconnaissables de la population
locale : il s’agit du maire de Louzac-Saint-André et du maire
délégué de Saint-André en place au moment de la restauration
; clin d’œil des tailleurs de pierre à une pratique assez courante
au Moyen-Âge. Au-dessus de la corniche et de part et d’autre
de la baie, deux statues de Vierge à l’enfant, semblent avoir été
Circuit
Bleu
placées postérieurement au XIIe siècle. Le mur nord de la nef
présente quelques désordres indiquant un effondrement et une
reconstruction au XIXe siècle. L’église a connu comme tant
d’autres des restaurations au XIXe siècle, puis a fait l’objet
d’une ample campagne de restauration entre 2001 et 2003. Le
mobilier de cette église se compose d’un autel, d’un retable et
d’un tabernacle.
ST LAURENT DE COGNAC
Eglise Saint-Laurent
L’église date du XIe siècle, elle a été fortement restaurée de
1840 à 1848. La nef et le chœur datent du XIIe siècle. Sur la
façade, la porte a trois voussures ornées de fleurs, de feuilles
épanouies et de têtes de clou plates retombant sur des colonnes
à chapiteaux romans (un des ces chapiteaux représente Eve et
le serpent). Un bas-côté du XVe siècle est séparé du chœur par
des arcades ogivées sur de gros pilastres. Les voûtes à huit compartiments possèdent des nervures rondes, les
clefs pendantes sont ornées d’écussons.
MERPINS
Abbaye Notre-Dame
La fondation de l’Abbaye de La Frenade remonte à 1148 lorsqu’un groupe de moines
venus d’Obazine en Limousin s’installe en ce
lieu.
La vie de la communauté s’est organisée autour
d’un cloître dont les bâtiments conventuels (réfectoire, salle capitulaire, dortoir…) s’ordonnaient au sud de l’église.
Jusqu’à la Guerre de Cent Ans, l’abbaye, située
C ognac
et alentours
sur la route du sel saintongeais entre Atlantique et Limousin,
est prospère grâce aux nombreux privilèges et donations dont
elle bénéficie. Après les dévastations commises par les Anglais,
des abbés commendataires gèrent l’établissement entre 1473 et
1554 et réalisent d’importantes restaurations. Les Guerres de
Religion feront encore subir de graves dommages à l’abbaye :
l’église ruinée, le service religieux a lieu désormais dans le réfectoire jusqu’à la Révolution. De l’ensemble monastique, subsistent quelques vestiges récemment restaurés : le mur méridional de la nef de l’église du XIIe siècle et un bâtiment abritant au
rez-de-chaussée la salle capitulaire, de style gothique du XVe
siècle. La salle capitulaire s’ouvre sur le cloître par trois baies
de profil brisé encadrées de colonnettes aux chapiteaux lisses.
De plan rectangulaire, elle est couverte de six voûtes d’ogives à
liernes retombant sur deux colonnes centrales sans chapiteaux,
sur des culots sobrement moulurés le long des murs et sur des
colonnettes dans les angles. Une clef de voûte étoilée porte un
écusson à damier qui se détache sur une crosse d’abbé, vraisemblablement les armoiries de l’abbé Pierre
III Hérault (1471). Une autre clef est sculptée
d’une couronne présentée par deux putti encadrant un écusson aux armes des Saint-Gelais
sommé d’une mitre. Jouxtant cette salle, une
porte de style Renaissance donne accès à un escalier en vis qui communiquait avec le dortoir,
étage qui n’existe plus mais dont on distingue
encore les baies romanes en plein-cintre. Deux
pilastres surmontés de chapiteaux composites
à larges volutes portent l’entablement de cette
entrée monumentale. Dans le médaillon central figurent encore les armes des Saint-Gelais
tandis que les demi-médaillons présentent des
profils à l’antique.
Merpins - La Frenade
9
Circuit
Bleu
ARS
Eglise Saint-Maclou
Elle daterait du troisième quart du XIIe siècle. Deux chapelles
ont été construites de part et d’autre de la nef dans le second
quart du XVIe siècle (une des clefs de voûte de celle de droite
porte la date, 1536, et le nom du commanditaire, Nicolas Brémond d’Ars). Une troisième chapelle et un clocher sont venus
compléter l’ensemble au XVIIIe siècle. La façade, en partie masquée par un porche moderne, comporte quelques beaux motifs
sculptés (S, damiers, festons, feuillages). Dans la chapelle nord,
on remarque une cuve baptismale du XIIe siècle d’un intérêt
exceptionnel par l’abondance et la qualité de son décor en fort
relief (le Christ dans une mandorle tenue par deux anges, un
gigantesque oiseau encadré de deux hommes, un énorme lion
accompagné de personnages et divers animaux). L’église forme
un bel ensemble avec le presbytère (édifice rectangulaire avec
tour polygonale du XVIIe siècle). A noter : un ensemble mobilier important à l’intérieur de l’église dont le retable du maîtreautel (XVIIe siècle).
GIMEUX
Eglise Saint-Germain
En 1121, l’église fut donnée par Pierre de Confolens, évêque de Saintes, au prieuré voisin de
Merpins. Elle fut ensuite reconstruite probablement au cours de la seconde moitié du XIIe
siècle selon un plan très simple. De l’extérieur,
on distingue aisément les trois parties constituantes de l’édifice : une longue nef et un clocher romans, puis un chevet ajouté à l’époque
gothique, au XVe siècle. Les parties les plus an-
10
C ognac
et alentours
ciennes sont le portail occidental et la base carrée du clocher.
Les sculptures soulignent les lignes des voussures par de beaux
rinceaux végétaux, des motifs géométriques et des pointes de
diamant, ornements particulièrement appréciés au XIIe siècle.
Les bases des colonnes logées dans les angles du portail sont
elles aussi ornées de motifs décoratifs géométriques. Des fragments d’une corniche romane à modillons, encore visibles sur le
pourtour de la nef, comportent entre autres un visage humain
presque grimaçant. A l’intérieur, la belle travée sous clocher est
couverte d’une coupole sur pendentifs. Les pendentifs, triangles sphériques concaves, permettent de passer élégamment du
plan carré au plan circulaire induit par la coupole. Le chevet
gothique comporte une seule travée relativement courte voûtée d’ogives. La fenêtre du mur sud a conservé ses remplages
en pierre du XVe siècle aux lignes flamboyantes. La nef a subi
quelques dommages au cours des siècles : une charpente de bois
a remplacé la voûte de pierre, en berceau, rythmée par des arcs
doubleaux. On remarque encore les colonnes sur lesquelles ces
arcs prenaient appui. Avec la transformation des voûtes, la toiture a été surbaissée et la silhouette de l’édifice a, de fait, beaucoup changé. La partie supérieure du clocher a fait l’objet de
plusieurs restaurations
dont l’une en 1773,
comme l’indique la
date portée au-dessus
de la baie sud. Enfin,
une importante campagne de restauration,
qui a sauvé l’édifice de
la ruine, s’est achevée
en 1996.
Ars
Circuit
Bleu
SALLES D’ANGLES
Eglise Saint-Maurice
Cette église est un édifice étonnant dans le paysage charentais.
Il s’agit en effet d’un des plus imposants édifices religieux du
département ; près de 40 m de long. Il est de surcroît entièrement de style gothique, ce qui demeure somme toute assez
rare en Charente. Edifiée au XIIIe siècle, elle est remaniée au
XVIIe suite aux guerres de Religion. Elle possède un très long
vaisseau unique auquel on accède par un clocher-porche, puis
cinq travées se succèdent d’ouest en est. Une chapelle ouvre au
nord sur la troisième travée. L’ensemble de l’église est couvert
de voûtes d’ogives qui retombent sur un faisceau de colonnettes. Toutes les travées, sans exception, sont éclairées au nord
et au sud de longues baies qui apportent beaucoup de lumière
à l’édifice et qui illustrent la volonté de « lumière continue »
des constructeurs à l’époque gothique. L’importance des baies,
tant en nombre qu’en dimension, a permis la mise en place d’un
vaste programme de vitraux figurés du XIXe siècle. L’église est
dotée d’un ensemble mobilier remarquable.
CHÂTEAUBERNARD
C ognac
et alentours
sa grande sobriété le mode de vie des moines soldats de l’Ordre du Temple. La façade comporte une porte en plein cintre
et un mur-clocher percé de deux baies. La nef est séparée par
un arc sur pilastres du chœur, éclairé par un triplet. Au sud,
la chapelle latérale agrandit l’édifice fin du XVe s. Sur le mur,
une inscription liturgique datée de 1531 relate les phénomènes
ou «XV signes» qui doivent annoncer, accompagner et suivre
l’Apocalypse.
Châteaubernard
La chapelle des Templiers de Châteaubernard
La commanderie de Châteaubernard fut une des plus anciennes possessions des Templiers de la région. Cet ordre religieux
militaire, fondé en 1119, avait pour mission la défense des pèlerins en Terre Sainte et s’illustra lors des croisades, ce qui lui
valut une rapide prospérité.
