15 Le GQG s`installe à Beauvais
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15 Le GQG s`installe à Beauvais
15 Le GQG s’installe à Beauvais Le 12 décembre 1916, la commission de l’Armée à la Chambre décide du remplacement du général Joseph Joffre comme commandant en chef des armées. Contesté pour ses choix stratégiques, critiqué par les parlementaires qui lui reprochent son train de vie à Chantilly (qu’il quitte le 28 décembre), Joffre est cependant élevé à la dignité de maréchal de France (26 décembre 1916). Lui succède dans sa fonction le général Robert Nivelle, commandant de la IIe Armée, encore auréolé de ses victoires aux forts de Douaumont (24 octobre 1916) et de Vaux (3 novembre 1916). Arrivé à Chantilly le 16 décembre, ce dernier décide du transfert du siège du Grand Quartier Général à Beauvais, espérant ainsi faire cesser les rumeurs dont a été victime son prédécesseur. Un grand déménagement s’organise alors, les services du nouveau généralissime cherchant à se loger dans la ville chef-lieu du département. Reprenant à son compte le plan de campagne pour 1917 établi lors de la conférence interalliée tenue à Chantilly les 15 et 16 novembre 1916, Nivelle organise les préparatifs d’une grande offensive franco-britannique entre Oise et Somme. Le front de l’Oise est alors renforcé en infrastructures logistiques et hospitalières… ▲En visite au GQG, le président de la République Raymond Poincaré et le président du conseil Aristide Briand sont accueillis par le général Nivelle en gare de Beauvais le 25 février 1917 avant de se rendre au lycée (coll. BDIC). ▲Le 13 décembre 1916, un vote parlementaire donne la confiance au nouveau cabinet Briand lequel forme en son sein un « Comité de guerre ». Le politique reprend la main sur le militaire. Nommé commandant en chef des armées sur le front français, Nivelle n’apparaît aux médias qu’en janvier 1917 (coll. SHASN). « C’est une scène bien curieuse qu’un déménagement du Grand Quartier. Il m’a été donné d’assister à plusieurs de ces opérations stratégiques et chaque fois j’ai admiré avec quelle régularité intervenaient les péripéties amusantes. Dans ces moments, l’on mesurait l’extension de plus en plus formidable que prenait l’organisme central des armées. A Chantilly, à la veille du départ, il ne comptait pas moins de quatre cent cinquante officiers, huit cents secrétaires et hommes de troupe. Deux trains complets et plusieurs centaines de camions parvinrent à peine à transporter le personnel, le matériel de bureau, les archives (…) Si notre départ avait semé le regret dans l’âme des hospitaliers Chantillois (sic), notre arrivée, au contraire, souleva la colère des habitants de Beauvais. A Chantilly, le commerce gémissait en se voyant privé des ressources que lui valait notre présence et maudissait le nouveau général (…) A Beauvais, le commerce, pour d’autres raisons, poussait les mêmes gémissements.» Extraits de GQG secteur I, tome premier, de Jean de Pierrefeu, 1920.