De la commanderie de Châteaubernard, il ne subsiste que la
chapelle du XIIe, devenue église paroissiale en 1874, restaurée à plusieurs reprises, dont tout récemment en 2006. Cette
église, caractéristique de l’architecture templière, illustre par
11
Circuit
S egonzac
Rouge
et alentours
GENSAC-LA-PALLUE
MAINXE
SEGONZAC
JUILLAC-LE-COQ
BOUTEVILLE
ANGLES
BONNEUIL
St-FORT-SUR-LE-NÉ
AMBLEVILLE
LIGNIÈRES-SONNEVILLE
CRITEUIL-LA-MAGDELEINE
Longueur : 53 km
A découvrir :
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•
Segonzac : Lavoir, Table d’Orientation, Temple Protestant, demeures de caractère.
Bouteville : Château du XVIIe siècle (ruines)
Touzac (à proximité) : Eglise du XIIe siècle (façade classée)
Lignières-Sonneville : Château du XVIIe siècle (Mairie), lavoirs, la Petite Maison du Lin, Chapelle de Sonneville, Chapelle de Saint Palais des Combes
Ambleville : Etang à tourbières, moulins à eau et à vent dans la campagne
Juillac le Coq : Porte sculptée de l’Ancienne Chanoinerie, fontaines et lavoirs dans les hameaux
Saint Fort sur le Né : Dolmen (le plus imposant de la région)
Gensac la Pallue : Gouffre derrière l’église, Musée Motos des années 60
Mainxe : Temple protestant du XIXe siècle.
12
Circuit
Rouge
SEGONZAC
S egonzac
et alentours
de voûte les armes des Valois d’Orléans. Il est éclairé par une
large baie à remplage flamboyant.
Eglise Saint-Pierre
L’église date du XIe siècle, elle a fait l’objet de réaménagements
importants à l’époque gothique. Elle fut en très grande partie
détruite au cours des guerres de Religion. Le clocher roman, à
flèche de pierre couverte d’écailles, appartient à l’église romane
d’origine. Il a été complété au XIXe siècle par quatre petits clochetons entourant la flèche. Le clocher occupe la partie ouest de
l’église, où il fait office de clocher-porche. La façade romane se
compose au rez-de-chaussée d’un portail à trois voussures encadré de deux enfeus dont les voussures sont ornées de losanges
et de dents de scie.
Le rez-de-chaussée du clocher est couvert d’une voûte en berceau. Il forme un couloir qui débouche sur la nef et dessert au
nord et au sud deux espaces voûtés. L’étage du clocher,
de
plan trapézoïdal, ouvre par l’intermédiaire d’une tribune sur la nef. Il est couvert d’une voûte de pierre
en berceau portée par quatre piles à colonnes
engagées. Deux des chapiteaux sont datables
de la première moitié du XIIe siècle. L’un
d’eux, représente deux hommes adossés aux
mains prises dans la gueule de monstres, situés aux angles de la corbeille. La nef et les
collatéraux ont été reconstruits de
1865 à 1868. Les trois vaisseaux se
composent de trois travées voûtées
d’ogives et communiquent ensemble par l’intermédiaire d’arcades
brisées. Le chœur à chevet plat
date du milieu du XVe siècle. Le
chœur est couvert d’une voûte
d’ogives à liernes portant en clé
BOUTEVILLE
Eglise Saint-Paul
Bouteville
Due à la générosité de la Dame de Bouteville Ildegarde et de
sa petite fille Pétronille – dont on peut lire l’épitaphe sur l’arc
en ruine à droite de la porte : « Ici gît la servante du Christ
Notre Seigneur, Pétronille», l’église primitive est une des plus
anciennes de la région : elle a été consacrée en 1023. Le mur
sud, avec ses colonnes aux chapiteaux de style archaïque, date
de cette époque. Ce fut un important prieuré dont dépendaient
de nombreuses paroisses alentours. Au XIIe siècle, on
ajoute la chapelle sud, ornée au XIVe siècle de fresques très curieuses visibles encore aujourd’hui.
Au XIIIe siècle, les comtes d’Angoulême firent construire la belle nef qui subsiste encore. Puis vinrent
la guerre de Cent Ans, les guerres de Religion,
la Révolution, les intempéries… À un moment,
l’opulent et orgueilleux prieuré ne fut guère plus
Segonzac
13
Circuit
Rouge
qu’une ruine qu’une restauration bien conduite réhabilita au
début du XXe siècle. L’immense chêne vert, près de l’église, est
l’Arbre de la Liberté planté en 1790, pour le 1er anniversaire de
la Révolution.
BONNEUIL
Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul
Cette église mérite une mention particulière : c’est un type
remarquable du roman ogivé du XIIIe siècle. Il faut prendre
le temps d’admirer la façade : la corniche richement sculptée
soutenue d’intéressants modillons, la porte centrale en plein
cintre de style ogival, les séries d’arcatures faites de torons et de
baguettes bordées de fleurons crucifères. La chute du clocher,
en 1845, entraîna l’abandon du chœur et d’importantes restaurations. À l’intérieur, une jolie statuette en pierre de la Vierge
datant du XVIe siècle.
LIGNIÈRES- SONNEVILLE
Eglise Notre-Dame de Lignières
L’église Notre-Dame a été bâtie au XIIe siècle puis fut largement remaniée au cours de
l’époque gothique. De l’édifice roman
d’origine, subsistent le faux-carré couvert
d’une coupole sur pendentifs, le clocher
qui s’élève au-dessus et quelques bas-reliefs remployés dans la façade. Le reste
de la construction s’est étalé pendant
toute la période gothique.
Le rez-de-chaussée saillant de la
façade occidentale, se compose
14
S egonzac
et alentours
d’un portail central brisé encadré de deux arcades aveugles de
même profil aux voussures ornées de losanges et de palmettes.
Le niveau médian présente au centre trois arcs brisés, ornés
de bas-reliefs et surmontés d’un oculus. Les éléments sculptés sur la façade représentent l’Adoration des Mages. De part
et d’autre, se trouvent deux arcades aveugles. L’ensemble de la
façade s’achève par un mur pignon souligné d’une corniche à
modillons. À l’intérieur, la nef unique de trois travées est éclairée de six longues baies en plein cintre très faiblement ébrasées. L’ensemble est couvert de voûtes d’ogives retombant sur
des colonnettes à chapiteaux décorés de feuillage de chêne et de
lierre caractéristique du XIIIe siècle. Les chapiteaux supportant les doubleaux sont ornés de feuillages au sud et de visages
au nord.
Le faux-carré est couvert d’une coupole sur pendentifs dont la
calotte est soulignée de dents de scie. Le chœur à chevet plat,
percé à l’est d’une imposante baie brisée, date du XIVe siècle. Il
est couvert d’une voûte d’ogives dont les fines nervures retombent sur de petits chapiteaux posés sur de graciles colonnettes.
Au XVe siècle, une chapelle a été ouverte au nord du chevet.
On y accède par un grand arc brisé orné du blason des Poussard (1475-1709) seigneurs de Lignières. La chapelle est voûtée
d’ogives et de liernes retombant sur des culots mutilés.
Sur
les murs intérieurs du faux-carré, du chœur et de
la chapelle, subsistent les traces de litres funéraires : bandeaux noirs ornés de blasons,
peints à l’occasion des funérailles du
patron-fondateur de l’église et des seigneurs hauts justiciers du lieu.
Lignières-Sonneville
Circuit
S egonzac
Rouge
CRITEUIL LA MAGDELEINE
Eglise Saint-Macrin Saint Jean Baptiste
et alentours
siècle. Les éléments les plus remarquables sont les trois autels
et le chemin de croix réalisés en 1890 et 1895 dans un style
néo-gothique. Le maître-autel est orné de bas-reliefs évoquant
l’Eucharistie, les autels secondaires présentent des scènes de la
vie de Saint-Joseph et de la Vierge Marie.
AMBLEVILLE
Eglise Saint-Pierre
Criteuil-la-Magdeleine
L’église romane a été largement remaniée au XVe siècle. Elle
fut restaurée en 1775 puis en 1890. Après la Révolution française, l’édifice servit de temple de la raison d’où l’inscription
sur le portail.
L’église se compose d’une nef de trois travées couvertes de voûtes d’ogives à liernes. Sur la troisième travée, s’ouvre au sud une
chapelle de style gothique flamboyant dédiée à saint Joseph. Au
nord de la nef, un bas-côté de cinq travées couvertes de voûtes
d’ogives à liernes a été ajouté au XVe siècle. La dernière travée
abrite une chapelle dédiée à la Vierge Marie. Le faux-carré qui
supporte le clocher roman octogonal à baies jumelles est couvert d’une coupole romane sur pendentifs. Un chœur gothique
à chevet plat a remplacé le chœur roman d’origine.
La façade romane présente au rez-de-chaussée un portail central en plein cintre encadré de deux arcades aveugles (l’une d’elles est ornée d’un bas-relief). Au-dessus, se déploie une arcature
aveugle percée au centre d’une baie d’axe. La façade est couronnée d’un mur pignon. L’édifice possède un important ensemble de mobilier liturgique en terre cuite polychrome du XIXe
L’église est signalée parmi les possessions de l’abbaye de Baignes vers 1098-1109, sous l’abbatiat d’Adémar II, à l’occasion
de la donation d’une terre par Pons de Montchaude et Gardrad
d’Ambleville « pour le repos de l’âme » de leur frère Arnaud.
Or, sur le contrefort à gauche du portail de l’église, deux inscriptions funéraires sont encore visibles :
+ V. NONAS. IVLII. OBIIT. RIGAVDUS. AMBLAVILLAE (le 5 des nonnes de juillet mourut Arnaud d’Ambleville)
et
K[ALENDIS] IVLII OBIIT AR[N]AVDVS RIGAVDI…S… [F]EBROARII… [PET]RONILLA V[XOR
EI]VS……(le… des calendes de juillet mourut Arnaud Rigaud… de février, [Pét]ronille, sa [femme]…)
La première inscription, relative à Arnaud d’Ambleville, pourrait évoquer le frère des deux donateurs. La mort de celui-ci,
vers 1100, est probablement contemporaine de la construction
de l’église, qui présente les caractéristiques d’une construction
du début du XIIe siècle. La nef, édifiée en moellons très réguliers, correspond à une forme archaïque héritée du XIe siècle.
Elle n’était pas voûtée à l’origine et n’a été dotée d’une voûte en
brique qu’à la fin du XIXe siècle. En revanche, la façade très
sobre, ornée d’une arcature, est déjà en pierre de taille parfaitement appareillée. La travée sous clocher conserve également
15
Circuit
Rouge
S egonzac
et alentours
une coupole sur trompes appartenant à cette première campagne, tout comme la tour percée de baies géminées.
Le chevet a été reconstruit au XVIe siècle sur un plan rectangulaire et doté de fenêtres de tradition gothique. Deux chapelles
latérales de deux travées chacune s’appuient au nord et au sud
de la travée sous clocher. Celle au sud est de la fin du XIIIe ou
du XIVe siècle. Elle est couverte de croisées d’ogives aux clés
ornées de masques retombant sur des chapiteaux à décor végétal naturaliste. Celle du côté nord est contemporaine du chevet,
et sa porte occidentale présente un décor Renaissance.
JUILLAC LE COQ
Eglise Saint-Martin
C’est un édifice composite, maintes fois remanié, dont les parties
les plus anciennes – les murs en moellons de la nef – pourraient
appartenir à une construction archaïque du XIe siècle. Les
voûtes actuelles des collatéraux sont modernes. À l’intérieur,
d’anciennes fenêtres placées au-dessus des grandes arcades témoignent d’un système d’éclairage direct du vaisseau principal,
ce qui est unique dans la région, mais il est difficile de dater
précisément ce dispositif. Aujourd’hui, ces fenêtres s’ouvrent
dans les combles des collatéraux, qui ont dû être rehaussés dès
le XIIe siècle, au cours d’une vaste campagne de remaniement
qui semble d’ailleurs s’être poursuivie jusqu’au début du XIIIe
siècle. La structure des piliers et les chapiteaux des grandes
arcades de la nef, appartiennent à la première moitié du XIIe
siècle, tout comme la travée sous clocher, couverte d’une coupole sur trompes. Les premiers niveaux de la tour, avec leurs
arcatures et leurs baies géminées sont encore romans.
En revanche, le chevet rectangulaire, surélevé et peut-être
fortifié, appartient déjà à la première architecture gothique.
16
Juillac-le-Coq
Eclairé par une grande baie orientale, il est couvert d’une croisée d’ogive à liernes dont les nervures sont reprises par de fines
colonnettes. Les deux chapelles qui encadrent la travée sous
clocher, formant un pseudo transept, sont des adjonctions de
la fin du Moyen Âge, remaniées après les guerres de Religion,
tout comme le dernier niveau du clocher. La date de 1595, sur la
corniche de la chapelle méridionale, confirme ces interventions,
auxquelles on doit également la porte de style Renaissance qui
s’ouvre au sud de la nef. Le portail occidental a été, quant à lui,
entièrement refait au XIXe siècle.
Circuit
S egonzac
Rouge
ST FORT SUR LE NÉ
Eglise Saint-Fortunat
Construite au XIIe siècle, l’Eglise a été presque entièrement
détruite par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans… et
peut-être reconstruite par eux : sur la nef voûtée en ogive, des
faisceaux de nervures rayonnent autour d’une clé centrale et
forment des losanges dont les pointes et le centre sont eux-mêmes formés de clés. Cet ensemble, très décoratif, imite, toutes
proportions gardées, les voûtes de célèbres cathédrales anglaises comme Winchester ou Norwitch.
Saint-Fort-sur-le-Né
ANGLES
et alentours
Cette commanderie appartenait aux Templiers, et fut transférée aux Hospitaliers de Beauvais-sur-Matha. Le plan et l’aspect
général de la chapelle s’apparentent au modèle des constructions
de Templiers : simple plan rectangulaire, grande sobriété du
décor et chevet plat percé de trois baies. Il se dégage de l’édifice
une forte impression d’austérité. La façade, très dépouillée, est
surmontée d’un clocher-mur. À l’intérieur, la voûte de pierre en
berceau a disparu ; seule subsiste la moulure semi-torique qui
supportait le départ de la voûte. La chapelle est actuellement
couverte d’un plafond cintré en plâtre. Le chevet plat est percé
d’un triplet de fenêtres très ébrasées. Les baies ont été murées
dans leur partie inférieure lors de l’adjonction de la sacristie à
l’est du chevet.
Les vitraux ont été réalisés en 1934 par Henri-Louis Gesta,
peintre verrier à Toulouse. Ils figurent l’Assomption de la Vierge, Saint-Cybard et Saint-Groux.
Côté sud, au revers de la façade, prend place une tourelle d’escalier en vis, de plan polygonal, accessible par une porte à arc
en anse de panier décoré d’un blason mutilé. À mi-hauteur du
pan nord de la tourelle d’escalier, on observe les vestiges d’une
cheminée en pierre avec colonnettes. Le style architectural de
ces aménagements permet de les dater du XVe siècle. Conçu
en pleine guerre de Cent Ans, l’escalier permettait peut-être
d’accéder à une chambre forte aménagée dans un but défensif
au-dessus des voûtes.
Commanderie de Templiers, d’Hospitaliers de
Saint-Jean de Jérusalem
La chapelle a été édifiée vers 1150 dans la vallée du Né. L’édifice
faisait partie d’un ensemble monastique composé d’une salle
capitulaire, d’un logis du commandeur, de dortoirs, d’une cuisine, d’un réfectoire, de communs, d’écuries et d’un cimetière.
Seule subsiste la chapelle romane refaite vraisemblablement en
1525. Elle servit d’église paroissiale jusqu’en 1803.
17
Circuit
Rouge
GENSAC LA PALLUE
Eglise Saint-Martin
Au-delà d’une façade parée le plan de l’église se résume à un
rectangle très étiré. Le chevet a été reconstruit à l’époque gothique, mais la nef a conservé ses formes romanes. Elle est homogène, malgré le contraste entre la sobriété des murs latéraux
et la concentration du décor sculpté sur le pignon occidental.
Pour accentuer l’élancement de la façade, l’architecte a superposé trois étages d’arcades en plein cintre, moins hautes et
plus nombreuses au fur et à mesure que le regard
s’élève : trois au niveau du portail, cinq à l’étage médian où est percée la seule fenêtre du
pignon, six sous un fronton très restauré.
On reconnaît sur les chapiteaux et frises
du rez-de-chaussée le sacrifice d’Abraham, le combat de Samson contre le
lion et celui de saint Michel contre le
dragon. Les corbeilles de l’arcature
médiane à colonnettes géminées sont
intéressantes, mais l’œil est attiré par
les reliefs placés au-dessus des arcades
aveugles du premier niveau : Assomption
de la Vierge à gauche, ascension de saint
Martin, évêque titulaire de l’église, à droite.
Gensac-la-Pallue
Une même influence s’est exercée à l’intérieur de la
nef. Une file de coupoles sur pendentifs portées par des arcs
à double rouleau brisé couvre la nef, solution fréquente dans
les églises romanes des pays charentais. Un cordon de damiers
souligne les calottes des coupoles. L’absence quasi-totale de décor sculpté s’explique-t-elle par les restaurations des XVIIIe et
XIXe siècles ou par une tendance à l’austérité propre à l’époque
de construction de la nef ? Son chevet a été reconstruit pendant
18
S egonzac
et alentours
la seconde moitié du XIIIe siècle. Cet espace voûté d’ogives est
éclairé par des fenêtres à remplages rayonnants. L’étage carré et
la flèche octogonale du clocher dataient du XIIIe siècle avant
leur réfection en 1882.
MAINXE
Eglise Saint-Maurice
Cet édifice date du XIe siècle, on y ajouta une chapelle au sud
au XVIe siècle. En partie ruiné en 1787, il demeura plusieurs
décennies sans toiture. L’édifice est reconstruit vers 1864. La
façade du siècle dernier (sans décor) est enserrée entre deux
contreforts qui n’ont pas été faites pour elle, mais pour une
façade romane dont il fallait soutenir la voûte. Le portail en arc brisé est très prononcé, celui-ci est flanqué de
deux colonnes que surmonte une double voussure. On
trouve la trace évidente d’une ancienne église avec une
croix de transept terminée par deux contreforts et un
haut de fenêtre du gothique flamboyant.
À noter sur le chevet du chœur une autre fenêtre gothique de la même époque (XVe siècle). Les colonnes
témoignent des remaniements réalisés au XIXe siècle.
En effet, ces dernières sont soutenues par des voûtes en
briques.
Circuit
Rouge
S egonzac
et alentours
19
Circuit
J arnac
Ve r t
HOULETTE
Ste-SÉVÈRE
SIGOGNE
BOUTIERS
St-TROJAN
REPARSAC
NERCILLAC
St-TROJAN
St-BRICE
et alentours
LES MÉTAIRIES
CHASSORS
FOUSSIGNAC
JULIENNE
JARNAC
BOURG-CHARENTE
Longueur : 43 km
A découvrir :
• Jarnac : Musée et Maison Natale de François Mitterrand, temple protestant du XIXe siècle classé
(Construit en 1821 par Paul Abadie (père) sur les plans de François-Nicolas Pineau), Maisons de Négoce
• Bourg-Charente : Château du XVIIe siècle (Maison Marnier Lapostolle)
• St Brice : Dolmen de Garde-Epée
• Boutiers Saint-Trojan : Lavoir, four à pain récemment rénové
• Houlette : Vieux cimetière à deux entrées (1 pour les protestants, 1 pour les catholiques)
• Les Métairies : La Motte à Pel Jeau (ancienne motte féodale)
• Foussignac : Château du Brillac du XVIIIe siècle
20
Circuit
Ve r t
JARNAC
J arnac
et alentours
CHASSORS
Eglise Saint-Pierre
Eglise Saint-Romain
L’ancien prieuré du
diocèse de Saintes est
mentionné dès le VIIIe
siècle. En grande partie
reconstruite au XIXe
siècle, elle a conservé de
l’époque médiévale deux
éléments, le clocher et la
crypte. À une époque inconnue, mais ancienne,
un caveau sépulcral, destiné au puissant seigneur
de Jarnac, avait été élevé
contre le mur occidental
Jar
de cette crypte. La partie
basse des murs du clocher, construite en utilisant un petit appareil régulier, pourrait appartenir au XIe siècle. L’intérieur du
clocher a été repris au XIIe siècle avec la construction d’une
coupole sur pendentifs qui s’élève sur quatre piliers massifs placés dans les angles du clocher. La crypte du XIIIe siècle est un
autre élément de grand intérêt. Carrée, de quatre travées très
larges, elle est couverte de quatre voûtes d’ogives aux nervures
toriques. Au centre des quatre travées, un pilier central reçoit
les retombées des nervures, tandis, qu’aux angles, des statues
cariatides – aujourd’hui très abîmées – ont remplacé les colonnes et supportent également ogives, doubleaux et formerets. La
façade est percée d’une porte entre deux arcades et se compose,
au premier étage, de cinq arcades (avec une fenêtre dans celle du
milieu), au second étage, de sept arcades sous le pignon.
L’église date du XIe siècle, elle est dépourvue de sculpture sur la
façade. En revanche, elle possède un beau clocher roman. L’église fut donnée en 1107 par Pierre de Soubise, évêque de Saintes,
à l’abbaye Saint-Cybard d’Angoulême qui y fonda un prieuré.
Visiblement fort restauré au XVe siècle, l’édifice a été remis
en état et pourvu d’une tribune en 1864, ainsi que l’atteste une
inscription au mur est de la troisième travée de la nef. Elle a un
chevet plat avec une grande baie de style gothique flamboyant.
Elle conserve des chapiteaux romans et les
murs du chœur sont
en partie couverts de
restes de fresques. Des
fresques gothiques du
XVe siècle ornent le
chœur. On peut supposer que l’ensemble
du chœur était peint.
On distingue un faux
appareillage orné de
fleurs de lys et de petite fleur rouge. Le
Chassors
mur diaphragme (ouest) du chœur porte une ornementation
végétale. L’ensemble du décor est dominé par des ocres rouges
et jaunes. Les peintures viennent souligner les éléments d’architecture : nervures, arcs,… Sur le mur nord, on distingue deux
figures : à gauche un personnage aux traits fins, à droite : un
personnage debout portant les attributs de l’évêque (mitre et
crosse).
21
Circuit
Ve r t
BOURG-CHARENTE
Eglise Saint-Etienne et Saint-Jean Baptiste
L’église présente un plan en croix latine avec une nef unique
couverte de deux coupoles sur pendentifs et un transept bas
avec deux absidioles. La décoration sculptée est absente. La nef
tire sa séduction de la qualité de son appareillage. À la sobriété
de la nef s’oppose l’ornementation du chœur et de la façade. Le
chœur en hémicycle est orné de sept arcades aux chapiteaux
sculptés. La façade, très comparable à celle de Châtres, présente un large portail flanqué de deux arcs aveugles, et, au-dessus,
deux niveaux d’arcatures sans décoration. Aux quatorze
arcatures étroites et resserrées encadrant une
baie axiale, au second niveau, se superposent au troisième niveau, six arcades
plus larges. L’ensemble est surmonté
par le pignon. La décoration extérieure
de l’abside est constituée par des
arcs en plein cintre qui s’étagent
sur trois niveaux. La richesse
de cet édifice provient de
la qualité de la construction et du jeu
des formes qui se
passe fort bien de
toute
décoration
sculptée. Une peinture murale orne
le mur nord d’une
Adoration des Mages datée de la fin
du XIIIe siècle.
22
J arnac
et alentours
SAINT BRICE
Eglise Notre-Dame de l’Assomption,
ancienne Abbaye de Châtres
Fondée au XIe siècle, elle appartenait à l’ordre des chanoines de
Saint-Augustin. Dévastée lors des guerres, de Cent Ans puis
de Religion, il n’en reste aujourd’hui que l’église du XIIe siècle.
La nef unique appartient à la famille des nefs de coupoles. Tout
comme à Champmillon, les trois travées sont couvertes de coupoles sur pendentifs. De grands arcs brisés renforcent les murs
gouttereaux. Les chapiteaux des colonnes sont nus. La coupole
de la croisée du transept est un peu plus large que les autres et
la base de la calotte est soulignée par un cordon orné de dents
de scie. Deux oculis sont ouverts dans cette coupole. Le croisillon nord a presque entièrement disparu et le croisillon sud
conserve une absidiole à demi ruinée. Le chœur à chevet plat a
été reconstruit et voûté d’ogives au XIVe siècle. La façade, avec
sa série d’arcatures allongées, est très élégante. Flanquée de
contreforts-colonnes, elle est divisée en trois registres par des
corniches. Le portail en plein cintre s’ouvre entre deux arcatures plus étroites, moins hautes et aveugles. Les voussures sont nues. Les archivoltes et les chapiteaux
sont sculptés et annoncent bien la fin du XIIe
siècle avec leurs rinceaux minces et entrelacés.
La sculpture des chapiteaux se poursuit en frise
sur le mur à l’intérieur des arcades. Les deux
niveaux supérieurs portent des arcades allongées. Sur le niveau intermédiaire, deux arcades
en arc brisé encadrent une baie centrale à deux
voussures en plein cintre. Les fûts des colonnes
qui reçoivent les arcs sont ornés. La décoration
des chapiteaux se poursuit là aussi en frise. Une
corniche souligne la base du fronton.
Bourg-Charente
Circuit
J arnac
Ve r t
et alentours
Eglise Saint-Marmet
Saint Brice
BOUTIERS ST TROJAN
Eglise Saint-Trojan
La nef et le chœur datent du XIe siècle, l’abside et le clocher
sont du XIIe siècle. L’église se compose d’une large nef charpentée, d’une travée plus étroite, d’un chœur en hémicycle et
d’un clocher plus récent. L’élévation nord du chœur et, en partie, la façade, sont bâties en petit appareil et plusieurs fenêtres
sont coiffées d’un linteau échancré en plein cintre, sur lequel
sont gravés en trompe-l’oeil des claveaux. Le mur nord de la travée a conservé, à l’intérieur, deux arcs qui reposaient
sur des colonnes dont subsistent deux chapiteaux. Le portail est percé dans un petit avant-corps couronné d’un fronton. La décoration géométrique
de la voussure inférieure se
rapproche du style saintongeais. Il faut s’attarder aussi sur la série de modillons
figuratifs qui animent le
haut des murs.
Abandonnée après la Révolution Française, elle était une chapelle paroissiale rattachée au prieuré Sainte-Marie de Boutiers.
Elle était envahie par la végétation et avait perdu sa toiture. Une
restauration récente l’a sauvée de la ruine. Architecture et décor
sont d’une grande simplicité mais aussi d’une grande authenticité, révélée par la maîtrise des techniques de construction. Des
contreforts épaulent les murs bien appareillés et encadrent le
portail et la fenêtre de la façade occidentale. Une nef rectangulaire sous berceau brisé précède un sanctuaire à chevet plat
couvert d’une voûte d’ogives à liernes. L’édifice de type roman
simple est en mauvais état. Des travaux de consolidation et de
rénovation ont été entamés par la Communauté de Communes
de Cognac.
NERCILLAC
Eglise Saint-Germain
Le prieuré est fondé au XIe siècle par l’abbaye de Bassac à laquelle était unie la vicairie perpétuelle. L’église avec sa façade
saintongeaise dénuée de sculptures et deux ouvertures aveugles dans le fronton, donnerait une impression d’austérité
si l’on ne prenait pas la peine de gravir le raidillon
qui conduit à son portail, pour visiter l’intérieur.
Construite sur un plan unique, la nef a deux
travées et a conservé ses colonnes romanes. Les sculptures sur les quatre piliers
soutenant la voûte en coupoles font allusions au pèlerinage de St Jacques de
Compostelle, aux décors d’animaux
et de végétaux. Le chœur est restauré
au XVe siècle, la porte est refaite fin
Boutiers-Saint-Trojan
23
Circuit
Ve r t
XVIIIe siècle. De nombreuses restaurations sont effectuées au
XIXe siècle : les gouttereaux sont surélevés, la nef est pavée et
voûtée en brique, la façade est restaurée, la chapelle sud est édifiée, et la porte est reconstruite.
RÉPARSAC
Eglise Paroissiale Saint-Pierre
Elle daterait peut-être du XIIe siècle. Elle a fait
partie de ces sanctuaires à la fois lieux de prière et
d’asile. Son massif clocher, tour carrée, a été utilisé comme un véritable donjon. Dans le chœur,
des nervures de la voûte subsistent toujours. À
voir à l’intérieur de l’église : des sculptures
représentants des têtes humaines. Des restaurations ont été réalisées en 1720 puis en
1893.
STE SÉVÈRE
Eglise de Chanoines Réguliers
de Saint-Augustin
L’ancienne église datait du XIIe siècle
et se composait d’une simple nef de
deux travées et d’une abside. Longtemps négligée, elle s’écroula le 29
octobre 1892. Une nouvelle église fut
édifiée. La reconstruction respecte
le plan en croix latine : les voûtes en
berceau, les arcatures, les voussures et les ouvertures en plein
cintre. En 1898, le clocher
Sainte-Sévère
24
J arnac
et alentours
est construit, il s’élève sur trois étages et se termine par quatre
clochetons. Cette même année, l’église est consacrée. C’est un
édifice élégant, précédé d’un porche sous un clocher et d’une
flèche élancée en charpente recouverte d’ardoise, suivi d’un
transept et d’une abside en hémicycle.
HOULETTE
Eglise Saint-Martin
Elle date du XIe siècle. Elle a fait partie de ces sanctuaires à
la fois lieux de prière et d’asile. L’église, de forme simple, eut
à souff rir des protestants. Sur le chevet plat, on distingue des
modillons sculptés et des frises d’anges. Le chœur est éclairé
par trois fenêtres étroites, de style roman, percées dans le chevet. En 1867, sa nef fut réduite de longueur et en 1881, elle fut
l’objet de nouvelles réparations.
SIGOGNE
Eglise Saint-Martin
Mentionnée dès le XIe siècle, l’église semble avoir subi une importante restauration à une date indéterminée entre le XVe et le XIXe siècle. Elle a été
de nouveau remise en état en 1877.
Cette église romane, de l’ancien diocèse de Saintes, est surmontée d’un
clocher avec douze ouvertures en
arc roman et possède une
large nef de deux travées.
Son toit à quatre pans est
un exemple de ces constructions de la région qui
Circuit
Ve r t
J arnac
et alentours
purent servir de refuge et de donjon durant les guerres. Sur
la façade, vous pourrez voir un portail en plein cintre à trois
voussures avec de chaque côté des colonnettes surmontées de
chapiteaux richement sculptés. L’intérieur présente aussi une
architecture romane avec la voûte, les chapiteaux, des piliers et
leurs sculptures. À ne pas manquer : le « grand goule » (ou glouton) qui engoule deux démons.
FOUSSIGNAC
Eglise Saint-Cybard, Saint-Laurent
L’église date du XIIe siècle. Elle a beaucoup souffert des guerres de Religion. Elle est remaniée au XIVe siècle et endommagée vers 1570. Des restaurations ont lieu dans la seconde moitié
du XVIIIe siècle (la porte d’entrée porte la date 1784). La nef,
pourvue d’une tribune à l’ouest, est ouverte de voûtes d’arêtes
en briques du XIXe siècle.
Le chevet est voûté, comme la nef, sur consoles du XVIIe siècle
; une fenêtre est percée dans ses trois côtés (celle de l’est est plus
grande). Le clocher est percé de six fenêtres romanes surmontées d’archivoltes. La façade a une porte nue, surmontée d’une
fenêtre et d’un pignon. À noter côté sud de l’église : un curieux
médaillon où figure le mot « Pax » enchâssé dans un contrefort
; ainsi qu’un départ de corniches avec deux modillons (une tête
d’animal et une représentation humaine).
À l’intérieur, on découvre les fonds baptismaux, des colonnettes (ornées de rinceaux et de feuilles de vigne)
soutenant les voûtes. Ces dernières sont
supportées par quatre colonnes à chapiteaux sculptés.
Sigogne
25
Circuit
C hâteauneuf
Violet
et alentours
MÉRIGNAC
GONDEVILLE
BASSAC
HIERSAC
St-SIMON
MOULIDARS
GRAVES-St-AMANT
St-MÊME
LES-CARRIÈRES
CHAMPMILLON
CHÂTEAUNEUF
SUR-CHARENTE
Longueur : 43 km
A découvrir :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Châteauneuf : Eglise St Surin IXème siècle
Mosnac : Musée Rêve Auto Jeunesse (véhicules de collection et voitures à pédales pour enfants), église XIème siècle (particularité : orientée vers le Nord)
Saint-Simeux : Beaux points de vue sur la vallée de la Charente, église St Siméon, anciennes pêcheries couvertes où l’on pêchait l’anguille.
Mérignac : Grand puits couvert et son ancien lavoir
Triac : Site du monument de Coudé
Bassac : Ruines de l’ancienne église Saint-Nicolas
Gondeville : Grille du logis
Saint-Même les Carrières : Dolmen de la Pierre Levée, lavoir restauré (illuminé en soirée)
Graves Saint-Amant : Eglise de St Amant XVIème siècle, château de Bois Charente XVIème siècle (restaurant)
Saint-Simon : Village (ruelles et maisons typiques avec panneaux explicatifs) : circuit des Gabariers, la Maison des Gabariers (musée), gabare, cimetière des gabariers (voir les tombes)
Vibrac : Eglise Saint-Pierre, circuit des petits ponts entre Angeac et Vibrac
26
Circuit
Violet
C hâteauneuf
CHÂTEAUNEUF SUR CHARENTE
Eglise Saint-Pierre
L’église date du XIIe siècle. À la suite de la guerre de Cent Ans,
la partie orientale fut reconstruite (XVe siècle) d’où son style
gothique flamboyant. C’est une des rares grandes églises romanes de Charente avec une nef à collatéraux et une des plus belles
façades romanes à arcatures (haute de 24m) du département.
La corniche, portée par 24 modillons, sépare le rez-de-chaussée
de l’étage supérieur. Les modillons représentent des personnages sculptés de manière réaliste et humoristique. La figure la
plus saisissante est celle du cavalier qui occupe tout l’espace de
l’arcade Nord dans une belle mise en scène. Ce cavalier,
l’un des mieux conservés, représente Constantin, premier empereur chrétien, foulant le paganisme devant une figure féminine qui est la représentation
de l’Eglise triomphante. Dans la nef, se trouve un
important ensemble de chapiteaux sculptés qui
s’apparentent à l’art saintongeais. Ces sculptures
représentent des animaux symboliques (luttes
entre colombes et léopards), des monstres grimaçants, ou des motifs inspirés par la flore locale.
Du transept roman a été conservé le croisillon méridional, sur lequel ouvrent une absidiole et une chapelle de plan carré, revoûtée au XVe siècle.
Châteauneuf
CHAMPMILLON
Eglise Saint-Vincent
Dans cet ancien prieuré qui dépendait depuis 1172 de l’abbaye
de Saint-Cybard d’Angoulême, peu important à ses origines,
sans doute enrichi par quelques donations, s’établit une petite
communauté. Appauvri dès la fin du Moyen-Âge et encore plus
et alentours
après les guerres de Religion, il cesse
d’être occupé et l’église devient commune à la paroisse. Cette église, de
la première moitié du XIIe siècle,
présente une nef unique couverte
de deux coupoles sous pendentifs,
influence sans doute de la cathédrale
d’Angoulême toute proche. La façade
Champmillon
à série d’arcatures a été surhaussée au-dessus de sa corniche sommitale quand les travaux au XIVe siècle ont transformé l’église en forteresse, avec mâchicoulis défendant les murs
gouttereaux.
HIERSAC
Eglise Saint-Thomas
D’architecture simple, elle se compose d’une nef de
trois travées et d’une abside. La travée occidentale
est surmontée du clocher. De sa construction dans la
seconde moitié du XIIe siècle, l’église a conservé une
partie de ses murs et des supports surmontés de chapiteaux ornés de feuilles plates. L’édifice a été remanié au XVe siècle, dans une période de reconstruction
après la guerre de Cent Ans : la voûte d’ogives lancée sur
la première travée est ornée à sa clef des armes des commanditaires, Charles d’Orléans et Louise de Savoie, son épouse. La
porte occidentale appartient également à ces travaux. Tout au
long du XIXe siècle, les réparations furent fréquentes. L’église
fut enrichie d’un tabernacle du XVIIe siècle en bois doré et
peint classé depuis 1985 et d’une toile représentant l’adoration
des bergers. Le tabernacle est de belle facture (Il provient de la
chapelle du château de La Rochefoucauld). Plusieurs statuettes
sont placées dans des niches décorées de coquilles.
27
Circuit
Violet
MOULIDARS
Eglise Saint-Hippolyte
L’église a été élevée au XIIe
siècle et incendiée pendant
la guerre de Cent ans. Le
carré, le croisillon sud, le
clocher et le chœur ont été
refaits aux XVe et XVIe
siècle. Les formes romanes
de la nef et du croisillon
nord, avec l’absidiole, se
conjuguent fort bien avec
les parties gothiques. La
façade est romane et préMoulidars sente dans une grande
économie de moyen une belle décoration. Au portail à trois
voussures encadré de deux fausses portes correspond au niveau
supérieur, dont il est séparé par une corniche à petits arcs sur
modillons sculptés, une série de cinq arcatures sur colonnes
jumelées. La décoration est ici très simple, les motifs géométriques dominent : damiers, dents de scie, pointes de diamant. Les
chapiteaux, eux aussi, ne sont ornés que de filets.
MÉRIGNAC
Eglise Saint-Pierre
L’église n’est datée par aucun texte, elle a été remaniée à des
époques diverses. Son architecture est un mélange de roman et
de gothique. La nef daterait du XIIe siècle. Le chœur et la chapelle nord auraient été construits au XVe siècle et restaurés en
1578. Le chœur carré est voûté d’ogives, il est éclairé à l’est par
une fenêtre à réseau flamboyant. Au sud, une petite chapelle
28
C hâteauneuf
et alentours
voûtée en berceau a été construite. Le portail de style roman
est composé de deux claveaux sculptés, et les chapiteaux sont
sculptés en dents de scie. Le clocher affiche l’apport du gothique flamboyant par ses ouvertures caractéristiques. La façade
est déformée par deux contreforts obliques en glacis. Des larmiers ont été appliqués sur ses angles au XVIe siècle, ils recouvrent la moitié des deux arcades. Le premier étage est décoré de
cinq arcades aveugles, qui sont sur leurs extrémités en parties
couvertes par les contreforts des angles. Sous la corniche du
toit, se trouvent des gargouilles.
TRIAC LAUTRAIT
Eglise de Bénédictins Saint-Romain
Possession dès le VIIIe siècle de l’abbaye Saint-Cybard d’Angoulême, cette église est commune sous le même vocable à
la paroisse et au prieuré. Elle aurait été bâtie par les soins de
Pierre de Soubise, seigneur du lieu, entre 1107 et 1117, puis
restaurée et raccourcie, au XVe siècle. La nef et le chœur sont
en voûte d’ogives. Les deux premiers piliers ont l’aspect des
colonnes romanes avec des chapiteaux ornés de rinceaux. Les
ouvertures de la nef et du chœur sont de style roman, la grande
fenêtre du chevet expose son gothique flamboyant qu’illumine
un grand ensemble de vitraux sur lesquels figure le patron des
lieux : Saint Romain.
BASSAC
Abbaye de Bénédictins Saint-Etienne, de Mauristes
L’abbaye, située dans l’ancien diocèse de Saintes, fut fondée peu
après l’an Mil par Wardrade, seigneur de Jarnac, et son épouse
Rixendis, au retour d’un pèlerinage à Rome. L’ensemble eut à
souff rir de la guerre de Cent Ans et des guerres de Religion
Circuit
Violet
avant d’être en partie reconstruit par les Mauristes au XVIIe
siècle et abondamment restauré au XIXe siècle. La prospérité
de l’abbaye et l’augmentation du nombre des religieux ont conduit, au XIIIe siècle, à remplacer la première église romane par
un bâtiment de style gothique, en conservant cependant les bases de murs du XIe siècle et l’élégant clocher roman dont la
partie supérieure fut achevée au XIIIe siècle. L’édifice, de plan
rectangulaire, se compose de quatre travées terminées par un
chevet plat. L’église de Bassac est un des rares édifices en Charente à présenter l’emploi de voûtes d’ogives bombées dans le
style gothique de l’ouest. Au XVe siècle, le mur du chevet fut
percé d’une grande baie à remplages. À cette époque, l’église fut
fortifiée, flanquée de deux échauguettes sur la façade, et l’abbaye fut entourée d’une enceinte. La façade gothique de l’église,
particulièrement soignée, reste fidèle aux schémas romans spécifiques à la région mêlant arcatures et portail polylobé. L’élan
des arcades, la décoration des frises et des chapiteaux, s’inscrivent à part entière dans le style gothique. Aujourd’hui, l’abbaye
est habitée par les Frères Missionnaires de Sainte-Thérèse de
l’Enfant Jésus.
C hâteauneuf
et alentours
GONDEVILLE
Eglise Notre-Dame
En 1655, Pierre Laisné acheta la terre de Gondeville à Charles de Lanauve, conseiller de la ville d’Angoulême. En 1684, il
eut un procès avec Isaac de Culant, seigneur de Saint-Même, à
propos de l’enclave de Gondeville, qu’il parvint à faire ériger en
paroisse. L’église fut bâtie aux frais de son gendre, M. de Nanclas en 1700 et fit partie de l’ancien diocèse de Saintes. Elle est
démolie par une tempête le 20 février 1879, elle est reconstruite
en 1879-80 sous la direction de l’architecte Augustin Landry.
De nouvelles restaurations furent réalisées début XXe siècle.
Bassac
29
Circuit
Violet
C hâteauneuf
ST MÊME LES CARRIÈRES
ST SIMON
Eglise Saint-Maxime ou Saint-Même
Eglise Saint-Sigismond
L’église date du XIIe siècle. Elle a beaucoup souffert pendant les
guerres de Religion, elle est en grande partie détruite en 1569 et
est assez mal restaurée en 1680. Une nouvelle restauration est
effectuée au XVIIIe siècle. Un transept et une crypte gothique
existaient sous le croisillon sud dont on voit les ruines ; mais il
ne subsiste que le carré, plus étroit que la nef, sous le clocher.
Sous sa forme actuelle, la nef a perdu ses deux collatéraux.
L’architecture du clocher est d’un grand intérêt avec ses écailles
de pierre qui dépassent à peine le toit de la nef (Style gothique
se mêlant au roman). Les chapiteaux de l’abside ont des bourgeons sur les angles, ceux de la nef portent des feuillages perlés
ou des motifs de broderie. Le portail est de style néo-classique.
À voir à l’intérieur de l’église : les voûtes d’ogives, une coupole
sur pendentifs (triangles sphériques supportant la coupole) et
l’abside à arcatures.
Elle date du XIIe siècle. Le clocher qui s’élevait au dessus du
faux carré a été démoli. C’est sur l’un de ses arcs qu’a été élevé
l’actuel pignon campanile à deux baies. La cloche présente dans
la baie sud a été fondue en 1721. Sur le mur nord, subsiste une
baie romane d’aspect plus ancien dont le cintre est taillé dans
une seule pierre. Sur le mur sud, la baie a été élargie au XVIIIe
siècle. La nef à vaisseau unique est formée de deux travées suivies d’un faux carré et d’une demi-travée de chœur fermée par
un chevet plat. Les deux travées de la nef sont voûtées d’un berceau brisé. Le faux carré est voûté d’une coupole sur pendentifs.
Cette partie est la plus décorée de l’église. Les chapiteaux sont
ornés de feuilles d’eau et d’entrelacs, les tailloirs décorés de chevrons et les bases ornées de griffes. La voûte porte la trace de
la synopia d’un christ en majesté inscrit dans un trèfle et des
traces de peintures rouges. On remarque également les vestiges
d’une litre avec deux blasons de chaque côté. Le portail ouest
est encadré de quatre colonnettes dont les fûts ont été restitués et de piédroits portant sur trois voussures moulurées aux
arêtes de boudin. Les tailloirs décorés en partie haute de dents
d’engrenage se prolongent par un cordon sur la façade ouest.
La porte est surmontée d’une baie romane dont la voussure
au cordon décoré de pointes de diamants repose sur deux
fines colonnettes. Quatre gros corbeaux en place au niveau de l’appui de cette fenêtre témoignent de la présence passée d’un porche en bois. Des
restaurations sommaires ont été réalisées au XIXe siècle, elles ont montré
que les murs comportaient des peintures datant du Moyen-Age. Celles-ci
représentent des scènes bibliques.
GRAVES ST AMANT
Eglise Saint-Martin
L’édifice du XIe siècle semble avoir été repris aux XIIe et XVe
siècles. L’architecture de l’église est simple. Sur sa façade, notez
une corniche à modillons sculptés. La partie orientale voûtée
a été remaniée au XVe siècle. Dans cette église, les peintures
sont d’un grand intérêt notamment celles du XIVe siècle dans
la travée sous clocher (des scènes de « l’Annonciation » ou du « Noli me tangere »).
À voir également d’autres peintures murales (fin XIVe-XVe siècle) sur le mur
nord du chœur : des scènes de la Passion du Christ.
Saint-Même-les-Carrières
30
et alentours
Circuit
R ouillac
Brun
et alentours
MONS
LANVILLE
BONNEVILLE
MONTIGNÉ
GOURVILLE
GENAC
ROUILLAC
PLAIZAC
ÉCHALLAT
Longueur : 53 km
FLEURAC
A découvrir :
• Rouillac : Château de Lignières, XIXe siècle
• Montigné : Maison du XVIIIe et logis du XVe siècle
• Bonneville : Logis de Logerie (Expositions Métiers d’Art) Tél : 05.45.21.61.07
• Gourville : Château du XIIe, remanié au XIVe XVe et XVIIIe siècle (Privé, ne se visite pas), logis de Montaigon (XIVe siècle)
• Genac : Portails charentais
• Bignac : Eglise du XIIe siècle – Litre funéraire
• St Cybardeaux : Site gallo-romain des Bouchauds des Ie et IIe siècles, sanctuaire et théâtre – Accès libre. Renseignements visites : 05.45.21.80.05
• Echallat : Portails charentais
• Vaux Rouillac : Logis du XIXe siècle (Privé, ne se visite pas)
• Fleurac : Musée de la coiffe, Lavoir (limite de la Saintonge et de l’Angoumois)
• Plaizac : Détour vers la Courade de Mareuil, hameau charentais avec ses porches typiques
31
Circuit
Brun
ROUILLAC
Eglise Saint-Pierre
Elle date du XIIe siècle, elle a été remaniée
au XVe siècle. Siège d’un ancien archiprêtré du diocèse d’Angoulême,
l’église eut beaucoup à souff rir des
protestants, qui démolirent le clocher, les voûtes de la nef et des croisillons. La nef, qui a conservé des
parties de murailles en
petit appareil
(d é b u t
du XIIe
s iièè c l e) ,
a trois
travées.
CellesRouillac
ci sont
percées de baies et d’un berceau légèrement brisé, remonté en
1745, avec deux doubleaux sur colonnes. Le mur Nord est moderne. Des absidioles sont à l’Est, semi-circulaires, voûtées en
cul de four et éclairées par une fenêtre dans l’axe. Le carré du
transept est surmonté d’une coupole sur pendentifs. L’abside,
semi-circulaire, sous cul de four, est garnie d’une arcature à
cinq ouvertures, portées par des colonnes engagées reposant
sur un banc. Les chapiteaux sont galbés, à godrons ou à dérivés
de feuilles d’eau. Le mur ouest a une porte qui a été refaite au
XVIIIe. Les contreforts des murs latéraux avec lamiers datent
du XVIIIe siècle, ceux des croisillons sont romans. L’abside,
surhaussée par suite de l’abaissement du sol, a cinq arcades
aveugles à cordons. Le clocher de forme octogonale est cons-
R ouillac
et alentours
truit sur une base rectangulaire. Chaque face du premier étage
est décorée (sauf les trois cachées par la nef). Au premier étage,
on peut voir des faces décorées, deux arcades aveugles jumelles
sur pilastres et une flèche pyramidale reposant sur une corniche
à modillons. L’église est classée parmi les Monuments Historiques en 1910.
MONTIGNÉ
Eglise Saint-Pierre
L’église de l’ancien diocèse de Saintes, commune à la paroisse
et au prieuré, a appartenu à l’abbaye Saint Cybard dès le XIe
siècle. Elle a été rebâtie dans le troisième quart du XIIe siècle.
Elle a été en partie détruite et a perdu ses
voûtes puis a été réparée en 1847 et
1887. Elle comprend : une nef, une
fenêtre à colonnettes au nord et
trois au sud (percées à l’extérieur dans un rouleau large et bas), un transept sur le
carré duquel devait être le
clocher.
À noter : les traces de l’escalier
au sud-ouest et
une longue abside en cul-defour.
La porte en
plein cintre se
compose
de
trois voussures, la voussure
Montigné
32
Circuit
R ouillac
Brun
intérieure a été remaniée avec tympans sur piédroits, les deux
autres sont ornées de feuillages, de dragons et de lions aff rontés
unissant une de leurs pattes. Sur un cordon s’élève un clocher
arcade à ouverture en plein cintre. Le mur sud a conservé sa
corniche à modillons.
et alentours
est bouchée. Le mur ouest, percé d’une fenêtre, est surmonté
d’un clocher arcade, à deux ouvertures en plein cintre.
À signaler : à l’intérieur, une curieuse chaire à prêcher, en fer
forgé datant du XVIIIe siècle.
GOURVILLE
BONNEVILLE
Eglise de l’Assomption
Eglise Saint-Clément
Elle aurait appartenu à l‘abbaye Saint-Cybard, dès l’époque de
L’église date du XIIe siècle, elle dépend de l’Abbaye de Saint
Cybard. Elle prend la place d’un édifice plus ancien dont il reste
un mur ; elle a subi de nombreuses transformations. Les coupoles romanes ont été remplacées par des berceaux. On remarque cependant les pilastres d’un piédroit et d’une colonne. Il
reste quelques traces d’un simple décor de feuilles plates sur les
chapiteaux. L’abside en cul-de-four comporte un décor d’arcatures sur colonnes et une fenêtre encadrée de colonnettes. Une
chapelle latérale est ajoutée au XVe siècle par les seigneurs de
Gourville. On y voit leur écusson illustré d’un lion. Elle est voûtée d’ogives, de même que le portail et le clocher rectangulaire
édifiés au XVIe siècle. Les contreforts extérieurs de l’église ont
été renforcés au XIXe siècle.
MONS
Bonneville
Charlemagne, elle est reconstruite dans le deuxième quart du
XIIe siècle (portail réalisé à la fin du XIIe siècle). L’intérieur
a perdu sa voûte, remplacée par un plafond en voliges. L’église
appartient au type des églises à clocher façade. Elle possède une
nef unique divisée en deux travées par des colonnes aux bases
enterrées et aux chapiteaux ornés de boules à leurs angles. Le
chœur à chevet plat possède deux baies latérales, celle de l’est
Eglise Notre-Dame
L’église est l’une des plus anciennes églises relevant du prieuré
de Lanville, pouvant remonter au premier quart du XIIe siècle.
Mais elle a subi des mutilations diverses et la foudre l’a détruite en partie en 1806. La nef, couverte d’une voûte en plâtre, a
une travée ancienne ainsi que deux autres travées inégales qui,
en place d’un berceau primitif, ont reçu des voûtes sur ogives,
portées par un faisceau de trois colonnes avec bases à griffes et
33
Circuit
R ouillac
Brun
chapiteaux à feuilles d’eau, de la fin du XIIe siècle. Le faux carré
sous coupole, avec pendentifs mal montés, a de grands arcs en
plein cintre sur pilastres rectangulaires de cette même époque
et deux colonnettes sous les formerets. Le chœur, à chevet plat,
voûté d’ogives au XVe siècle, est éclairé par des fenêtres romanes sur les côtés et une à réseau flamboyant à l’est. La façade
du XIIe siècle, est accostée de deux contreforts doublés. Elle
est percée d’une porte avec cordons, colonnettes, chapiteaux et
griffes. À voir : des chapiteaux sculptés, certains embellis et un
pignon remanié surmontant une croix du XVe siècle.
et alentours
l’art roman angoumoisin du XIIe siècle par ses dimensions et la
qualité de son architecture (perfection des appareillages, finesse de la sculpture). Son importante silhouette romane s’aperçoit de loin dans les terres. Sa nef tronquée d’une demi travée
accentue l’aspect trapu du chevet surélevé et fortifié (brèche et
meurtrières), et du clocher carré à un seul étage. Les contreforts et bretèches donnent un caractère puissant à l’ensemble.
La croisée comporte de très beaux chapiteaux à feuillages, très
ouvragés qui se développent en frise. Les peintures apparentes
dans la nef et le chevet laissent voir les fragments d’une litre
funéraire. Elles sont particulièrement bien conservées dans
l’absidiole sud. On reconnaît plusieurs décors floraux et des
personnages (fin XVe ou XVIe siècle).
Au sud, subsistent les restes intéressants, mais ruinés d’un cloître et d’une salle capitulaire du XVe siècle. À noter : un Prieuré
reconstruit au XVIIe siècle occupé par des moines. L’édifice est
classé Monument Historique en 1942.
GENAC
Eglise Saint-Pierre des Martyrs
Marcillac-Lanville
MARCILLAC-LANVILLE
Eglise de Lanville
(Etape de Saint Jacques de Compostelle) Marcillac et Lanville furent réunis en une seule paroisse à la fin du XVIe siècle.
L’église de Marcillac étant plus qu’une ruine, celle de Lanville
servit aux deux. Cet édifice est un remarquable monument de
L’église date du XIIIe
siècle. L’édifice a été
entièrement restauré.
L’ensemble de l’édifice, construit en
grand appareil, se
caractérise par la
solidité de la construction et la sobriété du décor.
Genac
34
Circuit
Brun
Des personnages et des crochets figurent respectivement sur les
culots et les chapiteaux. Sur la nef, on peut voir des peintures
murales et des enfeus du XIVe. Deux arcades aveugles jumelles
avec gâbles, du XIVe siècle, sont creusées dans le mur sud et
renfermeraient peut-être des tombeaux. L’étage supérieur du
clocher s’élève au dessus d’un cordon percé de baies. Un toit bas
à quatre pans surmonte le tout. L’église est classée Monument
Historique en 1980.
ECHALLAT
Eglise Saint-Maurice
L’église, donnée à l’abbaye de La Couronne en 1160, n’a conservé
que certaines parties de ses murs. Elle fut rebâtie vers la fin du
XIIe siècle et le début du XIIIe siècle. L’église a été consolidée :
les murs gouttereaux ont été exhaussés et renforcés d’épais pilastres. L’abside voûtée se constitue d’ogives (fin XIIème siècle).
Le presbytère a été reconstruit au XVème siècle et remanié au
XVIIème. La porte au cintre brisé et à multiples moulures date
du XVe siècle. Au sud, elle est accostée d’une niche vide où l’on
voit deux corbeaux (reste d’un porche). Le clocher à toit bas
date du début du XVIIe. Construit sur quatre pans, il se compose d’un seul étage ayant deux baies sur chaque face.
FLEURAC
R ouillac
et alentours
de l’église, c’est qu’elle fut édifiée en pleine crise économique
due au phylloxéra qui causait la ruine des propriétés viticoles.
Pourtant, on put trouver alors, les fonds nécessaires qui étaient
importants pour une commune de 278 habitants en 1888.
PLAIZAC
Eglise Saint-Hippolyte
L’église date du XIIe siècle et du XIVe siècle. Elle fut donnée
à l’abbaye de Saint Cybard vers 1206. La nef est couverte d’un
lambris à trois travées. Ces dernières sont séparées par des colonnes aux chapiteaux minces et allongés, dont les tailloirs, finement moulurés, étaient prolongés par un cordon sous le berceau qui existait primitivement. Des fenêtres éclairent chaque
travée. Le faux carré sous le clocher est couvert d’une coupole
sur pendentifs, les chapiteaux ont des boules ou des bougeons
sur leurs angles et le chœur est à chevet plat. La façade est épaulée par deux contreforts, elle est percée d’une porte, à quatre
voussures légèrement brisées, ornées de damiers, de fleurs à
quatre pétales de dents de scie aff rontées. Le portail est composé de quatre voussures légèrement brisées ornées de damiers, de
fleurs et de dents de scies. La façade se compose de trois arcades
en plein cintre. L’arc sud a
conservé
son cintre décoré de
violettes perlées.
Eglise Sainte-Elizabeth
L’église date du XIXe siècle. Le terrain sur lequel elle fut bâtie
en 1880, fut donné à la commune par Madame Cordier, propriétaire du château de Fleurac. (Les châtelains exigèrent d’avoir le
privilège d’accéder dans la nef par une porte dérobée qui leur
serait exclusivement réservée). L’étonnant dans la construction
Plaizac
35
Lexique
Abside :
Extrémité de l’église à l’opposé de l’entrée et généralement orientée, contenant l’autel
majeur, et plan semi-circulaire ou polygonal.
Absidiole :
Abside secondaire, normalement orientée.
Arcade :
Baie ouverte couverte d’un arc en plein cintre (demi-cercle) ou brisé porté par deux
supports verticaux.
Arcature :
Suite d’arcades aveugles ou ouvertes.
Archivolte :
Ensemble des voussures autour d’une baie.
Campanile :
Tour abritant les cloches d’une église, dont elle est souvent séparée ou cage en fer forgé
couronnant le clocher et contenant les cloches. (Très peu en Charente)
Cariatide :
Statue représentant une femme faisant fonction de pilier ou de colonne.
Chapiteau :
Élément décoratif posé au sommet du fût d’une colonne ou d’un pilier et qui sert
d’articulation entre celle-ci, ou celui-ci, et l’arc.
Chevet :
Extrémité extérieure de l’église, à l’opposé à l’entrée et généralement orienté.
Choeur :
Partie de l’église réservée aux cérémonies liturgiques.
Claveau :
Pierre taillée en coin utilisée dans la construction d’un arc maçonné ou d’une voûte
Clef :
D’un arc ou d’une voûte, pierre la plus élevée d’un arc ou d’une voûte.
Clocher :
Tour d’une église où sont les cloches.
Clocher-porche : Tour contenant les cloches au dessus de la façade d’une église, le rez-de-chaussée
correspond au porche.
36
Coupole :
Voûte semi-sphérique qui couvre un édifice.
Croisée :
Dans une église, espace déterminé par l’intersection de la nef principale et du transept.
Cul-de-four :
Voûte en demi coupole couvrant souvent les absides et absidioles.
Lexique
Enfeu :
Renforcement dans une paroi, souvent sous arcade, destiné à recevoir une sépulture.
Flèche :
Pointe en bois ou pierre qui surmonte le clocher.
Fonts baptismaux : Bassin utilisé par le célébrant lors de la cérémonie du Baptême.
Gouttereau :
Mur latéral de l’église (N/S) par opposition au mur Pignon (E/O).
Linteau :
Élément horizontal destiné à clore la partie supérieure d’une ouverture.
Il peut être d’une seule pièce, en pierre, en bois, ou autre matériau, ou maçonné.
Mandorle :
Gloire en forme d’amande, où apparaît la figure du Christ triomphant.
Modillon :
Petite pierre soutenant une corniche, souvent sculptée selon un thème décoratif
à l’époque romane.
Nef :
Espace compris entre le chœur et l’entrée occidentale d’une église destiné aux laïques
(par opposition au chœur réservé au clergé).
Pendentif :
Maçonnerie triangulaire qui permet de passer du plan carré ou rectangle des supports
à la base circulaire de la coupole.
Pignon :
Partie supérieure et triangulaire d’un mur.
Tailloir :
Petit plateau carré ou octogonal qui surmonte le chapiteau.
Transept :
Dans une église, nef transversale coupant la nef principale, donnant ainsi à l’édifice
la forme symbolique d’une croix.
Travée :
Espace architectural, défini par une portion de voûtes ou par quatre supports
disposés aux angles d’une section généralement quadrangulaire.
Voussure :
Arc maçonné, disposé autour d’une baie et souvent décoré, dans l’art roman,
d’ornements ou de figures.
Voûte :
Couverture de pierre. Dans l’art roman, la voûte est souvent en berceau (forme d’un
demi-cylindre). Le berceau peut-être plein cintre (section d’un demi-cercle) ou brisé
(deux segments de cercle se rejoignant).
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BIBLIOGRAPHIE
dou
bl
u
ea
Voûte en berceau brisé
- Diagnostic « Charente Médiévale » réalisé par le Conseil Général
de la Charente et le Service du Patrimoine d’Angoulême et de
u
ea
l’Angoumois sous la Direction de Madame Marylise ORTIZ.
dou
bl
Voûte en berceau
en plein cintre longitudinal
- Base de données Mérimée / Ministère de la culture et de la communication. Direction de l’architecture et du patrimoine.
- « Les églises romanes du Poitou-Charentes »
Nouvelles Editions Latines, 1997
Communauté de Communes de Jarnac
travée
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- « Les clefs de nos églises »
- « Cognac et ses environs - Charente»
Editions Connaissance et Promotion du Patrimoine
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- « Les églises de France – Charente »
Jean George – Librairie Letouzey et Ané / Paris 1933
Librairie Perriol / Rouillac 2000
- « Jarnac à travers les âges »
Voûte en cul-de-four
Coupoles sur pendentifs
Delamain, Stock / Paris 1925
- « Eglises de Charente »
Nouvelles Editions Latines, 1992
doubleau
- « Petit glossaire pour la description des églises »
Editions confluences, 1995
- « Histoire de Châteauneuf » d’Edouard Martin
coupole
Librairie Bruno Sepulchre / Paris 1987
pendentif
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doubleau
- Abbé Nanglard, loc. cit., t. II, III et IV
- Georges et Guérin-Boutaud, loc. cit.
- « Les églises du doyenné de Jarnac »
M. Daniel Charbonnier
CRÉDIT PHOTOS
- Offices de Tourisme du Pôle Pays de Cognac
- Association « Via Patrimoine »
- Madame Marie-France Dumout
Plaizac / Bonneville
- Monsieur Mickaël Sharp
Marcillac-Lanville
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